Les Mémoires de Syfaria
La région d'Utrynia

De la danse solitaire au ballet orchestré

Formation de deux coupeuses
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Sujet lancé par Saoussane
Le 09-12-1509 à 21h28
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Posté par Narrateur,
Le 06-04-1510 à 23h27
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Sarin

Le Dhiwara 7 Fambir 1510 à 21h31

 
Sarin soupira en captant les mots lancés par télépathie. Pas un soupir mécontent. Pas un soupir impatient. Un soupir, voilà tout, comme on peut en faire parfois. La messe était dite et la mission était claire : trouver quelque chose pour le tuer sans poser de question. Une bonne mission en sommes, et qui ne devait poser aucun souci dans le fond puisque soit le petit groupe y succédait soit il était exterminé mais Sarin ne serait plus vivante plus s'en plaindre. Une mission parfaite avec un plan simple comme bonjour.

Sarin aimait la simplicité. Non pas qu'elle fût bête mais elle préférait aller droit au but. Point. Défoncer les portes au lieu de les crocheter. Poser les questions après la bagarre, quand tout le monde cherche ses bras dans la pulpe sanguinolente des cadavres. Elle reconnaissait l'utilité des discussions mais, un peu flemmarde, laissait les autres s'en charger en partant du principe qu'il n'y avait pas plus mauvais diplomate qu'elle. La conversation de l'acier lui parlait plus que celle de la langue.

En l'état actuel des choses Sarin devait pourtant attendre. Se résigner à l'inaction, ce qui lui posait problème dans le sens où sa supérieur l'avait sommé de se dépêcher. Nouveau soupir cette fois mécontent. A quoi bon brimer les troupes si c'est pour qu'elles recomptent leurs dents en attendant la bataille.
Toujours en train de repiquer ses vêtements, elle termina sa carotte et installa son bagage sur le banc bien décidée à passer la nuit ici. Affirmatif, lança-t-elle mentalement.

 
Shreya

Le Luang 8 Fambir 1510 à 10h21

 

Bien sûr, je vais voir ce que je peux faire. Laisse la moi.

*** Prenant place dans la chambre, Shreya, toujours pensive, s'assit sur un des lits et débuta l'entretien de son équipement. Machinalement, elle répéta ces gestes maintes fois exécutés lors des veilles de batailles. Plus qu'une nécessité matérielle, une préparation mentale. Dernier rituel avant des nuits souvent bien longues... ***




 
Narrateur

Le Luang 8 Fambir 1510 à 17h35

 
Chacune, de son coté, passa la nuit comme elle put : les deux fileuses confortablement, la coupeuse très péniblement.
Cette dernière se réveilla en premier, si tant est qu'elle se fût vraiment endormie. Un paysan, plus lève-tôt et plus intrigué que les autres, s'en approcha et lui parla en triturant sa casquette de laine épaisse :


Pour sûr, fait-y froid, hein... Et hajar, hajar... qu'esse qu'elle fait là ? Qu'esse qu'elle fait là, oui... Oh, mais c'pas mes affaires, non, pas mes affaires...
La Ostale, hein, qu'elle demande. C'est ça. Elle saura. Moi, j'vais couper du bois.


Puis il attendit, vaguement embarrassé.

A l'intérieur, les deux guerrières furnt réveillées pratiquement au même instant par la jeune servante, qui les informa qu'un déjeuner les attendait dans le réfectoire. Elle précisa que Tanëlën ne s'était pas réveillée et n'avait pas encore récupéré toute sa tête, mais qu'Ostale leur parlerait après le repas car la guérisseuse aurait entendu la malade murmurer des choses étranges dans son sommeil...


 
Ishaëna

Le Luang 8 Fambir 1510 à 22h11

 
A l'instant même ou la jeune fille entra, Ishaëna se réveilla. Sur le qui vive... Ou presque.

Allongée sur le ventre, elle releva la tête. Le regard abruti de sommeil, la bouche pâteuse... Elle s'était visiblement endormie sans s'en rendre compte en travers de son lit et à moitié déshabillée.

Hun... ? ... Ostale... Moui... Sa tête retomba sur l'oreiller.

Nïïun... Faim.

Elle se retourna paresseusement sur le dos... roula jusqu'au bord du lit et entreprit de s'assoir.
Une fois installée, elle fit la grimace en s'entant l'odeur acide de la transpiration.


...

J'ai pas pris mon bain...

... prendrai après manger.
Et se mit à contempler ses doigts d'pieds.

Elle releva légèrement la tête, chercha Shreya du regard... - Si tant est qu'elle y voyait quelque chose les yeux fermé - et lui demanda en faisant la moue :


... J'ai... ronflé... ?

Elle s'étala sur son lit de tout son long. Le bras tendu vers son oreiller et attrapa d'un geste pataud son mou qui roupillait toujours pour le tirer vers elle... Elle la serra d'ailleurs un peu trop fort à en juger par les yeux exorbité de la pauvre petite chose.

... Debout... Faut s'réveiller.

 
Sarin

Le Luang 8 Fambir 1510 à 22h31

 
Sarin se redressa et se massa la nuque.
Mauvaise nuit, froide et inconfortable.
Elle en verra d'autres ce n'est pas important.

Le paysan qui lui faisait face aurait mérité un uppercut en temps normal pour s'être approché sans crier gare mais le tydale préféra s'étirer d'abord et voir si elle le cognerait après. Le lève-tôt tritura sa casquette et déblatéra un patois délicat que les oreilles encore endormies de Sarin n'assimilèrent pas complètement. Ostale ? Qui c'est ça, Ostale ? On verra. Ça devait être important sinon le bouseux n'aurait pas pris la peine de risquer un coquard en importunant une femelle armée.

La Coupeuse soupira, roula des yeux et fit mine au paysan de poursuivre.
Ou de l'emmener à Ostale.
Ou de déguerpir.
Le geste pouvait dire tout ça à la fois.

 
Shreya

Le Matal 9 Fambir 1510 à 13h38

 

Juste un peu.

*** Répondit Shreya à la Coupeuse avec un léger sourire. Mais les lourdes cernes qui marquaient son visage parlaient d'elles-même. ***


Allons, on se dépêche.

*** Poursuivit-elle sur un air plus sérieux, avant de prendre le chemin du réfectoire, déjà habillée, coiffée et équipée... ***




 
Narrateur

Le Merakih 10 Fambir 1510 à 15h55

 
Hésitant sur le sens du geste de Sarin, le paysan opte finalement pour l'option la plus sûre : il part couper du bois, comme prévu. Les deux ou trois autres mâles de sortie à cette heure le regardent s'éloigner en secouant la tête d'un air navré, comme si l'audacieux avait commis quelque imprudence et devait s'estimer heureux d'être encore entier. Puis chacun vaque à ses occupations matinales : pour l'essentiel, porter du fourrage aux animaux.

A l'intérieur, Ostale attend Ishaëna et Shreya au réfectoire. Dès qu'elles s'installent, on leur fait porter un broc de lait de chèvre tiède, du pain encore chaud et du fromage. La guérisseuse prend la parole :


Hajar, puissantes guerrières. J'espère que vous êtes reposées, car j'apporte de sombres nouvelles.
Tanëlën a parlé, dans son sommeil comateux. J'ai prêté l'oreille à ses délires et... je vais vous résumer ce que j'en ai compris :

A l'endroit où vous l'avez trouvée, elle a été assaillie par des mandragores carnivores. Mais il serait plus juste de dire qu'elle a été rattrapée par leurs racines, qui rampaient dans la forêt sur plusieurs centaines de mètres, sous l'humus, sous les mousses et les fougères. Sous le couvert du sous-bois...
Elles rampaient depuis une sorte de noeud central situé plus au nord, un lieu de corruption occupé par un amas de roche perverti. C'est cette roche mauvaise qui attire les mandragores et les fait pulluler. Tanëlën l'a vue ! Elle a même précisé que cette roche, une sorte de menhir boursouflé de cristaux, était déformée par une grosse excroissance qui n'allait pas tarder à s'en détacher.


La vieille tydale marque une pause dramatique, avant de reprendre :

Cette pierre malsaine, je sais ce qu'elle est... on en voit parfois, de loin, dans les forêts. Personne ne s'en approche, c'est trop dangereux ! Leur présence est généralement le signe qu'il faut déserter les parages, car elle promet l'arrivée de nombreuses aberrations...
Quant à l'excroissance, cet espèce de bubon de roche qui s'en détache, elle présage le pire : c'est ainsi que, dans nos légendes, ces pierres maudites se reproduisent et se dispersent.
En bourgeonnant.


 
Shreya

Le Julung 11 Fambir 1510 à 11h36

 

*** La Maîtresse d'Armes écouta attentivement la guérisseuse. Tout s'expliquait. Un Mégalithe de Perversion ? La description semblait correspondre. ***

Bien. Je pense savoir de quoi il s'agit. Il n'y a pas de temps à perdre.

*** Shreya vida son verre d'une trait et se leva. ***

Considérez que la menace n'est plus, nous allons nous en occuper.

*** S'inclinant respectueusement; ***

Guérisseuse Ostale, merci pour votre aide et votre hospitalité. Je vous informerai une fois la situation réglée.

*** À Ishaëna: ***

En route.

*** Emportant une tranche de pain et un bout de fromage, Shreya quitta la pièce... ***




 
Ishaëna

Le Dhiwara 14 Fambir 1510 à 02h18

 
Captivée par son déjeuner, La fileuse n'en écoutait pas moins Ostale. Une histoire de gros caillou et de bestiole qui y faisaient la fête... encore un truc dégoutant certainement.

Au moment ou Shreya s'en alla, Ishaëna qui était toujours assise, ajouta un morceau de fromage sur son pain.
Sans relever la tête, elle lança d'un air détaché :


Je n'irai nul part.

Puis mordit dans son pain.

 
Shreya

Le Dhiwara 14 Fambir 1510 à 14h26

 
*** Sur le pas de la porte, Shreya s'immobilisa et, sans se retourner, répondit simplement: ***

Soit.

*** Avant de disparaître dans le couloir. La Fileuse de Vie se dirigea directement vers la sortie de l'hôpital, puis traversa à vive allure Lestris jusqu'aux portes du village, où elle s'arrêta pour attendre Sarin... Quelques minutes en tout cas. ***




 
Ishaëna

Le Luang 15 Fambir 1510 à 12h42

 
Ishaëna avala., un sourire au coin des lèvres. Shreya était donc partie...
Elle bu son lait et sortit de table.


Merci pour tous Ostale.
Il temps pour moi d'y aller aussi.

Shaina, on y va.


Le mou se téléporta quasi instantanément sur l'épaule de la guerrière qui se grattait la joue, pensive.

Dites moi, vous n'avez rien de plus qui pourrait être utile pour cette histoire de gros caillou?
Potions, conseil, marteau, burin... ?


 
Sarin

Le Luang 15 Fambir 1510 à 21h11

 
Soupirant bruyamment Sarin se leva et se rendit aux portes du village comme convenu. Son paquetage reprit une forme décente sur le court chemin séparant son banc de sa destination, tout comme sa chevelure et sa toilette.

Elle avait mal dormi, était de mauvais poil, voulait casser la gueule à peu près à tout le monde et ne s'attendait guère à une journée palpitante. La nuit avait parfois cette effet sur elle, le talent de lui faire croire qu'au matin tout allait se liguer contre elle pour lui gâcher la vie.

Sarin arriva sur les lieux en baillant mais une détermination malsaine et sanguinaire brillait dans ses larmes de sommeil.

 
Narrateur

Le Merakih 17 Fambir 1510 à 09h04

 
Entre les dernières indications d'Ostale et les derniers témoignages des chasseurs et forestiers qui travaillent au nord d'Eleudice, les trois guerrières se font une idée relativement précise de l'endroit où l'aberration et ses influences végétales néfastes se sont déplacées ces derniers jours :

Le rocher perverti a été entraperçu à la pointe sud de la Souffy, en aval du lac des mères, à l'endroit où le cours d'eau se perd dans la plaine humide et marécageuse...

Selon les dires des rares témoins, l'horreur minérale se déplaçait alors très lentement vers le nord-ouest.


 
Shreya

Le Merakih 17 Fambir 1510 à 12h06

 

Hajar, Sarin.

*** À l'approche de la Coupeuse de Vie, Shreya se leva et salua cette dernière comme il se doit. Aussi directement et brièvement qu'à son habitude. ***

Prête ?

*** Sans attendre de réponse, la Maîtresse d'Armes invita Sarin d'un geste à se mettre en route. Le mouvement lancé, elle poursuivit. ***

Voilà la situation.

La chose dont je t'ai parlé nous a été décrite dans les grandes lignes. Il s'agit probablement d'un Mégalithe de Perversion ou de quelque chose de similaire, je ne sais si tu en as entendu parler. Le problème ne vient pas tant de la créature elle-même, mais plutôt du rassemblement d'autres monstruosités qu'elle a tendance à attirer. Proche d'un village tel que Lestris, cela ne peut être. Il nous faut donc éliminer la menace rapidement, surtout qu'il semblerait que le Mégalithe se divise actuellement. Il y aura probablement un grand nombre de créatures. Aussi devrons nous jouer le coup stratégiquement.

Si tu as des doutes, des questions, c'est le moment.




 
Sarin

Le Merakih 17 Fambir 1510 à 18h41

 
Sarin ne comprit pas bien ce que lui expliquait Shreya car on ne le lui avait peut-être pas bien expliqué à elle non plus.
Elles auraient à faire à un mégalythe / ou pas
Qui ferait des choses dont on ne serait pas vraiment sûres avant de les voir.
Accompagné de monstres en nombre inconnu.
Qui se dirigent dans une direction approximative.
Sarin soupira sans s'en cacher. L'art de la désinformation lui hérissait les poils de la nuque.

Du concret ? Demanda-t-elle d'un air las.

 
Shreya

Le Vayang 19 Fambir 1510 à 20h16

 

Du concret ?

*** Shreya adressa un sourire bienveillant à la Coupeuse ennuyée. ***


Je crois que le concret ne saurait tarder. Patience. Cela dit, ne m'en veut pas si je me préoccupe plus de ta vie et de celles de nos soeurs que de ton ennui. Seras-tu seulement à la hauteur ?



 
Ishaëna

Le Sukra 20 Fambir 1510 à 14h38

 
Malheureusement, elle n'apprit pas grand chose de son entretien avec Ostale... Une vrai partie de cache cache s'annonçait.
Elle ne pu donc que faire une rapide toilette, regrettant le bain qu'elle avait tant espérée...

Une fois prête, propre et coiffée, elle pris son paquetage et se mit en route au pas de course pour l'entrée du village.
Au détour d'une venelle, elle en profita pour cueillir un petit bouquet de Galanthus Nivalis qu'elle avait repérée en bord de rue.
Elle aimait cette fleur, on en trouvait d'ailleurs assez facilement dans les environs de Kryg. Perce neige, reine des climats froid...

Après quelques minutes, elle arriva en vue de son objectif. Shreya et Sarin s'étaient mises en route et discutaient. Elle ralentit le pas, s'approchât, humant le léger parfum d'une fleur qu'elle approcha de son visage serein.


 
Sarin

Le Luang 22 Fambir 1510 à 20h39

 
La discussion s'en tint là car Sarin n'avait aucune intention de parler éternellement avec sa supérieure, d'autant que sa supérieure n'avait pas une discussion fort intéressante. Mais c'est souvent le cas avec les supérieurs de toute manière.
Elles avaient ainsi fait route en silence dans la plaine, Sarin devant, à la recherche d'une piste, du coupable ou d'une créature à massacrer le cas échéant. La tydale scrutait attentivement les eaux du Lac des Mers dans l'espoir d'apercevoir le sommet d'un crâne maléfique à broyer - en vain.

Puis la lumière fut. Elle se réfléchit sur une forme pâle au loin et attira tout de suite l'attention de Sarin. Un regard en arrière lui suffit à comprendre que Shreya ne la suivait que de très loin et que l'attendre serait synonyme de contrariété. Aussi avança-t-elle vers la lumière et, d'une certaine manière, vers son destin. A travers les marécages, par delà le voile d'insectes mutants, Sarin aperçut enfin l'objet de toute sa convoitise.

Elle émergea des roseaux indicibles, étouffa un grognement quand un litre de son propre sang jaillit devant elle dans un éclair argenté puis dit au Vortex d'un air autoritaire : Il est où le problème ?

 
Shreya

Le Matal 23 Fambir 1510 à 12h10

 
*** Quelques minutes plus tôt.

Après les premières dizaines de mètres, Shreya ralentit le rythme, trop soutenu pour laisser une chance à quiconque de rattraper les deux Danseuses. Car elle s'en doutait; Ishaëna n'abandonnerait pas ainsi la mission. Sauf peut-être pour un bain ?

La Maîtresse d'Armes s'arrêta et se retourna, quitte à laisser filer Sarin et son tempérament, que rien ne semblait pouvoir arrêter - sauf la mort, évidemment -, vers les marais proches. Elle vit Ishaëna qui les suivait avec une tranquillité impropre aux circonstances et se décida à l'attendre, préparant quelque piquante réplique pour lui remettre les idées en place tout en gardant un oeil sur la première Coupeuse... ***




 
Ishaëna

Le Merakih 24 Fambir 1510 à 15h28

 
Shreya semblait l'attendre à présent... Étrange, elle ne pensait pas que sa maitresse d'arme se retournerait. Après tout, elle n'avait rien demander. Quant à Sarin, elle semblait avoir fait son chemin toute seule car elle ne la vit pas.

Ishaëna s'avança donc en direction de la maitresse d'arme de sa démarche insouciante.
Après un court instant, elle arriva devant la Fileuse de Vie et tendit son bras.


Une fleur? dit elle avec le sourire

dit :
Elle a pas l'air contente... Je me demande si tu ne cherche pas un peu les ennuis.


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