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Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 05h32
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Cette pensée anonyme possède des accents suaves, rauques, précipités.
Oh, ma très chère confrérie, que ne m’as-tu conté plus tôt la joie que l’on ressent en faisant face à cet être au nom ingrat, que nous autres nommes mous ! Sa nature entière ne fait qu’attiser ma curiosité...
…Mais je m’égare ; excusez mes pensées vagabondes, et permettez-moi de vous soutirer quelques précieux instants afin de me présenter.
Le ton se fait plus modéré.
Mon nom est Agliacci LeFol. Certains, disons, saumâtres personnages ou vieilles connaissances (dont j’ose espérer que vous ne feriez pas partie), vous diront que je suis, ou étais, femme de ménage, modèle de peintre, cuisinière, serveuse, et vous parleront encore de travaux moins seyants que j’ai pu accomplir. Les rumeurs ne parlent que lorsque leur centre d'intérêt se tait. A vous, je peux le dire : mon unique maître est le théâtre, et plus précisément, la Tragédie, et tous les sacrifices que j’ai pu consentir pour le pratiquer en toute liberté ne sont que d’autant plus d’inspirations à mon humble psyché.
Je…disons qu’il me serait difficile de m’expliquer sur mes motivations. Il y a, pour moi, comme une sorte de lien indissociable entre cet art de la vie et les réponses que je cherche, un lien qu’il serait possible de remonter, de comprendre, en peignant l’individu à sa source, dans sa vérité la plus nue...au creux de son âme, là où les artifices ne sont plus. Folie, me direz-vous ? Je vous répondrai que nous sommes tous un peu fous.
Mais je vois que je m’égare encore, pardonnez mes déambulations psychiques, sûrement causés par ma toute récente symbiose.
Il y a une pause aux arrière-goûts de réflexion.
J’ai rejoint la belle cité de sel il y a peu, à la fin d’un bien long voyage, en ne pensant qu’à une chose : vous autres, confrères. Je souhaite rejoindre vos rangs et m’intégrer dans un de ces dispositifs…les Horloges. J’avoue être restée indécise, car si le Luth m’intrigue de toutes les fibres de mon corps, j’apprécie de chercher mon inspiration au plus près de sa source : débauche, ivresse, folie, beauté, voyage, paradoxe m’attirent, et les nombreuses questions que je tente de résoudre ne peuvent se dénouer sans voyages et recherches, qui sont plus propres du Suaire.
Voilà l’exposition, pâle et sobre, de mon indécision. Ah, ma prose est bien longue ; peut être que je pense trop. J’espère ne pas vous avoir ennuyé et demande vos conseils, chers amis,
Agliacci et Svev.
Comme si c'était la dernière fois. La première fois.
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Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 10h48
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| Agliacci LeFol ? Votre nom me dit quelque chose, mais j'ignore pourquoi.
Peu surprenant, en vérité, si le théâtre est votre vie car c'est la mienne également.
Peut-être ai-je lu votre nom, vous ai-je même croisé, du temps où j'officiais à la chancellerie de l'Art.
Peu probable, cependant, si vous venez fraîchement de nous rejoindre.
Quoiqu'il en soit : Ordinant Umbre, pour vous servir, dramaturge et comédien... Entre autre.
L'actuelle Chambellan de l'Art, Achara Edaregord, saura vous renseigner sur le Luth et contredire votre pensée :
Notre Horloge n'est pas exempte de voyages et de recherches; ce n'est pas là la chasse gardée du seul Suaire.
Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?
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Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 16h48
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| La pensée est mutine.
Regrettée ? Comme vous y allez, Enquêteur ! Je n’ai pas encore rejoint l’Horloger, que je sache. Je suis toujours chantante, cher Œil, ne vous déplaise… Mais suis ravie de savoir que je peux vous manquer. J’avoue de mon côté ressentir parfois quelque nostalgie à votre exaspérante présence. Heureusement que vos pensées… lacunaires nous parviennent toujours, nous nous sentirions sinon fort abandonnés. Si, si, je vous assure.
Un silence.
Mais me voici à nouveau manquer à mes devoirs que sont les présentations dans les règles de l’Art.
La pensée disparait brusquement pour revenir en tintinnabulant.
Aysh’hinassa, très chère, c’est un plaisir d’accueillir un nouvel esprit empli de Folie… Rassurez-vous, vous n’êtes plus seule : nos pensées sont démentes et nos âmes dansantes, n’en doutez jamais.
Je me présente : Achara Edaregord, Chambellan des Arts et des Lettres au sein de l’Horloge du Luth… mais je ne vous apprends rien, notre pantin masqué m’a déjà dévoilée, coupant court à toute dramatique entrée… J’en suis désolée.
Enfin…
La pensée semble soudain plus sérieuse.
Vous me parlez Théâtre, Tragédie, Liberté, Inspiration, Art, Vérité… Des mots qui résonnent, échos symphoniques d’un instrument d’harmonie : le Luth, je n’en doute pas.
Mais vous voici indécise…
Contactez-moi donc. Je me ferais un plaisir de vous raconter notre Horloge. C’est un récit qui devrait vous plaire…
Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.
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Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 21h50
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| Cette fois-ci, les échos sont clairement malicieux.
Ravie de faire connaissance avec une compagnie aussi charmante que la vôtre, confrères et consœurs, et encore plus d’apprendre que les cloisons qui séparent vos institutions ne sont pas aussi fermées que je le craignais ! Votre présence psychique m’amènerait presque un sourire aux lèvres, dommage que vous ne puissiez le voir. Je vous contacterai bientôt, tintinnabulante chambellan.
J’ai entendu parler de la Boîte de Pandore…chère consœur… ? S’il est sûr que j’y trouverai inspiration, je doute d’y porter vocation : comme le sable, je file entre les doigts de ceux qui croient me fixer. Excusez-moi donc si je me ris d’études ou d’universités studieuses, quoique la pensée ne manque pas de… sel. Peut être, un jour, y songerai-je ?
Pause. La pensée revient, quelque peu songeuse, puis mutine.
Ordinant Umbre, mon sobriquet vous dit quelque chose ? Vraiment ? C’est flatteur ; mais comme vous le dites, il est bien peu probable que cela vienne de ma personne. A part si vous m’apprenez que les chambellans aiment à parcourir les bas-fonds et tripots de nos régions ! Non, vous avez dû un jour, entendre parler, peut être lire, une pièce méconnue dont mon sobriquet dérive. Il y est question de clowns. Mais ils ne sont pas très sympathiques. Bien trop comme nous. Si vous ne l’avez fait, je ne saurai que vous la conseiller, si par hasard l'ironie est à votre goût.
Ah…à peine arrivée, qu’on me propose déjà de me soigner ! Vous êtes un médecin entreprenant, confrère Petrorius, j’apprécie cette qualité. Ne dit-on pas que les grands esprits se rencontrent ? Quoique, on dit aussi que tout médecin se tourne vers la spécialité pour laquelle il présente lui même plus de défaillances ; et qu’on meurt plus des remèdes que des maladies. Hmmm...ça laisse à réfléchir.
Oh, Aliundil, j’allais vous oublier ! Je suis on ne peut plus d’accord avec vous : les Aramethiennes sont de loin les plus belles demoiselles que l’on peut rencontrer, avec tous mes respects, consœurs. Leurs cheveux flottants, leurs corps dorés et épanouis…peut-être ces dames seraient-elles moins promptes à l’amour saphique si les hommes les satisfaisaient mieux ? On m’a dit qu’il n’y avait que deux catégories d’hommes, la falaise et le sable…la dame est toujours l’océan.
Allez savoir.
|HRP : hmmm, je viens de me dire qu'il serait peut être bon d'informer d'éventuels joueurs métropolitains que, me tentant à l'autre bout du monde, je subis un décalage horaire d'environ 13H. Votre jour est ma nuit. ]
Comme si c'était la dernière fois. La première fois.
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Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 22h53
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| Tsss...
Quand il est question d'Art dans le sens 'englobant' et 'obèse' du terme, je vous l'accorde qu'en prêtant un minimum de crédit à l'ennuyeux principe -et surtout, entre nous, erroné- du rasoir d’Ockham, il est communément admis -oh que voilà une vilaine expression- que l'on dirige tous les miasmes d'esprits éveillés vers ma chère homologue, j'ai nommé -pas tout à fait, mais presque- Achara.
Soit, cela me convient.
Et puis cela m'évite la paperasse.
Mais quand il est question de Théâtre et du Jeu de l'Existence, pourquoi, je vous le demande -rhétoriquement parlant, car il est évident que nous connaissons tous la réponse éhontée qui siège dans vos esprits malsains- excluez-vous toujours mon petit cadran. Oui, j'ai dit petit, car il faut bien se rendre à l'évidence.
Ah non vraiment... Si en plus je ne suis pas aidé...
Sur le sujet, je ne rajouterai qu'une chose :
Oui, ma chère, allez donc vous consumer lentement sur les planches, cela vaudra toujours mieux que d'aller vous carboniser derrière une caravane. Quoi que vous me direz... Cela vaut-il sans doute aussi mieux que de sombrer instantanément dans le grand oubli en vous planquant dans mon ombre.
Quant à la raison du comment et du pourquoi Arameth se pavane de tant de sublimes femmes, il est évident qu'étant donné la qualité des hommes que l'on y trouve -pour certains- si elles voulaient en charmer un, elles ne pourraient être autrement. Que sublime, j'entends.
Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.
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