Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

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Le 07-11-1510 à 21h27
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Le 07-11-1510 à 21h27
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Narrateur

Le Dhiwara 7 Nohanur 1510 à 21h27

 
Farnya, fin de l'année 1012.

Les heures meurent en silence.

Ce matin, un goût de roche m'envahit la gueule.
Assis au bord du lit, je regarde Hyllia qui dort encore, une douce lumière s'écoulant des fenêtres sur son dos somptueux.
Elle ignore tout. Elle est innocente.
Je dois partir rapidement, mais je n'arrive pas à me détacher de cette existence.

Hier, il m'a vu. Par hasard, dans les rues du centre.
Nos regards ne se sont croisés qu'un bref instant, mais je suis certain qu'il m'a contemplé tel que je suis.
Il est attentif, et il se souvient.
Les Tchaës ont une mémoire...

Un siècle s'est écoulé depuis notre arrivée ici.
C'est dur. Nous survivons. Nous prospérons.
Mais ces dernières années, nous avons compris que non seulement nous n'étions pas les bienvenus mais qu'en plus nous n'avions aucun droit en ce monde.
Ce qu'ils nomment le D'Hapu a frappé le peuple tydale, et nous a frappé nous aussi psychologiquement.
Sur ce monde existe un pouvoir capable de nous détruire tous.

En réalité, il existe plusieurs pouvoirs capables de nous détruire tous.
Les Nemens ne sont pas mieux que les rejetons.
Ils nous aident mais je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi.
Le D'Hapu nous a montré la réelle puissance du P'KhenS'sarkh.
Les Nemens nous montrent leur puissance tous les jours...

Ont-ils peur de nous ?
En ce cas, pourquoi ne pas nous annihiler ?
Pourquoi nous protéger ?
Ont-ils besoin de nous ?
Alors, pourquoi ne pas nous le dire ?
Tant de questions qui me taraudent depuis notre arrivée sur ce monde...

Je croyais savoir qui j'étais.
Je croyais connaitre la plupart des mystères.
Mais cette île défie toute logique, toute cohérence.

Cela ne m'effraie pas.
Il y a forcément un schéma. Il me faut juste du temps.
Il me faudra aussi me débarrasser de ceux qui peuvent nous détruire.
Ils ne connaissent pas mon existence.
Cela sera difficile, mais les Nemens, les rejetons et certains peuples natifs doivent disparaitre...

Ma respiration est lente. Je m'allonge de nouveau au côté d'Hyllia qui remue doucement dans son sommeil.
La tête sur l'oreiller, je profite de ces instants.
Ces neuf années ont été agréables. Mais il est temps de changer.
Un autre corps, un nouvel esprit à envahir, une autre vie à voler...

Je cesse de respirer. Ce corps s'éteint peu à peu.
Aucun soubresaut. Aucune souffrance.

Désolé Hyllia, mais ce matin ton mari est mort...


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