Désert
*** D’un regard appréciateur, la Suariste observa l’Equilibrien se hisser avec habileté sur sa jument. Elle éclatât d’un rire joyeux en le regardant batailler avec son turban. Et tout en l’aidant à ajuster le bandeau correctement, elle lui dit en souriant. ***
Voila c’est parfait !! Paré pour notre petite ballade ?
*** Claquant légèrement les rennes sur l’encolure d’un noir luisant, elle mit son cheval au pas et de concert ils quittèrent les Faubourgs de la Cité des Perles Sombres. Passant sous une élégante arche, ils arrivèrent aux portes du Désert.
Ici commençait le royaume d’Amody, où le Soleil régnait en maitre absolu sur les immensités de solitudes arides et désolées.
Un monde inquiétant, hostile, brulé par l’astre du jour avec du sable à perte de vue, le silence et le vent.
L’Araméthéenne aimait la pureté du ciel bleu sans nuage quand Amody était passible et les terribles tempêtes qui éclataient, magnifiques et terrifiantes quand Amody était en colère.
Le mystérieux Amody se dévoilait devant eux dans toute sa splendeur. A l’appel du désert, l’étalon rejeta sa tête en arrière et se cabra. Il se mit à piaffer, impatient de s’élancer, exprimant sa joie d’avoir Takamaka sur son dos.
Les deux cavaliers souriants comme des enfants méditant une espièglerie, les yeux brillants de malice, s’élancèrent à l’assaut du Désert.
Galopant à vive allure parmi les dunes, ils suivirent une piste sinuant au travers des étendues sauvages, jouissant de cette belle journée; ***
*** A l’approche d’une haute dune, l’exploratrice mit Sekneth au trot, regrettant de ne pas lui lâcher la bride plus longtemps mais Nekhbet, la blanche jument n’aurait pu suivre plus longtemps le train. Le visage rayonnant de plaisir, elle se laissa aller au rythme de sa monture.
Le trop régulier du bel animal rythmait de façon mélodieuse la musique du Désert qu’elle sentait vibrer autour d’elle, subtile variation de la complainte du vent jouant dans les dunes une harmonieuse symphonie.
Du sommet de la dune, au loin, on apercevait le vert des cultures de la Palmeraie et du sable ocre à perte de vue. ***
*** Tout en attendant l’Equilibrien, l’exploratrice, silencieuse, très droite sur sa selle, observait cette vaste bande verdure. Le vent c’était tu, Amody était calme et serein.
Cédant à la magie du lieu, elle se laissa pénétrer du silence du Désert. Elle regarda avec nostalgie, la chaine de montagne qui attirait son esprit vers le ciel, avec les nuages et les oiseaux.
Et fermant les yeux, elle le retrouva un bref instants et sourit à ce troublant souvenir.
Entendre ta voix encore une fois, murmura-t-elle, mais seul le vent qui s’était levé lui répondit.
L’arrivée, en haut de la dune de Silindë la tira de sa douce rêverie. ***
Regardez, cher Silindë, c’est là que nous allons, lui dit-elle d’une voix enjouée en lui montrant la luxuriante Saqqarah, resplendissante émeraude sertie dans un écrin d’ocre se mariant avec l’azur.
*** Puis sans attendre sa réponse, d’un geste, elle claqua la croupe de la jument blanche qui parti au galop en direction de la Palmeraie. ***
*** Sekhmet hennit, elle lui lâcha la bride et le fougueux animal, crinière au vent, partit au grand galop, ses sabots faisant jaillir des gerbes de sable ocre à chacune de ses puissantes foulées.
Ne faisant plus qu’un, la cavalière et sa monture partageaient cette joie sauvage, profonde et envahissante de la chevauchée, le sentiment d’intense liberté de galoper sur les vastes étendues désertiques sous un ciel sans limite.
***
*** Ils atteignirent en cette douce fin d'après midi, sous un tendre soleil déclinant, la séduisante Saqqarah. La belle se lovait langoureusement entre les bras des cours d’eaux turquoise qui la parcouraient nonchalamment et s’alanguissaient en courbes séductrices, caressant au passage, des berges bordées de fleurs odorantes et des plages de sables d’or.
Dés qu’elle fit irruption dans la Palmeraie, l’exploratrice remit le bel étalon au pas et suivit la route étroite faite en terre battue qui traversait l’élégante Saqqarah où acacias, sycomores et palmiers dispensaient leurs ombres bienfaisantes.
Avec le couchant, la chaleur de la journée s'estompait, le doux vent du nord s’était levé, les rudes travaux des champs s’interrompaient et partout dans l’oasis, se mêlaient les rires et les airs de flûtes.
Ils empruntèrent une allée sablonneuse bordée de buissons aux fleurs chatoyantes menant au cœur de Saqqarah où résidait leur Hôte.
De nombreuses et vastes tentes étaient dressées autour d’un ensemble de bâtiments construit en pierres blanches qui était entouré d‘une haute muraille. ***
*** L’exploratrice arrêta sa monture devant une somptueuse tente à la toile rayée de bleu d’où sorti Assanssi, un grand tydale, au visage bruni par le soleil. Il s’inclina devant elle et lui tendit les mains pour l’aider à descendre de cheval. ***
Aysh' him, je suis heureux d’accueillir dans mon humble demeure la fille de mon cher ami Ellis. Avez vous fait bon voyage en compagnie votre invité, avhia Takamaka ? Demanda-t-il d’une voix grave et bienveillante .
Aysh' him Bey, cette ballade dans le Désert fut un vrai plaisir. Permettez moi de vous présenter notre invité, l’Equilibrien Silïndé Lui répondit-elle d’une voix chaleureuse en se laissant glisser au bas de sa monture puis elle se tourna pour regarder le cavalier qui venait d'arriver et qui mettait pied à terre.
*** Sekhnet ne semblait pas essoufflait, mais il était couvert de sueur qui faisait luire ses flancs d’un noir brillant. Tout en caressant l’encolure soyeuse, elle éloigna le doux museau qui chercher à fouiller dans ses poches. Tu es vraiment merveilleux lui murmura-t-elle. ***
*** Assanssi fit un signe à une jeune servante qui attendait patiemment près de l’entrée de la tente de leur servir des rafraichissements tandis qu’un palefrenier, tenant les deux chevaux par la bride, conduisait Sekhnet et Nekhbet vers l’enclos. ***
Je pense que vous avez besoin de changer vêtements et de vous délasser avant de participer aux festivités données en votre honneur mes amis.
Accompagnait notre hôte à sa tente Ordonna-t--il à la jeune servante.
Un bon bain, des massages et des vêtements propres, nous feront le plus grand bien, Bey lui répondit-elle avec enthousiasme tout en retirant son turban d’un geste et ses cheveux cuivrés cascadèrent sur ses épaules.
A tout de suite Avihi Silindë, j’espère que vous apprécierez l’hospitalité du Bey.
Lui dit-elle, un léger sourire espiègle aux lèvres et elle se dirigea vers l’entrée du groupe bâtiments protégé par des murs en pierres.
*** Et, l’élégante araméthéenne pénétra dans le Harem de Saqqarah réservé aux femmes. ***
*** Une végétation luxuriante entourait les gracieux édifices. Abondante l’eau irriguait de splendides jardins florissants où rivalisaient de beauté des grenadiers, des arbres à encens et des jasmins de nuit.
Le Sérail abritait en son sein une école de danse, de musique, de poésie et de composition florales et les jeunes femmes qui y demeuraient, venaient pour y parfaire leur éducation en s’adonnant aux Arts. ***
L'Exploratrice.