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Le Luang 23 Nohanur 1509 à 01h36
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Rires.
Vous avez la poésie facile, confrère Aliundil ! Je vois que ce ne sont pas les sujets sensibles qui vous font rougir comme une pucelle.
Puis prend un faux ton d’excuse.
Ma tintinnabulante consœur, je m’excuse de mon étourderie. Comment ai-je pu oublier la fourrure et la somptuosité des traits qui fait votre race…ah, bestialité me dites-vous ? Vraiment ? C’est une pensée qui a de quoi intriguer. Ne craignez-vous pas que je me prenne moi-même d’une soudaine et terrible rage tydale ? Quant à ce qui m’attire, vous le savez déjà: je brûle pour le Jeu. Qui sait ? Vous êtes peut être un de ses multiples visages, incarnés ici comme autant de perles rares, et dont je devine à peine les reflets dans ce fil de pensée. C’est si trouble…
Un jeu que je vois, d’ailleurs, que vous pratiquez bien, chambellan Colcook. J’ai toutefois un doute : me mettriez-vous au défi d’illuminer votre ombre ? Ah, non, la tâche est sûrement impossible.
Confrère Antiorn, votre proposition me touche ; mais n’ayez crainte, je n’ai aucunement peur des « voix dans ma tête. » Promettez-moi par contre de m’en reparler lorsque je deviendrai schizophrène.
Comme si c'était la dernière fois. La première fois.
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Le Luang 23 Nohanur 1509 à 09h45
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| Et bien...
J'entends que l'on galvaude la folie, qu'on la cuisine à toutes les sauces, dans des recettes dont le caractère digeste reste à démontrer. Il est vrai que le mot fascine. Il fascine d'autant plus qu'on ignore, ou feint d'ignorer, l'abjecte réalité qu'il recouvre. Enrichissez votre vocabulaire de termes plus adaptés à vos cas, amis confrères. Vous méritez mieux qu'un adjectif fourre-tout et, dès lors qu'on l'utilise par défaut, sans relief. Vous êtes plus ou moins farfelus, originaux voire - ce n'est encore qu'un soupçon- artistes véritables, mais en aucune manière, vous n'êtes fous. A l'instar de la modestie, qui s'en revendique se disqualifie.
Or donc, Dame Agliacci, puisque d'aucuns se targuent de faire l'apologie de l'art pour mieux vous contenir dans leur aire d'influence, souffrez que je pratique celle de la science.
La science touche à des pans du savoir que l'on dit austères ; mais de vous à moi, elle pêche surtout par l'absence criante d'avocats dignes de ce nom. Elle attire moins les beaux parleurs que les grands penseurs. Et cela la dessert, à notre époque étrange qui voit les messagers - via la symbiose - prendre le pas sur les messages, le contenant sur le contenu, les apparences sur l'essence.
Mais si vous saviez...
Si vous saviez l'exaltation que l'on ressent à gravir les mystères, magnifiques montagnes de l'esprit offertes à l'honnête homme pour qui les défis sont intellectuels... ou ne sont pas ! Si vous touchiez de l'âme les frissons de la découverte, qui brise l'écoulement linéaire et mortellement ennuyeux du temps en définissant, soudain, un avant et un après ! Si, d'une fulgurance, vous pouviez faire basculer un concept novateur et puissant du monde des idées à celui des êtres... vous n'entreriez point dans l'histoire, madame : vous la feriez.
Et vous seriez en pâmoison de la vie, comme je le suis.
Préservez votre belle liberté. Gardez-vous du discours ambiant, convenable et convenu, qui voit dans la science l'opposé des arts. Ni l'excellence, ni la médiocrité n'ont de camps.
Et s'il vous prend l'audace de visiter l'académie de médecine, sachez que nous manquons toujours de sujets sains, pour les cours d'anatomie. Plutôt qu'à faire le modèle pour des peintres dont le bâtiment lui-même ne voudrait pas, plutôt que de finir encroûtée sur la cheminée en stuc d'un appartement baroque sous les yeux concupiscents d'un petit-bourgeois frustré... venez donc émoustiller la curiosité savante de mes ouailles.
Sans vouloir vous flatter, cela élargirait considérablement notre audience.
Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.
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Le Matal 24 Nohanur 1509 à 04h55
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| Chambellan, je ne puis que vous félicitez pour vos exploits, quels qu’ils puissent être ; mais plutôt que l’impossible-possible, m’apparaît captivant l’infranchissable. Ceci dit, je saurai réfléchir à vos paroles.
Docteur, ne voudriez-vous pas m’adopter ? Réfléchissez-y ; la question pourrait être sérieuse !
Je vois que ce qui vous prend aux tripes lorsque vous discutez de science, mon cher, est un mal que je partage de chacune de mes viscères (quoi que je ne vous les montrerai pas). Si vous modifiez quelque peu les masques et les limites que vous mettez sur les noms, vous découvrirez – peut être le savez vous déjà - que nous suivons le même chemin. Un chemin damné où nulle guérison n’est possible. « Là où le sommeil de la raison engendre des monstres… » ; et lesquels…Ah, je recommence à divaguer. Plutôt mauvais pour mon âge.
Les manipulations des autres et même la vôtre ne m’échappe pas, mon cher ; mais je les aime à leur juste valeur, comme la marque mordante et unique de la Confrérie.
Mais je crois qu’il est temps pour moi de libérer vos pensées, du moins sur ce fil-ci. Au plaisir, confrères et consoeurs ; je vous souhaite bon vent, où que vous soyez.
Comme si c'était la dernière fois. La première fois.
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Le Merakih 25 Nohanur 1509 à 09h50
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| Mon p'tit Nomare... mon p'tit NOMARE...
J'crois bien avoir du taf pour toi dans le registre de l'investigation, de l'arrestation, de la passion et tout, et tout.
Figures-toi, mon gars, qu'en plus d'avoir la chance de te proposer à un moment où le Poinçon à grave besoin d'bras, tu me sembles avoir la gueule et le nom de l'emploi.
Ah p'tin, ouais ! NO-MA-RE, quoi. C'parfait tout ça, franchement parfait.
Chuis bien content, presque autant que la fois où Zaphirina m'a chafouiné aux portes de la ville.
Je t'invite à contacter Archess Ney (la patrone) ou Kalim Einashal (lui c'est l'patron) pour poser ta candidature et rejoindre nos rangs.
Si besoin, matois, chuis même prêt à scalper père et mère pour que t'intègres notre belle institution.
C'est quand même balèze.
Se suffire, c'est être puissant.
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Le Merakih 25 Nohanur 1509 à 18h15
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| Sultan, dépérir dans un chenil pendant que chuis en mission ?
Quesse tu peux bêtiser quand tu veux mon bon Chambeddy ! Aha !
La clique a pas plus fin limier que mon poto, c'qui est idéal pour traquer les salopards en dehors d'Arameth.
Et pis, ça serait pas futfut niveau sécurité de le laisser tout seul en ville sans surveillance...
Non, de toute manière le monde sait bien que c'est toi le molosse de la brigade depuis que t'as signé en bas d'un certain contrat (clin d'oeil, clin d'oeil).
Na, ch'plaisante.
Toi t'as la classe, genre le Mago Sous Chef de la Ronde de Jour, un machin qu'envoie du lard façon sale, si sale que les écornifleurs en ravalent leurs roustons type "Bonjour Au Revoir".
Maintenant que j'y pense, tu chercherais pas une place d'assistant Prévôt des fois ?
Se suffire, c'est être puissant.
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