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Le Dhiwara 21 Marigar 1510 à 03h18
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A moitié enterré dans la courte tranché d'essai qu'il a creusé à six mètre d'un pan du mur nord, Thosen laisse tomber sa pelle et sort la tête de son trou un grand sourire aux lèvres.
Oui, comme le géologue l'avait prédit la terre n'est pas trop meuble, et non cela n'explique pas la joie du diplomate.
Une pensée de Nelle par contre...
Son amour vient d'arriver à Oriandre, et cela fait bien quatre long mois que le jeune homme ne s'est pas ennivré de son parfum, n'a pas caressé ses lèvres, embrassé sa gorge.
Alors c'est un peu tremblant, presque incrédule, que Thosen tente de retirer la boue qui macule ses vêtements de travail un peu élimés.
C'est bien sa veine, le voilà crotté aujourd'hui justement, il aurait du tout de même prévoir que la jeune thaumaturge se déplace avec d'autres supports que ses jolies jambes.
Une pensée à l'intention de Nelle.
Ahum... je suis en dehors de la ville mon ange, en train de creuser un... trou.
Je vais te rejoindre plutôt, qu'en dis tu ?.
Ça serait préférable, il a bien l'intention de trouver le temps de troquer ses habits de toiles boueux pour quelque chose de plus élégant et surtout propre. Tout le monde n'est pas Jemori, mais tout de même, il est diplomate et amoureux, alors on peut considérer qu'il y a une certaine rigueur à observer...
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Le Matal 23 Marigar 1510 à 00h58
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Creuser un trou ? Voilà qui est suffisamment intrigant pour finir de convaincre la jeune propage d'aller rejoindre son diplomate préféré.
Elle a déjà à peine attendu de passer le poste de garde des portes nord de la cité noire pour envoyer une pensée à son amant, alors ce n'est pas maintenant qu'elle sait où il se trouve qu'elle va accepter d'attendre sagement qu'il termine ce qu'il est en train de faire.
Bon certes, "en dehors de la ville" n'est pas ce qu'on pourrait appeler une localisation très précise... Mais bon, le maire qui creuse un trou quelque part non loin, ça ne doit pas être le genre de chose qui arrive tous les jours, alors elle devrait y arriver.
Faisant demi-tour, elle ne tarde effectivement pas à récolter des précisions auprès de gardes de l'entrée, et longe la muraille jusqu'à apercevoir le chantier...
Nelle presse le pas, tout en remarquant que le très consciencieux maire est pour l'instant seul avec sa tranchée, et évaluant d'un rapide coup d'oeil la distance les séparant des murailles et des quelques gardes y effectuant leur ronde. Suffisante -l'espère-t-elle- pour qu'ils remarquent seulement en elle une simple tchaë et non une étrangère.
Et puis zut ! Depuis le temps qu'ils ne se sont pas vus, Nelle se contrefiche bien d'être raisonnable. Simplement saluer le diplomate noir d'une sobre et distante poignée de main est juste inenvisageable.
Elle presse d'ailleurs, sans y penser, les dernières dizaines de mètres qui les séparent, laissant tomber son sac de voyage en chemin, pour finir au pas de course les dernières foulées qui la mènent dans les bras de son bien-aimé.
La terre et la boue que ce dernier n'a pas vraiment eu le temps de rendre présentables n'ont cependant pas plus que ça l'air de la gêner...
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Le Merakih 24 Marigar 1510 à 21h49
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La tête qui dépasse à peine de la tranchée, l'air un peu ahuri, Thosen apperçoit déjà Nelle.
Au temps pour l'idée d'être présentable alors...
N'empêche, il aurait aimé lui faire tout de même une meilleure impression, cela fait un peu négligé.
Sa douce, elle, est resplendissante, le visage délicieusement coloré par sa vive allure...
Et c'est sur cette bonne pensée, que Thosen réalise que Nelle ne cours pas jusqu'à lui pour serrer sobrement sa main.
Aussi lorsque son ange vient se nicher au creux de ses bras, le diplomate jette un coup d'oeil rapide à la muraille puis attire la jeune fille directement dans la tranché.
Une image plus correcte serait davantage qu'il se laisse tomber dans le petit fossé, Nelle entre ses bras.
Une chose à la fois songe-t-il avant d'embrasser avec ardeur sa bien-aimée.
Instant qui se prolonge, et lui arrache un bégaiement d'émotion sur la fin. Si merveilleux qu'à chaque fois il se redemande comment un être peut avoir tant d'effet sur son cœur.
Posant un doigt sur ces lèvres adorées, Thosen ressort la tête de la tranchée et surveille le mur pendant quelques secondes. Puis, un air de conspirateur, il redescend vers son amour et chuchote pour la forme.
Personne en vue... mais ton sac est encore dehors mademoiselle la Propage...
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Le Vayang 26 Marigar 1510 à 16h28
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Nelle se laisse béatement retomber contre la paroi de terre de la tranchée dans laquelle ils ont roulé tandis que Thosen se redresse pour jeter un oeil hors de leur refuge et surveiller les alentours. Comme s'ils se trouvaient sur un champ de bataille, songe Nelle sans manquer de trouver la scène relativement cocasse.
Oh... tu penses qu'il pourrait nous dénoncer, le fourbe ?!
Répond-elle d'un air rieur. Visiblement, elle est moins préoccupée que son aimé par ce sac incongru.
Voyons... si je sors et que je vais le chercher, ça sera louche. Si tu sors le chercher, ça me prive trop tôt, et durant vingt secondes de trop, de ta présence boueuse -mais non moins délicieuse !
Alors je vote pour la troisième option : on le laisse où il est : Knüt monte la garde, et si l'ennemi haut-perché par son biais nous repère ou -pire- entame une manœuvre d'intimidation, on passe au plan B : tu fais visiter l'avancée des travaux à la 'diplomate' que je suis en vue d'un partenariat entre nos deux factions pour ce projet de... de quoi d'ailleurs ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Une piscine ?
Enfin bref, servi avec suffisamment d'assurance, je suis sûre que l'explication est convaincante !
Ça te va ?
Et en attendant, nous pouvons profiter de ces quelques instants de cessez-le-feu pour reprendre où nous en étions...
La phrase s'achève sur un nouveau et langoureux baiser, plus parlant que tous les mots sur son plaisir de le retrouver après ces longs mois de séparation...
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Le Matal 30 Marigar 1510 à 03h53
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Reprendre ses esprits, reprendre ses esprits... mais est ce bien nécessaire ?
Knüt est trop repérable avec son couvre chef et son teint de citron. Pas d'offense hein... c'est un flamboyant couvre chef même, mais Knüt... tu veux bien te caMoufler un peu pour faire le guet ?
Pour le reste ça me va parfaitement... faudra servir un argumentaire au poil, surtout que le projet n'a rien à voir avec ta faction... mais je trouverais bien quelque chose, et puis descendre des murs pour voir ce qu'il se passe dans la tranchée, je ne connais pas des masses de gardes qui vont s'embêter à... d'adversaires qui se risqueraient dans un si flagrant traquenard.
Tu t'imagines, ce n'est pas une piscine mais l'ébauche d'une tranchée de drainage, éventuellement d'irrigation, donc potentiellement des douves... alors même si c'est drôle de voir le maire creuser son trou même si ça leurs permettra de dormir plus tranquilles dans leurs postes de garde et surtout retenir les eaux qui inondent régulièrement leurs maisons au printemps, je crois qu'ils ne vont pas trop regarder ce que je fais de peur que je leurs demande de me filer un coup de main.
Il n'y a pas eu d'instructions énoncées encore, donc je fais mes repérages en solo en attendant le feu vert du Général puis du Roi.
Et puis cela me détend aussi... entre deux inventaires sur les stocks de grains et les prévisions de la récolte des patates demi-hâtives à la mairie ou les propositions soumises à l'administration que je ramène chez moi, un peu d'exercice physique c'est agréable.
Mince, il est reparti dans son boulot là... il a beaucoup, beaucoup trop repris ses esprits.
Et je t'embête avec ça alors que ça fait presque trois mois mon amour, excuse moi.
On en était à profiter du cessez-le-feu il me semble.
Dit-il d'un air polisson.
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Le Vayang 2 Astawir 1510 à 09h47
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| Knüt dit : Trop repérable ?!!
Pfff, l'autre... Bien sur qu'j'peux m'camoufler, pardi ! Chuis pas nigaud, hein, j'sais c'que ça veut dire d'faire le guet !!
T'inquiète donc pas, Thotho, j'assure !
Il réapparait à quelques mètres de là, hors de vue des deux tchaës, planqué au coeur d'un buisson épineux. Non mais oh !
Nelle quant à elle, bien qu'un peu intriguée par le début d'explications sur cette étrange tranchée, entend effectivement profiter du cesser-le feu.
C'est que trois mois, c'est long... | |
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