Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

Vers la Tour du Concile

Des Témoins en vacances
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Sujet lancé par Diaspar
Le 05-10-1509 à 19h35
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Posté par Diaspar,
Le 26-01-1510 à 17h48
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Diaspar

Le Luang 5 Otalir 1509 à 19h35

 
***

Traversée du désert.
Arameth et son symposium derrière lui.
Il piétinait un peu dans le sable.
Un peu seulement.

La route n'était pas mauvaise.
Très peuplée peut-être.

Il remuait encore son idée dans tous les sens.
N'allaient-ils pas tous à une mort certaine ?
La tour... Les effluves... Le reste.
Il fallait être fou...ou Témoin.

Aucun résultats ou découvertes assurés.
Mais les souffrances, elles, risquaient de l'être.
Et il y avait des enfants avec eux...

Ils seraient prudents.
Peut-être. Peut-être pas.

Il se dirigea vers le transport Nemen.

Ce n'était même pas de la curiosité.
C'était du devoir scientifique.
Oui, parfaitement.

Ce foutu devoir scientifique.

***


 
Fu'tsu

Le Luang 5 Otalir 1509 à 20h50

 
Ahhhhhh, Fu’tsu se sent redevenue pleinement Fu’tsu ! Les vêtements Aramethien sont pas super jolie comme les miens quelle faute de goût !

Bon alors la tour du concile, c’est où ? Ah … euh … Matriarcat ? Equilibrium ? Mat ? Equi ? … Equilibrium ! Jamais visité !

Bon m’sieur Diaspar on prend quel vol ?


 
Nelle

Le Matal 6 Otalir 1509 à 23h19

 
Son nouveau sort en poche, Nelle se met à son tour en route. Un dernier regard vers les faubourgs, et la voilà qui s'engage sur la petite route sèche et venteuse qui s'éloigne de la perle d'Amody pour rallier les vertes plaines de Syfaria, et accessoirement la station de transport nemen.

Car c'est encore un voyage à bord de ces satanés cercueils volants qui l'attend, à son grand regret... Se rendre à pied à cette fameuse tour depuis Arameth serait éventuellement envisageable, malgré le danger indéniable que ça représenterait, mais prendrait certainement des semaines, au vu du nombre de chaines montagneuses qu'il y a à traverser.
Alors voilà, même Nelle est obligée de le reconnaître, malgré sa phobie -et celle de son estomac- des voyages aériens, il n'y a pas vraiment d'alternative envisageable...

Parvenue quelques heures plus tard au pied d'un de ces imposants vaisseaux, son titre de transport en main, elle jette au sol sous ses pieds un dernier regard résigné, et monte rejoindre les autres témoins déjà à bord, déjà pâle par avance à l'idée des vingt-quatre heures de calvaire qui l'attendent...


 
Diaspar

Le Julung 8 Otalir 1509 à 11h09

 
Pandorin, Saltis', Nelle et Diaspar s'étaient regroupés dans la forêt, au bord du chemin. Le petit village de Fergon, établi dans une clairière en plein milieu de l'Hatoshal, n'était pas bien loin au nord. Ils étaient sur la bonne route et tout près du chemin à emprunter pour se diriger vers la Tour, là où la plaine gagnait un peu de terrain sur les arbres. Le jeune Serviteur de l'Esprit, parti en éclaireur, les avait averti de l'insécurité qui régnait dans la région. Mais Diaspar était, pour ainsi dire, presque aussi myope qu'un Nelda (presque). Ce qu'il voyait, c'était beaucoup de végétation.

Il observa les alentours, ajustant ses bésicles de vision pour essayer de mieux distinguer son environnement. Avant même qu'il ait pu prononcé un mort, un flot ininterrompu de magie l'enveloppa. Nelle venait de lui envoyer une belle flopée de sorts de circonstances. De quoi se protéger et traverser ce quartier mal-famé de Syfaria. Et quelques autres...

Il fallait maintenant profiter de ces sorts et certains ne duraient pas éternellement.


Merci, ainsi protégé, je ne devrais pas risquer grand chose.
Je pars en avant, histoire de profiter du bienfait de vos sorts, Propage, et de découvrir la route. Etre haché menu le premier a toujours été un privilège.


Il disait ça, mais ils auraient tôt fait de le rattraper et de le dépasser. Ce qui était un argument de plus pour ne pas traîner.

Quelques instants plus tard, un Gambol faisait sauter sa Résistance Majeure, un Chiroptère lui volait dans les plumes, un loup dégénéré lui collait aux basques sans succès, un loup malfaisant lui rentrait dedans et un flaviste hargneux lui dansait sous le nez.

Bons points : les montagnes n'étaient pas loin et il n'avait rien de grave.
Mauvais point : il était fort probable qu'elles soient très habitées.


Il envoya un message à ses compatriotes pour prévenir du danger :


Un Gambol attend à la sortie de la forêt, ensuite c'est assez dégagé à part un Cornutus et un Chrioptère. En fin de route un loup dégénéré, un loup malfaisant et un flaviste hargneux se sont gentiment associés pour notre plus grand plaisir. C'est peut-être un flaviste dresseur de fauves....


 
Fu'tsu

Le Julung 8 Otalir 1509 à 20h25

 
*** Nelle passa, Pandorin passa, Diaspar passa, Fu’tsu restait sur le bord de la route à regarder … regardez quoi ? ***


Attendez Fu’tsu! Zut ils sont loin ! Bon Fu’tsu a plus le choix.

*** Après avoir psalmodiée quelques mots ses jambes s’enflammèrent d’impressionnantes flammes. Pris d’une intense douleur elle partie en courant, hurlant, plus pour l’effet de style, que pour la douleur si familière.

Traversant la forêt accompagnée d’un grand ***


Aaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!

*** Elle finie pas dépasser Pandorin au détour d’un arbre, avant de déboucher sur la plaine assaillit de toutes part et … de tomber en panne de kérozène.

Elle tenta de rallumer les flammes une première fois, sans succès, puis seconde, mais loin d’atteindre des sommets de flammes elle ne put parcourir qu’une centaine de mètre avant que la flammèche ne s’éteigne. ***


Oups … Gryott, Gambol, Loup Malfaisant …

Cours Fu'tsu! !


*** Elle piqua alors un sprint sur trois cent mettre pour se mettre hypothétiquement à l’abri entre un loup dégénéré et un chiroptère assoiffé, regardant de travers le flaviste hargneux. ***


Rha c’est toujours quand Fu’tsu est pressée qu’ils se montrent tous ! Utrynia Arameth s’étaient tous planqués les lâches !

 
Nelle

Le Julung 8 Otalir 1509 à 22h54

 
Sans surprise, Nelle apprécie tout autant ce voyage en navire nemen que les précédents, malgré ses tisanes soporifiques -qui ont surtout pour effet de lui donner une raison supplémentaire de passer la moitié de son temps aux sanitaires- aussi la première journée de marche au sein de l'Hatoshal se passe fort silencieusement pour la jeune tchaë qui s'efforce de retrouver un semblant de dignité.
Le lendemain soir le campement s'établit non loin du village de Fergon, avec seulement quatre témoins. Le jeune Saerass Telmar est resté à Arameth, et Fut'su... Fut'su, égale à elle-même, s'est évaporée dans la nature.
Nelle n'a pas la moindre idée de si la fillette se trouve devant ou derrière eux. Comme elle semble pleine de ressources, et qu'aucun appel à l'aide télépathique ne leur est parvenu pour l'instant, Nelle en déduit que tout va bien et qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Pour être tout à fait honnête, elle n'est pas mécontente d'échapper un peu à ses babillages intempestifs...

Le lendemain, vraiment remise du vol, Nelle se met à distribuer quelques sorts avant que le groupe ne reparte. La traversée de la forêt a été assez peu dangereuse jusque là, mais rien n'est moins certain que la balade reste longtemps aussi tranquille lorsqu'ils quitteront à la fois la route et le territoire quadrillé par les équilibriens.
Ce que confirme rapidement l'avertissement de Diaspar parti en contemplateur.

Nelle n'est pourtant pas mécontente de quitter l'environnement forestier. Les cui-cui des oiseaux, les glou-glou des ruisseaux et le bruissement des feuilles c'est certes sympathique, mais progresser dans cet environnement a aussi ses désagréments.
Elle en fait d'ailleurs la désagréable expérience peu de temps après leur départ lorsqu'elle constate soudain un accroc à son sac, sans doute fait par quelques branchages, et qu'après en avoir vérifié le contenu elle s'aperçoit qu'une de ses potions d'anti-poison a disparu.


Zut ! Knüt !!

Knüt dit :


Mmmh ? Quoi ?


J'ai paumé une potion !

Knüt dit :


Ah bha bravo !


Quoi bravo ?! Il y a un trou dans mon sac !! Tu n'as rien vu, toi, évidemment !

Knüt dit :


Ben nan... En même temps j'ai autre chose à faire qu' de vérifier qu' tu sème pas tout ton barda le long du ch'min !


Ah oui, et quoi au juste ?

Knüt dit :

Ben... Heu...
Mouais, bon, j'vais voir si j'la trouve...


Bha, ce n'est qu'une potion d'anti-poison, rien de grave...

Rien de grave... Nelle est pourtant assez contrariée de cette perte idiote. Mais relativisant, elle songe en effet qu'il vaut mieux avoir perdu celle-ci plutôt qu'une autre des fioles contenues dans son sac, dont la plupart sont à la fois plus couteuses en ingrédients et lui ont demandé bien plus de temps et de travail à confectionner...

Vérifiant que ses autres fioles, justement, sont bien rangées dans leur tissus et qu'elles ne risquent pas de tomber, que rien d'autre ne manque ou ne risque de disparaitre de la même façon, Nelle rafistole vite fait l'accroc de son sac avec deux épingles à nourrice, et reprend sa route.
Quelques mètres derrière elle, Knüt remue tous les fourrés qu'il croise en marmonnant que zut quand même, qui perd un oeuf perd un boeuf, qu'une potion anti-poison y'en a qui meurent de ne pas en avoir sur eux, et que bon, il trouve qu'elle prend la chose avec un peu trop de légèreté, et que franchement, c'est vraiment trop con, qu'elle ferait mieux de faire un peu plus gaffe à ses affaires, parce que vraiment c'est pas sérieux, et qu'il espère bien que cette potion perdue ne va manquer à personne parce qu'il ne faudra pas compter sur lui pour compatir en cas de rencontre avec un truc qui empoisonne...

Quelques heures plus tard, elle et Saltis rejoignent Diaspar dans les plaines au sud-est d'Hatoshal.
Comme le Contemplateur accuse quelques éraflures, elle se rend soudain compte qu'il n'a aucune protection digne de ce nom. Même pas une basique pelisse, juste ses fripes usées, qui ne doivent pas protéger grand-chose. Son casque est en réalité la seule partie de son accoutrement susceptible de le protéger un peu des mauvaises rencontres.
Curieusement, connaissant désormais qui se cache dessous, Nelle n'est qu'à moitié surprise.

Sans lui demander son avis, la jeune arcaniste incante pour la première fois le sortilège qu'elle s'est procuré avant de partir d'Arameth... et presque aussitôt tous les pores de la peau du tydale se mettent à sécréter un liquide collant et verdâtre dégageant une forte odeur... de vieux rat crevé...
Nelle réprime une grimace, en même temps que le fou rire qui lui monte dans la gorge.


Hum, désolée pour l'odeur... Mais la prochaine fois que vous entreprenez une telle expédition, pensez à vous procurer une armure...

 
Samael

Le Vayang 9 Otalir 1509 à 06h40

 
Dans les contreforts des montagnes, Samael surveillait depuis quelques jours les environs de la grotte qui les mènerait jusqu'au sous sol de la Tour. La grotte qu'il avait déjà emprunté il y a bientôt deux cycles est situé au fond d'une vallée encaissée que les soleils n'éclairent que rarement.

En chasseur expérimenté, il se faisait discret dans les montagnes et observait les allées et venues d'une nuée de Chiroptères corrompus qui avait élu domicile dans la grotte et sortait chaque nuit pour nuire à tout ce qu'ils rencontreraient.

Le Nelda vit arriver le Contemplateur Diaspar par la longue sente qui descendait à la grotte, suivi du jeune Pandorin. Les autres ne devaient plus être loin derrière. Se montrant aux deux arrivants, les deux compatriotes du Propage purent enfin se dire que ce n'était pas une bête morte dans le coin qui dégageait cette puanteur.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Diaspar

Le Vayang 9 Otalir 1509 à 09h24

 
Saltis', Nelle et Pandorin avaient tôt fait de le rejoindre à l'orée des montagnes. Comme à son habitude, Diaspar ne s'était pas rendu compte de l'utilité d'une armure. C'était lourd, encombrant, fatiguant et ça partait en morceau. En plus de sa crasse incapacité à en porter une correctement, et pour cause, il n'en avait jamais utilisé de toute sa vie. Des vieux habits amples et des pièces métalliques ci ou là, c'était bien tout ce qu'il pouvait se permettre. Et il s'en contentait, malgré les blessures. Mais sa conception des choses en la matière était sur le point de changer. Quand l'odeur d'un charnier d'égout s'éleva aux alentours, il toussota bruyamment et se redressa, cherchant dans le paysage la présence d'un Akrotykar pestiféré ou abject. Voir de Samael. Rien. C'est quand son regard tomba sur Nelle qu'il comprit. Son visage rayonnant renvoyait l'image d'un lutin facétieux.

Il baissa les yeux sur son corps, envahi par la désagréable impression de s'être offert un bon bain dans une mare de déjections (il n'y avait pas seulement l'odeur, mais le liquide qui suppurait de ses pores). Les mots de la Propage le lui confirmèrent. Il avait déjà entendu parlé de ce sort, aussi puissant que...nauséabond.

Une armure, c'était finalement une pas si mauvaise idée.


Oui, la prochaine fois, je m'offrirais ce luxe, rien que pour éviter cette odeur d'ordure en décomposition !
Merci bien, ceci étant dit, cela a l'air s'sarkhement efficace....


Puis il éclata de rire devant le cocasse de la situation. Plusieurs siècles d'existence sauvage dans des marais n'auraient pas eu le même effet. Il secoua finalement la tête alors que son rire s'éteignait. Il lui faudrait sans douté jeté sa tunique après, maintenant qu'elle était imprégné de ce liquide magique à solidification instantanée.

Quelques mètres plus loin dans les plaines, il entama sa lente progression dans les montagnes.
L'étroit sentier qu'avaient déblayé les équilibriens pour le Concile existait toujours, quoique difficilement, et le Contemplateur se mit à avancer sur ce dernier, au gré du chaos rocheux qui s'élevait toujours plus abruptement.
Plusieurs minutes après, malgré son nez anesthésié par ses propres émanations, il sentit les remugles significatifs de cette grande carcasse infectée de Samael. Pour le coup, ils étaient frères d'odeur. Tout arrivait.

La silhouette massive du molosse se détacha au milieu de la rocaille stérile des montagnes.
Diaspar leva la main, dissimulant la joie de revoir son vieil ami. Pandorin était sur ses basques et il ne devait pas encore savoir.

Pas encore. Le Propage, lui, saurait bien assez tôt.


Salutations Propage ! Nous voilà.

 
Nelle

Le Sukra 10 Otalir 1509 à 01h08

 
Alors que Diaspar repart, Nelle s'accorde une pause. Curieusement, alors qu'elle sent les effets de son sortilège de "Jambes infatigables" se dissiper doucement, elle ressent poindre un contrecoup aussi intense qu'inhabituel... Ses jambes deviennent peu à peu plus lourdes, s'engourdissent, comme si elle venait de parcourir sans discontinuer une distance inconcevable...
Ce qui est certes le cas, mais justement c'est le but du sortilège, de permettre ce genre d'exploit...

Devant elle, les chaines de montagne se découpent, et quelque part en leur sein, se trouve leur destination, cette fameuse tour dont elle a tant entendu parler.
Nelle repense à ce que lui a décrit Syin Lothar, de cette spirale perturbée, cette "tornade de flux magiques"... et subitement se demande si les étranges effets imprévus de son sortilège ne seraient pas liés à la proximité de plus en plus réduite de l'édifice, et des phénomènes étranges observé par le tydale.
Elle est toutefois encore trop loin pour s'intéresser à son tour à cela, et après avoir soufflé un peu, reprend son avancée à la suite de Diaspar, Pandorin et son père.
De Fut'su, par contre, toujours nulle trace ni nouvelle. Et elle commence un peu à se demander si c'est vraiment bon signe.

Quelques heures plus tard -une infinité, au moins- la jeune tchaë exténuée rejoint les autres auprès de Samael, qu'elle salue chaleureusement.


Bonjour Samael, heureuse de vous revoir !

Knüt dit :

Mais pas d'te r'nifler !
Pouah !
Entre ça et l'Diaspar qui pue l'vieux rat véreux, on va tous crever asphyxiés avant même d'rentrer dans cette tour !
J'vous jure...


Au loin vers le sud-est, la silhouette de l'immense tour se dessine désormais, colossale, semblant n'avoir pas bougé depuis des milliers d'années... ce qui est le cas, d'ailleurs, qui plus est sous la stase qui empêche justement de s'en approcher trop près et la préserve du monde extérieur...

Nelle se demande si, cette fois-ci, elle est assez près pour étudier les flux qui l'entourent... Tout en se cherchant un rocher plat pour s'installer, elle explique alors à ses compagnons, le regard tourné vers l'édifice :


Je suis en contact avec Syin Lothar, qui m'a appris être venu ici il y a peu. Il cherchait à déterminer s'il pourrait y avoir en ce lieu une fracture dans la réalité, un trou du même ordre que celui détecté à la grotte de Kysall.
Apparemment il n'a rien ressenti de tel, mais m'a par contre décrit avoir observé un autre phénomène... : une"tornade" de flux magique. Une étrange spirale de courant perturbé, pour reprendre ses propres mots.

Elle marque un brève pause, avant de poursuivre d'un air assez concentré :

Si vous avez suivi les dernières nouvelles que j'ai transmises sur le consensus, vous comprendrez alors que le tydale a relevé la similitude de la spirale dans l'observation des étoiles que nous a transmis l'Astrologue Orphèle. Elle aussi a parlé d'une spirale, d'un maelström.
Ces deux observations n'ont peut-être rien à voir, ces deux phénomènes sont peut-être pure coïncidence, mais puisque nous sommes là... autant vérifier ce qu'il y a de vérifiable.


Ayant trouvé une pierre lui convenant, Nelle s'y assoit et se tourne vers la tour.

Knüt dit :

'Tain, tu perds pas d'temps, toi !
Heu... tu veux pas prendre le temps d't'assoir autour du feu et d'boire un coup, voire d'manger un truc avant ? Enfin quoi, y'a pas l'feu au lac !


A la remarque de son mou, elle sourit. C'est vrai, l'urgence ne se compte pas en minutes, ni même certainement en heure... Mais sa curiosité dévorante, depuis que l'ancien équilibrien lui a parlé de ça, la rend véritablement impatiente.

Faites chauffer le thé, j'arrive.

Répond-elle avec humour en adressant un clin d'oeil à Knüt.
Puis elle incante un sort d'oeil de l'aigle, et fermant les yeux, laisse son esprit s'envoler, dériver plus près de la tour, plus haut, et observe les flux qui coulent autour de celle-ci...


 
Pandorin

Le Dhiwara 11 Otalir 1509 à 14h54

 
Nan, chose est certaine, le voyage n'est pas une promenade.
Bien que pour l'instant il n'y est pas eu de difficultés, l'ombre des créatures qui sillonnent les extrémités du champ de vision du bambin n'ont rien de véritablement rassurant. Contrairement à la présence des Dymers et de Samael.
Pandorin, après avoir comprit qu'avancer le plus vite possible ne servirait à rien d'autre que de trouver un raccourcis rudement efficace pour le Piller le plus proche, se contente sagement de suivre les chefs de files.
Le gavroche, sur le qui-vive et aux aguets, trouve le temps de ressentir de l'admiration pour les personnes qui le précèdent. Ils avancent intelligemment, à pas sûrs et mesurés, évitant les grosses difficultés et balayant d'un revers de mains les petites qui se présentent sur leurs chemins.

Forêt, plaine et montagne se succèdent.
A la plus grande joie du gamin, Nelle veille au grain.

Puis, au travers des brumes, des pics, de la neige et du ciel, se dessine l'épaisse et impressionnante silhouette du Concile. Immensément impressionnante, elle siège, défiant le temps et l'existence.
A la vision de cette structure, Pandorin ne peut réprimer un frisson.
Tant de choses sont liées à l'édifice.
Syfaria, les effluves, les Nemens, les Poussiéreux, les Vortex et son grand-père, Serphone.

Dans un regard aux personnes qui l'entourent, le poulbot trouve le courage de redresser l'échine.
Désormais, il es trop tard pour faire demi-tour.



 
Samael

Le Dhiwara 11 Otalir 1509 à 23h21

 
Le Propage regarda la compagnie qui se rassemble prés de la grotte. Après avoir écouté Nelle, le nelda extirpe de sous sa cape le talisman que lui remis son vieil ami Serphone il y a presque 3 cycles à quelques lieux de la. Juste avant que les émissaires du Concile ne pénètre dans la Tour. Le talisman consiste en une pierre gravée d'une spirale avec un lien en guise de collier.

Religieusement Samael passe le collier autour de son cou, puis empoignant son sac et ses armes, le Nelda déclare à ses compagnons :


Maintenant que tout le monde est la. Je vais aller ouvrir le chemin et voir si le souterrain ne présente aucune embûche pour nous amener dans la Tour. N'oubliez pas que la Tour est comme vivante et qu'elle réagit aux intrus. Elle va altérer nos sens et va ronger notre santé mentale.

Le Propage se dirige ensuite vers la grotte de son pas assuré de grand voyageur et y entre sans se retourner, l'arc à la main.

Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Nelle

Le Matal 13 Otalir 1509 à 00h47

 
Comme le lui a décrit le "plus-ou-moins-équilibrien", Nelle perçoit aussitôt que les flux sont perturbés aux alentour de l'édifice. Par l'édifice. Il serait d'ailleurs difficile de rater cette perturbation, étant donné son ampleur.
Elle perçoit la perturbation en spirale qu'il a évoqué, dont la tour est manifestement le centre.
Ce qui, en soi, n'est à la réflexion pas réellement étonnant... Cette tour n'est pas une simple tour ordinaire. D'abord préservée sous la stase durant des centaines d'années, puis libérée, puis de nouveau enfermée, puis... vivante, à en croire les dires de Samael, Diaspar et Kaliss. Très sensible à la magie. Alors bon, que les flux soient perturbés aux alentour d'une telle... aberration, c'est presque rassurant.
Quoique, encore une fois on peut éventuellement se poser la question de la cause ou de la conséquence.
Dans tous les cas, la forme et l'ampleur de cette perturbation mérite qu'on s'y intéresse.
Une spirale. Les flux ne sont pas juste déviés ou déformés ou en cercles concentriques comme le résultat d'un remous dans ce grand océan d'énergie... Ils tournoient.
Mais pour l'heure, la spirale, toute impressionnante soit-elle, reste spirale, et n'a rien du maelström décrit par Orphèle. Rien ne s'y engouffre, rien n'en est expulsé, ça se contente de tournoyer simplement... Rien de plus à relier aux observations de l'astrologue pour l'instant.

S'arrachant à sa contemplation, ne sachant pour le moment pas quoi en conclure Nelle revient vers les siens, pour constater que Samael est parti en éclaireur, et que Fut'su n'est toujours pas là. Voilà qui va compromettre les ingénieux plans de défense concoctés par Saltis, songe-t-elle avec amusement : avec un gamin resté à Arameth et une autre perdue dans la nature avant même d'arriver à la tour, il ne reste plus grand chose à jeter en pâture aux dangers qui les attendent à l'intérieur.

Elle décrit rapidement ce qu'elle a observé, et ajoute mentalement à l'attention de Diaspar :

Savez-vous si ce même constat avait été observé il y a deux ans ? Est-ce que vous, ou l'un des magiciens présents au concile avait effectué ce genre d'observation des flux environnants, et si oui sauriez-vous si cette perturbation existait déjà à ce moment-là et de quelle ampleur ?

En d'autre terme, quelle évolution, passée ou à venir, est-il possible d'envisager ?
Car en effet, sans élément de comparaison, sans savoir si ce phénomène est nouveau ou bien millénaire, difficile de conclure grand chose de cette observation...

Bien qu'en attendant, une autre reste encore à faire : celle effectuée de l'intérieur, au centre même de ce tournoiement, depuis la tour elle-même, puisqu'elle en est le centre.
Recevant justement confirmation de Samael que le passage est accessible et sans danger immédiat, elle se tourne vers la petite ouverture -qu'elle aurait été bien incapable de deviner et de trouver sans la présence de leurs deux guides.


On y va ?

 
Diaspar

Le Matal 13 Otalir 1509 à 10h31

 
Diaspar observe puis écoute attentivement les conclusions de l'analyse magiques des flux que Nelle vient d'opérer aux alentours. Lorsqu'il reçoit son message mental, il s'empresse de fouiller dans les recoins de son esprit à la recherche d'un souvenir concernant de telles études. Malheureusement, il n'en est rien.

D'aussi loin que je m'en souvienne, aucun mage ne s'est intéressé aux flux alentours lors du Concile. Les seules expériences thaumaturgiques qui ont été mené prenait la Tour elle-même comme sujet direct. Elles ont abouti à ce qu'elles ont abouti, résultats mitigés noyés sous un désastre flamboyant...

Par contre, je me souviens de deux choses : la première, c'est d'avoir gravé une spirale sur des petites pierres et les avoir offerte aux membres de l'expédition comme talismans. Je serai bien incapable de vous expliquer mon geste, mais particulièrement sensible comme je l'étais, dans ma folie, j'ai peut-être ressenti cette perturbation inconsciemment. Après, cela n'est peut-être qu'un pur hasard... Mais tout de même. L'autre chose, bien plus significative, sont des mots de Syrtaï : "La Trame, en ces montagnes, est chargée d'un tel fardeau qu'elle a une variation inhabituelle. Je ne sais ce que cela peut être ou signifier." Il est probable qu'elle faisait alors référence à cela...

J'oserai donc affirmer qu'il y avait déjà perturbation. Mais je ne saurai dire à quel point l'ouverture puis la fermeture de la stase (par les Obsessions), ainsi que l'éveil de l'âme et de la nature organique de l'édifice ont changé, altéré, amplifié cette perturbation.... Et croyez-moi, j'en suis navré. Nous avons tous été d'une bêtise et d'une négligence désespérantes lors de ces évènements.


Le Contemplateur s'enroule de plus belle dans ses longs vêtements mités et réajuste quelques pièces d'armure. Puis il allume la mèche de sa lanterne, au cas où il ferait sombre dans les couloirs de l'antique Tour. Les premières investigations de Samael sont engageantes et Diaspar s'avance donc dans le boyau rocheux. Avec prudence, malgré tout.


Oui, allons-y.

Il ne peut s'empêcher un instant de repenser à ce qu'il a vécu ici, dans la confusion générale et dans la confusion de son propre esprit. La donne a néanmoins changé. En plus des nombreuses informations acquises depuis le temps, sur Syfaria et son histoire, ils sont là un petit groupe organisé de Témoins qui rentrent en ces lieux sciemment en sachant à peu près quoi chercher (à peu près). Dont une sorcière très puissante, des individus qui connaissent dors et déjà les lieux (ainsi qu'une partie de ses secrets) et un perfectionnement en Nemen qui permettra de tirer davantage de la bibliothèque que la dernière fois. Ce sont des atouts non négligeables...

Bref, il frémit, mais il est plus confiant que quelques années auparavant.
Il n'est pas religieux, mais il sait, d'une façon ou d'une autre, qu'il est les Yeux du S'sarkh.
Celui-ci lui montrera ce qu'il y a à voir. Si il cherche bien....


 
Narrateur

Le Matal 13 Otalir 1509 à 19h27

 
L'intérieur de la tour du Concile n'a pas changé.
Ou plutôt si, il a drôlement changé.
Pas ce drôlement qui fait pouffer les ribaudes certaines nuits d'été, mais ce "drôlement" qui fait sourire de biais le mari rentré plus tôt pour récupérer sa pipe, et qui se trouve fort marri face à la scène de la dite pipe...

La dernière fois que des poussiéreux avaient foulé le sol de cet endroit, le sus nommé sol avait la consistance d'un gros intestin et les murs l'apparence de jambes variqueuses...
La Tour du concile, prison millénaire du roi Vortex Armaryen, était devenue vivante.
Des créatures s'étaient extirpées du vide larmoyant de la non existence pour attaquer tout ce qui avait un souffle de vie, et ce fut dans une fuite éperdue - mais héroïque... - que les symbiosés sortirent de là plus ou moins en bon état.

En pénétrant de nouveau dans la Tour, une sensation de calme total envahit Samaël, l'éclaireur qu'on sent venir de loin.
Tout est redevenu "normal".
Normal dans le sens "qui n'a pas l'apparence d'une immonde coquille musculeuse pleine de pus".
Les murs, l'intérieur, les sols, les objets.
Tout était en place.
En l'état.
Comme à leur départ.
Propre. De pierre et de bois, comme toute bonne tour qui se respecte et ne sort pas des normes établies.
En somme, au premier regard, tout allait bien.

Et ça, c'était - on l'imagine aisément - foutrement inquiétant...


 
Samael

Le Matal 13 Otalir 1509 à 20h54

 
Quand Samael souleva la trappe, l'ambiance des lieux le frappa, tout était différent, mais identique. Le calme régnait et tout avait l'air d'une tour tout ce qu'il y a de plus normal. Silencieux comme une ombre, la charogne ambulante s'engagea dans le premier sous-sol, se remémorant sans peine la position des différents escaliers.

Deuxième niveau, tout est calme, le Propage s'accorde une pause, le temps de prévenir ses compagnons que les lieux sont dégagés. Puis avançant toujours à pas prudents, Samael s'engagea sur l'étage principale, celui ou il avait fallu forcer une porte pour atteindre la sortie, attisant d'ailleurs la colère de la Tour vivante. Mais la encore tout est silencieux et calme, aucune aberration hante les lieux. Au milieu de l'auditorium, le piano trône toujours, la ou la première fois le propage avait fait résonner une note.


Nostalgique, il s'approcha du piano et fit jouer ses doigts griffus sur les touches pour réaliser un accord simple.

Au milieu des bancs et fauteuils, le tas de crâne est toujours présent, à côté de quelques squelettes déchiquetés. Inquiet mais en même temps rassuré par le calme des lieux, le Nelda joue machinalement avec le médaillon sculpté de la spirale tout en songeant aux évènements.


Appelez moi Charogne, et je vous appellerai Cadavre.

 
Diaspar

Le Merakih 14 Otalir 1509 à 18h23

 
Diaspar fut quelque peu décontenancé. Il s'était attendu au pire, après leur fuite désespérée du bourbier sanguinolent.
Il s'était attendu à retrouver l'endroit tels qu'ils l'avaient laissé, en proie à un chaos corrupteur des plus intenses.
Mais la Tour était redevenue un édifice de pierre parfaitement normal, plus calme même qu'à leur arrivée. Pas d'amas de lamentations ni de cerveaux flotouillants aux tentacules électriques, pas d'antiques gardiens. Tout était d'une quiétude olympienne.
C'en était affreusement louche. La tension qu'il avait accumulé ne rencontrait pas le mur auquel il s'était préparé.
Elle se perdait dans un vide abyssal et surprenant. Ce qui le déstabilisa tout à fait.

Un peu plus et il aurait prétendu que le Concile n'avait été qu'un rêve lointain.
Il s'enfonça dans les galeries séculaires du donjon, réfléchissant au point de s'en briser les nerfs.
Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Que s'était-il passé ?

Mais plutôt que de se perdre dans un questionnement sans relations, il préféra se concentrer sur un condensé des informations qu'ils avaient pu récolter lors des derniers évènements. Cela constituerait un bon point de départ, même si depuis le temps, il avait sans doute oublié certains éléments. Alors qu'il fouillait dans sa mémoire et les rapports télépathiques que Samael avait laissé sur le consensus à l'époque, le Contemplateur avançait dans l'imposante Tour.

Pour le moment, il voyait deux choses sur lesquelles ils pouvaient travailler sans conséquences immédiates :

Une recherche plus approfondie des restes lisibles de la bibliothèque et l'étude de cercles runiques qui étaient apposé au sol de la grand salle. Il proposa ces deux options à ses compatriotes tandis qu'il se dirigeait vers la librairie.
Puis, chemin faisant, il s'arrêta. La tuyauterie... C'était de là que tout était parti, avec Trinité...

C'était à cause d'elle qu'ils avaient commencé à établir leurs hypothèses farfelues sur la nature de l'endroit (hypothèses vérifiées par la suite, bien qu'avec un manque manifeste de subtilité). C'était grâce aux sons intrigants qui se baladaient dans les veines de cet incroyable organisme qu'ils s'étaient douté de quelque chose. Des bruits qui n'étaient pas sans évoquer le mouvement du sang dans des vaisseaux. Puisant vraisemblablement son énergie jusqu'aux tréfonds des montagnes, voir, de la mer....

Il s'approcha d'une série de tuyaux. Prêter l'oreille à ces derniers allait lui indiquer si la Tour était toujours en activité...
D'une certaine manière, il désirait savoir si cette prodigieuse Tour autrefois vivante était maintenant morte.
Car, là, avec ce retour à la matière inerte et ce calme pesant, c'était bel et bien l'impression qu'il avait...


 
Nelle

Le Julung 15 Otalir 1509 à 00h55

 
Nelle remercie le contemplateur d'un regard, tout en répondant brièvement, toujours par pensée :

Merci pour ces précisions. Concernant Syrtaï'Nhymurtayag Varoga, je comptais justement reprendre de ses nouvelles. Si elle avait remarqué une perturbation dans les flux, elle-même pourra peut-être nous fournir des éléments de comparaison par rapport à la perturbation actuelle.
De plus, lors de sa dernière réponse, elle ne m'a pas donné de conseil concernant cette tour, mais m'a dit qu'elle nous y rejoindrait peut-être.


Puis, suivant le tydale en silence, elle s'engage à son tour dans le boyau étroit et sombre...

Lorsqu'elle pénètre à proprement parler dans l'édifice, Nelle ne s'attend pas à quelque chose de précis, étant donné que c'est la première fois qu'elle y vient. Mais le calme et la "normalité" apparente des lieux n'a rien de la "tour vivante" ni des murs sanglants décrits par les participants du concile lors de leur sortie...
Machinalement, elle suit l'avancée de Samael et de Diaspar, observant le décors étrange constitué de meubles ou d'éléments parfois insolites disposés selon une logique toute particulière dans les couloirs déserts et les pièces qu'ils traversent.
La grande salle dans laquelle ils débouchent est assez déroutante de ce point de vue-là... Le piano à queue, les sièges disposés en vrac, les gros tuyaux qui émergent du sol, les plaques lumineuses... et de ci de là, des braseros qui brûlent inlassablement dans cette atmosphère figée, leur chaleur accueillante contrastant pour le moins avec l'horreur de quelques tas de crânes ou de morceaux de chair sanguinolante.
Vraiment troublant, tout ça.

Elle acquiesce à la proposition de Serphone, se dirigeant aussitôt vers l'un des cercles de runes illuminés duquel émane une douce chaleur, mais elle revient finalement sur ses pas et s'assoit dans l'un des fauteuil non loin.

Il lui reste d'abord à étudier, depuis l'intérieur de la tour, depuis le centre de la spirale, le comportement des flux en ce lieu.
A nouveau, elle ferme les yeux, et comme quelques heures plus tôt à l'extérieur, comme une dizaine de mois plus tôt au pilier d'Oriandre, elle se laisse aller et entreprend d'entrer en osmose avec les flux de mana environnants.


 
Narrateur

Le Julung 15 Otalir 1509 à 23h45

 
L'accord que joua Samael déchira le silence, qui revint peu après.
Les lieux étaient comme éteints. Ambiance de cimetière un matin d'automne...

De son côté, Diaspar s'arrêta pour tendre l'oreille vers les tuyauteries, sur le chemin des étagères de parchemins jaunis.
Les livres en ces lieux avaient été partiellement étudiés, certains furent décryptés, mais la quantité de documents - pour la plupart craquants et illisibles, était faramineuse.
L'oreille sur l'un des tuyaux, le Contemplateur n'en était pas là.
Tout d'abord rien. Silence.
Puis un fin chuintement. Un minuscule glou glou.
La tuyauterie fonctionnait toujours, mais faiblement...

Nelle, assise sur l'un des fauteuils, était concentrée sur les flux.
La jeune tchaë était devenue par la grâce de la symbiose l'une des plus puissantes arcanistes de Syfaria, et sa connaissance de la sorcellerie était quasi parfaite.
Pour autant, sa sensibilité au flux conservait cette innocence propre à sa relative jeunesse.
Elle voyait et contemplait toujours avec un œil neuf.

Ce qu'elle vit alors faillit l'emporter. La submerger.
Les flux en ce lieu étaient immobiles.
Parfaitement immobiles !
Ils stagnaient. Et ceci était plus que déroutant !

Nelle comprit bientôt qu'il étaient au coeur d'une immense stase.
Pas seulement temporelle, mais aussi de pure réalité.
Cet endroit était une sorte d'œil du cyclone.
Ici, ils étaient au coeur de ce qui se passait à l'extérieur.
Détachés, mais plus que jamais présents en un lieu d'exception !

Ce lieu résonnait dans la réalité, et Nelle entrevit derrière tout ceci que si les choses stagnaient ici, elles étaient pour autant en relation avec l'extérieur.
Les flux, comme le lieu, avaient réagi à ce qui était advenu depuis toutes ces années.
Et ils continuaient de réagir.

Miroir de réalité...


 
Diaspar

Le Luang 19 Otalir 1509 à 11h28

 
Diaspar quitta son écoute passionnée de la plomberie et signala à ses compatriotes que la Tour était " toujours en activité, bien que faiblement ". Ce qui, dans un cas comme celui-ci, était une information plutôt absconse. Malheureusement elle l'était autant pour lui que pour ses compagnons. Quel sens donner à "l'activité" d'un tel lieu ? Bref, ça voulait dire ce que ça voulait dire, point barre.

Il se dirigea sans plus attendre vers les ruines livresques de l'antique bibliothèque. Si il n'avait pas passé la majeure partie de son existence au milieu d'ouvrages et de vieux papiers poussiéreux, il aurait très certainement abandonné toute tentative de traitement de cette librairie apocalyptique. Mais il savait ce que c'était et, surtout, il savait que ça valait le coup de se briser les miches sur un tel problème. Du moins, il pouvait le deviner aisément. Ils avaient découvert quelques informations lors de leur première visite ici - des informations essentielles - et cela avec un Nemen approximatif, au milieu des monstruosités du coin et de l'activité générale.

Là, son Nemen était meilleur (sans être fantastique, il fallait bien l'admettre), tout était calme et il avait plus de temps.
Il lui paraissait indispensable de se pencher sur ces questions. Il fit un tour général de la salle, tout en revenant mentalement sur les connaissances déjà acquises sur le sujet, puis se mit à travailler en débutant par le plus évident. Reprendre les documents qu'ils avaient partiellement étudié et décrypté pour en compléter la lecture et revenir sur leur traduction...

Il verrait ensuite si il était possible de récolter d'autres ouvrages encore lisibles et utilisables au milieu de la masse malheureuse qui se déversait des étagères. D'autres trésors de savoir devaient forcément se cacher dans ces parchemins ruinés.


 
Pandorin

Le Luang 19 Otalir 1509 à 12h11

 
Les yeux grands écarquillés, le poulbot arpente les couloirs et traverse les salles le souffle coupé.
Alors voilà ? La Tour du Concile.
Ce lieu à partir duquel tout ce qui arrive aujourd'hui a commencé.
La première étape de la cascade d'évènements qui désormais, fait trembler la Réalité dans son intégralité.

A chaque salle, le gamin tente d'accrocher des morceaux de l'histoire qui lui a été rapporté.
A chaque couloir, Pandorin tente de s'imaginer son grand-père au prise avec une tour vivante.
A chaque dalle, le jeune Transcient revit l'expérience des premiers explorateurs du lieu.

L'endroit parait pourtant si calme, si simple.
Et la seule chose qu'espère à cet instant le petit Témoin, c'est que la transformation de la Tour en une entité vivante n'est pas une formation réactionnelle de cette dernière vis à vis de la présence en son sein de Poussiéreux.
Quoi qu'à l'époque, dans le groupe se trouvait aussi une Nemen. Peut être était-elle indirectement responsable.

Errant dans ses pensées aussi bien que dans son parcourt, Pandorin visite et s'imprègne des lieux.
Glanant tout ce que ses sens peuvent glaner.
Des odeurs, des textures, des couleurs, des sons, et parfois même, des gouts.
Ne dit-on pas d'ailleurs que les Témoins ont un sixième sens, celui du S'sarkh ?

Quoi qu'il en soit, le petit bonhomme fini par s'arrêter net.
Immobile.
Face au piano.

Piano ancestral, mais dont ni le temps ni la stase, n'a altéré le splendide, la majesté et la puissance.
Pandorin en fait rapidement le tour, en caressant les flancs puissant de l'instrument.
Puis, avec ses talents de musiciens ainsi qu'avec l'expérience de se courte existence, se lance dans l'examen du dit objet.


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