Les Mémoires de Syfaria
La Région de Farnya

Pour quelques pierres de plus.

Au Fundeq, rien à signaler?
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Sujet lancé par Narrateur
Le 26-09-1509 à 18h47
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Posté par Narrateur,
Le 06-01-1510 à 09h53
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Narrateur

Le Sukra 26 Saptawarar 1509 à 18h47

 
Fundeq de Farnya, à l’aube.

***
Maelia s’est levée depuis quelque temps déjà, illuminant la campagne des alentours de la ville de Farnya.
La cité semble encore endormie.


Dans le fundeq en dehors de l'enceinte, derrière les lourdes portes qui masquent aux non-membres de la Confrérie l’intérieur, rien ne semble bouger également. Puis dans un léger grincement, une poterne s’ouvre près du grand portail, et un nelda sort de ce qui tient lieu de corps de garde au Comptoir. Il est massif, armé et cuirassé, portant les insignes des Six.

Farin’dol baille encore à s’en décrocher la mâchoire alors qu’il referme le battant derrière lui. Il s’est réveillé il y a quelques minutes, le temps de prendre un rapide en-cas et une pinte de bière avant de commencer son tour de garde, mais reste très professionnel. Après ce bâillement, il réajuste donc les courroies de son équipement, enfile sa barbute sur son crâne, et commence à faire le tour du bâtiment pour son inspection quotidienne.

Le rôle de garde de Fundeq reste simple : veiller à ce qu’aucune effraction ne se produise, et que rien ne sorte des murs sans l’autorisation du Directeur. Cependant les Poussiéreux ne tentaient aucun acte de vandalisme ou brigandage. Pas ces derniers mois en tout cas. Restait les aberrations qui passaient par là. Le Fundeq n’était guère éloigné de la cité, mais parfois quelques petits désagréments se produisaient : une Fleur de fiel qui poussait à l’intérieur de l’enceinte, un Chiroptère qui venait voleter dans les murs. Heureusement rien de trop imposant pour la petite troupe chargée de la garde.

Farin’dol arrive a l’angle sud est du bâtiment quand une légère envie le saisit. Il lui faut admettre que la bière de bon matin n’était peut être pas une bonne idée. Jetant un œil aux alentours, il se dirige alors vers un buisson et se prépare à se soulager, quand par dessus les branchages, un mouvement attire son attention.

A l’abri des regards, le nelda observe alors une curieuse scène : marchant à reculons, deux jeunes louveteaux semblent tracter quelque chose, comme ramenant le produit de leur chasse à la tanière. Produit manifestement lourd.

Surpris par la scène, Farin’dol met quelque temps à réaliser un léger détail.

Morbide détail.

La créature trainée au sol semble un peu trop … humanoïde.
***


 
Raganot Zarogat

Le Dhiwara 27 Saptawarar 1509 à 10h00

 
Le vieux Tchaë était sortit de la ville tôt ce matin, afin d’aller voir le pilier de Farnya, afin d’y étudier l’une au l’autre théorie qu’il avait en tête. Les cours qu’il donnait aujourd’hui ne commenceront qu’en début d’après midi, lui laissant le temps d’entreprendre ses recherches.

Le destin semblait en avoir décidé autrement.

En approchant du Fundeck des confrères, Raganot avait put apercevoir un Nelda en sortir. Rien de bien spécial, probablement un garde qui prend sa tournée. Il n’y prêta pas attention, continuant sa route.


dit :
Et, vieux fossile, il semble que le Nelda soit intrigué par quelque chose.


Raganot observa au loin, mais le Nelda était trop loin pour voir quelque chose. Prononçant l’Arkan et traçant les signes d’une manière parfaite, le vieux Tchaë ce lança un sort d’œil de l’aigle afin d’y voir plus claire. Le confrère semblait observer des loups tirer quelque chose. Mais même avec sa vue magiquement amélioré, il lui était difficile de distinguer quoi que ce soit.

Il se dirigea donc vers le Fundeck, le plus discrètement possible. Arrivé presque au niveau du Nelda, lui lança dans un demi chuchotement :


Bonjour cher confrère. Que se passe-t-il ici ?

 
Narrateur

Le Dhiwara 27 Saptawarar 1509 à 11h31

 
Fundeq de Farnya

***
Le corps est celui d’un jeune tchaé. Mort depuis déjà quelque temps de toute apparence. A l’exception du linge recouvrant ses hanches, son corps est entièrement nu, laissant apercevoir de profonds sillons violets le marbrant entièrement, tandis que des blessures plus profondes ont, par endroits, recouvert le corps d’une couche craquelée de sang séché. Le bras droit est brisé au niveau de l’épaule, formant un angle grotesque avec le reste du corps.

Devant le spectacle Farin ‘dol ne peut s’empêcher de ressentir un haut-le-cœur et une nausée proche. A quelques mètres de là, les deux louveteaux qu’il a chassé en les menaçant de son épée, grognent, impuissants mais enragés de perdre leur butin.

Le garde ne sait que faire. Le corps ayant été retrouvé –et par lui, par malheur !- si près du Fundeck, le Directeur devrait en être averti. Ou tout du moins son Intendant puisque le Directeur n’est pas là. Il y a hélas des chances que des mauvaises langues associent l’affaire à la Confrérie. D’un autre côté, Farin’dol ne peut pas se contenter de fermer les yeux, par pur sens éthique.

Le Nelda a à peine fait deux pas en direction du Comptoir que déjà les deux lupins bondissent en avant. Furieux, le garde fait un moulinet de son arme qui les éloigne à nouveau. Puis jetant un regard mécontent aux deux voraces, il sort un petit sifflet d’une bourse et siffle par trois fois.

A peine quelque temps plus tard, et une silhouette apparait entre les créneaux des murs. Lui faisant signe qu’il a besoin d’assistance, Farin’dol attend l’arrivée de ses homologues pour ramener le corps à l’intérieur.

Soustraire la dépouille aux prédateurs. Après l’Intendant avisera, et ce ne seront plus ses affaires à lui. ***


"Bonjour cher confrère que se passe-t-il ici?"


*** Farin’dol sursaute et se retourne vers le nouvel arrivant. Ces tchaés se font de plus en plus matinaux ou quoi ? En tout cas, il était tellement préoccupé par cette étrange affaire qu’il n’a rien entendu venir.

Le problème est que maintenant, il est avec un témoin sur le site d’une histoire dont il ne sait et ne comprend rien, et surtout ne sachant que dire. Pour l’instant le bonhomme ne semble pas avoir remarqué le corps mais cela ne saurait durer si il reste là. Le nelda note au passage le Rabaan parfait de son interlocuteur, au moins la discussion –qu’il espère courte- sera possible. ***


-Je hem hem... suis désolé monsieur, je n’ai pas le droit de parler à quiconque ne travaillant pas au Comptoir pendant mon service.


*** C’est la première chose à dire qui lui est passée par la tête. Zieutant vers le comptoir, c’est avec soulagement qu’il voit apparaître un petit groupe. Au milieu de celui-ci, une tenue élégante se distingue ce qui rassure Farin’dol. L’Intendant lui saura gérer l’affaire. ***


-Mon supérieur arrive… Euh.. je vous conseille de discuter avec lui de.. de cette affaire.


*** Comprenant qu’il ne servirait à rien de cacher plus longtemps le cadavre, le garde s’écarte et le montre du geste.
***


 
Raganot Zarogat

Le Dhiwara 27 Saptawarar 1509 à 16h09

 
Le vieux Tchaë avait sourit lorsqu’il avait vu la surprise du Nelda quant-il avait parlé. Soit il était incroyablement concentré, soit le léger fumet de bière que l’on pouvait sentir lorsqu’il parlait n’avait pas qu’un effet olfactif.

Lorsqu’il vit le cadavre, Raganot chassa directement ses rêveries de sa tête.


dit :
Pff, j’aurai mieux fait de pas le voir ce Nelda. J’ai encore trouvé l’occasion de me taire.


Raganot n'eût pas vraiment l’occasion de bien observer le cadavre. Le responsable du Fundeck arrivait et le vieux Tchaë savait que les confrères étaient à cheval sur le protocole, il faudra la jouer fine et efficace, ne pas faire d’erreur stupide.

Raganot resta donc là où il était attendant le petit groupe. Aller voir le cadavre de plus prêt pouvait le mêler de manière négative dans l’affaire.


 
Toufic

Le Dhiwara 27 Saptawarar 1509 à 19h36

 
Sortant de Farnya, Toufic remarqua un petit groupe près du comptoir de la Confrérie. Tiens, une caravane qui vient d'arriver pensa-t-il tout de suite. Mais quelque chose semblait étrange, quelque chose était anormal. Mais quoi ? Distrait par d"autres pensées, il n'avait pas fait attention tout d'abord. Puis la constatation vint peu à peu... Le silence !
Oui, c'était cela qui n'était pas normal. L'arrivée d'une caravane amène toujours de l'animation, les gens gesticulent, se lancent des grands bonjours, parlent de leur voyage, vantent leurs marchandises, demandent des nouvelles.... Et là, rien !
Les gens étaient silencieux, silencieux et immobiles, semblant attendre quelque chose qui retenait toute leur attention.

Curieux, et un peu inquiet, Toufic s'approcha. Il reconnut parmi les badauds de la Confrérie, Frère Raganot. Que se passait-il ? Sachant que ce dernier parlait la langue des Confrères pour avoir été son professeur, l'archer se renseigna dans cette langue :


Mais que se passe-t-il ici ? Pourquoi ce rassemblement ? Une caravane a été attaquée ? Des mauvaises nouvelles en provenance du nord ?

La journée était pourtant belle, mais quelque chose de grave s'était produit.

CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.

 
Stirlock

Le Luang 28 Saptawarar 1509 à 21h29

 
*** Un tydale bien sur sa mise, le visage avenant mais prudent du bon marchand et diplomate mène le groupe qui arrive du Fundeq. ***


Se rapprochant, le visage de Stirlock semble exprimer dans un premier temps l'intérêt et l'interrogation. Puis avisant les deux tchaés a côté du garde, il fronce les sourcils et semble hésiter quelques moments. Préférant ignorer dans un premier temps ces invités surprises, il va droit vers le nelda et l'interroge d'un haussement de sourcil.

Celui ci, comme toute réponse et d'un air penaud, s'écarte et désigne le cadavre au sol. Découvrant le macabre spectacle, Stirlock a un sursaut de surprise. Puis regardant par dessus son épaule les deux tchaés, il ne peut s'empêcher d'avoir une mine inquiète et soucieuse.

Tournant le dos à ceux se présentant comme "gêneurs", il met un genou au sol et examine quelques instants le corps, cachant par sa position ses gestes et émotions. Puis après cela, il fait un signe et déjà les gardes recouvrent le cadavre d'un morceau de tissu semblant être une cape.

L'Intendant se relève et semble chercher ses esprits quelques instants avant de se retourner vers Raganot et Toufic. Exprimant alors une mine plus amène , il se dirige vers eux.


"La bonne matinée à vous, frères du Désordre. Je suis Stirlock, Intendant du Comptoir de Farnya et actuel Gérant de ses différentes affaires."

La voix est forte et modulée, témoignant d'une habitude de prise de parole du personnage, l'accent impeccable. Mais après cela, le personnage se tait, attendant manifestement de voir à qui il a affaire, et surtout si rajouter quelque chose servirait plus qu'il ne le desservirait.

Dans son dos, deux gardes ont empoigné le corps protégé par la cape -dissimulé?- par les pieds et les bras et le ramènent vers le Comptoir, accompagnés d'un troisième soldat. Les deux autres gardes restent légèrement en retrait de Stirlock, semblant l'attendre.


 
Raganot Zarogat

Le Matal 29 Saptawarar 1509 à 07h52

 
Je suis Raganot Zarogat, Grand Humaniste de la fraternité. A mes cotés ce trouve le Lieutenant Toufic, artilleur de la Noir.

Le vieux Tchaë avait dit cela avec calme et sourire. Il reprit ensuite avec un air plus sérieux.

Je tiens à vous rappeler que le territoire à l’extérieur du Comptoir et de Farnya n’est sous l’autorité d’aucune faction. Et ce cadavre n’a pas encore été identifié par notre faction. J’aimerai savoir s’il faisait partie de votre équipe.

De plus, vos hommes sont occupés à piétiner la scène de crime, et les éventuels indices qui nous permettront de traquer le coupable. Nous n’avons pas put identifier non plus la source de danger, qui pourrai ce retourner contre ma faction.

En tant que dirigeant du Clephte, je me dois d’informer mes frères de ce qui se passe ici. J’aimerai donc que vos hommes posent ce cadavre et que nous travaillions ensemble sur cette affaire.

Si vous refusé, je serai obligé d’avertir nos diplomates, qui contacteront vos supérieurs, sans rappeler que en dehors du sel, nos frère risque d’être réticent à dépenser leur argent chez vous.

Vous en dite quoi cher ami ?


Raganot avait dit cela en Rabäan afin que les gardes derrière comprennent ses paroles.

 
Toufic

Le Matal 29 Saptawarar 1509 à 18h58

 
Toufic approuva ce que Raganot venait de dire

Il est vrai que cette histoire est fâcheuse. Nous somme très près à la fois de votre Comptoir et à la fois de notre ville de Farnya. Le mort étant un Tchaë, il pourrait appartenir en fait à l'une des deux factions. Soit il appartient à la Confrérie des Six, soit à la Fraternité du Désordre.
Si le mort est l'un des vôtres, sa mort vous regarde. Bien que nous serions curieux de connaître les circonstances de sa mort, afin de savoir si nous devons nous prémunir d'un danger pouvant nous concerner dans le secteur.
Par contre, si le mort est l'un des nôtres, l'affaire nous regarde directement et nous vous demandons de nous remettre le corps, ce que vous comprendrez aisément.

Dans un cas comme dans l'autre, l'identité du mort nous intéresse. Nous vous demandons donc aimablement, afin d'écarter tout incident diplomatique, de nous montrer le corps.

Autre question, a-ton déjà une idée des circonstances de sa mort ? Les marques de ses blessures sont-elles l'œuvre d'une créature ?

Comme l'a si bien notre Grand Humaniste, il serait souhaitable de travailler ensemble sur cette affaire afin de ménager les susceptibilités de nos deux factions. Et garder sur cette affaire, la plus grande sérénité possible.


Le lieutenant avait mis dans son discours toutes les intonations de politesse et de respect nécessaires pour que les choses se passent au mieux. Ce genre d'affaire étant toujours délicat.


CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.

 
Stirlock

Le Matal 29 Saptawarar 1509 à 21h03

 
Stirlock semble jauger ses deux interlocuteurs et leurs paroles, puis se détend et salue ses deux interlocuteurs.

« Grand Humaniste. Artilleur.

Je tiens à vous rassurer messieurs, il n’est pas dans mes intentions de cacher quoi que ce soit à votre justice. Néanmoins comme vous l’avez compris, cette affaire touche ma faction, puisque c’est pour ainsi dire au pied d’un Comptoir que le corps vient d’être trouvé.

Laissez-moi me justifier. Je ne veux pas dire par « toucher » qu’elle ne regarde que nous. Encore moins qu’il s’agira d’un plaisir à prendre que de tenter de résoudre cette morbide histoire. Hélas, je connais la méfiance qu’il existe un peu partout contre notre confrérie, et laissez-moi parier que si je vous avais laissé prendre la chose en charge en retournant me cloisonner derrière mes murs, les rumeurs auraient fleuri en ville.

Vos propos me rassurent et prouvent de plus que je suis par chance tombé sur deux personnes n’étant pas de simples badauds, mais des personnes attentives. Ce que vous me proposez me réjouit et si c’est votre aide que vous me proposez, l’alliance de nos efforts dans cette affaire ne peut être qu’un plus. J’avais l’intention d’aller immédiatement demander audience auprès de votre Prince pour lui apprendre cette triste histoire et l’assurer de notre bonne volonté et innocence. »

Le tydale se tait quelques instants, la face avenante et ouverte, le temps de reprendre son souffle et laisser ses interlocuteurs assimiler les informations. Apparemment habitué aux longs dialogues, il enchaîna ensuite en désignant le cadavre dont les porteurs s’étaient immobilisés à l’interjection de Raganot.

« Vous pouvez examiner le corps si vous le souhaitez. Il s’agit effectivement d’un tchaé, et inconnu de moi. Les circonstances et la cause de sa mort le sont tout autant. Néanmoins Humaniste, permettez moi de vous assurer que ce lieu n’est pas celui de la mort de l’individu concerné. Le garde qui l’a découvert semble avoir ravi le corps a deux charognards lupins. Une trainée semble indiquer la direction d’où ils viennent. Quant aux blessures Artilleur… elles me déconcertent…

Si vous n'êtes pas contre, il serait peut être préférable de poursuivre dans le corps de garde pour l'examen du corps. Maélia continue sa course et les passants vont bientôt se faire plus nombreux sur la route. J'aimerais autant éviter que des faux bruits se répandent en ville si l'on nous voyait.»



 
Raganot Zarogat

Le Merakih 30 Saptawarar 1509 à 18h06

 
Je suis ravi de voir que nous allons pouvoir travailler ensemble.

Le vieux Tchaë avait écouté attentivement les paroles du Tydale. Il paraissait sincère. Peut-être trop au gout de Raganot. Mais il ne fallait pas juger trop vite tout en gardant méfiance.

Je me suis permit de déjà avertir notre prince, qui m’a chargé, avec l’aide de Toufic, de l’affaire. Je lui rapporterai bien entendu votre bonne volonté.

Je suis d’accord avec vous, l’examen du corps peut se faire à l’intérieur.


Puis il se tourna vers Toufic.

Lieutenant, tant que les traces sont fraiche, pouvez vous allez examiner les lieux du crime, et y voir les indices et pistes que nous pourrions trouver. Quand il y aura du monde, il serra difficile de les retrouver. Je sais que vous êtes plus que califier pour le pistage. Je vous tiendrez au courant de ce que nous découvrirons sur le corps.


Ensuite, il lança par télépathie, pour que le confrère n’entende pas.

« De plus, je préfère éviter qu’ils effacent les indices pendant que nous examinions le corps. Je n’ai pas confiance, il faut rester prudent. »


 
Toufic

Le Merakih 30 Saptawarar 1509 à 19h58

 
Toufic acquiesça discrètement de la tête à la dernière proposition de Raganot. Le répérage était une de ses grandes spécialités, il espérait trouver des indices dans l'herbe. Mais ce ne serait pas une tâche aussi aisée que celà. En effet, cette zone était un lieu de grand passage, il serait donc difficile de repérer et de séparer du reste des traces, uniquement ce qui concernait cette fâcheuse affaire.

Avant de se lancer à la recherche d'indices, il tenait à remercier Stirlock de sa compréhension diplomatique de l'affaire, et de sa bonne coopération. Raganot et lui avaient de la chance, ils étaient bien tombés. Quelqu'un d'ouvert et d'intelligent.


Je vous remercie de votre collaboration cher Intendant . Je crois que nous allons faire du bon travail ensemble. Nous avons de la chance d'être tombé sur vous. Et pour commencer, puisque votre tchaë est excellent, je vous propose de continuer désormais nos conversations dans cette langue. A moins que vous préférez vous exprimer en tydale. Sachez que Raganot et moi parlons cette langue, et que cela ne nous posera pas de soucis.
Par ailleurs, frère Raganot est un membre éminent de notre Fraternité, il a donc toute autorité pour prendre des décisions.
Je l'assisterais de mon mieux.

Maintenant si vous n'y voyez pas d'objections bien sûr, pendant que vous examinerez le corps en compagnie de notre Grand Humaniste, je vais allez voir si des indices peuvent être trouvés près du lieu de la découverte de ce malheureux, avant que tout soit piétiné par les badauds. On ne sait jamais, quelque chose pourrait éclairer un peu mieux cette affaire.

Le lieutenant se fit conduire par le garde nelda qui avait découvert le corps, à l'endroit du drame.
Alors, c'est ici que vous avez découvert le corps ? Pensez-vous qu'il aurait pu être là depuis la veille, par exemple, sans que personne ne l'ait remarqué ?

En attendant la réponse du garde qui tarda à venir, comme s'il avait du mal à rassembler ses souvenirs, Toufic examina les lieux.


CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.

 
Stirlock

Le Julung 1 Otalir 1509 à 20h49

 
Stirlock sourit aux paroles de Raganot lui indiquant la transmission de ses propres propos.

« Je vous remercie Humaniste.
Et je ne fais que mon devoir Artilleur, c'est à moi de vous remercier. Quant à la langue, mon métier m'oblige à en connaitre beaucoup vous savez. Le tchaé me convient parfaitement pour l'occasion.
Artilleur, Farin’dol ayant découvert le corps, je le laisse vous déclarer ce qu’il aura à dire et que vous voudriez savoir. Il ne pourra néanmoins vous accompagner dans votre progression, son … contrat ne s’étendant qu’à la surveillance du Comptoir. De plus… »


La parole devenue murmure s’acheva dans un chuchotement télépathique

« … mes gardes ne sont pas symbiosés et je préférerais éviter un … accident.»

Stirlock effectua un nouveau sourire affable avant de reprendre


« Vous comprendrez j’espère. Et maintenant, si vous le permettez Humaniste… »

D’un geste du bras, Stirlock invita Raganot à le suivre vers le comptoir que les porteurs du corps allaient atteindre après avoir repris leur marche.


 
Narrateur

Le Julung 1 Otalir 1509 à 20h55

 
Dehors

*** Fardin’dol laissé seul avec Toufic n’était pas vraiment bien à l’aise dans son rôle de premier témoin visuel du corps, mais il reprit vite son attitude professionnelle.

Il désigna la zone exacte d’où le corps avait été enlevé. ***


« Il était là. Mais ce dont je suis sûr, c’est que ce n’est pas la zone où... la chose s’est produite comme l’a dit l’Intendant. En fait, j’ai surpris deux loups... louveteaux je crois. Ils tractaient le corps »

*** Effectivement tout œil, même non exercé, pouvait remarquer la trainée laissée dans la végétation de la plaine. Située à quelque distance de la route, la scène et le début de la piste était encore bien visible, à peine troublée par endroits par le martellement des bottes des lourds neldas du Comptoir. ***


« Je ne pense pas, non que le corps aurait déjà pu être là. Nous effectuons des rondes de surveillance autour du bâtiment vous voyez. Une a eu lieu hier soir avant le coucher du dernier soleil. De plus, il semblerait bien que… et bien... que ces charognards soient allés le chercher plus loin. Non ? »


*** Il n’y avait décidément rien de bien intéressant à se mettre sous la dent par ici. Toufic s’en rendit vite compte. Comme il dut noter également l’absence de traces sanguines abondantes, signe qui dut le faire grimacer car ayant rendu le pistage plus facile. Même sans cela néanmoins, la remontée de la pente ne fut pas difficile.

Laissant le nelda rejoindre le comptoir, le pisteur tchaé remonta plusieurs dizaines de mètres vers le sud- sud est, longeant à distance les murailles de Farnya. Un loup affamé pouvait tracter sa proie morte sur un kilomètre, plus disaient certains chasseurs. La présence de deux jeunes loups concourant au remorquage du corps pouvait inquiéter.

Mais plus que la distance, c’est autre chose qui arrêta Toufic. Ayant dépassé l’angle sud ouest de Farnya, il continua encore sur quelque distance avant d’atteindre les premiers contreforts montagneux. L’herbe se fit plus rare, la trainée plus difficile à suivre. La terre remplacée petit à petit par la roche, ce fut ensuite toute trace qui disparut. Au bout de quelques mètres, faute d’éléments nouveaux, Toufic dut s’arrêter au pied des sommets.
***

Au Fundeq

*** Le corps fut déposé sur la table centrale, rapidement débarrassée de tout ce qui la jonchait, et Raganot prié d’entrer dans le corps de garde. Celui-ci disposant d’une entrée en dehors de l’enceinte au pied des portes du bâtiment et d’une entrée dans la cour, Raganot put remarquer discrètement que la dernière restait fermée. Après tout, l’entrée d’intrus dans un Comptoir se comptait sans doute sur les doigts d’une main chaque lune.

La mort n’était pas toute récente, les occupants de la pièce s’en rendirent vite compte. A l’extérieur, le phénomène n’était guère perceptible, mais dans une pièce fermée, il devenait impossible de ne pas tenir compte de l’odeur empuantie. Très « pros », les gardes ne montrèrent aucun signe, si ce n’est l’ouverture de plusieurs fenêtres. Puis ils laissèrent seuls Raganot et leur Intendant, à l’exception d’un seul qui resta. Stirlock laissa l’Humaniste se pencher vers le corps en premier, cordialement, mais aussi car il avait déjà effectué ses observations.

Les blessures étaient évidentes. Larges, elles correspondaient à des sillons profonds laissés dans la peau. Mais en comparaison de blessures d’arme blanche, elles n’entaillaient la peau que par endroits. Coupures complètement exsangues à présent, put noter le tchaé, signe que la mort remontait.

Le corps était allongé sur le dos, vêtu de son seul linge. Il existait plusieurs de ces blessures, aux bords tuméfiés et violacés qui évoquaient ces marques que l’on se fait lorsque l’on se coince les doigts dans une porte. Mais là, les marques étaient beaucoup trop larges, longues, et nombreuses, pour que l’on puisse envisager un instant la grotesque idée que cet individu était mort tué ainsi. Au niveau de l’épaule disloquée, un de ces mystérieux « coups » avaient été suffisamment fort pour briser l’articulation et laisser maintenant pendre le bras de long de la table dans une position macabre.

Au visage, Raganot pu noter la jeunesse des traits de la victime. Environ la vingtaine. Tchaé donc... Manifestement un non symbiosé qui ne lui rappelait personne. ***



 
Toufic

Le Vayang 2 Otalir 1509 à 13h19

 
*** Toufic répondit au garde nelda : ***

Non, effectivement la mort n'a pas eu lieu à cet endroit. On voit que le corps a été trainé. Je vais remonter cette piste, voir si je trouve quelque chose d'intéressant. Garde, je vous remercie, et je ne vais pas abuser de votre temps plus longtemps.

*** Le lieutenant regarda le garde revenir au Comptoir de la Confrérie, puis se replongea sur la piste. ***

La victime n'avait pas été tuée à l'endroit où elle avait été découverte. Cela d'après le premier récit du garde, on le savait déjà: il avait vu des louveteaux tracter le corps. Mais Toufic avait espéré que ceux-ci ne l'avait pas remorqué sur une trop grande distance. Plus cette distance serait grande et plus les indices seraient rares. Il fût vite déçu.

La piste remontait en direction du sud-est, longeant à distance la muraille sud de Farnya. Elle continua encore en direction des montagnes. Il y avait très peu de traces de sang, signe que la victime était déjà morte depuis quelques temps lorsqu'elle avait été tractée. Toufic nota quelques brins de tissus accrochés aux branches des buissons ou sur les petits rochers qui se faisaient de plus en plus nombreux en se rapprochant des sommets des montagnes, mais rien d'intéressant.

Cette proximité de Farnya, renforçait le fait que le tchaë mort pouvait appartenir à la Fraternité du Désordre. Mais, rien n'était prouvé. La disparition d'un membre de la Fraternité n'avait pas été signalé, enfin pas à la connaissance du lieutenant. Juste donc une présomption plus forte que ce tchaë avait été l'un des leurs.

Plus loin, la piste continuait dans la pierraille des montagnes, Toufic la suivit un moment. Mais les traces devenaient imperceptibles, et il eut de plus en plus de mal à poursuivre.

Finalement, il n'avait rien appris de notable. Aucune certitude, aucun indice intéressant. Ce que l'on savait, c'est que la mort avait eu lieu très loin de l'endroit où le corps avait été découvert et que la piste se perdait dans la montagne. Ce qui ne voulait même pas dire que la mort avait eu lieu là. On avait très bien pu laisser le corps en pleine montagne, à la merci des loups. Et ceux-ci l'avaient trainé sur une grande distance. On pouvait penser que ce Tchaë était un Frère du Désordre, mais là, non plus, aucune certitude tant que l'on n'aurait pas identifié le mort.

D'ailleurs, cette mort avait-elle été accidentelle ou criminelle ? C'était une question essentielle. Et pourquoi le cadavre n'avait presque plus de vêtements ? Ce n'était tout de même pas les loups qui l'avaient déshabillé !

Toufic espérait que l'étude du mort donnerait plus de réponses, plus d'indices. Il retourna sur ses pas en direction du fundeq.

La journée était maintenant plus avancée et le soleil se faisait plus chaud. Au loin, tout semblait tranquille.





CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.

 
Raganot Zarogat

Le Vayang 2 Otalir 1509 à 18h26

 
Le vieux Tchaë avait suivit le Tydale jusqu’au fundeq. Quand il rentra dans le corps de garde, Raganot se rendit compte au regard des gardes que ce n’était pas quelque chose de courant d’y voir un étranger. Il prit sa pipe, qu’il ne bourra pas, ni ne l'alluma. Il la tenait à la main, la mettant parfois à la bouche, tel un tic nerveux.

Il était absorbé par le cadavre, examinant les blessures sous différent angles. Il étudia la longueur des sillions, la distance entre chacune d’elles, si elle était à dominance verticale ou horizontal par rapport au corps. Il examina si les blessures plus profondes étaient régulières ou non.

D’un coup, le Tchaë ce mit à toussé violement. Un peu de sang atterri sur sa main, montrant la violence de la toux. Il frotta le sang avec un petit mouchoir, qui semblait avoir déjà servit à la même chose, au vue de la quantité de sang dont il était déjà imbibé.

Il reprit ensuite ses observations, afin de pouvoir passer ensuite à l’analyse.


 
Narrateur

Le Vayang 2 Otalir 1509 à 23h39

 
*** Il n'y avait pas vraiment d'ordonnance dans les plaies du jeune tchaé. Elles étaient néanmoins toutes alignées plutôt dans un axe perpendiculaire à celui du corps et faisaient grosso modo la même largeur, a savoir celle de la victime, lui barrant entièrement le torse ou marquant simultanément les deux jambes.

Les saignements ne semblaient pas vraiment réguliers à première vue, mais ensuite, Raganot observa qu'il existait toujours plus ou moins le même nombre de saignements par plaie, entre 4 à 5 zones où la blessure était plus profonde, comme si ce qui avait infligé cela présentait une irrégularité de surface qui avait perforé les chairs.

Lorsque le tchaé voulut voir l'autre côté du corps, le nelda le retourna précautionneusement, avec une légère grimace lorsqu'il sentit quelque chose lui ruisseler sur le bras. Interrompant son mouvement, il fut alors aisé de voir que les plaies auparavant exsangues ruisselaient de sang suite au changement de position. ***


"Hémorragies internes.." grommela le garde. Puis il acheva le mouvement de rotation.

*** Quelque chose sembla alors évident à Stirlock et Raganot, quelque chose qui mit néanmoins un certain temps à être perçu, avant que l'Intendant ne prenne la parole. ***


"C'est.. étrange vous voyez cela? Les marques sur le dos... Elles correspondent exactement à celles présentes de l'autre coté. Parfaitement symétriques on dirait..."


*** Comme si quelque chose avait appuyé de part et d'autre du tchaé, quelque chose de suffisamment puissant pour broyer les os et provoquer les saignements intérieurs manifestement fatals. ***


 
Raganot Zarogat

Le Sukra 3 Otalir 1509 à 08h24

 
En effet.

Le vieux Tchaë se mit à marcher de long en large, caressant sa barbe de la main gauche.

Comme s'il avait été broyé par une énorme mâchoire allongée, tel un alligator ou un cheval. Cela suppose que la bête, quel qu’elle soit, est très grande. Les Tchaës sont petit, mais pas minuscule.

Il pourrait aussi avoir été écrasé entre deux objets, ou dans un grand mécanisme, tel des rouages. Ou une machine de torture.

L’un comme l’autre, cela ne nous aide pas beaucoup. Aucun avis de disparition n’a été signalé pour l’instant. L’identification va être tout aussi difficile. Il faudra peut-être rapatrier le corps à Farnya.


Il regarda ensuite l’intendant, lui montrant le corps du bout de sa pipe.

Et vous mon cher, avez-vous déjà vu quelque chose de semblable ?

 
Stirlock

Le Sukra 3 Otalir 1509 à 13h50

 
L'Intendant réfléchit quelques instants avant de hausser les épaules

" De cadavra oui. De blessures pareilles en revanche... elles me laissent perplexe. Quoique j'aurais éliminé une mâchoire de prédateur, même de très grande taille, les perforations étant trop espacées les unes des autres pour laisser envisager une dentition de prédateur non?"

Stirlock désigne du doigt les mollets du jeune tchaé où subsistent les traces de dentition des deux lupins. Quoique moins spectaculaires, les marques laissées dans la peau sont en effet beaucoup plus nombreuses et rapprochées.


"Il me semble par contre que la théorie de la compression doit avoir quelque chose approchant de la réalité oui... Mais si votre confrère n'arrive à aucune conclusion dans son pistage, j'ai bien peur que nous ne soyons pas avancés et qu'il ne vous faille alors chercher à identifier cet individu. Voir si cela pourrait vous aider si vous êtes bien décidés à remonter à l'origine de cette triste affaire. Je ne vous cacherai pas que le plus vite ce corps quittera mon Comptoir, le mieux cela serait pour moi."

 
Toufic

Le Sukra 3 Otalir 1509 à 17h06

 
Arrivé aux portes du fundeq, Toufic demanda à entrer. Il était temps de faire son rapport sur ce qu'il avait trouvé, ou plutôt sur ce qu'il n'avait pas trouvé. Les gardes lui barrèrent le passage.
Les comptoirs des Confréries avaient toujours été bien gardés, et il fallait toujours une autorisation en bonne et due forme pour y pénétrer.
Le lieutenant demanda à être reçu par l'Intendant Stirlock. Les gardes refusèrent en lui disant qu'il était occupé et que l'on ne pouvait pas le déranger, mais que l'on transmettrait sa demande.
Cette position énerva quelque peu l'archer qui demanda alors si on pouvait aller chercher Farin’dol. (Toufic heureusement avait mémorisé le nom du garde nelda, celui qui avait découvert le corps).
Le garde arriva peu de temps après, et se confondit en excuses.


Veuillez les excuser. Mais vous savez, la sécurité n'est pas un vain mot chez nous. Un fundeq qui ne serait pas prudent serait en grand danger, isolé, loin d'Arameth.
Si vous voulez bien me suivre...

Évidement, il ne mentionna pas que les Confrères pouvaient être aussi paranoïaques que les Frères du Désordre. Mais, il le fit entrer et le conduisit (sans le lâcher d'une semelle, ni du regard) jusqu'à l'Intendant et le Grand Humaniste.

Tous deux étaient en grande observation du cadavre allongé sur une table.

Désolé, j'ai bien peur de ne pas vous apprendre grand-chose. Le cadavre que vous avez devant vous a bien été trainé par les lupins. J'ai remonté la piste, elle mène assez loin, jusqu'aux montagnes au sud du mur sud de Farnya. Là, la piste se perd dans la pierraille. En tous cas, le pauvre gars était mort depuis quelques temps, la piste ne comportait pratiquement pas de tâches de sang. Et vous, vous avez du nouveau ?

Toufic attendit la réponse en silence, regardant le tchaë mort. Celui-ci avait l'air jeune. Pauvre gars ! Mais son visage ne lui rappelait rien, il ne le connaissait pas, même de vue.

CIVIS PACEM PARA BELLUM : Si tu veux la paix, prépares la guerre.

 
Raganot Zarogat

Le Dhiwara 4 Otalir 1509 à 11h17

 
J’ai peur mon cher Toufic, de ne pas avoir grand-chose de plus.

Le vieux Tchaë montra le corps au lieutenant, tout en lui expliquant la théorie de la compression.

Le Prince ma autorisé à rapatrier le corps à Farnya, au dispensaire du palais. Il va mettre son médecin privé à notre disposition, afin de faire d’autre recherche plus approfondie. Je doute que cela apporte grand-chose, mais je préfère mettre toute les cartes de notre coté.

De plus nous pourrons faire une recherche d’identification. Tant que nous ne saurons pas qui et d’où viens ce Tchaë, j’ai peur que nous pataugions. Kal est aussi en route, afin de nous donner un coup de main.


Il se tourna ensuite vers l’intendant.

Je vous remercie de votre collaboration. Je vous tiendrai au courant de l’évolution de l’enquête. Si vous avez du nouveau, votre symbiose vous permettra de facilement me contacter. Puis je réquisitionné l’un de vos hommes, afin d’aider le Lieutenant à transporter la victime jusqu’au porte de Farnya. Je suis un vieil homme, un tel effort n’est plus de mon âge.

Je vous en remercie d’avance.


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