Les Mémoires de Syfaria
La région d'Utrynia

Rendez-vous aux portes d'Utrynia...

... à défaut de pouvoir entrer dans la cité
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Sujet lancé par Nemès
Le 28-10-1509 à 18h37
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Posté par Nemès,
Le 21-11-1509 à 00h49
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Nemès

Le Merakih 28 Otalir 1509 à 18h37

 
***
Utrynia...

Voilà presque un an que Nemès n'avait posé les yeux sur la cité commerçante des Filles du Déclin.

C'était SA ville. Ou du moins ça l'était du temps où elle en dirigeait la défense... Aujourd'hui elle ne pouvait même plus en franchir les portes sous peine d'être abattue à vue.
Une contrainte lourde à porter pour une patriote comme la Danseuse, mais le jeu en valait la chandelle si elle parvenait à ses fins.

Après "l'incident" à la guitoune nemen au sud de Kryg, Nemès avait profité de son détour par le Matriarcat pour rendre visite à Shyama.
Elle avait du monde rencontré à Ulmendya à lui présenter...
Tout d'abord "Ïlyen", "le Roseau" en nemen. Il s'agissait d'une rapière à la garde sobre, composé d'un treillis de faisceaux métalliques sombres qui englobaient la poignée de la base de la lame au pommeau pour protéger la main de la bretteuse, et d'une lame à double tranchant d'une incroyable finesse qui possédait une souplesse étonnante. L'épée était dénuée de toute gravure ou enluminure, et sa seule originalité était sa lame, faite de différents aciers pas totalement homogénéisés, qui dessinaient d'étranges volutes visibles pour qui regardait l'arme de près.
Puis venait "Klëanë", "la Vive", une armure du cuir d'évitement taillée sur mesure, très cintrée, et dont la surface comportait des milliers d'aspérités minuscules qui diffractaient la lumières chacune d'une manière différente et troublait la vue de quiconque la fixait du regard.

Nemès, qui avait installé un petit campement non loin d'Utrynia, accouru à la rencontre de Shyama dès que celle-ci pointa le nez en dehors de la cité, et les deux tydales s'enlacèrent d'une fraternelle embrassade.
***


- Hajar mon doux Nuage d'acier...
Comment vas tu?

J'ai deux nouvelles compagnes à te présenter...


***
La guerrière désigna du regard son armure, et la rapière au fourreau contre sa cuisse. Shyama pourrait tout de suite lui dire si elle avait fait de bonnes acquisition ou pas...
***




 
Shyama

Le Merakih 28 Otalir 1509 à 20h48

 
*** Shyama courait presque en sortant d'Utrynia. La pensée qui lui était parvenue, lui faisant part dune merveilleuse surprise, l'avait mise en transe.
Sa robe noire et ses cheveux flottaient derrière elle, en tentant tant bien que mal de suivre les mouvements toujours désordonnés de leur propriétaire.
Enfin, elle se serra contre la haute danseuse, à défaut de pouvoir la serrer dans ses bras. ***

Hajar, Neige Brûlante ! La Sombre va beaucoup mieux, à voir sa Neige....

*** A l'annonce de l'arrivé de deux étrangères aux côtés de l'ex-Faucheuse, elle leur lança un regard méfiant. La méritaient-elles, au moins ?
Elle entreprit une inspection critique de l'armure, tournant autour de Nemès. ***

Quelles sont-elles ?
*** Elle dû se résoudre à admettre que l'artisanat étranger n'était pas de si mauvaise facture, et surtout, à sa grande surprise, pas aussi inélégant qu'elle le croyait. Cela ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait pu voir jusqu'alors, ce qui l'intriguait beaucoup. Sauf peut-être, dans leur délicatesse, à ce qu'elle avait pu voir au Puit des Souvenirs....

Elle décida de poursuivre son examen et caressa la garde délicate de la rapière, puis leva le regard vers sa propriétaire, en quête de la permission de la prendre en main.
La folie de Shyama était grande, certes, mais pas au point de chercher à toucher au bien le plus précieux d'une danseuse sans son autorisation.
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Nemès

Le Merakih 28 Otalir 1509 à 21h07

 
***
L'inconvénient de ne plus avoir son armure magmatique, c'était que Nemès se sentait nue comme un ver.
L'avantage, c'était qu'elle pouvait serrer les quelques êtres qui lui étaient chers dans ses bras sans avoir à enlever son lourd attirail sous peine de leur laisser de terribles brûlures...
***


- Tu m'as manqué...
Sans l'ombre apaisante du Nuage, la Neige à tendance à perdre ses repères...
Voici Klëanë... La Vive en nemen.
dit Nemès en passant sa main sur le cuir aux étranges propriétés optiques, essayant tant bien que mal de masquer une trace de brûlure laissée par une kroniade un peu trop aventureuse.

- Et le Roseau, Ïlyen.

*** Détournant l'attention du cuir maltraité la Danseuse décrocha le fourreau d'Ïlyen et tendit l'arme à Shyama. ***


- Je t'en prie, dit-elle en invitant l'artisane à s'en saisir, si tu ne l'aimes pas je lui trouverai une autre maîtresse!
Il n'a pas encore goûté le sang... Je voulais te l'amener pur pour connaître ton ressenti.




 
Matroshka Voroshk

Le Merakih 28 Otalir 1509 à 22h28

 
Terrifiante et envoutante, la sorcière avançait vers la sortie de la ville. Le vent faisait voler les pans de sa chymériade, faisant danser les flammes illusoires de son enchantement, transformant la tydale en torche vivante. Tout le monde connaissait désormais sa déchéance, son aversion pour la hiérarchie et aussi sa puissance lors du dernier combat contre l'imposant géant verdâtre qui avait causé de nombreuses morts chez les gardes. Le visage fermé, les yeux inquisiteurs, la Voroshk affichait la couleur, celle du sang, pour toutes celles qui oseraient lui parler de travers ou simplement aborder un sujet délicat.

Elle remontait au nord, vers la guitoune nemen, peut-être pour aller à Kryg. Peut-être pour aller ailleurs. Qui pouvait savoir ce qu'une telle folle pouvait imaginer dans un esprit aussi assoiffé de sang et de vengeance. Pour que la Mère des Cieux décide de s'en séparer, c'est qu'elle était certainement dangereuse et plus proche des sang-cesse que des fileuses de vie. La population s'écartait à son passage, pour celles qui avaient encore un doute sur sa puissance, sa démonstration face au Tar'knal était suffisante pour faire passer le message.

Sortant de la ville, le pas lourd comme celui d'un Khalitzburg, elle vit au loin deux silhouettes qu'elle connaissait bien. Chacune dans son domaine une folle bien cinglée. Son visage changea radicalement, retrouvant son air enfantin et quelque peu benêt. Elle commença à courir, gesticulant des bras


Eh hoooo...

**Boom**

La sorcière se vianda en beauté à quelques mètres des deux tydales en train de discuter chiffons. L'odieuse taupinière, piège infâme, savante et diabolique vicelardise orchestrée par le S'sarkh lui-même, accomplit avec brio son funeste oeuvre, faisant choir la sorcière inattentive à ces vicissitudes terrestres.

Bref, elle s'était croûtée méchamment et devait faire preuve de courage pour pas pleurer comme une gamine parce qu'elle avait un gros bobo.

Aïeuuuuh !

Elle se releva tant bien que mal, puis prit longuement son temps pour étudier le terrain la séparant de ses deux consœurs. Rien de suspect, elle se lança à nouveau vers Nemès et lui sauta dessus avec la grâce et la candeur d'un gambol complètement torché. Sauf que Nemès, probablement habituée à ce genre d'impacts, ne broncha pas d'un poil tandis que Matroshka avait l'impression d'avoir sauté sur un mur et faillit rebondir. Au lieu de ça, elle s'écrasa mollement et tomba sur le sol.

Hajar, hajar. Alors, le tchaë, ça se découpe bien ?


 
Nemès

Le Merakih 28 Otalir 1509 à 22h51

 
***
"Toujours aussi agitée celle-là..."
Telle fut la première pensée de Nemès en regardant avec un sourire bon-enfant la torche vivante trébucher lamentablement.

Et voilà! Trop de temps passé dans les bibliothèques! Après on ne sait plus marcher dans la nature sans s'emmêler les pieds...
Bon d'accord : pour pouvoir lancer des boules de feu grosses comme des maisons il fallait en passer de temps dans les bibliothèques. Ca va, elle avait une excuse...

Nulle crainte n'avait assailli Nemès en voyant débarquer la Némésis. Elle avaient suffisament échangé de pensées pour bien se connaître à présent, et la Danseuse sympathisait totalement avec les envies de vengeance de la Sorcière...
Elle l'accueillit à bras ouverts, en réfrénant ses instincts pour ne pas se jeter de côté et esquiver la masse flamboyante qui se jetait sur elle.
Les flammes avaient l'air si réelles...
***


- Et bien! Les Cieux gâtent la Neige aujourd'hui, ils mettent sur son chemin non seulement le Sombre Nuage, mais aussi le Brûlant Soleil! dit la guerrière avec un grand sourire.

Pour tout te dire, celui qui a tâté de ma lame était petit, rabougri et coriace comme un vieux bout de viande qui a trop séché...
Enfin... "trop séché" c'est vite dit, j'ai rarement vu quelqu'un répandre autant de sang et rester conscient, on aurait dit une outre sans fin!
répondit-elle sur un ton badin.



 
Shyama

Le Julung 29 Otalir 1509 à 01h08

 
*** L'arrivée de Matroshka fit décrocher un petit sourire heureux à Shyama.
Pendant que les deux guerrières discutaient le bout de tchaë, Shyama dévorait du regard la rapière étrangère.
Elle lui fit subir sans pitié les tests les plus drastique, la pliant pour tester souplesse et résistance, passant son doigt sur le fil jusqu'au sang pour en éprouver le tranchant, la tenant en équilibre sur un doigt pour en estimer le centre de gravité, l'examinant sous tous les angles pour y chercher un défaut.... Mais, presque déçue, elle dut à nouveau admettre qu'elle ne trouvait rien à lui reprocher. Si ce n'est peut-être son style peu matriarcal... et là encore, le damasquinage de qualité et l'élégance de la garde la laissait dépourvue d'arguments.... Elle aurait presque été jalouse de n'avoir elle-même imaginé une telle lame.
Elle ne pouvait s'empêcher de noter l'alliage des métaux et d'imaginer le nombre d'heures de travail qu'une telle lame pouvait bien prendre.

Elle rendit l'arme à sa propriétaire avec solennité, avant de porter son doigt blessé à sa bouche : ***


La Sombre approuve le Roseau. Il mérite bien son nom. Il plie sans rompre et paraît fragile, mais tranche alors qu'on ne l'en soupçonne pas.
Neige sait choisir ses compagnes.... même si le Nuage le savait déjà.

Combien de temps la Neige fugace va-t-elle accorder au Nuage avant de s'enfuir encore loin d'elle?




Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Nemès

Le Julung 29 Otalir 1509 à 19h53

 
- Quelques jours tout au plus malheureusement...
Je dois retourner à la cité-puits des nemens pour tirer quelques affaires au clair.


*** La tydale jeta un coup d'oeil aux alentours comme pour s'assurer que personne d'autre ne soit à portée de voix, puis revint à ses sœurs. ***


- Ensuite je retournerai à Arameth faire un ultime essai avec les Chuchoteurs.

*** Un regard à Matroshka. ***


- T'en fais pas, Shyama est au courant depuis belle lurette.

*** Puis reprenant. ***


- Si ça ne donne rien, je pense que je vais rentrer.
Les derniers évènements m'ont obligé à réfléchir... si la Fin arrive vraiment comme la Traîtresse l'a dit, je n'ai pas de raison de perdre mon temps à traquer les assassins d'Ylimidian puisque le Déclin les emportera bien assez tôt.
Ma place est avec vous.

D'ailleurs Matroshka, des nouvelles des sardoines?




 
Matroshka Voroshk

Le Julung 29 Otalir 1509 à 21h32

 
La sorcière avait attrapé au vol la rapière que lui avait passé Nemès. Enchanter au septième cercle, elle croyait que ça se faisait en claquant des doigts ? Non mais la galère...elle allait devoir passer au moins une semaine à bosser dessus comme une acharnée, la misère. Et tout ça à l'oeil en plus vu que l'ancienne faucheuse devait être fauchée. Matroshka fut surprise par son propre sens de l'humour (pitoyable) et commença à se préparer. Heureusement, pas besoin de laboratoire, d'astrolabes coûteux ou de tout autre équipement. Du bon matériel à mana et de la patience. La sorcière dégaina son attirail à bijouterie et fut immédiatement gorgée de mana. S'asseyant en tailleur, elle fit craquer ses doigts, bailla à s'en décrocher la mâchoire puis se mit au travail tout en écoutant d'une oreille Nemès.

Quelques secondes plus tard, elle relâchait déjà l'instrument, souriante. Elle avait à peine fait attention à Nemès quand elle avait parlé des chuchotteurs. Bah...qui pouvait bien croire Shyama de toute façon, comment, au milieu du flôt continu de trucs bizarres qu'elle disait, pouvait-on faire la différence entre un délire et un secret de première importance. Shyama était peut-être une des personnes les plus fiables à qui confier ce genre de confidences.

Toute fière d'elle, elle montra l'épée, qui vibrait déjà de magie.


Et deux âmes, deux !

Mimant en train de pleurer, elle reprit

Plus que ciiiiiiinq

Se tournant vers Nemès, elle se frotta la nuque un instant avant de reprendre.


Les sardoines...oui.

Elle sortit de sa poche les quelques pierres qui lui restaient et les lançait en l'air comme si elle jouait aux osselets.

Modification de la structure des pierres à l'échelle microscopique, composition modifiée à très haute température et mélangée avec un métal inconnu. Impossible que cela soit fabriqué par une race de poussière, c'est naturel. Comme si la pierre de sardoines avait fusionnée avec ce métal alors que les deux éléments étaient à l'état liquide, autant dire qu'il devait faire chaud.

Ce métal...n'est pas d'ici. Je veux dire, pas de Syfaria.

La sorcière leva la tête vers le ciel.

De là-haut.

Il ne réagit pas à la magie, chose toute bête mais pourtant incroyable. Problème, ce métal semble être le vecteur qui permet le réseau télépathique parallèle. Mais ce vecteur qui est d'origine chimérique n'est pas sensible à la magie. Donc ce n'est pas de la chimère...

La sorcière haussa les épaules, regardant ses pieds.

Alors la question à mille morions : c'est quoi si c'est pas de la chimère ?

A l'époque, une liadha sur l'affaire avait avancée l'idée saugrenue de magie rejetonique mais j'en doute.

...Quoique.

Très bientôt, je recommencerai mes expériences dessus. Mais un autre facteur pose problème.


La sorcière souri à cet instant, le regard perçant, luisant d'une intelligence sournoise. Elle toussota et se racla la gorge. Son visage se figea dans un masque inquiétant, blanc, les yeux fixés sur Nemès. Elle prit la parole lentement, d'une voix rauque, caverneuse, semblable à celle des furyans. Ses mains se crispèrent, des veines apparaissaient sur son cou.

Tremblez misérables tydales, de vos corps, je ferai des lambeaux de chair rougeâtre et me régalerai de vos tripes tandis que vous fuirez, mues par une peur absolue car je suis votre Déclin.

Secouant la tête, Matroshka redevint "normale" avec son air bête.

Le problème de la langue bien sûr, comment infiltrer un réseau sans en comprendre la langue dans laquelle ils s'expriment, rejetons ou chuchotteurs ?

La réponse est simple. En dépensant un peu plus de 4000 morions et avec beaucoup de persévérance. Il me faut encore m'entrainer, je dois avoir un accent horrible mais je suis sur la bonne voie.


La sorcière montra du bout du doigt le circlet phénoménal qu'elle avait déposé devant elle, elle fit un clin d'oeil à Shyama.

Bientôt Nemès, bientôt nous pourrons en apprendre davantage sur ce fameux réseau télépathique.


 
Shyama

Le Vayang 30 Otalir 1509 à 02h06

 
*** Shyama s'occupait en tressant un voile de mana sur la nouvelle armure de Nemès, tout en laissant sa folie s'exprimer pleinement. ***

Chuchotent, chuchotent, les vents insaisissables du désert. Mordent de sable, puis s'enfuient. Chimères évanouies....
Chuchotent de leurs charmes, et appellent la Neige, l'attirent de sa haute montagne.
Roule et danse, belle Neige, s'avalanche des hauteurs pour frayer avec la poussière.
Nulle crainte de souiller sa parure d'albâtre, non. Car éternellement pure elle reste.


Murmure, murmure, la flamme dansante. Chuinte et crépite. S'essaie aux tonalités saugrenues. S'enflamme, s'apaise. Mais jamais ne s'éteint la braise dans la cendre tiédie. Toujours veille, rougeoie, prête à renaître. Attend son heure, son bois.

Silence ! Inerte est le Métamorphe sans la chaleur de sa mère.

Dans les Cieux est la Solution. Le Tout infini. L'œil miroir. Œuf de pierre chutant, poursuivi de sa queue éclatante.


Et le Nuage est. Attend. Plane, sur son orbite. Ethéré, il observe sans pouvoir rien saisir. Car il n'est que triste amas de pluie en souffrance.

Il regarde les chuchotements, les murmures, la Neige et le Feu sans pouvoir les atteindre vraiment.


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Nemès

Le Vayang 30 Otalir 1509 à 20h17

 
***
Nemès avait été plus qu'impressionnée par la démonstration de Matroshka, et hocha la tête en signe d'approbation.
***


- Si seulement j'étais encore Faucheuse, j'aurais peut être pu débloquer des fonds pour toi...

***
La Danseuse vint se placer tout près de Shyama pendant que celle-ci parlait, et toucha distraitement sa longue chevelure, le regard perdu sur son ouvrage, tentant de percevoir les flux que tissaient l'Artisane pour élever l'âme de Klëanë.
Quand elle reprit la parole, ce fut sans s'adresser à une des deux tydales en particulier.
***


- La Neige et le Feu se trainent sur le sol et jamais n'atteindront les Cieux, contrairement au Nuage qui Les côtoie autant que cela lui plaît...
Le Sombre Nuage sait-il où on peut trouver ces pierres célestes?

Ce métal magique qui ne réagit pas à la magie...
Ca me fait penser...

Après la dernière attaque de Kryg, je me suis un peu intéressée aux créatures magiques. J'ai rencontré une sorte de boule de magie, un esprit naturel chatoyant ai-je appris par la suite. Cette chose intégralement faite de magie était pourtant insensible à la Danse de la Pureté de la Lame, qui pourtant siphonne habituellement n'importe quel flux de la magie des Poussiéreux...
Il s'agissait donc d'une autre sorte de magie.
Peut être du même type que celle des sardoines...

La seule certitude, c'est qu'il y a tant de choses que nous ignorons.


***
La Danseuse releva les yeux du travail de Shyama pour les poser sur une silhouette vêtue d'une robe d'albâtre et escortée de plusieurs gardes...
Cela faisait un moment que Nemès avait repéré Akaliara, mais elle s'était tenue loin pour ne pas importuner la Mère des Cieux.

Pourtant en cette minute, les pensées qu'Anandra lui fit parvenir la firent changer d'avis.
La Mère des Cieux leur cachait des choses. Des choses primordiales.
Pourquoi? Etait-ce l'intérêt du Matriarcat de garder ces informations secrètes? Pourtant en les apprenant, Nemès venait de réaliser que beaucoup de mystères pourraient être élucidés si Akaliara se décidait à parler...

Le visage de la guerrière pris un masque étrange, un masque de détermination teinté d'anxiété.
Car toute Rouge Neige qu'elle soit, la Mère des Cieux était une figure emblématique. Impressionnante.
Et aller à sa rencontre - qui pourrait fort bien virer en confrontation si Nemès manoeuvrait mal - était un projet qui nouait les tripes de la Danseuse.
***


- Je...

***
Hésitation.
Ca ne ressemblait pas à Nemès...
La guerrière se concentra, rassembla ses pensées, confina son appréhension, changea d'avis et reprit sur un ton badin.
***


- Dites, vous n'auriez pas un quelque chose à boire? A part le sang du tchaë, ça fait un bail que je n'ai pas vu de liquide...

***
Oui. Inutile d'aller déranger Akaliara en personne. La Mère des Cieux était télépathe, et Nemès se sentirait bien plus en confiance d'aborder le sujet en silence, par pensées.
Ce serait moins dangereux. Pour tout le monde.
***




 
Matroshka Voroshk

Le Vayang 30 Otalir 1509 à 22h34

 
L'ancienne mestre érudite faillit perdre sa concentration quand l'ancienne faucheuse lui parla de ses expérimentations sur la magie. Sourire en coin et regard malicieux sur l'objet. Ah ces exécutrices, elles peuvent lancer quelques tours de passe-passe qu'elles commençaient à échafauder des théories sur la magie. D'un point de vue strictement technique, la sphère de l'exécution était bien une magie puisque elle regroupait incantation et utilisation de mana, et même si cette sphère était l'accomplissement de tout un peuple, une fierté, une arme redoutable et un pied de nez à ces mous de nemens, Matroshka s'amusait à la dénigrer plus ou moins ouvertement. Une sphère hybride utilisant de vulgaires morceaux de métal que l'on nommait "armes" comme un bancal palliatif à une intelligence limitée et une compréhension foireuse de la magie. Les exécutrices n'étaient pas connues pour leur érudition magique alors elles ont du trouver un autre moyen pour créer leur magie barbare, se reposer sur des bouts de ferrailles.

Enfin bon, la sorcière ne s'était jamais posée la question mais elle aimait assez bien sa version des faits... Kaliss, Miraë ou n'importe qu'elle autre lame aurait eu droit à une réponse bien sentie à grands coups de baguette magique dans la tronche. Mais bon, Nemès et Anandra étaient probablement les deux seules à éviter ce châtiment Ô combien terrifiant d'une sorcière à la force de moineau qui vous menace de son bout de bois gros comme une cuillère à soupe.

Cependant, la magie qui est utilisée par les rejetons ou celle qui permet d'en créer certains était une question pertinente que l'apprentie magicienne s'était posée à plusieurs reprises. Sauf qu'à chaque fois qu'elle voulait étudier un rejeton, soit il avait été carbonisé, soit il était en train de coller une solide dérouillée aux personnes présentes. Un jour, il faudra qu'elle voit ça. Kryg est une zone de reproduction pour les furyans vu le nombre qu'il y a, elle pourrait s'en occuper bientôt.

La sorcière releva la tête soulagée d'avoir fini.


Et de trois !

Fouillant dans son sac quelques instants, elle sortit une gourde d'eau qu'elle lança maladroitement vers Nemès. Elle, sortait un morceau de pain fourré au miel et commençait à le grignoter en douce dans son coin pour pas partager.


 
Shyama

Le Vayang 30 Otalir 1509 à 22h57

 
Le berceaux des Pierres du Ciel ? Ils doivent être gravés dans les archives de leurs filles qui dorment le jour.

*** Avisant lors d'une pause Matroshka en train de manger un petit pain dans son coin, Shyama se mit en tête de lui être agréable et de le lui réchauffer.
Seulement, si l'idée pouvait paraître sensée, l'exécution de la chose fut digne des Sang-Âmes les moins réfléchies.

Une petite boule de feu vola en direction du fameux petit pain, qui se mangea une cuisson express sur le coin du nez.

Shyama renifla, et ne parut pas apprécier l'odeur, ni le spectacle de feu le pain carbonisé, car elle s'en détourna en sifflotant, l'air de rien.
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Matroshka Voroshk

Le Vayang 30 Otalir 1509 à 23h54

 
Ah, quel moment de bonheur. Les petits pains au miel de Cavillo méritaient qu'on aille écrire "lopette" sur la fesse droite du S'sarkh tellement ils étaient bons. Tout d'abord, il y avait croûte du pain, dorée, craquante. Puis ensuite, la mie. Généreuse, moelleuse. Et enfin, le miel, fondant, collant. Des trucs comme ça, des trucs aussi bons qui suffisaient à faire sourire Matroshka pour plusieurs mois (au moins !), c'était son petit quart d'heure de bonheur, sa récompense quand elle n'a pas fait trop de conneries (Matroshka sage, vous connaissez ?). Elle grignotait consciencieusement tout le tour du pain, ne laissant qu'une fine couche de mie avec son coeur de miel. Et après, le rituel voulait qu'elle gobe le tout, limite à s'étouffer mais au moins elle n'avait pas les doigts qui collaient. Elle allait se faire son petit plaisir personnel, au nez et à la barbe des deux autres. Pour les boutiques et pour la bouffe, Matroshka était d'un rare égoïsme, encore plus pour les petits pains au miel de Cavillo qu'elle faisait acheminer par convois spéciaux quand elle était Mestre Erudite.

Mais là...c'était le Déclin personnifié en la personne de Shyama qui venait d'annihiler ce petit morceau de paradis sucré. Trop étonnée pour réagir, elle restait interdite devant le cadavre carbonisé de feu petit pain au miel. C'était le dernier de son espèce, il lui faudra aller à Cavillo pour prendre une nouvelle cargaison. Mais quand ?? Mais surtout, l'acte était impardonnable, odieux, immoral et surtout, pas gentil ! Matroshka voyait la meurtrière repartir tranquillement, les choses ne se passeraient surement pas comme ça.

A cet instant, les flammes de la chymériade magique se mirent à exploser autour d'elle, même si ce n'étaient que des illusions, la chaleur autour de la sorcière commençait à dangereusement augmenter pour de vrai. La Voroshk se releva lentement et fixa l'artisane. Dans ses yeux brillaient la fureur qui l'avait consumé lors de ses plus intenses combats. Le visage déformé par la colère, ses dents blanches apparaissaient étincelantes contrastant avec la peau empourprée virant au rouge carmin, rouge sang. Elle voulait hurler son désespoir, une phrase terrible qui resterait dans l'Histoire de Syfaria, quelque chose comme "C'est pas gentil d'avoir brûlé mon dernier petit pain au miel" mais vu que c'était trop long et surtout pas très vendeur, elle décida autre chose.

Ca, c'est ce que j'appelle une boule de feu.

Même si techniquement, la sorcière n'allait pas lancer une boule de feu mais plutôt un éclair de mana, l'idée restait la même, ça sentait le sapin pour l'artisane, ou plutôt le sapin brûlé.



Droite, jambes et bras écartés, l'ancienne némésis fixait son adversaire en récitant la formule. Au bout de chaques mains, une sphère hérissée de flammes grossissait à vue d'oeil. L'artisane put constater que la sorcière portait tous ses bijoux à mana et que ceux-ci semblaient pulser comme les sphères enflammées qui avoisinaient les deux mètres de diamètre. Le crépitement devenait assourdissant, couvrant tout le bruit de la plaine. Étrangement, les deux boules de feu diminuaient de taille mais les flammes semblaient cette fois entourer la sorcière, ne laissant qu'un halo de feu autour d'elle. Enfin, elle commença à courir vers l'artisane, prête à venger la fin tragique de son petit pain au miel de Cavillo.

Totalement concentrée sur Shyama, elle ne voyait plus qu'elle. Mais celle-ci avait laissé l'armure de cuir sur le sol.

Et là, c'est le drame...

Matroshka voulu prendre appui à un moment pour décharger tout son mana mais au lieu de ça, son pied prit appui sur la protection et glissa. La sorcière partit à la renverse sans trop comprendre comment et finit sur le dos. Elle relâcha sa concentration et les flammes jaillirent de ses mains. Deux énormes colonnes de feu déchirent le ciel pendant quelques secondes avant de disparaitre rapidement. Shyama juste à coté fut renversée par la vague de chaleur qui lui fit sentir la sensation d'être une épée chauffée à blanc dans une forge. Matroshka, toute étonnée de cette pirouette non contrôlée regardait ses mains avant de se souvenir de la situation. Elle se redressa et bien loin de continuer le carnage se mit à pleurer comme une enfant.


Mon...mon pain au mieeeeeeeeeeeeeel


 
Nemès

Le Sukra 31 Otalir 1509 à 00h48

 
*** Nemès passa sa main sur son visage noirci par les flammes, essuyant une partie de la suie qui le couvrait, avant de tirer sur ses cheveux pour constater que quelques mèches avaient sérieusement raccourci sur le devant là où le feu l'avait léché.

Elle ouvrit la gourde de Matroshka, s'aspergea le visage, puis lâcha un soupir en posant enfin son regard sur la Sorcière en train de pleurer la perte de son pain au miel. ***


- Tu m'as l'air un peu tendue du string ma belle...
T'en fais pas, promis quand j'aurais un peu de temps libre on ira te trouver un gros rejeton qui sera j'en suis certaine très heureux de pouvoir t'aider à évacuer la tension...


*** Elle se tourna vers Shyama. ***


- Quant au Nuage, il ferait certainement mieux de ne plus user de ses foudres n'importe où : un volcan en éruption c'est beau, mais de loin...

*** Finalement la Danseuse but une longue rasade d'eau avec un contentement visible. ***


- Haa.. mieux...

Bon, au lieu de me refaire mon brushing Matroshka, si tu me disais ce que tu sais de ces trucs magiques qui résistent à ma Pureté de la Lame?




 
Shyama

Le Sukra 31 Otalir 1509 à 21h26

 
*** Cela sentait le roussi. Littéralement. Une odeur de cochon grillé se dégageait de Shyama, qui avait perdu quelques poils et quelques cheveux par trop aventureux dans l'histoire. Et gagné un sacré coup de soleil.

Réalisant que le fil de son destin l'avait échappé belle, elle courut se cacher derrière la haute stature de Nemès.
Certes, la sorcière était présentement effondrées en pleurs, mais connaissant la donzelle, mieux valait se méfier.

Après quelques coups d'œil inquisiteurs à la gourmette en deuil, la Sang-Âme se décida à s'en rapprocher prudemment, les mains fermement agrippées à sa hache chimérique.
Pas de gestes brusques, des petits pas souples.... Elle suivait les conseils de Nemès à sa manière... Elle voulait réparer l'erreur qui avait failli déclencher la destruction de Syfaria... mais sans réveiller le volcan endormi !
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Nemès

Le Julung 5 Nohanur 1509 à 19h09

 
***
La Némésis s'était remise à enchanter la rapière de Nemès, mais quelques minutes plus tard, sans crier gare, elle confia l'épée à Shyama et s'en alla sans un mot...

L'exécutrice la regarda partir, jeta une regard interrogateur à Shyama, puis haussa les épaules.
De toutes manières Matroshka était complètement instable, et tenter de la comprendre aurait été peu fructueux, mis à part peut être en ce qui concerne les céphalées.

Le temps passa tranquillement, Shyama absorbée par son ouvrage et Nemès restant fascinée par ce travail minutieux qui consistait à entrelacer les flux pour renforcer l'équipement...
Sa contemplation fut interrompu par l'arrivée d'une grande et longiligne tydale que Nemès identifia immédiatement grâce à la symbiose : Thanis, une Semeuse de Mort.
L'ex-Faucheuse jaugea la nouvelle venue du regard tandis qu'elle s'approchait et la salua d'une brève inclinaison du buste quand celle-ci leur présenta ses salutations.
***


- Aka's hajar, Danseuse. répondit simplement Nemès d'une voix calme.




 
Shyama

Le Julung 5 Nohanur 1509 à 20h20

 
*** Shyama s'était rattrapée en glissant subrepticement une galette au miel, et Matroshka l'avait remerciée en lui refourguant la rapière de Nemès à enchanter, avant de s'enfuir déguster sa nouvelle friandise un peu plus loin.
Alors l'artisane s'absorba complètement en l'ouvrage. Tresser, entrelacer, lier l'Inconsistant au métal.... ***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Nemès

Le Dhiwara 8 Nohanur 1509 à 22h12

 
***
La Semeuse de Mort ne s'était pas attardée, et Nemès la regarda s'éloigner sans un mot.
Visiblement, elle n'avait salué l'ancienne Faucheuse que pour le forme. Peut être simplement parce qu'elle se tenait au coté de Shyama...

Passé le premier instant où un petit pincement la prit au coeur, Nemès songea que c'était certainement mieux ainsi : dans sa situation l'anonymat pouvait s'avérer une bien meilleure protection qu'une bonne lame.

Elle fit quelques pas pour se détendre les jambes, dégaina Nimisha et fit quelques passes d'arme dans le vide pour chasser ses pensées. Après tout, peu lui importait la manière dont ses liadha's la voyaient, que ce soit comme la Faucheuse qu'elle n'avait cessé d'être en son for intérieur, ou comme la criminelle bannie qu'elle était officiellement. Peu lui importait, tant qu'elle avait ses lames pour tracer sa propre voie dans le Tableau. Et tant qu'elle avait Shyama et Anandra...
***




 
Thanis

Le Luang 9 Nohanur 1509 à 00h49

 
En sortant de la cité, Thanis avait aperçu Nemès et Shyama en grande conversation.

Le protocomle exigeait qu'elle salut ses ainées en passant devant elle.

Et elle s'y était plié.

Mais son esprit maraudait loin au Nord. Là bas, dans la forteresse de Kryg, son destin l'attendait.

Et même si son Mou, bien plus empathique qu'elle, lui suggérait de s'attarder un instant afin d'engager la conversation elle décida de poursuivre sa route.

Là bas, loin au nord, Mirae l'attendait pour juger de la valeur de sa Lame.

Et pire encore, Anandra l'attendait pour juger de la valeur de son âme.

Elle espérait donc que ses illustres ainées ne lui tiendraient pas rigueur de son manque de tact. Elle espérait m^me avoir bien agit en ne venant pas se mêler à leur conversation à moitié chuchotée.

Et de cette démarche hiératique d'échassier qui la caractérisait, elle poursuivit son chemin.



 
Shyama

Le Merakih 11 Nohanur 1509 à 18h12

 
*** Un dernier laçage.... un ultime nœud.... Et l'artisane s'écroula dans l'herbe.
Enfin, cet enchantement éprouvant était fini. Elle avait l'impression d'y avoir usé d'une part de son âme pour rajouter cette dernière septième.
Ce qui était certain, c'est qu'elle avait donné de son corps pour y parvenir. Elle s'y était perdue, abandonnée, et comme toujours, plus que toujours, son corps n'avait plus eu aucune consistance, aucune importance.
Et sans les soins attentionnés de Nemès, elle y aurait laissé la vie.

Mais elle y était parvenue. Enfin. Et la satisfaction de la réussite l'emplissait et lui faisaient oublier douleur et épuisement.

Allongée dans l'herbe, elle tendit l'armure à Nemès avec un sourire heureux. ***


Aka's dhanya ma belle!
Je n'ai jamais senti un enchantement si puissant...


*** Sept âmes de sans-âmes....

Haletante, elle souffla en fermant les yeux : ***


Le Nuage n'avait encore jamais mis autant d'âmes dans un Inerte....

Shyama,
Sombre comme un Nuage

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