Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

Et un, et deux, et trois hé-ros !

Résoudre les mystères, vaincre le PK, pacifier Syfaria...
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Sujet lancé par Petrorius
Le 30-06-1510 à 09h27
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Posté par Krepion Loudmer,
Le 07-07-1510 à 10h14
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Petrorius

Le Merakih 30 Jayar 1510 à 09h27

 
Et voici comment je, docteur Petrorius, prothésiste dentaire et aliéniste diplômé, me retrouve sur cette route ensablée.

*** ***

Flashback : balayant de son regard chafouin son bureau désordonné, Avih mon Chambellan Edaregord, sombre nelda pathologiquement obnubilé par les frasques légendaires de sa nymphomane de sœur, me dit : "docteur, je vous charge d'identifier la nature des effluves. Si quelqu'un peut le faire, c'est bien vous !"

Certes.
Mais personne ne peut le faire.

Flashback : tout en ingurgitant un petit pain peu chair à la date limite de fraicheur antesyfarienne, Avih mon Chambellan Edaregord se tourne soudain vers moi et, l'haleine chargée des humeurs toxiques exsudées de sa pitance, postillonne en staccato : "docteur, trouvez-moi l'inventeur du chant bardique. Cela nous aiderait dans notre enquête. Un peu de saucisse ?"

Même pas en rêve.

Flashback : je me rends dans la serre du manoir lorsque je croise Avih mon Chambellan Edaregord, qui me lance en passant : "en fait, docteur... ce qui m'arrangerait, c'est que vous résolviez les mystères de ce monde. Procédez par étape, hein... La Perle ne s'est pas faite en un jour ! Débusquez le P'khen S'sarkh, sauvez les cités, pacifiez Syfaria. Un peu de méthode. Faites ça bien. Et portez-moi un café en salle C. Avec deux sucres. Vous n'auriez pas vu Antiorn ?"

Houlà.
Ca va barder...

C'est là que je me réveille, les draps auréolés de sueur froide : Charlotte me secoue et murmure en nelda, signe patent d'angoisse agacée...


Docteur ? Votre patient est parti, dans la nuit. Il doit être arrivé dans les faubourgs, à cette heure. Je pense que vous devriez le raccompagner dans son pays, il va lui arriver malheur s'il prend la route seul...

Oui, sans doute : il est frère du Désordre, sénile, alcoolique et unijambiste. Par ordre de handicaps décroissants. J'en profiterai pour rejoindre l'Avih Ordinant du Luth Hohen, un ponte, une huile, une grosse légume au service de l'Horloge susnommée. Je ne le connais point.

Préparez mes bagages, je vous prie.
Je pars en voyage.


*** ***

Et voici comment je, docteur Petrorius, prothésiste dentaire et aliéniste diplômé, me retrouve sur cette route ensablée.
Flanqué d'un grand couillon et d'un acolyte anonyme.


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Hohen

Le Merakih 30 Jayar 1510 à 15h11

 
J'ai jamais compris grand chose à ce qui m'entourait. Certains disaient que j'avais le regard candide du monde qui m'entourait. D'autres disaient simplement que j'étais con. Probablement un peu des deux. On me parlait de choses et d'autres, parfois pendant des heures et des heures et à chaque fois, au final, je devais conclure "en résumé, je fais quoi ?" Etait-ce moi qui compliquait les choses ou était-je juste bête au point de ne rien comprendre. Probablement un peu des deux encore.

Quoi qu'il en soit, désespérément inactif du fait du silence de ma supérieure et doué d'aucun sens de l'autonomie, je me contentais d'exécuter des tâches sommaires ne nécessitant aucune initiative ni intelligence. Et j'excellais dans ce domaine.

Alors quand le frère de ladite supérieure me propose un boulôt, j'accepte sans hésiter. Surtout si c'est pour voyager. Syfaria s'ouvrait enfin à moi. Terrifié comme une anja avant sa première union, je préparais mon paquetage, quoique bien léger. Je ne partais pas à proprement parler à l'aventure. J'allais dans des directions précises, accompagné pour remplir un objectif précis. Lequel ? Ben, suivre le docteur et un invité. C'est tout ? Oui. Une escorte ? Oui, si on considère qu'un trouillard chronique sans aucune particularité ou compétence de combat soit considéré comme une escorte.

Plus je m'éloignais des faubourgs, plus je me sentais mal. C'était la première fois que je m'éloignais de plus de dix lieues de ma ville. Cruel paradoxe pour quelqu'un qui rêve de voyager.

Aventurier moi ? Uniquement sur le papier, et encore.

Etrange bâtiment que voilà, c'était donc ça une guitoune nemen. Un truc s'envole, c'est donc ça un transport ? C'est là-dedans que je vais embarquer ? Reconnaissable entre tous, le docteur patiente, raide comme un piquet, j'espère que ce n'est pas moi qu'il attend. Non, il s'agit de notre invité qui a un beau pédigrée...Misère. Trêve de confiseries, je pars à la guitoune pour réserver les cabinets de cette trinité improbable dont je fais partie.

Étrangement, je n'imaginais pas mon départ d'Arameth comme ça


 
Krepion Loudmer

Le Merakih 30 Jayar 1510 à 22h23

 
*** Libre ! Enfin libre !
Il l'était...

A la faveur de la nuit, et du fait que son ravisseur le pensait soigneusement drogué -c'était sans compter sur la faculté de l'ivrogne à résister aux pires poisons, à commencer par la plus abjecte des vinasses- Krepion a finalement réussi à s'échapper du manoir familial du bon docteur Petrorius.

Il n'a certes pas mis longtemps à être intercepté par une patrouille nocturne de la garde pourpre, qui n'a pas non plus mis longtemps à comprendre son statut d'étranger, et a donc été rapidement et fermement raccompagné jusqu'aux faubourgs.
Où il n'a pas mis longtemps à se trouver une gargote et des compagnons de beuverie pour finir la nuit -les tournées payées par les chandeliers en argents empruntés à Petrorius aidant.

Pourtant, au petit matin, c'est une bien mauvaise surprise qui l'attend : par un procédé sans le moindre doute surnaturel, son ravisseur l'a retrouvé !!
Et l'entraine, profitant de sa gueule de bois et de son manque relatif de réactivité, sur cette route poussiéreuse au milieu du désert brûlant. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Petrorius

Le Julung 1 Julantir 1510 à 09h16

 
Avih l'ordinant Hohen et moi-même, attendons.

C'est que le marin n'a plus bon pied bon œil et, à la faveur d'une conjonctivite naissante, je l'ai perdu de vue. Inutile de compter sur mon compagnon luthier pour surveiller le vieux frère : le nez en l'air ou à ras du sable, il observe les alentours avec terreur, comme si nous marchions sur le dos du S'sarkh. Ce qu'est devenu sieur Loudmer est le cadet de ses soucis.

Alors, plantés à proximité de la guitoune nemen, nous patientons. Le Krepion n'a point le choix, il devra passer par là. Acceptera-t-il d'embarquer dans un navire nemen ? Mystère...

Mais voici que la route poudroie, et qu'un Prévôt s'avance vers nous : il s'agit d'Avih Bokro. A peine prend-il le temps de nous saluer qu'il demande soudain :


L'un de vous deux n'aurait-il pas 14 sardoines à me dépanner pour payer le transport Nemen ?

Bigre ! Le fonctionnaire ne manque point de culot ! Il sort à l'instant de la Perle !
Je vais pour lui répondre vertement, mais l'Ordinant me précède et la bouche en cul-de-poule, s'exécute aussitôt et finance les vacances du cuistre...
J'en suis baba, les bras m'en tombent. Silencieux, l'air outré, je fixe les deux protagonistes de la farce, qui s'épanchent maintenant en amabilités ronflantes. "Que les six veillent sur vous"...
Quelle incurie ! Tsss.

Le nelda parti, je commente, perfide :


Par exemple...
Venez-vous donc de délester notre équipage de 14 sardoines, au profit de ce Prévôt ahuri ?
Fichtre. La peste soit du Poinçon, qui rançonne les honnêtes gens jusqu'aux marges du désert !


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Krepion Loudmer

Le Vayang 2 Julantir 1510 à 00h45

 
*** De fait, Krepion n'a effectivement pas vraiment le choix : ce fourbe de toubib a commencé à l'appâter avec une bouteille de vinasse, manoeuvre redoutablement efficace pour entretenir la bonne coopération du marin.

Et lorsque ce dernier, fatalement plus lent avec sa jambe de bois et sa canne peu adaptées à la marche dans le sable, se retrouve distancé et abandonné en plein désert... il continue d'avancer, bon an, mal an.
Car sa maigre expérience des voyages terrestres lui a au moins appris une chose : le dehors, ça craint. Si le dehors est constitué de déserts, sa craint encore plus.
Et même si la créature la plus dangereuse qu'il aperçoit lors de son chemin de croix est un tydale, il n'est guère rassuré.

Aussi il est presque soulagé lorsque, quelques heures plus tard, épuisé et assoiffé -il a terminé depuis belle lurette la ridicule réserve de vin que le toubib lui a donnée pour subsister- il rejoint Petrorius et Hohen aux abords de la guitoune nemen.

Bien sûr, il n'en montre rien, et s'applique plutôt à leur adresser un regard circonspect.
C'est tout de même eux qui l'ont entrainé dans cette galère, après tout.

Et puis Krepion est toujours fagoté de ces ignobles vêtements pour enfant, ce qui ne n'améliore pas vraiment son humeur... ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Petrorius

Le Vayang 2 Julantir 1510 à 10h04

 
Avih Hohen et moi-même réceptionnons donc la fortune de mer incarnée, après plusieurs heures d'attente.
A le revoir ainsi fagoté, je me souviens qu'il porte toujours les affaires de Thorsen, le petit tchaë que j'élève en pupille. Les nemens peuvent renâcler, en voyant l'épouvantable équipage ; vont-ils seulement nous laisser pénétrer leurs beaux navires ?

Rien n'est moins sûr, d'autant qu'il n'est point dit qu'Avih Loudmer se laisse embarquer sans rouspéter...
Une idée me vient :


Hohen mon bon, je suggère que l'on propose au vieux marin d'aller visiter un navire volant. C'est un pieux mensonge, qui nous permettra de l'envoyer en l'air sans coup férir. Le tout est de bien présenter la chose, à lui comme aux nemens...

L'Ordinant, prévoyant, a déjà acheté trois billets. Lorsque le frère nous rejoint, nous partons sans tarder vers la tour de transport, à laquelle est amarré un aéronef tout-à-fait impressionnant. Nous présentons nos tickets au planton de service et je demande :

Bonjour, mon brave. Ce bâtiment se visite-t-il ?

Non. On ne visite pas.

Sans me démonter, je me tourne vers mes deux compères, qui attendent en arrière-plan :
L'entrée est gratuite et l'apéritif offert, lançai-je, tout sourire.

Et j'ajoute à voix basse pour l'indigène :


C'est pour l'anniversaire de mon petit neveu, ici présent. Il est affecté d'une sévère progérie, le malheureux, et ne survivra certainement point à sa douzième année...
Le voyage est son cadeau surprise...


Le nemen tique un peu, mais ne dit rien...
Et c'est ainsi que nous embarquons, cahin-caha, pour un vol simple en direction de la cité de Farnya.


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Hohen

Le Vayang 2 Julantir 1510 à 21h07

 
Quelque chose me fait tiquer. Oh non, ce n'est pas le fait d'être si éloigné de ma ville. Ni celui de partir à l'aventure avec des objectifs hasardeux. Ni celui de prendre, par conséquent, des risques inconsidérés. Ni celui d'être embarqué dans une histoire avec un tchaë...improbable et un confrère qui me déteste déjà.

Plutôt que j'ai jamais mis les pieds dans un transport nemen.

Et accessoirement, que j'avais le vertige rien que débout sur une chaise alors dans un machin qui vole construit par une civilisation douteuse, forcément, déjà que d'habitude, je ne suis pas le plus courageux, alors là, c'est le pompon.

Mais je suppose qu'il serait mal vu de faire marche arrière et courir rentrer au bercail. Je pourrai aussi tenter de me saouler pour me donner du courage. Parait-il que les matriarcales suicidaires (pléonasme) boivent avant de partir au combat, histoire de se donner davantage de courage (et de chances de mourir quel principe étrange). J'aurai bien fait un trait d'humour en demandant le verre du condamné mais les nemens ni mes compagnons de voyages ne semblaient versés dans la franche hilarité. Tant pis.

Je débranche mon esprit trouillard chronique et grimpe à bord de ce cercueil volant. Au moins, j'espère que nous serons à l'aise en attendant la mort.

Courage Hohen, tu sers la Confrérie et c'est ta joie.


 
Petrorius

Le Sukra 3 Julantir 1510 à 13h26

 
La "visite", évidemment, est de courte durée.

Mes deux compagnons d'infortune exhibent des têtes de morts-vivants fraichement déterrés : l'un est blême, manifestement terrorisé ; l'autre est méfiant, fermé comme une huître à toute démarche un tant soit peu sociale. On peut dire que je suis bien entouré !

Une courte visite, donc, qui consiste essentiellement à chercher nos trois cabines. Les nemens étant des créatures froidement logiques, nos appartements sont voisins les uns des autres. Tandis que nous y déposons nos affaires, je demande au frère marin :


Dites-moi, Avih Loudmer : qui dirige la cité de Farnya, que nous rejoindrons dans... quelques jours ?
Quel est le nom de son maire attitré ?
Le connaissez-vous personnellement ? Peut-on se recommander de vous pour faciliter les choses ?

Je vais le contacter, pour lui signifier votre retour et notre arrivée prochaine.


Docteur Petrorius.
Médecin. Arracheur de dents. Aliéniste.
Sur rendez-vous.

 
Krepion Loudmer

Le Merakih 7 Julantir 1510 à 10h14

 
C'est avec méfiance, mais également une certaine curiosité qu'il ne parvient pas à cacher, que Krepion suit le Docteur sur le bâtiment nemen.
Car après tout, ce bateau qui vogue dans les airs plutôt que dans les mers, ça a de quoi intriguer l'ancien marin qu'il est.

Contre toute attente, il ne bronche même pas lorsque, sous couvert de cette visite, le navire décolle et les éloigne d'Arameth. Il n'y a pas d'attache, après tout. Arameth ou ailleurs, quelle importance ?
Et le voyage en soi ne s'annonce pour une fois pas comme une épreuve insurmontable : le pied marin valant sans doute le pied aérien, Krepion semble des trois le plus à l'aise face aux cahots qui agitent parfois leur embarcation...
En vérité, et bien qu'il se gardera formellement de le reconnaître, cette expérience lui apparait comme assez intéressante.

Lorsque le docteur le questionne sur le maire de Farnya, Krepion lâche un petit rire sardonique.


Si j'connais personnellement l'Gorgo ?
Hé hé... oui et non. J'l'ai croisé rien qu'une fois, c'bon à rien de fils à papa, mais j'crois bien lui avoir fait d'l'effet.
Pour autant, j'doute d'avoir marqué son esprit pompeux plus d'deux minutes.
Les crève-la dalle et les miséreux, c'est pas trop sa préoccupation, à not' bon Prince...

Et c'est sans doute mieux comme ça. Chuis pas certain qu'mon nom aurait valeur d'laisser-passer...

Mais t'en auras pas b'soin, va. Avec tes manières d'bourgeois, tes trucs de docteur et tes belles paroles, toubib, t'as pas vraiment b'soin d'moi pour c'genre d'chose.


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

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