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Le Luang 25 Jangur 1510 à 11h14
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| Le temps que les guerrières répondent, l'autre garde et les deux tydales qui la suivaient arrièrent également auprès d'elles.
Le mâle barbu s'agenouilla précipitamment et saisit la main de la Tanëlën. Son visage - aux traits certainement déjà durs en temps normal - était tendu par l'inquiétude et on devinait un lien fort entre ces deux là.
- Pousse-toi, Màrek. ordonna la vieillarde au mâle d'une voix tranchante. J'ai besoin de place.
Le dénommé Màrek s'exécuta toujours sans un mot.
Vu sa stature et son habillement il devait être fermier, ou bûcheron, quant à elle, son visage était marqué par les âges et elle portait des robes plutôt raffinées et ainsi qu'un petit l'attirail de fioles et ustensiles magiques variés, la désignant sans peine comme une sorcière du village. Elle s'agenouilla avec une grimace quand ses articulations craquèrent, se frotta les mains en incantant quelques mots d'arkan, et tendit ses bras au dessus de la blessée pour placer ses paumes au dessus d'elle.
Le visage de la sorcière était un masque de concentration.
Elle se décala progressivement, passant survolant l'ensemble du corps au fur et à mesure, s'arrêtant parfois un instant avant de continuer.
La vieille poussa un soupir et se tourna vers Màrek.
- C'est bon, il n'y a rien qui ne puisse être guérit chez elle. Porte là chez moi, il faut que je lui fasse reprendre conscience pour lui faire boire des potions.
Le visage du mâle s'éclaira légèrement de soulagement, mais il restait inquiet. Et peu loquace.
- Dhanya Ostale...
Celle-ci s'adressa ensuite à Shreya et Ishaëna.
- Coupeuse de Vie, vous vous sentez encore en état de faire quelques mètres? demanda-t-elle après avoir jeté un œil aux insignes des deux Danseuses. Vous êtes les bienvenues si vous souhaitez vous reposer et vous restaurer à Lestris. Venez chez moi, je m'occuperais de vous aussi.
Bien que cette dernière phrase ait été prononcé comme une affirmation, la matrone resta cependant silencieuse, comme si elle attendait un réponse.
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Le Matal 26 Jangur 1510 à 12h24
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| - Elle c'est Tanëlën, dit la sorcière en désignant d'un mouvement du menton la tydale que le mâle chargeait dans ses bras.
Elle continua les présentations en emboitant le pas au tydale et aux gardes.
- Lui c'est le manüsh qu'elle a choisi pour son karna, Màrek... Kryna et Varusk font partie de la garnison du village.
Et je me nomme Ostale, astrologue et guérisseuse...
Alors que le petit groupe franchissait la porte du village, abandonnant les gardes qui retournèrent à leur poste de faction, les deux Danseuses constatèrent que nombre des habitantes étaient sorties devant leurs maisons ou à leurs fenêtre. Sans laisser le temps aux badauds de s'approcher, Ostale s'engouffra dans la deuxième maison qu'elle croisa, fit rentrer les autres et ferma la porte.
Elle avait l'air on-ne-plus sérieuse...
- Màrek, dans la première chambre.
Guerrières, continuez tout droit, vous tomberez sur les cuisines tout au fond. Dites à la liadha qui s'y trouve que vous venez de ma part.
Je dois vous laisser, il faut agir vite.
La vieille tydale suivit la direction prise par Màrek, une porte menant sur un couloir, puis la première porte sur la gauche, et referma la dite porte, laissant les Danseuses seules.
Le couloir était long d'une vingtaine de mètres et contenait trois portes de chaque côté, espacées régulièrement, et une septième à son autre extrémité, qui menait à une vaste salle parsemée de lits. Il n'y avait guère de monde, seulement trois malades alités alors que la pièce comportait facilement une quinzaine de lits.
Le rez-de-chaussée de la maison était en réalité un petit hôpital de campagne.
Au fond de cette pièce, une autre porte menait sur une salle commune, séparée par un comptoir des cuisines où une jeune tydale dodu s'affairait à découper des légumes.
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Le Merakih 27 Jangur 1510 à 12h36
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*** S'inclinant respectueusement; ***
Merci, guérisseuse.
*** Shreya se tourna vers la Coupeuse de Vie. ***
Allons-y.
*** Dit-elle en lui indiquant le couloir d'un signe de tête. La Danseuse s'engagea dans le couloir. ***
Alors, te sens-tu prête ?
J'entends, à Danser. Dès que nous en saurons plus, nous retournerons là-bas, trouver cette... chose. Alors, j'aurai besoin de toi, non pas comme recrue à former, mais comme une Exécutrice, une Soeur d'armes sur qui je peux compter.
Si tu t'en sens capable.
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Le Merakih 27 Jangur 1510 à 17h01
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| Les deux guerrières atteignirent les salles décrites par la vieille guérisseuse. A peine eurent-elles franchi le seuil du dispensaire qu'une jeune fille sortit des cuisines toutes proches et vint à leurs devants. S'inclinant, elle se présenta :
Hajar, puissantes lames de guerre. Je me nomme Anysha. Notre sage-mère Ostale m'a demandé de vous installer, le temps qu'elle rétablisse suffisamment Tänëlën pour que cette dernière puisse vous parler. Je puis vous montrer une chambre, dotée de trois lits, où vous serez seules et pourrez déposer vos affaires et prendre du repos. Je puis vous mener au réfectoire, si vous souhaitez reprendre des forces. Je puis...
Anysha hésite, apparemment au bord des larmes, et se reprend :
Tänëlën... je la connais bien. Elle est prudente, c'est une cueilleuse douée qui sait se camoufler et ne se perd jamais en forêt ! Qui lui a fait ça ?
Vous allez le retrouver, n'est-ce pas ?
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Le Julung 28 Jangur 1510 à 15h01
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| Suivant Shreya, Ishaëna n'eut pas le temps de répondre. Elle fut interrompue dans son élan par une jeune tydale un peu nerveuse mais visiblement très gentille.
Elle l'écouta donc.
Quand elle eu fini, ignorant la maitresse d'arme, la guerrière se dirigea calmement vers la jeune fille inquiète
Une fois suffisamment proche d'elle, Ishaëna se pencha en avant. Leurs visages à présent face à face, la regarda dans les yeux...
Un court instant s'écoula avant que la Tydale ne lui demande amusée et d'un air faussement étonné :
Le retrouver...?
Un sourire au coin des lèvres, une lueur étrange dans les yeux, elle enchaina :
Comme s'il pouvait en être autrement.
Puis elle lui sourira. D'un large sourire. Tendre et chaleureux. Faisant oublier l'air sinistre qu'on aurait pu lui prêter quelques seconde auparavant. Elle tourna légèrement la tête pour apercevoir sa maitresse d'arme, le sourire toujours aux lèvres, lui faisant comprendre que de telles questions étaient futiles.
Elle se redressa, passa sa main dans sa crête défaite. Et, regardant le plafond, se mis a énumérer de manière chaotique diverses choses et autres dont elle avait besoin.
Bien, vu que tu es la, je voudrais prendre un bain si possible. J'ai faim aussi, vous proposez quoi à manger? Et pour ma toilette, je voudrai avoir de l'eau bien chaude pas tiède. Ah aussi, je me demandais si je pouvais avoir de quoi me raser ainsi qu'un soin pour mes cheveux... je ne ressemble plus a rien ! Au fait, les gens ronflent ici ? Fort ? ...
La guerrière continua ainsi quelques instants.
Shaina n'attendant pas qu'elle ait fini, s'était téléporter sur la tête de la jeune fille et s'était mise à lui faire la conversation.
dit :Coucou, moi c'est Shaina.
Ne fais pas attention, elle divague. Elle est épuisée. Si tu pouvais juste avoir de quoi soigner ses cheveux et de quoi se laver en plus d'un bon repas, cela suffira.
Elle a de toute manière déjà oublier tout ce qu'elle t'a demandé.
... bottes avec de la fourrure. Oui, c'est tout doux, c'est super joli, tu ne trouve pas? Et...
Elle s'arrêta soudain et dit d'un air triste, le regard plein d'espoir, à la jeune tydale :
J'ai faim... On mange? | |
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Le Matal 2 Fambir 1510 à 01h13
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| D'un geste réflexe, donc très vif, Anysha chassa le mou d'Ishaëna qui prit le coup sans avoir eu le temps de s'en garder; Il se téléporta aussitôt à l'arrière de sa maîtresse, peu enclin à retourner s'amuser.
La jeune fille, un peu secouée, reprit :
Bien sûr... nobles Fileuses. Veuillez me suivre, s'il vous plait...
Elle conduisit les deux guerrières dans une chambre à trois lits, tous inoccupés.
Vous pouvez vous installer et laisser vos affaires ici, cette chambrée est vacante. Celles disposant d'un seul lit sont occupées par des malades. Il y a eu une sévère épidémie de mauvaises grippes cet hiver, sans parler des problèmes habituels : attaques, engelures... comme à chaque fois.
Vous avez une salle d'eau attenante à la chambre. Je vais vous montrer.
Joignant le geste à la parole, Anysha ouvrit un panneau coulissant sur sa gauche et révèla une pièce dotée d'une fontaine à bras, d'un poêle à bois, d'un lavoir et de grandes bassines. Elle alimenta aussitôt le meuble de fonte en combustible et l'alluma en précisant.
Il mettra quelques dizaines de minutes à devenir bien chaud. Vous pourrez alors faire chauffer de l'eau et prendre votre bain. Pour manger... il faut aller au réfectoire. C'est par ici.
Ressortant dans le couloir, l'anja se dirigea vers le fond : une porte à double battant donnait sur une salle à manger commune, vide à cette heure. Cependant, deux repas étaient déjà servis et n'attendaient que les deux symbiosées pour être consommés. Apparemment, ils consistaient en une soupe de légume épaisse, avec morceaux de viande, rondelles de saucisse et tranches de lard en complément. Une miche de pain, un broc de vinasse et un gros fromage persillé parachevaient le tableau.
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Le Matal 2 Fambir 1510 à 23h21
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| *** S'inclinant respectueusement: ***
Grand merci, Anysha. C'est plus qu'espéré.
*** Alors que la jeune tydale s'éloignait, la Maîtresse d'Armes s'immobilisa brusquement. Spectacle étrange pour une non-symbiosée, son attention sembla quitter la pièce, rien qu'un instant. ***
Nous allons avoir du renfort.
*** Dit-elle soudain à la Coupeuse de Vie, accentuant le dernier mot comme s'il avait été choisi faute de mieux.
Courte pause. Puis, devant l'air interrogateur d'Ishaëna: ***
Sarin nous rejoint.
Mangeons.
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Le Julung 4 Fambir 1510 à 18h45
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| La jeune tydale, qui s'éloignait, s'arrête et répond à la Coupeuse de vie :
A la fontaine à bras de votre salle d'eau, celle qui est attenante à votre chambrée. Personne d'autre que vous n'y aura accès le temps de votre séjour, bien sûr.
Puis elle ajoute, non sans hésiter :
Malgré moi, je vous ai entendues... une autre guerrière vient vous prêter main-forte ? Dois-je lui préparer le troisième couchage ? Dois-je mander à ce qu'on serve un repas supplémentaire ce soir ?
Ca ne pose pas de soucis particulier, si ce n'est que je rends compte à notre Guérisseuse. Par ce froid, tout est précisément décompté : les buches pour le chauffage, les ressources en eau claire et en provisions. Au dispensaire, priorité est donnée aux malades...
Avec votre permission, je retourne à mon travail. Si jamais notre soeur reprend ses esprits, j'imagine qu'elle désirera vous parler : je viendrai aussitôt vous chercher.
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Le Sukra 6 Fambir 1510 à 21h47
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| Mais personne ne vint.
Peu de gens sortaient, en vérité. Il faisait froid, très froid. Le bois, les provisions - et les carottes - étaient depuis longtemps rentrés qui dans les greniers, qui dans les caves. Fambir n'était ni un mois de semis, ni un mois de récolte : c'était un mois de disette, de terre gelée à coeur et de mauvaises fièvres.
Quant à venir tailler bavette avec une folle furieuse mouchetée de sang et plantée comme une verrue au mi du village, c'était bien la pire idée qui soit.
Du coté des fileuses, ça ripaillait : aux deux guerrières, on avait servi de la tripes et des patates cuisinées au vinaigre de vin blanc. En sus de la soupe et des fromages. Il eu semblé que leur robustesse rassurât et que, dès lors, on l'entretînt.
Au terme du repas, la nuit s'avançait. Anysha revint, débarrassa les invitées et leur proposa humblement de rejoindre leur chambrée pour s'y reposer. D'après la jeune fille, les nouvelles de Tanëlën étaient bonnes :
Ostale vous fait dire qu'elle va bien. Sa fièvre est tombée, notre guérisseuse lui a fait des cataplasmes de plantes et maintenant, elle doit dormir. Normalement, vous devriez pouvoir lui parler demain, en cours de matinée. Bien sûr, si elle s'éveille dans la nuit, je viendrai vous prévenir aussitôt !
Ceci étant dit, Anysha salua les guerrières et s'apprêta à partir.
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Le Dhiwara 7 Fambir 1510 à 18h19
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Oui, Anysha, n'hésitez pas à nous réveiller. Nous allons nous reposer. Merci encore.
*** Le repas avait été silencieux, propice à la réflexion, à la planification. La Maîtresse d'Armes était pensive; le lendemain s'annonçait agité. Mettre sa vie en danger était son quotidien. Mais il ne s'agissait pas que d'elle, cette fois. Peut-être avait-elle sous-estimé le danger. Peut-être avait-elle sur-estimé les deux Coupeuses. Ishaëna s'était montrée tout à fait fiable. Jusque-là. Elle n'avait jamais rencontré Sarin, mais dans les pensées de cette dernière se lisait un certain... tempérament.
Se levant de table, elle lui adressa ces instructions: ***
Citation :
Hajar,
Voilà la situation, en bref.
Une tydale semble avoir été attaquée par quelque chose, au nord de Lestris, sur le chemin du Lac. Nous l'avons trouvée inconsciente et l'avons ramenée au village. Nous sommes actuellement chez une guérisseuse qui s'en occupe et attendons son réveil pour avoir des informations sur ce à quoi nous devons nous attendre. Puis nous irons et nous éliminerons la menace.
Trouve toi un endroit pour passer la nuit à Lestris. Reste disponible au cas où nous aurions besoin de toi pendant la nuit. À la première heure demain matin, je te contacterai, nous aviserons.
Encore une chose; le danger est réel. Il faudra en être consciente et suivre mes ordres. Je ne sais pas ce qu'est cette chose. Il se peut qu'elle soit largement trop puissante pour toi, voire même pour moi. Il y a tout juste quelques jours, une Coupeuse un peu trop sûre d'elle s'est retrouvée en morceaux pour n'avoir pas suivi mes instructions. Je compte sur toi pour que cela ne se reproduise pas.
Une Coupeuse morte ne me sert à rien. Sois prête.
Shreya
*** Quelques secondes plus tard, émergeant de ses pensées, à Ishaëna: ***
Il est tard.
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Le Dhiwara 7 Fambir 1510 à 21h30
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| Un toit, un repas chaud et installée à une table, cela faisait longtemps. Combien de temps déjà... ?
Sans importance.
Au jour le jour, prendre les choses comme elles viennent. Ainsi, pas de soucis... On évite de penser au passé, à l'avenir.
Ils rôdent pourtant. Les ignorer ne les fait pas disparaitre pour autant...
Ishaëna fut brusquement rappelée à la réalité quand Anysha vint les débarrasser. L'air un peu ahurie, elle recomposa vite fait son expression et sourit à la jeune tydale.
C'était délicieux, merci.
Elle se leva, sortit de table et salua à son tour la jeune fille quand celle-ci eu fini de les renseigner.
Se retournant, la guerrière posa la main sur la garde de son épée.
Maitresse ? Demain, pourriez vous m'aider à réparer mon épée? Je l'ai salement amochée lors du dernier combat et j'ai peur de la rendre totalement inutilisable.
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