***
Le voyage était long.
Elle avait cru ne jamais atterrir, et puis une fois au sol ne plus sortir de la forêt. Combien de nuits dans les broussailles, où ça vous pique, ça vous brûle, ça épine par ci, ça caillou par là, on ne dort pas, on ne peut pas, on ne veut pas, trop de bruits bizarres et d'odeurs suspectes, et quand on se réveille, le matin, quand la nuit noire des sous bois s'éclaircit un peu, alors là on se dit quand même : encore un peu...
Mais il faut se lever si on veut pas moisir avec cette humidité qui fait friser les poils.
Détendre les muscles refroidis par la nuit et un pas après l'autre, undeuxundeuxundeux, elle compte pour continuer, et arrive finalement dans la plaine herbeuse, avec ces choses à ailes étranges, qui malgré le vent énorme papillonnent à toute allure sans bouger d'un brin d'herbe.
Elle s'abrite un petit moment dans le village de Minott, en profite pour acheter un peu de leur farine d'houmial qu'elle fera tremper dans un peu d'eau chauffée, avec... Peut-être un rongeur ?
Il doit bien y en avoir des attrapables, des gros des gras, dans ce pays plein de graines.
Sluurp.
Youps, ne pas baver : quelqu'un.
***
***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***