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Miraë était fière de son tout nouvel équipement, Croc Blanc mordait les chaires aussi facilement que du beurre.. Les ennemis avaient été vaincu par les efforts conjoints des exécutrices mais aussi d'autres tydales. Chaque lame reprit sa place, elles étaient disciplinées et prête a agir n'importe quand, n'importe où..

Quoique c'était un peu prétentieux de penser sa, il ne fallait jamais être sure de ses capacités, Miraë qui avait frôlée la mort le savait désormais... Mais elle savait aussi que l'ennui viendrait vite dans les montagnes..

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**Boum**

La sorcière la plus allumée de tout le Matriarcat venait de s'étaler dans un fracas terrible. Saloperie de caillou sur la route ! Grognant, la némésis nettoyait sa robe de la neige qui s'y trouvait. Bon sang, quelle température. Pas un temps à mettre une boule de feu dehors. Brève concentration et de nouveaux flux de mana parcouraient ses jambes. La revoilà partie à toute allure pour pouvoir rentrer à la maison. Sur le chemin, elle s'attarda devant l'ombre d'exaltation et fit une pause devant. C'était exactement la même qu'à Ulmendya. Elle n'avait pas l'air méchante. Même un peu conne à regarder le ciel sans faire attention aux tydales grouillant à ses pieds. Une furieuse envie de tester sa résistance à la boule de feu prit la sorcière.

Mais finalement, elle oublia l'idée. Il parait que la réplique était sévère...Les gravas qui servaient de murs en étaient la preuve. Matroshka termina le reste du chemin tranquillement, les mains dans les poches pour ne pas exciter les brutes épaisses armées de leurs ustensiles de cuisines. Sifflotant d'un air innocent, la tydale pénétra dans ce qui restait de Kryg. Oh le joli carnage.

Elle s'en foutait royalement. Ce n'était que la juste punition pour celles qui s'étaient emportées sans écouter les recommandations, sinon les ordres, de celles qui avaient eu la sagesse de comprendre les véritables intentions de la bestiole. Matroshka s'était ridiculisée à Ulmendya en tant que représentante d'un peuple bourrin, prompt à la baston et couinant à la première conséquence désastreuse.

Et pourtant, c'était tellement logique. La créature n'était pas là pour attaquer. Elle n'était probablement là qu'à l'insu de son plein gré. Elle ne voulait sûrement pas se trouver dans un monde qui n'était pas le sien. Enfin bon, la leçon était bien rentrée dans les crânes, avec un peu de chance, les faucheuses sont calmées pour un petit bout de temps. Et du moment qu'on ne demandait pas à Matroshka de se casser les ongles à réparer les conneries des autres, le reste avait peu d'importance. Seule comptait la volonté de devenir plus forte, et accessoirement celle de dépenser toujours plus d'argent.

Elle se dirigea rapidement vers la boutique de Dwen pour y prendre quelques nouvelles.

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Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Miraë empoigna Croc Blanc et endossa cîme de Kryg avant de rejoindre la danse des coupeuses d'Utrynia, généreusement venue les aider contre le loup malfaisant qui rôdait. Miraë se jeta sur un nouvel ennemi et le découpa en quelques passes d'armes. A peine se remettait elle de son combat qu'elle entendue Seoane..

Chaïma, quittons cette cité.
Le respect n'existe pas. Elles pleurent quand leur cité est en danger. Elles viennent ensuite avec leur gros sabots dans notre chasse.

Retournons à Utrynia

Miraë n'avait même pas eut le temps de leur proposer de se joindre à elles que Seoane s'était enervée.. cette coupeuse préférait faire couler du sang que de danser avec ses soeurs, une discussion et des explications télépathiques s'imposait.. la dissolution n'était pas envisageable dans une structure aussi sensible que celle des exécutrices..

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Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Ignorant toute l'agitation qu'il y avait autour d'elle, autour du Pilier, de l'entrée de Kryg et de l'Ombre, Orphèle, emmitouflée dans ses fourrures poursuivait la tâche entamée bien une ou deux heures auparavant. Les feuilles de calculs et les cartes astrologiques volaient en tout sens, tandis que l'Anja griffonnait sur ses petits cahiers des signes, des notes, des lignes et des symboles, des chiffres et des lettres. Accablement, Runien, Meclien et Grejur. Elle cherchait désespérément à retracer le Thème de Flymeur pour chercher à dévoiler un peu de cet étrange personnage qui avait bousculé leurs existences à tous.

 
Ayant été assignée à la protection de l'entrée de Kryg, Zéna recevait que peu de renseignements sur ce qui se passait aux autres piliers. elle avait cependant entendu dire que certaines ombres commençaient à disparaître.
Pourquoi celle de Kryg ne faisait-elle pas de-même?
Était-ce dû à l'accueil plutôt brutale quelle avait reçue?

Sans doute que le mystère serait un jour percé.

Bien qu'importante, la tâche qu'on lui avait demandée l'ennuyait.
Elle n'avait eu qu'à repousser quelques créatures et patrouiller les montagnes surplombant la forteresse.

Laedel, annonca aux éxécutrices de Kryg un peu d'action dès que la muraille serait reconstruite, ce qui calma son impatience....

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Les minutes, les heures ou les jours duraient plus longtemps à Kryg qu'ailleurs sur Syfaria.
Ainsi était souvent ressentie cette impression de langueur d'éternité lorsqu'on avait la chance de parvenir à la cité forteresse.

Dans le froid mordant, les débris des précédents combats, les débuts de reconstruction laborieuse, la vie elle même attestait que cette impression était fausse.
A Kryg, le temps s'écoulait comme ailleurs.
Il était juste plus dur à supporter....

Les non symbiosés allaient et venaient, mâles comme femelles, pour aider là où c'était le plus nécessaire. Le plus vital.
Les travaux avançaient lentement, les mains gelaient.
Avec le refroidissement global de Syfaria, nul doute que la cité allait en souffrir plus qu'ailleurs...

Avec passion, une tydale venait chaque jour à la rencontre du destin.
Orphèle se postait non loin de l'Ombre, comme si sa présence l'aidait, et travaillait.
Elle cherchait, mais Flymeur lui échappait.
Son thème était rempli d'incohérences, de fluctuations aberrantes.
Plus elle le refaisait, plus elle tombait sur des versions différentes.
Comme si ce tchaë avait plusieurs vies. Incompréhensibles et absurdes de plus !
Mais elle tint bon.
Au bout de trois jours, cela tournait à l'Obsession !

L'Ombre, soudain, en ce jour assombri, cessa de regarder vers le ciel, et s'assit lourdement au sol.
Elle regarda la jeune tydale, et celle-ci put sentir sur elle tout le poids du monde.
Une voix s'éleva de la créature, une voix calme et apaisante.
"Le pinceau fluctue, le Tableau est la ligne.
Dans la poussière réside la graine qui permet de dépasser.
Âme de soie, regarde l'ensemble plutôt que les traces..."

 
Il fallait être tydale pour s'acharner à rôder en pleine montagne loin de toute chaleur pour combattre les créatures qui s'amenaient un peu trop près des travaux. C'était ce que faisaient les fières Lames de Kryg.

L'ennui était palpable chez chacune, bien que ce ne soit pas le mot le plus approprié pour Laedel. Elle, était impatiente. Impatiente de voir le Tableau s'achever et cette histoire d'Ombre trouver une explication enfin complète. Ce qui pourrait ne pas tarder vu qu'il y a enfin du mouvement au pilier.

Zéna, ne t'en fais pas tu trouveras de quoi t'occuper un autre jour. Laisse cette créature tranquille et ne t'éloigne pas, notre mission est de protéger le chantier et on va se limiter à ça jusqu'à ce qu'il soit terminé ! Compris ? Une question ? Une affirmation, à en juger par son demi-tour immédiat et sa marche rapide pour inspecter les travaux et encourager les plus fainéants à se hâter. Elle ne manquait aucune occasion pour, à sa manière, de les aider en les "encourageant".

Elle regardait la vapeur s'échapper d'elle à chaque expiration, et cherchait les plus valeureux rayons de soleil parmi les hauteurs de la montagne, à travers le brouillard.... Ses lames se recouvraient d'une couche de givre plus vite qu'elle ne pouvait les essuyer sans perdre sa propre chaleur. Il faudrait faire un feu...

ZENA !

Elle refit demi-tour et alla à la rencontre de celle qui ne tenait pas en place. Arrivée à son niveau elle appela les autres lames de Kryg, ça les concernait également. Il fait sombre et il fait froid. On ne verrait pas venir notre ennemi, et on ne pourrait pas danser correctement avec lui si nos membres sont gelés. Nous allons donc installer quelques feux autour de la route qui mène à Kryg, pas trop loin de la porte en reconstruction. Allez chercher du bois, il doit bien y en avoir quelque part en ville.

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Miraë était rougie par le froid et ne sentait plus ses extrémités. Ses doigts étaient gelés et elle s'emmitouflait sous sa cape de fourrure pour l'hiver. Parfois avec courage elle aidait à la reconstruction de la muraille en soulevant des charges et en effectuant des travaux difficiles, plus pour se réchauffer grâce à l'effort que pour prêter main forte aux autres.

Elle était exécutrice, et son boulot était de protéger la muraille, elle rejoignit donc ses soeurs zéna, Ilanak et sa faucheuse Laedel. Un ordre avait été donné, aller chercher du bois en ville. Miraë n'avait plus un morion en poche, elle avait tout donné pour s'équiper à prix coutant auprès de Dwen Meakith. Le vendeur de bois devra donc fournir gratuitement le bois où elle le menacera de faire goûter la chair de la crapule à Croc Blanc.

Bonne idée faucheuse, je me met en route pour la place du marché. Ai je droit de me montrer.. "Autoritaire" si le vendeur refuse de faire don de son vois à la cité?

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La Faucheuse paraît surprise à la question de la Coupeuse. Il paraît que c'est mal vu, dis-lui plutôt de m'envoyer la facture.

Si c'est pas malheureux ça, les Lames n'auraient donc même pas assez de morions pour se réchauffer l'hiver ? Elle irait se plaindre aux syndicats pour demander une revalorisation de leur indemnisation.

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Hum, excusez moi Faucheuse Laedel Voroshk. Je suis venue apporter un peu de mon aide ici, des premiers soins sont peut-être nécessaires. J'ai aussi apporté du thé bien chaud pour les quelques Lames qui nous défendent.

Je l'ai gardé au chaud avec une herbe insipide, mais qui permet de mieux conserver la chaleur.

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***
Celle-qui-enseigna-l'art-du-cache-cache-à-des-Neldas
***

 
Ah oui, forcément.

La petite Anja de rien du tout leva les yeux sur l'immense colosse.
Elle griffonnait depuis des jours sur des morceaux de parchemin.
Et rien n'allait plus ! Au début, elle s'était imaginé que c'était elle qui débloquait.
Mais au bout de trois jours, quand même, dans le froid vivifiant et après mille vérifications, fallait se rendre à l'évidence.

Flymeur était un cas sacrément bizarre !
Plusieurs thèmes, une fouillis bordélique de trucs déments.
Un jour il avait un Accablement, un autre il en changeait et avec de la chance il en collectionnait deux.
Il naissait, mourait, naissait avant de naître et vivait plus longtemps que prévu. Il mourait même avant de naître, des fois....
Pratique ! Enfin ça, c'était pour les grosses lignes, les plus visibles.
On parlait pas de la soupe autonome et immangeable qui fluctuait en profondeur.
Si le gars se cantonnait vraiment à ça, il devait avoir une vie passionnante !
Il devait être complètement givré, mais après tout, pourquoi pas ?
Le vieux pirate qui avait débarqué sur leur consensus était pas sain d'esprit...
Même si un "thème" pareil n'était souhaitable à personne.

Bref, la petit Anja de rien du tout leva les yeux vers l'immense colosse.
Il venait de lui parler, et plutôt deux fois qu'une. Un voix apaisante, puissante et calme.
C'était plutôt rassurant, mine de rien, parce que passée trois jours à user ses neurones et son poignet contre un mur de pures anomalies, elle en était venue à s'arracher les cheveux. (Elle en avait bien trop, de toute manière)
L'Anja fit un instant rouler les mots dans son crâne.

Ah oui, forcément.

Elle leva les yeux vers le ciel assombri. Ce voile noir était un peu pénible, mais elle avait pas trop le choix.
Puis on distinguait encore les astres et les étoiles, plus difficilement, moins clairement, mais tout était là, à sa place.
Même si la notion de "place" dans le ciel syfarien, réputé pour ses métamorphoses, n'était pas un concept très significatif.
La jeune fille se mit à observer la chose et à la considérer comme le tout qu'elle était, "l'ensemble plutôt que les traces".
Qu'est-ce que les astres lui disaient, derrière l'obscurité ?
Sur le présent, là, et l'avenir proche ?
Sur Syfaria ?

Il avait bien quelque chose à dire...Ce foutu ciel !
Tant pis pour le Flymeur multiple et schizophrène.
Il était temps de voir où en était le Tableau, tiens.
Elle s'allongea sur et dans ses fourrures, au pied de l'Ombre et du Pilier.
Puis laissa son regard flotter dans la voûte, les mains derrière la tête.

Qu'est-ce qu'elles en pensaient de tout ça, les étoiles ?
Elles devaient en discuter entre elles. Murmurer.
Rire et pleurer ?

 
Aller chercher du bois....la coupeuse de vie pensa répliquer à Laedel que cette tâche ne devait pas être celle d'une lame de Kryg.
Mais à bien y penser, cette promenade en ville lui donnerait l'occasion de s'arrêter dans une auberge pour se réchauffer un peu.
Le spectacle d'une muraille en reconstruction et des montagnes enneigées rempli de créatures,qu'elle ne pouvait pourchassées, devenait difficile pour son moral.
Jamais elle n'avait vu une température aussi froide et des vents qui transpersaient les quelques vêtements qu'elle portait aussi tôt dans cette saison.
De plus, Zéna n'avait pas le goût de recevoir les foudres de sa supérieure en répliquant à un de ses ordres...

Bien reçu Laedel!
Miraë, Ilanak je vous rejoins.

Zéna regarda une autre fois les montagnes et puis l'ombre géante, et se diriga vers l'entrée de la forteresse.

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Les lames étaient en route pour le centre ville pour extirper du bois au commerçant lorsque un habitant hurla du haut de la muraille. La première réaction de Miraë fut de regarder l'ombre, il fallait la surveiller et avec ce froid, c'était la créature la plus dangereuse aux alentours de Kryg. Rien, elle n'avait pas bougée depuis qu'elle s'était assise lourdement sur la neige. Une attaque?

Très vite la coupeuse fut sur les lieux, et Dwen meakith l'avertit qu'un Noosphage rôdait. Il était hors de question que les constructeurs soient en danger, les filles armées du matriarcat partirent donc très vite dans trois directions pour fouiller les montagne et débusqué cet adversaire invisible... voilà une tâche qui promettait un peu d'action..

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De l'action, il y en avait ! La neige autrefois pure et délicate, était en cet endroit une place tâchée de sang et remuée par les danses de lames en furie. Leur cavalier du jour, appelé Noosphage, prenait un malin plaisir à les faire courir dans tous les sens. Et les lames, folles qu'elles sont, ne démordaient pas et salivaient à l'idée de le tuer dans d'abominables souffrances.

Il est là au Nord ! Non, au Sud !
Au Sud-Est !

Les montagnes renvoyaient les echos de leurs cris de rage, leur proie était douée pour la fuite et le camouflage ce qui ne manquait pas de les agacer très sérieusement ! Quand elles le débusquaient, il subissait une série de coups qui avaient de quoi lui faire perdre la vie. Pourtant, il s'acharnait à s'agiter.

La Faucheuse essayait sur lui, pour la première fois, une arme dont elle était la première à en faire usage. Une double-lame améliorée, disaient-ils. Un nouveau modèle fabriqué avec un nouveau matériau, elle n'avait pas tout compris et à vrai dire les détails lui étaient bien inutiles. Tout ce qu'elle constatait, c'est que l'arme en question était plus tranchante que la précédente. Seul petit détail, il avait tout comme l'air d'aspirer de son énergie et de la fatiguer assez vite. Il paraîtrait aussi qu'elle rende moins aimable, mais allez donc voir la différence entre avant et après chez Laedel.

Elle ne voyait que lui, ne pensait qu'à lui, ne cherchait que lui. Jusqu'à ce que son Déclin le rattrape.

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La créature était là, dans la neige, essoufflée et blessée comme la Faucheuse. Ses Lames n'avaient pas encore trouvé la force de la suivre dans la folle course, elles étaient toutes les deux, seules, attaquant sans relâche comme deux furies dans la montagne.

Laedel asséna principalement trois coups à la créature. Le premier la blessa, sa réplique fut douloureuse pour la tydale. La seconde toucha avec force une partie vitale de la créature, au point qu'elle ne put contre-attaquer avec succès.

La troisième fut fatale. La créature rampait, tout autour les sangs mêlés de la tydale et de cette chose offraient un tapis rouge pour la mise à mort. Laedel abattit de toutes ses forces sa double-lame dans le cou de la bête, qui mourut dans un dernier sursaut.

La chasse était maintenant terminée.

La Faucheuse, fière et surtout soulagée de sentir sa hargne dissipée, traînait le cadavre en remontant en direction de la Forteresse. Comme souvent après des combats dans lesquels elle se jetait toute entière, elle avait négligé certains légers détails auxquels elle devrait faire attention : l'état de ses blessures, et celles de ses équipements. Leurs précédentes cicatrices étaient à peines refermées depuis l'arrivée de l'Ombre au Pilier, qu'elles s'étaient réouvertes durant cette chasse.

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Orphèle contemplait le ciel, et le ciel la contemplait...
Ses yeux, son coeur, son âme lui firent mal au bout de quelque temps.
Le froid mordait sévèrement dans les chairs de son doux visage, mais cela n'était rien face aux frimas désespérés qu'elle observait dans les étoiles inattentives...

Bientôt, en elle se fit le jour de la grande nuit.
Le ciel était un reflet.
L'Ombre était un reflet.
Les étoiles une ombre dans la lumière.
L'Ombre une lumière dans le néant.

Et elle, en deçà des cieux, en deçà même de l'existant en cet instant sublime, se sentait comme une poussière volant dans le frais bourdonnement d'air provoqué par Flymeur et ses actes.
Flymeur...
Un tchaë.
Une poussière lui aussi.

Mais il avait cessé de traverser le temps pour en incurver le cours.
Il ne s'était pas fondu dans le flot.
Ses pouvoirs, ses folies, ses paroles.
Son histoire.
Son passé, son présent et son irrémédiable avenir.
Flymeur était la jonction.
Le corps entre les êtres.

Multiple car synonyme.
Multiple car poussière parmi les autres.
Son thême ne pouvait être envisagé que par lui.
Ce qu'elle percevait était tous les autres à travers lui.

Flymeur n'avait rien fait d'exceptionnel.
Il s'était extrait du nuage.
La goutte qui ne tombe plus.

Orphèle comprit, avec un soupçon d'extase physique et mentale.
Le temps était la clef.
Flymeur existait par delà. Chaque poussiéreux était capturé dans le flot du Temps.
Flymeur avait ouvert la porte de l'Eternité, et en était ressorti multiple.

Orphèle frissonna.
Qu'il ne soit pas tombé fou, à se contempler lui même depuis les étoiles, était inimaginable.
Impensable.
Grandiose.

S'il n'avait sombré, c'est qu'il avait été soutenu.
Emporté par un esprit plus...

Orphèle entrevit dans le ciel une forme !
Gigantesque !
Démesurée.

Flymeur avait contemplé l'abyme à sa symbiose.
Son passé, son thème, tout s'était fondu en un seul être.
Il aurait du disparaitre dans la pure folie, elle le sentit.
Mais l'Esprit l'avait porté.

Elle cligna des yeux, consciente qu'elle tomberait en un éclair dans cet abyme des cieux si elle ne revenait pas à la Réalité.
Le tout était innateignable pour elle.

L'ombre, toujours là, dernière sur Syfaria, regardait la tydale.
Impossible de lire une émotion sur son visage de dureté.
Mais une voix s'éleva, emplie de tendresse.
"Le Temps est la clef d'une porte que tu ne désires pas ouvrir..."

 
Le noosphage enfin mit hors d'état de nuire, la reconstruction de la muraille pouvait désormais reprendre son rythme normal...
Normal n'était peut-être pas le mot approprié pour le moment. L'ombre géante trônait toujours devant l'entrée de Kryg, ce qui avait pour effet de décourager plusieurs tydales de sortir de la cité, mais aussi plusieurs commerçants des autres régions de venir faire des affaires à Kryg. La température extrèmement froide pour ce temps de l'année n'améliorait pas les choses. Les marches en montagnes s'averraient de plus en plus difficiles et on remarquait de plus en plus d'engelures chez des tydales qui étaient pourtant habitués à vivre dans des conditions extrèmes.

Le groupe de lames de kryg revenait vers la forteresse après leur chasse. Ilanak, Zéna, Miraë et Laedel marchaient difficilement dans les sentiers tortueux qui surplombaient l'entrée de Kryg. Laedel, qui fermait la marche, trainait le cadavre du noosphage qui harcelait les travailleurs de la muraille.

Enfin, nous pouvons aller cercher du bois en ville...et se réchauffer par la même occasion!
Ce froid et toute cette neige va rendre plus difficile la protection des environs de la cité.

Laedel, avons nous la permission de s'arrêter quelques heures dans une taverne pour prendre un petit remontant...euh..un petit réchauffant? Par la suite nous irons chercher le bois, s'il y en a toujours..

Zéna avait entendu dire que les stocks de bois de chauffage commençaient déjà à diminuer dangereusement. Le travail des bucherons devenait très difficile vu les conditions climatique et la demande augmentait.

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