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Aucune question n'avait été posée, la décision était sans appel, et il n'y avait rien à discuter. Verdict dur mais juste. Quel que soit l'étrange sympathie mêlée de pitié qu'elle éprouvait pour le tchaë Faelan, il avait choisi son destin et était responsable de ses actes.

Lot'hi était donc repartie pour Utrynia, loin du Haut des Cieux et du sifflement aigu engendré par le vent glacial.
Restait à Fae'thil la tache de mander une justicière pour appliquer le verdict, et de placarder dans la Cité-forteresse la sentence ainsi que la date de son application.
La mort par la voie de Glace était un évènement exceptionnel, réservée aux crimes abominables aux yeux des filles du Déclin, qui allait susciter une forte excitation ainsi que moult discussions à travers la Cité.

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La Mestre de Kryg avait laissé quelques jours filés avant d'entamer le processus qui mènerait à l'effroyable fin des deux equilibriens, Aergad et Faelan.
Durant ce laps de temps, elle en avait profité pour accompagner chez l'astrologue Ysmena un ancien guerrier du Matriarcat ayant rejoint dans sa jeunesse l'Equilibrium et souhaitant revenir dans le giron du Déclin. Ysmena devait interroger les étoiles pour que Fae'thil puisse fournir un rapport à la Voix du Conseil.

Le fameux guerrier, Vayar de Golroth, désirait à présent rencontrer les deux condamnés pour les interroger. Peut être qu'il réussirait à créer un mince fil de confiance là où les filles du Déclin n'avaient pu qu'échouer -mais s'en souciaient elles vraiment?-, et obtenir quelques informations utiles sur ce qui pouvait se tramer en Equilibrium parmi ses membres les plus fanatiques. Malgré les élans de "bons sentiments" qu'avait fait naitre le Concile des Nemens entre les factions, on ne changeait pas du jour au lendemain des siècles de rancœur.
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*** Fae'thil et Vayar arrivèrent donc dans les soubassements de la maison des Matriarches de Kryg, là où moisissaient Aergad et Faelan, chacun dans une geôle séparée, dans l'attente de leur mort imminente.
L'humidité et l'odeur infecte d'excréments et de pisse dominaient tout autre chose, et c'est avec une envie dissimulée de nausée que la Mestre de Kryg s'arrêta à quelques mètres de la cellule d'Aergad, avec à ses côtés un garde et Vayar. ***

*** Vayar acquiesça en silence, et se lissa la barbe d'un mouvement machinal, un instant égaré dans ses pensées. Puis il s'avança, fis signe de la tête au garde pour qu'il ouvre la lourde porte, et pénétra dans la cellule. A voir le prisonnier en face, un élan de rage vint cogner à ses tempes. Cet homme avait attaqué directement les matriarches, l'insulte était impardonnable, et le vieux guerrier se prit à songer qu'il étranglerait volontiers ce misérable de ses mains. Un tydale, par dessus le marché! Dans l'ombre de la geôle, ses yeux peinaient à discerner quoi que ce soit. Tant mieux, le prisonnier ne pourrait sans doute pas voir le mépris qui tordait sa bouche. Mais, consciencieux, c'est d'une voix neutre qu'il prit la parole. ***

*** Il marqua un temps d'arrêt, pour vérifier que son interlocuteur l'écoutait, avant d'ajouter: ***