|
|
|
Le Merakih 13 Jangur 1510 à 11h50
|
|
|
| Saerass Telmar, à nouveau porté par des jambes magiquement plus légères que l'air, s'enfonça avec extase dans l'épaisse forêt blanche. Le Transcient Nelda, Ibaen, était toujours au pilier, mais l'autre Témoin, le serviteur de la vision Kurdy, avait déjà progresser et disait avoir des problèmes avec deux engeances du S'sarkh lui bloquant le chemin. Lekhrian n'avait aucune idée de leur expérience en matière de survie sur le continent, sujet qu'ils devraient aborder au premier arrêt par soucis d'organisation. Aussi pria t-il Saerass de courir à sa recherche et tenter de divertir l'une des créatures si le Tydale n'avait pas réussit à fuir par ses propres moyens. Visiblement.. joyeux à l'idée d'avoir à un nouvel obstacle à franchir, le symbiosé entreprit de traverser les bois de part en part avec une dangereuse ardeur, tandis que son mou contactait télépathiquement les concernés pour ne pas perdre de temps en recherches inutiles.
| |
|
|
|
|
|
Le Julung 14 Jangur 1510 à 18h39
|
|
|
|
*** Kurdy avait en effet eu la mauvaise idée de vouloir faire un peu de reconnaissance pour le voyage. Attaqué par plusieurs créatures aussi hostile les une que les autres, le Serviteur de la Vision n’avait eu d’autre choix que d’avancer sans relâche, afin de trouver un endroit calme pour d’établir un camp.
L’hiver était bien là. Le froid attaquait sa peau, sa chair, son âme. Le Tydale continua d’avancer, d’un pas lourd de sens. Chaque pas l’éloignait de ses deux compagnons, chaque pas le rapprochait d’une solitude qui était en Syfaria bien dangereuse face à toutes les créatures qui couraient non loin de la route.
Souvent il subissait des attaques, approfondissant le travail du froid sur son corps. Le sang coulait, il s’affaiblissait. Mais il continua, ne prenant pas compte des sensations corporels, de la faim ou de la fatigue.
Seul sa marche l’importait, marche funèbre, dénué de tous sens, sauf un.
La survie.
« Comprendre cette souffrance, c'est le comprendre Lui.
Endurer cette souffrance, c'est compatir à la sienne. »
Ainsi vivait les Témoins. Et il n’était en aucun cas une exception.
Les heures passèrent, la souffrance grandit, commençant à attaquer son âme. Chaque pas était une victoire, mais la folie n’était pas loin. Cette douce folie qui l’avait quitté lorsqu’il s’était échappé d’un rêve. Un rêve qui l’avait conduit à une Vision.
Kurdy s’arrêta quelque seconde, sachant que ça pourrai lui être fatal. De son œil unique, il regarda le tatouage qu’il avait sur la main droite.
Ce geste lui apportait réconfort et apaisement. Il ne fut cette fois d’aucun secours.
Puis d’un coup, le corps du Serviteur de la Vision fut prit d’un spasme. Il tomba à genoux, et son œil unique se couvrit d’une étrange membrane. ***
***
***
Azathoth dit :Ho non, il recommence.
Kurdy, vieux, ce n’est pas le moment, y a toujours des créatures à tes trousses.
*** Mais il ne réagit pas. Son esprit n’était pas là.
Il se voyait, avancer vers un arbre étrange, dégageant une énergie bienveillante. ***
***
***
*** Il s’avança, attirer par cette arbre. Plus il avançait, plus il se sentait bien, apaiser, en paix.
Nouveau spasme, il tomba à terre inconscient. ***
Azathoth dit :He, mais qu’est ce que tu fais, tu va te faire bouffer.
KURDY DEBOUT.
*** Le mou commença à sauter sur la tête du Tydale, afin de le réveiller, mais rien y fait. ***
Azathoth dit :Et mer.., voilà un loup qui approche …
*** Le loup s’avança, voyant une proie facile pour contenter son estomac affamé. Il mordit dans la cheville du Serviteur, afin de le tirer vers un endroit calme. La douleur réveilla Kurdy, qui dans un reflexe de survie dégaina une dague attaché à sa ceinture et l’enfonça dans la cuisse du loup.
Œil pour œil, dent pour dent. Le loup s’enfuit, déçu. Kurdy ce releva, à bout de force. ***
Encore une Vision…
Azathoth dit :Ouais j’ai vu, t’avait encore ton œil étrange comme avec Lëen.
Tu a vu quoi cette fois ?
Rien d’important. Il faut trouver un coin calme, j’ai besoin de repos.
*** Kurdy reprit sa marche funèbre, tel un spectre sans but. Il fini par rencontrer Harlok, Protecteur du corps, qui était partit en reconnaissance pour leur voyage. L’endroit semblait calme. Il s’assit sur une pierre posée non loin. Il était temps de se soigner, de récupérer et d’attendre ses compagnons.
Il regarda divers élément, tel le ciel et la montagne, afin de situer sa position. Il avait presque fait la moitié du trajet vers Ulmendya. Il signifia sa position à ses deux compagnons, afin qu’il puisse le retrouver facilement.
Puis il s’abandonna au sommeil. Trois jours sans dormir ni se reposer était trop pour lui.
Même le S’sarkh à ses limites.
Ou pas … *** | |
|
|
|
|
|
Le Sukra 16 Jangur 1510 à 20h06
|
|
|
| Tas de chairs fumants, gueules béantes et carnassières, diformités monstrueuses, odeurs putrides, et yeux sauvages, regards dénués d'une once de pitié, possessions démoniaques dans un terrible chaos de formes et d'énergies perverties que sont les créatures du S'sarkh. La nuit était tombée, les Témoins, pressés les uns contre les autres tentaient de soigner leurs blessures béantes. Le sang entachait leurs vêtements. Soudain entre deux arbres, une ombre fugitive. Leur sang se glaça. Partout. Elles étaient partout. Cette forêt ensevelie de neige était une masse vivante et grouillante d'abominations dansant entre les arbres et traquant impitoyablement toute source de vie étrangère... Partout. Aucun lieu ne pouvait êt refuge. L'épuisement les menaçait. La tension était insoutenable. Dans quelques heures, ou bien le demain, ou le jour suivant, l'un d'entre eux serait peut-être mort. Ou même tous. Pourtant ils devaient survivre. Le S'sarkh leur influgeait cette épreuve, ils devaient survivre. Un craquement. Lekhrian sursauta.
dit :Saerass, derrière nous !
Bondissant d'entre les fourrets le Killiath rugi et fonça vers eux. Le jeune symbiote, sourd, n'eut pas le temps de repérer la créature qui le percuta de plein fouet et le propulsa face contre terre.
dit :Noooon ! Sae, relèves-toi, défends-toi, il ne faut pas que cela recommence, bats-toi, je t'en supplie !
Les larmes coulaient sur les joues du mou et la détresse irradiait de lui. Le Tydale était à terre et le prédateur reprenait de l'élan pour achever sa proie.
Grahaaa...! Mon corps n'est qu'un instrument... un instrument du S'sarkh... tout n'est que par sa volonté... survivre... arpenter son chemin...
Grognant de douleur, Saerass se redressa, et leva les mains face à lui. Alors les mots de pouvoir s'échappèrent de ses lèvres entrouvertes dans un sombre murmure... L'entropie... L'entropie à l'état pure ; ce chaos, ce pouvoir, cette folie, il savourait cet instant plus que jamais et la créature n'était plus qu'à deux pas de lui ! Explosion dégénérée, la magie irradia des mains de l'apprenti entropiste et se déversa dans un flot d'acide et de mana tordu dans une sphère de lumière bleue qui percuta sa cible avec une jouissance aussi extrême et fanatique que son créateur lui-même. Mais l'immense Killiath, à peine blessé, ne fut que ralenti et à nouveau le jeune Témoin vola dans les airs pour aller percuter un arbre de plein fouet. Un sourd craquement retentit. Une côte était sûrement brisée. Mais Saerass, vif d'esprit, se glissa tant bien que mal derrière le tronc et s'échappa doucement à la recherche de ses frères, déjà partis et déjà en proie à quelque autre terrible danger...
| |
|
|
|
|
|
Le Sukra 16 Jangur 1510 à 20h42
|
|
|
| Le Killiath gronda au loin, mais le symbiosé était déjà hors de son champ de vision. Courrant, haletant, le visage tordu de douleur, il était plus furtif que jamais. Une ombre de chair et de sang, illuminé par une foi sans limites, une foi qui brillait d'un éclat d'une pureté telle qu'elle aveuglait ses ennemis qui, comme son corps, ne devenaient plus qu'ombre mortelles, dénuées de conscience et errant sans but à la recherche d'un secret qu'ils n'obtiendront jamais. Sa foi le transportait, le placait au-dessus des autres et de ces abominations, pour le mener vers une tâche plus grande, vers une existence les dépassant. Il en avait la certitude, aujourd'hui, il vaincrait. Il le sentait, et l'extase le gagnait.
Lekhrian observait avec terreur la suite des évènements. Seul Harlock ne semblait pas en difficulté, les autres Témoins, Saerass y comprit, étaient dépassés par la puissance de cette infernale profusion de rejetons, chimères, et abominations du S'sarkh. Mais pourquoi n'avaient-ils pas sagement contournés cette forêt ?! Misérables poussiéreux innocents, bientôt l'un d'entre eux nourrirait les vers... La mort les guettait, il la sentait, partout, tout autour d'eux, omniprésente et écrasante. Nul endroit pour respirer une gorgée d'air pur, pour prier, se reposer et panser ses blessures. Ils devaient avancer, se battre, fuir, et survivre. Une fois de plus. Mais cette fois-ci ils n'étaient pas seul ; par le S'sarkh ils n'étaient pas seuls ! Heureusement les Témoins se protégaient et tentaient de se soigner mutuellement. C'est en tout cas ainsi qu'il encourageait Saerass, mais leurs maigres forces parvenaient déjà à peine à les soutenir... Quelle terrible épreuve que celle qu'ils affrontaient en ce jour ! Et ce pauvre fou à l'esprit toujours aussi glacé restait d'un joyeux calme en se faisant laminer les entrailles par tout ce qui passait le long de sa route. Ou plutôt, par les quelques créatures qu'il n'arrivait pas à éviter. Il était chanceux, très chanceux, la mort aurait déjà du le prendre. Ou étais-ce du talent ? Qu'il aimerait y croire ! Une telle innocence, une telle insouciance face au danger ! Et il avait même attaquer un Killiath. Un Killiath !
Lui, Lekhrian, fidèle mou d'un fanatique religieux et entropiste alcoolique à quatorze ans allait bientôt devenir aussi cinglé que lui. La chimère, folle de rage en subissant ce modeste choc entropique l'avait percuter si violament que toutes ses blessures avaient étés rouvertes et qu'une de ses côtes se brisa... Heureusement qu'il avait réussi à fuir avant qu'elle ne mette fin à ses jours !
Et au moins, d'après la carte et ses calculs, ils ne devraient plus être très loin du but. Bientôt l'épaisseur des arbres se dissiprait, la lumière du jour les baignera de sa rassurante caresse, et les rejetons se feront plus rares et moins redoutables. Mais tiendront-ils jusqu'ici ?
Soudain apparut Ibaen. Sae s'élanca vers lui pour vérifier qu'il tenait le coup. Puis sa voix retentit dans l'esprit des Témoins. Il les encourageait à fuir au nord pour tenter de quitter plus tôt la forêt, et... les encourageaient ! Les yeux du mou brillèrent d'un sourire qu'il ne pouvait pas offrir à ses compagnons. Saerass Telmar, le sauvage passionné aidait les autres Témoins ! Evidemment cela faisait partit des principes S'sarkhiens, mais au moins les appliquait-il naturellement ! Lekhrian craignait tellement que ses épreuves endurées lui aient fait oublier les siens... Enfin allait-il faire preuve de responsabilité et peut-être se comporter en véritable serviteur de la voix.
| |
|
|
|
|
|
Le Sukra 16 Jangur 1510 à 22h44
|
|
|
| ***
Le Sombre Nelda s'était rendu au Pillier après avoir clouté le cuir d'un récent symbiosé qui apparemment ne pouvait plus attendre de se faire tuer en Son nom. Là, il s'était attendu à trouver les potentiels compagnons d'insoucience du sus-mentionné exhalté, l'expédition ayant été annoncée sur le consensus de la faction.
Rien.
Rien ni personne.
Orol'Nar soupira. Faisait-il preuve de la même inconsidération alors que sa symbiose était toujours récente ? Risquait-il sa vie comme un joueur risque quelques pièces ? Pour relever l'existence d'une saveur d'urgence et de danger ?
Pour rien en fait ? Mourir dévorer dans le fond d'un boisé sans nom par une créature sans âme ?
Oui. Bien évidemment que oui.
C'est exactement ce qu'il avait fait.
En fait, on pourrait dire qu'il le faisait encpore et toujorus s'il n'était pas on ne peut plus apte à survivre à tout ce que ces contrées sauvages pouvaient mettre sur son chemin.
Il n'avait jamais eu peur. Il savait qu'il aurait pu.
Aujourd'hui, il ne sentait même plus cette possibilité.
Après avoir observé un Maraudeur attaquer la stase de la Tour par un procédé incompréhensible, après avoir forcé le passage bloqué par un Furyan, il ne voyait pas ce qui pouvait se mettre en travers de son chemin... malgré le fait que cette île puisse receler de toutes les surprises, imaginables par un esprit poussiéreux ou non.
Oui, mais lui s'était préparé toute sa vie de Témoin du S'sarkh à arpenter les recoins les moins fréquentables de Syfaria afin que le regard des siens puisse porter la recherche de Ses signes en tout lieu. Son corps était un outil finement ouvragé pour cette tâche.
Ibaen était un rat de bibliothèque qui n'était jamais sorti de Lerth, ce qui allait dans le sens de la moyenne des membres de son Socle. Le frêle serviteur de la vison Kurdy était un borgne en proie à d'étranges visions et dont la symbiose était des plus récentes. Quant au troisième membre de cette expédition qu'il allait tenter de rattrapper, il n'en savait tout simplement rien.
Peut être n'avaient-ils au fond pas besoin de lui. Mais son instinct lui murmurait une toute autre histoire...
Sans attendre, il emprunta la route qui s'enfonçait dans la forêt.
Suivre retrouver leurs traces sur la route enneigée ne devrait pas être trop difficile...
***
Seule la Foi donne un sens à l'acte. | |
|
|
|
|
|
Le Dhiwara 17 Jangur 1510 à 09h37
|
|
|
| *** Les évènements c’était précipité. Saerass et Ibaen était enfin arrivé à rejoindre le borgne, avec les mêmes difficultés que lui. Mais ils n’eurent pas le temps de se reposer. A peine arrivé, les engeances se mirent à attaquer à tout va, laissant peut de chance au groupe.
Mais leurs heures ne semblait pas être encore venue. Ils continuèrent d’avancer oubliant leurs blessures et leurs fatigues. Chaque pas était une victoire.
Kurdy ne parla pas à ses compagnons de sa vision. Ce n’était ni le lieu, ni le moment. Il fallait d’abord atteindre Ulmendya, leurs premières étapes.
Là, ils auraient l’occasion de se reposer.
Là, le borgne aura le temps d’y réfléchir.
Un message sur le consensus les avertit qu’Orol'Nar essayait de les rattraper afin de les aider. Mais ils étaient loin sur la route et Kurdy ne savait pas si le Contemplateur irait assez vite pour les rejoindre avant qu’ils arrivent à destination. Mais l’attendre était hors de question. Rester sur place était trop dangereux. Seul leurs avancées pouvait leurs permettre de survivre.
Kurdy avança dans la forêt, aussi discrètement que possible. Au loin, il voyait la fin de la forêt. Ils ne tarderont pas à atteindre la plaine, qui devait être plus calme, moins dangereuse.
Le ciel semblait de plus en plus menaçant, le vent froid de plus en plus fort. La pluie ou la neige n’allaient pas tarder à arriver, afin de rendre leur périple encore plus pénible.
L’épreuve n’était pas encore finie … *** | |
|
|
|
|
|
Le Dhiwara 17 Jangur 1510 à 16h57
|
|
|
| *** Au pas de course, Orol s'était mis sur leur piste, suivant la route qui parfois disparaissait là où la nature reprenait ses droits.
Mais le contemplateur était habitué aux lande sauvages. Il y passait le plus clair de son temps. Ne prenant des pauses que pour pister le danger et reprendre son souffle, il trouva les signes de plusieurs créatures malfaisantes qui hantaient les bois, parvenant à les éviter pour gagner du temps, se promettant de revenir pour purifier Syfaria de ces engeances.
Arrivé au pieds des montagnes qui dominaient la forêt, de sinistres grincements attirèrent son attention. Plus loin, en avant, un énorme créature se frayait un chemin à travers les arbres... et ce n'était pas là une image. Elle se frayait bel et bien un chemin à travers. Les bruits des ramages qui plient, se tordent et craquent parvenaient à lui clairement.
Donc en récapitulant à une centaine de mètres derrière lui se tenait un akrotykar démembreur qu'il avait subtilement esquivé, le temps comptant. Déposant son sac au beau millieu du chemin, le témoin s'avança, léger comme l'air et furtif comme une ombre. Cela ne prit que quelques instants avant de se trouver dans une position pour observer l'épreuve à l'abri de son regard. Un akrotykar d'agonie... à croire que la famille au grand complet avait une coquette maison dans les parrages. La dangereuse bestiole semblait attendre une proie facile qui passerait sur le chemin.
Malheureusement, il n'avait pas le temps d'exaucer son voeu.
Revenant à son sac, il en décrocha un gourde et prit quelques gorgées. Il faudrait le contourner par le bois ou forcer le passage.
Et il n'avait pas le temps pour les détours. ***
Seule la Foi donne un sens à l'acte. | |
|
|
|
|
|
Le Luang 18 Jangur 1510 à 20h50
|
|
|
| *** Kurdy, éclaireur improvisé du petit groupe, était enfin sortit de la forêt Leste. Même si d’autre créature arpentait la route, les plaines semblaient bien plus calmes et vivable. Un semi-repos était envisageable.
Et il fallait qu’il attende ses compagnons. ***
Azathoth dit :Pfff, contant d’être sortit. Faudra que tu te repose un peu, ça fait longtemps que tu n’as plus dormi ni mangé, tu va finir par t’écrouler. Je sais que t’aime la souffrance, mais faut pas trop pousser mon vieux Kurdy.
Pas envie de te perdre.
Pas envie de redevenir un mou sauvage.
*** Aza avait raison.
Le Serviteur de la Vision trouva un arbre isolé et calme non loin de la sortie de la forêt. Il y grimpa, pour s’installer sur une branche et prit un maigre repas. Il fallait continuer de rationner, le voyage n’était pas encore fini, tout pouvait encore arriver.
Kurdy envoya un message télépathique, afin de prévenir ses compagnons de sa position. Rester là un temps semblait possible sans risquer inutilement sa vie. Le consensus apprit aussi au Tydale qu’Orol’Nar avait rejoint ses frères. Une sécurité de plus, bien qu’il s’imaginait déjà les sermons du contemplateur sur leurs avancées risquées.
Cela fit sourire le borgne, car il imaginait très bien que le Nelda avait lui-même du prendre des risques à ses débuts. L’adage « C’est en forgeant … » n’était que trop vrai. Les épreuves qu’il venait de vivre le rendait plus fort, plus confiant. Mais ce n’était qu’un début.
Il restait tellement de chose à faire. Ses compagnons voyageaient par gout de la découverte et de l’aventure. Kurdy lui avait un but précis, même si il n’en avait parlé à personne.
Encore trop d’incertitude, trop de question. A Ulmendya, il aura le temps d’y réfléchir.
Là, le repos s’imposait. ***
Azathoth, tu surveille les alentours, moi je vais dormir un peu, tu me réveille au moindre problème.
Azathoth dit :Ouais t’inquiète pas, je scrute, je regarde, j’observe, je monte la garde. Compte sur moi. Avec moi à tes coté, rien peut arrive. Avec moi, le danger trépasse…
*** Le borgne n’entendit pas le monologue du mou, il s’était endormi après ses dernières paroles. *** | |
|
|
|
|
|
Le Luang 18 Jangur 1510 à 22h59
|
|
|
| Tout à son contentement de fouler à nouveau un sol naturel sous le ciel, Erling avalait du terrain. Depuis Ulmendya, il fonça droit au sud puis obliqua légèrement à l'ouest pour rejoindre l'orée de la forêt de Leste. Chemin faisant, il reprit ses marques pour se faire discret malgré son allure. Ainsi, il évita quelques Abberations mineures qui auraient pu le ralentir.
Son activité physique ne l'empècha pas pour autant de cogiter un peu. Venir à Ulmendya avait faillit être une erreur. Seule sa rencontre avec les Diplomates des autres Factions, bien qu'imprévue, lui avait permis de rentabiliser son voyage. Cette réunion lui avait donné de nouveaux objectifs et lui avait redonné la confiance en la coopération entre Poussièreux qu'il avait perdu depuis l'altercation entre Arkana Vorosk et Syin Lothar.
Syin. Son ami ne lui avait pas donné signe de vie depuis leur dernier échange alors que ce dernier quittait les alentours de Rastryghen. Erling lui avait avoué qu'il avait pris pour lui un choix. Erreur ou bonne action ? Le Propage ne savait pas encore quoi choisir. Ou peut être ne pouvait on pas choisir, juste trouver l'équilibre entre les deux. En tout cas, il se rendait bien compte que priver le Libertaire de son libre arbitre devait avoir des conséquences. Aussi, Erling assumait cela et rongeait son frein en attendant que l'ancien Equilibrien reprenne contact.
Il en était là de ses ruminations lorsque, au bord de la route, une forme inhabituelle se révéla à ses yeux. Les Poussièreux n'étaient pas vraiment durs à distinguer des Abbérations et Erling ne fut donc sur ses gardes qu'un instant.
Tod dit :Je crois bien que c'est Kurdy, tu sais, un des nouveaux symbiosés montant à Ulmendya.
Le Propage remercia son mou d'un signe de tête pour ses informations. Le borgne devait avoir beaucoup d'assurance pour avoir réussi à s'endormir ici. Après s'être assuré qu'aucunes mauvaises surprises ne se cachaient dans les collines alentour, Erling s'avança en terrain dévouvert. Voyant le mou de Kurdy s'agiter, il le tranquillisa ou tenta de le faire d'un signe de la main. Enfin, il arriva à côté de Kurdy et se mit accroupi.
Bonjour Serviteur de la Vision, drôle d'endroit pour faire une sieste.
Pélerin du S'sarkh | |
|
|
|
|
|
|
|
Le Matal 19 Jangur 1510 à 07h37
|
|
|
| *** Kurdy se réveilla en sursaut. ***
Heureusement que tu devais me réveiller si quelque chose d’inhabituel ce produisait.
Azathoth dit :Bah, c’est un témoin, y avait pas de danger.
*** Le Serviteur de la Vision se redressa. ***
Bonjour Propage Erling. En effet, dormir ici est risqué, mais j’avais besoin de quelque heure de sommeil, mon mou était sensé me prévenir en cas de danger. Traverser la forêt Leste n’était pas de tout repos. Mes compagnons ne devraient d’ailleurs pas tarder à arriver.
Nous pourrons ensuite repartir vers Ulmendya pour prendre du repos avant de repartir pour Zarlif.
*** Le borgne regarda le propage lui administrer quelque soin à ses dernières blessures. ***
Et vous, vous avez quitté Ulmendya, les négociations sont finie ?
J’ai cru comprendre que les Nemens restaient fermé au danger. C’est fort triste.
Ça finira par leurs couter cher, et à nous aussi par la même occasion … | |
|
|
|
|
|
Le Matal 19 Jangur 1510 à 20h11
|
|
|
| Après avoir salué d'un ton absolument détaché et naturel Orol'nar, le jeune Sensät haussa un soucril à son commentaire.
Ce n'est pas mon premier voyage, répondit-il assez froidement. Et nous avons tous survécus sans aide. Le S'sarkh doit être satisfait.
Sans un mot de plus il passa sa main sous ses vêtements et enduit son torse d'une étrange texture avant de le bander soigneusement. Puis d'un pas inaudible il reprit la route, impassible et balafré. Lekhrian sauta soudain sur l'épaule de son hôte, fit volte-face, et dévisagea le Contemplateur avec une désarmante franchise.
dit :Merci d'être ici Orol'nar, vous êtes le bienvenu, d'autant plus que vous nous apportez votre précieuse expérience. Désolé de ne pas attendre que vous repreniez votre souffle, mais nous devons rattrapper nos compagnons d'origine. Nous aurons le temps de reparler par la suite.
Après une hésitation, Saerass s'éloignant...
dit :Sachez juste pour ne pas le vexer, que Sae et moi avons déjà traversé Syfaria seul et à pied. Nous... avons survécus à bien des horreurs...
En quelques heures, Lekhrian et le serviteur de la voix quittèrent progressivement l'épaisse et dangereuse forêt qui les avais tant mis à mal. Le soulagement envahit le grimoro. Finalement, grâce à la chance et aux fruits de leur entraide, ils avaient réussis à sortir de cet enfer sans aucun mort à déplorer ! Et... plus fort, sûrement... Du moins l'expérience était faite. Et toute expérience est enrichissante n'est-ce pas ?
De plus, c'était réellement rassurant de ne pas s'être su seul face à toutes ces abominations du S'sarkh. Le fait d'avoir à proximité d'autres Témoins, sa famille, ses amis, subissant les mêmes épreuves, endurant la même douleur, la même peur, la même tension, si extrême... Ainsi l'espoir n'avait pu s'évanouir. Ensemble, ils étaient fort. Cette leçon était évidente, mais Lekhrian priait pour que Sae l'ait comprise. Il n'osait pas lui dire, par peur d'empirer leur relation... Même au coeur du combat, le Tydale avait été... distant... et aveugle. Tellement aveugle... Le lien qui les enserrait c'était terriblement réduit, il ne tenait qu'à un fil ; leurs yeux ne faisaient plus qu'un regard, leurs perceptions des choses et leurs pensées étaient en totale contradiction, l'ouïe dont il disposait ne remplaçait plus celle de son compagnon de symbiose, et seul restait une indifférence glacée refusant tout contact humain. Il fallait que cela change, évidemment, mais comment le raisonner ? Il n'allait tout de même pas forcer les barrières de son esprit...
Arrête de penser ces absurdités et regardes. Un propage est là.
Lekhrian rougit. Saerass au contraire, ne se gênait pas pour explorer l'esprit de son mou.
L'adolescent balafré se dirigea directement vers le groupe de Témoins. Ils étaient déjà presque tous réunis, et un tydale discutait avec Kurdy qui avait visiblement installé leur campement de fortune. Ils allaient enfin pouvoir discuter et se reposer un peu... D'abord se reposer. L'épuisement était là, et la tension devait s'évanouir. Mais Saerass n'en avait nullement l'intention. Ce sentiment de faiblesse le fascinait, il se sentait bien, incroyablement bien, plus réceptif et sensible à la voix du S'sarkh. Poussant jusqu'au bout les limites de son corps, il se traîna jusqu'à eux, de plus en plus chancelant et de moins en moins conscient de son inhabituelle indiscretion. La nuit allait tomber. Il s'écroula presque à coté des deux Témoins ; intervenant malgré tout.
Frère, enfant du S'sarkh, je suis Saerass Telmar, serviteur de la voix. | |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Merakih 20 Jangur 1510 à 18h53
|
|
|
| *** Le borgne n’eu pas le temps de répondre à la dernière question d’Erling, que l’ensemble du groupe arriva.
Moment de retrouvaille pour certain, espoir de repos pour d’autre.
La nuit arrivait à grand pas, le petit camp de fortune allait suffire jusque au matin. Il était hors de question de voyager cette nuit.
Laissant ses compagnons s’installer et discuter, Kurdy s’éloigna un peu, afin de suivre une petite piste qu’il avait vu plus tôt. Celle-ci le mena à un petit terrier de lièvre sauvage, qui allait servir de repas pour ce soir. ***
Azathoth dit :Bon, je rentre dans le terrier, je leurs fait peur et tu les choppes à la sortie.
J’espère que tu l’œil en face du trou, et que tu ne va pas les rater, pas envie de m’enfoncer la dedans pour rien.
*** La petite manœuvre fonctionna à merveille et le borgne retourna au camp avec quatre lièvres. Il s’installa et sortit son couteau, afin de leur retirer la peau et les embrocher pour la cuisson.
Absorbé par son travail, il écoutait d’une oreille distraite la conversation entre Orol’Nar et Erling. Saerass semblait calme et détaché, Ibaen et Harlok perdu dans leurs pensées.
Demain, il faudrait repartir, la route sera encore longue … *** | |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Sukra 23 Jangur 1510 à 11h45
|
|
|
| Saerass se réveilla en sursaut. Affolé il bondit sur ses pieds, saisit son baton de combat, et pivota sur lui-même pour percer du regard les brumes matinales à la recherche des créatures qui l'assaillaient ! Où étaient-elles passées ? Il n'avait pas finit de les massacrées ! Et qu'est-ce qu'étaient ces formes allongées par terre ? Des poussiéreux, pourquoi des poussiéreux étaient ici ? C'était un campement ! Et le vent, gonflait ses vêtements et fouettait son visage en faisant bourdonner ses oreilles. Pourquoi n'était-il plus dans la grotte obscure, affrontant et trouant la peau de ces horreurs impalpables ?! Que s'était-il passer ?! Le Tydale vacilla. La rage bouillait en lui, une haine vorace et passionnée, tous ses muscles étaient prêts à se tendre pour frapper, et l'anarkan menaçait de franchir ses lèvres. Il avait soif, soif de sang et d'hydromel. Il voulait crier, hurler, à s'en déchirer la voix ; mais c'était inutile, ceux qui dormaient par terre étaient ses compagnons de voyage, il attirerait le danger sur eux. Alors ils risqueraient de lui voler son bien. Son épreuve. Sa voie.
Le serviteur de la voix se rassit calmement. Mais ses nerfs étaient à vif et ses yeux luisaient d'un instable éclat. Il luttait contre lui-même. Ou plutôt, Lekhrian luttait contre Saerass Telmar. Le poids de la sagesse contre la légéreté de la passion dont la flamme s'élevait au dessus de tout.
Le jour se levait.
Le Tydale veillait, méditatif, les yeux grands ouverts, perdus dans le vide. Lorsque tous parurent approximativement prêts, il se leva silencieusement, avança vers le milieu de la route, fit volte-face et lança de sa voix bourrue d'adolescent :
Le S'sarkh nous attend, il est l'heure de reprendre la route.
Lekhrian n'avait jamais aussi mal dormit. Ces cauchemards, abominables, angoissants, ne lui ressemblaient pas... Pouvaient-ils être ceux de Sae ? Chose possible, cependant il en doutait. C'était différent, comme un voile subitement découvert, une grotte secrète, longtemps cachée et étrangement révélée... ou découverte ? Et ces présences, si... dérangeantes... Il ne comprenait pas. Mais Saerass était déjà levé, et les appelaient à repartir.
Lekhrian reprit peu à peu ses esprits, et sans ressentir le besoin de rejoindre son hôte, il se tourna dans un éclair de conscience vers le propage qu'ils avaient croisés la veille. Plein de curiosité et de retenue, il aurait aimé saisir cette chance et lui parler longuemment de leur rôle sur Syfaria, ou des expériences pouvant remettre en cause les préceptes, mais... le temps pressait, et Saerass... Autant ne pas penser trop fort.
dit :Dites-moi sieur Erling... Auriez-vous... un conseil, à nous offrir, pour apprendre à répandre Sa voix...? Votre expérience de propage vous a certainement apprit certaines choses... et fait découvrir des astuces pour... débuter... | |
|
|
|
|
|
Le Sukra 23 Jangur 1510 à 13h01
|
|
|
| *** Pour Kurdy, la nuit avait été paisible, il avait dormi d’un sommeil sans rêve, ce qui ne lui était plus arrivé depuis sa symbiose. Et cela lui avait fait le plus grand bien. La soirée c’était elle-même bien passé, ils avaient pu manger, se soigner, se reposer.
Erling et Orol’Nar avait discuté des derniers événements survenu au Colline Maudite, de la position des Nemen et de leur passé commun. Ils c’étaient organisé pour une mission future dans les dite collines. Kurdy les aurai bien accompagné, mais c’était au dessus de ses moyens. Traverser la forêt Leste était une chose, aller au cœur du mal en était une autre. Et il avait ses propres buts qui l’attendait et qui ne pouvait être trop retardé.
Pendant que tout le monde préparait ses affaires, Kurdy demanda à Harlok de s’occuper de son armure de cuir qui était en mauvaise état et qui ne tiendrai plus longtemps sans quelque réparation. Le mou de Saerass engagea la conversation avec Erling avant que celui-ci reprenne sa propre route.
Après, ils devraient repartir, bien que le plus difficile était fait, il restait encore de la route à faire avant d’atteindre leur première étape. Ibaen était toujours plonger dans son mutisme, il avait prévenu ses compagnons de cette transe intermédiaire et Kurdy ne voulait en aucun cas déranger le Transcient. ***
Azathoth dit :Entre Ibaen en semi-transe et Saerass qui semble préoccupé, tu ne vas pas faire beaucoup de conversation.
*** Ce n’était pas son but. Cela se fera à Ulmendya. La sécurité de la route et la mise en alerte du moindre problème était plus important. Puis le Serviteur de la Vision n’était lui non plus pas du genre à être bavard sans raison. Il avait d’autre chose en tête.
Ses Visions…
Quel serai la prochaine étape de celle-ci, où voulait-elle l’emmener ?
Il n’en avait aucune idée. *** | |
|
|
|
|
|
|