Les Mémoires de Syfaria
La Région de Farnya

Canon en ut majeur

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Sujet lancé par Kal'Ash
Le 11-11-1510 à 10h22
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Posté par Kal'Ash,
Le 17-11-1510 à 18h50
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Kal'Ash

Le Julung 11 Nohanur 1510 à 10h22

 
Un frisson parcours les bosquets, puis un second. Plus rien pendant pendant quelques secondes, et de nouveau un mouvement, presque à l'opposé.
Elle ne le voit pas encore, mais il est là, cela ne fait aucun doute.
L'analyse du hoquet guttural permet de réduire les suspects potentiels. La multitude de mouvements aussi. Il utilise ses appendices tentaculaires pour laisser croire à un encerclement, à une meute prête à s'élancer, mais il est seul et son leurre tombe à plat.

L'effet ne prend pas, la tchaë dépose lentement son lourd paquetage au sol et s'agenouille tout près, conservant à vue les futaies mouvantes. Sangle à l'épaule elle se redresse, sensiblement alourdie par la masse de l'engin. Devant elle la flore s'est subitement immobilisée, signe d'une attaque imminente.

Arnachée de ce qui ressemble à un imposant canon pendant lourdement au niveau de sa hanche, elle bascule deux leviers, enfonce une série interrupteurs et manipule un commutateur. Une main sur chaque pommeau, elle retire du bout du doigt le verrou de la gâchette et imprime de légers mouvements de poignet. Le chant de la machine ressemble à l'idée que l'on se ferait du ronronnement d'un Gambol agacé.

Peut être n'était-ce qu'une idée, mais il lui semble percevoir une hésitation intrigué en face. Elle presse la détente. Instantanément les tubes entrent en rotation et crachent gerbes de flammes dans un vacarme assourdissant. Les flashs de lumières estampent sur la végétation des ombres artificielles, les fourrés sont balayés par des vagues irrésistibles, des hurlements de douleur s'en échappent.
Les feuilles volent, des troncs s'effondrent, tranchés à leur base. Les cris se sont tus depuis un moment lorsqu'elle met fin au massacre.
Le canon s'immobilise, fumant de toutes ses gueules, elle le sent haleter d'effort et de plaisir, il en réclame encore.

A quelques pas un amas de chairs sanguinolentes et de tentacules sectionnées termine de déverser ses fluides vitaux corrompus à même la prairie, difficile de dire ce qu'était la chose avant le feu d'artifice.

Un sourire étrange nait chez la rouquine.

Maelia émerge encore timidement, la journée ne fait que commencer.










 
Kal'Ash

Le Merakih 17 Nohanur 1510 à 18h50

 
Une douce bise caresse le visage affublé de l'affreuse prothèse.

Sereinement elle avance, son attirail en batterie lui procurant une protection inégalée. Un bruit, un mouvement, elle détecte et analyse à travers les filtres optiques les dangers qui tentent de mettre en défaut sa réalisation bien avant l'instant zéro ou la menace devient un péril inéluctable.
On tire sur une poignée, on tombe un pignon, le canon accélère. Par tâtonnements successifs elle trouve le bon dosage, l'équilibre entre fréquence de tir et alternance de l'amortisseur de recul, puis s'en éloigne à nouveau.

Des rouages si nombreux, un plan si complexe, ce n'est plus du tir mais du pilotage.

Parfois le grondement se tait avant que l'improbable Corrompue n'ait poussé son dernier râle, qu'a cela ne tienne.

On pousse la bride, on manipule le percuteur, la cartouchière vide rejoint au sol le tapis de douilles brûlantes. Une nouvelle est insérée dans la fente par son extrémité, sa boucle engrenée par le crochet d'entrainement.

Bride abaissée...

Percussion armée...

On termine le boulot.



Le chant reprend, toujours aussi tapageur, martelé. Les éclairs projetés comme autant d'avertissement alarmant ont raison des plus couards ou des plus malins. Reste les téméraires et les imbéciles donc, qui connaissent une fin violente, assourdissante. Aucune chance ne leur est laissé, on ne cherche pas à récupérer de legs sur les carcasses fumantes, ni à minimiser la casse. L'économie de munition n'est pas non plus à l'ordre du jour...


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