| Bon, tout d'abord je tiens à m'excuser du temps qu'il m'aura fallu pour vous communiquer ceci...
Je m'apprêtais à le faire il y a quelques temps, mais l'arrivée impromptue de Sieur Flymeur sur notre consensus m'en a momentanément... retenue. Non pas que les informations concernant ces rencontres relèvent du domaine du crucial à ne pas placer entre toutes les oreilles, mais sans le moindre doute elles ne sont pas toutes anodines, et je n'ai pas eu envie de les exposer à cet inconnu dont on ne savait rien, qui ne dévoilait rien de lui-même ni de ses intentions tout en faisant preuve d'un pouvoir grandissant et d'une curiosité... peut-être légitime, mais troublante... voire dérangeante...
Bref... Maintenant qu'il semble désormais parti, je ne vais pas tergiverser plus longtemps.
En fait, ces "discussions diplomatiques" se sont déroulées en deux temps : suite à mon invitation, la nemen Syrtaï'Nhymurtayag Varoga s'est jointe à la fête -à laquelle nous n'étions finalement que trois : Thosen, Jemori Colcook de la Confrérie des Six, et moi-même.
La Vahandra avait amené avec elle un invité surprise, et pas des moindres : Armaryen, l'ancien seigneur vortex libéré aux cours des évènements du concile.
Ancien, car il nous a révélé être désormais pourchassé par les siens : le fait qu'il ait survécu durant tant de temps dans la stase de la tour a fait de lui une aberration à éradiquer absolument, aux yeux de son peuple.
Et parallèlement, comme si être recherché par l'ensemble de la communauté vortex ne suffisait pas, il se cache aussi des assiduités des rejetons, qui en ont après lui pour une autre raison : il nous a dit posséder des informations sur les origines du P'KhenS'sarkh... et cette connaissance, et ce qu'il pourrait en faire, à défaut de la transmettre -il n'est manifestement pas libre d'en parler- ferait de lui un danger pour le maudit.
Le début de cette réunion s'annonçait donc pour le moins captivant...
Sauf que cette entrevue a rapidement tourné court : la méfiance avérée et presque ouvertement agressive et hautaine de monsieur Colcook envers ces deux interlocuteurs privilégiés les a fait changer d'avis : il sont partis à peine dix minutes après être arrivés, présentant qu'aucune réelle discussion constructive n'était à attendre.
Cela dit, la faute n'en incombe pas complètement à Jemori Colcook, je me dois de le reconnaître : par notre silence et notre indécision, Thosen Noril et moi n'avons pas vraiment contribué à arranger la tournure du débat. Je pense que le diplomate tchaë attendait de voir où celui-ci menait avant de s'engager, tandis que pour ma part j'étais... un peu impressionnée.
Je ne me voyais pas bien, du haut de mes dix-huit ans à peine, ordonner à ce personnage, par ailleurs très charismatique et éloquent, de se taire...
Ce que je regrette d'autant plus à postériori, car il se trouve que la Vahandra et son invité étaient manifestement venus pour parler avec nous... de la symbiose. Ils voulaient, je crois essayer de comprendre mieux ce phénomène.
Ou bien nous révéler des informations qu'il auraient à ce propos ? Je n'en sais rien, au final.
Lorsque Flymeur s'est révélé sur notre consensus, j'ai pensé qu'ils avaient peut-être pressenti cet évènement, mais quand j'ai recontacté Syrtaï'Nhymurtayag Varoga à ce propos, elle a eu plutôt l'air de tomber des nues...
Enfin bref, la Vahandra et le Vortex sont partis, et nos "rencontres diplomatiques" ont donc continué ensuite, malgré cet incident. Enfin, une certaine mise au point sur ce qui venait de se dérouler a été nécessaire, tout de même...
Ah et sinon, monsieur Colcook nous a appris -sans vouloir nous dire d'où il tenait cette information, bien que tout le monde s'en doute- que le nemen "traitre" du concile, celui qui a déclenché les évènements avant de s'enfuir... Cet Ast'yrithgarmania Loïa n'agissait manifestement pas de son propre chef : il était manipulé, contraint par un parasite que produisent les vortex, appelé "Kryratma".
La suite est beaucoup moins exaltante, quoique pas pour autant dénuée d'intérêt : nous avons convenu que nos factions devaient agir et pas seulement réagir aux évènements qui bouleversent Syfaria, et dont nous sommes bien souvent les jouets plutôt que les acteurs.
Et de concert, si possible, pour espérer arriver à quelque chose.
Et que pour agir ensemble, nous avions avant tout besoin de nous connaître et de faire tomber les plus encombrants préjugés.
Et pour cela, il est clair que la voie formelle et conventionnelle de la diplomatie classique n'est guère suffisante. Aussi nous envisagions de favoriser et encourager la mise en place d'expéditions, recherches, voyages ou que sais-je encore,interfactionnels, durant lesquels de véritables liens pourraient se créer.
Voilà... Je crois n'avoir rien oublié...
| |