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Le Luang 10 Manhur 1510 à 22h20
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| Cher Mage Valen,
Les travaux effectués sur la dépouille de l'harmonyste sont achevés.
J'en ai transmis les résultats aux meilleurs arcanistes de notre horloge et nous travaillons de concert à l'élaboration d'un modèle théorique de l'arme sonique du monstre, afin d'en intégrer dans le rituel certaines caractéristiques fondamentales. Notre Chambellan en a évoqué quelques-unes lors de la conférence récemment consacrée à ce sujet : ondes stables, interférences constructives, aire d'effet importante, constance de l'intensité sur toute la zone affectée, pérennité des effets.
L'idée, vous l'aurez compris, est d'associer ces caractéristiques à ce qu'il convient d'appeler un chant bardique.
Les procédures utilisées par nos sorciers m'échappent quelque peu, je dois l'avouer, mais à leurs questions permanentes et fièvreuses, je mesure tout l'intérêt d'une étude scientifique rigoureuse en préalable à toute entreprise ésotérique d'importance.
Il m'est difficile de vous donner un délais précis, mais je gage que nous réussirons, fut-ce modestement, dans notre tâche commune.
Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.
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Le Matal 11 Manhur 1510 à 22h11
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| Monsieur Siam ?
Siam dit :Plait-il ?
Veuillez procéder, je vous prie.
Siam dit :Et bien oui. Procéder.
...
Procéder à quoi ?
Ne faites pas l'enfant...
A l'envoi d'un message exposant par le menu le résultat de mon autopsie du monstre susnommé.
Les récipiendaires sont, respectivement :
Edoar Edaregord
Soma Valen
Melrilgil
Osaï
Siam dit :Mais certainement.
Formules de politesse usuelles ?
Je sens comme un sournois relent de procrastination, dans vos demandes réitérées de précisions indues...
Siam dit :Oh l'ôtre eh...
Même pas vrai...
Bon bon, voilà... a y est !
Ziray.
Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous. | |
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Le Matal 1 Jayar 1510 à 14h14
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| Chers mages, mes connaissances sur de nombreux sujets sont parcellaires, je vais donc m'exprimer ici plus pour présenter une idée toute en fraîcheur. Mais si cela peut servir...
J'ai parcouru les pensées à propos de la fin d'Oriandre, mais aussi de cette histoire de tour où était enfermé le roi vortex. Et cette image a été le déclencheur qui m'a poussé à relier toutes ces choses entre elles. peut-être est-ce saugrenu et entaché d'erreurs, néanmoins si cela peut ouvrir la discussion je me lance !
Nous savons plusieurs choses de visu, et cependant d'autres informations nous sont parvenues de seconde main. Il me semble que les deux ont trop tendance à être entremêlées, et nous perdons de vue la possibilité d'artifices politiques qui peuvent être déployés derrière ces semi-vérités.
Vous vous demandez peut-être de quoi je parle. Et bien il s'agit de la force de frappe de l'armée native. Le roi vortex Armaryen a fait savoir très clairement à tous qu'il possède la capacité de détruire les cités Nemen. Et comment pourrions-nous mettre en doute la véracité de ses dires quand on voit ce qui est arrivé à Utrynia ? Et à présent à Oriandre ?
Mais la véritable question est : Armaryen contrôle-t-il réellement cette arme ? La façon dont ses troupes se sont trouvées diminuées à Oriandre permet d'en douter, et jette un autre éclairage sur l'affaire. Et si ce Tark'nal qui semble invulnérable avait d'autres visées que les natifs, et se laissait utiliser afin d'arriver à son but ? Ou au moins si les natifs l'utilisent comme une arme, pourquoi ne voudrait-il pas tenter d'agir à sa guise en profitant de la chance qui lui est donnée, aux dépends des natifs ?
Ma pensée est la suivante : cette image ne montre pas trois créatures distinctes, mais une seule, dont la nature corruptrice approcherait celle du P'khenS'sarkh. Mais cette créature, comment serait-elle arrivée là ?
C'est là que le lien entre toutes ces affaires prend tout son sens. D'après ce que nous savons, Armaryen était prisonnier de la tour d'où une expédition l'a extrait. Et cette tour représente un noeud de forces puissantes et incomprises. Et si cette tour était le moyeux d'une roue ? Moyeu reliant les différentes cités Nemens, et permettant d'asseoir leur protection face aux prédateurs des effluves.
L'idée est de s'imaginer comment les Nemens ont pu mettre en place une telle protection ? Nous savons que les natifs conçoivent ces cités comme une brisure de la trame. Et si le principe d'une telle protection était l'asservissement d'une créature, qui devait être emprisonnée "hors du monde" ? Et si ces créatures étaient à la base des natifs ?
Si une telle chose est possible, imaginons les conséquences de ce qui s'est passé. L'ouverture de la tour, la libération d'un de ces prisonniers, Armaryen. Sa libération peut en elle-même fragiliser les autres noeuds "hors du monde", la tour faisant alors office de premier verrou de sécurité. Ses connaissances d'alors, glanées d'une manière ou d'une autre, peut aussi expliquer qu'il puisse par un certain mécanisme, renforcer ou induire cette fragilité des protections d'une cité.
Cependant il n'aurait pas encore les capacités pour passer complètement outre les protections érigées, et aurait besoin d'une aide extérieure. Le Tark'nal. Celui-ci pourrait peut-être passer là où les natifs ne réussiraient pas seuls. Ou du moins faire passer ses effluves, ceci avec l'aide des harmonystes comme support modulatoire. Le but de l'opération étant alors d'infecter la créature prisonnière, ou de s'attaquer directement au verrou avec les effluves.
Quoi qu'il en soit, la suite logique serait que la créature une fois libérée subirait à son tour l'effet des effluves. Dès cet instant, elle ne serait plus bienveillante envers ses ex-semblables les natifs, ce qui expliquerait leur hécatombe d'Oriandre. A Utrynia, le seul test de l'attaque via les effluves a dû être testée. Après quoi Armaryen nous a fait miroiter à nous autres poussiéreux une arme qu'il contrôlait, alors que ce n'ets pas le cas, il n'en contrôlerait que le lancement.
Lors du siège d'Oriandre, ils ont tenté d'aller voir de leur côté ce qu'il en était pour sauver le prisonnier, mais celui-ci s'est trouvé plutôt agacé et les a attaqués.
Le prisonnier, ex-natif, se retrouve donc un nouveau vecteur d'effluves, et aurait des visées bien différentes de celles des natifs.
Bon, j'avoue que ça semble un peu tiré par les cheveux présenté comme ça, mais je tenais à vous faire part de certaines de mes pensées.
Autre chose qui me semble importante : Korsyne est la prochaine cité sur la liste de cette armée native. Or les hauts-rêvants ne sont-ils pas grands spécialistes de la Chimère ? Cela prouverait que la solution contre le Tark'nal peut peut-être venir de là : après le test d'Utrynia, le coup de force en détruisant la forteresse la plus inexpugnable, j'ai nommé Oriandre, l'armée native a tout intérêt à se concentrer sur les cibles qui peuvent leur poser le plus de problèmes. Il me semble donc que le rituel de chimère mis au point à Arameth a une chance de faire mouche.
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Le Vayang 11 Jayar 1510 à 00h04
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| Un petit point sur mon étude en enchantement.
Sachez que nous sommes trois actuellement à y travailler d'arrache pied. Le bibliothécaire Thayer, mon assistante Naelia et moi-même. Si jamais une autre personne souhaite se joindre à nous... nos bras sont grand ouvert.
Sachez tout d'abord que rien n'est fait, et que cela ne sera prêt que pour les essais prochains du rituel.
Ensemble nous avons donc, pour le moment, peut-être trouvé un moyen d'apporter une stabilité à tous ces flux de mana qui vont avoir lieu vers le chambellan d'Arameth. Notre base, et je précise bien, notre base, s'appuie sur le fonctionnement du bâton d'afflux. Car ce projet serait bien plus grand, dans le sens ou l'absorption de mana environnant serait bien plus important.
Nous y trouvons plusieurs avantages à la simple utilisation du sortilège de transfert de mana :
- Il apporterait une rapidité de transfert de mana, environ 5 secondes plus vite que le sortilège.
- Il évite trop de flux courant pendant l'incantation du sortilège de chimère et peut éviter toute perturbation.
- Aucune pénurie de mana pour le lanceur à aucun moment du rituel
- Il permet également de stopper plus rapidement l'essai en cas de tournure indésirable.
En ce qui concerne maintenant mes ressources, il me faudra dans un premier temps un bois de tertre pour un prototype. J'espère en trouver un rapidement en stock auprès du suaire ou bien du vitrail. A défaut, il me faudra légèrement prolonger mon expédition pour recueillir ce bois. Mais peut-être que vous connaissez une personne ayant ce précieux bois ? en espérant que mes fonds puissent subvenir à ce premier achat.
En second temps nous allons étudier la manière d'assimiler ce bâton à autre chose, pour l'avenir, afin d'assurer la pérennité de l'effet de protection/repousse escompté. Mais ceci sera la prochaine étape.
Une note est très importante, il sera malheureusement impossible ou du moins beaucoup trop dangereux de tenter de fixer l'effet du rituel dans un matériau. A titre indicatif, l'ampleur des désastres serait à l'échelle de la ville.
Je vous tiendrai informé de l'avancée de la production, dans la mesure ou j'acquiers rapidement le bois de tertre et ensuite de la seconde étape qui n'aura lieu qu'après mon retour. Ou bien les deux étapes si ma principale ressource nécessite un prolongement de l'expédition prévue.
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Le Matal 29 Jayar 1510 à 18h35
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| Un nouveau point sur l'avancement de l'enchantement avant mon départ.
La baguette a été testée et nous pouvons dire que c'est un franc succès. Biensur, quelques ajustements sont encore à apporter, mais dans l'ensemble la baguette fonctionne.
Le protocole établi a porté ses fruits et les différents enchantements nécessaires à l'établissement de la baguette sont subtiles et difficiles mais, nous sommes parvenu pas à pas à nos fins.
Je ferais un parchemin détaillé de l'œuvre et des différentes manipulations, une fois la baguette complètement stable, car nous déplorons pour le moment quelques brulures.
Pour son fonctionnement générale, la baguette fonctionne comme un syphon de mana qui aspire la mana environnante de manière constante. Ainsi que celle de son porteur via une très légère incantation. Une dernière incantation quand à elle sert à vider toute l'énergie accumulée vers sa cible.
Le seul point noir actuellement est certainement la pérennité de celle-ci. Une fois les récepteurs activés, le bois se gorge continuellement de mana, lorsque celui-ci est plein, la baguette implosera ou explosera, nous ne savons encore. Donc tant qu'elle est utilisée et vidée régulièrement vers sa cible, le bâton demeure.
Vous me direz, il suffirait de fermer les récepteurs lorsque la baguette n'est pas utilisée. La réponse est sure, mais dans la pratique, c'est plus compliquée, nous nous pencherons dessus plus tard, ce n'est pas l'essentiel.
Enfin on peut noter que l'effet visuel est plus que plaisant. Bon rien de pratique et usuel dans cette remarque, mais il fallait le soulever.
Cordialement,
Melrilgil
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Le Merakih 7 Julantir 1510 à 21h27
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| Bien sûr.
*** Raclement de gorge métaphorique ***
Chers collègues, chers confrrères,
Initialement, souvenez-vous, je suis parti du modus operandi du Tark'Nal.
Lors de son entreprise destructrice contre Oriandre, il s'est entouré d'harmonystes pour catalyser et transmettre ses effluves.
A partir de ce fait, et considérant que les lézars hurleurs étaient d'exceptionnels relais dans la transmissions des ondes sonores - tant atmosphériques que telluriques - j'ai postulé que le son au sens large était le vecteur de la propagation de la corruption. La dissection des harmonystes est venue appuyer cette hypothèse, en dévoilant la présence d'organes spécifiquement destinés à la production d'infrasons susceptibles de transiter par le sol.
Lorsque le Tark'Nal s'en est pris à Korsyne, il était accompagné de créatures souterraines puissantes, dont la venue fut - selon plusieurs témoignages - précédée de vibrations quasi sismiques. Bien entendu, cela m'a conforté dans mes travaux... d'autant plus qu'entre-temps, les recherches ritualistes menées sous la houlette d'Avih le Chambellan Edaregord mettaient en évidence les rapports étroits qu'entretiennent la nature sous-jacente de ce monde - ce que les nemens nomment la trame - et les chants dits bardiques, expression on ne peut plus pure d'une forme bien particulière d'utilisation du son.
Pour l'heure, les témoignages en provenance de Zarlif ne permettent point d'infirmer, ni de confirmer, la piste sonique. Je les laisse donc de coté en attendant de futurs rapports plus signifiants, plus saillants.
Mais quoi qu'il en soit, aussi curieux que cela puisse vous paraitre à posteriori, je n'ai jamais été complètement satisfait par l'idée que les effluves sont transmises... via le biais d'un vecteur qui ne serait, in fine, que le son. Je l'ai toujours considérée comme une piste, une sorte de chemin, menant à une autre vérité, plus subtile, plus cachée, plus profonde.
Avant de dévoiler ladite vérité, qui m'apparait désormais à portée d'esprit sinon de main, j'aimerais expliciter ce qui alimente cette conviction :
Le son est quelque chose de connu et de banal, même si sa nature ondulatoire en fait un objet scientifique difficile à manipuler. Il n'est que la vibration de la matière, qui se transmet de proche en proche de par la continuité des choses qui nous entourent. La plus commune de ces choses étant l'air que nous respirons, nous avons du son une perception essentiellement orthophoniste. Mais souvenez-vous que l'harmonyste, pour ne citer que lui, en a une appréhension visuelle, autrement plus riche que la nôtre. Cependant, au-delà de la différence de nos organes sensoriels, le son lui-même ne change point de nature. Et plus particulièrement...
... je ne peux croire qu'il soit véritablement capable de transporter la corruption.
Cette intuition, peut-être fausse, repose sur ma connaissance relativement bonne de la flore et de la faune de Syfaria.
Moult créatures usent du son comme d'un outil de communication. Quelques-unes s'en servent comme d'une arme, voire comme d'un organe de perception ou de localisation. Peut-être dame nature, dans son imagination prolifique et débridée, a-t-elle prévu d'autres usages encore au son ? Nulle forme de vie, pourtant, ne corrompt quiconque de cette façon.
Le son...
Intrinsèquement, nous savons ce qu'il est. Cela nous dit aussi ce qu'il n'est point. Criez ce que vous voudrez, tant que vous voudrez, vous ne changerez rien à la corruption qui vous environne. Sa vitesse de propagation, sa puissance, ses effets n'en seront aucunement changés. Ce phénomène, aussi intéressant soit-il, n'est qu'une agitation matérielle des choses et donc, au final, qu'une forme particulière du mouvement. Au prix de grandes complications mathématiques, on pourrait rattacher son étude à celle de la mécanique. Aussi, je vous le demande :
Comment le son, qui obéit aux seules lois de la physique, pourrait-il véhiculer une influence corruptrice ?
Qu'est-ce qui pourrait relier deux mondes - l'un matériel, l'autre ésotérique - aussi différents ?
Je pense avoir compris.
Je pense avoir trouvé...
Mais j'aurais besoin de votre avis pour trancher.
Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous. | |
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