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Le Luang 19 Astawir 1510 à 20h13
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Herran était entré en contact avec son Apprenti aux abords de la Cité-Puit. Après les formalités d'usage, il enjoigna son nouveau compagnon de route à le suivre, sans préciser la destination.
Durant le voyage, l'Ombre ne décrocha pas un mot, se contentant de balader la recrue ça et là, empruntant tantôt un sentier battu, tantôt un chemin inexistant à travers d'épaisses forêts.
Impossible de dire où ils se rendaient, mais Herran semblait connaître précisément la route à suivre. Quelques fois, il s'arrêtait pour grimper à un arbre avant de redescendre quelques minutes plus tard pour mieux reprendre sa marche.
Le voyage dura presque une journée, sans halte, mais Herran était frais comme un gardon alors que les soleils déclinaient dans le ciel. Puis au détour de buissons touffus, ils débouchèrent sur une petite clairière au contour assez régulier. En son centre se tenait les vestiges d'un foyer éteint depuis longtemps.
Herran sourit et s'assit près du cercle de pierre qui entourait les quelques cendres restantes. Il invita le Tydale à en faire autant, et pris la parole sur un ton enjoué, presque anodin
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Bien! Nous allons passer quelques temps ici. J'espère que le voyage ne t'as pas trop fatigué...
Alors voyons... Faisons un peu plus connaissance...
Parle moi donc de tes frères.
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Le Merakih 21 Astawir 1510 à 14h40
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| *** En quoi ses frères pouvaient être importants? Moïlhar aurait préferer ne pas répondre, mais Herran était devenu son maître et il lui devait obeissance, pour le moment. ***
Mes frères sont tous deux des magiciens, des sorciers, des enchanteurs, appelons ça comme on le veut, mais ils savent utiliser le flux. Ce n'est pas mon cas, mais je bénéficie de leurs savoir, en échange d'autres services.
Pour être honnête, ni mes frères, ni moi, ne sommes honnêtes et nous avons transgressés de nombreuses lois. Mais pour les Justices de Syfaria, nous sommes innocents. C'est ce qui importe.
Mes deux frères, il s'agit en fait de mes demi-frères, sont jumeaux. Le premier, Fagarn, est l'un des éveillés de Zarlif, l'autre Schagarn est Hobereau.
Voila pour ma famille... Maintenant c'est à vous de vous présenter, je supose. | |
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Le Sukra 24 Astawir 1510 à 13h48
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Le sourire s'effaça du visage de l'Ombre. Ses traits se firent plus durs. Soudain, on pouvait sentir toute la puissance contenue qui habitait le corps du Tydale
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Deux choses à savoir : la première, c'est qu'un Jirhë ne tutoie pas son Nerhë, à moins que celui-ci lui ait donné sa permission, ce qui n'est pas mon cas. La deuxième, c'est que c'est moi qui pose les questions. Tu n'as pas à "supposer" quoi que ce soit. Tu es là pour apprendre, et tu es mal parti...
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L'expression d'Herran se détendit, mais son ton était ferme
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La voie de l'Ombre est longue et difficile. Mon propre apprentissage a duré près d'un an, en tenant compte que la symbiose accélère grandement les facultés d'assimilation...
La première chose que tu devras apprendre, c'est la patience...
Pour le moment, je n'ai pas encore fait de toi mon apprenti de manière officielle. L'Aveugle t'a envoyé vers moi, mais cela ne garanti rien pour autant.
Ais-je été assez clair ?
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Le Julung 29 Astawir 1510 à 22h09
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| *** Moïlhar baissa les yeux, non qu'il accepta l'autorité d'Herran, mais il avait besoin d'apprendre. Ou au moins de savoir ce qu'il pouvait appendre. Et puis, si cela ne génait pas ses frères ou la Dame, il pourrait peut-être faire taire le misérable tydale qui mettait en doute ses capacités. Mais il n'en était pas encore capable.
Il prit sur ce temps de fausse honte où son regard ne croisait pas celui de l'Ombre pour préparer sa réponse. Puis il releva les yeux et fixa Herran pour lui répondre avec autant de franchise que possible. ***
Vous êtes très clair, Nerhë. J'accepte votre autorité.
*** Sans doute qu'une Ombre exeprimenté pourrait deviner le mensonge, mais un maître n'a pas à savoir si son apprenti accepte véritablement l'autorité tant que l'apprenti ne la remet pas en question. ***
Ce serait un honneur que vous acceptiez de m'apprendre la voie de l'Ombre.
*** Plutot une honte que de se laisser dicter sa conduite par un inconnu, mais c'était nécessaire également. *** | |
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Le Dhiwara 2 Manhur 1510 à 12h02
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Herran observa le Tydale. Il dissimulait mal sa colère... Ou bien était-ce l'extrême sensibilité de l'Ombre qui lui permettait de déceler ce jeu d'acteur ?...
Qu'importe : Moïlhar mentait. Il n'acceptait rien du tout.
Herran lui même n'avait jamais pleinement accepté la vision de son Nerhë, mais au moins il le respectait... Celui-ci avait l'air arrogant, impatient...
Cela n'enchantait guère le Tydale d'avoir sous son aile un Apprenti qui ne rêvait que de le tuer...
Autant mettre les choses au clair dès maintenant.
Herran eut un soupir agacé et balaya la soumission feinte de Moïlhar d'un geste de la main. Son ton s'était radoucit.
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Pas de cela avec moi. Tu es vexé de mes remontrances, et dois penser que je ne suis qu'un Tydale prétentieux...
Tu apprendras à masquer tes émotions, ne t'en fais pas...
Je ne te demande pas de m'être soumis. Au contraire : je te demande de réfléchir, de forger ton propre point de vue, ta propre voie de l'Ombre... En respectant ses fondements bien sûr.
Cependant, le respect mutuel est extrêmement important. Nous allons peut-être devoir vivre ensemble pendant de longs mois, et je n'ai pas envie de les passer avec quelqu'un qui ne souhaite qu'accumuler des connaissances pour son propre profit.
Les Ombres servent la Dame et l'Équilibre. Elles ne se servent de leurs capacités que lorsqu'on leur en donne l'ordre, et jamais dans un but personnel.
Je ne te demande pas d'adhérer à tout ce que je vais t'enseigner, mais au moins de ne pas me voir comme un ennemi...
Es-tu d'accord avec cela ?...
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Herran rajouta soudain, un sourire amusé dans la voix, et ponctuant sa phrase d'un clin d'œil.
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Oh, et répond-moi sincèrement cette fois-ci...
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Le Dhiwara 16 Manhur 1510 à 20h23
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Herran hocha la tête en souriant.
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Tu as vu juste sur tous les points, sauf le dernier : ma vitesse d'escalade est le fruit de mon entraînement, pas d'un choix d'itinéraire plus judicieux.
Mais cet exercice recèle beaucoup plus que de simples aspects techniques ou pratiques... Grimpons jusqu'à la cime...
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Les deux Tydales parcoururent les quelques mètres restant. Une fois au plus haut, le paysage qui s'offrait à leur vue avait de quoi rendre muet le plus intarissable des bavards.
L'on pouvait apercevoir au loin les contours indistincts de la Cité-Puits Nemen, à l'est les murailles de Zarlif, plus au sud la majestueuse canopée sylvestre de l'Hatoshal...
Herran embrassa l'immensité du décor.
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Vois-tu : ici nous ne sommes que deux points invisibles, perdus au beau milieu d'une jungle hostile. Et pourtant, en prenant simplement un peu de hauteur, nous obtenons une vue d'ensemble imprenable sur ce qui nous entoure...
Être une Ombre, c'est la même chose : noyée dans la masse, mais capable d'avoir un recul suffisant pour prendre en considération tout notre environnement...
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Le Matal 1 Jayar 1510 à 21h20
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L'Apprenti en devenir n'avait rien dit à propos de la leçon de l'Ombre. Herran chosiit cependant de considérer que celle-ci avait été comprise.
Une fois redescendu, Moïlhar prononça une phrase qui arracha un sourire à l'impassible Tydale
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Un refuge ? Quel meilleur refuge pourrais-tu trouver que celui qui t'entoure ?...
La forêt est notre meilleure abri. les Ombres doivent apprendre à ne faire plus qu'un avec elle, à la comprendre pour entrer en symbiose...
Non, plutôt que d'un refuge, c'est de nourriture dont nous allons avoir besoin...
Il se trouve que cette forêt abrite toute une variété d'animaux, dont des lapins à la fourrure blanche comme la neige...
Tu vas te charger du repas de ce soir, mais pas sans une consigne bien précise...
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Herran plongea la main sous sa cape, fouilla l'une de ses nombreuses poches et en ressorti une fine aiguille d'environ dix centimètres
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Apporte-nous deux ou trois de ces lapins. Tu devras les tuer avec cette aiguille, en laissant le moins de traces possible.
Et n'oublie pas de remercier la Dame pour le repas qu'Elle nous offre.
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Herran s'avança et tendit l'aiguille au Tydale avant s'asseoir au milieu de la clairière
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Le Matal 1 Jayar 1510 à 23h23
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| *** L'ombre était folle, la tache était proche de l'impossible. Encore heureux que les lapins soient blancs, les retrouver devraient être façile, sauf que Moïlhar n'en avait pas croisé tant que ça.
Il s'éloigna avec son aiguille en main, et une fois hors de la clairière prit le temps de jurer et maudire l'Ombre aux idées farfelues. Mais le défi présentait son interet.
L'aiguille n'allait pas l'aider à attrapper des lapins, peut-être à les tuer, mais et encore... Pour tuer un lapin il suffit de le frapper contre une pierre et ça ne laisse aucune trace.
Il hesita à revenir, mais ce serait donner raison à l'Ombre.
S'enfoncant un peu plus dans la foret, il se décida à poser des pièges. Pour cela il commença à creuser un trou dans le sol, mais il s'aperçut vite que cela laisserait des traces bien trop visibles.
La seul solution était de capturer le lapin à main nue.
Moïlhar se souvient de ce qu'Herran lui dit : "les Ombres doivent apprendre à ne faire plus qu'un avec elle, à la comprendre pour entrer en symbiose...".
Il réflechit un court instant à la manière de se rapprocher de la foret, puis prépara son camouflage. Il se frotta toutes les parties du corp avec de la terre pour dissimuler son odeur, puis partit à la recherche d'un terrier. Il en trouva un sans trop de difficulté et s'allonga a porté de main du terrier.
En cette saison il n'y avait pas de feuilles pour le dissimuler mais l'ombre de la nuit ferait bien l'affaire. Il ne restait plus qu'à attendre et à esperer qu'un lapin passe et qu'il soit blanc. ***
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