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Le Merakih 5 Manhur 1510 à 18h26
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| Quelques centaines de mètres, quelques kilomètres peut-être, allez savoir ? La seule certitude à présent que le Régisseur et le Commandant avaient rejoint le convoi de la Rouge était qu'ils se trouvaient loin au devant la doctoresse et de ses hommes, demeurés à leur place initiale parmi les Noirs. Difficile d'en faire autrement, avec leurs lourds chariots de matériel.
Difficile aussi de se défaire de se sentiment qui tenait la tchaë depuis le départ d'Oriandre.
La défense de la citadelle avait plus tenu à ses yeux d'une série de tentatives isolées que du travail d'une armée, et elle ne se faisait pas le moindre doute quant à l'issue du combat s'il y en avait eu un. L'organisation du convoi lui faisait le même effet. Un seul Commandant avait répondu à l'invitation de s'organiser pour la route, et s'était organisé avec elle. Pour autant que l'officier de la Médecine en sache, cinq des sept branches de la Bulle Noire pouvaient tout aussi bien avoir disparu à Oriandre. Il n'en était venu aucune nouvelle depuis.
Alors, comme d'habitude et probablement comme les autres dans leur coin, vu qu'ils finissaient toujours par refaire surface, on s'organisait entre soigneurs. Après tout, finissait par se dire la tchaë, d'où pouvait bien lui venir l'idée saugrenue de faire travailler en collaboration des soldats aux spécialités différentes ? L'idée étrange d'un travail commun des différents Corps ? La réponse venait toute seule. De Motabe. D'un passé pas si lointain où elle n'était pas symbiosée, et où l'on ne voyait de tels pousiéreux. De ce passé où les choses lui paraissaient bien plus faciles.
La symbiose. La plus grande plaie de la Fraternité, de son point de vue. Peut-être de toute la poussière. Et ce n'était pas l'évacuation qui allait lui faire changer d'avis sur la question. Elle allait devoir finir par se servir de sa seconde main pour compter les évènements déprimants dû aux symbiosés d'ici peu, à ce rythme. Que ce soit le Prince qui avait fièrement clamé que, tout de même, on n'allait pas lui demander de faire son travail, et qui allait avoir de drôles de surprises à l'arrivée à Farnya. Que ce soit le Sapeur qui avait appelé à l'aide à Oriandre alors que s'il avait suivi les ordres il n'aurait jamais dû s'y trouver. Et elle préférait ne pas penser au pire des évènements...
Tout ça faisait que la doctoresse devait sans doute passer pour paranoïaque, même pour une Sœur du Désordre, mais que toutes ses mesures lui paraissaient absolument nécessaire. Avec de tels exemples, comment savoir ce qui pouvait mal tourner ?
Le Corps de Médecine poursuivait donc son avancée, en rangs serrés d'une vingtaine de Frères avec chaque chariot, à présent que ceux de Jgallyl et Verkit avaient pris la route aux côtés de la section d'Oriandre. A peu près cent vingt soldats médecins, dans leurs capes de jais, en armes, suivant des consignes simples. Se désintéresser totalement de ce qui se passe au dehors du groupe, tant que ça avance. Garder la formation autour du matériel, en empêchant quiconque d'y toucher, au besoin violemment, sans dérogation. Se laver chaque matin. Pas grand chose d'autre.
Le Commandant avait renoncé à protéger les civils, il aurait fallu une toute autre organisation de la BUlle pour permettre cela. Il n'y avait que la petite dizaine d'entre eux accueillis depuis le départ, qui bénéficiaient d'un traitement de faveur. Dont deux symbiosés seulement.
Dans le Corps de Médecine, on se contentait de maintenir la discipline interne, et d'avancer. Rester vigilent, mettre un pied devant l'autre, ressasser ses idées noires. Le sort d'Oriandre avait profondément marqué les esprits de ceux qui avaient vécu l'agonie de la citadelle. Cette douleur, cette peur qui avait emplit la ville. Pas seulement une sensation partagée, mais une vraie souffrance, authentique, communiquée aux poussiéreux. Une douleur réelle. Ils avaient vécu la perversion de la capitale, et les visages témoignaient qu'ils n'étaient pas prêts d'oublier ce traumatisme.
La doctoresse en cauchemardait à chaque pause où elle s'assoupissait quelques minutes. Dès qu'elle fermait les yeux, les sensations revenaient. Elle avait mal, pour Oriandre, comme Oriandre, pour elle. C'était pire que sa hanche, pourtant de plus en plus douloureuse, car les drogues n'y faisaient rien. Aucun moyen d'empêcher la douleur du cœur et de l'âme.
Alors pour ne pas ouvrir la porte à ce qui la terrorisait, elle faisait ce qu'elle avait fait depuis qu'elle avait été nommée Commandant. Anticiper, préparer, planifier. Elle allait préparer la Médecine à Farnya avec le même soin qu'à Oriandre.
Elle passait du temps avec ses soldats, comme elle avait toujours eu l'habitude de le faire. Prendre soin des tchaës, les connaitre, les protéger dans ses choix d'ordres. C'était sa façon de faire. C'était son truc pour qu'ils lui fassent confiance et la suive quand venait le temps d'ordonner et de faire des choix difficiles. L'amitié maintenait la cohésion dans les rangs.
Lentement, la machinerie de la Médecine redémarrerait. Très lentement. Après Oriandre, son inertie s'était accrue. Il faudrait de la patience pour relancer les soldats dans un projet. Pour leur redonner le goût de s'investir de nouveau. C'était normal. Un sacré coup avait été porté au moral de chacun, il ne remonterait pas tout seul...
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Le Merakih 5 Manhur 1510 à 20h08
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| Difficile de s'occuper l'esprit seulement en marchant, lorsque celui-ci regorgeait de pensées diverses, de discussion en tout genre, surtout quand ces pensées étaient remplies des craintes d'une nation.
Et donc il fallait réfléchir, encore, sans se laisser aller cette fois, aussi pénible que ça pouvait l'être.
Le convoie semblait se rapprocher de plus en plus de Farnya, voilà ce que Lok' qui n'avait jamais quitté son Oriandre entendit, le musard était contraint de s'en remettre aux rumeurs qui courraient de caravane pour se repérer,
Alors, une fois arrivé en ville,allait-il enfin pouvoir se "reposer"? Non, il ne fallait pas rêver.
Bien que sa famille devait être en sécurité pendant le voyage, l'ex-ouvrier savait pertinemment ce qu'ils perdaient ( leur maison, leurs souvenirs, leur quotidien, ou tout simplement leur repos) et ce que cela impliquait.
Même si le prince Ethan Gordon affirmait qu'ils seraient relogés une fois arrivé à Farnya, cela ne voulait pas dire qu'ils retrouveraient leurs demeure: ce que leur attribuerait qu'une habitation, et non pas une maison. ( Sans savoir s'ils n'allaient pas se retrouver avec d'autres familles.
Et les postes qu'ils occupaient allait eux-aussi disparaitre, les patrons étant en train de marcher avec les ouvriers.
Néanmoins, il devrait voir des postes se créer pour eux dans les prochains jours, pour subvenir au besoin du flux de population : mais cela signifiait recommencer au bas de l'échelle.
Ses parents et ses frères seraient très bien s'en occuper, mais lui?
Son statut comptait encore plus pour ses proches qu'auparavant. Un musard pour une famille n'était déjà pas un plus, un symbiose musard par temps troublés était une catastrophe.
Il allait devoir véritablement s'engager, il n'avait pas le choix... C'était un de ses moments ou il fallait se dominer, comme le disait si bien son père. Encore une fois Lok' se dit que la personne qui avait monté tout cela avait très bien préparé son affaire
Il devait donc se prétendre un "héros, droit et responsable" ce que semblait être les symbiosés.
Et pour sa famille, il ne devait pas s'entacher d'incompétence, de travers, car ces mots allaient directement leur retomber sur la tête
Décidément ces gélatines volantes n'étaient vraiment pas un cadeau. Avoir un mou, pouvoir ressusciter, apprendre rapidement, signifiait aussi se voir imposer des responsabilité.
Non c'était vraiment trop bien joué de la part de leur assaillant, une population entière ensevellie sous les mêmes problèmes. Au moins maintenant s'il devait bosser, son travail serait visible directement sur ses frères, bien qu'au final cela ne lui faisait guère plaisir.
dit :
Pas si étourdi que ça en fait...
Et non, il faut s'y mettre de temps en temps... Cela doit être ça qui fait que nous sommes Sœurs et Frères, on est tous dans la même merdasse. | |
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Le Julung 6 Manhur 1510 à 18h13
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| Le commandant était très occupé et les prolos devaient gérer leurs affaires seuls. C'était un peu triste mais la perte d'Oriandre s'accompagnait visiblement d'une perte de cohésion entre les frangins. Non pas que la solidarité entre eux ait été un exemple mais elle existait quand même.
Là, prolos, bleusailles et noirauds faisaient leur affaire dans leur coin sans plus.
Jeaneudon ruminait un peu car ce qui l'ennuyait le plus c'est les frangins restés à Oriandre après le nuage et donc tombé inutilement.
Faute de compter sur les autres ou du moins de pouvoir oeuvrer de concert, il organisa sa partie de convoi à sa guise : chariot lourd avec sac vert sur le toit devant, toujours surveillé par les forgerons d'Oriandre, ensuite carriole des papiers officiels de la rouge, puis un groupe de chariot ou de charabras par spécialité.
Jeaneudon les classa arbitrairement : forgerons d'arme et armurier en tête, suivi des tisseurs et de leur ateliers, puis les ébéniste et archer, suivaient les scribes, les orfèvres, les enlumineurs et les alchimistes puis les luthiers. Ces chariots étaient assez léger car peu chargé en matériel. Enfin fermant la marche on trouvait les prospecteurs et mineurs avec leur gros engins de forage.
*** Se parlant à lui même faute d'être entendu par autre chose qu'un mou ***
« Bon et bah on dirait que ça avance ... on sera bientôt arrivé »
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Le Merakih 12 Manhur 1510 à 17h05
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| Les premiers groupes se répartissaient dans la ville. Jeaneudon ne savait plus où donner de la tête car l'organisation n'était quand même pas son fort.
Il suivait des yeux, courait, arrêtait celui ci pour laisser passer celui là. Bref il se dépensait comme un damné, la peur au ventre de perdre quelques pierres dans la manoeuvre.
Mélinos dit :
T'inquiète pas ils ont l'air de bien savoir ce qu'ils font ici. Tu as vu les membres de la corporation de la servitude font bien les aiguillages.
« Oui mais le maitre des transport je le connais pas bien et j'aimerai pas qu'il en profite pour détourner deux trois bidules à son compte. »
Mélinos dit :Oui mais le donneur d'ordre c'est fonkin et tu sais que tu peux lui faire confiance ... depuis le temps que vous vous connaissez. Tu ne crois pas qu'il ai sous ses ordres un tchaë peu digne de confiance. Il faut te détendre un peu car sinon tu va encore y laisser des plumes .... hihi .... si je peux me permettre ...
*** pause ***
Hummmm .... c'est pas tes parents qui arrivent sur le chariot ... là?
« Saperlipopette ..... j'les avais oublié ceux là »
Mélinos dit :
C'est pas gentil de parler comme ça de sa branche de soutien ... ses parents quoi. Chez vous, vous êtes normalement plus respectueux, non?
« Oui Oui ... je sais mais laisse moi penser en rond pépère deux minutes que je gère ça sans que cela tourne à la catastrophe .... car il faut pas qu'y vois Iscartiate .... surtout si on croise Istreen ... aië yayaïe ... »
(ndl'a aux lecteurs qui n'aurait pas suivi : Iscartiate s'est présentée aux parents de jeaneudon comme étant sa fiancée. Ce qui n'est absolument pas le cas ... puisque vous n'êtes pas sans savoir " qu'le jeaneudon y sort la p'tite Istreen")
*** Le chariot s'approchait et Jeaneudon tachait de se montrer très occupé ... ce qui n'était pas faux ...... ***
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Le Julung 20 Manhur 1510 à 17h40
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| Kahtla dit :Heum !
J'savais bien qu'il fallait faire gaffe et éviter de le fréquenter, ton Jeaneudon.
Pi' moi ca va ! Mieux qu'la p'tite; elle s'est fait avoir par un Loup malfaisant!
* Rires sadiques *
Ca ne te rappelles rien?
*** Du côté des remparts. ***
Chéééériiiiiiii !
Le cri perçant attira l'attention de tout les tchaës aux alentours, puis la tchaë descendit quatre à quatre les escaliers puis se fraya tant bien que mal un chemin à travers les colonnes de tchaës qui entraient dans Farnya.
Dur dur de passer dans ces cas là ...
Elle écrasa des pieds, bouscula et renversa des tchaës sans s'en soucier et, péniblement, elle réussit à s'en sortir pour finir en courant, avant de se jeter dans ses bras.
Enfin ...
Elle l'enlaça et posa sa tête sur son épaules en espérant que personne ne viendrait les déranger.
Turlututu chapeau pointu | |
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Le Julung 20 Manhur 1510 à 19h17
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| *** Jeaneudon avait suivi les cris de sa douce avec un peu de gêne car tous les prolos du convoi le regardaient avec plus ou moins d'étonnement. L'image du régisseur en prenait un coup.
Mais la gêne passa vite surtout après qu'il eu bien fait attention que papa et maman n'était pas là.
pendant ce temps les deux mous continuaient de leur côté ... comme d'habitude ***
Mélinos dit : Mélinos prit un air faussement perplexe
Oui il faut que je me méfie car c'est normalement à nous de déteindre sur eux .... et pas l'inverse
C'est l'intellect qui commande, non?
*** Il se mordit la lèvre d'avoir posé la question. A croire que l'apparition d'un doute n'était pas raisonnable.
Il rebondit aussitôt ***
Un loup .... brrrr c'est des sale bête ça ..... mais je sais car le jean il l'a tué .... D'ailleurs t'aurais dû le voir ... un vrai barbare sur le coup. J'ai cru un moment qu'il allait encore faire une connerie et revenir par un pilier.
Brrrrr ... je n'aime pas ça les piliers ... brrrrr
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Jeaneudon prit sa douce dans ses bras avec une émotion difficilement dissimulée.
Les prolos du groupe firent le tour et rapidement un mouvement en demi-cercle se fit pour éviter le couple d'amoureux.
Ils regardaient quand même ..... en souriant .... ***
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Le Sukra 22 Manhur 1510 à 12h56
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A quoi ressemblait ce convoi après deux longues semaines de marche?
Une longue file, lente, et silencieuse. On s'accrochait à son sac ou à sa valise uniquement pour avoir quelque chose à quoi s'accrocher. La sensation d'être écrasé et attiré au sol était bien là. Certains trainaient leurs affaires. La vie -car c'est bien de la mort qu'ils venaient tous de revenir- pourtant reprenait doucement ses droits. Des rumeurs, des échanges, quelques tentatives d'organisations ça et là. Le discours du Régisseur Jeaneudon fut d'ailleurs remarqué et les syndiqués du convoi se sentirent investis de la responsabilité de mener les enfants d'Oriandre. Il fallait bien reconnaitre que l'écho de ses paroles ne les concernaient pas tous : matériels, pierres précieuses, richesses...il n'y en avait pas tant que cela. En un jour, on ne peut pas vider entièrement une Cité telle que l'était la Capitale Noire.
Ce furent donc d'autres mots qui résonnèrent dans les esprits : logement, famille, affaires.
La colonne fraternelle était arrivée devant les murs de la Pourpre avec un enthousiasme contenu. Et de la crispation sur les visages. Les gens ne savaient pas s'ils devaient être heureux ou tristes. Et à l'approche des portes, les miliciens qui les attendaient eurent l'impression que l'ombre d'Oriandre continuait de peser sur les épaules de leurs pauvres frères et soeurs réfugiés.
Pourtant, une fois franchies, l'ambiance bouillonnante de la nouvelle Capitale Fraternelle fit fuir certains doutes. Dès les premiers mètres, on les accueillait, les accompagnait, les guidait. Ils n'étaient plus seuls. Ils pouvaient sentir qu'ici, la vie avait pleinement ses droits et qu'ils y trouveraient un foyer. Rien ne serait facile, mais ici, ils étaient chez eux aussi.
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Le Matal 25 Manhur 1510 à 02h39
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| « Bienvenue, frères et sœurs!
La Corporation de la Servitude vous souhaite la Bienvenue à Farnya! »
Le crieur, bien que petit et rondouillard, avait la voix de l'emploi, puisque des portes de la ville, on l'entendait jusqu'au bout du convoi, peut-être même jusqu'à l'arbre rouge. Son embonpoint et sa figure ronde où était toujours accroché un grand sourire lui donnaient un petit air sympathique et avenant.
« Veuillez vous mettre en file indienne une fois les portes franchies!
Vous aurez le choix entre trois files, pour plus de rapidité, donc choisissez la plus courte et ne changez plus!
Elles vous mèneront aux Bureaux de la Servitude qui s'occuperont de vous et de vos proches!
Il faut avancer vite, donc répondez du mieux que vous le pourrez à leurs questions.
Pensez à tous vos frères et soeurs qui attendent derrière vous, se languissant de retrouver un toit et de participer à l'Effort Fraternel!
Allez allez, avancez! »
La foule rentrait massivement dans l'enceinte de la cité rouge, à moitié poussée par derrière, à moitié tirée en avant par les promesses d'un renouveau.
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« - : Suivant! »
Derrière leur bureau, terme un peu avancé pour une planche posée sur deux caisses, le tout recouvert d'un épais tissu rouge délavé, deux tchäes se tenaient, l'un assis, l'autre debout, scrutant la jeune réfugiée et le tchäe d'âge mûr qui s'avançaient vers eux.
Le tchäe assis lui adressa un timide sourire tandis que l'autre sortit une petite planche qu'il tenait dans son dos, sur laquelle il posa une feuille qu'il commença immédiatement à remplir sans un mot.[/i]
« +: Mademoiselle, Monsieur, Bonjour et bienvenue à Farnya.
Veuillez nous donner votre nom, prénom et profession, s'il vous plait. » « P: Skalinder Pyrame, propriétaire terrien. » « I: Skalinder Ismène, je suis sa fille. » « - : Et votre métier? » « I: J'aide mon père pour ses comptes et parfois ses négociations. »
Le tchäe debout réajuste ses lunettes avant de se racler la gorge.
« - : Si les registres étaient à jours la semaine dernière, l'ensemble de votre activité était basée sur Oriandre, est-ce exact? » « P: Tout à fait, et je n'ai pas pu emporter assez avec moi pour redémarrer mes affaires ici. » « - : Une tragédie comme tant de nos frères et sœurs en ont connues en ces jours sombres... Mais qu'allez vous faire dorénavant? » « P: Et bien, je pensais exercer dans le bâtiment, comme à mes débuts. Il parait que le travail ne manque pas. »
Le visage du tchäe, qui affichait un air sérieux depuis le début de la conversation, s'illumina.
« - : Ca, c'est sûr qu'il y a de quoi faire. Et il est bon de voir un frère s'atteler à l'Effort Fraternel avec autant d'enthousiasme. Et vous mademoiselle, allez vous continuer à assister votre père? »
La tchäe, d'une vingtaine d'années environ, parut scandalisée par la proposition tandis que son père lança un regard suppliant vers le scribe qui ne pipait plus mot, assis et accoudé au bureau, occupé à remplir frénétiquement un papier.
Il répondit au père par un regard plein de compassion.
« +: Elle est encore sous le choc de l'attaque d'Oriandre et verra en temps et en heure. Je pense que nous pouvons les envoyer à la seconde Maison de la Servitude non? » « - : Hum... Oui, sûrement. »
S'empressant de finir de remplir son papier, le tchäe assis le tendit au duo avant de leur indiquer la "Route de la Servitude" à suivre, sur laquelle était déjà engagé l'ancien plus grand marchand de soieries d'Oriandre.
L'autre tchäe finit tranquillement de remplir son papier, le rangea dans une caisse derrière lui et jeta un coup d'oeil aux réfugiés qui s'éloignaient, puis à son collègue.
« - : Deux jolis yeux ne remplaceront jamais deux mains volontaires, arpète. Souviens t'en.
...
Suivant! »
Labeur et Profits.
F. Sheppen, Héros. | |
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