Les Mémoires de Syfaria
La région de Zarlif

Au royaume des aveugles ...

Page [1]
Détails
Sujet lancé par Askook
Le 15-05-1510 à 15h17
8 messages postés
Dernier message
Posté par Askook,
Le 05-06-1510 à 13h49
Voir
 
Askook

Le Sukra 15 Manhur 1510 à 15h17

 

*Gling gling*


Le tintement d'une bourse bien pleine vous ramène un marchand d'entre les morts, c'est bien connu.

Mais ce marchand là n'est pas tout à fait mort, pas encore ...
Il arpente le monde des vivants comme une âme en peine, sale et puant comme un chien galeux.

Il revient de loin, on en jurerait mais lorsqu'on plonge les yeux dans son regard de jais, on y voit encore une flamme bien vivace.
Le chasseur est fait du même bois que ses proies, les loups.

On lit aisément dans sa démarche chaloupée et irrégulière le poids des milles et des épreuves.
Le tchaë s'arrête quelques instants non loin du pilier de poussière de Zarlif, sans doute pour s'acclimater à la civilisation qui s'impose si brutalement à lui après des mois d'errance lorsqu'il aperçois Yloydsky Fakanov.

Quelques images lui reviennent alors en mémoire, celles d'un louveteau courant au devant du danger en compagnie de Silindë, ce nelda est un amoureux des piliers de poussière, tout comme Bakean ... Prudence ...


Hé l'ami, ça fait plaisir de te voir encore en vie !

- Yloydsky Fakanov : L'ami ? C'est moi l'ami ?


Le tchaë hausse les épaules en grimaçant, ce simple geste semble réveiller des douleurs enfouies sous la crasse du voyage.

Hé, oui, l'ami, c'est à toi que j'cause, tu crois que je me branle le râtelier pour divertir le pilier de poussière ?







 
Yloydsky Fakanov

Le Dhiwara 16 Manhur 1510 à 20h46

 
*** Le nelda était devant Zarlif depuis déjà quelques jours, à gland... A méditer. C'est qu'il avait un poste maintenant, il devait justifier ses absences. Il errait donc, profitant de l'air plus chaud du printemps. Un air pur, un air frais, teinté d'une odeur d'arbre, de verdure, de champignons corporels et de crasse, ... Mmm, quelque chose clochait. Yloydsky se gratta le menton, quand il entendit un tchae lui parler. Une voix malheureusement familière.

C'était en effet le pénitent qui s'amusait à lui envoyer des bidules dans la tronche à Zarlif, à qui il avait juré que s'il recommençait il y aurait des coups de massue qui se perdraient. Il engagea la conversation, le morne lui répondant : ***


Eh beh, être coincé dans le pilier à te regarder te "branler le râtelier"... Ca ne donne pas envie de mourir. Mais c'est le "content de te voir en vie" qui m'a mis dans le doute, pour quelqu'un qui m'a envoyé des projectiles !

*** Le nelda restait méfiant, sachant que le tchae n'était pas réputé pour son respect des lois, d'où son statut. ***


 
Askook

Le Dhiwara 16 Manhur 1510 à 21h06

 


Tandis que la conversation prend un tour inattendu, une lueur s'approche d'un peu trop près.


dit :

Qui s'y frotte s'y pique !
*Tance l'arpenteur des rêves en s'égayant sur l'épaule de son maître.*


Le tchaë grogne tel le Gambol que l'on dérange au sortir d'une longue hibernation, comme si le mou réveillait un peu plus sa conscience après sa longue errance.

Une pluie de projectiles s'abat sur la lueur, Askook se tourne de nouveau vers le nelda au nom imprononçable.


Ah, ouais, je me souviens.
Bah, j'avais peut être un peu trop picolé mais avoue que ce jour là, tu ressemblais assez à un loup malfaisant sur deux pattes, mon vieux.

Ou alors, j'avais vraiment trop bu ...


Songeant qu'il venait peut être d'offenser mortellement le nelda, le borgne reprit d'un ton presque amical.

Et ... hum ... Comment as-tu fait à survivre tout ce temps ?
Il me semblait que tes tendances suicidaires ne te mèneraient pas bien loin l'ami.

Vraiment, partir en excursion avec Silindë et surtout, dépendre de la protection d'un entropiste, hum, j'imagine que ton premier voyage en direction du matriarcat t'a servi de leçon ?




 
Yloydsky Fakanov

Le Matal 18 Manhur 1510 à 12h31

 
*** Pendant qu'Askook jouait avec ses fameux projectiles, Yloydsky pris une dose de tabac dans son sac pour bourrer sa pipe. Il l'alluma et la porta à ses lèvres, quand le pénitent évoqua une certaine comparaison plus que douteuse. Le nelda renvoya la fumée dans la tête du Tchaë pendant son discours, avant de répondre : ***


Tiens tiens, alors comme ça, j'ai un air de ressemblance avec les loups malfaisants ?

*** Le nelda ne fut pas dupe sur la tentative de rattrapage plus que maladroite de l'impertinent. Plus que maladroite car ne comprenant même pas de petite compensation financière pour aider à changer de sujet. Il répondit malgré tout à ses questions. Après tout, il était seul depuis peut-être deux semaines, ça l'occupait. ***


Qui te dis que j'ai passé tout ce temps à survivre ? Je suis un explorateur, j'aime visiter les secrets du monde des morts pour ceux qui n'ont pas le courage d'aller voir par eux-mêmes !

Au passage, l'entropiste, bien que m'ayant donné cet horrible petit sac rouge à fleurs, m'a permis de survivre un peu plus longtemps que je n'aurais normalement du. Et il m'a au moins donné de l'alcool pour que je meure heureux...


 
Askook

Le Merakih 19 Manhur 1510 à 23h04

 


Lorsque Yloydsky lui souffle sa fumée au visage, deux sentiments surgissent simultanément et s'affrontent dans le crâne du borgne.
L'envie de fumer est forte, son dernier cigare lui semble dater d'au moins un siècle.
En ce moment, Askook pourrait fumer de la fourrure de nelda, enfin, peut-être pas de celui-ci, il a le fumet d'un braxat qui n'a jamais connu d'averse.

Conscient que le nelda vient de le provoquer, Askook hésite à répondre par la force, non qu'il réfléchisse beaucoup en temps normal mais ce coup-ci, il y a un témoin et puis, il n'est pas très fringuant après son épopée, sans compter qu'il a déjà pris Yloydsky comme cible vivante en plein Zarlif comme le fait remarquer son interlocuteur.


Hum, t'aurais pas un rab de ce tabac pour un voyageur fourbu ? Rétorque le marchand en dévoilant une pipe taillée dans un os d'origine inconnue.

Les secrêts du monde des morts ?
En voilà une idée, hé hé hé.
Hé bien, garde les pour toi, j'aurai bien le temps de m'en occuper lorsque j'aurai cassé ma pipe.
C'est pas passé loin, remarque ...


A l'évocation des cadeaux de Silindë, le gobsek se gratte la barbe en prenant un air perplexe.

Ouais, c'est un peu comme les Jytryans qui te font cadeau de leur poison juste avant de te regarder trépasser.
Ces entropistes sont un véritable fléau !
S'en méfier, c'est la garantie de vivre plus vieux.



 
Yloydsky Fakanov

Le Julung 27 Manhur 1510 à 23h44

 
*** Le nelda rencontrait rarement des gens fumant la pipe, il fut donc surpris. Cela remontait à plusieurs semaines, un nelda qui fumait dans une pipe délicatement taillée, un magnifique objet fait par un artisan de talent. Il n'avait malheureusement pu récupérer la pipe quand le fumeur s'était suicidé pour éviter la prison. En effet, ce dernier était responsable du meurtre d'une religieuse. Peut-être Fakanov n'avait-il pas pu récupérer la pipe de Goron parce que justement il avait cassé sa pipe ? Il effaça tout de suite de ses pensées ce mauvais jeu de mots digne d'un Kvethan trop alcoolisé et répondit à Askook en lui tendant un petit sachet de tabac : ***



Je retire tout ce que j'ai dit ! Si tu fumes la pipe, tu ne peux pas être une mauvaise personne !

Effectivement, j'aime à visiter les territoires inconnus pour la grande majorité des gens et les raconter. Certes, personne ne veut les écouter, mais peut-être que j'en ferai un livre dans quelques années qui se vendra bien. J'en reverserai une partie au temple bien entendu. Mais que dis-tu ? j'ai du mal à croire que tu ne sois jamais mort !

En parlant de Jytryan, je suis déjà mort empoisonné par un Jytryan. Peu de temps avant de mourir empoisonné lors d'un voyage avec un entropiste. La métaphore est donc tout à fait adaptée... Mais je ne suis pas sûr que je mourrais moins sans entropiste. Je dois avoir un don pour attirer le poison, une sorte d'aura de protecteur qui ferait que j'attire tout le poison de l'île pour empêcher les autres d'en consommer.


 
Askook

Le Vayang 28 Manhur 1510 à 09h50

 


Remplissant sa pipe, le gobsek écoute Yloydsky en arquant le sourcil gauche, affichant un rictus aussi prôche du sourire que le rugissement d'un furyan ressemble à un miaulement.


Ah ouais ?
Ben méfies-toi mon vieux, j'ai connu des preux et des suivantes qui aimaient la pipe.
Pas de la même façon, remarque.

Si la route m'a appris une chose, c'est qu'on peut se fier à peu de gens, pas plus quand ils fument que quand ils chiquent.


Rendant sa blague à tabac au nelda tandis que la pipe s'allume comme par enchantement, le borgne tire une profonde bouffée comme s'il prenait une goulée d'air après une longue apnée.

Bah, pour en revenir au pire fléau de nos contrées, je dois avouer qu'au moins, avec les entropistes, on sait à quoi s'en tenir ...

Comme si cette affirmation répondait à la grande question que se posent tous les tchaës et que devraient se poser tous les êtres censés, Askook laisse le silence ponctuer solennellement sa déclaration en tirant une autre bouffée sur sa pipe.

Jamais mort ?
Par les couilles du S'sarkh, bien sûr que non, l'ami, tu crois que je serais là devant toi sinon ?
Ah ... hummm, tu veux sans doute parler de toutes ces .... "résurrections" étranges ...
Hé bien, si tu veux mon avis, ça cache quelque chose, un pacte avec le S'sarkh, avec ses suppôts ou bien pire ...


Avisant Arik Elm qui gambade joyeusement dans la lande, le borgne lui fait un signe de la main tout en expirant des ronds de fumée, non sans une certaine dextérité.

C'est dingue, il y a plus de neldas ici qu'à Jypska.
Enfin, j'aime autant ça que de voir ces tydales du matriarcat,
termine-t-il en crachant sur le côté.

Tu sais quoi, si tu es si doué pour attirer les fléaus de syfaria, je crois que j'aimerais bien voyager avec toi, enfin, tant que tu gardes une journée d'avance sur moi, lance le tchaë tout en adressant un clin d'oeil à Yloydsky.




 
Askook

Le Sukra 5 Jayar 1510 à 13h49

 


Tandis qu'il devise avec Yloydsky Fakanov, Askook s'approche d'un gambol affairé à piller une ruche de sykramens.
Le Gambol semble tout d'abord ne pas le remarquer mais lorsque le chasseur s'approche de trop près, le mammifère commence à remuer la truffe et à gronder sans se retourner.

Guère impressionné, le tchaë lance un lasso autour du cou de la bête et en resserre le collet tout en l'attirant vers lui.

Ayant atteint ses limites, le paisible Gambol se lance sur son tortionnaire qui esquive l'assaut à grand peine, récoltant un bon coup de griffe dans la mêlée.

Après quelques passes aussi douloureuses pour le Gambol que son chasseur, l'un et l'autre s'arrêtent à une bonne cordée de distance et se jaugent mutuellement.


Bah, s'écrie Askook, ce Gambol ne semble pas vouloir se laisser apprivoiser et j'ai d'autres braxats à fouetter.

Avisant Yloydsky qui baille aux corneilles, sans doute absorbé par la contemplation de son moi intérieur, le borgne lui enserre la corde autour de la taille en prenant un air conspirateur et s'assure que le Gambol est resté à bonne distance, toujours attaché à l'autre bout de la corde.

Satisfait de sa bonne farce, le gobsek s'éloigne enfin en direction de Syrinth, il est temps pour lui de reprendre sa place au sein de la société, nombre d'acheteurs impénitents et de veuves éplorées doivent le regretter, c'est certain.



Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...