Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Labyrinthique symphonie syfarienne

Carnets de voyages
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Sujet lancé par Achara Edaregord
Le 16-11-1509 à 14h36
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Posté par Antiorn,
Le 05-04-1511 à 18h25
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Achara Edaregord

Le Luang 16 Nohanur 1509 à 14h36

 
***

Ils quittent le fundeq alors que les premiers rayons de Maelia commencent à peine à caresser les vastes plaines automnales. Une vaporeuse brume hivernale s’attarde par endroits, filaments de nuages qui s’accrochent au paysage. L’air est sec et froid et l’herbe humide sous leurs pieds. Le monde est encore endormi.
À leur droite l’aube se lève, arc-en-ciel de pastels éclatés, tandis qu’à leur gauche la nuit s’attarde, scintillement sur obscurité…
Ils s’engagent à travers l’espace fantomatique d’un pas léger, écoutant le bruit du silence et inspirant la promesse de voyages. La Brume éthérée accroche leurs manteaux, déposant de minuscules gouttes d’humidité sur le lourd tissu empesé.
Elle sourit.

Elle n’aura finalement pas eu le temps de visiter la Glorieuse. L’envie ne lui en manquait pourtant pas, mais une démente chimère les a éveillés cette nuit pour les mener sur des sentiers de Folie. Elle ne le regrette pas. Elle reviendra plus tard, elle le sait.

Ils s’avancent, sereins, une légère buée s’élevant à chacun de leurs souffles. Leurs sacs de voyage battent le rythme du chemin, alourdi de souvenirs, allégés de pensées.

Elle a lâché sa main avec regret, lorsque arrivée à sa porte. Regret d’une parenthèse que l’on ne souhaite pas clore, de sentiments que l’on ne veut égarer. Ils sont les visages distincts d’une même âme, venant seulement de se retrouver, ayant peine à se séparer…

Ils marchent depuis quelques instants quand elle se tourne une dernière fois vers la ville, saluant d’un geste léger de main les vertes murailles qui disparaissent déjà au loin. Elle ne pourrait en jurer mais il lui semble que quelqu’un lui répond : mouvements brusques d’un masque bariolé qui à son tour disparaît. Un tintinnabulement joyeux répond à la soudaine apparition, éclat soudain dans le silence qui les pare.
Elle se détourne finalement pour planter ses yeux clairs dans le sombre reflet du regard de son double. Les mots sont prononcés d’une voix douce.

Il est Temps…

***


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Bakean

Le Luang 16 Nohanur 1509 à 15h48

 
***
Quelqu'un lui répondait en effet,
L'archiviste ne pouvait rater le départ des confrères avec qui il avait passé la moitié de la journée.
Il regardait les confrères Nelda s'échapper dans le calme du matin, une partie de lui lui criait de les pourchasser, de faire un bout de chemin avec eux, de continuer à raconter contes et chansons. Mais cette partie de vagabond, il l'ignorait assez souvent, il lui fallait l'Equilibre de sa faction, l'insouciance d'un vagabond n'était pas pour lui.
Il observait avec amertume le déchirement des cieux, une nouvelle journée s'annonçait, une journée qui n'était pas le jour de la fête des fous.
Une journée ordinaire, avec son lot d'aventures quotidiennes, le poids des responsabilités revenait doucement à Bakean alors que la brise matinale lui refroidissait l'esprit.
Après les évènements d'hier, il paraissait évident que les conséquences aujourd'hui seraient déplaisante. Aussi, il observa un silence, laissant son esprit toujours un peu grisé se morfondre dans la nostalgie mélancolique de la fête alors que le mal de tête commençait à pointer son nez.

Avait-il dormi ? il ne s'en souvenait pas, mais l'euphorie qui ne le lâchait pas, laisse parfaitement entendre comment a fini la soirée.
Il observait les confrères retourner à leur propres responsabilités, lui rappelant les siennes. Il ne lâchait pourtant pas les remparts, un dernier rappel, un dernier au revoir.
Il récupéra son ocarina d'attraction. L'instrument ouvragés de bas-reliefs et estampe de l'Equilibrium ne faisait pas le fier dans les larges mains de Bakean, il le porta à sa bouche, et en sorti quelques notes. Il n'était plus temps de poésie ou de chansons, il jouait un air triste, Requiem mélancolique, signifiant la fin d'une épopée pour le commencement d'une nouvelle.

La mélodie dans le silence du matin, couvrit un temps les bruits de la nature, mais elle finit par reprendre ses droits, et les sons artificiels, laissèrent place aux bruits du vent qui portaient les étrangers dans la plaine. Tandis que l'Archiviste, lui du s'arrêter promptement, un Apôtre mal reveillé, avait déjà tenté de lui jeter une chaussure dessus. La gueule de bois n'est pas mélomane.
***


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Antiorn

Le Luang 16 Nohanur 1509 à 18h06

 
***
Ils quittent le fundeq alors que les premiers rayons de Maelia
commencent à peine à caresser les vastes plaines automnales.
***

***
L'odeur de l'automne, l'humidité de la brume, la fraîcheur du vent. Le monde endormi après le tempête de Folie. Le monde qui s'endort peu à peu pour l'hiver en priant la Grise, le S'sarkh ou toute autre raison de s'accrocher que celui-ci ne sera comme le denrier. Mais cette matinée est faite d'espoir. Par endroits, le brouillard se condense en nappes opaques. Par d'autres, les rayons de Maelia dispersent la rosée. D'une main la nuit mourrante, de l'autre le jour naissant. Derrière eux les murailles de la Glorieuse, devant, l'Hatoshal sacrée.

Il a en ce moment le sentiment d'être chez lui. Sentiment d'une clarté jusque là jamais atteinte. Toujours il est retourné à Arameth pour ensuite la fuir. Toujours il est retourné à la route pour ensuite la fuir. Toujours quelque chose a manqué. En ce moment, pourtant, il se sent entier.

Leurs pas s'arrêten, ils se retournent vers les murailles. Ils saluent la Folie et leurs alter-egos. Répondraient-ils à travers le brouillard, d'un geste de la main ? De quelques notes mélancoliques ? Un requiem pour revivre. À travers les brumes, toute chimère est possible.
***

*** Leurs regards se touchent. Sans mot dire, ils savent tous deux. ***


Il est temps...

*** Il sourit, puis acquièsce de la tête, les yeux toujours rivés vers les siens. ***


Oui, il est temps... Zarlif n'a pas le monopole de la Folie, loin de là.

*** Alors même qu'il va se remettre en route, il s'arrête net dans ses bottes puis se retourne vers sa chambellan. ***


Vers l'impossible ! Si vous voulez bien me faire l'honneur du premier pas...


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Matal 17 Nohanur 1509 à 16h59

 
Un sourire accueille les paroles du Blanc Nelda.

Non.

Son rire cristallin résonne doucement dans l’aube naissante, la taquine contradiction en suspens.
Le mot qui suit est prononcé à voix basse.

Ensemble…

Pour s’élancer sans l’attendre en tintinnabulant, les yeux levés vers les Cieux infinis, la sensation rare d’être en ce moment précis parfaitement à sa place dans la Trame de ce monde qu’elle revendique pour sien, évoluant le long d’un fil symphonique précisément accordé pour eux…

Elle inspire profondément l’air froid du matin avant de reprendre la parole, callant son rythme sur le sien.

Nous voici donc en route vers l’Impossible… à la recherche du Temps perdu.
Quête chimérique s’il en est… décidément parsemée de bien nombreuses clés
.

Ses paroles font-elles écho à d’autres fils de destinée ? C’est à ce moment précis que la pensée lui parvient, réponse inespérée d’une question posée il lui semble des siècles auparavant.
Elle se fige.

Évidemment…

Tellement évident qu’elle reste muette de longues minutes, son corps hésitant sur la marche à suivre.
Finalement elle sourit. Un sourire lumineux. Un sourire serein. Plein… Puis le regarde, soudain mutine, reprenant comme si de rien n’était la marche qu’elle vient d’arrêter.

Bien, bien, bien… Me voici donc au fait de ce qu’est le deuxième et de qui le détient…


Pour finalement se tourner vers lui les sourcils faussement froncés.

Mais alors ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire de vieux Nelda décharné ?!


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Matal 17 Nohanur 1509 à 18h25

 
*** Ils marchent en silence un instant. Elle semble digérer une nouvelle information qui a traversé les distances. De nouvelles remontrances de son frère ? L'appel de la fonction ? Les minutes passent, le paysage défile. Puis la réponse vient. Ainsi le principal intéressé s'est identifié avant qu'il n'ait eu à le faire... ***


Bien. Sardoryane nous en a appri beaucoup sur les Artefacts. Elle affirme qu'ils font partie d'un système. Il serait impossible de trouver l'un sans avoir auparavant débusqué son prédécesseur. Non pas qu'il faille absoluement avoir un Artefact en sa possession pour trouver le prochain, mais il semble qu'ils ne se révèlent que dans un certain ordre que nous connaissons. Un motif inscrit dans la trame ? C'est mon humble avis. Un système qui est ainsi, tout simplement. Chercher à savoir pourquoi revient à se demander pourquoi les poissons vivent dans l'eau et pourquoi les oiseaux volent. Toujours selon la Shaïm, L'Horloger lui-même serait disparu en lors de sa quête du Second dont l'identité vous est maintenant connue. Ce qui pousse à croire que le Terreau du Sang n'est pas qu'une légende,mais bel et bien réel. Maintenant est-il entre les mains la vieille ou celles des Chuchoteurs ? Nous n'en savons rien. Le troisième a été récupéré à Utrynia par les Chuchoteurs et ramené à Arameth. Le quatrième... les explorateurs de Lethra sont sur sa piste dans les marais... Mais les motifs et loyautés de Lethra me sont inconnues. Je compte bien en faire mon affaire. Après tout, nous avons été proches dans ma vie précédente et il me doit encore la clé de ma propre cave à vin.

Ainsi se dessinent trois clans. Les Horloges, Les Chuchoteurs et Nous. Et on ne peut réellement prétendre en savoir beaucoup sur nos concurents ou potentiels alliés...

Mais pour en venir à ce vieux nelda décharné... il est l'auteur,ou un des auteurs, de cette fameuse phrase concernant le temps et une certaine porte. Une apparition venue nous mettre en garde plus d'une fois. Peut-être même un message de l'Horloger lui-même... nous ne savons exactement comment l'interpréter...

***
Ils arrivaient à la première croisée. À leur gauche se fait entendre au loin le courrant de la rivière qui descend des montagnes pour aller se jeter dans la lagune des glaces. Les soleils se succèdent et la brume n'est plus qu'un souvenir. Le paysage s'offre maintenant à eux avec une clarté limpide.

Le confrère s'arrête puis tourne lentement sur lui même afin de s'offrir une vision totale. Les montagnes au-delà de la rivière, la forêt au sud, les collines à l'ouest. Les plaines leur offrent une vaste ligne d'horizon. ***


Que diriez-vous de tenter de voir ce qu'il y a derrière tout cela ?

*** À la façon dont il insiste sur le mot "derrière", la chambellan se doute bien que son artiste a une idée bien précise en tête. ***


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Merakih 18 Nohanur 1509 à 12h42

 
Elle écoute avec attention les nouveaux éléments dont il a connaissance, la route plate qui traverse les champs défilant rapidement sous leur pas. Finalement, elle murmure.

Disparu lors de la quête du deuxième…

Elle marche en silence de longues minutes avant de reprendre soudain.

Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ?

Le paradoxe énigmatique flotte entre eux un court instant pendant lequel elle semble plongée dans une profonde réflexion.

N’est-il pas étrange que les six Artefacts portent le nom de nos six Horloges ?


Son sourire se fait mutin. Les questions se suivent, ponctuation de sa réflexion. Les exprimer lui permet d’envisager des réponses, de structurer sa pensée. Elle continue.

Ainsi la Confrérie s’est bâtie sur les six Artefacts… Ne pourrait-on alors penser que la Perle sombre elle-même y soit lié ? Six pyramides, un réseau mystérieux de canaux, une Trame qui évolue… Un système. Le Temps…

Elle se tait encore un instant, contemplant le mouvement des graminées bercées par les vents. Pour rebondir brusquement sur les explorateurs de Lethra.

Takamaka et Frekk… Oui…
Mais je ne suis pas sûre qu’ils cherchent le quatrième : les mystérieux hôtes nocturnes de mon frère ont en effet laissé entendre qu’eux aussi le poursuivaient, ceci au sein même des canaux…
Alors ? Le cinquième ? Déjà ? Qui sait, les suivants sont peut-être déjà en jeu, n’attendant plus que la découverte des précédents pour apparaître à leur tour… Ce qui veut dire que le rythme s’accélère...


Le temps de la discussion et les voici à la croisée des chemins. Elle s’arrête à son tour pour admirer l’incroyable paysage qui les entoure. Puis sourit.

Derrière tout cela ?

Ses yeux pétillent.

Accéder à l’autre côté du miroir ? à l’envers du décor ? La proposition est tentante… Qui ne souhaiterait gommer la Réalité pour approcher la Vérité ? Atteindre les Songes pour échapper aux Mensonges ?


Son regard s’échappe, songeur…

Rêver… Bien sûr.

… avant d’à nouveau se planter dans le sien.

En suis-je capable ? Je suis Confrère… et femme…


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Merakih 18 Nohanur 1509 à 19h41

 
Le Blanc Nelda soutient le regard de son double d'ébène. Sourire en coin.

N'avons-nous pas décidé, d'un commun accord, de faire voler en éclat la notion d'impossible ? Bien entendu que vous le pouvez. Ce qui vous est déffendu, c'est de douter de vos possibilités. Confrère et femme ne sont que deux mots, et il n'y a pas assez d'une langue entière pour vous décrire.

La question s'imposant n'est donc nullement "le puis-je ?" mais bien "est-ce là mon désir ?".

En ce moment même, ce brave Ligerio remue Korsyne à la recherche d'un arpenteur du Songe qui voudrait bien nous initier aux périples du second monde et d'un enchanteur pour décupler la puissance d'un gri-gri qui devrait nous aider à traverser le miroir.


Son regard se détache du sien et retourne se poser sur l'horizon.

La Confrérie des Six a été formée par la volonté de l'Horloger et sa quête des Six Artefacs, tout comme l'Ordre des Hauts-Rêvants a été formé par la volonté de Fyridor et sa quête du monde onirique. Peut-être la ville a-t-elle modifié sa trame pour s'ajuster à ses premiers habitants. Ce qui appartient à notre histoire perdue ou remaniée, la mémoire de Fyridor pourrait le contenir... ou non... Et bon... si les visiteurs nocturnes du Manoir cherchent à Arameth, il n'est pas dit que cela est le bon endroit... ou que les explorateurs de Lethra ne reviendront pas y faire des fouilles eux-même... ce qui est certain, d'est que l'Un d'entre Eux est en jeu...



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Julung 19 Nohanur 1509 à 15h01

 
Elle sourit à la douce réprimande puis murmure.

Alors nous rêverons, puisque c’est l’un de mes plus chers désirs…

Pour finalement se détourner et contempler une dernière fois champs, ciels, forêts et flots avant de se remettre en marche, le tableau des lumières irrémédiablement enraciné en elle. Elle avance légèrement, perdues dans ses pensées, oublieuse des périls de leur monde…

C’est pourquoi l’attaque du loup malfaisant la prend totalement par surprise.
Si rapide qu’elle pense un instant l’avoir rêvée…

Ils sont alors tout proche de la Cité du vent, Silith encore haut dans le ciel, les zéphyrs renforcés agitant leurs fourrures tout en déchiquetant les nuages. La plaine ici se ponctue de Moulins, démesurés géants aux vastes ailes mouvantes…

Le loup surgit, apparition soudaine d’une Réalité momentanément oubliée.
Elle vit l’offensive en spectatrice détachée : le monstre attaque, les crocs pénètrent dans sa chair et la douleur survient.
L’abomination disparaît brusquement, étonnamment vive et agile…

Elle regarde son bras ensanglanté avec surprise. La souffrance n’a rien à voir avec celle qu’elle a ressentie quand les crochets de Npratragorth se sont enfoncés en elle, libérant le mortel venin, aiguilles brûlantes charriant son trépas. Non. Aujourd’hui la morsure sonne comme un rappel. Celui d’une Vérité cruelle et d’un Monde incertain. Beau, oui. Mais aussi corruptible…

Elle lève des yeux songeurs pour observer chemin et champs sans y découvrir aucune trace de l’aberration. Mais rien ne prouve que la bête n’est pas encore là, dissimulée, prête à frapper à nouveau…

Elle n’a étonnamment pas peur. Dans des cas comme celui-ci, son esprit possède la curieuse capacité de se séparer des événements pour y assister en observatrice omnisciente. Protection spontanée contre douleur et affliction…

Elle se tourne finalement vers le Blanc Nelda et lui sourit très légèrement.

Voyez comme votre présence me trouble… J’avais un moment oublié la présence des nombreux dangers de la route. Ce n’est pourtant pas ce qui manque, n’est-ce pas ?

Un long frisson parcourt son corps tandis qu’elle aperçoit le sang grenat qui macule la fourrure blanche comme neige.

Oh !


Esprit et chair font à nouveau corps.
L’inquiétude en profite et s’infiltre.

Vous êtes blessé ?


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Julung 19 Nohanur 1509 à 20h01

 
Le loup avait surgit des fourrés et s'était jeté sur eux aussi voracement qu'Edoar sur un nouveau symbiosé. La surprisa avait été totale. La bête furie s'en étéait pri tour à tour à Achara pui à Antiorn avant de disparaître par où elle avait surgi, c'est à dire nulle part. Les deux neldas étaient figés. Ils s'étaient imaginé une ballade sans soucis comme à l'arrivée, et s'étaient pris au jeu. La triste réalité de leur monde sauvage pointait le bout de son nez.

Leurs regards se croisent. Il n'y lit aucune peur. Elle y voit clairement la terreur. Non pour son propre compte, mais pour elle.


Je vais bien. La voix est étouffée. Il ne sent que distraitement le liquide chaud qui teinte son pelage de vermeille. Toute son attention est portée vers le bras de la chambellan.

Laissez-moi voir.

Cela aurait pu être pire, mais le pincement qu'il ressent n'en est pas moindre. Rapidement, il agrippe des bandages dans son sac et couvre les traces de morsures.

J'aurais espéré que la corruption ne reprenne pas si rapidement ses droits après les battues equillibriennes... Voilà, nous regarderons tout cela à l'auberge de Silith.


Nerveusement, il scrute la direction vers laquelle la sale bête s'est volatilisée.

Elle pourrait très bien revenir. Ces abherations sont de vicieuses machines à tuer. Je...

Je quoi ? Je ne pourrais pas vraiment vous déffendre convenablement si c'était le cas, ma spécialité étant le détallage éclair ? Mouais... Ses yeux trouvent les siens. Un court silence tendu.

Faites-moi confiance.

Le blanc nelda tacheté de rouge se mit à incanter une formule en gesticulant. Peu à peu, la forme de la nelda au sombre pelage s'estompa, se fondant à la toile de fond.

Rentrez vite au village, je vous y rejoindrai. Si cette raclure corrompue se remontre le bout du museau, j'en ferai mon affaire.

Ben oué... je lui plante ma baguette arcanique dans l'oeil ou je l'étrangle avec mon bâton de sourcier ?




N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 00h04

 
Dans une tout autre situation sa dernière réflexion l’aurait fait rire. Ici et maintenant, elle est tout simplement abasourdie, voir légèrement irritée.

Vous en ferez votre affaire ?!

Le ton pourrait être moqueur s’il n’était si soucieux.

Mais que comptez-vous lui faire ? Lui parler en cinq langues ? Lui chanter une chanson ? Dans ce cas, je pourrais peut-être vous aider en lui enseignant la musique, qu’en pensez-vous ?


Un instant elle a l’impression que c’est Edoar qui s’exprime par sa bouche… Elle frissonne brusquement à cette nouvelle pensée : pourvu que son frère n’apprenne jamais rien de cette agression sinon il va leur mener une vie d'enfer. Et elle le connaît trop bien pour savoir qu’il faut à tout prix éviter ça, pour leur bien-être psychique à tous…

Elle reprend la parole d’une voix plus douce, cherchant des yeux son regard, ne sachant plus si le camouflage qu’il lui a imposé ne la cache pas aussi à sa vue.

Je ne doute pas que vous ayez développé des capacités particulières le temps que vous avez passé sur les routes mais vous savez aussi bien que moi que nous ne sommes pas taillés pour le conflit direct. Nous sommes des Artistes : l’esquive est notre parade, la fuite notre défense.
Ce n’est pas moi qui vais vous apprendre cela, n’est-ce pas ?


Elle tend la main vers sa blessure toujours dégoutante de sang.

Sans compter que vous avez besoin de vous faire soigner vous aussi…


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 01h31

 
L'Artiste resta tout d'abord estomaqué, sourire niais au visage. Le sourire d'un enfant qu'on prend en flagrand délit de faire le pitre. Mi-fier, mi-honteux. Elle avait raison, bien entendu. Mais il préférait tout de même la voir détaler invisible en le laissant s'offrir comme appât que de la savoir en danger à ses côtés. De cette distance, il ne pouvait distinguer que sa forme. C'est donc à tâton qu'il tenta d'accrocher son regard.

C'est à la mention de sa prorpe blessure que la douleur commença à lui titiller les nerfs. Un spasme anima son visage. Rien de bien grave. Un désagrément tout au plus.


Très bien, rentrons ensemble...

Sur ce son ton devient des plus sérieux.


Mais au premier signe de danger, vous vous esquivez sans regarder derrière.

Un silence calculé maintient la tension, puis son sourire reprend le dessus. Cette fois-ci, les mots se veulent rassurants.


Je ne suis peut-être pas du type "pourfendeur d'horreurs", mais il me reste quelques tours d'Anarkan dans mon sac, et une lame empoisonnée qui donnera à cette bête une raison d'apprendre les bonnes manières. J'ai croisé des dizaines de loups comme celui-là dans les montagnes de la Fraternité, et n'est pas né celui qui me fera passer par un pillier !

Quelques bandages sommaires plus tard, les voilà repartis. Antiorn affiche une mine décontractée. Mains dans les poches, il sert très fort sa miséricorde de la gauche et sa baguette arcanique de la droite. Le chemin vers l'auberge se fait cependant sans encombre à travers les champs et les multiples moulins qui s'agitent les bras dans le'effort vain de capturer le vent de la plaine une fois pour toute.

Le village est charmant. L'auberge semble tranquile. Les tenanciers portent toujours les séquelles de la journée des fous: cernes, teint pâle, absences momentanées. Le blanc nelda commande deux chambres, deux bains chauds et deux repas pour plus tard. Pourquoi s'occupe-t-il de la logistique d'un air si empressé ? La réponse est toute simple.

Achara est toujours transparente.

Ils se laissent sur la pas de leur chambre respective.


Nettoyez bien la plaie. Je vous ferai un nouveau bandage avant le dîner.

Sourire. Il cherche toujours en vain son regard.


Le sort devrait s'être dissipé d'ici là... pas trop de folies surtout !



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 15h25

 
‘Pas trop de Folies surtout !’
Pendant un instant, elle a envie de lui retourner son discours d’il y a quelques heures mais décide finalement de se taire : il semble s’inquiéter profondément pour elle, et préfère donc ne pas l’angoisser plus en lui faisant un grand discours sur leurs démences respectives…

Un bain, un repas chaud et une nuit de repos plus tard, les voici à nouveau sur la route. L’atmosphère sereine qui marquait la première partie de leur voyage a disparu au profit d’une ambiance plus vigilante : ils marchent en silence, attentifs à tous dangers qui pourraient à nouveau les menacer…

Lorsqu’ils ont quitté Minoth au petit matin, il a insisté pour la rendre à nouveau invisible.
La sensation de transparence est particulièrement étrange : elle a l’impression d’être Tout et Rien à la fois, effacée par le paysage qui se reflète en elle.
Elle a fait taire clochettes, bracelets et grelots et avance sans bruit, imperceptible aux sens mêmes du Blanc Nelda. Malgré la gravité du trajet, elle s’en amuse et ne peut s’empêcher de surgir brusquement derrière lui pour lui chuchoter quelques mots. Elle manque d’ailleurs d’éclater de rire quand il lui répond en murmurant de légères remontrances à un buisson. Elle n’ose imaginer leur périple si tous deux avaient bénéficié du sort de Peau de verre…

Ils arrivent finalement aux abords de l’Hatoshal sans avoir rencontrer âme qui vive, pénétrant presque religieusement dans l’antique forêt sauvage. Depuis qu’ils ont repris la route, un front de nuages bas bouche le ciel, plombant la lumière et étouffant les sons. Le chemin, qui lui avait semblé sans danger à l’aller, dégage aujourd’hui une singulière sensation de menace. Ils avancent rapidement, en silence, plus vigilants que jamais.
Peu de temps plus tard, ils aperçoivent en effet dans les proches sous-bois une araignée d’ombre en train de pondre dans une carcasse de cerf qui, au vu de l’odeur qui parvient jusqu’à eux, est en décomposition depuis déjà quelques jours. Ils ne s’attardent pas, préférant éviter une confrontation directe avec l’aberration à huit pattes.
Elle pousse finalement un soupir de soulagement quand ils parviennent sans encombre à la vaste clairière où les immenses vaisseaux nemen décollent et atterrissent sans fin. Quelques minutes plus tard les voici chacun en possession d’un billet pour Korsyne. Ils ont de la chance, le prochain bâtiment en partance pour la cité haut-rêvante appareille dans l’après-midi, ils n’auront pas à attendre trop longtemps.

Une heure plus tard, les voici à bord. Elle hésite à aller sur le pont pour assister au décollage, mais la bruine persistante qui tombe depuis peu la décourage d’affronter froid, brumes et humidité. Sans compter qu’elle a encore à parler avec le Blanc Nelda avant qu’ils n’atterrissent au cœur du Laomainn.
Elle s’installe donc confortablement dans la cabine qui leur a été allouée, jambes croisées sur l’étroite couchette, dos adossés à la paroi de bois vernis. Elle le regarde en souriant, l’hostilité de la fin de leur voyage déjà oublié, heureuse de partir avec lui à Korsyne en quête de rêves et de chimères…

Elle fronce soudain les sourcils, semblant poursuivre une pensée qu’elle a initiée il y a déjà un moment.

Dites-moi… Que pensez-vous de Ligerio Dhuri ?


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Ligerio Dhuri

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 15h58

 
*** Dans le désert de Laomainn un peu plus tard : ***


***
Ligerio avait quitté la ville et sa Veille pour aller cherche les deux Confrères à la Guitoune. Il avait là l'occasion de traverser le désert, c'était la première fois depuis qu'il avait rejoins l'Ordre qu'il quittait Korsyne. Il espérait que Penthésilée n'en profiterait pas pour se réveiller en douce pendant son absence.

Il adressa une prière silencieuse au Quatre pendant qu'il marchait. Ils espéraient qu'ils arriveraient tous à bon port et en un seul morceau. Pendant ce temps, une créature en profitait pour se faufiler derrière lui. Le claquement des pinces de l'immense scorpion tira le tydale de sa méditation et il fit un bon en avant pour éviter l'attaque. Il se retourne pour voir l'immense créature couverte de chtini faire claquer une nouvelle fois ses pinces.

Ligerio soupire:
***

Tu ne sais pas qu'on ne dérange pas un membre de l'Ordre qui médite mécréant?

*** Il ne le savait pas en effet, comme pouvait le démontrer le fait qu'il veuille toujours en découdre. Le tydale avait ses lames bien en main et il était partis en découdre avec le scorpion. Il abattit les lames sur la créature pour la clouer sur le sol. Son adversaire avait encore assez de force pour le piquer de son dard.

Le tydale retenu un juron, il y avait un troue dans sa tenue toute neuve et elle allait être toute tachée de sang. Et on allait encore dire qu'il ne savait pas se présenter correctement. Il espérait juste qu'il en aurait finis avant que ses hôtes soient là. ***


Laissez moi rêver rien qu'une fois .

 
Antiorn

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 19h12

 
*** De retour dans la cabine... ***


Antiorn prend place sur sa couchette, et décroche le bâton de sourcier attaché au flanc de son sac de voyage. Il tient l'objet en position debout, pose un pied dans la fourche du "Y", s'adosse au mur, croise l'autre pied par-dessus, soupire de soulagement. Enfin la paix ! Il ferme quelques secondes les yeux pour savourer. Lorsqu'il les ouvre, son regard l'accueille.

Il se sent chez lui. Il sourit.

Puis elle l'interroge à propos de Ligerio. Il fallait s'y attendre. Lui-même ne savait plus trop quoi penser.


Ligerio est un brave tydale. Il s'est engagé au Poinçon à la même époque que ma nomination au titre de chambellan des caravanes et a été un atout essentiel à son horloge toute sa carrière. C'est un homme droit qui n'est pas totalement dénudé d'humour. Serviable, avenant.

Je l'ai contacté pour notre voyage avant même de vous rencontrer près de la guitourne. Donc avant d'acquérir la certitude que le Poinçon est infiltré par les Chuchoteurs. Avoir su, je ne sais pas si j'aurais pri le risque. Oh, comprenez, en apparence Ligerio est hors de tout soupçon. Je n'ai aucune raison de croire en quelque supercherie de sa part. Mais si les monstres dans nos placards n'étaient habiles à se dissimuler dans l'ombre, de quoi aurions-nous peur la nuit venue ?

De toute façon, changer d'attitude maintenant ne feraient qu'alerter ses soupçons s'il s'avérait posséder un second visage. Alors traitons-le en ami... mais gardons l'oeil ouvert...


Les secousses du départ se font sentir. Un instant, le Blanc Nelda se concentre pour maintenir ses pieds croisés sur le bâton qui vascille. Puis les voilà partis, filant à travers le ciel. L'artiste croise les bras et ferme les yeux, visiblement en proie à une crise de béatitude aigüe


Avez-vous déjà mis les pieds chez les Rêvants ? C'est un peuple merveilleux !


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Ligerio Dhuri

Le Vayang 20 Nohanur 1509 à 19h52

 
*** De retour dans le désert: ***


*** Ligerio avait dans une seconde passe d'arme finis de s'occuper de l'immense scorpion, il essuya négligemment ses lames avant de repartir en direction de la guitoune. Il fallait qu'il fasse disparaître cette vilaine blessure se dit-il en sortant sa trousse de soin.

Une soudaine brulure provenant de la plaie lui fit serrer les dents. La saloperie avait un dard empoisonné et il était infecté. Vraiment il avait la poisse aujourd'hui. Il finit de nettoyer et de bander la plaie, ça devrait aller. Il avait connus pire que le poison de cette monstruosité.

Il espérait juste que ça ne se voyait pas trop sur sa tenue. Au pire c'était juste une petit anicroche et puis il préférait ça à ce que le scorpion leur fonce dessus sur le chemin du retour. Antiorn était sans doute un voyageur aguerris mais on ne pouvait pas dire la même chose d'Achara.

Il arriva finalement devant la Guitoune, il ne lui restait plus qu'à attendre. Le navire ne serait sans doute pas trés long à arriver. ***


Laissez moi rêver rien qu'une fois .

 
Achara Edaregord

Le Sukra 21 Nohanur 1509 à 01h49

 
À l’intérieur du bâtiment le bruit régulier des machines lui fait penser aux ronronnements d’un gros chat.
Elle soupire.

Mais vous pensez là par le biais d’anciens paramètres… Ligerio n’est plus aujourd’hui Confrère ni en son âme ni en la nôtre, et j’imagine qu’il pénétrera bientôt au sein de l’Ordre des Hauts-Rêvants… Si ce n’est encore déjà fait.
Remarquez que je ne doute ni de son honneur et ni de sa probité, je nous mets simplement en garde contre sa double appartenance et sa sûrement nouvelle allégeance. Nous sommes aujourd’hui à la recherche de l’âme même de la Confrérie des Six, une quête qui ne le concerne plus. Et j’irais même plus loin : une quête dont il doit tout ignorer.

Elle sourit.

Ce qui ne nous empêchera bien évidemment pas d’être charmants avec lui ! Mais je ne suis pas certaine que Ligerio soit l’homme au deux visages que vous me décriviez il y a un instant. Qu’il soit plus sagace que ne laisse supposer son air bienveillant je n’en doute pas, mais de là à le soupçonner d’être un agent double, il y a un pas !

Elle réfléchit quelques instants.

Commençons plutôt par accorder nos instruments : expliquez-moi la raison que vous lui avez donnée pour notre venue, cela nous évitera de commettre des impairs !

Elle jette un rapide regard au hublot couvert de bué qui ne laisse rien deviner des paysages qu’ils survolent, pour répondre finalement à sa dernière question.

Non, c’est la première fois… Pourtant mon père travaille au fundeq de Jypska, mais je ne suis jamais allée lui rendre visite. C’est toujours lui qui est revenu à la Cité des Perles sombres…


Ses yeux pétillent quand ils se fixent à nouveau sur le Blanc Nelda.

Mais expliquez moi plutôt ce en quoi ils sont si merveilleux ?!


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Sukra 21 Nohanur 1509 à 20h44

 
J'ai dit à Ligerio que nous allions nous entretenir avec Firydor, sans toutefois en dévoiler plus à ce sujet, et que nous comptions nous instruire sur la science du Rêve. Voilà tout.

Le Blanc Nelda ouvre les yeux, capte le regard d'Achara.

L'Ordre est une nation ouverte et désintéressée. Si Korsyne dort d'un sommeil hermétique dont nous tenterons de percer les mystères, Jypska, elle, est beaucoup plus vibrante. Les Rêvants sont avenants et prompts à partager. Leur mysticisme leur octroie un certain mystère qui a son charme. On pourrait dire qu'ils ont un côté artiste sans même s'en rendre compte...

Ses paupières sont lourdes. Pareil à un chat, ses yeux sont maintenant mi-clos.

Je vous l'assure... dissimuler les secrets de la Confrérie ne sera pas une tâche ardue... je doute fort qu'ils s'en intéressent.

Baillement.

J'ai à Jypska une nièce. Ou plutôt la fille d'un cousin... Uranie. Comme elle doit avoir grandi depuis ma dernière visite ! La pauvre a perdu son père lors de l'affaire Flymer. Il est resté coincé dans le Néant...

La voix se fait distante. Antiorn dort presque, bercé par le ronronnement de l'embarcation.

Elle est maintenant prise en charge par une certaine Morora que je ne connais point mais dont on m'a dit beaucoup de bien.

L'artiste s'endort sous le regard de sa chambellan, la laissant seule avec ses pensées. Ils fendent le ciel, confortablement blottis dans leur minuscule cabine.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Achara Edaregord

Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 14h51

 
Plus tard.

Elle s’éveille lorsqu’un rayon de soleil vient délicatement caresser sa fourrure. Elle a rêvé d’horloges, de rouages et d’aiguilles, mécanismes immortels ponctuant un rythme en désaccord mineur.

Le Blanc Nelda sommeille paisiblement, sa lente inspiration soulevant régulièrement sa poitrine. Au hublot, la brume a disparu.

Se redressant avec souplesse, elle enfile son manteau de voyage, clarté de laine sur obscurité de fourrure. Le léger mouvement réveille clochettes, bracelets et grelots qui font entendre un faible tintinnabulement. Un coup d’œil vers son compagnon de voyage la rassure : il est toujours endormi. Elle se lève en silence et se dirige vers la porte de leur petite cabine qu’elle ouvre avec douceur.

Quelques instants plus tard et la voici installée confortablement sur le pont extérieur, l’Alizé batifolant avec les pans de ses vêtements. Maelia est en train de disparaitre à l’horizon, tandis que Minath prend son relais, plus vif, déjà haut dans le ciel. Tout nuage a disparu, le firmament étincelant d’une clarté presque trop lumineuse.

Elle cligne des yeux en tentant d’apercevoir le paysage qu’ils survolent, aplats de couleurs transformant le monde en aquarelle éternelle. Elle ne ressent d’abord que le Vert : pomme, olive, émeraude, anis, vert-de-gris, la plaine se décline en nuances infinis… Pour ensuite sentir le sable, grains espars porté par les Zéphyrs, qui lui révèlent finalement à l’horizon les Ocres du désert de Laomainn : ambre, bronze, or, topaze… les dunes ressemblent à des joyaux endormis, bijoux figés dans un Temps arrêté.

L’immense vaisseau volant fend les cieux avec grâce, les rapprochant inexorablement du désert assoupi.
Elle sourit.


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Antiorn

Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 20h59

 
Elle l'avait réveillé. Il avait fait mine de rien. Tintements de clochettes et mouvements souples, elle avait disparu par la porte. Lentement il avait émergé de ce moment de félicité et avait rejoint Achara sur le pont. Le Laomain approchait. La guitourne se trouvant à sa frontière, ils n'en avaient plus que pour quelques dizaines de minutes. En silence ils avaient contemplé Syfaria du haut des airs. À cette distance, il était facile d'oublier les dangers des landes sauvages.

Trente minutes plus tard, il débarquaient à la porte du désert. Ligerio les attendait, droit comme une lance, fier comme un paon. L'artiste nota un accroc à sa tunique mais n'en pipa mot.


Maître Dhuri, votre solicitude vous honnore. Vous êtes bien aimable de venir nous cueillir de la sorte.

*** Sourire franc. ***


Votre nouvelle vie est-elle à la hauteur de vos attentes ?


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Ligerio Dhuri

Le Dhiwara 22 Nohanur 1509 à 21h54

 
*** Finalement le vaisseau Nemen se pose sur sa plate-forme après avoir majestueusement vendus les nuages. C'est toujours d'aussi impressionnant que de voir un vaisseau si lourd voler dans les airs. Certes tout cela était mensonge mais ça surprend toujours un peu. ***




*** Les marchandises sont déchargés, les passagers descendent et le tydale ne manque pas de reconnaître le bruit si particulier de la démarche de la chambellan. La voilà donc accompagnée de l'ancien chambellan, il ne peut se retenir de sourire à sa vue. Ça faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vus, son souvenir est lié à celui de la première visite de Penthésilée à Arameth, les cours de Nelda qu'il lui avait donnés.

Il pose naturellement son poing contre sa poitrine et s'incline:
***

Héjia!

*** Il reprend naturellement en rabaän car il ne connait pas le niveau d'érudition d'Achara: ***


Vous avez fait bon voyage? Nous n'attendons personne d'autre?

*** Ligerio s'attendait un peu à voir le frère de la chambellan surgir de dernière une dune ou grimé pour passer incognito. Il s'étonnait d'ailleurs de ne pas avoir été contacté pour qu'il lui trouve un mari, ou qu'il la protège ou qu'il soit promis à une mort certaine s'il la regardait un peu de travers ou les 3 à la fois.

Il répond à la question d'Antiorn avec un franc sourire: ***


C'est étrange, ce fut très soudain. J'aurais crus que cela prendrait plus de temps mais c'est quelque chose qui est en moi depuis un certain moment. Il est bon de sentir le regard bienveillant des Quatre sur sa personne.


Laissez moi rêver rien qu'une fois .

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