| Au réveil la plaine est calme. Encore somnolente, les rayons du soleil tardent à passer la barrière de l'avant-garde feuillue des bois. La rosée, témoin de la fraicheur de la nuit, n'a pas encore quitté l'orée ombragée.
Repoussant de la main le tapis de feuilles mortes, la jeune Tydale risque un regard au monde extérieur. Ses yeux dépassent à peine du trou et parcourent méticuleusement les abords immédiats avant de se porter plus loin à la recherche d'un quelconque signe.
Elle est seule, pour autant qu'elle puisse en juger. L'idée de se terrer pour la nuit avait du porter ses fruits, puisqu'au matin l'espace verdoyant semblait apaisé et surtout exempt des prédateurs de la veille. Sans doute ceux-ci avait abandonné la poursuite par lassitude.
A moins que le grand molosse bardé d'épines ne se soit finalement repu du Shmü à défaut de Tydale à se mettre sous la dent.
Ou bien l'inverse.
Elle n'avait pas mangé autre-chose de quelques menues poignées de baies sauvages, acides et peu nourrissantes. Dans sa pensée la chasse était bien plus accessible, et la cueillette plus fructueuse.
Pas le temps de se désoler, et de toute façon ça n'était pas sa manière de fonctionner. L'arc en bandoulière, le mou en poche, elle avançait à la lisière de la foret, prête à se jeter à tout instant derrière un tronc ou à couvert d'un rocher à l'apparition d'une créature menaçante.
Ce mode de déplacement n'était certainement pas le plus reposant, ni le plus rapide car il la forçait à de nombreux arrêts et contournements à la vue lointaine d'un flaviste ou d'autres chimères sur lesquelles elle ne saurait même pas poser de nom.
Cependant cela s'avérait plus sûr lorsque l'on a oublié son armure en ville et son entrainement martial dans une vie antérieure.
L'amante religieuse
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