Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Tension à la guitourne

Une délégation qui s'aventure en territoire inconnu
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Sujet lancé par Arkana Voroshk
Le 23-10-1509 à 12h41
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Posté par Eldiran,
Le 30-10-1509 à 22h21
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Arkana Voroshk

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 12h41

 
Pour qui se prenaient-ils ? Arkana bouillonait intérieurement. La Voroshk avait rallié la guitourne Nemen en un temps record, suite à l'appel de Miraë. Les faits paraissaient simples : un étranger avait levé la main sur une Anja. Si l'action était grave, elle aurait toutefois pu se résoudre pacifiquement. L'Anja était une enfant, une Sang-Âme à la réputation de folle... Mais non content de son méfait, le Tchaë fautif -qui semblait bien avoir le triple de l'âge de sa victime- avait manqué de respect au Matriarcat. Refusant de se conformer, insultant la Faction entière de fières guerrières...

Pire... Alors même que son jugement était en cours, une délégation entière de nains, accompagnée de mâles tydales -d'immondes inaptes, sans doute- avait surgi de la guitourne et semblait disposée à prendre le parti du vieillard.
Si c'était un hasard, il était malheureux. Les tydales, déjà insultées, avaient considéré ces soudains renforts comme une odieuse tentative de pression.

Hélas, bien fou était celui qui voulait intimider les Filles du Déclin par la force...

L'exil forcé de Syin et le meurtre d'Equilibriens suite à une... légère friction entre le Libertaire et une Voroshk témoignaient d'ailleurs bien de la pugnacité et de la rancune Matriarcales. S'engager sur le chemin du conflit ne ménerait qu'à un massacre acharné et méthodique... Quiconque gagnait contre le Matriarcat aujourd'hui était destiné à perdre demain. Car après tout, il n'y avait pas plus spécialistes que les Filles des Etoiles dans l'art d'essuyer quelques pertes pour mieux remporter une guerre. Des milliers étaient mortes face aux Rejetons de l'Abominable et l'implacable Faction était toujours là, sacrifiant ses pions sans discontinuer pour mieux mettre à bas l'Ennemi : quelle invitation fallait-il de plus aux visiteurs pour faire preuve de prudence ? Etaient-ils eux aussi prêts à s'engager dans cette funèbre spirale ?

Ainsi, si la Voroshk ne sous-estimait pas ses adversaires, elle avait presque pitié d'eux. Vaincre les conduirait à une plus grande damnation encore qu'être 'simplement' tués.

Arkana hocha la tête avec tristesse. Comment les autres Nations pouvaient-elles continuer d'être si... inconscientes ? Comment pouvaient-elles mettre les pieds dans le plat à chaque passage sur le territoire du Déclin ? Le simple respect était-il trop leur demander ? Fallait-il arrêter de simplement raccompagner les couillons intenables aux frontières ?
Fallait-il faire des exemples pour marquer les esprits une bonne fois pour toute ?
Accrocher deux ou trois têtes en guirlande aux portes des Cités de Celles qui avaient déjà la réputation d'être à peu près aussi tolérantes qu'un Jytryan névrotique ?

Arkana rôdait autour du groupe. Ses yeux, puits de ténèbres, détaillaient particulièrement la petite tchaë qui accompagnait Grim et les autres... Une tendre innocente, une gamine dans la fleur de l'âge. La Voroshk se retenait de rendre la pareille aux étrangers en décochant une boule de feu bien placée dans la tête de la jolie enfant.
Mais cela n'aurait sans doute mené à rien. Arkana savait se conformer aux ordres. Elle n'avait que faire de l'issu de cette affaire : un océan de morts ou des relations internationales préservées. Ce ne serait pas elle qui ferait pencher la balance.
Seul l'honneur du Matriarcat l'intéressait.

Et pour l'heure, celui-ci avait été baffoué.

La Némésis faisait ostensiblement craquer ses articulations, observant les protagonistes avec une attention toute stratégique. La Sorcière de guerre ne semblait pas disposée à attaquer. Mais la Voroshk paraissait prête à égorger quiconque léverait le petit doigt de façon menaçante.

Les étrangers devaient se plier. Ramper.
Ou mourir.


[HRP : Après réflexion, ce sujet serait plus approprié dans "Dans la région de Kryg". Si un membre de l'Equipe pouvait déplacer... Merci ! /HRP]


 
Baër'lupis

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 16h41

 
La vieille était plongée dans l'étude d'une carte géographique des environs quand des éclats de voix résonnèrent autour d'elle.

Elle leva les yeux de son parchemin, et se vit entourée de guerrières du Matriarcat...

Les échanges semblaient .. plutôt violents. Et, à vrai dire, elle ne comprenait rien, mais rien du tout...

Elle alla voir Eldiran, qu'il lui résume la situation. Elle se ravisa, saisit le géant par la main pour qu'il la suive.


Pouvez-vous traduire mes paroles, Mage, avant que la situation ne dégénère ?

Elle se posta devant la première matriarche arrivée, et fit traduire son discours.


Dame, je suis Baër'lupis, responsable d'une expédition de très haute importance...
Qu'avons-nous fait pour froisser le Matriarcat ? Aurais-je du prévenir Kryg de notre passage ? Nous ne faisons qu'une brève halte, le temps de réunir tous nos membres, et nous serons partis très bientôt... Nul besoin de sortir vos armes, vous voyez bien que nous ne sommes pas hostiles. Parlez-vous rabaan, tchaë ou nelda, que nous puissions nous éviter les peines de la traduction ?



La vieille n'avait aucune idée de ce qui se passait. Le Matriarcat devait être sur le qui-vive, pour réagir de façon aussi extrême. Des symbiosées, bien entendu : il n'y avait que des ... élus ... pour venir chercher des noises à une pauvre expédition tchaë, si loin de Kryg...


 
Miraë

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 18h36

 
La main de Miraë empoigna vigoureusement la garde de son arme, un à un elle jaugea ses adversaires et les chants de la stratégie se récitaient continuellement dans sa tête. Les ordres fusèrent en quelques minutes, des Lames en chemin, d'autres présentent et une Némésis au sang chaud rôdant autours de l'attroupement tel un loup. Elle s'était tût, laissant le soin à la justicière et la Carias du fatalisme de parler.

***** Quelques temps auparavant*******

Les ordres avaient été donné par la Justicière Anandra, traqué et arrêté Grim Yendrix. Ce ne fut pas difficile, il était resté au même endroit où il avait agressé la jeune Anja insultante. Mais il était resté pour une raison précise, plusieurs individus fraîchement débarqués s'attroupaient autours de lui. La Faucheuse ne se sentit pas en position de force, si l'exécution était prononcée elle craignait, non pas de mourir ce qui était quasi certains, mais de manquer sa cible. De ne pas avoir le temps d'en finir avant qu'elle meurt à son tour. Elle ordonna mentalement à ses soeurs de venir pour intimider le groupe tout en récitant oralement les instructions de la Justicière à Grim Yendrix. Les esprits s'échauffèrent et les relations internationales se dégradèrent très vite du point de vu des Tydales. La fraternité du désordre se défendait, tout en essayant de conserver des relations amicales qui ne tenaient visiblement qu'à un fil et les problèmes de langage ne facilitaient pas la tâche. Le sang allait-il couler ce soir? Miraë imposa un seul ordre à ses soeurs avides de vengeance, d'une vengeance démesurée, le sang froid... pour le moment.


 
Grim Yendrix

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 19h02

 
Alors que les femelles tydales s'amassaient de minutes en minutes autour de la guitoune Nemen, telles des morts de faim attirés par une miche de pain, le vieux Yendrix contenait son indignation.
Lui, simple voyageur en mission, pour qui la sécurité de ses compères était une priorité s'était vu agressé suite au nettoyage de la zone neutre bordant la station Nemen. Tout ceci était incohérent.

Chaque message télépathique du Diplomate Noir, Thosen Noril, venait s'ajouter à une incompréhension des plus totales. Ces tydales étaient donc telles aussi simplettes que les contes tchaës le racontaient? N'avaient-elles pour seul but que de semer la zizanie pour finalement aboutir à un sanglant affrontement? Tout ceci était inconcevable à l'heure où Nemens et poussiéreux se trouvaient menacés d'un danger grandissant. Vraiment, ces "animaux" n'étaient bon qu'à beugler comme des gambols enrhumés...Comment avaient-ils pu s'organiser de sorte à fonder une société? Le mystère restait entier, probablement que Tchik aurait été intéressé.

Quoiqu'il en soit, l'arrivée de deux nouveaux envoyés du Matriarcat poussa le vieillard à rester vigilant. Ils avaient beau n'être armés que d'épées, arme bien loin de la technologie tchäe, il en restait qu'allié à quelques incantations, les complications ne tarderaient pas à apparaitre. Néanmoins, la situation était loin d'être à l'avantage des quelques guerrières tydales, c'était là l'uns des nombreux points qui permettait à l'ancien Commandant des Mages Noirs de rester serein.

Voyant que ces compagnons n'avaient pas été mit au courant de l'affaire par Thosen, Grim décida de s'en charger lui même. Sans relâcher son attention vers la tydale la plus proche de lui, il lança :


Frères, Sœurs, compagnons, j'vais vous expliquer c'brave merdier crée d'toutes pièces par ces...choses à longues pattes.
Comme vous l'savez, j'suis arrivé près d'deux jours avant vous. A peine débarqué, j'me suis r'trouvé autour d'pleins d'bestioles qui s'la touchaient aux alentours d'la guitoune Nemen. Ni une ni deux, j'me suis dit qu'y s'rait plus qu'utile d'm'occuper d'eux pour notre sécurité, après tout, à part dormir, bouffer et boire, y'avait pas grand chose d'autre à faire.
Pi là, sans qu'j'comprenne pourquoi, y'a deux tydales qui s'sont mit à m'gueuler d'ssus avec leur langue bizarres. J'ai essayé d'expliquer c'que j'faisais mais rien a fait ! Au final, j'me suis fait attaquer ! Oui attaquer ! Par une femelle un peu plus grande qu'moi, Luisandre què'qu'chose. Un coup d'pied dans l'genou ! Savez qu'à mon âge, c'est l'genre d'trucs qui vous conduit direct à la morgue ! Rendez vous compte, un étrangère qui m'tabasse sans raison, j'en croyais pas mes sens !

Mais j'étais dans une bonne phase et au lieu d'limmoler comme j'l'aurais fait à n'importe quel tchaë d'notre Fraternité, j'l'ai menacé d'mon bâton, comme on réprimande un gosse, pi j'lui ai lancé une ch'tiote arcane d'chimère, vent d'chang'ment voyez, rien d'méchant. Et voilà què'ques heures après, sans avoir r'çu la moindre explication compréhensible d'la part d'ces barbares, qu'on s'retrouve avec un groupe d'tarées qui s'prennent pour j'sais pas quoi.
M'enfin Thosen a prit l'soin d'communiquer avec la soi disant Justice barbare, j'pense donc qui faut s'la jouer sans r'mous...Pi si elles veulent s'frotter à la fine fleur des Mages tchaës...Qu'y essaient, d'autres ont tentés avant héhé.




Série de Notes

 
Arkana Voroshk

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 19h48

 
Les yeux glaciaux d'Arkana se posèrent sur Baër'lupis. La Voroshk leva les épaules et sourit. Elle répondit très calmement, tentant de passer par le même réseau de traduction que la vielle Tchaë :

Nous ne parlons que le tydale et n'en sommes pas désolées.

Le symbiosé Grim Yendrix a attaqué une de nos vierges.


Elle désigna la jeune enfant qui accompagnait l'expédition.

Une fillette à peu près dans ce genre. Elle lui avait donné un coup de pied, qui lui a probablement fait un bleu plus petit qu'une sardoine. Votre... ami a répondu par un coup d'arme qui a blessé l'Anja plus gravement. Au passage, il a également copieusement insulté notre Faction, nos Matriarches et notre Mère des Cieux qui sont visiblement et à son goût toutes des... "femelles pitoyables".

Je crois qu'il n'a toujours pas compris qu'il nous a gravement offensé. Que son comportement continue à nous offenser.

Arkana serra les poings de façon ostensible. C'est elles qu'on traitait de barbares là où l'ancienne Erudite avait à peu près compris que Grim aurait bien immolé l'enfant au motif de son coup de pied, qu'il s'était "juste" contenté d'un bon coup de bâton par altération d'humeur...

Vous savez ce que disent vos diplomates ? Qu'en dehors des Cités, la Loi du plus fort règne. Que la réaction de votre compagnon vis-à-vis de l'Enfant que nous protégeons était justifiée. Or ce n'était pas à Grim de punir la petite. Nous avons des règles strictes : se faire Justice soit même sur notre territoire, qui plus est vis-à-vis d'une adolescente aussi dangereuse qu'un chaton, bafoue notre identité.

Mais puisque visiblement, hors des Cités, tout est permis...


La Voroshk tourna la tête vers Anédia. Provocante mais pas menaçante, Arkana articula distinctement, pour faire comprendre à tous la colère qui animait les siennes, le sentiment protectionniste que Grim avait enclenché :

Vous ne m'en voudriez pas si je lui donne un bon coup sur la tête, dites ?

La Némésis souriait tranquillement. Si Grim ne semblait pas avoir de scrupule à faire pression vis-à-vis de la situation -surnombre des étrangers face aux guerrières-, il oubliait bien vite que les Tydales savaient frapper là où ça faisait mal.

Au demeurant, le fautif avait tout intérêt à résoudre la situation : les Matriarcales n'étaient pas trop du genre à laisser une expédition ennemie vadrouiller non loin de leur territoire. Compromettre l'étude de ses compagnons et mettre durablement leur vie en danger pour camper sur sa version ou commencer à faire profil bas, le choix était bien là.

La Voroshk semblait d'un calme et d'un sang froid parfait. Nullement inquiète de la suite des opérations : à l'image de Miraë, mourir lui importait peu. Si telle était l'issue, elle n'aurait de cesse de mettre en branle sa vengeance.

A l'inverse de Miraë, Arkana savait que ses Soeurs et elle pouvaient gravement affaiblir l'expédition avant de succomber. Sinon vaincre. Ce ne serait pas sans pertes : là était plutôt la certitude. Mais après tout, elles étaient toutes des guerrières entraînées et une Lame, aussi rudimentaire soit-elle, était bien susceptible de trancher quelques organes vitaux. La Némésis était pour sa part spécialisée dans la magie de guerre... Bref, elles étaient des combattantes expérimentées, soudées, là où le groupe d'étrangers paraissait plus tenir de chercheurs hétéroclites. Puissants, sans doute. Mais tous prêts à mourir pour les convictions d'un des leurs ? A se damner pour les facéties assumées d'un vieillard ? Enfin, comme Arkana l'avait souligné, ils étaient en territoire Matriarcal. Tuer à six deux lames et une sorcière ne ferait que mobiliser le reste de la Faction Tydale dans un combat inversement disproportionné.

S'ils les poussaient à la guerre -officielle ou officieuse, ce n'était pas la question-, il ne fallait pas perdre de vue que ce ne serait qu'une bataille qui se déroulerait à la guitourne. Nullement une fin mais un début.



 
Dardalion

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 22h01

 
Soupir . . .

<<Tu y crois toi ?>>
Lyriel dit :
Croire quoi ?

<<Que ces folles sont surement le plus grand danger du coin.>>
Lyriel dit :
Tu t'attendais à quoi ? C'est bien connu, c'est dans cette région que l'on trouve la plus grosse concentration de cinglés de tout Syfaria.

<<On a des cas chez nous aussi, peut-être que certaines parmi elles sont accessibles à la raison.>>
Lyriel dit :
C'est beau d'avoir des rêves.

<<Et dire que j'ai laissé les cours de Cyan pour ça . . .>>

Soupir . . .

Résumons les faits : Dardalion avait prit le transport en premier, pour finir, avec Grim, d'éliminer les dernières créatures qui pourraient encore menacer les membres de l'expédition.
A son arrivée, Grim haussaient la voix avec une matriarcale. Dialogue de sourds (et de sourdes). Saisissant une phrase au vol, il la traduisit pour Grim et parti éliminer un rocher animé.

Peu après, le vaisseau suivant arriva et une partie des membres de l'expédition débarqua.
Peu après, un petit groupe de matriarcales arrivait de Kryg.

Dardalion ne craignait rien, quelque soit le talent des combattantes, il pouvait disparaitre en un instant dans la forêt sans que quiconque soit en mesure de le retrouver. De plus personne ne pouvait se mettre sur son chemin sans se retrouver paralysé en un instant, aucune guerrière ne lèverait son arme sur lui sans la voir instantanément réduite en poussière en quelques secondes.
Si jamais la situation venait à vraiment dégénérer, et si le Commandant voyait que plus rien ne pouvait être fait, il disparaitrait, et plus aucune Anja ne serait en sécurité en dehors des murs des cités Matriarcales.

Bien sur, Dardalion se gardait bien de faire part de ses préoccupations intérieures et espérait toujours une issue moins . . . dramatiq...


Citation :
...Nous ne parlons que le tydale et n'en sommes pas désolées...
...ches et notre Mère des Cieux qui sont visiblement et à son goût toutes des... "femelles pitoyables".

Était-il le seul à saisir la contradiction dans le discours d'Arkana ?

Ainsi les folles se sentaient offensées par les propos de Grim, non seulement c'était stupide (Grim était comme ça et bien d'autres avant elles avaient ressentit la brulure de ses insultes), mais en plus elles s'enfonçaient en prenant pour argent comptant tout ce que disait le vieux mage (presque aussi atteint qu'elles soit dit en passant).

Il ne restait plus qu'à voir se qui allait se passer, espérons que les matriarcales fassent preuve de bon sens.


 
Aliana

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 23h05

 
Contrairement à ce que laissait paraître leur traits, la délégation de voyageurs semblaient vraiment mal à l'aise...Et a en croire le nombre de barrières magiques que les pratiquants de la magie venaient de lever au cours des dernières minutes la tension chez les demi-portions ne faisait que croitre.

Aliana attendait, la main sur la garde de son épée...les paroles et les palabres n'étaient pas pour elle. Tout le monde allait camper sur ses positions sans comprendre qu'une loi est une loi et que tous se trouvaient en territoire Matriarcale. Consciente malgré tout que deux Lames et une Némésis c'était peu en cas de bataille ouverte, elle n'en était pas moins prête à ce que la situation dégénère. Ne manquait plus pour elle que l'arrivée de Dwen et des autres Lames.

Voyant que la discussion allait toujours bon train, elle s'autorisa quelques pas à l'écart, gardant toujours à l'oeil les voyageurs. Postée sur la butte au pied de la station, la route de Kryg se déroulant sous ses pieds. Un sourire étira les lèvres de la Semeuse de Mort...


-Aliana, Semeuse de mort de Kryg,Fer-Née-
"Danser, c'est comme parler en silence. C'est dire plein de choses... sans dire un mot!"


 
Thosen Noril

Le Vayang 23 Otalir 1509 à 23h13

 
Thosen se dirigeait vers la station nemen avec un sentiment de frustration oppressant.
Tout ceci lui semblait d'une absurdité sans nom, une gamine file un coup de pied à un vieillard aussi haut qu'elle qui la poursuit en retour en hurlant, en agitant sa canne, et qui lui lance le sortilège de vent de changement, c'est à dire, lui met un souffle d'air dans le visage.
L'acte de Grim était condamnable bien sur, poursuivre une môme avec un bâton ce n'était pas vraiment acceptable, encore qu'il savait que le vieillard pensait avoir à faire avec une petite tydale et non une mioche, pas plus d'ailleurs qu'invectiver vulgairement en tchaë la faction de la fillette.

Mais ce qui pouvait être une scène banale dans une ville de la Fraternité avec ses chenapans bien trop inoccupés aux goûts des passants, prenait ici, dans les terres situées entre Kryg et Utrynia, un tour irréel.

Voilà que son frère était condamné à mort pour son acte. Sa compréhension lente de tout cela l'avait en plus fait faire une erreur qui avait rompu le pitoyable dialogue qu'il avait avec les rigides, bornées, étroites, obtus représentantes de la justice matriarcale, qui n'avaient d'ailleurs eu rien de mieux à faire durant leurs conversations que de traduire ses maladroites paroles en tout et n'importe quoi. Surtout un n'importe quoi qui concourrait bien sur au mal-être du diplomate.

L'enchainement de tout cela faisait donc qu'un affrontement à mort risquait de se dérouler entre les membres des deux factions pour un coup de pied, des coups de bâtons dans l'air et des injures, ce qui, honnêtement, était particulièrement con.

Mais de ce qu'il comprenait, les matriarches avaient envie de sang, soif de vengeance, et courraient au suicide avec un enthousiasme aussi effarant que tout le reste de l'histoire.
Elles luttaient contre le déclin en s'attaquant à d'autres poussiéreux parce que l'un d'entre eux avait manqué de mettre une taloche avec sa force de vieux tchaë à une gamine dissipée. Elles étaient sacrément à cran, pire que la Fraternité et pourtant ils rigolaient pas tout les jours.

Il allait s'éveiller, c'est ça, se réveiller.

Et comme dans le lot de l'existence, il fallait que le pire s'aggrave, Grim lui avait dit que la maire Miraë étaient de ceux qui les entouraient. Thosen n'ayant nulle envie qu'il arrive quoi que ce soit à cet hôte honorable se sentait encore plus mal.

Vérifiant son arme à titre de précaution, il la rangea dans son sac à dos, et passa un lourd et épais manteau par dessus son armure.

Il connaissait un peu les mages tchaës présents à la station et il fallait à tout prix convaincre les tydales de ne pas attaquer. Les convaincre que c'était se précipiter la tronche la première dans un tas d'emmerdes pas nommables, et pour commencer qu'elles risquaient de se faire massacrer sur leurs propre zone d'influence, ce qui n'était pas bon pour leurs nerfs déjà à vifs. Ou qu'au contraire, en tuant frère Grim, elles risquaient de mettre en rogne d'autres symbiosés tchaës et que tout cela n'aurait pas de fin heureuse.

Enfin, c'était bien plus probable qu'elles se fassent massacrer, mais quelque soit l'issue d'un affrontement, il n'y aurait que des perdants excepté l'arch-ennemie. Non, non, non, il fallait que tout se passe bien, que le reste de l'expédition arrive et que tout le monde aille vite dans la grotte sans se retourner et espérons, sans être suivi. Faire un petit signe de la main amical ou repentant et déguerpir en vitesse.

En marchant dans la montagne, Thosen ne pouvait s'empêcher de penser que le calme précède toujours la tempête et que son long mois de tranquillité à Kryg se terminait en vérifiant l'adage de façon presque scandaleuse.


 
Aliana

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 05h03

 
Quelques minutes plus tard, elle revint, ajustant son armure, sans précipitation.

Derrière la monture du mâle tydale, se cachait l'enfant à qui Arkana voulait mettre un petit coup sur la tête. Les grands gestes et les discussions s'échangeaient entre ceux qui pouvaient discuter.

Elle, tueuse silencieuse, déambula entre les participants pour venir se placer à proximité d'un Tchaë armé d'un arc. Elle savait ce que pouvait faire comme dégats ce genre d'armes, elle avait au moins appris ca à Korsyne. Se tenant prête, elle était a bonne distance de chacun des protagonistes qu'elle jugeait dangereux pour la situation...

L'attitude souriante d'Arkana la mettait mal à l'aise. Une goutte de sueur roula entre ses omoplates.
Il était encore trop tôt pour les effusions de sang mais elle était presque certaines que le temps ne tarderait pas à changer. Doucement mais surement l'électricité montait dans l'air. Il ne restait plus qu'a attendre le coup de tonnerre.


-Aliana, Semeuse de mort de Kryg,Fer-Née-
"Danser, c'est comme parler en silence. C'est dire plein de choses... sans dire un mot!"


 
Eldiran

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 10h39

 
Eldiran s'était remis à cheval à l'arrivé du groupe de guerrières. La situation était tendue. Déjà que l'attitude des membres du matriarcat le révulsait en temps normal, le fait de se mettre à menacer tout le monde pour les actions d'un vieillard sénile avait tendance à renforcer son opinion à l'égard des demoiselles. Sous lui, Tempête commençait à s'inquiéter. La tension palpable qui s'était abattue ne rassurait pas l'animal. Eldiran la calma un peu du plat de la main, mais il ne savait pas combien de temps sa monture supporterait la situation.

Heyjoe dit :
Ouai, on va s'en tailler en bonne tranche!!!

C'est pas le moment...
Heyjoe dit :
T'as les pétoche, c'est tout!!!

La ferme ou je te paralyse.
Heyjoe dit :
Pfff...


Eldiran devait rester prêt de Baër'lupis pour traduire ses paroles, mais en même temps il en profita pour se placer entre la matriarcal complètement folle et la jeune Tchaë Anédia. Si il y avait une chose qu'on ne faisait pas en Equilibrium s'était menacer un enfant. Toucher à un enfant aurait eu, comme ici des répercussions difficiles, mais on aurait pas menacé de mort les coupables. En tout cas, on aurait pas menacé de mort des étrangers.

Eldiran lança à la matriarcal:

Vous ne toucherez pas à l'enfant. Après tout, quel mérite obtiendrait par là une guerrière du Matriarcat? Il me semblait que vos guerrières avaient le sens de l'honneur. C'est en tout cas, ce que semblait dire Kielna Kaliss lors de la réunion qui a eu lieu à Arameth.

Eldiran sortit sa baguette magique et la pointa vers le sol pour montrer qu'il n'était pas agressif, pas pour l'instant.
Il me semblait que vous étiez venu pour reprocher au vieux sénile une conduite déplacée, pas pour vous abaisser à faire comme lui. Où est passé votre honneur, guerrière?


 
Arkana Voroshk

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 11h20

 
Les yeux effilés se reportèrent sur Eldiran. Toujours aussi aimable -ce qui était proprement louche venant d'une Voroshk-, la Némésis émit son avis :

Nous n'avons aucun désir de blesser une enfant. J'illustrais simplement la bassesse de l'acte de votre... ami. Vous ne pouvez nous reprocher notre colère : elle serait la vôtre si l'une de nous avait blessé votre petite protégée. Sur votre territoire. En qualifiant ensuite votre justice et vos pairs de tous les noms.
Et en ayant visiblement autant de regrets après coup qu'un gambol mal dégrossi.

Mais peu importe : ce mal est fait. Si vous n'êtes pas assez conscients pour le reconnaître et le déplorer, que puis-je y faire ? Si vous ne voyez pas que nous ne cherchons qu'un repentir, nous nous verrons contraintes de vous imposer cette réalité.


Ce qu'Arkana ne disait pas, bien entendu, était que si la situation dégénérait, elle et ses Soeurs élimineraient probablement tous ceux qui se mettraient sur leur route. Et que si toute la délégation prenait physiquement la défense de Grim, l'enfant serait exécutée avec ses compères. Arkana et les autres n'en avaient aucun désir : c'était vrai. Mais c'était potentiellement leur absolu Devoir. Car si les tchaës montraient qu'ils étaient des ennemis du Matriarcat, il n'était pas question d'en laisser un seul en vie, aussi jeune et démuni de défense soit-il. Les Filles du Déclin pouvaient voir en Anélia une bouture dangereuse : espéraient-ils vraiment que les féroces guerrières ménageraient une potentielle future ennemie ? Le reste n'était que stratégique : si la mort d'Anédia était nécessaire pour impacter psychologiquement la délégation et leurs Nations respectives, la Voroshk n'hésiterait pas à la donner en priorité.

Pour l'heure, la délégation ne montrait aucun signe de discernement entre Grim et eux : juste du soutien. Ainsi, ils n'invitaient pas vraiment les combattantes à faire la part des choses entre eux et ce que les Tydales considéraient comme le "coupable".

La Voroshk haussa un sourcil et se tût. Elle avait assez tendu de perches et ne s'abaisserait plus à ouvrir d'autres portes. Si Grim et les autres préféraient tergiverser ou chercher des contradictions stériles -la Némésis n'avait jamais parlé à Grim, c'était donc que les paroles du vieillard lui avaient été rapportés par une de ses Soeurs polyglotte, non actuellement sur les lieux ; la symbiose permettant de petits miracles- c'était leur droit le plus entier. Leur choix.

Comme d'habitude, la Voroshk déplorait la bêtise des étrangers qui ne pouvaient s'empêcher de mettre les pieds dans le plat à chaque parole, des mâles trop campés sur leurs attributs et leur confiance pour s'abstenir d'accorder au Matriarcat le respect dû. Ils n'avaient pas grandi dans le Déclin, ils ne voyaient pas qu'une atteinte à la santé, aussi infime soit-elle, d'une Vierge du Matriarcat était le pire des crimes possibles. En effet, une Vierge représentait une génération entière : une Tydale ne pouvant enfanter qu'un enfant qu'une fois, faire couler le sang d'une Anja c'était donner un coup à toute une génération, à toute une lignée unique et précieuse... Qui risquait de disparaître à chaque instant...

Chaque jour, des Matriarcales mourraient pour préserver la santé de leurs précieuses Vierges, des femmes sans peur allaient au massacre quotidiennement pour assurer une protection à celles qui possédaient encore la clé de la Descendance, aux détentrices du Futur... A travers l'agression d'une future mère -aussi infime soit-elle, plus symbolique que réelle- Grim avait surtout magnifiquement craché sur tous les efforts du Matriarcat, toutes ses politiques et ses sacrifices. Il avait montré son irrespect de la malédiction qui poussait la race tydale à s'éteindre, prouvé son indifférence vis-à-vis d'une disparition programmée. Arkana aurait bien mis une claque ou deux à Eldiran pour lui faire entendre cette réalité -sans le Matriarcat et sa politique, la race Tydale serait éteinte depuis longtemps- mais n'en fit rien. Elle avait l'habitude des étrangers -surtout des mâles- qui contribuaient directement ou indirectement, bien naïvement, à l'extinction de leur propre race.

A l'holocauste programmé par la pire Abomination de l'ïle.

Une quatrième Lame venait de rejoindre la zone de tension. Arkana fit tourner son bâton d'afflux entre ses fins doigts, semblant se désengager de la discussion actuelle et attendre que quelqu'un d'autre prenne une décision.





 
Eldiran

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 12h36

 
Eldiran rit. Grim, un ami? Cet être aigri possédait les mêmes facultés que les matriarcales pour la politesse et la diplomatie.

Vous croyez vraiment, que cet espèce de fou m'a accueillit les bras ouverts? J'ai été aussi insulté que les vôtres. Mais pour ma part, je ne l'ai pas menacé de mort. Vous pensez vraiment que ce vieil idiot soit capable de la moindre tolérance? Non, bien sur que non. A votre avis, pourquoi est ce que les siens le défende? Si ils ne le faisaient pas, il se serait déjà lui même empalé sur une de vos lames. Grim est incapable de comprendre que les façons de faire chez lui ne s'étendent pas à toute l'île. Nous savons, vous comme moi, que si nous avions eu le même geste sur un enfant à l'intérieur d'une de nos villes, nous aurions été exécutés immédiatement, mais ça il ne peut pas le comprendre. Son esprit étriqué ne lui permet pas d'appréhender l'offense qu'il vient de faire. Car si il le pouvait, il n'aurait pas frappé un enfant.


Eldiran jeta un coup d'œil à Anédia, puis se retourna vers la tydale.

Mais n'êtes vous pas les plus à même de comprendre que l'on ne doit pas s'en prendre à un enfant? Vous savez au niveau de qui on se place quand on s'attaque à un enfant. N'est ce pas ainsi que se bat notre ennemi? Cela ne doit pas être nos méthodes. Et si un fou s'y croit permis, cela ne doit pas vous conduire sur les voies du P'khenS'sarkh. Une des vôtres, Kaliss, nous a affirmée que vous étiez les plus ferventes combattantes de l'immonde. Pourquoi ne lui montrez vous pas, à ce vieil idiot, que vous êtes en tout point l'opposer de notre ennemi et que vous êtes plus dignes qu'un tchaë sénile.


 
Arkana Voroshk

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 12h49

 
Arkana leva les paumes vers le ciel en signe de paix, à l'intention du mâle Tydale qui avait attiré son attention par ses explications.

Vous n'avez rien à craindre de nous tant que nous n'aurons rien à craindre de vous. C'est vers Grim que notre colère se tourne. Je vous invite à quitter les lieux avec la fillette, à vous éloigner de ce vieillard concupiscent qui vous met tous en danger, qui cherche depuis trop longtemps à nous pousser au massacre.
A vous massacrer.

Mais nous ne sommes pas dupe de son jeu idiot. De son envie manifeste de vous voir mourir à ses côtés, pour lui. Nous n'avons aucun désir d'atteindre à votre vie, étrangers : je le répète encore une fois. Mais notre Devoir nous l'imposera si vous vous opposez à nous, de quelques façons que ce soit.


Elle baissa la voix et fixa Eldiran, alors que le traducteur continuait son laborieux office :

Je peux vous obtenir une dérogation pour nos villes. De quoi vous loger et vous nourrir. Pour tous sauf Grim, qui doit rester ici.
Je ne sais pas où votre expédition vous mène, mais il est probable que le Matriarcat peut vous aider. Nous avons nous-même réalisé de nombreuses études.


La Voroshk se tût et reprit, presque désolée :

Grim représente un danger pour le Matriarcat : c'est indéniable. Regardez-le comme il trépigne de tuer. De me tuer. De tuer mes Soeurs. Comme il se satisfait d'avoir atteint à la vie d'une de nos Précieuses.
Comme il suinte le désire de détruire et de vous entraîner dans sa confrontation, de vous englober dans ses propres péchés.

Nous ne pouvons tolérer cette attitude, nous ne pouvons ignorer qu'il peut être amené, demain ou dans un mois, à réitérer son geste stupide, à blesser ou tuer l'une des nôtres. Quelle différence avec un rejeton ? Grim se montre pour l'heure aussi nuisible sur l'Île pour notre Faction que n'importe quelle aberration.

Quittez les lieux, Eldiran. Emmenez Anédia. Vous avez ma parole que vous serez protégés.


Arkana semblait sincère. Suivant son raisonnement, elle n'avait rien à gagner à tuer un enfant et le mâle s'ils ne se montraient pas solidaires de Sire Yendrix.

Les yeux de la Némésis parcoururent l'assemblée, se posant sur les protagonistes un à un -Grim exclus. L'assurance qu'aucune Matriarcale ne les attaquerait tant qu'ils ne se montreraient pas belliqueux valait manifestement pour tous sauf le vieux tchaë. L'invitation à se désolidariser du fautif et à ne pas rester dans le coin était on ne peut plus claire.




 
Miraë

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 16h42

 
La Faucheuse écoutait la Némésis. Etrange,celle-ci proposait à la fillette de la loger dans l'un de nos cités, c'était honorable mais Miraë ne comprenait pas où Arkana voulait en venir. L'attitude des Tchaë en disait long sur leur présomptions, ils étaient orgueilleux et se pensaient nettement supérieur aux matriarcales grâce à leurs magies. ne comprenaient ils pas qu'ils avaient en face des assassins? que se soit par la magie ou par le fer, les filles du déclin était des spécialistes de l'exécution. En un seul ordre, l'un d'eux tomberait immédiatement, abattue par toutes les exécutrices présente. Un à un ils tomberaient, l'ordre était déjà prévu.

Ce qui surpris le plus Miraë fut les gestes et l'expression corporelle de Grim, le Tchae était tout fière et n'attendait qu'une chose, d'en découdre, surement nostalgique de ses précédentes folies. Pourquoi Thosen Noril cautionnait une telle personne dans leur rang..

Un brin nostalgique, Miraë repensa aux tentatives d'alliance avec la Fraternité, se serait probablement impossible désormais. Ils ne pouvaient comprendre à quel point la discipline était importante au Matriarcat, grim avait défié et insulté la Faucheuse et ne comprenait pas que la perte d'une Anja était très lourde, aussi bête fut l'Anja en question.

Une Lame arrivait, d'autres étaient sur la route. Peut être allaient elles toutes mourir ici, quel honneur se serait pour elles de tomber ensemble au même moment pour le Matriarcat.



 
Dardalion

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 21h08

 
La dernière intervention d'Arkana l'avait rassuré : dans leurs excès, les filles du déclin ne se trompaient pas de cible.

C'était Grim qui avait "agressé" l'Anja, lui aussi qui les avait insultées (pourquoi le vieux ne s'était-il pas limité au tchaë ancien ? Personne n'aurait jamais compris qu'il s'agissait d'insulte).

En parlant de Tchaë ancien, voila que l'Acolyte Rebelle commençait à divaguer dans la langue des ancêtres. Était-il vraiment en train de parler de prendre une bière à la guitourne ? un saucisson ? et qui était ce Tydale à l'air fripon ?
Soit Dardalion se trompait dans sa traduction hasardeuse, soit Grim avait perdu la raison.

Lyriel dit :
Je te rassure, il a perdu la raison depuis bien plus longtemps . . .

Et c'était pour "ça" qu'il risquait de perdre la vie ?
Hors de question. Sa vie passait bien avant celle du vieux.

A présent, Dardalion ne voyait aucun moyen de désamorcer la situation tout en sauvant Grim.
Sans lui, et avec la disparition de Raganot, la traduction du bréviaire prendrait plus de temps, mais il s'en accommoderait.

En revanche, si les matriarcales ne s'attaquaient qu'à Grim et promettaient de laisser les autres en paix s'ils ne se montraient pas menaçant, alors tout pouvait s'arranger.
Après tout le vieux l'avait cherché (au même titre que les désagréments avec la justice qui l'avaient empêché de se rendre au symposium). La réaction des matriarcales, quoi qu'un peu excessive, était en partie justifiée ou du moins compréhensible.
Après tout, Grim n'avait-il pas été le premier à balancer une boule de feu sur un étranger (qui s'était fait porté prisonnier après avoir agressé un Tchaë au cœur d'Oriandre) ? Dardalion lui même n'avait-il pas envisagé d'exécuter un minable voleur à la tire qui se refusait à comprendre quand on lui demandait d'arrêter ?
Certes dans les deux cas personne n'avait été tué (le voleur était-il sortie des geôles du palais ?), mais l'intention y était.

Non, l'ancien commandant du corps de la magie funeste méritait son sort . . . ou, du moins, il ne méritait pas que d'autres meurent pour lui (et plus particulièrement, que Dardalion meurt pour lui).


 
Eldiran

Le Sukra 24 Otalir 1509 à 23h38

 
Eldiran hocha la tête. Il savait que l'offre de la matriarcal n'était pas que des mots. Sa parole avait plus de sens que celle de Grim. Mais il savait aussi que l'offre lui en coûtait. C'est ce qui en faisait un geste des plus généreux. Si jamais ils acceptaient ce qu'on leur donnait, ils auraient tous la vie sauves. Enfin, presque tous.

Je vous remercie noble guerrière. Je vais en parler à kielna Baër'lupis. Je suis certains qu'elle comprendra l'infinie bonté dont vous faites preuve.

Eldiran se tourna vers Baër'lupis:
(en Tchaë)La guerrière nous propose un sauf conduit. Et notamment de pouvoir loger dans une de leur ville. Évidement tous ceux qui suivront laisseront votre ami derrière eux. Mais il mérite son sort. Il n'y a pas qu'au matriarcat qu'il aurait eu des ennuis pour un tel geste. Dans Atoshal, je ne sais même pas si il aurait vu la flèche s'abattre.

En tout cas, tout ceux qui accepteront leur offre verront leur vie sauvée. La parole d'une guerrière fera force de loi pour eux. Nous serons en sécurité, sous leur protection. Je vais accepter leur offre. Et Anédia devrait venir avec moi. Dans Kryg, personne ne nous fera de mal. Surtout à elle, une enfant. Dites aux vôtres de choisir. Il y a deux solutions. Soit ils vont vers Kryg sous la protection des guerrières, soit ils essayent de défendre votre ami. Mais, je serais eux, j'éviterais de perdre la tête.

D'autant que l'on pourra préparer notre expédition d'autant mieux, au chaud dans une de leur taverne. Et avoir quelques unes de leurs combattantes à nos côtés seraient un atout.



 
Larkan

Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 00h31

 
*** Larkan suivait les échanges sans rien dire, le grand Eldiran avait pris les devants pour mener les pourparlers. Lorsque la grande proposa son marché, et fixa un à un les membres de cette expédition, le petit Larkan soutient son regard un instant afin d'y voir s'il n'y avait pas une filouterie dans ces propos. Cependant ils n'étaient pas venus ici pour chercher querelle avec qui que soit, mais bien pour chercher des réponses ... importantes pour tous.

Le Tchaë attendait que Baër'lupis se prononce sur la suite à donner à cette aventure ... de toute manière personne ne l'aurait écouté s'il avait quelque chose à dire. Seule sa magie pouvait faire qu'on puisse le remarquer. ***





 
Aliana

Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 01h29

 
Dans l'ensemble, elle était d'accord avec la Voroshk. D'un affrontement direct résulterait des morts et des pleurs.
Pour les deux camps.
Le vieux fou était fautif...Il devait être puni.

Dans sa main, la lourde épée bâtarde qu'elle faisait tourner à une main vibra faiblement, comme une lamentation de tristesse qu'elle était la seule à entendre...D'un geste presque tendre, elle lissa la lame de sa main gauche puis continua ses mouvements d'impatience.

Une pensée polyglotte, traduite par une voix qu'elle n'avait pas entendu depuis longtemps, traversa son esprit.
A quelques pas d'elle, Aliana regarda l'archer. Ses yeux gris foncés recelaient plus de sagesse qu'elle n'escomptait.
Puis elle tenta de comprendre ce que les autres voyageurs pensaient. Etait-ce le discours de la Némésis ou l'arrivée de plusieurs autres membres de la soldatesque Matriarcale mais maintenant qu'ils avaient compris que les Exécutrices n'était là que pour le vieux Tchaë leur attitude lui laissait à penser que tout ceci n'allait peut-être pas finir en bain de sang.

Certes, il allait sans doute couler, elle doutait que Grim se laisse emmener sans résistance, mais les innocents auraient la vie sauve si tout le monde commençait à s'entendre.


-Aliana, Semeuse de mort de Kryg,Fer-Née-
"Danser, c'est comme parler en silence. C'est dire plein de choses... sans dire un mot!"


 
Thosen Noril

Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 02h41

 
Thosen était arrivé sur place et finalement la situation était toujours aussi tragiquement tendue.

La Voroshk, qui semblait un être avide de violence comme il n'y en avait pas deux dans tout Syfaria, compensait sa nature belliqueuse profonde par la ruse des créatures dignes de pitié. Elle mentait comme un arracheur de dent et pourtant parlait au nom de ses soeurs.

Après tout, la fillette d'après Grim n'en était pas forcément une et Lo'thi comme Anandra avaient été plutôt vague à ce sujet, le vieillard quant à lui avait été attaqué en premier et n'avait pas blessé en retour la gamine.
Mais il avait effectivement poursuivi avec un bâton un être plus grand que lui en hurlant et en l'injuriant.
Et maintenant elle se proposait avec une joie maligne de séparer les protagonistes,et de châtier Grim par la mort.

Pourquoi les matriarches semblaient suivre celle qui lui semblait la plus folle d'entre elles ?
Ne se rendaient-elles pas compte que pareille tentative de meurtre les ravalaient au rang de bêtes...


De bêtes...
Oui.
C'est bien cela qu'il avait eu en face et ce qu'il avait autrefois pensé des femmes du Matriarcat.
Des animaux cruels.
Avoir versé le sang auprès de Kaliss, avoir profité de l'accueil de Dwen avait éclipsé cette réalité mais celle-ci revenait sournoisement à présent.
Tout jeune symbiosé, à sa première sortie hors de la sécurité de sa cité près de trois ans auparavant, désarmé il avait gouté à la mort de la main de l'une d'entre elles en embuscade sur la route de Farnya. Pour quelle raison ? Le goût du sang lui semblait encore aujourd'hui la seule justification plausible. Elle n'avait pas dis un mot, ne s'était pas présentée, elle l'avait juste attaqué.

Ici, sous prétexte d'une agression commencée par l'une d'entre elle qui n'avait pas fait de blessés ni de coupures, sous prétexte d'injures faites sous le coup de l'émotion en tchaë, tout cela dans un lieu où la loi du Matriarcat ne s'appliquait pas, elles voulaient voir de nouveau le sang couler.

Où est l'honneur en ce moment ? Dans celui des assassins et des êtres avides de vengeance ou dans ceux qui veulent voir la justice triompher et protéger, sans plus de provocations, auparavant leurs frère d'un lynchage ?
Où est la menace et la honte ? Grim ? Parce qu'il avait lancé l'incommodant sortilège de vent de changement sur un être plus grand, plus lourd, plus solide que lui et l'agressant sans raison ? Ou dans celles qui proposaient de les tuer tous, une enfant inclue, si l'on les empêchait de mener à bien leurs projet d'homicide.
Grim était impatient de les tuer disait la némésis, impatient de les attaquer, vraiment ? Et pourtant qui étaient là, en ce lieu auparavant désert pour assassiner ?

Les paroles d'Arkana, ses sentiments et la colère qu'elle dégageait étaient vides de sens. Toute cette affaire l'était aussi, et une vérité s'imprima durement dans l'esprit de Thosen.
L'archi-maudit avait, malgré lui, sauvé les races tchaë et nelda en brisant celle des tydales.
Le Matriarcat n'hésiterait pas à tuer tout les gens présents ici, non pour satisfaire un désir de justice mais bien de vengeance, et la nuance faisait tout. Elles étaient impitoyables et cruelles, et Thosen réalisait que la vie des autres autant que la leurs ne représentait rien, la justice et l'équité ne s'appliquaient qu'à leur valeur sans jamais envisager celles des peuples différents. Avec leurs natalité originel, Oriandre ou Farnya auraient brulé pour une situation similaire sans que cela ne soit questionné. L'image de son peuple, ses frères et soeurs de tout âges égorgés pour satisfaire la vengeance quelconque d'un Matriarcat tout puissant envahit son esprit et le fit trembler un instant.

Il y avait de l'espoir, Dame Kaliss semblait capable parfois de comprendre les points de vues d'autres factions, et elle était mestre d'Utrynia, le Mestre des Arts Meakith s'était révélé être quelqu'un de charmant et un hôte parfait, Dame Nuruhuinë avait été, les fois où il avait engagé la discussion, une interlocutrice agréable et intéressante, la jeune Orphèle lui avait laissé une impression de douceur et d'innocence à des lieux de tout ceci, mais ce qu'il voyait des visages haineux en ce moment effaçait cette image pour ces pensées si sombres.

Non, vraiment, pourquoi engager un combat sanglant, pourquoi endommager irrémédiablement les relations bilatérales pour une altercation entre un vieillard un peu sénile, probablement ivre et une fille qu'on lui avait révélé folle ? Où S'sarkh était l'honneur dans cette situation aberrante ?
Où était même la lutte contre le déclin ? Lorsque l'expédition de la soeur Lupis partait pour étudier les mystères de Syfaria, tenter de faire avancer la cause de tout les poussiéreux sur ce monde hostile, les guerrières du Matriarcat s'amassaient pour égorger un vieillard censé être plus dangereux qu'une abomination.

Où était la lutte contre le déclin si l'Anja était symbiosée, qu'elle parcourait déjà les routes, soumise à tous les dangers, et que Grim avait nettoyé l'endroit où elle se trouvait (ce qui lui avait valu d'ailleurs ce coup de pied) la protégeant ainsi d'éventuelles blessures causées par les abominations.
Où était la lutte contre le déclin lorsque toutes les guerrières du Matriarcat cessaient de combattre les créatures du P'khens'Ssarkh pour s'occuper d'un seul tchaë qui n'avait blessé personne ?
Où était la lutte contre le déclin dans tout ceci, dans la défiance, la haine et la violence que promettaient les relations entre le Matriarcat et la Fraternité dans les années à suivre ?

Mais Eldiran avait choisi de s'incliner, et Thosen le comprenait, Grim n'était pas son frère et il l'avait lui-même prié de prendre soin de leurs petite-soeur, le tydale choisissait une voie qui lui permettrait de le faire.
Et tout cela importait peu : Il n'était pas là pour engager le combat, tant pis, c'était regrettable puisqu'il savait qu'en prenant de court les matriarches ils pourraient éliminer un peu du risque rapidement par quelques sortilèges d'érosion sur leurs armes, tandis qu'à attendre qu'elles attaquent, avec l'initiative elles pourraient se complaire dans la violence.
Thosen avait informé le Général Krondor de tout ceci et il n'entendait pas verser le premier sang, il serait toujours temps de prendre ensuite des mesures quelque soit l'issue de la rencontre.

S'asseyant dans l'herbe à coté de Grim, surveillant du coin de l'oeil Arkana camouflée, aucune arme en évidence, Thosen attendait la réponse de Baër Lupis et espérait en ce qui s'apparentait peut être à un miracle.


 
Anédia

Le Dhiwara 25 Otalir 1509 à 06h45

 
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