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Le Luang 14 Marigar 1511 à 20h17
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| Voici un résumé des informations livrées par les Nemens à Ulmendya lors d'une réunion impliquant des membres de l'Ordre et une délégation du Luth. Je vous rapporte donc certaines paroles de la Judicatrice d'Ulmendya, une dame fort peu habillée au nom imprononçable.
Des Nemens
"Le peuple Nemen le sait. Les poussiéreux doivent l'apprendre ou le confirmer. Je le répète donc.
Nous sommes entrés en phases stationnaire.
Nous ne sommes plus que 12147 Nemens conscients.
Nous avons établi des rotations plus rapides afin d'assurer la continuité de nos activités extérieures & le ravitaillement.
La cité est parfaitement viable.
En clair, nous ne risquons rien à Ulmendya.
Nous nous efforçons de déterminer un protocole d'accès aux Vahandras en stase.
Celle qui est décédée n'a pas pour l'instant pu être contactée...
Notre civilisation n'est en aucun cas en train de choir.
Notre peuple a été mis en stase temporelle. Cela est un fait sans doute troublant pour vous, mais cela ne constitue pas pour nous un souci majeur d'ordre à détruire notre civilisation.
Les Nemens de la surface ne sont pas concernés, tous comme nous autres qui vivions dans les trois premiers étages.
La cité d'Ulmendya protège notre peuple, et notre peuple reviendra parmi nous une fois nos soucis actuels résolus."
De ce qui s'est passé à Arameth
"Ce qui s'est passé à Arameth est d'une gravité sans nom...
Je vais tenter de répondre à vos justes interrogations.
Le Tark'Nal a été détruit. Cela est certain.
Loïa est lui aussi en stase temporelle. C'est cette stase qui a provoqué par effet retour celle de notre peuple qu'il avait contaminé.
En réalité, la Vahandra qui vous a aidé a fait un choix difficile mais nécessaire : pour vaincre Loïa, elle devait le mettre en stase.
Et pour se faire, elle savait qu'elle condamnait au même sort tous les Nemens déjà infectés par le Mal - ce que vous nommez les effluves - qui rongeait Loïa.
Alors, Loïa est-il vaincu pour de bon ?
Non.
Si nous libérons notre peuple de sa stase, nous libérerons aussi Loïa.
Il nous faudra donc trouver un moyen de le sauver - ou de le détruire - avant de libérer notre peuple...
Le mystérieux inconnu qui est intervenu à Arameth nous est... familier autant qu'inconnu.
Nous avons perçu une présence depuis des siècles.
Une présence étrangère. Simplement... étrangère.
Nous ne savons ni où elle est, ni ce qu'elle est.
Nous en connaissons certaines manifestations, nous en supposons d'autres.
Nous ne vous en dirons pas plus, car ce sont ceux de notre peuple qui sont en stase qui en savaient plus.
Malheureusement, une grande partie de nos connaissances est enfouie dans Ulmendya avec notre peuple...
La Vahandra se remettra de son combat.
Elle seule saura quand revenir.
Pour ce qui est de sauver votre cité, ainsi que les autres, le souci est lié aux Effluves, donc aussi à Loïa et à nous.
Si nous résolvons un problème, les autres seront résolus de même..."
De Loïa et des races natives
"Loïa est toujours au même endroit, près de l'antique cité de Rastryghën.
Cette cité fut autrefois une splendeur, mais elle a été détruite voilà fort longtemps...
Le P'khenS'sarkh a établi une véritable forteresse dans le puits qui est resté là où se situait la cité.
Sur ses ruines enfouies, ses armées vivent et prospèrent.
En un certain sens, Rastryghën est l'Ulmendya des troupes du P'KhenS'sarkh.
C'est une cité imprenable, vous le savez déjà si certains d'entre vous ont eu la chance d'en pénétrer les premières défenses.
Nos troupes sont réduites, et nous ne pouvons pas, nous non plus, mener une action massive pour aller détruire Loïa là où il se trouve.
Par contre, il est effectivement envisageable de comprendre comment éradiquer la menace qu'il représente une fois pour toute en prenant contact avec cette Kysall.
Elle connait parfaitement leur civilisation, Rastryghën, et saurait nous aider.
Encore faut-il qu'elle le veuille. Ou la convaincre.
Pour notre part, nous n'avons aucun moyen de la contacter...
Pour les races natives, et les Vortex, nous avons des données contradictoires.
Ils se terrent dans les sous-sols.
Le roi n'a pas été revu.
Nous croyons que ce qui est advenu à la suite des évènements d'Arameth, la rupture de réalité consécutive à votre rituel, leur fait peur. Ou en tous cas, les inquiètent suffisamment pour qu'ils se soient réfugiés en sécurité.
Syfaria vit une phase assez paisible... car tous les peuples, rejetons compris, ont peur de ce qui est advenu."
Des mondes
"Pour ce qui est du Rêve.
Ce que vous nous dites confirme certaines de nos études.
Le Second Monde est réel.
Nous pensons depuis longtemps, en termes simples, que trois réalités coexistent.
Ce que les Neldas nomment le Monde du mensonge : Syfaria.
Le second Monde.
Ce qui se trouve au delà de la mort...
Nous pensons que ces trois pans de réalité sont liés.
Et ce qu'a fait Flymeur, cette bulle de réalité à la jonction de deux de ces réalités, en est une preuve suffisante pour que nous ayons accepté cette structure.
Chacune de ces réalités a ses règles. Ses imbrications. Ses conséquences.
Et... ses habitants.
Le second Monde n'échappe pas, pour nous, à cette règle.
Ce qu'a rencontré votre Gardienne des Préceptes est donc sans nul doute l'un de ces habitants.
Nous n'avons pas accès au Second Monde.
Ni à ce qui se trouve au delà de la mort. Car bien que notre longévité soit infinie, lorsque nous mourrons nous n'en revenons pas.
Nous ne connaissons donc rien de concret sur tout cela.
Vos peuples y ont accès... et les informations recueillies depuis six siècles nous ont permis de commencer à voir le schéma global.
Tout est lié. Relié.
Entre ces trois pans de réalité existe ce que nous nommons parfois l'interstice.
L'entre-monde.
Certains d'entre vous y ont eu aussi accès.
Les âmes défuntes des anciens ennemis des Eduens y résident... entre autre chose.
Nous considérons que le second monde ne subit aucune altération temporelle.
Il est donc probable que votre Rêvante ait perçu une portion de temps et d'espace cloisonnée.
Ce que vous décrivez correspond à une guerre vécue.
Mais pas par les Nemens. Pas sur ce Monde.
Par nos ancêtres. Les Eduens.
Et en un monde qui est au delà de nos trois réalités..."
N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...
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Le Luang 21 Marigar 1511 à 02h04
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| « Aaaah ! Enfin une bonne nouvelle ! Oui, oui, le Nemens dorment tous ! Tant mieux. Cela nous ferra moins de furoncles à voir sur nos Terres. Pouah ! Ils me dégoutent avec leurs langues fourchues en bois et leurs paroles incompréhensibles. Franchement, vous avez compris quelque chose ?
Moi pas ! A - BSO - LU - MENT rien ! Ils vous mènent en bourrique ces bougres, ils sortent des tas et des tas de noms, des références de bibliothécaires que seul le Chambellan Edaregor pourrait comprendre... Et encore ! C'est toujours la même chose !
Je dis que nous devons former une armée et envoyer nos soldats au front pour les éradiquer tous ! Enfin non... Pas les Nemens... Mais ceux qu'ils aiment appeler les contre-nemens, enfin ceux qui sont dans leur forteresse là. Avec ce... gentilhomme qui a percé les limites des mondes et, de par son sommeil, a endormi tous les Nemens. Incompréhensible. Ils ont vraiment une vision des choses vraiment étrange. Ce n'est qu'un prétexte qu'ils nous sortent pour faire croire que tout va bien. Tout va bien, certes, mais jusque quand ?
Vous verrez, la prochaine fois cela sera des armées entières aux portes de toutes les cités, et les Nemens diront quoi ? »
Il prend un air totalement niais et attardé.
« Oh oui ! Oh nous savons ce qu'il se passe mais nous ne vous dirons rien. Parce que nous sommes tous endormis. Débrouillez vous. Gnah gnah gnah ! »
« Les Mmmmenteurs ! Ils fuient ! Les lâches ! Ils ne veulent pas le dire ! Ils sont en train de creuser un immense trou sous leur cité Ulmendya pour pouvoir atteindre l'autre côté du monde et vivre en paix sans nous ! Les bougres ! »
Il y a tant de choses à dire sur moi que de le dire rendrait Fou.
Et du fait de le dire, il me semble avoir dit Tout. | |
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Le Merakih 23 Marigar 1511 à 18h06
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| Des Effluves:
La corruption est un nom impropre. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Les effluves sont une émanation du S'sarkh.
Elles sont indétectables à l'œil nu ou par quelque moyen naturel que ce soit, mais ceux qui peuvent voir la trame ont la capacité de contempler leurs effets sur les méandres.
Les effluves s'insinuent dans la trame de réalité, de manière infime au demeurant.
Mais l'île baigne dans les effluves.
Le S'sarkh est gigantesque, et les eaux dans lesquelles il se trouve s'imprègnent de sa présence.
Les effluves se sont répandues dans l'air.
Elles sont omniprésentes.
Plus concentrées aux abords du S'sarkh, mais elles gardent leur potentiel destructeur où que l'on se trouve.
Tout corps vivant peut être affecté par les effluves.
S'insinuant dans les chairs, elles en modifient la structure, s'amalgament et font apparaitre des filaments, puis des cristaux qui provoquent douleurs et folie dans les cas extrêmes.
Le processus est en général lent.
Mais certaines créatures, certaines situations, accélèrent le processus.
Il est extrêmement complexe, les effluves modifiant la trame de manière subtile, mais en profondeur.
Notre peuple, comme certaines autres exceptions natives, était immunisé aux effluves.
Cela est lié à notre nature. A notre lien à la trame.
Par l'intermédiaire de Loïa, nous avons été contaminé et rendus sensibles aux effets des effluves, qui ont eu sur la plupart d'entre nous une activation très rapide...
Je vous disais au début que le terme de corruption était impropre.
En effet, ce mot signifie souvent une volonté, une intelligence, une morale ou une finalité intrinsèque.
Il n'y a rien de tout cela derrière les effluves et leurs effets...
N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...
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