Les Mémoires de Syfaria
La région d'Utrynia

Déménagement...

... en masse.
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Sujet lancé par Nemès
Le 26-08-1510 à 03h55
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Posté par Nemès,
Le 14-09-1510 à 18h27
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Narrateur

Le Merakih 1 Saptawarar 1510 à 18h35

 
Chaque jour, chaque nuit qui passaient.
Chaque heure où le temps roulait dans les entrailles du Tableau.
Chaque fois qu'un regard se portait dans la cité.

Chaque fois, la douleur de la ville mourante se faisait plus visible, plus réelle.
Les fissures de corruption se développaient.
Se propageaient. Des lézardes allaient grandissantes.
Nul danger pour le moment.

Mais la menace, sourde et cruelle, résonnait dans le coeur des habitants d'Utrynia.
L'action du Tark'nal avait été lente. Incomplète sans doute à ses débuts.
Mais elle était devenue indomptable au fur et à mesure des mois écoulés.
La cité, dans toutes ses pierres et ses recoins, transpirait de rage et de terreur mêlées...


 
Diaspar

Le Merakih 1 Saptawarar 1510 à 20h07

 
Le Témoin avait joué de malchance, le temps avait filé et il ratait de fait l'entreprise dans laquelle il avait voulu se lancer.
Il était à peine arrivé à Utrynia, accédant à l'autorisation d'y séjourner par sa mestre, que déjà des affiches placardées dans toute la ville annonçait sa fin imminente et l'organisation du déménagement des foules prévu pour les jours à venir.
Par ailleurs, il ne fallait pas être très observateur pour remarquer dans quel état était cette dernière.

Il était venu aider ses compatriotes du matriarcat pour étudier la corruption et, si possible, l'enrayer.
En la matière, le Témoin s'y connaissait bien. Et il avait sous les yeux une victime en phase terminale. Il était probablement trop tard pour faire quoique ce soit, ne serait-ce que pour y "jeter un oeil". Il sentait par ailleurs, comme il l'avait senti chez certains patients, les émotions profondes et terribles du malade rendu dément par la douleur. Rage, désespoir, tristesse, colère, haine, peur, frustration... C'est tout cela qui menait à la destruction d'un individu, d'un esprit ou - dans ce cas précis - d'un lieu. Mais, quelquefois, il suffisait de retarder la progression des cristaux en les opérant sur le corps du corrompu et ainsi, mollement, soulager ses peines pour quelques temps. On ne pouvait pas faire pareil ici.

Alors, en attendant, le Contemplateur, un peu tourmenté par ce spectacle, errait dans les rues d'une ville bientôt fantôme. Chaque cas de corruption l'attristait toujours un peu. Là, c'était la première fois qu'il voyait un cas comme celui-ci mais la peine était semblable, voir plus intense. Un peu machinalement, il s'approcha d'une lézarde sombre.

Quelque part, il se demandait si il n'y avait pas un moyen d'aider l'esprit de cette ville...


 
Nuruhuinë

Le Julung 2 Saptawarar 1510 à 10h39

 
*** J'étais à Utrynia depuis quelques jours déjà, mais je ne m'étais pas encore mise à la disposition de Nemès pour aider à l'évacuation. Il me fallait récupérer quelques biens dans ma petite maison, qui malheureusement comme toute la Cité suppurait déjà la corruption. Mes bagages faits, je me mis en route, laissant derrière moi mes souvenirs.

Arrivée aux abords de la Taverne près de la porte nord, j'aperçois Khamaat et m'approche d'elle. ***


Aka's Hajar Khamaat, cela fait bien longtemps que je ne t'avais pas vue ... Comment vas-tu ?

*** Je tourne la tête vers Utrynia, le regard triste et soupire. ***


A part le fait que notre Cité se meurt ...



 
Diaspar

Le Julung 2 Saptawarar 1510 à 17h30

 
Diaspar posa une main sur la fissure, tranquillement. Une plaie. Bientôt ouverte dont s'échapperait un ravage.
Il rassembla ses idées, porté par une forme de compassion dont les Témoins avaient le secret. Il voulait voir à quel point l'esprit de cette cité était sensible, mais surtout réceptive aux émotions d'autrui et au soutien qu'on pouvait lui manifester. Le Contemplateur n'était pas du genre très démonstratif. C'était plutôt, à son échelle, un handicapé des sentiments, quelquefois trop rigide, distant ou carrément froid. Mais cela ne l'empêchait pas de lutter intimement pour une cause, de se sentir investi d'une force d'âme, d'être à l'écoute du monde et de ses énergies. Bien au contraire.

Et il comptait bien se mettre au service de cette cause perdue, justement.
Celle d'une cité souffrante, une entité géante pétrie de douleur, irradiant d'une maladie délétère.
Ce qui, en bien des point, n'était pas sans lui rappeler le S'sarkh. Son guide spirituel et son sujet d'étude.
Alors il se concentra, faisant appel à ses propres émotions les plus positives pour les transmettre à Utrynia.
La main posé sur le mur, il chantonnait doucement un vieil air doux et rassurant.

En parallèle, il élevait son esprit dans les pures traditions de la méditation religieuse et de l'osmose magique.
Dans cette tentative ambitieuse, mais simple et sans arrière-pensée, il déployait sa compassion.

Car comme le S'sarkh et tout être en souffrance, elle le méritait.


 
Khamaat

Le Julung 2 Saptawarar 1510 à 17h33

 
Khamaat voyait se former peu à peu des attroupements : charrettes, sœurs avec leurs paquetages... tout le monde conversait mais dans le regard de chacune, la résignation se lisait.
Elle leva les yeux vers les hauts murs de la Ville : ce qui était une protection autrefois se révélait être un danger mortel aujourd'hui, dont seules des lézardes attestaient du mal qui les rongeaient.
Ces remparts, du temps où elle était Mestre d'Utrynia, elle n'avait de cesse d'en prendre soin, de veiller à leur nettoyage (parfois par des travaux d'intérêt général en guise de sanction à l'encontre de contrevenants)...

Khamaat soupira, cette Ville, ses remparts, gagnés par un mal qui semblait impossible à endiguer, la plongeait dans une tristesse abyssale...

Une voix vint la sortir de ses pensées moroses : une voix qu'elle n'avait pas entendu depuis bien longtemps

Nuruhuinë ! Aka's Hajar ! Ben ça alors, ça faisait effectivement bien longtemps que nous n'avions eu l'occasion de nous croiser... dommage que ce soit en de si tristes circonstances...
Eh bien pour ma part, après une longue période de repli sur moi, je redeviens un peu plus présente auprès du Matriarcat, même si je ne m'en suis jamais bien éloignée : je restais simplement discrète, dans mon coin.

Et toi ? A part la mort d'Utrynia bien sûr... mais installe toi si tu veux


Ajouta Khamaat en tapotant l'herbe à côté d'elle


 
Beurdin

Le Sukra 4 Saptawarar 1510 à 11h33

 
Il fallait bien se résigner. Une fois la Beurdin barricadée, le Beurdin se rend à la porte nord avec le strict minimum.

Un gros sac dans le dos, deux chemises, trois culottes, un pantalon, une paire de chaussettes, un miroir de poche, deux gourdes d'eau, ...... .... Et il pousse devant lui une brouette, qui là encore ne contient que le minimum : un marteau utilisé pour clouer des planches sur toutes les ouvertures de sa Beurdin, des livres de recettes de cuisines et de cocktails, son livre de comptes - encore vierge, des sachets d'herbes parfumées d'origines diverses, une serviette, et trônant sur le tout un pot en terre cuite où poussent quelques jeunes plantes à peines sorties de terre.

Il se fond dans la masse, ne sachant trop où aller. Suivant les regards de certaines il remarque alors les fissures sur les murs des bâtiments et même sur les murailles !


Et bien, c'est que ça a l'air sérieux leur truc.


 
Narrateur

Le Sukra 4 Saptawarar 1510 à 19h41

 
Diaspar sentit une brise. Une simple brise.
Porteuse de douceur mais aussi d'une froideur cadavérique.
Sa compassion avait un écho, faible, mais il ressentait une légère vibration dans la pierre.
Comme une résonance.
Phénomène sans doute inconscient d'une vaste conscience, qui ne s'amalgamait que par moment en un coeur malmené.

Il sut que s'il plongeait plus profondément dans sa transe, il pouvait attirer l'attention de ce coeur de douleur, l'amener à se concentrer vers là où il se trouvait, mais il comprit aussi que la compassion n'avait plus lieu d'être.
La rage était devenue trop importante. Comme un être qui souffre des effluves, elle était au bord de la folie et sa réaction risquait d'être violente. Très violente.
Il pouvait aussi bien être brisé net, englué dans cette douleur immense, qu'accélérer le processus en cours en faisant une diversion inopportune à la lutte interne que devait effectuer la cité.
Il pouvait aussi peut être l'aider, mais sans doute pas seul...


 
Nemès

Le Dhiwara 5 Saptawarar 1510 à 00h22

 
***
Pendant ce temps, la population s'était rassemblée à la porte nord de la cité... Environ trois milliers de Poussiéreux, la mine sombre...
L'ambiance n'était pas agitée, l'heure n'était pas à la panique, mais au deuil et à la nostalgie. Tous les regards se tournaient régulièrement vers Utrynia, emplis de tristesse.

Pendant que les habitants de celle qu'on nommait la Sublime s'amassaient, Nemès avait fait le tour des troupes. Les symbiosées étaient peu nombreuses et devraient donner le meilleur d'elles-mêmes pour assurer la sécurité des non-symbiosées...
Elle avait à sa disposition une centaine de miliciennes, un peu moins de Némésis, et environ le triple de Lames. Cela faisait un peu plus d'une combattante pour dix civiles, la tâche serait difficile au cas où les Rejetons avaient décidé de mettre leur grain de sel dans ce déménagement en masse!

La Faucheuse avait passé les troupes en revue, et choisi une vingtaine de miliciennes dans le regard desquelles elle avait lu une farouche détermination de défendre leur cité jusqu'au bout, ainsi que trois Némésis, et les avait prises à part. Ce petit groupe aurait la charge de vérifier que personne n'était resté en ville après le départ de la population, puis de barricader les portes d'Utrynia et de s'assurer que personne n'y entrerait. Une fois que les effluves seraient incarnées et que le danger serait présent, elle rejoindraient le reste des troupes dans la forteresse des montagnes au nord.

Une fois s'être assurée que ses ordres avaient été bien compris, elle avait distribué ses instructions au reste de l'escorte non-symbiosée : une dizaine de Némésis et de Lames accompagneraient les symbiosées en avant garde, et de même en arrière garde. Le reste des forces non-symbiosées serait dispersé en deux colonnes de chaque côté du convoi, en concentrant les Némésis et une bonne moitié des Lames autour des chariots qui transportaient les anja's et les mish's au milieu de la foule. Avec le personnel de la Ruche, ces êtres les plus précieux du Matriarcat seraient bien protégés, au milieu du convoi.
Juste derrière suivrait les chariots contenant les archives les plus précieuses des Miettes du Tableau.

Si les Rejetons attaquaient, il ne servirait à rien de mettre les chariots des anja's et des mish's en tête de convoi pour les faire fuir : Nemès avait préféré les placer au milieu, là où toute la population de liadha's et de manüsh's pourrait les entourer et les protéger.

Restait à répartir les symbiosées... Elle se dirigea vers le petit groupe de symbiosées qui discutait légèrement à l'écart.
***


- Nuruhuinë, Matroshka, et Marzevion, vous serez en arrière-garde.
Aliana, Linvala et Khamaat, en avant-garde avec moi.
Matroshka et Khamaat, vous marcherez respectivement vingts pas derrière et devant le convoi pour surveiller les alentours avec vos pouvoirs. Nous autres nous surveillerons plutôt les flancs.

On reste en contact télépathique, au moindre problème, au moindre truc suspect, je veux être prévenue dans la seconde!


*** Il y avait d'autres symbiosées qui avaient dû "nettoyer" la route d'après les rapports des Lames, mais il valait mieux être prudente... ***


- Je compte sur vous. dit-elle avec un regard pour chacune, s'assurant de leur attention, avant de se diriger vers un petit promontoire herbeux.
MES SOEURS! cria-t-elle. L'HEURE DU DEPART A SONNE! QUE LE CONVOI SE METTE EN ORDRE DE MARCHE, NOUS PARTONS DANS UNE HEURE! FAITES PASSER LE MOT!



 
Séoane

Le Dhiwara 5 Saptawarar 1510 à 11h27

 
***
Les coups de pieds au cul ont parfois des effets salutaires. Séoane faisait le tour des bâtiments officiels et trouvait encore ça et là des irreductibles qui refusaient la corruption même le nez dedans. Mais parfois, ce n'était pas la force qui décidait certaine à se plier aux ordres d'évacuation.
***

- On sort. Tout le monde sort. Et le signal du départ a été donné.
- Tu ne comprends rien, la folle. Partir en laissant nos outils derrière nous, c'est mourir.
- Rester ici, c'est aussi mourir.
- Peut être. Mais c'est mourir entière.

***
L'air de poulpe a qui on raconte une histoire que prit Séoane agaça l'artisane.
***

- Je suis forgeronne. Je reste ici pour mourir forgeronne et non mourir démunie, dépouillée, réduite à rien. Tu comprends ça, la folle ?
- Je ne suis pas folle.
- Sans âme, alors ? Maintenant dégage d'ici et va faire ton travail.
- Mon travail, c'est protéger Utrynia. Enfin, les habitantes. Quand la cité sera déserte, je n'en aurais plus.

***
Nulle nuance dans la voix, pas de modification dans le regard de serpent, pas même un muscle en direction de l'artisane. La petite tydale s'était vue refuser son ordre avec des arguments. Elle n'emploierait pas la force. Elle voyait là une artisane qui maitrisait ce qui était pour elle le plus magnifique des métiers. Comme Shyama. Et franchement, ça ne lui serait pas venue à l'idée de botter les fesses de sa soeur.

C'est peut être cette attitude de statue inflexible qui fit vaciller la détermination de l'artisane.
***

- Ah. Mais tu pourras toujours servir Kryg. Le Matriarcat ne se réduit pas à Utrynia.
- Je sais. Toi tu ne le sais pas.
- Dis donc la folle, je sais bien plus que tu ne crois. On vient de partout de Syfaria pour mes lames, alors mets là un peu en sourdine.
- Je ne suis pas folle. Toi tu le deviens.

***
L'artisane manqua s'étrangler. Elle s'approcha de la petite tydale et la gifla. La lame de furie fit un bond avec l'évidente volonté de sortir, mais Séoane parvint à se maitriser in-extremis. L'artisane avait la larme à l'oeil.
***

- Pauvre Lame minable ! Comment oses tu ? Quitte immédiatement ma forge !
- Demain Utrynia ne sera plus. Kryg est une cité. Elle a besoin de moi, n'est ce pas ?
- Voilà. Maintenant décampe vers Kryg.
- Demain Utrynia ne sera plus. Kryg est une cité. Et elle n'a pas besoin de toi ?

***
L'artisane reçut le coup en plein ventre. Elle déglutit et les larmes vinrent. Satané tête de pioche de Lame ! Qui lui imposait donc cette torture ?
***

- Tu ne comprends pas... Je suis née ici. J'ai toujours vécu ici et rarement je suis sortie de ma forge.
- C'est difficile de partir. Je ne suis pas folle, pas très intelligente, tu ne m'aimes pas, mais je suis là pour t'aider.
...
- Et si tu ne sors pas rapidement, je t'aiderai en te trainant derrière moi, outils et bagages avec ou sans. Protestation et gifle ni feront rien. Et je te trainerai jusqu'à la maison des artisans de Kryg. On verra alors si tu vaux encore quelque chose en tant que forgeronne.

***
La Semeuse de Mort ne bougeait toujours pas. L'artisane pencha la tête, interdite. Elle allait vraiment lui faire ça ? Oui, elle était une sang âme, une folle, et son regard impitoyable ne lui accordait déjà aucune pitié. Elle céda. Séoane l'aida alors à faire le tri dans ce qu'elle pouvait et devait emporter et ce qu'elle retrouverait à Kryg ou ailleurs.

Puis les deux dernières tydales de la Maison des Artisanes sortirent et Séoane ferma la porte à clé. Le bâtiment s'écroulait de corruption et porte fermée ou non, tout le monde pouvait déjà entrer sans effort. Mais l'Artisane salua ce geste, le ventre serré, avant de se rendre dans le cortège.

La petite tydale rejoignit le groupe où se trouvait Nemès.
***

Plus personne dans la Maison des Artisanes. Plus personne dans la Banque. Plus personne dans le Coeur de Ruche. Enfin, là c'est Kaliss qui a les clés, alors je sais pas si elle, elle n'y est pas encore.


Semblez être la fleur innocente, mais soyez le serpent qu'elle dissimule. (Macbeth)

 
Kaliss

Le Dhiwara 5 Saptawarar 1510 à 15h36

 
La mestre se fraya un chemin parmi les tydales apathiques qui se massaient à la porte de la ville : dur pour toute la population de tout quitter. Mais la corruption ne pardonnait pas : la citée corrompue massacrerait les habitants jusqu'au dernier. Alors il fallait bien partir.

S'approchant de Nemès qui dirigeait l'exode, Kaliss apporta son soutien morale à sa consoeur :


Bonne chance pour ce périple, et espérons qu'il n'y aura pas trop de créatures attirés par toute cette population.

Je dois garder les quelques érudites qui participeront au rituel pour sauver Utrynia, ainsi que Shyama, et une tireuse d'élite.
Sais tu s'il y a une symbiosée apte à se servir d'une arme de jet ?
Ou plus particulièrement d'une orgue de sarbacane musicale en rafale, envoyant des plutitrons.



Puis Kaliss alla voir Diaspar, l'étonnant témoin venu aider la citée :
Hajar Diaspar, nous apporterez vous votre soutien pendant notre attaque contre la corruption qui gangrène Utrynia ?


Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Diaspar

Le Luang 6 Saptawarar 1510 à 00h36

 
Un instant plongé dans le douloureux tumulte des sensations qui émanaient de la cité, Diaspar fut tiré de son étrange rêverie par la voix de Kaliss. Il détourna son attention de la ville et de ses angoisses, et retira sa main du mur et de sa balafre. Il soupira en secouant la tête. Au son de sa voix, le Témoin était visiblement attristé.

Je crains, madame, qu'il ne soit trop tard. J'aurai pu, peut-être, si j'étais venu plus tôt.
Mais Utrynia a atteint un tel degré de corruption que sa gangrène me semble irréversible.
Je ne vous apprends probablement rien et je suis désolé de ne pouvoir apporter une aide efficace.
Je viens de sonder son âme, en surface, et ce qui bouillonne en profondeur peut exploser à tout instant.
Elle est au bord de la folie, celle qui a détruit les autres villes, et sa rage suinte par tous les pores.

Mmm. Il y a néanmoins un mince espoir. Extrêmement mince, pour ne pas dire maigre.
Et c'est un espoir à double tranchant. Cet espoir peut accélérer le processus ou nous briser dans un cyclone d'immondice. Dans les deux cas, ce n'est pas quelque chose de recommandable, pour qui que ce soit.
Je dis néanmoins qu'il y a un espoir, car nous pouvons l'aider. Peut-être.

Si nous sommes plusieurs, nombreux avec des esprits forts, et surtout une volonté implacable.
En groupe, en nous concentrant, nous pourrions peut-être la soutenir dans la lutte interne qu'elle subit.
Mais je n'ai aucune garantie et, comme je vous l'ai dit, cela pourrait faire empirer la chose.
Tout dépend de ce que vous êtes prête à risquer pour cette entité mourante.
Et surtout tout dépend des forces que vous avez à votre disposition.

Pour l'heure, que comptez-vous faire exactement ?


 
Kaliss

Le Luang 6 Saptawarar 1510 à 10h51

 
Je vois que vous avez cerné rapidement la situation, Diaspar : votre aide nous sera probablement précieuse.

Je vous livre donc notre plan de la dernière chance, que je vais baptiser le plan "sauver willy".

Nos diverses recherches et connaissances sur les relations entre corruption et nemens nous ont amené à savoir que tous les nemens sont relié entre eux et que tous souffrent et s'affaiblissent de par la corruption de l'un d'entre eux.

Notre but premier est donc de faire un rituel, grâce à nos érudites, pour isoler l'âme de la citée du reste de la trame. Malheureusement ce rituel ne pourra être que de courte durée.

Il nous faut donc attaquer la corruption durant ce rituel.

Pour sauver Willy, il nous faudra donc donc localiser le reste de l'âme de la citée, l'isoler avec le rituel et attaquer la créature de corruption qui la gangrène grâce à une arme confectionnée par notre maitresse artisane Shyama et boostée par nos érudites.

De par le danger d'une telle action, qui comme vous l'avez découvert, peut accélérer le processus de destruction, nous faisons évacuer Utrynia un peu avant le terme fatidique, pour avoir la liberté d'agir.

En tant que témoin utilisant les arcanes, votre aide peut nous être précieuse : vous ne voyez les choses comme nous, peut être vous pourrez ressentir quelque chose qui nous échapperait ?
Si vous acceptez les risques bien entendu.


En disant cela, Kaliss se retourna vers Matroshka, embêtée. Son aide aurait été précieuse aussi. Mais l'ancienne Mestre érudite était plongée dans ses problèmes.


(hrp : la suite de cette discussion sur le topic : "sauvetage d'Utrynia")

Vivre ou mourir...à toi de choisir

 
Matroshka Voroshk

Le Luang 6 Saptawarar 1510 à 13h12

 
Les choses recommençaient ou plutôt reprenaient vie. Matroshka sentit le consensus revenir. Cette sensation étrange et déroutante fit tituber la Voroshk quelques instants, le temps de reprendre ses esprit. Son mou apparu dans un "plop" énergique et entreprit ce qui devait ressembler à la danse de la pluie version mou. Le pamplemousse vivant roulait sur lui-même et parlait de façon décousue. Matroshka reprit rapidement l'habitude de trainer sur le consensus, elle aurait des annonces à faire, mais en temps utile. Pour l'instant, l'heure était à l'évacuation.

Les mains dans les poches, la sorcière patientait que la population se mette en marche pour la fermer. Chaque parole, chaque pensée devra être mesurée, plus question de s'emporter. Plus question de revivre ça. Elle savait ce qu'elle avait à faire.



 
Linvala Kirel

Le Luang 6 Saptawarar 1510 à 15h19

 
***
Ainsi l’évacuation débutait. Cela faisait six jours maintenant que je m’étais symbiosée avec Cody. Pendant cette courte période j’avais passée mon temps à m’entrainer à l’épée ainsi que synchroniser mes mouvements. Et ce type d’entrainement s’avérait plus difficile que ce que j’avais imaginé. Je loupais beaucoup d’informations visuellement beaucoup trop. J’essayais de compenser avec le reste mais je n’étais pas assez douée dans l’immédiat, je le savais. La symbiose m’aiderais une nouvelle fois j’en étais certaine, on ne pouvait tout avoir dans l’immédiat.

Malgré tout ce petit entrainement ou entêtement avait porté ses fruits, même si je demeurais encore un peu stressée par l’évacuation qui allait suivre, je savais que je pouvais aider.

Nemès avait parlée, je ferais donc le chemin à l’avant du convoi. Ce n’était pas une si mauvaise chose pour une première sortie, et je n’avais jamais été aussi prête. Mes pas me menèrent vers Nemès, il fallait que je la suive pour ne pas perdre le fil.
***


 
Khamaat

Le Luang 6 Saptawarar 1510 à 16h17

 
Khamaat avait écouté attentivement les consignes de Nemès, un haussement de sourcil trahissant sa surprise lorsque son amie l'avait citée pour être à l'avant-garde du convoi...
Ironie de l'histoire, l'ancienne Mestre de la Ville qui avait eu en charge la gestion de la ville avait désormais cette nouvelle responsabilité de guider désormais la population vers un nouveau lieu de vie, plus sûr...

Khamaat monta sur Feewitz, son Tawhak, et le dirigea jusqu'au petit groupe situé en avant de la colonne qui allait s'étirer à travers la plaine : elle se lança un rapide sort lui permettant de voir plus loin qui l'aiderait à visualiser les éventuels dangers...
Elle scruta l'horizon, pour le moment, il n'y avait rien à signaler mais qui sait si les créatures n'allaient pas les attendre plus loin... la prudence était de mise.

Lorsque le signal du départ fut donné, l'arcaniste donna un petit coup de talon sur les flancs de Feewitz qui se mit alors tranquillement en marche... régulièrement, Khamaat regardait en arrière, s'assurant que tout le monde, jeunes et vieux, suivait sans être distancé et sans se fatiguer : le parcours serait long, afin que chacun puisse suivre à son rythme, les plus rapides devaient se calquer sur le rythme des plus lents...

Lorsqu'elle jetait ces coups d'oeil en arrière, elle marquait toujours une pause sur les remparts d'Utrynia qui s'éloignaient progressivement... quitter cette cité rongée par la corruption était un déchirement pour l'arcaniste qui reportait alors son regard vers le nord, vers Kryg... vers leur unique refuge désormais...

Ne pas regarder le passé et se concentrer sur l'avenir devant elle...



 
Marvezion

Le Luang 6 Saptawarar 1510 à 22h59

 
Marvezion n'était arrivé à Utrynia que la veille du départ. De ce qu'il avait pu voir, les équipes de nettoyage avaient donc bien fait leur travail. La seule créature qu'il ai croisée n'était qu'un bête chiroptère, qui n'aurait certainement pas inquiétées les Lames non-symbiosées, et qu'il avait occis pour éviter tout risque. Pour le reste, la route avait été longue et ennuyeuse. Sa seule occupation fut de balancer son épée dans le vide, comme pour affronter des ennemis invisible, sous les moqueries de sa Mou.

En arrivant en vue des remparts d'Utrynia, bien différente de sa cité natale, il prit quelques instants pour admirer la beauté de la cité. Malgré la corruption qui en émanait, il semblait bon y vivre, et le tydale regrettait de ne jamais y avoir mit les pieds. Peut-être le Tableau lui permettrait-il un jour... Mais l'heure n'était pas aux rêvasseries, et il reprit sa route, cherchant du regard les autres symbiosées qui devaient être en train de terminer les préparatifs pour le lendemain. Une fois repérées, il se dirigea rapidement vers elles, afin d'attendre le début des opérations.


Lorsque l'heure arriva finalement, il fut assigné à l'arrière-garde avec deux autres symbiosées qu'il ne connaissait que de noms. L'arrière-garde avait ses avantages et ses défauts : en cas d'embuscade, le gros de l'action se déroulerait vers l'avant du convoi. Ainsi, si les rejetons décidaient d'attaquer, il aurait peu de risques d'être tué, mais aussi peu de chances de s'amuser.

Espérons quand même qu'il n'y aura pas d'attaque, ça nous simplifiera la tâche...



 
Nuruhuinë

Le Matal 7 Saptawarar 1510 à 08h53

 
*** J'avais à peine eu le temps de poser mon sac et de m'asseoir près de Khamaat que les ordres tombaient. Je me relève donc, reprenant tout mon paquetage, regarde l'ancienne Mestre de notre Cité, lui adressant un sourire d'encouragement. ***


Et bien, ce n'est pas maintenant que nous ferons un brin de causette j'ai l'impression .... A plus tard ...

*** Je rejoins alors la fin du long convoi, j'y vois déjà la Voroshk, je connaissais sa renommée, mais ne l'avais que rarement côtoyée. Je m'approche d'elle et la salue d'un signe de la tête. ***


Hajar ma soeur ...


*** C'est alors que je vis arriver un jeune tydale, les cheveux en bataille, son air et sa réflexion en disaient déjà long. ***


~ Mais d'où il sort celui-là ? ~




 
Matroshka Voroshk

Le Matal 7 Saptawarar 1510 à 11h53

 
Le déménagement se mettait en branle. Obéissant aux consignes, elle restait derrière le convoi en compagnie de deux autres lurons. Matroshka lève un sourcil en voyant la coiffure improbable et imagine les heures nécessaires pour faire un brushing. La sorcière se retourne et fait signe de la main à Kaliss en guise d'au-revoir. Et de bonne chance. Elle savait pas ce qu'elles allaient faire mais il fallait tout tenter.

Hajar hajar fit la sorcière pensive pendant qu'elle réfléchissait sur quoi faire des prochaines semaines. Retourner à Arameth, jeter un oeil ou deux sur ce qu'il se passera et prendre sa revanche sur le gros Tark'nal.

Par acquis de conscience, elle se lança un petit sort d'évolution pour développer sa vision. En fermant les yeux, c'est comme si elle s'élevait. Rien aux alentours, c'était pas plus mal. Mais le premier rejeton qui voulait tenter sa chance tomberait nez à nez avec une Voroshk particulièrement avide de se dérouiller après des mois sans avoir utilisé de magie offensive.

Mais un voyage sans histoire était mieux, et plus sûr. Et plus reposant.



 
Aliana

Le Merakih 8 Saptawarar 1510 à 04h02

 
Le départ...Deux jours qu'elle était assise sur un tertre avoisinant l'entrée Nord d'Utrynia. Les futurs réfugiés s'étaient amassé petit à petit. Des questions avaient fusé en tous sens parmis les non-symbiosés, inquiets, certains hagard, d'autres en colère...Elle comprenait les sentiments de chacun d'eux, Utrynia avait été son berceau...Au début, elle avait essayé de les compter au fur et à mesure qu'ils défilaient devant elle puis, voir autant de gens, tous ces visages qu'elle avait connu et fréquenté pendant tant d'années, sortir de la ville la mine basse, portant sur des chariots leur biens et leur espoirs lui avait étreint le coeur et elle s'arrêta. Les gardes de la ville avaient recu des ordres concernant le comptage et l'organisation des réfugiés. Elle n'était là que pour protéger les voyageurs et rendre un dernier hommage à sa cité.

Puis Némes avait donné le signal.


"Nuruhuinë, Matroshka, et Marzevion...arrière garde...
Aliana, Linvala, Khamaat...avant garde...avec moi."


Elle n'avait compris que cela. Le reste des discussions fut comme un bruit de fond à celui de son sang battant à ses tempes. Une migraine menacait de lui pourrir encore plus cette journée et elle tenta donc de l'éviter en se massant le coté gauche du crâne de la pointe des doigts. Elle laissa un peu d'avance à l'avant garde, adressant une dernière prière à la cité et laissant redescendre sa colère...Une colère bien personelle...qui n'impliquait qu'elle. Une poigne glacée lui serrait le fond de la gorge et ce n'est que lorsque sa main caressait la poignée de Croc-Rouge qu'elle reprenait pied dans la réalité.

Elle mis longtemps à démarrer, Aliana pouvait largement leur laisser un peu d'avance. Vu le nombre d'Exécutrices, de Faucheuses, de Semeuse et de Coupeuses dans les environs, elle doutait énormément de croiser autre chose de plus dangereux qu'une gerbille dans les 15 lieues jouxtant chaque coté de la route et vu l'humeur noire qui règnaient chez les guerrières matriarcales, elle était presque sur que même une gerbille finirait découpée en dés d'une manière très propre.

Les heures s'étaient étirées, le convoi aussi. Ce n'est que lorsqu'elle vit passer devant elle quelque chose qui avait l'air d'un épouvantail en tunique rouge et à la tignasse noire en bataille; et encore les termes tignasses et bataille lui parurent faibles, qu'elle reconnu Matroshka. Elle se retint de lever ne serai-ce qu'un sourcil sur l'attitude capillaire "négligé" de la Voroshk. Aliana ne se souvenait pas laquelle des deux ancienne Némésis l'avait un jour tranformée en rongeur mais elle ne voulait pas prendre le risque de redevenir le rongeur le plus dangereux alentours.

Elle rejoint l'avant garde en courant pour se rafraichir les sang. Lorsqu'elle arriva à hauteur de Némes et Khamaat elle était presque calmée, du moins suffisament que pour faire correctement ce pour quoi elle existait.


-Aliana, Semeuse de mort de Kryg,Fer-Née-
"Danser, c'est comme parler en silence. C'est dire plein de choses... sans dire un mot!"


 
Beurdin

Le Merakih 8 Saptawarar 1510 à 18h15

 
La brouette, sur une route pavée qui monte, c'était pas la plus lumineuse des idées. Le front du Beurdin est noyé sous la sueur. La fatigue, le stress de se faire attaquer, la tension palpable chez les lames... La chaleur. Beurdin n'en peut plus et marche de moins en moins vite, sa brouette fait de plus en plus de zigzags. Quand soudain, au lointain, il aperçoit la libération.

A BOIIIIIIIRE !!!!!


Les roues de sa brouette tapent violemment le pavé, risquant de se briser à chaque instant, puis elles doivent traverser des sols où elles s'embourbent plus facilement. Le Beurdin les abandonne sans ménagement et se jette à terre pour boire à la divine oasis. Ses lèvres humides à nouveau il remarque qu'on le regarde avec curiosité. C'est de l'eau utilisée pour laver les vêtements, un lavoir. Il se redresse, sifflote, retire son haut et le lave l'air de rien. Seules les mouches n'en seront pas contentes.


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