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Le Vayang 9 Astawir 1510 à 21h41
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Le Tydale pénétra dans la mairie, pensant trouver une grande agitation, il fut fort surpris.
Effectivement il semblait avoir une activité plus importantes que d'habitude, bien qu'il ne connaissais guère ce lieux pour juger. Mais un grand nombre de Nelda s'y trouvait et semblait être en pleine activité...silencieuse.
La règle d'ors des haut rêvants était toujours appliquer même quand syfaria s'apprêtait à sombrer.
Linoë repéra Syndal, dont il avait fait la connaissance peu avant dans la journée. Il s'avança vers lui.
***
Enchanté, je viens proposer mes services....pour ....
*** Il regarda autour de lui ***
..vous savez quoi.
*** Sans attendre la réponse il ajouta. ***
Enfin bien que je pense pas d'être d'un grand secours, pour évaluer vos moyens. Par contre
*** Il jeta un nouveau coup d'oeil autour de lui. ***
...je pourrais peut être vous aider à ...étudier un moyen d'éliminer toute forme de menaces.
Se n'est nullement une proposition marchande rassurer vous.
*** Le tydale marqua une courte pose. ***
Vous étiez déjà symbiosé quand les fameuse Ombres étaient apparues prés des piliers ?
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Le Sukra 10 Astawir 1510 à 09h51
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| Le jour même, Penthésilée entre en ville.
La Vigie du Rêve est plutôt remontée : la veille, elle a exclu de son pilier cinq personnes symbiosées d'un coup. Sur l'Etoile, elle ne peut plus compter, pratiquement, que sur des veilleuses non dotées d'un mou. Ce ne sont heureusement pas les moins expérimentées, mais en l'absence du pouvoir de télépathie, la transmission des informations est mécaniquement plus lente. Cela n'est pas une bonne nouvelle.
La jeune nelda traverse la ville au pas de charge, interpellant chaque veilleuse, chaque patrouille croisées dans la cité par ces mots :
A midi, ce jour, toutes les escarpes et chef de patrouilles doivent se réunir au Pavillon de chasse.
C'est très important. Que personne ne manque à l'appel, l'Ordre a besoin de nous !
Elle règle quelques affaires courantes, passe au domicile parental saluer sa famille et faire sa toilette après son long voyage, puis se dirige vers le Pavillon de Toh à l'heure dite.
Il y a foule, dans la grande yourte aménagée comme un chapiteau de cirque. C'est l'endroit où, traditionnellement, les plus vénérables chasseresses de l'Ordre viennent conter fables et légendes des temps passés aux jeunes recrues. C'est là que se tiennent les cérémonies, les fêtes, les réunions, les longues veillées d'hiver et... les grands discours. Les veilleuses qui se pressent dans les travées hésitent entre deux hypothèses : la Vigie souhaite-t-elle leur narrer ses voyages lointains et ses rencontres, ou veut-elle plutôt leur parler des rumeurs de guerre en provenance de la Fraternité ?
Elles n'ont pas à attendre longtemps. Penthésilée entre, monte sur une caisse de bois pour se faire bien voir et bien entendre de toutes, et s'exprime sans tarder d'une voix puissante :
Nobles veilleuses et disciples de Toh !
Vous avez ouï dire qu'une guerre s'annonçait aux marges sud de notre civilisation, sur les terres de la Fraternité du Désordre ?
La rumeur est hélas, pour une bonne part, fondée.
Voici les faits :
Une armée de plusieurs milliers de flavistes, de créatures natives de Syfaria et de deux cent vortex menés par leur roi Armaryen, est rassemblée au bas des remparts d'Oriandre.
Cette armée, forte d'une multitude insurmontable, de l'aide d'une créature nommée Tark'nal - déjà employée contre Kryg - et de l'assurance de voir les capacités défensives intangibles de nos villes s'effondrer sous leur assaut, exigent des oriandrais qu'ils quittent les lieux. Leur intention avouée est de détruire la ville, non ses habitants, puis d'enchainer ensuite avec toutes les cités poussiéreuses d'origine nemen !
Différentes informations, collectées ces dernières années par plusieurs sages de toutes factions, tels Thécléote d'Emyon ou Salti's Dymer pour n'en citer que deux, donnent du crédit aux prétentions terribles des assaillants.
Pour cette raison, nous devons envisager avec le plus grand sérieux que bientôt, cette armée se présentera aux portes de nos propres sanctuaires, avec les mêmes exigences.
En conséquence de quoi, nous devons à la fois nous préparer à la guerre, ce qui ne devrait pas demander beaucoup de travail puisque nous sommes avant tout des combattantes, mais aussi à l'exil, ce qui est autrement plus contraignant et délicat à faire !
Un silence de mort règne dans la salle. Les sourires bienveillants ont disparu. Bien des interrogations fusent dans les têtes des veilleuses rassemblées, les plus jeunes commencent à s'agiter, mais leurs ainées les tiennent tranquilles d'un simple froncement de sourcils. Il n'est pas encore temps de poser des questions.
Le Pilier de Toh reprend :
Je vous le dis tout net : notre devoir n'est pas de protéger nos murs. Il est de protéger l'Ordre.
Entre l'exil forcé et le conflit armé contre des légions fortes de plusieurs milliers de guerriers, dont plusieurs centaines de Vortex, la sagesse commande de choisir l'exil.
Beaucoup d'entre vous ignorent sans doute ce qu'est un Vortex ; c'est une créature dont je ne puis venir à bout. Il en faut trois comme moi pour l'abattre !
Alors, ces évènements peuvent nous apparaitre cruels, injustes.
Il est tentant d'y voir comme un parfum de malédiction...
Je ne suis pas d'accord.
Quelle que soit l'issue de l'affrontement qui se joue entre les rejetons, les vortex et les natifs sous les murs d'Oriandre, il semble bien qu'il cible fondamentalement les nemens, non la poussière.
Tant les évènements de ces dernières années, que le discours de Kysall ou celui d'Armaryen, traduisent que la guerre séculaire des nemens pour s'imposer dans ce monde n'est pas arrivée à son terme, et n'y arrivera peut-être jamais.
Le moment de nous affranchir de ce conflit puéril est peut-être venu.
Nous pouvons faire évoluer notre société vers quelque chose de plus modeste, sur le plan matériel. La richesse du Haut-Rêve, vous le savez, ne se mesure pas en terme de biens manufacturés. Nous pouvons développer des implantations villageoises et même, des modes de vie nomades, plus aisément que n'importe quelle autre faction. Notre expérience de la chasse est incomparable. Notre habitat traditionnel de toile s'y prête. Les villes nemens ne valent que par leur capacité à tenir les créatures agressives éloignées : si cette capacité défaille, ces villes deviennent... des pièges.
Des pièges, des nasses dans lesquelles nous sommes entassés, alors que la dispersion peut être notre salut. Les villages, nous le savons, tiennent sans remparts, sans "magie intangible", sans corps de veilleuses efficaces. Il ne tient qu'à nous de choisir, en cette circonstance, une vie différente. Plus modeste, en apparence, car faite de maisons légères et de communautés, fixes ou nomades, émiettées. Plus riche, en vérité, car davantage détachée du diktat de la matière...
D'aucunes, peut-être, verront dans ce discours une menace pour notre sécurité. Les petites communautés sont plus fragiles, face à une attaque ciblée. Mais la symbiose peut compenser cela. Désormais, plusieurs d'entre nous peuvent communiquer par télépathie : si celles et ceux qui possèdent un mou cessent de vivre en tas et se dispersent dans l'ensemble d'une société devenue villageoise et mobile, nous resterons uni(e)s et solidaires, lié(e)s par la spiritualité comme nous le sommes dans cette assemblée. Si nos veilleuses, symbiosées ou non, répartissent leur présence, nul communauté rêvante ne sera isolée ou abandonnée.
C'est là plus qu'une réaction à une soudaine menace. C'est un choix de société. Il appartient à nos sages d'en discuter. Il appartient à notre guide, la Lumière du Rêve Firydor, de l'estimer pertinent ou non. J'y pense, parce qu'un temps, je m'étais dit qu'Ulmendya - souvenez-vous des paroles de Kysall - pouvait être un refuge pour le Haut-Rêve en cas de chute de nos cités. Mais j'oubliais notre répugnance atavique de la cité-puits : jamais le peuple n'acceptera de s'enterrer comme des rats surpris par l'orage.
Le désert, le ciel et la mer sont plus propices au Rêve que la noirceur hideuse des cavités nemens.
Quelques murmures s'élèvent. les uns approbateurs, d'autres désapprobateurs.
Une frontière silencieuse sinue dans l'assistance, entre les neldas au sang chaud et celles au sang froid...
Je souhaite, mais c'est un voeu pieux, que les frères du Désordre ne s'engagent pas dans la voie de la guerre. Car ce faisant, ils y entraineront toute la poussière. Du point de vue des races natives, nous sommes un même ensemble. Ils ne distingueront pas, dans leurs batailles, les hauts-rêvants des confrères ou des témoins. De la même façon qu'à nos yeux maladroits, un flaviste ou un kropocle, c'est bonnet blanc et blanc bonnet...
Il est donc plus que temps de prendre des dispositions !
Nous devons préparer la cité à un possible exode, vers nos villages d'une part, vers de nouvelles implantations villageoises d'autre part, vers la presqu'île de Lerth enfin.
La presqu'île de Lerth est vierge de toute présence rejetonne. Qui plus est, les témoins du S'sarkh nous y offrent l'hospitalité. Une partie importante de nos populations pourront y trouver refuge si nécessaire.
A Jypska, ce travail doit aussi y être fait.
J'ignore encore à cette heure si nous devrons vraiment quitter nos villes. Mais nous devons faire "comme si", afin de n'être pas pris de court en cas de drame.
Voici quels sont mes attentes, fières disciples de Toh :
- Il faut que vous recensiez, sur l'Etoile, les moyens de transport terrestre et maritime.
- Il faut que nous demandions à nos villageois, parmi vous plusieurs ont sans doute des parents extérieurs à la cité, s'ils font l'objet d'attaques fréquentes ou non. Il faut aussi pouvoir estimer leur capacité à accueillir un surcroît non négligeable de population dans les semaines à venir.
- Il faut préparer la population à cette idée d'exode, par étapes. Les hauts-rêvants sont calmes et posés par nature, mais la nouvelle peut bouleverser n'importe qui : soyez attentives et prudentes dans vos paroles, mais ne cachez pas la vérité !
- Il faut, dès maintenant, faire provision de nos ressources vitales, surtout alimentaires. C'est particulièrement important, au sortir de l'hiver, alors que nos réserves devraient logiquement être basses, si nous voulons survivre à un éventuel exil.
- Il faut préparer de nouvelles implantations villageoises, ce qui signifie :
1/ Repérer des sites potentiellement intéressants : hostilité "modeste" de l'environnement, zone non soumise à des risques naturels évidents (avalanches, crues, éboulis, glissements de terrain, etc), possibilité d'un accès à l'eau, à la culture et au gibier, vue dégagée sur les environs... j'oublie sans doute des choses.
2/Regrouper la population (sur le papier, pas en vrai bien sûr) en communautés "autonomes", c'est-à-dire comportant des artisans, des chasseuses, des sages éveillés, bref des talents susceptibles de composer une société villageoise viable.
Pour le point 2/, questionnez les membres de vos familles d'origine villageoise, ils pourront vous instruire de leur expérience. Que deux d'entre vous se rendent en mairie et voient, avec les services municipaux, comment des communautés peuvent être logiquement composées.
Je compte sur vous. L'Ordre compte sur vous. Nos habitants et nos sages éveillés comptent sur vous. Ce moment de notre histoire est celui qui révélera ce pourquoi nous sommes faites et vivons : protéger les nôtres ! Soyez efficaces, sans vous précipiter. Soyez fortes, rassurantes pour la population, mais fermes dans votre travail et votre devoir.
Soeurs du Rêve ! Nous devons envisager le pire, si nous voulons l'éviter. Les cités que nous habitons ne sont pas l'Alpha et l'Omega de notre culture. Ce ne sont que des tas de pierre, qui ne valent que par leur capacité à nous abriter. Si leurs défenses tombent, nous n'avons aucune raison d'y demeurer.
Notre habitat traditionnel est fait de tepees, tentes, yourtes et autres maisons de toile. Il nous est plus facile qu'à d'autres d'émigrer sur d'autres terres, sous d'autres cieux, en villages émiettés ou en campements nomades, pour maintenir la seule chose qui mérite de l'être :
La Quête !
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Sukra 10 Astawir 1510 à 15h08
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| *** Linoë afficha un sourire radieux en entendant la venue prochaine de la vigie du rêve. ***
Parfait, parfait. Alors si cela est possible je souhaiterais là ....
***
Le Tydale n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un attroupement semblait se former vers le temple de Toh. Il salua d'un signe de tête Syndal et pris la direction du temple, enfin c'était plus une tente. Conscient que sa nature le rendait immanquablement différent de tout ceux qui s'était rassemblée, il se glissa toute de même dans le pavillon.
Il resta dans un coin tout au fond de l'assemblée. Il ne voyait guère la vigie du rêve, c'est que la majorité de ces dames mesuraient une bonne tête de plus que lui, mais il eu tout le loisir d'entendre le discours de Penthésilée.
Il grimaça par moment, non qu'il ne soit pas d'accord avec son discours, cela ne le regardait en rien. Mais un moment il crut que l'idée de parler au pilier de Toh n'était peut être pas la meilleur idée.
Une fois l'intervention terminer, il ne parcourra pas la foule des Nelda mais préféra envoyer un message télépathique à Penthésilée.
***
"hum hum
excusez moi chère vigie du rêve, je sais que votre temps est précieux et que vous êtes demandée de toute part, toutefois je souhaiterais m'entretenir avec vous concernant une petit idée que je viens d'avoir. Une idée qui peux peut être proposer une autre solution que l'exil et une mort à petit feu pour les poussièreux que nous sommes.Elle vous paraitra sans aucun doute farfelue, mais qui ne tente rien n'a rien. Et la situation me parait déjà tellement désespérée que les idées pour nous en sortir ne peuvent être qu'....extravagante.
Enfin si vous avez un peu de temps...je me trouve ..au milieu de ces dames...je suis facilement reconnaissable"
Scylla dit : Comme un cheveux dans la soupe je dirais même | |
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Le Dhiwara 11 Astawir 1510 à 09h04
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| En fait, le Pavillon de chasse des veilleuses réunies n'est pas ouvert aux non-disciples de Toh : l'importance du sujet abordé le justifie, dans ce cas précis. Mais Linoë, sans avoir pu entrer, a pourtant une idée générale assez correcte de ce qui s'est dit, à savoir que les cités rêvantes de Korsyne et de Jypska pourraient bien devoir être évacuées dans les jours ou les semaines qui viennent.
Le message mental qu'il envoie à la Vigie étonne cette dernière. A la Perle, lors de son dernier voyage consacré à cette question, elle n'a pas entendu parler de ce personnage. Une idée extravagante ? Est-ce bien ce dont l'on a besoin, l'extravagance ? Penthésilée retient surtout le mot "idée", pour ne pas opposer une fin de non-recevoir immédiate à son curieux visiteur, et lui répond donc :
Attendez-moi au sortir du Pavillon, je vous y rejoins et nous irons discuter tranquillement, en marchant. Je vais me rendre en mairie et nous pourrons parler sans gêne. Cela vous convient-il ?
Puis elle se dirige au point de rendez-vous.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Matal 13 Astawir 1510 à 09h14
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| Penthésilée n'est pas longue à rejoindre la mairie. Elle y retrouve avec bonheur Syndal et Neira, déjà sur la brèche pour participer à l'organisation d'une possible évacuation de la cité.
Toutes les instructions émises sous le chapiteau du Pavillon de chasse des guerrières de l'Ordre sont relayées aux services municipaux, qui se mettent au service de ce projet titanesque : déplacer une cité, entière, avec ses habitants et le matériel nécessaire au maintien de leur cohésion sociale, sur plusieurs villages, sur la presqu'île de Lerth via les voies terrestres et maritimes, et sur de nouvelles implantations villageoises en devenir.
Concernant le travail spécifique qui peut s'effectuer depuis la mairie, devenue pour l'occasion le quartier général des opérations, la Vigie du Rêve l'oriente aussi sur des questions adaptées au savoir des fonctionnaires de l'Etoile : c'est ici, essentiellement, que se définiront les nouvelles communautés villageoises à créer. C'est d'ici que partent les instructions à donner à chaque famille, à chaque foyer de la ville, puisque l'idée d'un exode se disperse à compter d'aujourd'hui dans la population et que l'on peut passer à la phase informelle directe - tranquillement - sans générer de colères ou de peurs. C'est ici que les messages rassurants sont édictés, toujours à l'intention de la population par voie d'affichage et de crieurs publics (enfin, de parleurs publics, nous sommes chez les Hauts-Rêvants), afin de bien expliquer que l'évènement n'est pas subi, puisque l'armée ennemie n'assiège point les remparts, mais contrôlé.
Des moyens précis sont mis de coté et seront, à mesure, fournis aux artisans qui devront transporter leurs outils ou, pour certains d'entre eux, leurs machines : métiers à tisser, presses, forges, etc. Les commerçants dont le stock est important sont invités à faire de même, et si trop de marchandises encombrantes doivent être abandonnés, ils sont invités à se rendre - un par un - en mairie pour obtenir, dans les limites du raisonnable, une compensation.
Les temples aussi sont aidés, chaque Pilier ayant ses spécificités :
Toh ne demande rien, ses veilleuses sont habituées depuis longtemps à gérer et transbahuter leur propre barda, tant pour se battre que pour battre la campagne. Ahsha a besoin de protéger et d'emballer soigneusement ses ressources en vélins et parchemins, même si elles sont moins fournies que pour d'autres factions. Grior a du matériel médical à préparer au voyage. Quant à Fürm, "il" n'emporte pas grand-chose, l'essentiel de ses biens consistant en un précieux savoir emprisonné dans les récits de voyages oniriques. Ces récits font l'objet de tous les soins, et seront embarqués - le moment venu - dans les véhicules de transport les plus sûrs et les mieux protégés : là où prendront place les enfants, les vieillards, les sages arpenteurs du Rêve...
Tous ceux qui sont éveillés, en transe dans le quartier de la Shamesha, vont être posément informés des évènements à leur retour sur Syfaria, de sorte à ce qu'ils ne repartent pas dans le deuxième monde trop tôt. Il n'est cependant ni question de les réveiller, l'idée seule fait frémir celles et ceux qu'elle effleure, ni question même d'empêcher les plus sages et les plus motivés de repartir dans le Rêve s'ils le désirent vraiment : rien ne doit interrompre la Quête ! Aussi, le Pilier de Toh demande à ce que deux chariots - ou bateaux - soient équipés et spécialement aménagés pour accueillir des voyageurs en transe onirique.
Au cours de la journée qui s'écoule, Penthésilée s'occupe plus spécifiquement des moyens de transport : c'est là que le bât risque de blesser, car nombreux sont celles et ceux qui ne pourront marcher sur le long trajet qui sépare Korsyne des transports nemens, des villages voisins, de la presqu'île et même, de Jypska peut-être. Elle donne des instructions précises pour que les bateaux de pêche disponibles soient eux aussi préparés en fonction d'un transport de passagers surnuméraires.
Vis-à-vis de ceux qui doutent ou qui contestent, elle se comporte avec patience, pédagogie, mais reste ferme sur l'essentiel, rappelant à l'envie les enjeux de ce qui s'annonce et les conséquences pour tous d'un exil mal préparé ou d'un mouvement de panique et de fuite généralisé. Elle redit bien qu'aucun village n'a jamais eu à souffrir d'attaques sérieuses dans le passé, à la différence des cités, et que la symbiose permettra dans l'optique d'une redistribution des populations sur un territoire plus étendu de maintenir des liens forts et permanents entre communautés Rêvantes. Enfin, si nécessaire, elle use de son autorité : en matière de protection du Haut-Rêve, Penthésilée ne rend compte qu'à Firydor. Elle le rappelle, fermement, à qui menace la coordination des nombreuses opérations en cours.
Enfin, en ce qui concerne les moyens de transport terrestres, la jeune nelda procède de la même façon que pour les bateaux : ces moyens - charrettes, chariots, roulottes, carrioles et tutti quanti - sont recensés, et ceux qui nécessitent des réparations sont confiées aux artisans compétents pour remise en état.
L'écurie est visitée, les animaux de bât risquant d'être très sollicités dans les jours à venir...
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Merakih 14 Astawir 1510 à 19h41
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| Penthésilée passe sa journée à faire le tour de la ville et à relayer les instructions.
Parvenue aux environs de la porte Ouest, elle vérifie depuis la tour que la route jusqu'au bord de mer est dégagée. Les chiroptères monstrueux signalés par Morora ont disparu, tués ou chassés par les sorciers. Les rares pêcheurs du quartier sont rassemblés et discutent à l'auberge. La Vigie du Rêve va les y retrouver.
De la conversation qui s'engage, il s'ensuit qu'une vingtaine de navires au maximum peuvent prendre la mer sans trop de délais. Ils peuvent être préparés et mis en état pour accueillir jusqu'à huit passagers chacun. Ce n'est pas extraordinaire, mais tout est bon à prendre. Tant qu'ils font du cabotage, c'est-à-dire qu'ils gardent la côte en vue, ils sont à peu près sûrs de rester à flot. Le S'sarkh attaque plus au large, et ce n'est pas pour rien si les marins rêvants n'entretiennent pas de grosses unités : ces dernières attirent l'attention bien davantage que de moyennes barcasses.
Par chance, explique un vieux loup de mer à la jeune nelda, nous allons vers la belle saison. Il y a encore quelques méchants coups de vent au printemps, mais globalement, c'est moins pire qu'en hiver...
Evidemment, quelques-uns renâclent. Ils baissent d'un ton lorsque la Haut-Rêvante met en balance quelques jours en mer contre une guerre frontale, menée par ses disciples contre des milliers de monstres. Entre tenir la barre et tenir un fusil, plus personne n'hésite !
Qui plus est, Penthésilée propose de l'aide à ceux qui veulent travailler pour retaper leur rafiot : parmi les veilleuses non-symbiosées, plusieurs sont jeunes et encore en formation, il n'est pas encore question de les laisser se battre. Elles peuvent donc venir donner un coup de patte là où le besoin s'en fait sentir.
Aussitôt sortie de l'auberge, la Vigie du Rêve donne des instructions en ce sens.
Puis elle revient en mairie. Bien qu'elle n'ait aucun doute sur l'attention que Firydor porte à tout cela, elle prend le temps de lui rédiger un rapport écrit, le plus clair et le plus concis possible, en demandant qu'on lui l'apporte "s'il ne dort pas, évidemment". Elle salue Neira avec chaleur, puis consulte avec Syndal et les fonctionnaires compétents sur cette question les premières listes qui s'établissent à propos de nouvelles possibilités d'implantations villageoises : à priori, peu de citadins sont désireux de gagner la campagne pour y refaire leurs vies... c'est bien naturel. La blanche nelda se dit que cela changera, quand les premiers signes d'une prochaine attaque seront visibles. Ou quand la rumeur enflera.
Toujours est-il que le mouvement est lancé. Syndal a pris les choses en main, comme Ortelli et Amon à Jypska, ce qui soulage Penthésilée d'un grand poids : elle ne se voyait pas maintenir ce rythme sur deux villes à la fois ! Grâce à lui, elle va pouvoir commencer à battre la campagne et rechercher des sites potentiels pour de futurs villages. A cet effet, elle a rendez-vous en fin d'après-midi avec un sage actuellement en transe, mais qui est sur le point d'en sortir : c'est un naturaliste, il pourra la conseiller sur les endroits qu'il convient de choisir. Elle a bien quelques notions de ce qu'il faut trouver pour survivre sur Syfaria, en matière de ressources, mais le savoir d'un mâle savant sera autrement plus pénétrant.
Avant d'y aller, elle demande à Syndal :
Comment est-ce que cela se passe, en mairie ?
S'il y a quelques puces à secouer, quelques blocages à lever, profitez de ma présence.
Je veux bien endosser le mauvais rôle si nécessaire, n'importe quoi, si cela peut nous sauver le moment venu...
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Julung 15 Astawir 1510 à 20h18
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| Penthésilée sourit au Songeur. Des potions ! Elle ne s'y attendait pas !
Sashi, Arc'Rhon. C'est très gentil, ça me touche. Je vais les donner - je sais que vous ne vous en formaliserez pas - à mes veilleuses non-symbiosées, vous savez ce que c'est, en cas de grand danger... elles risquent leur vie. Nous, et bien, pas vraiment.
J'ai rendez-vous avec un sage à la Shamesha, il va m'expliquer ce que je dois chercher si nous devons à terme créer de nouvelles implantations villageoises. Puis je prendrai la route pour défricher le terrain et localiser le type d'endroit qu'il m'aura indiqué. Ce n'est pas une mince affaire que de choisir le site d'une future communauté rêvante, cela demande un savoir que je n'ai pas, je dois être conseillée...
Lorsque ce sera fait, je prendrai la route, avec de bonnes cartes de la région, et je déterminerai - si j'y arrive - des endroits adéquats. Comme cela, si le besoin s'en fait sentir, nous aurons anticipé une recherche qui risque de me prendre du temps. Fort heureusement, je me déplace très vite. Surtout à dos de Tarknal.
Avant de repartir, la Vigie du Rêve attrape Syndal par les épaules et le secoue comme s'il était une veilleuse nouvellement nommée dans le Pilier de Toh :
En tout cas, je suis heureuse de votre coup de patte, Arc'Rhon ! Notre Lumière Firydor ne peut être partout, et vous faites un... maire de circonstance tout-à-fait honorable. Je m'en souviendrai, croyez-moi, et qui sait ce que l'avenir nous réserve ? C'est toujours dans les situations difficiles que les gens de talent se révèlent. Enfin... voilà. C'est dit !
Et la nelda repart aussi vite qu'elle était venue.
Penthésilée
Vigie du Rêve
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Le Vayang 16 Astawir 1510 à 21h43
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Pendant ce temps Neira essayait de calmer son angoisse. Elle n'aimait pas sortir des villes et savoir que c'était une possibilité la remplissait de terreur. Tout comme son Aimé, la présence de Penthésilée la rassure au plus haut point.
Comme Syndal le lui a conseillé, elle ira s'occuper des parchemins à sauver. C'est alors qu'elle voit la Vigie du Rêve s'approcher de son mâle et lui donner une franche accolade. Haussant un sourcil, la Gardienne s'approche du Songeur.
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Hé bien que ce passe t-il donc ? Notre Vigie semble pleine d'entrain, heureusement qu'elle est là.
*** Neira jette alors un coup d'oeil à la cité.
***
Tu sais ce que j'aimerais pouvoir garder plus que tout le reste ? Le mur ...
*** Elle montre l'endroit où sont écrits le récit des Rêves. ***
Quelle horreur de perdre cela. Mon Aimé, quand crois-tu que nous allons tenir le reste de la population au courant ? Je n'aime pas devoir leur cacher tout cela.
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