Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Le Muet, la Suicidaire, la Sorcière et la Danseuse

de Kryg au Pic et inversement
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Sujet lancé par Nemès
Le 06-03-1510 à 19h46
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Posté par Khamaat,
Le 15-04-1510 à 19h37
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Nemès

Le Sukra 6 Marigar 1510 à 19h46

 
***
Le Passage à Kryg avait été bref après le séjour en Ulmendya.
Il fallait bien avouer qu'aucune des deux femelles tydales n'avaient envie de continuer à s'attarder en ville alors que les grands espaces les appelaient... Enfin... surtout les créatures présentes dans les-dits grands espaces qu'elles pourraient combattre en chemin vers le Pic de l'Oublié.
Si Pentar et Nemès avaient vraiment soif d'action, Oda restait égal à lui même, il suivait, commentait... il était juste... là.

Les seuls moments où Nemès avait lu en lui quelques sursauts d'émotions avait été celui où il avait vu pour la première fois une Fauchelame dans l'armurerie de Kryg, et celui où il avait vu Nemès revenir de chez Dwen habillée d'une combinaison de cuir liquide moulante à souhait...

Le serviteur de la Grise était parti en avant-garde, camouflé, et Pentar et Nemès avaient suivi.

La première rencontre du voyage fut une Triabe noirâtre qui se jeta sur la Faucheuse, laquelle l'esquiva avec une facilité déconcertante avant de la hacher menue sans que la pauvre bête ait eu le temps de demander son reste.
***


- La pauvre créature, tu ne lui as pas fais de cadeau, dirait-on. Tu sais qu'au lieu de m'attaquer, elle m'a regardé avec des yeux doux ? Étrange, hein ? Enfin, peu importe je suppose. dit le Muet en contemplant les restes de la Triabe éparpillés dans l'herbe printanière de la plaine.

***
Nemès resta un instant silencieuse. Les commentaires du Muet étaient parfois totalement déconcertants pour elle. Heureusement qu'elle portait son masque de honte et que le mâle ne vit pas l'air éberlué qui s'était peint sur son visage à ce moment là.
***


- Les yeux doux, hein? Bah... On dirait que mon charme ne lui a pas fait autant d'effet que le tien... répondit-elle, amusée.



 
Oda Nobunaga

Le Sukra 6 Marigar 1510 à 21h03

 
*** Suivant un itinéraire optimal dessiné par la Faucheuse elle-même, le petit groupe que nous formions depuis un moment déjà allait bon train vers le Pic, où se jouait la rencontre entre Kysall et les Symbiosés qui constituaient ce que, peut-être, la postérité nommera "l'Alliance".

Pour avoir pratiqué par trois fois le voyage vers ce lieu hostile, chaque fois en partant d'un point différent - ne dit-on pas que tous les chemins mènent à Syrinth, chauvins que nous sommes ? -, je savais qu'il fallait s'économiser et ne se donner à fond que lors du dernier sprint - une expérience sévèrement acquise alors que je me vidais de mon sang, sale et poisseux, à quelques mètres d'une foutue grotte, et où mon salut in extremis ne fut dû qu'aux soins salvateurs prodigués par une certaine Arkana V. qui, si elle en avait maintenant l'occasion, me finirait certainement à coup de pied.

Cette précaution ne m'empêchait toutefois pas d'admirer la fougue de Nemès qui, manifestement, ne fatiguait jamais, encore moins lorsqu'il s'agissait d'envoyer ad patres une Triabe. Mes impressions à l'égard des Matriarcales n'étaient plus les mêmes depuis que j'avais fais plus amplement connaissance avec elle, et en un sens, les paradigmes que l'on m'avait inculqués dès ma jeunesse qui, entre autres, résumaient sa faction en un tas de folle barbares animée par des pulsions de destruction, de mépris de la vie, et de misandrie, n'étaient plus.
Comme pour les enterrer, j'avais considéré le présent qu'elle m'avait fait à Kryg, tout juste avant de lancer notre épopée, en acceptant de m'acheter - à crédit - une Fauchelame, symbole de la grâce meurtrière de l'Art des grandes guerrières Faucheuses ; certes, je ne maitrisais pas l'escrime, mais en l'honneur de l'alliance entre nos deux factions et pour ne pas insulter sa confiance et les techniques ancestrales de son peuple, je comptais bien m'entrainer - j'avais même obtenu de la Faucheuse qu'elle me donnerait quelques conseils.
Non, dès cet instant je me suis dit, naïvement, hurla mon esprit à mon cœur, que je pouvais la considérer comme une amie.

Quant à l'autre, Pentar, à part un ou deux grognement et quelques regards méprisants entre deux curages d'oreilles avec sa dague, elle ne semblait visiblement pas encline à me tailler... la discussion. ***


Je comptais plutôt me ménager pour le trajet, mais je suppose que puisque nous n'en sommes qu'au début et que la zone ne représente pas encore un danger, je pourrais peut-être m'impliquer dans le nettoyagefis-je, triomphant.
Et puis, ce serait peut-être l'occasion d'apprendre comment bien me servir de cette arme, qu'en dis-tu , achevais-je en ponctuant mon interrogation d'yeux doux et en tapotant la garde de la longue épée qui trônait fièrement à mon côté.

-Oda Nobunaga-

 
Nemès

Le Dhiwara 7 Marigar 1510 à 02h23

 
- Apprendre à se servir d'une arme n'est jamais une mauvaise chose. Surtout si tu veux manier une Fauchelame... Tu as tout intérêt à t'entrainer un peu, au moins pour éviter de te blesser le jour où tu en auras vraiment besoin...

***
Une mandragora vénéneuse se trouvait fort à propos à proximité, et le Muet dégaina sa lame et se dirigea vers la créature végétale pervertie...
Ses mouvements étaient gauches, et l'épée ne frappa que le vent...
***


- Ta prise sur la poignée doit être plus ferme.
Tu dois serrer en priorité avec ton pouce, ton annulaire et ton auriculaire si tu veux que la force des coups soit transmise à l'arme.
...
L'index et le majeur doivent te servir à ajuster la direction et l'orientation de la lame.
...
Plus souple le poignet.
...
Il faut que le mouvement parte de l'épaule, et soit accompagné par le coude. Imagine une vague que tu voudrais transmettre de ton buste à la pointe de ton épée.


***
Les commentaires allaient de bon train jusqu'à ce que la mandragora finisse par blesser Oda. Ces bestioles inoculaient un poison qui avait pour effet d'immobiliser leur proies... Or ce n'étaient pas le moment de trainer.
Nimisha jaillit dans la main de la Faucheuse, et celle-ci fit décrire à l'épée de driandel une étrange arabesque qui la fit... disparaitre?!? Devant les yeux d'Oda la mandragora se scinda en deux, répendant une sève gluante, verte et violacée au sol.
L'épée bâtarde réapparut dans les mains de la Danseuse et celle-ci la rengaina.
***


- Ce soir quand on s'arrêtera camper, tu t'entrainera contre Pentar.
Elle n'est pas vénéneuse au moins.

Aller, pressons le pas, je veux atteindre le Bois de la Souffy avant la nuit.




 
Pentar

Le Dhiwara 7 Marigar 1510 à 16h29

 
Son immense bâtarde posée nonchalamment sur l'épaule, Pentar marche.
Il n'y a pas grand chose à dire d'autre puisque marcher est rarement une tâche complexe, voir excitante.

Donc, à travers la plaine enneigée, la guerrière marche comme le ferait n'importe qui marchant dans une plaine enneigée.
Il y avait peu, voir pas de monstres, en conséquence de quoi elle utilisait son autre main pour se curer l'oreille et l'énergie de son cerveau pour compter ses pas. Au loin, la forêt commençait péniblement à se dessiner. Il y aurait probablement plus d'action aux alentours du bois, qui ont souvent le don d'être autant peuplés d'arbres que de saletés à tentacules.

Et sa politique, en matière de tentacules, c'était de les couper. D'un point de vue purement biologique, et elle pouvait se targuer d'avoir certaines connaissances en la matière, les tentacules ne servaient qu'à cela. Etre coupées. C'était ça ou bien elles s'enroulaient autour de votre jambe, vous filaient des coups, vous griffaient et vous ramenaient dans la gueule d'une horreur. Donc, ni une ni deux, mieux vallait investir dans un projet durable et éphémère à la fois : la charcuterie bas-de-gamme, et régler le problème.

La charcuterie bas-de-gamme, il n'y a que ça de vrai. Avec la boucherie.
Tout ce qui comporte du sang, des tripes, des grands couteaux aiguisés et, de préférence, des cris.
Beaucoup prétendent avec indignation que tout ça, c'est la mort. Pas pour elle.
Pour elle, c'est la vie. Et elle ne vaut vraiment pas le coup d'être vécue.

Enfin. Bref. Pentar, donc, marche dans la plaine enneigée.
Dans une indifférence absolue de ce qui l'entoure.
Faut dire, y a pas grand chose qui l'entoure.




Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Oda Nobunaga

Le Dhiwara 7 Marigar 1510 à 19h35

 
*** Mû par une excitation soudaine d'étrenner la lame, je devais avouer que j'avais foncé un peu tête baissé sur la première créature à portée de main. Et mes deux tentatives, contre toute attente, n'avaient été que des échecs retentissants ; à ma décharge, déjà peu coutumier d'une épée en combat, la longueur bien plus impressionnante de la Fauchelame avaient grandement réduit mes chances de toucher.

Mais de là à me me faire corriger par une Tydale proportionnée comme un Vortex, mais en encore moins engageant, c'était une sacrée réprimande. ***


Tu veux dire que je vais me faire rosser par Pentar, plutôt, rectifiais-je le plus sérieusement du monde, à voix basse, en m'approchant de Nemès. Enfin, moi ça ne me pose pas de problème, mais disons que j'avais prévu d'arriver là-bas avec mes cinq... six membres, quoi.

*** Au-delà de ces quelques péripéties, le voyage allait bon train et le bois de la Souffy se profilait déjà à quelques lieues. A cette allure, nous serions au Pic assez vite. ***


-Oda Nobunaga-

 
Nemès

Le Dhiwara 7 Marigar 1510 à 19h51

 
- Cinq-six membres, hein?

*** La Faucheuse laissa éclater un petit rire qui sonna métallique derrière son masque de honte. ***


- T'en fais pas, c'est de l'entrainement, je ne vous demande pas de vous entre-tuer...

*** Le petit groupe arriva rapidement à l'orée de la Souffy, sans avoir croisé âme qui vive. Silith allait bientôt se coucher et Kvetha pointait déjà le bout de son nez à l'horizon. ***


- Bon, ça suffit pour aujourd'hui, on va installer le camp ici.
J'ai une bonne nouvelle : Khamaat va nous rejoindre, elle part de Kryg sous peu. C'est une sorcière très expérimentée, nul doute qu'avec sa magie elle nous rattrapera très vite.

Je suggère fortement que vous commenciez à vous entrainer tout de suite, tant qu'il y a encore un peu de lumière. De mon côté je vais chercher de quoi faire un feu.


*** La Faucheuse se dirigea vers la forêt. ***


- Amusez vous bien les enfants, et pas de bêtises en mon absence! lança-t-elle à la cantonade alors qu'elle pénétrait dans les sous-bois.



 
Oda Nobunaga

Le Dhiwara 7 Marigar 1510 à 21h04

 
*** La brune n'avait apparemment pas eu le besoin de se faire prier pour lancer l'attaque et, à peine Nemès eût-elle disparue de la zone, il ne lui avait fallu que quelques secondes pour dégainer et être sur moi.

Doté de réflexes combatifs bien moins acérés, je n'étais semblait-il parvenu à éviter le coup brutal qu'en m'en remettant à un instinct purement primaire : sauter en arrière.
Que faire ? Contre-attaquer ? Après tout c'était le principe d'un entrainement, non ? Mais, et si... soudain, le doute m'envahissait. Faisant fi de toutes conventions relatives à ce type d'exercice, elle avait fondu sur sa proie, maintenant qu'il n'y avait plus de témoin. Puisque nous n'avions jamais eu de rapport auparavant, pourquoi ne pas en déduire qu'elle voulait m'écarter ? ***


" Par la Toison Divine, elle veux me tuer ! ", pensais-je, paniqué.

*** Réunissant toutes mes forces pour regagner mon empire sur moi-même et chasser la paranoïa, les images du duel avec Nemès, à Ulmendya, me revenaient à l'esprit. Si elle était endurante et féroce, Pentar semblait manquer de technique. Ce serait sûrement un avantage, au cas où...
Elle en avait tout de même un de taille que je ne possédais guère, à savoir l'habileté à l'épée.
Cessant de tergiverser, j'attaquais donc à mon tour.

Avec suffisamment de force, la pointe de la Fauchelame parvint à atteindre la Coupeuse à l'épaule. Le premier sang venait d'être versé et, réconforté par cette première réussite, je me reculais déjà pour me préparer à la tornade que j'avais vue déferler sur Nemès quelques temps plus tôt. ***


Désolé, je ne sais pas trop comment se déroulent les entrainements d'habitude, alors j'improvise ; préviens-moi si ça va trop loin, fis gauchement, les phalanges blanchies par les pressions exercée sur la garde de l'épée.

-Oda Nobunaga-

 
Pentar

Le Luang 8 Marigar 1510 à 01h16

 
Un peu de son propre sang vint éclabousser la Coupeuse au visage, qui ne prêta pas plus d'attention à sa blessure qu'à un rot sonore dans une taverne d'alcooliques. Elle ne grimaça même pas, ne grogna même pas, affirmant une impassibilité parfaite qui, d'une certaine manière, était beaucoup plus inquiétante que n'importe quel cri de rage ou de douleur. Puisque dans ce genre de cas, l'impassibilité reflète tout de même une anormalité certaine. Et un brin inquiétante...

La seule chose qu'elle exprima clairement fut le coup qui suivit. Un coup violent qui toucha Oda de plein fouet, d'une puissance semblable à celui qu'il venait de lui asséner, mais largement amoindri par ses protections. L'équilibrien était visiblement bien protégé et c'est, ce qui en vérité, énerva la Déclinante. Cela, sans parler de ses principes en la matière, opposait un obstacle certain à l'idée de trancher en petits morceaux le matois qui lui faisait face. A l'idée de le trancher facilement, en tout cas...

Il ne fut pas bien difficile de comprendre, pour le Muet, que son adversaire ne jouait pas.

Elle avait abattu sa bâtarde de manière pleine et brutale, sans se soucier de retenir sa force, cherchant à tuer. Tout simplement.
Il pouvait également voir que contrairement à beaucoup de ses soeurs, Pentar ne cherchait pas le style ou la beauté du geste, de la danse, du combat. Elle cherchait l'efficacité, la mise à mort directe, la destruction. Sans pourparlers ni hésitations.

C'était pour lui un entraînement. Pas pour elle. Pour elle, l'entraînement était sans doute une notion incompréhensible qui n'avait pas lieu d'exister. Soit on se battait, soit on ne se battait pas. Pas d'entre-deux. Et elle ne s'arrêterait sans doute pas avant d'avoir mis en pièce le bonhomme ou d'être arrêtée par l'incapacité de continuer, épuisement ou mort au menu.

C'était, en tout cas, l'impression forte qu'elle renvoyait, elle et l'éclat dans son regard...
A la phrase d'Oda, elle se contenta d'un rictus mauvais, qu'elle illustra bien vite :


Arrêtes de chialer comme une anja sous-alimentée, et bats-toi. Parce que si tu laisse pas ta lame dire ce qu'elle a à dire, crois-moi, je vais pas te rater. J'mettrais ta jolie face de raclure en trophée au-dessus de mes toilettes et j'm'essuierai avec ta peau douce. Et investir dans la tripaille saucissonnée d'équilibrien congestionné me déplairait pas non plus, ça a la côte en ce moment. Chez certaines de tes amies en tout cas... Faut dire, j'les comprends.


Pentar s'essuya la bouche, étalant un peu plus les gouttelettes écarlates sur son menton.

Alors si tu veux pas que j'te scie le derche en quatre, va falloir y mettre plus de coeur, chéri.
Tu feras une super nature morte pour les esthètes à tentacules qui traînent dans le coin.


Elle pointa son arme vers le Muet et attendit, l'air radieuse.
Autant qu'une tueuse sanguinaire pouvait l'être.



Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Oda Nobunaga

Le Luang 8 Marigar 1510 à 10h25

 
Charmant, fis-je la mâchoire crispée, tant par les saillies de mon adversaire que par la férocité du coup précèdent.

*** J'avais finalement bien fait de m'équiper de ma cotte renforcée avant de partir, puisque sur ce coup, elle avait merveilleusement contribué à ce que je ne me fasse pas trancher en deux ; j'avais toutefois sacrément bien senti le choc se répercuter à travers mon corps.
Cependant, maintenant que les intentions de Pentar étaient claires, mon angoisse s'était envolée - la peur, elle, demeurait tout de même, à vrai dire.
Si le combat allait trop loin, la magie la renverrait dans ses cordes, contente ou non.

Concentré maintenant sur elle et mes chances de toucher, je mettais de côté tout ça pour attaquer ; ou fallait-il mettre ces émotions dans la lame ? Enfin, comment faire y arr... avant d'être déconcentré, je m'élançais donc contre la Tydale.
Prise ferme de l'annulaire, de l'auriculaire, du pouce ; souplesse de l'index, du majeur et enfin du poignet ; la vague qui part du bu... pas le temps, la distance me semble suffisante pour tirer profit de la longueur de l'arme.

Soit j'avais été assez rapide pour mener l'assaut comme il le fallait, soit Pentar n'avait volontairement pas bronché ; toujours était-il que la pointe venait d'entamer son flanc.

Mais tout le problème venait du fait que, euphorique quant à mes deux réussites consécutives, je n'avais pas pensé à me replacer sur ce coup-là ; j'avais mis bien trop de temps à prendre conscience de la proximité immédiate avec la Coupeuse.
***


-Oda Nobunaga-

 
Pentar

Le Matal 9 Marigar 1510 à 00h05

 
Bien vite, ce qui était censé être un simple entraînement prit des allures de duel à mort.

Un duel qu'était en train de perdre Pentar, pour différentes raisons, à laquelle la dose d'alcool qui courait dans son organisme n'était pas tout à fait étrangère. Il fallait reconnaître l'efficacité de son adversaire. Habile, sans doute, bien armé, surtout. Mais qu'importe.

Fidèle à elle-même, la guerrière poursuivait. Elle poursuivrait quoiqu'il arrive. D'une certaine manière, mieux valait que ce soit elle qui pose genou-à-terre que l'équilibrien. Il avait probablement meilleur caractère et une moralité moins...agressive.

Cependant, ils n'en étaient pas encore là et Pentar faisait voler ses coups avec acharnement.
Ne pas toucher l'agaçait mais viendrait bien le moment où l'anguille qui lui servait de coéquipier finirait sur la table du poissonnier pour atteindre la phase merveilleuse du débitage en fines rondelles visqueuses. Il était autrement plus accessible que Nemès.

Tout ça n'était donc qu'une question de temps. Et en tant que matriarcale, déclinante qui plus est, elle s'y connaissait en temps.
Surtout sur celui qui débouche inévitablement sur la mort et la destruction. Le Déclin, tout ça.

Pis que tout, ce cloporte des forêts la narguait... Lui faire manger sa langue serait au menu.



Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Oda Nobunaga

Le Matal 9 Marigar 1510 à 21h27

 
*** Redoublant de férocité pour essayer de m'étêter coup sur coup, Pentar était aussi bourrée comme un coing. Quelle idée de se battre pleine comme une barrique, sérieusement ? L'avantage, en outre de la maladresse - dangereusement imprévisible sur certaines passes -, était que la Tydale se montrait assez réceptive aux piques verbales, qui servaient à nous motiver à nous entredéchirer - bien qu'apparemment pour elle, un motif de plus ou de moins...

Cependant, malgré une ambiance de franche camaraderie, cet entrainement n'avait absolument rien d'esthétique et en plusieurs occasions nos coups fendaient le vide ; pour qui se trouvait à l'extérieur, à observer, le spectacle tenait plus d'une rixe de taverne que d'un entrainement au maniement de la lame. Craintif, j'avais regardé quelques fois vers le bois si Nemès ne s'y tenait pas, à demi dissimulée par un arbre, riant tristement de ce massacre de la grâce Matriarcale, ou bien vers le Nord-Est si cette Khamaat n'était pas non plus en train d'assister à la même démonstration de gaucherie.

Il était temps de se recentrer sur la molosse qui, elle, ne semblait préoccupée que par l'idée de me voir choir en morceau dans l'herbe. ***


Je comprends pourquoi tu peines à me toucher ; à moins peut-être que l'ébriété ne soit une technique ancestrale au combat, m'étais-je permis de demander lorsqu'un de ses coups passa largement à côté de moi.

-Oda Nobunaga-

 
Pentar

Le Matal 9 Marigar 1510 à 23h01

 
La guerrière n'en était pas à une provocation près. De manière générale, les provocations n'avaient pas grand effet sur elle. Mais c'était ici un cas un peu spécial. Elle était imbibée, ce qui affectait forcément ses perceptions, ses émotions et le peu de maîtrise soi qu'elle possédait en temps normal. Et puis surtout, ce Nobunaga l'agaçait prodigieusement. Sans qu'elle sache vraiment pourquoi, d'ailleurs. Sa nonchalance peut-être, auquel elle prêtait sans doute des manières hautaines, et cette forme de masculinité trop affirmée qui n'avait pas cours au Matriarcat, là où le comportement des mâles était davantage synonyme d'humilité, voir de soumission. Donc, chez un étranger qui plus est, cette attitude - même inconsciente - renvoyait à Pentar l'impression d'une arrogance certaine et d'un ego démesuré. Ego qu'elle avait bien envie de réduire en morceaux, à défaut de se contenter de le "remettre à sa place".

Mais bref, n'allons tout de même pas trop loin dans la sur-interprétation des phénomènes cérébraux d'un être relativement simple (et saoul). En gros, Oda Nobunaga contrariait Pentar. Or, ce qui nous irrite, nous avons tendance à vouloir le supprimer de notre existence. Un tic, un insecte, une démangeaison : ça se brûle, ça s'écrase, ça se gratte. La Coupeuse voyait les choses en grand : ça se tranchait en fines lamelles sanguinolentes et ça se jetait aux ordures du monde, les oubliettes cosmiques. Voilà.

Tout à fleur de peau qu'elle était présentement, et à fil de lame, elle grogna.

Mon pied dans ton joli petit cul, ça c'est une technique ancestrale...

Et d'illustrer son propos par le geste.


Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Khamaat

Le Matal 9 Marigar 1510 à 23h46

 
*** Khamaat n'avait pas trainé : enchainant les sorts d'endurance, elle courait à toute allure à travers la plaine, ne prêtant aucune attention à un mimic et à un escargot gigantesque à peine gênés par une petite brise due à la vitesse de la matriarcale.

Arrivée vers les lieux indiqués, elle s'arrêta un instant, le temps de faire une rapide vérification sur l'itinéraire qu'elle avait suivi...

Des coups, des bruits de métal... vraisemblablement, elle était tombée sur eux du premier coup... en s'approchant elle murmura ***


Prête à parier 100 morions que si ça tatane, c'est qu'il y a des... soeurettes. J'espère avoir été claire sur le fait que l'infirmière Khamaat prend du service quand elle le décide...

*** Avançant encore de quelques pas, son idée fut confirmée par la vue de 2 tydales (mâle et femelle) sévèrement entamés par l'alcool à en croire les pas maladroits, ou bien c'était une nouvelle danse qu'elle découvrait... surement la prochaine qui ferait fureur dans les tavernes durant la saison chaude...

S'installant à distance respectable des 2... combattants, Khamaat s'assit dans l'herbe, sans prêter plus d'attention au spectacle, profitant de cette halte pour contempler le paysage, l'air de rien, et emmagasiner de la mana dépensée ces derniers temps en course. ***



 
Nemès

Le Merakih 10 Marigar 1510 à 02h59

 
*** Sous le couvert des arbres, Nemès observait les deux combattants s'entrainer depuis un petit moment quand elle aperçut Khamaat.
Il était temps de mettre fin à cette entrainement qui prenait une tournure que la Faucheuse n'appréciait pas du tout.

Se montrant enfin, elle sortit des sous-bois et jeta un tas de branches au sol avant de se diriger vers Khamaat. Elle posa une main amicale sur son épaule. ***


- Salut ma belle. C'est bon de te revoir depuis tout ce temps.

Excuse moi une seconde, je dois régler un petit souci.


*** S'adressant ensuite aux deux apprentis bretteurs. ***


- Ca suffit pour aujourd'hui tous les deux.
Je vous présente Khamaat, sorcière de renom parmi les Filles du Déclin, son aide nous sera précieuse.
Khamaat, voici Oda et Pentar. Oda est un manüsh Equilibrien avec qui je fais route depuis un petit moment, et Pentar est une nouvelle Coupeuse que j'essaye de former...


*** Le ton dur de ces derniers mots en disait long. Nemès s'approcha des deux combattants. ***


- Oda, tu dois apprendre à te focaliser, à te concentrer. Là tu es totalement distrait par ton adversaire et ses pitreries. Tu dois apprendre à en faire fi pour t'appliquer si tu veux que tes coups touchent.
A ton niveau on n'est pas sensé prendre le temps de discuter quand on manie une lame. On met toute son énergie dans l'exercice.

Pentar...


*** La Faucheuse jeta un regard noir à la Coupeuse. ***


- Là tu me déçois. Je t'ai demander de t'entrainer, pas de faire n'importe quoi. Et tu ne trouves rien de mieux à faire que de picoler? Tu penses peut être que je ne suis pas sérieuse?
Donne moi tes réserves d'alcool. Tout de suite.
dit-elle en tendant une main exigeante.



 
Pentar

Le Merakih 10 Marigar 1510 à 10h03

 
Pentar se tourna vers Nemès, abandonnant un instant l'idée d'écrapoutir son adversaire, et observa la Faucheuse au travers des brumes de l'alcool. Brumes qui étaient en train de se dissiper lentement, avec le froid et l'agitation.
Elle comprit bien vite qu'il s'agissait de se délester de ses bouteilles de vinasse.
Autant dire que ça l'inspirait pas particulièrement, comme idée.

J'picole pas, j'me réchauffe. Moi aussi chuis sérieuse.

La Coupeuse regarda la main tendue de sa supérieur attendant la livraison.
Aussi bien, elle se les garderait pour elle. Du vol sous couvert de discipline, mmm...
Elle fit quelques pas en arrière, afin d'éviter la portée de Nemès.

Puis vida subitement trois flasques d'alcool avant de se mettre à courir.
Elle devait gagner du temps, pour en boire le plus possible !
On la priverait pas ainsi de son bien le plus précieux...



Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

 
Oda Nobunaga

Le Merakih 10 Marigar 1510 à 10h10

 
*** Hormis les vertus galvanisantes des échanges verbaux musclés, il fallait bien reconnaitre qu'ils avaient aussi le don de transformer un duel noble en querelle de charretier. Et bien entendu, la fortune avait redoublé de malice pour faire en sorte que Nemès débarque lorsque nos mots doux venaient d'atteindre leur apogée.

Je ne pouvais nier que nous avions tous deux une part de responsabilité, et que provoquer une armoire à glace saoule et titubante n'était, dans le fond, pas une bonne idée... mais bon sang que c'était marrant.

Toutefois, pour une première rencontre avec Khamaat, notre future compagne de route, on avait déjà vu mieux, surtout lorsqu'on se faisait rudoyer ensuite. Aussi ne trouvais-je rien à ajouter aux paroles de notre chaperonne et ne parvins-je qu'à baisser les yeux avec une moue coupable, les mains jointes dans le dos. ***



C'est vrai, désolé, dis-je pathétiquement.

*** Tout de même, de là à me traiter de "manouche", c'était un peu rude. Mais mieux valait ne pas continuer sur la lancée... d'autant qu'elle venait d'être déjà bien entamée par l'état d'imbibition de Pentar, qui, par chance, allait s'attirer des foudres encore plus grosses. ***


Je peux la rattraper pour lui mettre la fessée Nemès, demandais-je en contemplant, surpris, la Tydale descendre comme du petit lait sa vinasse

-Oda Nobunaga-

 
Nemès

Le Merakih 10 Marigar 1510 à 19h03

 
- Dhanya. Pas besoin.

***
La distance n'est pas un souci pour une Exécutrice...
Nimisha virevolta et Pentar sentit une vive douleur à sa jambe gauche tandis que sa cuisse était profondément entaillée...
***


- Un pas de plus et tu retournes à Kryg. J'ai dit donne tes bouteilles. A moins que tu préfères retrouver ton statut de libertaire...

*** Au moins c'était clair. ***




 
Khamaat

Le Merakih 10 Marigar 1510 à 19h25

 
*** Khamaat s'était levée à la vue de Némès et lui adressa un immense sourire tout en lançant d'une voix enjouée
***

Dhanya mon amie. Le plaisir de te revoir est partagé !

*** Lorsque Némès se tourna vers les 2 autres protagonistes pour la présenter, Khamaat affichait une expression neutre, elle hocha la tête à leur attention en guise de salut.
Pendant le sermon, elle se tint en retrait, derrière Némès. Une fois que cette dernière eut joint le geste à ses paroles, elle ne put s'empêcher de lancer ***


Toujours aussi joueuse à ce que je vois, Némès ! Le contraire m'aurait presque déçue !

*** Ajouta-t-elle en lui adressant un clin d'oeil amical. ***


Sinon, on continue la route quand ? Il y a d'autres personnes qui doivent venir ?




 
Nemès

Le Vayang 12 Marigar 1510 à 01h49

 
- La Neige de Kryg reste glacée en toutes saisons...
Non, il n'y a que nous quatre. On rejoint Miraë au Pic et on avisera à partir de là.
répondit Nemès à la Sorcière.

*** La Faucheuse rejoignit Pentar dont la jambe pissait littéralement le sang. ***


- Toi ma belle, dit elle en s'arrêtant au niveau de la Coupeuse, t'as pas intérêt à repicoler pendant qu't'es en mission. Tu veux devenir Exécutrice? Va falloir que tu te rendes compte que la lucidité est l'un des points essentiels si tu veux devenir une vraie Danseuse.
L'alcool empêchera tout progrès.
Cette fois est un avertissement,
continua-t-elle en regardant la blessure qu'elle avait infligé à Pentar, je n'ai aucune intention de perdre mon temps à essayer de t'entrainer si tu n'as pas envie d'apprendre les ficelles du métier.

Par contre, si tu fais les efforts nécessaires, je te garantis qu'après être passée entre mes mains tu auras la technique et la puissance qui feront de toi une Danseuse accomplie.

Aller, vide tes bouteilles par terre et on repart.


*** Nemès planta son regard dans celui de Pentar, la sondant, attendant une réponse. ***




 
Pentar

Le Vayang 12 Marigar 1510 à 12h12

 
Pentar, qui s'était brutalement écroulée alors qu'elle avait entamé sa course, regarda tout d'abord sa blessure à la jambe puis leva les yeux vers la Faucheuse qui s'approchait d'elle. Elle s'allongea de tout son long sur la plaine enneigé et tira les deux dernières bouteilles de sa besace. Elle but la première d'une traite et vida aussi la seconde, mais sur sa douloureuse plaie à la jambe. Un hurlement mourut dans sa gorge, la bouche fermée dans un étau de dents vigoureusement serrées. Après quelques secondes, ça allait mieux. Le liquide avait l'apparence du vin, mais il était visiblement si fort en alcool qu'il aurait très bien pu compenser n'importe quel antiseptique réputé. Guérison assurée, à tout les niveaux. Surtout au niveau de la tombe.

Lentement mais surement, elle récupéra ses appuis et se releva.
Respira profondément. Sa tête tournait beaucoup, mais elle pouvait marcher.

Ca y'est, j'ai vidé tout l'combustible. On peut reprendre cette putain de route.


Son regard un peu hagard se planta sur la sorcière, dont elle découvrait un peu la présence.

'Hajar Khamaat. Bienvenue dans la farandole des sinoques de Schultz.
Ici, on compte bien tabasser cette enflure d'Artisan entre deux explosions festives de viande hachée.


Elle s'étira, se fit craquer quelques os et se remit en marche, boitant un peu.
Un dernier regard pour les bouteilles qui jonchaient le sol plus loin. Vides (ou presque) et à l'abandon...
Quelle tristesse, elle n'en profiterait pas autour du feu ou pour saouler l'ennemi

Au bout de quelques pas, elle manqua de se planter de nouveau dans le décor.
Mais confiante, poursuivit vers le bois malgré son incapacité à rouler sur une ligne droite.
Fort heureusement, les lignes droites étaient faites pour être contournées...



Ferme ton clapet, béjaune, de toute façon tu vas bientôt pourrir. Et en silence.

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