Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Un petit tour du lac

Où l'on recherche la trace du Boumba
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Sujet lancé par Séoane
Le 15-11-1509 à 21h44
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Posté par Séoane,
Le 06-02-1510 à 12h30
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Séoane

Le Dhiwara 15 Nohanur 1509 à 21h44

 
***
Monter une opération demande de l'organisation et certaines qualités sans doute commune à toutes les faucheuses du Matriarcat. Séoane manquait de cela. En un sens, elle n'était pas Faucheuse. Elle avait des idées, ouvrait des discussions, n'hésitait pas à montrer lorsqu'elle ne comprenait pas quelque chose également. Mais dés qu'il était question de préparation, de faire un inventaire des objets nécessaires, de compter (!) alors cela dépassait ses compétences.

Ce qu'il lui fallait, c'était de l'action. Que cela bouge, que cela pulse, et que toutes les questions existentielles ou soit disant pratiques disparaissent devant la réalité de la nature. La Semeuse de Mort vivait avec spontanéité alors peu importait finalement l'organisation, pourvu que cela réponde à la question.

Et la question était : D'où venait le Tark'nal ? Où était il parti ?

L'inspection succincte menée autour des marais au sud du Lac des Mères n'avait pas vraiment été concluante. Mais le tour du lac lui même restait à faire. Traquer une bête d'une telle dimension, d'une telle dangerosité pour tout le Matriarcat, semblait une mission de la plus haute importance pour Séoane. Au moins tout autant qu'une expédition excitante.

Alors elle avait fini par établir des plans. Organiser ? Pas vraiment. Mais donner rendez-vous à Meliasol pour se lancer dans cette expédition était le point de départ incontournable.
L'appel avait été lancé sur le consensus des Lames, c'était là le premier point.



***

Bon, maintenant, inutile de se rouiller plus longtemps à Kryg. On y va. On attendra donc Yiu et Thanis là-bas.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 11h12

 
***
Meliasol lui semblait triste. Les habitants vaquaient avec joie à leurs activités, le premier soleil brillait haut dans le ciel et les enfants criaient dans leur jeu de bataille, de chasse, de Lames contre les engeances du S'sarkh. Mais tout cela avait le goût de quelque chose de morne.
***

- Tu t'ennuies ?

***
Le gosse la suivait partout depuis son arrivée. Elle avait parcouru le village pratiquement sans marquer de temps d'arrêt, juste pour s'assoir sur un banc, soupirer et grignoter un brin. Et lui n'avait pas cesser de lui poser des questions.
***

- Comment on fait pour devenir Lames ? C'est lourd à porter ? Tu en as tué beaucoup ? Et après, qu'est ce que tu fais du cadavre ? C'est bon ce que tu manges ?

Bo dit :

Il est lourd, non ?

***
La Semeuse de Mort porta son regard de pierre sur l'enfant. Son innocence ne lui fit pas perdre pied et il poursuivit sa litanie de questions, imperturbable. Séoane fit de même avec son casse croute. La nécessité de couper sa viande lui fit sortir son couteau.
***

- Ouaouh ! Quand je serais grand, l'année prochaine, mon père il va m'en donner un. Il l'a dit. Comme ça je tuerai des mimic. Tchac !
Tu en as déjà tué des mimic ?

- Non.
- Pourquoi ? Ca fait trop peur, c'est ça ?
- Oui.
- C'est quoi le truc qui t'accompagne ? Tu ne le tues pas lui ? Il ne t'embêtes pas ? Moi je pourrais pas avoir un truc aussi ridicule avec moi.

***
Tydale et mou ignoraient les questions. La présence en revanche l'obligea à changer ses plans. Impossible de s'entrainer tranquillement, au risque de blesser le gosse. Elle retira sa tunique et défit son armure pour l'inspecter minutieusement. Les regards des villageois se portaient sur elle. Elle les sentait. Avant, leur mépris l'aurait fait fuir. Elle se serait enfermée en elle même pour les ignorer. Mais depuis sa rencontre avec Orphèle, elle redressait la barre.
***

- Tu veux m'aider ?
- Moi ? Moi je peux t'aider ? Oui, oui ouiiii !!!
- Bon. Va me chercher une pierre. Pas n'importe laquelle. Une pierre d'alun. Ne reviens qu'avec sinon je serais très mécontente. J'ai besoin d'un assistant dans ce village et pas d'un chiot pleurnichant.

***
Le gosse fila.
***

Bo dit :

On ne va pas le revoir avant la fin de la journée. On serait quand même mieux dehors, non ?

Oui. Demain on va patrouiller. Je hais les cités, je déteste les villages.

Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Luang 23 Nohanur 1509 à 21h12

 
***
Meliasol appréciait sa présence comme la garantie d'une force de frappe efficace contre toute menace. Les villageois parlaient dans son dos sur les raisons véritables de sa présence sans trop oser l'aborder pour lui poser la question.
Bien qu'habitués à accueillir des Lames pour la défense de ce que le Matriarcat considérait comme son territoire, ou au moins de sa responsabilité quant à l'exploitation et la défense, les villageois n'avaient pas connus de présence continue d'une même Semeuse de Mort sur une période aussi longue depuis longtemps.

Ils tentaient donc de trouver quelques explications à sa présence si longue dans leur village. Comme Séoane disparaissait la journée pour simplement revenir le soir, ils avaient bien du mal à savoir ce qui pouvait intéresser les Lames du Matriarcat dans Meliasol. Alors les rumeurs naissaient.
***

- Je vous dis qu'elle est là pour chercher parmi nous quelques reproducteurs. La ruche d'Utrynia est en manque !
- D'où tu sais qu'elle est en manque de reproducteur ?
- Ma soeur me l'a dit.
- Ah ouais ? Et donc, comme ta soeur te l'a dit, c'est vrai ?
- Cessez de vous chamailler, on n'avance pas. C'est vrai que la dernière attaque d'Utrynia a causé la mort de beaucoup de gens. Alors pourquoi pas des reproducteurs ?
- Alors pourquoi une Semeuse de Mort et pas une Nourrice ?

***
Comme il fallait bien attribuer quelques vertus à la présence de la Semeuse de Mort, la tranquilité absolue alentour, l'absence totale de menace était portée au crédit de Séoane. Elle n'y était pour pas grand chose, puisqu'elle même n'avait pas réussi à dénicher la moindre engeance misérable dix lieues alentour. Les gens pourtant se félicitaient de sa présence.
***

- Je pense qu'elle cherche quelque chose. Une engeance malfaisante qui doit passer par chez nous. Un Jytryan, par exemple.
- On dit qu'il en descend de plus en plus sur Kryg.
- Il parait que les Lames savent exactement où ils se cachent, même.
- Il parait...
- Quoi ? C'est pas vrai peut être ?
- Ben non. C'est n'importe quoi, là.
- En tout cas, depuis qu'elle est là, personne n'a vu la moindre menace autour des champs.
- Ca par contre, c'est bien vrai.

***
Séoane en ressentait un curieux sentiment. L'impression qu'elle trompait son monde, que sa place ne se situait pas dans le village, et qu'il lui fallait absolument se défouler et ramener un trophée pour au moins se justifier à elle même de l'aura dont elle bénéficiait.

D'autres gamins s'étaient entichés de la Semeuse de Mort. Ils couraient jusqu'à elle chaque fois qu'elle revenait de la Chasse pour ne plus la quitter jusqu'à ce qu'ils soient appelés à quelques taches dans leur famille respective.
***

- Tu as tué quoi aujourd'hui ?
- Pourquoi tu es plein de sang ? C'est le tien ?
- Ma maman elle dit que tu es là pour te trouver un reproducteur. Tu veux bien me choisir ?

***
Le malaise s'installait. Séoane présentait comme en toute circonstance son visage de pierre. Son regard bleu comme l'acier d'une lame tranchait sans compassion toutes les têtes qui osaient la fixer. Aussi, la plupart des momes n'attendaient pas vraiment de réponse à leur question.
***

- Je n'ai pas besoin de mâle. J'ai besoin d'enlever les odeurs de tripes et boyaux sur mes vêtements. Trouvez moi de l'eau. Du sable. Du savon, aussi. Vite !

***
Les gamins jubilaient lorsqu'elle leur parlait. Elle pouvait leur dire n'importe quoi, peu leur importait. Car ensuite ils allaient en discuter tous ensemble et ajouter ses paroles dans leur jeu "Lames contre engeances du S'sarkh".
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Matal 24 Nohanur 1509 à 20h15

 
***
La dernière sortie lui avait rapporté un empoisonnement. Parcourir la forêt discrètement et efficacement demande quelques compétences et Séoane manquait d'entrainement à ce propos pour en faire une parfaite éclaireuse.

Certes, elle connaissait et aimait ce genre de terrain depuis toute petite pour y avoir passé son enfance auprès de sa mère. Elle se rappelait qu'elle savait à l'époque se glisser dans un buisson pour s'y cacher. Elle parvenait à éviter les branches basses parce qu'elle passait dessous.

Devenue adulte, les buissons se montraient la plupart trop petit pour elle, les branches basses devenaient des obstacles et il lui fallait tout réinventer pour se déplacer sans bruit.

De fait, en effectuant une patrouille dans la forêt, elle s'était faite surprendre par une araignée monstrueuse. Les réflexes de la tydale avaient conduit l'animal à battre en retraite, mais pas sans lui laisser une marque de leur rencontre.
***

Saleté ! Me voilà avec une plaie purulente à soigner. A quelques jours de l'exploration...

Bo dit :

Va falloir soigner ça, oui. Mais tu ne te demandes pas pourquoi tu t'es faite surprendre ?

***
Séoane pressa la plaie pour chasser le plus de poison possible. Elle prit du sable, frotta son bras pour que le sable fixe l'espèce de glu blanche mélée de sang qui jaillissait de la plaie, puis rinça avec de l'eau. Chasser le mal, nettoyer la plaie puis recommencer.
***

Je me suis demandée, oui. Surtout avec l'histoire du matou de Kryg. Il faut que j'en discute avec Thanis et Yiu.

***
En revenant vers Meliasol, le bras bandé et le visage toujours de marbre, la petite tydale ne ramenait pas seulement du poison, une forte température et des maux de tête. Elle revenait avec une interrogation, une idée qui cherchait à germer.
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Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Julung 26 Nohanur 1509 à 20h11

 
***
Meliasol s'agitait doucement. Vous savez, c'est comme une casserole d'eau que l'on met à bouillir pour préparer des pattes. C'est long pour obtenir les premières bulles et lorsqu'elles arrivent on hésite entre mettre les pattes, au risque de se retrouver avec des pattes baignant dans de l'eau rapidement refroidie et attendre encore que ça bouillone avec force.

La rumeur faisait état de l'arrivèe de deux autres Semeuses de Mort, et les gens hésitaient entre en rire doucement ou s'en inquiéter franchement. Ils avaient bien du mal à lire sur le visage de la petite tydale le comportement qu'il leur fallait adopter.
***

- C'est vrai que d'autres comme toi vont venir ?
- Elles viennent aussi chercher un reproducteur ?
- Pourquoi tu veux pas de moi ?
- On voit jamais tes trophées. Tu ne combats pas beaucoup, finalement.

***
Les gosses en revanche restaient égaux à eux mêmes dans leur bombardement de questions aussi sottes que grenues. Séoane haussait les épaules intérieurement.
***

Bo dit :

Ils sont un peu ch...., non ?


Je gère.

***
Séoane boucla sa tunique et posa son regard de glace quelques secondes sur chacun des momes avant de leur répondre.
***

Un jour, d'autres Lames viendront. Une Lame est faite pour la Danse. Si un mâle veut Danser, qu'il s'avance et je l'accompagnerai volontier. J'enterre mes partenaires de Danse, c'est pourquoi je n'ai aucun trophée.

***
Elle termina son paquetage et devant le silence de mort qui suivit ses réponses, elle quitta le village pour s'en aller rejoindre Thanis et Yiu en dehors du village, sur la route qui venait de Kryg.
***

- Hajar. Prêtes ?
- Tu n'es pas allée sur le consensus, Séoane ? Tu devrais. Kaliss se tient près d'un flaviste hargneux et propose qu'on s'en serve pour notre expédition.

***
Thanis l'informait là d'une situation étonnante. Prenant les dispositions qui s'imposaient, elle signifia à ses deux comparses le changement, temporaire, dans leur plan initial. Elle irait retrouver la Faucheuse avant que toutes se lancent dans l'expédition autour du lac.

Rencontre avec le flaviste

Retrouver le Tark'nal s'avérait finalement plus compliqué qu'elle ne l'avait imaginé au début.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Matal 15 Dasawar 1509 à 20h45

 
***
La conclusion de l'affaire avec le flaviste pouvait laisser un goût d'inachevé dans l'esprit de la tydale. Après tout, elle se retrouvait sans guide pour retrouver la piste du Tark'nal malgré de nombreux efforts pour tenter d'obtenir l'aide de l'engeance du S'sarkh. Mais Séoane n'est pas une personne qui s'arrête pour ressasser autour d'une affaire. L'histoire était close, elle avait gagné en expérience et pas obtenu exactement ce qu'elle voulait. Et c'était tout !

Conséquence de quoi, la Semeuse de Mort s'était mise en route pour la suite de la mission sans un regard en arrière, dans l'idée de développer ce que volonté a pour définition. Moins on se pose de question, plus on avance avec certitude. Et on ne peut pas dire que Séoane hésitait beaucoup.

De retour sur le chemin entre Meliasol et l'orée du bois de la Souffy, la Semeuse de Mort vérifia tout son paquetage. Le sac léger contenait toutefois de quoi facilement s'installer en pleine nature pour y camper, de quoi soigner toute blessure bégnine.
***

Bon, maintenant on y va. Je ne sais pas ce qu'on va rencontrer. Peut être rien du tout. Peut être qu'on trouvera pas de trace du Tark'nal. Mais on y va.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Yiu

Le Sukra 19 Dasawar 1509 à 09h46

 
*** Le temps était venu. Partir en expédition. Loin. Loin d'Utryana et de Kryg. Loin de toute ville ou se replier si ça chauffait. Une première pour la lame, plus si jeune ni expérimenté que ça. Jadis incapable de manier une épée et longue à éliminer une fleur de fiel, la lame partait aujourd'hui avec ses consoeurs en expédition.

Elle s'était beaucoup exercée ses derniers temps. D'abord en danse et en soins pour l'évaluation qui avait précédé cette mission. Puis ensuite, elle s'était rendue compte qu'elle était bien moins rapide que ses camarades et qu'elle risquait de les ralentir. Elle s'était alors entraîne à marcher et à courir des jours durant afin de devenir plus endurantes.

Pour le moment, toute cette préparation montré son utilité : elle n'avait pas encore ralentie ses sœurs et avait su danser correctement face à tous les rejetons et autres joyeuseté qu'ils croisaient. Mais ce n'était que le début, il faudrait tenir dans la durée. Et elle était peu familière avec les forêts épaisses dans lesquelles ils s'engageaient ... ***


Jucticière du Matriarcat
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. »
(Pascal)


 
Séoane

Le Sukra 19 Dasawar 1509 à 11h38

 
***
Les premiers mouvements dans la forêt à la recherche du Tark'nal furent vite perturbés par l'arrivée d'un killiarth.



Le bestial déplaçait autant les arbres que lui même lorsqu'il avançait. Huit tonnes à mouvoir, dans une stupidité crasse à foncer deci delà, c'est la certitude que toute trace au sol d'un autre pénible disparaitrait. De fait, ici il devait se trouver une butte avec sans doute des terriers à lapins et il ne restait qu'une famille perdue, lapin lapine et lapinou à renifler le sol pour retrouver leur foyer.

Par charité Séoane leur épargna un hiver rigoureux à dormir en dehors d'un solide terrier pour leur offrir un gite dans une marmite. Enfin, sitôt l'affaire du killiarth réglé. La chimère était non seulement encombrante, mais d'une endurance incroyable.

Les trois Lames prirent bien une journée pour se remettre de cette première rencontre. Thanis récupéra mieux que les deux autres. Elle explora les alentours pour tomber sur un flaviste colossal. Le dresser ? Non, certes. Mais pourquoi pas le pister...
***

On pourrait tenter de le suivre. Il faudrait être discrète et ...
Non, laissez tomber. Personne ne sait se camoufler ?

Bo dit :

Même. Tu saurais te déguiser, que tu ne parviendrais pas à cacher ta mana. Tu commences à transpirer de ce flux magique, Séoane.

***
Pire que le flaviste, un jytryan déchu se posait à l'ouest. Attendait le passage plein ouest se refermait. A moins de combattre.
***

C'est pas un truc plein de poison ça ? hmmmmm...
Mauvaise idée la danse, à mon avis. Allons vers le nord.
Retenons leur présence, quand même. L'un est peut être ici en repérage pour le Tark'nal. L'autre juste pour faire ch...


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Dhiwara 20 Dasawar 1509 à 21h47

 
***
La forêt grouillait d'abominations, de créatures hostiles, de chimères bavantes à la recherche d'un instant de paix dans leur folie. La recherche s'apparentait à un jeu de piste où il fallait à la fois éviter les équipes ennemies et trouver une trace de quelque chose.

Tandis que Thanis choisissait de passer par le nord pour éviter l'arachnée, Séoane poursuivait par le sud. Peut être plus à l'aise dans la forêt que ses deux compagnes, elle voulait ne pas passer à travers d'une éventuelle piste. Aussi la tignasse blonde remise en ordre, l'arme affutée, Séoane s'en fut dans les buissons et entre les arbustes, oeil aux aguets.

Elle ne connaissait pas vraiment cette forêt. Mais elle savait de mieux en mieux reconnaître les traces. Ici par exemple, on voyait qu'un chevreuil s'était éclipsé brusquement. Touffe de poils laissée sur une branche basse brisé, trace de piétinement sur le sol et ... bon ... carcasse du chevreuil quinze mètres plus loin, visiblement depecée par une abomination.

Ses progrès étaient cependant réels. Bientôt, la Semeuse de Mort parvint jusqu'au marais. Il existait donc bien un gué pour traverser la Souffy.
***

Mes Soeurs, nous voilà au second point de passage du plan. Il va falloir tout observer, et bien ouvrir l'oeil.

Bo dit :

A tout hasard, je te signale que ni Yiu, ni Thanis ne te suivent...

***
Interloquée, elle se releva. Le silence s'était fait particulièrement lourd autour d'elle. Comme si la faune refusait de se montrer. Ce fut le bruit de l'eau qui orienta son épée.
***

Par contre, cela ne signifie pas que je suis seule...
Allons voir.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Merakih 6 Jangur 1510 à 21h54

 
***
L'expédition marqua une longue période d'arrêt dans le marais. On fouilla, on planta son campement à l'est de la Souffy, puis on fouilla encore, puis on installa le campement à l'ouest, et on s'obstina entre deux rencontres avec des engeances malignes à trouver trace d'un Tark'nal.
Rien.

Yiu prit un peu de distance sur les deux Semeuses de Mort pour longer la rivière et se rendre jusqu'au puit des Mères. Son rapport n'indiquait rien de mieux, voir rien de bon.
***

Bo dit :

Et si ton Tark'nal pouvait réapparaitre par un pilier ? Celui de Rastryghën ?


Il y a un pilier là-bas ? Si cela est, s'il peut vraiment faire comme tu dis, alors ... on est mal. Je vais demander.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Julung 7 Jangur 1510 à 21h52

 
***
La tydale poursuivit son inspection des rives de la Souffy en descendant le cours d'eau par la berge est. Comme des ilots inaccessibles de longues bandes de terres marécageuses occupait le milieu de la rivière. Là, une certaine faune s'y développait à l'abri des prédateurs de la forêt.

Séoane perdue dans sa recherche de traces tangibles du passage du Tark'nal se fit surprendre à plusieurs reprises par des okapries.



Les créatures qui se terraient dans ces marécages voyaient dans l'approche de la Semeuse de Mort une menace pour leur sécurité habituelle. Ou plus simplement une proie potentielle. Impossible pour la tydale de riposter, car après chaque attaque les créatures s'en allaient se cacher dans les marais inacessibles au milieu de la rivière.
***

Bo dit :

C'est là que tu devrais te pencher sur l'utilisation d'une technique de combat à distance.


Genre un arc ? Ce serait pas mal, ça.

Bo dit :

Non. Genre la magie. Tu sais, le truc que tu ressents depuis quelques semaines maintenant...

***
La Semeuse de mort ne répondit rien. Occupée à monter un camp pour se soigner et tenir une position défensive face aux attaques des okapries, l'idée devait se faire une place dans son esprit.

Elle repoussa ses cheveux en arrière et poussa un profond soupir. Puis, regard fixé vers les rives de la Souffy, elle se plongea dans le consensus du Matriarcat. La première pensée qu'elle y trouva fut la mauvaise...
Séoane décida de botter en touche.
***


Il faut surtout que l'on se regroupe toutes. Là, à chacune chercher de notre côté, on couvre mieux le terrain. Mais on perd en sécurité.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Séoane

Le Sukra 9 Jangur 1510 à 17h53

 
***
Le regroupement se fit, finalement. Les trois tydale se retrouvèrent, indemnes, à l'entrée d'une grotte qui débouchait sur un ensemble de souterrains nommés "Puit des Mères". Le lieu était une source d'eau des Mères que les tydales prenaient pour leur.

A la limite des marais, du bois de la Souffy et de la rivière du même nom, il s'agissait d'une ressource clé en même temps qu'un point stratégique. Un endroit à fouiller de fond en comble, pour sûr.
***

Bo dit :

Tiens, un nelda. Drog'rar Ceto'ksun est son nom et il semble mal en point. Prends garde, Séoane, car il est armé. Ce n'est certainement pas un cueilleur de fleurs...

***
L'individu semblait immense. D'autant plus qu'il montait un animal... ou que l'animal le portait, car effectivement il semblait blessé. Un regard porté sur ses consoeurs, et la petite tydale s'avança dans les marais à la rencontre de l'étranger.
***

Oh la !
Toi, le nelda, là...
Oui, toi !
Explique ta présence en ces lieux. Explique comment tu veux mourir, car nous pourrons t'aider à accomplir ton Destin.

***
Ok, il y avait mieux comme prise de contact. Mais il y avait mieux aussi que Séoane comme diplomate. Encore que. Peut être pas au Matriarcat.
***


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Drog'rar Ceto'ksun

Le Sukra 9 Jangur 1510 à 18h43

 
***
Drog'rar était malade comme un chien depuis qu'il traînait dans ce marais. Les effluves nauséabondes qu'il respirait lui donnaient un teint jaunâtre, conséquence des maux de ventre qu'il ressentait. Il avait pourtant établit son campement au sec, dans une petite clairière, mais l'humidité de l'air et les insectes suffisaient à lui faire détester cet endroit.

Il n'aurait aucune raison de rester dans les parages s'il n'avait découvert cette grotte. Il y avait trouvé une sorte d'eau particulièrement pure, légèrement irisée, délicieuse, et avait décidé d'en remplir quelques flacons avant de reprendre sa route. Il l'apprécierait sans doute lorsqu'il rejoindrait le désert.

C'est lors de son trajet du soir pour se rendre dans à son campement qu'il aperçoit la tydale. Elle lui déblatère un charabia incompréhensible.
***


Hein ? Que me dites-vous ? Vous voulez quoi vous m'avez dit ?
*** lui répond-il ? Il fait son plus beau sourire, toutes dents dehors, et attrape une fiole d'eau qu'il vient de remplir, la montre puis montre Séoane et lui-même de son index, pour l'inviter à partager ce délicieux breuvage.
***


 
Séoane

Le Sukra 9 Jangur 1510 à 20h49

 
***
Ca partait très mal. L'animal... le nelda, pardon, ne pipait mot à ce que la tydale lui avait dit. Et inversement. La lame de la tydale glissa doucement dans son dos, mu par une volonté propre. Le regard de glace de la tydale répondit aux canines découvertes du nelda. Il voulait sans doute la bouffer, ou l'impressionner...
***

Qu'est ce que tu baragouines, nelda ?
Je ne comprends rien !

Bo dit :

Je crois que lui non plus.

***
Lui non plus ne comprenait rien à ce qu'il disait ? Il était fou ? La fiole et les mimiques semblaient indiquer un possible abus de boisson. Seulement la tronche qu'il tirait et ce qu'il faisait par réflexe pour se couvrir et se protéger de l'agression de l'environnement contredisait cette impression.
***

Tu es loin de chez toi, là.
Alors réponds !
Qui es tu ?
Que fais tu ?

Bo dit :

Nan mais là, il ne va rien comprendre, Séoane. Parle Nelda. Ou fais des gestes.

***
Elle s'avança un peu plus, regard à broyer des pierres. Elle se désigna d'un index et prononça son propre nom. Puis elle dégagea son arme et fit tournoyer la lame. Elle vibrait, elle virevoltait dans les airs. Puis brutalement, l'épée se tint droite devant la tydale. Elle mima un oiseau. Ou un insecte, car la lame gicla à la vitesse de la lumière comme pour découper ce qu'elle mimait.
***

Je tue.
Je cherche le Tark'nal.

***
Le Tark'nal... Comment mimer ça ? Elle balança l'image par la pensée.

Son regard se plissa plus encore. Si on veut découper de l'acier, on ferait bien d'appeler la tydale. Puis sa main se détendit brusquement. Le nelda eut une petite réaction de surprise, mais il laissa filer sa fiole dans la main de la Semeuse de Mort. Elle ne le quittait pas des yeux. Mais elle ne but pas. Poison ? Elle observa d'un oeil le récipient et lui rendit en levant une ou deux fois son menton.
***

Bois.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Drog'rar Ceto'ksun

Le Sukra 9 Jangur 1510 à 21h32

 
***
Drog'rar hésite, et applaudit après avoir vu la belle démonstration d'épée de la tydale. Lui-même met la main sur le manche de son marteau de guerre, tout en se demandant comment faire le malin aussi bien que la saltimbanque. Il tire un peu dessus, mais .... impossible de le décrocher, il est trop bien arrimé au flanc de son animal. Les noeuds le retenant sont gonflés d'eau et solidifiés depuis tous ces mois où ils sont restés noués. Le marteau imprime même sa forme dans la chair du tawhak. Le nelda hausse les épaules, piteux de ne pouvoir montrer son efficacité (toute relative).

Il pense alors que boire un coup ensemble serait une bien meilleure idée pour faire connaissance, les numéros de cirque servent plutôt à impressionner un adversaire. Il propose alors sa dernière fiole de l'eau délicieuse qu'il vient de recevoir. La tydale semble hésiter, et lui rend la fiole. Sûrement une coutume locale, les invités doivent boire en premier, même s'ils offrent eux-même la bouteille. Il en boit une bonne rasade avant la rendre à la guerrière. Non non, il n'y a pas de bave dégoulinante sur la fiole, les neldas sont des êtres civilisés ...
***


 
Séoane

Le Dhiwara 10 Jangur 1510 à 00h20

 
***
La tydale n'était pas une foudre de guerre question réflexion. Comme elle n'envisageait la situation que sous son propre point de vue, elle analysa donc l'attitude de son interlocuteur sous ce point de vue. Elle avait mimé sa fonction, alors lui faisait de même. Elle avait mimé une combattante, et lui, un débile amoureux de la boisson.
***

Bo dit :

Un débile avec une arme ? Tu es certaine de toi ?

***
Visiblement l'arme n'avait pas servi depuis longtemps. Elle renifla son mépris, écarta la fiole de devant son visage et toujours de marbre lui fit signe de ne pas bouger. Les deux autres tydales derrière elle s'agitaient. La Semeuse de mort fit alors un large déplacement autour du nelda, arme pointée sur lui. Peut être n'était il pas seul ?

Effectivement, même perdue en plein marais, les dangers demeuraient. Yiu Dansait, seule lui avait il semblé, jusqu'à ce que le noosphage ne vint la bousculer elle. Puis un gryott, sans doute attirée par le mouvement, qui l'aspergea d'acide.

Pas le choix, il fallait s'arrêter et prendre des mesures contre tout le monde. Le nelda ? Elle avait du mal à juger l'air qu'il faisait. Autant les tchae, elle avait du mal à les blairer, autant les nelda, ben ça allait plutôt bien. A priori. Mais lui...

Elle prit sur elle, tant pis, d'imaginer qu'il n'était pas la plus dangereuses des bestioles du marais. Et peut être qu'il pourrait les aider, oui. Sait on jamais. Même le benêt du village est parfois d'une grande aide. Elle en était un bel exemple, non ?
***



Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Drog'rar Ceto'ksun

Le Dhiwara 10 Jangur 1510 à 14h48

 
*** Une seconde tydale venait de sortir de la mangrove, alors que la première semblait indécise. Un message mental lui parvient, et cette nouvelle visiteuse semble comprendre le nelda. Drog'rar rebouche sa précieuse bouteille, et la range dans la sacoche derrière sa selle. Il en sort une longue pipe et une grosse bourse pleine de carnine. Avant de l'allumer, il fait le salut nelda envers Thanis et lui répond. ***


Je suis enchanté arc'rhona Thanis. Je me nomme Drog'rar, du pays nelda, près d'E'myon. Je suis un voyageur, je fais le tour de l'île pour essayer de mieux la comprendre, ainsi que ses habitants. Je suis également marchand, je possède divers objets exotiques qu'il m'arrive de revendre dans les villes ou les campagnes, à toute personne intéressée. Je ne fais que passer dans les environs, je tâcherais de ne pas vous gêner dans votre mission.

 
Yiu

Le Luang 11 Jangur 1510 à 11h30

 
*** La gardienne assistait, hilare, aux échanges entre le nedla et Séoane. Elle non plus ne comprenait pas le moindre mt de ce que disait le nelda. Ses intentions semblaient pacifiques, mais là s'arrêtait sa compréhension. Il faisait des gestes bizarres, ne cessait de montrer ses fioles ...

Il avait aussi un marteau, mais celui-ci servait si peu qu'il commençait à s'abimer. La lame eu un pincement au cœur en pensant à la pauvre arme. ***


Elle envoya une brève pensée à ces deux sœurs :
Je ne comprends rien à ce qu'il dit. Thanis, tu parles un peu sa langue ?

*** Mais les marais commencait à la peser. Elle était trop peu habituée à leurs effluve, et le gyrott à lasser alors que le noosphage camouflé lui tapé clairement sur les nerfs. ***


Je vais aller installer mon campement à quelques lieues, sur la plaine. Les effluves commence à me fatiguer, et je n'arrive plus à bien me reposer. Je deviens nerveuse, et si ca continue je serai plus irritable qu'une némésis. Donc je vais aller me reposer un peu.

Jucticière du Matriarcat
« La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. »
(Pascal)


 
Thanis

Le Matal 12 Jangur 1510 à 12h03

 
Après des semaines passées seule dans la forêt à aiguiser ses sens, Thanis bouillonnait intérieurement. Elle avait exploré chaque centimètre carré sans rien trouver en rapport avec le Tark'nal. Ce travail d'observatrice restait stérile et la remplissait de frustration. Cela faisait trop longtemps que son épée dormait au fourreau.
Comme elle venait enfin de retrouver ses compagnes, Yiu et Seoane, la petite expédition s'enfonça dans les marais. En dépit de tout le travail qu'elle avait accompli, Thanis était incapable de repérer le Noosophage qui les harcelait depuis qu'elles avaient pénétré la zone putride. Et cela aussi l'énervait. D'ailleurs, depuis un certain temps, tout l'énervait.

L'expédition avait connu trop de contre temps. Et comme elle le craignait, la neige était arrivée. Dans ces conditions, elle voyait mal comment elles allaient trouver des traces du passage du Tark'nal, ou de celui qui le controlait;

Elle en était là de ses sombres pensées quand au détour d'une haie de roseaux, elle tomba nez à nez avec un Nelda perché sur une étrange monture.

Réprimant son premier réflexe, elle réussit à ne pas porter la main à son épée. Puis, faisant appel à toute sa mémoire, elle s'adressa à lui, sortant d'un coup les trois mots de Nelda qu'elle connaissait.

L'autre se méprit et s'adressa à elle comme si elle maitrisait parfaitement la langue. Bien sur, elle ne comprit rien à la longue série de borborygmes et de jappements qui s'ensuivit.

Pendant que Seoane essayait également d'établir le contact à sa façon abrupte, Thanis s'efforça de garder son calme et à l'aide d'un baton détrempé esquissa sur le sol une carte de Syfaria. Elle fit alors deux trous pour signaler Kryg et Utrynia. Se tournant vers le Nelda, elle désigna sa poitrine de l'index, puis montra les deux cités.

Elle désigna alors la poitrine de son interlocuteur et lui adressa une mimique interrogative en lui tendant le baton.

Elle espérait que son interlocuteur serait plus perspicace qu'il n'y paraissait. En partant de Kryg elle avait emporté un paquetage minimum et ne disposait que d'une minuscule dose de patience.


 
Drog'rar Ceto'ksun

Le Matal 12 Jangur 1510 à 18h33

 
***
Drog'rar reconnait facilement la carte de l'île. Son interlocutrice lui montre le pays tydale, avant de se désigner du doigt. Probablement est-elle une tydale alors ... Drog'rar se force à sourire, on dirait qu'ici on considère les neldas comme des arriérés ...
***


Ah d'accord. Vous venez du pays tydale. C'est hmmm ... un fort joli pays.

***
Il empoigne le bâton que Thanis lui tend, et désigne une zone située à l'ouest du continent, que des géographes pourraient situer au nord des terres nelda. Il pointe la partie près de la mer.
***


Jypska. J-y-p-s-k-a

***
Ensuite il place ses grosses mains sur son torse, puis montre de la pointe du bâton un point placé un peu à l'est par rapport au premier.
***


E'myon. Je viens d'E'm-y-o-n. Je suis un n-e-l-d-a.

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