Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Une retraite à l'abri du monde

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Sujet lancé par Heltaïr
Le 30-11-1509 à 18h20
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Posté par Heltaïr,
Le 05-12-1509 à 00h34
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Heltaïr

Le Luang 30 Nohanur 1509 à 18h20

 
Le tertre des Trois-Bois.

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Ainsi appelle-t-on cette zone qui borde Zarlif au sud-ouest, ensemble de petites combes et vallées, surplombées par trois éminences principales, chacune recouverte d'un bois.

Lieu de production naturelle du fameux Bois du Tertre, la zone est cependant désertée par les poussiéreux, malgré le fait que les bois y sont moins épais que ceux de la Sainte Hatoshal. Qu'importe. La zone n'est guère fréquentée.

La zone ne manque pourtant pas de charme. L'air n'y est ni trop sec, ni trop humide, les températures généralement clémentes. Entre les collines du nord ouest et de l'Est, un petit lac recueille les écoulements d'eau des quelques sources sauvages et des pluies de saison. Les Aberrations et Rejetons sont rares ici. Juste quelques specimens de la faune locale pervertie...

***

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Heltaïr

Le Matal 1 Dasawar 1509 à 09h04

 
Loups.

Ils se font entendre au fur et à mesure que tu t'enfonces progressivement dans les bois, t'approchant du centre, t'approchant de ce petit lac.

Petite meute communiquant à pleins poumons à travers les vallons du tertre. Prédateurs. Mais nobles animaux n'ayant pas subi, eux, la perversion du S'sarkh.

Ils crient. Ils s'appellent, se préviennent. Seront bientôt tous au courant de ton arrivée.

Tu continues. Sans crainte. Leur présence au contraire te rassure. Si ils sont là, tu es bientôt arrivé.

Tu continues par te laisser guider par ce sentiment, cette impression diffuse. De la télépathie? Tu ne sais pas...

Doucement, tu vois les premiers d'entre eux.

***

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Tu sais qu'ils sont certainement plusieurs autour de toi, à guetter, à te surveiller. Non agressifs néanmoins. Non plus prédateurs mais protecteurs maintenant.

Tu continues, escorté par ce groupe qui te connait mais ne peut s'empêcher de se montrer nerveux. A moins qu'ils ne soient jaloux? Jaloux pour ce que tu leur a enlevé il y a quelques mois mais qui est maintenant revenu parmi eux? Jaloux et ayant peur que tu ne viennes le reprendre?

Interrogations inutiles. Cette vies est finie depuis longtemps.

Les arbres s'effacent enfin, dévoilant la cuvette centrale.


***

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Immanquablement, ta gorge se serre. Tu sais qu'Elle n'est guère loin...




 
Heltaïr

Le Matal 1 Dasawar 1509 à 20h56

 
Cadécia

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Vous vous êtes rencontrés physiquement pour la première fois a Zarlif, il y a de cela maintenant... 7 mois. Enfin recontrés devrait on dire, après des échanges de pensées nombreux...

Un je-ne-sais-quoi en toi qui avait été réveillé par sa première irruption dans votre Consensus...

Elle était devenue Surveilleur. Comme toi... Cette première rencontre s'était faite dans le cadre du métier en quelque sorte...

Cadécia... Comment la décrire? C'était, à cette première rencontre, une femme à la fois forte et faible. Faible, car il devait apparaitre rapidement que sa symbiose était à l'origine de son retour à la vie en société, qu'elle supportait très mal. Forte, car son caractère l'était tout autant...

Tu appris plus tard son histoire. A Syrinth.

Cadécia ne supportait pas les doctrines de ses soeurs Matriarcales. Enfuie du Matriarcat, elle avait erré de nombreuses semaines, sans but, à travers les plaines désertes et les étendues glacées du Nord. Finalement, ayant miraculeusement survécu, elle arriva sur les terres de l'Equilibrium, où, au gré d'un climat plus clément, elle reprit des forces.
Un soir, dans l'anfractuosité rocheuse qui lui tenait lieu d'abri, elle fut cernée par une meute de loups, la même que celle qui t'entoure en ce moment là. Les bêtes étaient alors non pas hostiles, mais affamées, terriblement. Si Cadécia fut blessée à l'épaule ce soir là, elle ne leur en tint nulle rigueur.

Tu n'as jamais appris ce qui s'était véritablement passé. Mais à partir de ce soir là, Cadécia avait vécu parmi ses nouveaux compagnons lupins... à la sauvage... Ce 'est que sa symbiose et les échanges permanents qu'elle entendait qui l'incitèrent à tenter de rejoindre les siens. Les Poussiéreux. Mais équilibriens cette fois.

Il faut parfois un grand malheur pour que naisse un grand bien, disent les Anciens... eut être n'ont ils pas tout à fait tort, et derrière cette formule de séniles se cache une part de réalité.
Il fallut que Cadécia meure pour que vous vous découvriez et avouiez vos sentiments réciproques. Cela se passa à Syrinth et restera sans nulle doute la plus belle soirée de ta vie.

Vous vous connûtes par la suite plus intimement. Partageant vos sentiments et passions avec ardeur. Fusion.

Las... Un tel bonheur ne pouvait durer... Si sa mort avait facilité votre rapprochement, quelque chose qui essayait péniblement de se former depuis son retour à la vie poussiéreuse s'était brisée. Sa croyance en la Dame s'était éteinte, telle la flamme d'une bougie ne résistant pas à un souffle de vent trop puissant. Son sentiment pour les autres Poussiéreux n'était plus qu'ignorance...

Après deux mois de vie commune, au gré de vos déplacements dans l'Hatoshal, un soir, vous parlâtes.

Le lendemain, Cadécia te quittait, rejoindre sa vie d'avant.

Il existait toujours quelque chose entre vous. Un sentiment fort, puissant. Rien ne s'était éteint de ce côté là. Mais Cadécia avait pris cette décision pour toi. Elle ne voulait pas entraver ta propre vie par ses ressentiments sociaux...

Elle était partie donc. Non sans te laisser une indication pour où la chercher quand tu le voudrais.. quand tu le pourrais...

Et c'est pourquoi, à la vue de cette vasque dans un creux du Tertre des Trois Bois, entouré d'une meute de loups, tu était tout simplement heureux.





 
Heltaïr

Le Sukra 5 Dasawar 1509 à 00h34

 
Elle et Toi

Tu restes silencieux, sans esquisser un seul geste, restant simplement là à profiter d'un moment qui n'est pourtant qu'un prélude.

Derrière toi, la meute semble se replier.

Tu fais un pas en avant, t'apprêtant a descendre.


"Nelma..."

C'est sa voix.
Elle est derrière toi. Entourée de ses amis à canines. T'observant avec un mélange de crainte et de plaisir.



Vos regards se cherchent, se croisent, se fixent, ne se quittent plus.

Vous êtes immobiles, séparés d'une dizaine de pas qu'aucun ne semble vouloir franchir. Comme figés.

C'est bien elle. Elle n'a guère changé...

Il existe de ces moments ou la télépathie n'est plus rien. Ou les sentiments sont si forts qu'ils se devinent et se comprennent.

Tu souris. Tendrement. Impossible de dire qui a fait le premier pas. Vous êtes maintenant face à face.

Lentement, elle lève sa main, et vient te toucher la joue tandis qu'une lueur perle ses yeux. Tu emprisonnes sa main entre ta joue et ton épaule et l'enlace tendrement. Elle pose sa tête contre ton épaule et répond à ton étreinte.





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