*** Ahhh l'hiver. Triste saison. Et le soir tombait trop tôt. Beaucoup trop tôt. ***

*** Yatagan avait passé la journée à tendre l'oreille et à sursauter à chaque fois que quelqu'un franchissait la porte de la boutique. Mais ce n'étais jamais Frekk. ***

*** Mais le temps que Yatagan finisse le lannë de sécurité qu'on lui avait commandé, elle avait filé sur les remparts pour voir 'il était aux portes de la ville. Et du haut de la palissade, frissonnant dans le vent, elle ne voyait rien. ***

*** Il devait arriver. Bientôt, c'était tout ce qu'il était capable de préciser. Bientôt, cela pouvait être quelques heures, quelques jours... Pour Frekk, cela pouvait aussi être quelques mois ! ***

*** Mais quelque part elle était contente qu'il ait pris le temps d'accompagner Akhavë. Parce que c'était gentil et mieux pour le jeune esculape. Mais surtout parce que ça avait permis à Yatagan de se calmer un peu, de s'habituer à l'idée d'un retour de Frekk. ***

*** Elle ne savais toujours pas ce qu'elle pourrais bien lui dire, mais elle sentait plus la joie de revoir un ami que le stress de devoir affronter son regard énamouré. Ils allaient se promener sur le port, discuter des chercheurs d'étoiles et de la Shamesha en construction, peut être visiter Hystil... ***

*** Oui, ça serais bien... ***

*** Le lendemain, Yatagan était de nouveau en haut des remparts. Un peu essoufflée de les avoir grimpés aussi vite.
***

*** Le vent souffle, il siffle, il est glacial. ***

*** Yatagan observe un moment la plaine en silence. Le soleil disparait, le monde s'obscurcit. Une demi heure auparavant, on pouvait voir, maintenant il faut imaginer. Imaginer un monde plus grand, plus beau, plus libre... ***

*** Silence. ***

*** L'explorateur s'installa dans la cabine qui lui était réservée pour le trajet, elle était petite mais confortable et il jeta bien vite ses sacs au sol pour tâter la couche. ***

***
Frekk avait le moral entre deux chaises.
Pourtant il avait rallier la station de transport à une vitesse jamais égalée ! Depuis le temps qu'il attendait d'être libéré de toutes ses obligations il venait enfin d'y arriver et n'avait pas trainé. A la vérité il avait eu le sourire tout le trajet, un sourire béat, voir niais en se voyant déjà devant sa belle.
Cette joie et ce sourire avait disparu à l'instant où il était entré dans le transport car c'est à ce moment là qu'il se rappela qu'il avait juré de ne jamais y remettre une patte. ***

*** Voilà plusieurs semaines qu'il aurait dû se trouver à Jypska et qu'il annonçait à Yatagan son arrivée. Faire durer le trajet aurait été de mauvais goût. ***

*** Frekk se sentait étriqué, compressé... Et maintenant il était balloté. Les mouvements du transport était des plus désagréable et le mal de l'air venait, au grand malheur du Nelda, accompagner sa claustrophobie et son ennui.
Tout ce temps à ne rien faire, que lui restait il pour passer le temps ?
***

« Kyl dit :

Arf ! Pas envie tu vois ! Déjà j'risque de tout r'vomir vu qu'on est s'coué comme des pruniers et pis j'aimerais garder l'esprit au clair.
»

*** De fait, le Nelda avait de quoi alimenter son esprit alors que ses mouvements étaient limités. Dans quelques heures il retrouverait Yatagan et il lui faudrait faire l'effort de ne pas bafouiller et ne pas brusquer la Neldame comme cela avait pu être le cas par le passé.
Pourtant bien des choses avaient changées depuis leur dernière rencontre. Des missions importantes pour le suaire, d'autres plus personnelles et surtout cette rencontre avec l'horreur, cette boucherie pour défendre Arameth face à des créatures qu'il n'oublierait jamais. Et pendant tout ce temps, l'image de Yatagan était restée dans un coin de sa tête, le poussant même à se rendre à Jypska pour la revoir et ce depuis plusieurs mois sans que jamais jusque là il ne puisse assouvir ce besoin... Les échanges de pensée qu'il avait tenu avec elle lui avait chaque fois réchauffé le cœur même si finalement, la seule chose qui ne semblait pas avoir changé en tout ce temps, c'était le recul de la Neldame à chaque fois qu'il avait voulu lui dire ce qu'il ressentait.

A cette pensée, un sourire s'esquissa sur ses babines, les cours de séduction qu'Akhavë lui avait donné venait de lui revenir à l'esprit. Frekk savait bien qu'il serait incapable d'avoir l'assurance nécessaire pour appliquer ces conseils... Au moins ce souvenir le tira de sa mélancolie.

A moins que ce ne soit les secousses, beaucoup plus fortes depuis quelques secondes. Il jeta un coup d'oeil à l'extérieur par un petit hublot et vit avec joie que son calvaire était terminé. Le sol se rapprochait enfin. ***

***
Les barricades presque rouge étaient en vue, des images de son enfance revenaient à la surface comme il approchait du comptoir qu'il avait si souvent fréquenté...

Il s'arrêta enfin devant les portes de la villes. Yatagan lui avait dit qu'il aurait une autorisation d'entrer mais un doute l'étreignit, s'en était elle occupé ou devait il le faire ?
Et pourquoi un détail comme celui-ci l'arrêtait ?
Puis il comprit... L'appréhension, le trac, l'excitation devant un évènement qu'on a tant souhaité.

Il envoya une pensée à celle qu'il était venu voir... ***

*** Ce soir, Yatagan était aussi sur les remparts, mais elle ne regardais pas vraiment vers l'extérieur. Elle était montée là par habitude et pour être un peu au calme. Car elle avait besoin de voir plutôt vers l'intérieur d'elle même. ***

*** Elle avait accepté la proposition de Maliss. Elle était à la fois très fière d'elle et un peu inquiète des nouvelles responsabilités qu'elle allait endosser. Sur le coup, elle n'avait pas beaucoup réfléchi. ***

*** Aussitôt, Yatagan stoppa ses plaintes. Le stress, la panique revinrent. Puis la joie, le soulagement. Enfin il était là ! Elle bondit sur ses pieds et se pencha pour scruter la pleine, au risque de dégringoler du rempart. ***

***
L'explorateur scrute alors les alentours mais à part un groupe de voyageur sur le départ et quelques soldats femelles stationnées de chaque coté de la porte de la ville il n'aperçoit pas âme qui vive... ***

*** Après quelques secondes de flottement, le Nelda comprit enfin l'allusion et leva la tête pour enfin L'apercevoir.
Elle était là, à quelques mètres au dessus de lui, penchée par dessus les rondins de bois rouge au point de sembler pouvoir basculer par dessus. Ses cheveux tombant par dessus sa tête semblaient former une crinière cuivrée qui laissait tout de même deviner ce regard gris qu'il avait tant voulu revoir.
Son cœur s'emballa alors qu'une multitude de sentiments s'entrechoquaient en lui. Joie, panique, amour, stress...
Il tenta de se reprendre. ***

*** Puis la position précaire que sa belle affichait l'inquiéta soudain. ***

*** Il s'était approché pour pouvoir tenter de la rattraper le cas échéant, ce qui fut pour lui l'occasion de se rendre compte qu'il avait presque de mal à marcher tant l'excitation d'être enfin près d'elle était forte. Ses pattes flageolaient sous lui mais il savait que cela ne durerait pas.
Il sourit à la Neldame.
***

*** Yatagan souriait mais elle était quand même un peu agacée. Il avait promis de ne pas la brusquer et voilà qu'il lui répétait encore qu'elle était belle et tout le tralala. ***

*** Et Yatagan dégringola les escaliers pour arriver à la porte de la ville. Frekk venait d'être autorisé à entrer par les Griffes de la porte. En arrivant devant son ami, face à face pour la première fois depuis une éternité, Yatagan sentit qu'elle perdait ses moyens. ***

*** Yatagan se sentit rougir. C'était une très très mauvaise idée. Elle aurais du l'envoyer à l'auberge. Mais en même temps, comment aurait elle pu ? Frekk avait vécu des horreur, elle devait prendre soin de lui... ***

*** Gênée, pleine de doutes, elle préféra changer de sujet. ***

*** Il partit vers les portes et s'approcha des Griffes pour décliner son identité. Yatagan lui avait obtenu une autorisation d'entrer, formalité maintenant indispensable et beaucoup plus compliqué à obtenir pour un confrère d'après ce qu'il avait comprit.

Il passa donc les portes après cette formalité et eut à peine le temps de relever la tête pour tomber truffe à truffe avec Yatagan. Celle-ci ne lui laissa pas le temps de se sentir gêné, elle l'était à sa place, mais posa foule de questions auxquelles il tenta de répondre dans l'ordre. ***

*** Mais il n'eut pas le temps d'évoquer ce point avec l'artisane ni même d'y réfléchir, elle avait déjà enchainé sur un autre sujet tout en le pressant pour la suivre chez elle.
Ils se mirent donc en chemin et frekk profita du moment pour répondre à sa dernière remarque. ***

*** Ils continuaient de marcher dans le froid et Frekk se rendit compte de la gêne qui persistait entre eux. Il se rappela sa dernière visite à Jypska et de cette même gêne ou timidité qu'il avait ressenti, il avait fallu plusieurs jours et plusieurs rencontres avant qu'elle disparaisse ou tout du moins qu'elle diminue assez pour ne plus dominer les situations. ***

*** Il faillit dire "m'acceuillir chez toi" mais n'osa pas. Il ne savait que penser de cette invitation et en était heureux et gêné à la fois.
***

*** Les quelques minutes de trajet le long des rues familières laissèrent à Yatagan le temps de se reprendre et de se répéter quatre ou cinq fois que tout allait bien se passer. ***

*** Ils tournèrent au coin d'une rue. Au fond, on voyait le marché et, sur la gauche, à quelques pas, pendait une enseigne représentant une paire de ciseaux et un poinçon à cuir. ***

*** Elle déverrouilla la porte et entra directement au milieu des armoires recouvertes de casques, des penderies pleines de robes et des présentoirs d'armes et armures. Dans un coin, un tas de vêtements trainaient par terre, ainsi que quelques chapeaux. Au fond de la boutique, une table supportait encore un service à thé sale. Et au milieu de la pièce trainait un tambour éventré. ***

*** Yatagan remarqua alors l'air ébahi de son hôte. ***

***
L'artisane essaya vainement de dissimuler combien elle était fière de cet endroit et des multiples objets qu'elle y vendait. ***

*** L'explorateur entra à la suite de Yatagan et balaya la pièce d'un regard ébahi. L'endroit avait bien changé depuis sa dernière visite, il s'était surtout considérablement rempli des créations de l'artisane. ***

*** Les yeux du Nelda étaient grand ouvert et se posaient de partout. Sur cette armoire avec tous ces casques, cette étagère, ce présentoir rempli d'arme ou encore cette penderie pleine de robe...
Difficile de ne pas être émerveillé. ***

*** Un coup d'oeil à l'artisane et un large sourire apparait sur son visage car il sait reconnaitre la fierté dans se yeux brillants. ***

*** N'y tenant plus, il s'avance au milieu de tous ces trésors, laissant trainer sa patte sur cette peau, faisant sonner ce casque métal en le frappant de l'ongle ou encore en laissant filer le tissus de cette robe le long de sa paume...
Soudain il relève la tête et s'exclame. ***

*** Il farfouille dans un de ses sacs toujours pendus à son épaule pour en sortir un coupon de Kes Maedh. ***

*** Il ne peux réprimer un petit rire à ce souvenir. ***

***
Il fouille à nouveau dans son sac.
Il y a quelques instants, alors qu'ils étaient encore dans la rue et qu'ils avançaient vers la boutique, Frekk avait sourit en voyant l'enseigne. Il avait su à cet instant que son choix de cadeau pour Yatagan était le bon.
Il dépose un objet enveloppé dans un morceau de tissus au creux de sa patte gauche et s'approche de l'artisane pour qu'elle puisse découvrir l'objet.
Elle soulève alors les pans d'étoffe et laisse apparaitre un poinçon à cuir semblant venir d'un autre age. Son manche en bois précieux est sculpter de motifs représentant la plupart des outils utiles au travail de peaux et l'autre partie est en métal presque noir. ***

*** Frekk était visiblement impressionné par la boutique et heureux. Yatagan se détendait en voyant que tout se passait bien. ***

*** Elle laissa le confrère faire tranquillement le tour des différentes étagères et penderies. Puis il sortit le Kes Maedth de son sac. ***

*** Puis l'artisane regarda Frekk déballer un autre objet. ***

*** Pendant que Frekk parlait de l'origine de l'objet, Yatagan le prit et l'examina avec un œil expert. Et elle fut époustouflée par la qualité de l'objet. ***

*** Yatagan était ravie et émue. ***

*** Altain-Ula, lui, remarqua que Frekk était bien plus habile pour lui compter fleurette que les fois précédentes. Comment cela se faisait-il ? Mais le mou se garda bien d'en parler à Yatagan, préférant observer les deux Nelda se tourner autour d'un œil goguenard. ***

*** Yatagan repensa fugitivement à toutes les responsabilités que cela impliquait mais elle ne s'y attarda pas. Devant Frekk, dans sa boutique, elle était fière de ce qu'elle avait accompli. ***

*** Yatagan rosit. La chambre d'ami, c'était aussi son atelier, Frekk allait devoir dormir entre les recueils de patrons et les piles d'étoffes vierges. L'artisane venait de se souvenir qu'elle avait fait le lit quelques jours plus tôt et qu'elle avait travaillé depuis. Il était possible et même probable que des chutes de cuir aient atterri sur les coussins ou que des outils se promènent sur le lit... ***

*** Frekk regarda les yeux de l'artisane pétiller en observant l'objet qu'il lui offrait et, à la façon délicate qu'elle avait de le tourner entre ses pattes, il su qu'il avait fait un bon choix.
***

*** Il fut ensuite tout ému de recevoir ses remerciements gênés ***

***
Il sortit sa main de sa poche, elle tenait bien serré la Pierre offerte lors de leur dernière rencontre. Il regarda avec amour la neldame et se fendit d'un sourire qu'il espérait charmeur.
Mais Yatagan avait déjà commencé à lui dire sa fabuleuse promotion. ***

*** Le Nelda émit un long sifflement d'admiration ***

*** Effectivement, la neldame avait terriblement progressé dans sa carrière, tant dans ses compétences que dans son avancement.
Elle se tenait là, devant lui, fière et heureuse de lui montrer sa valeur et il lui vint alors à l'esprit qu'il était peut être loin de la mériter, mais il chassa l'idée avant qu'elle s'insinue plus en avant.
***

*** En fait, il ne voulait plus la quitter maintenant qu’il étaient enfin réunis.
Puis, comme il découvrait le lit qu’elle lui avait préparé, il lui adressa un regard taquin.
***

*** Effectivement, sur le lit, parmi les chutes de cuir, trainaient quelques couteaux et ciseaux qui, si ils n’étaient pas les seuls outils dispersés sur la couche, étaient néanmoins les plus dangereux.
Sans s’offusquer le moins du monde, Frekk commença à ranger tout en continuant à discuter. ***

*** Yatagan devait s’en rappeler, l’explorateur avait pour habitude d’être d’une franchise parfois gênante une fois passée sa timidité… Et cette timidité n’avait pas duré autant que lors de leur dernière rencontre. ***

*** Un silence pesant commença à s’installer aussi il changea de sujet pour le chasser. ***

*** Il aurait bien aimé prendre les pattes de sa belle dans les siennes et se perdre dans ses yeux mais il n’osa pas. Il avait promis de ne pas trop l’ennuyer avec ses sentiments même si il savait, maintenant qu’il avait passé un moment avec elle, que ceux-ci n’avait pas changés. ***

*** Yatagan ne finit pas sa phrase. Depuis le temps, elle avait pu réfléchir tout ce qu'elle voulait. Elle aurait pu. Mais ce genre de problème était compliqué. L'artisane réfléchissait volontiers à comment couper une robe pour mettre une personne en valeur ou comment réparer une armure pour la rendre aussi solide qu'avant, mais les problèmes de coeur, ce n'était pas la même chose. Et elle n'était pas plus avancée qu'avant. ***

*** Elle préféra changer de sujet, d'autant que Frekk l'y aidait. ***

*** Au mot "mangé" Frekk redressa la tête qu'il avait quelque peu courbée alors qu'il avait entendu la belle Yatagan insister sur le mot "amie" puis sur "réfléchir".
Certes elle lui avait déjà expliqué à plusieurs reprise cette état de fait mais il recevait à chaque fois cette vérité comme un coup de poignard quelque part entre ses poumons. ***

***
Il fit un petit tas de ses sacs et affaires qu'il laisserait ici prêt de son lit et retourna à la suite de l'artisane dans la pièce principale. La vision de tous ses objets lui rappela la remarque de Yatagan sur l'ébénisterie. ***

***
Il attendit pour voir si la maitresse des arts souriait de l'allusion à son penchant vers l'alcool tout en se demandant si elle avait noté qu'il n'avait encore rien bu. ***

***
Arrivé à l'extérieur de la caverne aux merveilles, Il offrit son bras à Yatagan avec le fol espoir qu'elle l'accepte. ***

*** La rencontre se déroulait comme Yatagan l'avait espéré. De l'amitié, des souvenirs, on évitait les sujets glissants. Yatagan était détendue. ***

*** Les choppes du S'shark lui rappelèrent rapidement sa jeunesse. Plusieurs de ses amis avaient ce genre de choppe pour boire plus et mieux. ***

*** Je devrais sortir plus souvent, se dit Yatagan. Je passe trop de temps à travailler. ***

*** Quand Frekk lui tendit son bras, elle trouva cela charmant et s'y appuya joyeusement. Elle les mena à travers le marché, jusqu'à une petite rue non loin du port en expliquant à son invité la signification des différentes fresques qu'ils croisaient. ***

*** Cette balade au bras de la nouvelle maitresse des arts dans les rues de Jypska était du goût de Frekk et les explications de Yatagan concernant les diverses fresque étaient à la fois intéressantes pour l’explorateur et agréables. Le Nelda savourait l’instant, il savourait particulièrement la bonne humeur régnant sur eux deux attisée par des plaisanteries ou quelques petites bousculades qui les faisaient tituber dans les rues embrumées.
Frekk raconta avec foule de détails comment un Maëdh s’était soulagé sur une Akhavë furibonde, là haut dans les monts du vent, alors qu’elle découpait sa laine ce qui provoqua plusieurs éclats de rire. ***

*** En passant un angle de rue, le ventre de l’explorateur réclama pitance dans un gargouillis qui résonna dans un moment de silence.
Frekk s’excusa.
***

*** Il hésita un instant et continua un peu maladroitement. ***

*** Alors qu’il finissait à peine sa phrase, il prit peur d’en avoir trop dit et d’avoir gâcher l’instant qu’il trouvait magique. En effet, il avait remarqué que Yatagan fuyait ces instants et il avait promit de ne pas l’ennuyer avec ses avances, aussi il tenta de passer vite à autre chose comme pour gommer ses paroles.
***

*** Ils entrèrent dans une petite salle légèrement enfumée. Ils se faufilèrent jusqu'à une table vide. ***

*** On leur apporta de beaux pains de Shoumië farcis, sortes de pâtés en croute parfumés, et le verre de bière qui allait avec. ***

*** Mais Yatagan but peu. Oh, un verre n'allait pas la tuer, mais elle se rendait compte qu'elle continuer à esquiver les sujets sérieux et cela ne lui convenait pas. Elle attendit donc qu'ils aient entamé leur repas et calmé leur faim grondante pour aborder l'un des sujets graves : ***

*** Altain Ula, lui, continuait à bien s'amuser. Il voyait parfaitement les efforts de Frekk pour être un parfait gentlenelda et ceux de Yatagan pour se dépêtrer de ses questions existentielles. Il s'approcha discrètement de Kyl et lui murmura : ***

***
Frekk vida la moitié de sa choppe d'un seul coup puis ils commencèrent à manger. Ce pain de Shoumië farci était vraiment délicieux et le Nelda dû faire un effort pour savourer de petites bouchées tellement il avait faim. Ce n'est qu'après en avoir avalé la moitié qu'il entendit yatagan demander d'une voix des plus sérieuse comment s'était passée la bataille.
***

*** Frekk ne mangeait plus et regardait droit devant lui. Il gardait un souvenir précis de ces moments d'horreur. La mort n'était pas passées loin et une bonne partie de son insouciance l'avait quitté depuis. Il se rappela aussi avoir déclarer son amour à Yatagan dans une pensée, la seule fois où il n'avait pas eu honte ou hésiter à lui dire je t'aime.
Il essaya de se reprendre. ***

***
Il attrapa sa choppe et la termina. Il avait du mal à assimiler la réelle teneur de ces évènements. ***

*** Kyl avait entamé une discussion avec altain-ula.
***

*** Yatagan vit la douleur dans les yeux de Frekk alors qu'il revivait ses souvenirs. Elle se demanda si elle avait bien fat de poser la question, si elle ne lui faisait pas du mal pour rien. ***

*** Yatagan aussi se souvenait du message de Frekk. Elle l'avait longuement retourné dans sa tête et était bien consciente qu'il fallait une situation très grave pour pousser le confrère à sortir à ce point de sa réserve. ***

*** Yatagan avala une bouchée pensivement. ***

*** Altain Ula bougonna : ***

*** Il restait pensif tout comme Yatagan, puis comme elle abordait la relative unité des poussiéreux il acquiesça. ***

*** Un beau et large sourire illumina son visage.
Il fit signe à un serveur qu'il avait soif. ***

*** Il lui adressa un regard rempli d'amour et qu'il tenta de rendre aussi tendre et passionné qu'il le pouvait. ***