Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

Le Bateau : À fond de cale.

Lyne et CroOot sont dans un tonneau.
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Sujet lancé par Lyne
Le 14-12-1511 à 21h58
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Posté par Penthésilée,
Le 24-02-1512 à 21h52
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Penthésilée

Le Luang 2 Jangur 1512 à 12h17

 
Rhooô...

Larmes d'émotion, de repentir ou de crocodile ? C'est qu'il a l'air sincère, l'animal.
Quelque peu décontenancée, la Vigie du Rêve ravale ses remarques sévères et tapote l'épaule du nelda comme s'il s'agissait d'une sentinelle débutante surprise en pleine sieste à son poste :


Oui, errh... bon, ce n'est pas grave, hein. Ne vous mettez pas dans un état pareil, aheuuu...
Personne n'est mort et de toute façon, on ne va pas vous renvoyer à Lerth à la nage... ni détourner le navire, d'ailleurs.


Achille dit :
Tu m'étonnes.
Ya personne à la b...


Achille !

Achille dit :
Oh l'autre... j'ai rien promis, moi... ta parole donnée n'engage que toi...
Mais soit, soit : je me tais.
J'aurais pourtant des conseils judicieux à te proposer, concernant ces deux péquins et la paire de couilles
(regard narquois à leurs symbiotes) qui les a fait monter à b...


Tu te les gardes, s'il te plait.

Revenant aux "clandestins" :

Quoi qu'il en soit, la suite n'appartient qu'au capitaine et à Saltis.
Donc voilà, voilà... bienvenue à bord ?

Si plus tard, vous avez besoin d'un endroit pour poser vos affaires ou dormir, au pire... je peux faire de la place dans ma cabine. J'irai faire la plupart de mes nuits en veille, sur le pont, donc...
Sur ce je vous laisse aux bons soins d'Erling
(regard d'excuses en direction du Propage assorti d'un message mental : "désolée pour la patate chaude, mais vous saurez mieux que moi ce qu'il convient de faire"), je vais me vider quelques seaux d'eau salée sur la tête puis prendre un bon bain !

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Lyne

Le Luang 2 Jangur 1512 à 21h43

 
L’arrivée d’Erling est un soulagement pour la petite.
Parce qu’il faut bien dire ce qui est : l’Essuie-tout la met un peu mal à l’aise.
Pas qu’elle ait l’air méchante (elle a même été relativement sympa au vu de l’état de sa fourrure), mais elle dégage un je-ne-sais-quoi autoritaire qui n’est pas pour rassurer Lyne.
Avec le Propage, elle est en terrain connu.
Enfin…
Plus ou moins.
Reste à espérer qu’il fera preuve d’indulgence.

La petite est donc en train de prendre son courage à deux mains quand le Quipu émerge enfin…
… pour s’ériger en bouc émissaire.
Ah ça c’est sûr qu’avec l’odeur, il lui manque pas grand-chose pour endosser parfaitement le rôle qu’il s’est fixé.
Lyne en reste bouche-bée.
Le pire c’est que ça à l’air de marcher.
Penthésilée va même jusqu’à lui tapoter l’épaule, l’air compatissante.
Pas croyable.

Sauf que…
Sauf que Lyne, elle est pas du genre c’est-pas-moi-j’ai-rien-fait-c’est-lui-j’ai-tout-vu.
Des bêtises, elle en a faites.
Et autant dire qu’elle s’est fait pincer plus souvent qu’à son tour.
Mais elle a jamais accusé un petit camarade.
Jamais.
Lyne, elle est du genre à assumer.
Sans compter que, dans le cas présent, la punition risque d’être moins lourde si c’est elle qui endosse toutes les responsabilités de leur embarriquement.
Les châtiments des grands sont souvent bien pires que ceux des petits, c’est bien connu.

Alors elle relève enfin son petit visage déterminé vers Erling.

C’est pas vrai. C’est pas du tout la faute de CroOot. Il dit ça pour me protéger. En vrai, c’est moi qui ai eu l’idée des tonneaux et qui voulais embarquer à tout prix… CroOot, il m'a jamais forcé à rien, ce serait même plutôt le contraire. Il m'aurait pas rencontré jamais il serait monté sur le bateau. C'est sûr.


Et voilà.
Autant pour son costume de bouc.
Nan mais.
Reste à voir ce que le Propage va en retirer...

Du côté des mous, c’est l’heure des grandes retrouvailles.

Chamallow dit :

Mission accomplie, sergent Tod ! L’infiltration est un succès ! Et en plus : apparition des sourcils effective ! Tout baigne ! Mais… Comment se présente la situation de votre côté ? Des nouvelles de Knüt ?



 
Erling

Le Merakih 4 Jangur 1512 à 17h13

 
Erling, amusé, suivit les différents échanges qui eurent lieu. Des accusations, des repentirs et compagnie. La situation l'amusa. Si il avait du parier sur la tournure qu'allait prendre l'affaire, il n'aurait pas mis la moindre piécette sur ce scénario. En vérité, le Propage s'était plutôt préparé à avoir du mal à obtenir le fin mot de l'affaire en raison d'un mutisme généralisé plutôt qu'à cause d'un étalage de "c'est ma faute", "non c'est moi".

Le Tydale adressa un signe à Penthésilée lorsqu'elle le laissa, lui lâchant télépathiquement pour réponse : Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il convient de faire mais je trouverais bien ! Merci pour ce que vous semblez déjà avoir fait.

Enfin, le Propage prit la parole à la suite de la déclaration de la petite.

Messire Croot, tout d'abord enchanté, je suis Erling, Propage des Témoins du S'sarkh. Reprenez du poil de la bête si j'ose dire, la situation n'est pas si grave comme l'a dit Dame Penthésilée !

Puis, à l'intention des deux, réfléchissant alors même qu'il parlait :

Je ne sais que faire pour tout vous dire. Mais nul doute qu'une action est à entreprendre.

Tout d'abord, je ne vous félicite pas pour la supercherie malgré l'ingéniosité du stratagème. Cette expédition n'est pas une ballade de plaisir et les vivres que vos corps ont remplacé pourrait nous être fatales à un moment ou à un autre, ne serait-ce que pour parler de cela ! Sans compter les dangers que vous encourrez maintenant.


Erling lâcha la dernière phrase en regardant bien Lyne mais il enchaîna toutefois rapidement, conscient que ses arguments n'étaient pas bien costauds.

Vous collez une quelconque punition à la mode marine genre enfermement dans une cale ne me semble guère opportun tant c'est ce que vous avez choisi de subir en pire pour monter dans le bateau. Je doute que cela soit d'un effet saisissant.

Je ne connais pas le capitaine et ne peux donc pas à référer à cette autorité.


Le Propage, après un court silence, laissa tomber sa pseudo-sentence :

Nous allons aller tous trois rencontrer le vieux Saltis, voir ce qu'il en dit en tant que chargé de mission par Batyas. A défaut, nous irons voir Nelle car c'est elle qui a géré les invitations de symbiosés à bord.

De son côté, Tod, conscient qu'Erling risquait de lui passer un savon sans précédent, profitait de l'instant pour laisser parler son excitation :

Tod dit :
Oui mission réussie, c'est top ! Et de beaux sourcils que voilà ! Mes félicitations ! Pas vu Knüt pour l'instant mais je me doute qu'il doit être en forme comme à son habitude. Ma situation est tranquille, le symbiote parlote à qui mieux mieux avec d'autres symbiosés, ça parle du bon vieux temps et compagnie. Et toi, pas trop dur la cale ?


Pélerin du S'sarkh

 
Lyne

Le Sukra 7 Jangur 1512 à 18h21

 
Soulignant les propos de son compagnon gris, Chamallow ne cesse de froncer à qui mieux mieux ses tous nouveaux sourcils.

Chamallow dit :

T’as vu un peu la classe ? J’peux faire plein de trucs avec, c’est vraiment trop génial. Comment j’ai trop hâte d’avoir une bouche maintenant ! J’espère que ça va pas mettre trop long parce que franchement, une bouche c’est carrément top cool par rapport aux sourcils. Pas que je m’en plaigne, hein, les sourcils, c’est top, mais une bouche, tu vois, c’est genre toppissime.

Écoutant les dernières nouvelles, ses grands yeux écarquillés, le quadrangulaire renchérit à la dernière remarque de Tod.

Chamallow dit :

La cale ? Comment c’était trop coooool ! Une fois sorti des tonneaux il s’en est passé des trucs : d’abord, Lyne, elle s’est faite attaquée par un esprit naturel perverti aux carottes, heureusement le Quipu il s’est battu contre son armée de légumes - il en a même grignoté un, tu t’rends compte ? – c’était carrément la guerre là-dessous, c’est pour ça que Lyne elle a du sang par tout, les bleus par contre c’est à cause du tonneau, on a été pas mal brinquebalé, mais bon, pour en revenir à la cale, on était à peine débarrassés du potager de l’enfer quand là, BIM, le fifrelin ! Pile poil comme je te l’avais décrit, grand, poilu et piquant, mais on a réussit à l’embrouiller genre ni vu ni connu grâce à un super stratagème de Lyne. Et puis c’est là que l’Essuie-tout a débarqué avec de la lumière... La suite tu la connais : elle nous a demandé qui on connaissait, j’vous ai contacté et hop vous êtes là !


Jetant un coup d’œil aux alentours.

Chamallow dit :

Bon et alors y a qui sur le bateau finalement ? Les autres symbiosés ils ont l'air sympa ?

*** ***

De leur côté, toujours plantés en plein milieu du passage, pile devant l’escalier menant au pont supérieur, les deux passagers clandestins essuient les remontrances du Propage sans piper mot, admirant leurs respectives chaussures d’un œil penaud.

Mais, bon. Fallait bien en passer par là à un moment ou à un autre. Au fond, c’est pas si pire. Même qu’Erling sous-entend qu’ils ont été sacrément ingénieux. Elle en rougit de plaisir, la petite. Parce que c’était quand même du bel ouvrage ces tonneaux. Et ça aurait été franchement dommage que personne ne s’aperçoive du boulot abattu pour parvenir à leur infiltration. Au fond, Lyne est pas peu fière. Ils ont réussi. Contre toute attente, ils sont parvenus à embarriquer à bord et font maintenant partie de l’expédition. Alors, elle se plie volontiers au jeu des réprimandes dans l’attente du verdict qui ne manquera pas de tomber.
Et qui ne se fait pas tellement attendre.
Pépé Saltis.
Encore.
À croire que c’est lui qui fait la pluie et le beau temps sur le bateau.
Pas que ça l’étonne, notez bien.
Mais elle espérait, sans trop y croire, qu’une punition administrée par le Propage suffirait amplement.
L’étau se resserre…
Le truc rassurant c’est qu’Erling les accompagne.
Avec un peu de chance, il va empêcher le vieux Dymer de les jeter par-dessus bord…

Le nez toujours plongé dans l’examen soucieux de ses chaussures, elle emboîte donc le pas du grand Tydale, la mine basse. On la mènerait à l’échafaud qu’elle ne ferait plus pâle figure. Les pensées encombrées des horreurs promises par leur imminente entrevue, la petite ne remarque pas, ou à peine, les longs couloirs qu’ils traversent. Quand au trajet emprunté, la seule chose qu’elle peut en dire, c’est qu’il est bien trop court.

C’est donc un bien triste équipage qui s’arrête devant une porte vernissée à la poignée de cuivre étincelante. Les deux clandestins présentent une mine au moins aussi pouilleuse que celle d’un vieux clodo. L’odeur avec. À côté, la porte est un parangon de propreté. Elle a d’ailleurs un air franchement réprobateur quand le Quipu et la petite chiffonnée apparaissent face à elle. Pour autant qu’une porte puisse arborer un air réprobateur, bien évidemment.

Bien loin de ces basses considérations, le Propage, apparemment insensible à la désapprobation muette de la porte, ne perd pas de temps en considération oiseuse et fait ce qu’il a à faire en pareille situation.
Il frappe.
Trois coups.

Toc. Toc. Toc.

Qui résonnent comme un glas aux oreilles de la petite.
Ce qu’il y a derrière cette si désagréable porte, elle n’en a aucune idée.
Qui il y a, c’est bien le problème.
Alors elle rentre la tête dans les épaules, baisse les yeux et serre ses petites mains l’une contre l’autre dans une prière silencieuse.
Des pas se font entendre.
La poignée tourne.
Et la porte s’ouvre…



 
Saltis' Dymer

Le Luang 9 Jangur 1512 à 22h09

 
Saltis les accueille en grognant.

Il était en pleine lecture, semble-t-il, car il arbore ses petites lunettes sur la truffe et tient dans une patte un lourd ouvrage à la reliure décatie, épais et sans titre.
Sa chambre est en bazar, des malles dans tous les coins, défaites à la va vite.
Des frusques s'en échappent et parsèment le sol. Saltis cherchait quelque chose.
Le livre qu'il tient maintenant ?
Ou autre chose ? Impossible à dire.

Rejetant ses petites lunettes dans une poche de poitrine, il rentre dans la pièce en marmottant et va s'asseoir sur le lit à baldaquin, reposant sur les couvertures le bouquin.
Il les regarde, d'un œil torve.

Entrez, ne faites pas les poireaux sur mon pas de porte !
Et fermez derrière vous...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Crooot

Le Matal 10 Jangur 1512 à 19h48

 
Ils entrent dans la pièce un par un. Crooot ferme la marche érigeant Lyne en rempart entre lui et Saltis.
Il fait attention à ne toucher à rien et surtout à ce que rien ne le touche.
Il garde la truffe vissée à ses bottes et sert les fesses.
Il jette de brefs coups d'oeil pour repérer un hublot ouvert pour se mettre sous le vent.
Pose une patte qu'il veut réconfortante sur l'épaule de la petite et c'est vrai qu'il se sent un peu plus rassuré.
Il attend qu'Erling les présente avec la ferme intention de ne parler que si on l'interroge.
Il n'ose imaginer l'image qu'il revoit à Saltis' Dymer. Il doit avoir l'air un peu dément...
C'est pourquoi il se tait et fait taire son mou.




 
Erling

Le Julung 19 Jangur 1512 à 18h13

 
Meneur du petit groupe, le Propage fit le premier le pas en avant pour introduire les trois arrivants dans la cabine. Il tint la porte ouverte pendant que les deux clandestins entraient et la referma après leur passage. Alors que Croot passait ainsi devant lui, dernier de la procession, Erling se fit la remarque que Saltis ne serait peut être pas ravi d'avoir un être aussi odorant dans ses quartiers. Mais, qu'importaient, maintenant c'était fait.

Il se tourna ensuite vers le doyen des Propages symbiosés. Le nelda n'avait guère changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient croisés. Ses lunettes adoucissaient son air tout en lui conférant un aspect plus sérieux qui n'en était pas moins inquiétant pour les deux Poussièreux accompagnant le Tydale.

Depuis qu'il le connaissait, Erling avait un profond respect pour le père de Nelle. Ce dernier, tout comme Samael, lui avait conféré des conseils savoureux lors de ses départs en tant que Propage. Ce respect n'avait été que renforcé par le sacrifice que le vieux Propage avait fait sous ses yeux ou presque lors de la quête des Obsessions, au fin fond du désert de Korsyne.

Ce fut donc avec une voix toute solennelle que le jeune Propage s'exprima :


Bonjour Saltis, ravi de vous revoir. Comme je vous l'ai dit par mous interposés, je n'avais pas osé vous déranger jusque là.

L'affaire qui m'amène concerne deux symbiosés que la Haut Rêvante Penthésilée a déniché dans les cales. Ils s'étaient embarqués à l'intérieur de tonneaux ce qui peut expliquer leur aspect. Voici Lyne dont vous avez peut être entendu les pensées sur notre Consensus et Croot de la Confrérie si j'ai bien compris.

Ne sachant pas quelle attitude adopter vis à vis d'eux, je me suis tourné vers vous qui, en qualité d'organisateur de l'expédition, me semblez tout indiqué pour gérer la situation.


Sur ces mots, le Propage qui s'était un peu mis en avant en prenant la parole, recula d'un pas pour laisser plus en valeur les deux personnes mentionnées dans sa réplique.

Pélerin du S'sarkh

 
Saltis' Dymer

Le Julung 26 Jangur 1512 à 22h24

 
Silence.
Le silence fut pesant.
Les deux "invités" à bord restaient cois.
Saltis laissa se prolonger ce silence coupable, afin que la sauce à la sueur prenne bien.

Puis, d'un ton grave, il demanda juste :

Que va-t-on faire de vous ?
Vous jeter à la mer ?
Vous cloisonner dans une cellule ?
Vous laisser vaquer sur le navire sans aucune sanction ?

J'aimerai bien savoir comment vous pourriez justifier d'une quelconque utilité ?

Vous êtes symbiosés.
Nous pouvons donc vous renvoyer à Lerth via un pilier de poussière.
Pourquoi ne le ferions nous pas ?


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Lyne

Le Vayang 27 Jangur 1512 à 18h01

 
Les yeux toujours dans ses chaussures, Lyne pénètre la tête basse dans l’antre de leur incontesté bourreau. Le Quipu est sur ses talons, érigeant ses marécageuses exhalaisons contre le regard inquisiteur de leur hôte, le fabluleux Pépé Dymer. La petite jette un rapide coup d’œil à la Terreur des Sillons. Il est grand. Sacrément grand. Et pas si vieux. Pour autant qu’elle puisse en juger, bien sûr. Mais bon : avec les Neldas on sait jamais trop. Avec les symbiosés, on sait jamais trop. Suffit de jeter un coup d’œil à Batyas.

Se concentrant à nouveau sur ses bottines, elle sent la patte du Quipu se poser sur son épaule. Lui non plus n’en mène pas large. Faut dire qu’il fait carrément malingre comparé à Papi Saltis. Voir même un peu malade. Une théorie qu’étaye l’odeur de rats crevés et de chiasse de Braxat qui se dégage de sa fourrure. Pourvu que le vieux Dymer s’imagine pas qu’ils ont ramené une épidémie à bord, sinon ça va être vite vu : la quarantaine pour tout le monde.
Alors Lyne se tait.
Erling fait la présentation des deux embarriqués.
Et le silence se fait.
Lourdingue.
On entendrait une mouche péter.
La petite connaît maintenant par cœur la forme de ses pompes.
C’est son papi qui les lui a achetées.
C’était il y a quelques mois.
C’était il y a des siècles.

Quand Pépé Saltis prend enfin la parole, le cœur de la petite fait un raté. Avant de reprendre sa folle course occultant presque l’intégralité du début du discours du Nelda. Pas que ça ait l’air d’attendre tellement de réponses… Son papi appelait ça de la rhétorique. Encore un truc d’adulte. Alors Lyne se tait, attendant son verdict. Parce qu’ils sont là pour ça.

Sauf que ça ne se passe pas du tout comme prévu.
Faute de verdict, un constat.
Puis une question.
Qui sonne comme une menace.
Pas une seconde la petite ne met en doute la capacité du Vieux Dymer à mettre en application leur retour vers Lerth via pilier. Mais il faut bien dire que cette option lui plait moyennement. Elle sait bien qu’en tant que symbiosée elle bénéficie maintenant d’une certaine immortalité. Dans la mesure ou les piliers fonctionnent correctement bien sûr. Mais étrangement, elle a pas des masses envies de tester ça dans l’immédiat. Et puis ce serait trop bête d’être arrivé jusque là pour se faire renvoyer aussi facilement à la case poussière. Sans compter que le coup de la mise à mort, elle s’en passerait bien. Le souvenir de l’arbalète est encore bien trop vivace dans l’esprit de la petite.
Et c’est presque machinalement qu’elle se met à frotter la cicatrice qui orne encore son torse.

Alors elle se pose sérieusement la question. Parce qu’elle a bien compris que c’est ça qu’il veut. Pas une vaine supplique. Une vraie raison. Un vraie réponse.
Alors pourquoi ?
Les secondes s’écoulent. Lentement.
Elle relève enfin la tête, son petit visage palot aussi déterminé qu’il peut l’être face au patriarche Dymer.
En fait la réponse est facile.
La Voie du S'sarkh doit suivre son chemin.
C’est son papi qui lui a soufflé.
Alors elle répond.

Parce qu’on va voir le S'sarkh.

Tout simplement.



 
Crooot

Le Dhiwara 29 Jangur 1512 à 17h48

 
Citation :
Vous êtes symbiosés.
Nous pouvons donc vous renvoyer à Lerth via un pilier de poussière.
Pourquoi ne le ferions nous pas ?


Crooot se met à trembler. Il retire sa main de l'épaule de la petite de peur de la lui transmettre justement, la sienne de peur. Il se tord les paluches pour les empêcher de vibrer comme deux gros insectes prisonniers.
Dans un murmure qui tient plus du conciliabule entre lui et sa conscience, il marmonne en pleurnichant:


Elle a subi deux attaques sanglantes. Elle a été la cible d'un tueur dont Pétrorius aurait peiné à sortir de sa folie meurtrière. Elle est seule au monde. Elle garde pourtant le sourire et l'espoir. Si vous la renvoyez par le pilier le plus proche vous êtes une belle bande d'enfoirés.

D'une voix plus assurée:

Nous ne représentons aucun danger pour personne. Demandez autour de vous avih Saltis...euh...maître Dymer...seigneur propage...monsieur papa Nelle euh... Je suis un nelda pleutre et malingre et elle n'est qu'une gamine.

Crooot sent le regard de reproche de Lyne.

Nous formons, je vous l'accorde, un curieux duo mais nous sommes inoffensifs. C'en est presque risible d'ailleurs. Trouvez nous une utilité et nous ne vous décevrons pas. Je peux tenir un carnet naturaliste de ce que nous trouverons tout au long du voyage. Je peux enluminer le carnet de bord du capitaine. Hum... Je mange pas beaucoup.... Bon je suis inutile, mais Lyne est une inventrice hors paire. Elle ferait une parfaite assistante du charpentier du bateau.

Dubulb' dit :
On est désolés.


On est désolés...



 
Saltis' Dymer

Le Luang 30 Jangur 1512 à 00h15

 
Saltis grommelle un instant, ses yeux fixant les deux terreurs.
Puis, imperceptiblement il sourit.
Pas du sourire qui fait faire pipi dans ses chausses, d'un sourire sympathique et plutôt avenant.

Désolés.
Mes fesses oui !
Vous êtes autant désolés que moi je suis jeune et fringant.
Vous avez la frousse, ça c'est sur.
Mais désolés ? Pfff... vous moquez pas de moi.

Par contre, vous me plaisez bien.
Vous êtes francs, un peu couillons certes, mais francs.
Et assez malins pour être montés sur le navire. Assez malins ou... assez aidés peut être...


Il plisse les yeux.

Oui.
Une gamine et une sorte d'artiste ne seraient pas parvenus à ça sans une bonne aide.

Il rumine un instant, oscillant doucement la tête.

Bon, ce n'est pas bien grave maintenant que vous êtes là.
Gamine, si tu sais inventer des trucs et que tu veux voir le S'sarkh, tu seras utile.
Parce que pour le moment, on ne sait pas comment on va aborder ce foutu Dieu.
Alors, va falloir pondre un escabeau divin, si ça te tente...

Le crasseux, bonne idée les croquis.
De toutes les saletés qu'on va rencontrer.
De tout ce qui aura un intérêt.
Qu'il reste quelque chose d'autres que des os pourris sur cette coque de noix une fois qu'on sera tous crevés.
Du genre "Testament d'un équipage héroïque", un truc du genre...

Erling, mon ami, tu as bien fait de m'amener ces deux là.
Comme toujours, tu as le nez fin.

Bon, maintenant, laissez moi.
Je dois... hum... faire un peu de rangement.


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Lyne

Le Luang 30 Jangur 1512 à 17h15

 
Ben ça.
Lyne en est comme deux ronds de flans.
Vlà qu’Pépé Saltis est gentil.
Un peu bougon, certes, mais gentil.
Elle qui pensait sa dernière heure venue, voilà qu’elle vient d’obtenir officiellement le titre de passagère sur le navire.
Ça lui en bouche un coin à la petite.

C’est donc coite qu’elle repasse la porte en sens inverse.
Tellement ébahie qu’elle en oublie de remercier le grand Nelda pour leur avoir rendu leur liberté.
Même la porte à l’air soudainement plus sympa.
C’est dire…

C’est seulement une fois arrivée dans le couloir, Papi Dymer à nouveau enfermé dans sa cabine, qu’elle réalise ce qui vient de se passer.
Elle se tourne vers Erling, les yeux plein d’espoir.

Mais alors… On peut faire ce qu’on veut ?



 
Penthésilée

Le Merakih 1 Fambir 1512 à 23h13

 
Dymer Senior ne profite guère de sa pause rangement...

Une demi-heure ne s'est pas écoulée que la porte de sa cabine s'ouvre à nouveau, sans autre forme de procès, sous la poigne d'une Vigie du Rêve plutôt remontée. Pourtant, elle semble hésiter entre l'agacement et le fou-rire lorsqu'elle sort de son sac une nasse à rat - piège classique sur un navire - présentement habitée par... un hamster !


Hejia, noble Arc'Rhon, entame-t-elle.
Ne vous laissez pas abuser par ce que vous voyez.

Cette petite bête n'est autre qu'un poussiéreux nommé Gushbood Shinetop, l'un des clandestins dont je vous ai parlé.
Non content de s'être introduit dans la bateau de Batyas au mépris de l'opinion d'autrui, il n'a rien trouvé de mieux qu'à faire les poches d'au moins deux passagères : Nynrdî et moi-même, en l'occurrence. D'autres ont certainement subi ses délits, j'imagine qu'une fouille en règle permettra de s'en assurer.

L'équilibrienne précisera ce qui lui manque en temps utile. Pour ma part, l'individu a pris des bottes du contrarié sept fois enchantées et la cape de noosphage que je destinais à Mraw'la.
A propos, voici la vôtre.


Joignant le geste à la parole, Penthésilée dépose une cape aux écailles iridescentes sur une chaise, puis reprend :

Je voulais attendre un moment plus adéquat, faire cela dans les formes, mais puisqu'il y a des vols à bord, je ne peux prendre le risque de manquer plus avant à la tâche que je me suis fixée. Jamais je n'aurais pensé qu'elle serait mise à bas par l'entremise de l'un des... nôtres. Enfin, des nôtres... vous m'avez comprise.

Lorsque le nuisible aura repris sa forme normale, je suggère à minima qu'on lui fasse rendre ce qu'il détient impunément.
Comme si l'expédition ne promettait pas sa part de dangers et de larmes, doit-on aussi surveiller nos arrières ? La suite vous appartient, mais si vous voulez mon avis...

A situation d'urgence, mesure d'urgence.



Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Crooot

Le Julung 2 Fambir 1512 à 09h48

 
Crooot poussa gentiment Lyne vers la sortie en s'inclinant aussi bas qu'il pu.
Remercia tout le monde de tant de clémence et profita que l'attention soit attirée par un rongeur pour aller se laver.
Il s'excusa à nouveau auprès de la belle nelda blanche, sourit pauvrement à Erling et prit la direction du pont supérieur.




 
Erling

Le Julung 2 Fambir 1512 à 18h29

 
Bien que l'accueil de Saltis ait été des plus frileux, Erling ne fut pas étonné du revirement du situation qui, au final, caractérisait assez bien le Nelda. Un aspect sérieux au premier abord qui laissait ensuite apparaître une sympathie naturelle qu'on appréciait grandement. Intérieurement, il se félicita de la conclusion de cette histoire même si il se garda bien de laisser paraître la moindre satisfaction. Il était hors de question que le Propage encourage de quelques façons que ce soit la jeune Lyne dans ce qui restait une bêtise.

A la phrase de Saltis à son intention, Erling répondit simplement :


C'est ce qu'il m'a semblé le plus approprié à faire.

Enfin, lorsque le vieux Propage les congédia il le quitta avec un salut et un sourire franc typique. Finalement, le Tydale fut de nouveau dans le couloir avec les deux clandestins qu'il ne convenait maintenant plus d'appeler comme tel. Croot s'esquiva et Erling lui adressa un bref signe. Puis, à la question de la jeune Témoin, il répondit :

Et bien il me semble que oui. Du moins dans la limite du raisonnable. Garde à l'esprit que nous sommes dans un bateau qui, malgré sa grandeur, reste un espace confiné. Le respect de l'autre est donc de mise sous peine de mauvaise ambiance assurée !

Tod, lui, de son côté, exulta à l'intention de Chamallow :

Tod dit :
Alors ça. C'est top. Mission carrément niquelement finie !


Pélerin du S'sarkh

 
Saltis' Dymer

Le Julung 23 Fambir 1512 à 14h52

 
Saltis est passablement surpris, pour ne pas dire désappointé, par cette nouvelle intrusion !
Au milieu de son tas d'affaires en foutoir, il écoute et regarde Penthésilée d'un air torve.

Les nuisibles n'ont rien à faire sur le bateau.
Un hamster est un nuisible non ?
Je pense que oui, c'est petit, sale, ça laisse ses crottes n'importe où.
Donc c'est nuisible.

Si on laisse ça dans sa cage, ou dans une boite en ferraille, croyez vous qu'on assistera à une belle expérience lorsque le sortilège prendra fin ?
Ça pourrait être intéressant, un bel exemple à donner à ceux qui voudraient nous mettre le bordel.


Il s'affaisse, l'air las.

Vigie du Rêve, je me demande dans quoi nous nous sommes embarqués.
Cela fait à peine quelques jours que nous voilà partis, et cela me semble une éternité au vu de tous les soucis déjà dégagés.
Mais bon, ça doit être normal. Une mise en route. Ou en bouche, au choix.

Quoi qu'il en soit, qu'il ait volé la dénommée Nynrdî, elle aussi hors de toute liste d'invités, je m'en tape la coquillette.
Pour ce qui est de vous, décidez de son sort en ce qui concerne vos équipements.
Pour le reste, je connais un peu Gushbood Shinetop.
C'est un brave garçon. Brave dans le sens benêt et décalé dans sa caboche.
Il ne créera pas de problème irréparable selon moi.

Et voler un truc alors qu'on est coincé sur un bateau, c'est bien le genre d'idiotie ridicule dont il est capable.
A vous de voir, mais à tout prendre il est Témoin du S'sarkh, gentil et pas dangereux.
Il y en a d'autres, des intrus ou même des invités, que je mettrai bien dans une cage à hamster, histoire de voir s'ils explosent une fois le sort fini.

Ha... et... un grand merci pour cette cape.
Surprenant de qualité, ces ouvrages.


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Penthésilée

Le Vayang 24 Fambir 1512 à 21h52

 
La Vigie secoue la cage comme un prunier tout en montrant les crocs :

J'ai bien envie de le croquer, plutôt ! Un bon coup de dent, sec et brutal, et on n'en parle plus... Le Vargulfr a faim !

A l'intention du petit mammifère :

On ne vous l'apprend pas ? C'est que nous autres neldas, nous sommes des bêtes ! Oh bien sûr, la plupart du temps, nous cachons cela en singeant d'être civilisés, mais c'est un leurre, une façade ! Grattez le vernis, chassez le naturel... Et Crack !

Claquement de mâchoires :

Gushbood Shinetop, vous êtes une crapule. Remerciez Arc'Rhon Dymer pour sa mansuétude, c'est à lui - et non à moi - que vous devez votre liberté céant. Je vais vous relâcher dans la coursive : gare aux marins, qui risquent de vous prendre pour un rat et vous chasseront à vue !

Vous me rendrez mes affaires plus tard. Et n'oubliez rien : j'ai fait la liste.


Avant de sortir :

A'Kajia, Salti's. Sashi pour votre aide. J'aimerais bien prendre tout cela avec philosophie, comme vous le faites. L'expérience parle, je présume...
J'ai encore une certaine marge de progression.


Penthésilée
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