Les Mémoires de Syfaria
Transe Onirique

Le jardin aux sentiers qui bifurquent

Songeries en clé majeur
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Sujet lancé par Achara Edaregord
Le 22-12-1509 à 01h20
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Posté par Achara Edaregord,
Le 23-07-1510 à 22h33
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Achara Edaregord

Le Matal 22 Dasawar 1509 à 01h20

 
***


Elle s’éveille enfin.
Ouvrant les yeux sur un monde qu’elle ne connait pas.
Blanc.
Infini.
Éblouissant.

Un instant, son regard cherche un point auquel se raccrocher.
Il ne heurte que le vide.
Le Rien perpétuel.
Immuable.

Pas de ciel, pas de sol.
Elle est.
Au cœur d’une absence intolérable.

Le Néant…

Elle ferme les yeux.

Non.
Pas le Néant.
Le Possible.

Elle les rouvre avec un sourire.
Face à elle, le reflet de l’eau qui renvoie un visage en miroir.
Face à elle, l’obscure clarté illuminant ses pensées.

Très lentement, tout son corps se rapproche de la surface scintillante.
Son visage est le premier à la briser, permettant à l’air d’infiltrer tout à coup ses poumons.
Sensation enivrante du temps qui s’écoule à nouveau.

Au dessus d’elle un soleil l’éblouit.
Elle cligne des yeux, le corps encore immergé.
Elle flotte.
Une seconde.
Ou toujours.

Soudain elle se redresse.
Elle est assise sur un chemin, fait d’herbes folles et de marais salins.
Le soleil qui s’abaisse à l’horizon est violet.
Un piano l’attend.
La mélodie aussi.
***


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Achara Edaregord

Le Luang 28 Dasawar 1509 à 17h14

 
***
La musique résonne dans l’immensité…

Elle joue un moment les yeux fermés avant de les rouvrir sur la grande salle de l’Amphithéâtre.
L’odeur saline et le soleil couchant ont laissé place aux fragrances du bois poli et du velours empesé. Le lieu lui est aussi familier que sa propre demeure mais apparaît en cet instant empli d’une atmosphère singulière : la poussière recouvre en couches épaisses piano et parquets et la lumière nébuleuse qui éclaire la vaste pièce semble provenir des murs mêmes.
Le lieu est abandonné.
Froid.
Vide.

Elle frissonne, la sourde absence emprisonnant soudain son cœur de sa main de glace.
La solitude est insupportable.
Elle se lève brusquement, pour se trouver à nouveau face au reflet que lui renvoient les miroirs sans tain qui parsèment l’immense salle vide.

La litanie continue de résonner dans la salle, les touches d’ivoires du piano s’enfonçant doucement, comme muent par d’invisible mains.

Le reflet s’enfonce dans l’Ombre, laissant apparaître deux yeux luisants au cœur l’obscurité.
Elle s’approche doucement, abandonnant dans la poussière les traces de ses pas hésitants.
Sa main se tend vers l’apparition et se fige à quelques centimètres de la surface qu’elle devine glaciale.
De la buée sort de sa bouche.
Les stalactites qui parsèment la coupole brillent faiblement.
De légers flocons commencent à tomber...

Elle lève les yeux vers le dôme neigeux pour s’abîmer dans sa contemplation.
Quand son regard retourne à son reflet, la surface polie des miroirs a disparu.
L’Obscurité l’appelle, aidée des deux yeux brillants qui lui font signe de les suivre.
Elle enjambe cette fois sans hésiter le rebord sculpté qui la sépare de son mystérieux guide et s’enfonce à sa suite dans le noir.
La musique persiste à sa suite.
***


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Achara Edaregord

Le Matal 29 Dasawar 1509 à 12h44

 
Elle marche longtemps sans rien percevoir d’autre que les deux pupilles scintillantes qui la précédent.
Encore.
Toujours…

Finalement l’aube se lève sur le désert.
Et la silhouette féline qui l’accompagne se dessine.

Quand les premiers rayons du soleil apparaissent au sommet des dunes qui les contemplent le chat s’arrête et tourne son regard vairon vers elle. Sa fourrure est changeante. En cet instant aussi sombre que l’obscurité qu’ils viennent de quitter, quelques minutes plus tard du même fauve que le sable qui leur sert de berceau.

Elle sourit.
Le Chat aussi.

La mélodie s’est tue pour laisser les vents jouer leur symphonie.
Elle observe le paysage qui avance sous leurs pieds.

Voici donc ce que l’on nomme le deuxième monde…

C’est un de ses noms en effet.

Le chat s’exprime avec le timbre si particulier qu’utilise Siotantka dans ses pensées.

Elle le regarde avec curiosité.

Qui es-tu ? Une extension de ma symbiose au cœur des songes ?


Le Chat répond avec une voix basse et profonde qu’elle ne reconnaît pas.

Je suis ton Guide.

Mon guide ? Tu viens me montrer le chemin ?

C’est Antiorn qui lui répond.

Non. Nous le trouverons ensemble.

Le regard du Chat est impénétrable.
Le sien joyeux.


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Achara Edaregord

Le Vayang 23 Julantir 1510 à 22h32

 
***
Elle s’éveille à nouveau.
Ouvrant les yeux sur un monde qu’elle ne connaît plus.
Blanc.
Infini.
Éblouissant.

Un instant, son regard cherche un point auquel se raccrocher.
Il ne heurte que le vide.
Le Rien perpétuel.
Immuable.

Pas de ciel, pas de sol.
Elle disparaît.
Au cœur d’une absence intolérable.

Le Néant…

Elle ferme les yeux.

Non.
Pas le Néant.
Le Possible.

Elle les rouvre dans la nuit.
La voûte céleste est inversée.
Constellations retournées.
Monde basculé.

Elle est seule.
Esprit flottant au cœur des origines.
Autour d’elle le Temps se met en marche.
L’eau coule sur le sol asséché.
Le Soleil apparaît.

La vie…

Les secondes sont des saisons, les minutes des siècles.
Le Temps.
Passe.

Le monde se meut.

Éternité…
***



Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

 
Achara Edaregord

Le Vayang 23 Julantir 1510 à 22h33

 
***
Elle s’est endormie, bercée par le rythme lent de l’histoire qui s’écrit…

Une déchirure l’éveille.
L’éclat soudain d’une mécanique brisée.
Fissure dans la Réalité.

Le Temps s’arrête…

Puis repart.
Inversé.
Emballé.

Il défile, les images brouillées.
Les secondes sont existences, les minutes disparitions.

Le Soleil se retire.
Le sable s’infiltre.
La Poussière s’élève.

Le silence s’installe.
Hurlement au cœur du Néant.

Les étoiles la regardent.
À l’endroit.
Éclats d’obsidienne.
Aveuglant.

La lumière l’avale.

Il n’en reste Rien.
***


Voudriez-vous me dire quel chemin je dois prendre pour m’en aller d’ici ?
- Cela dépend de l’endroit où tu veux aller, répondit le chat.
- Peu importe l’endroit… dit Alice.
- Dans ce cas peu importe la route que tu prendras.

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