Les Mémoires de Syfaria
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Sur la route...

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Sujet lancé par Vyk
Le 14-12-1510 à 20h24
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Posté par Vyk,
Le 15-08-1511 à 18h43
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Vyk

Le Matal 14 Dasawar 1510 à 20h24

 
Le hasard avait donné la direction, la chance elle lui avait octroyé deux drôles de compagnons. L'étrange alliance de la maraudeuse et des deux Revants avançait donc, au gré des changements d'humeur de la demoiselle, qui déplaçait les étapes selon ses caprices, bouleversant routes établies, et villes ralliées.
Bien aimables et indulgents, les Neldas suivaient les changements sans les relever.
Le plus jeune des deux, Liam, avait même entreprit d'enseigner à la Tydale les bases de sa langue natale.

Vyk jouait les élevés médiocres, sa progression était lente et elle semblait bien plus appliquée à retenir les formes les plus friponnes et ambiguës des expressions Nelda, quant elle ne stoppait pas carrément la leçon d'un une main levée, alerte au moindre son, avant d'envoyer une chapelet de flèches en direction de prédateurs opportunistes.


C'est ainsi qu'elle réapparut, émergeant d'un bosquet après une disparition de plusieurs heures, le sourire et les paupières mi-closes d'un félin repus.
Bardée d'une étoffe rapiécée qu'aucun des deux ne lui connaissait, l'arc en bandoulière, la main gauche maculée d'un mélange trop pourpre pour n'être constitué que de boue, elle écarte les bras comme pour s'en aller dans de grandes embrassades de ses deux compagnons.


Liam ! Saahar ! Ainsi vous n'êtes toujours pas morts ! Vous n'imaginez pas à quel point cela me réjouit !

Se balançant au gré de ses gesticulations, une étrange boule brunâtre danse avec elle, elle en retient fermement la corde effilochée poing fermé.


Vous savez, commence t-elle, oubliant une fois encore que Saahar ne comprenait pas un traitre mot de sa langue élue.le chiroptère à finit par s'échapper, il faut croire qu'on ne peut pas gagner à tous les coups. Mais celui-là, il n'a pas pu s'envoler ! lance t-elle en brandissant son jouet insolite qui d'un coup ressemble étrangement à une tête, un visage figé dans une ultime expression horrifiée et qu'elle tiendrait par les cheveux, sans plus de considération.

Dis moi, mon très cher Liam, aurais-tu l'utilité de ceci ? demande t-elle, posant au sol la tête tranchée pour tendre au jeune alchimiste un bocal sale au contenu verdâtre et gélatineux, provenant probablement d'un Shmü rencontré plus tôt.



L'amante religieuse

 
Liam

Le Sukra 1 Jangur 1511 à 22h30

 

Pour les Hauts Rêvants, un étranger est étrange, par nature.
Les deux amis ne se formalisent donc pas davantage du comportement, parfois plus qu'étrange, de la Témoin. C'est une étrangère après tout.
Ils marchent donc de concert, évitant avec un soin méthodique la moindre petite monstruosité qui se dresse en travers de leur route. Bah, qu'est-ce qu'un détour si ce n'est l'occasion d'investiguer autre chose que les chemins battus du Mensonge, hum ? Voilà, une philosophie à laquelle le moush'tin adhère sans difficulté.
Et, pendant que les compères cheminent vers le sud, Vyk vaque à ses occupations favorites avant de les retrouver la nuit tombée.

Et, la nuit tombe.
Et, la Témoin leur revient, brandissant son trophée.
Liam esquisse une grimace entre le sourire de bienvenue, la moue de dégoût et la surprise outrée (charmant mélange sur un museau plein de crocs).

- Eh oui, hein... Toujours vivants, encore heureux !

Par égard pour Saahar, le jeune nelda "oublie" de traduire les propos en Ssarknesh de Vyk et poursuit, lorsqu'elle lui tend un bocal tout dégoulinant :

- Euh... 'Faut voir. Qu'est-ce que c'est ?

Sa première intention était de refuser tout de go mais son éducation veut qu'il se montre davantage... "intéressé".
Qui sait, peut-être que cela peut effectivement lui être utile ?


***


Les jours filent et les compagnons poursuivent leur voyage, longeant quelques temps le désert de Laomainn puis, le désert du Vide, pour se retrouver face aux remparts de Farnya.
Après moultes discussions, ils s'entendent pour contourner la ville par les montagnes. Le trajet sera long et difficile et ils perdent une occasion de se reposer dans un bon lit douiller mais, en contrepartie, ils n'ont pas à discutailler avec les Frères du Désordre, de réputation peu accommodante, et le moush'tin a le sentiment de s'épargner quelques tracas diplomatiques (l'envie exprimée par Vyk de traverser la cité sans autorisation y étant sans doute pour beaucoup).

Vyk et Liam se retrouvent donc, après plusieurs jours de voyage, aux pieds des contre-forts montagneux.
Saahar se fait attendre et le Démystifieur commence à se faire un sang d'encre, son ami ne répondant pas à ses tentatives de contact télépathique...
Il l'attend donc en compagnie de la Témoin à laquelle il continue de prodiguer quelques enseignements sur le nelda histoire de se changer les idées (toutes notions de "transmission de savoir" ayant disparu lorsqu'il avait fait le constat alarmant du manque cruel de prédisposition à l'apprentissage de son élève, le manque de bonne volonté n'étant aucunement envisageable pour le Suivant d'Asha qu'il était).

Et, c'est en un beau matin tout ce qu'il y a de plus paisible (du moins, dans le contexte) que Vyk aborde LE sujet :


- On dit Oriandre totalement vidée de ses habitants, tu penses que c'est vrai ?
Quel serait la nature de ce qui habite la cité actuellement ?


Et, le moush'tin n'en revient pas.
Qui n'a pas entendu parler de "ça" en tout Syfaria ?
Ecarquillant ses grands yeux verts, Liam répond :


- Vous... Vous ne savez pas ce qui s'est passé à Oriandre ?! Eh bien... La même chose qu'à Korsyne... Je vivais à Korsyne avant de devoir m'installer à Jypska, vous savez...

Il soupire avant de poursuivre :

- C'est le Tark'nal qui a amené la Corruption dans nos Cités. On a voulu l'empêcher mais...
Enfin, voilà, Oriandre, comme Korsyne, Utrynia et Zarlif, est envahie par les Effluves. Ce sont des choses horribles ! 'Faudra pas s'en approcher !
- Hum oui je vois... mais... ça pourrait valoir le coup...
Imagine... une ville vide... enfin excepté ces choses que tu dis là, mais on a rien sans rien.


Sous son pelage aux couleurs chaudes, le jeune nelda blêmit. Il s'exclame alors en réponse :

- Ah non, non, non ! Il ne faut pas entrer dans une ville corrompue ! Les Effluves n'offrent que des allers simples pour les piliers de poussière... Elles sont piiiiires que les gardes des villes ! Elles sont le Mal !
- Peut être mais si elles ne me voient pas ?
Je suis sure qu'en se cachant correctement et en utilisant la muraille....
Les murailles sont encore debout non ?
- Vous vous rendez pas compte... C'est le mââââl, ces choses-là ! Elles voient tout, même l'invisible. Elles peuvent envoyer leurs mauvaises humeurs jusqu'aux personnes qui sont aux abords de la ville alors les remparts, c'est de la rigolade pour elles !


Le moush'tin ponctue ses remarques de gestes évocateurs, les bras relevés, griffes sorties, mimant les pires cauchemars de l'enfance, de ceux qui ne peuvent être décrits.
Comment peut-on ne pas être au courant de ces contes qui parcourent tout Syfaria (du moins le présume-t-il puisqu'ils parcourent tout Jypska) ?

Il frémit et, l'air grave, chuchote à Vyk, pensant la dissuader ainsi :


- Ce sont les Effluves du Tark'nal enfin...

Il frissonne.
S'entendre prononcer "Effluves" et "Tark'nal" dans la même phrase lui hérisse le poil sur tout le corps. Sa tête, alors complétement hirsute, affichant toujours une extrême gravité, ne doit pas manquer d'aspect comique.





Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Dhiwara 2 Jangur 1511 à 09h35

 
Ce n'est pas dans les contreforts de la montagne de Farnya que la délicieuse Tydale avait commencé à y penser, mais bien avant.

Cela datait vraisemblablement du début du périple, lorsqu'ils longeaient Korsyne sans s'en approcher. L'idée avait germé dans l'esprit de la libertaire. Les villes touchées par les attaques de ce que l'on appelait le Tark'Nal avaient toutes ceci en commun d'avoir été abandonnées à la hâte par leurs habitants.
Elle en étaient sure, des trésors l'attendaient sagement, oubliés, délaissés par leurs propriétaires trop pressés de fuir le danger.
Ce qui avait prit les villes n'était pas de nature à faire main basse sur les confections, il y avaient de grandes chances que tous soit encre là, en l'état, à portée de main.

Si elle en croyait les parchemins aux entrées de Farnya, les Nemens n'était plus qu'un souvenir, encore alimenté pour un temps par les rares survivants d'une race en voie d'extinction. La poussière ne pouvait plus guère compter sur eux désormais, ni pour de l'aide consentie, ni en temps que bouclier contre les rejetons.
Tôt ou tard, la poussière chercherait à reconquérir ses cités perdues, à en récupérer des fragments, elle avait simplement eu l'idée la première.

La jeune Tydale n'avait finalement pas besoin de la permission de Liam pour entrer dans une cité corrompue. Elle avait néanmoins pu constater la profondeur de l'esprit de l'enfant, qui lançait des sortilèges d'une harmonie étonnante et d'une vigueur assurée. Un allié de poids et pourvu de capacités qui lui étaient étrangères.
Liam montrait des signes évident d'angoisse quant à la réalisation de son idée, elle prit un air bienveillant et détendu.


Allons, tu n'as tout de même pas cru que j'allais te demander de m'accompagner ?! Non tu m'es bien trop précieux.

Son regard semble se perdre un instant, elle devient moins enjouée, semble presque devenir plus grave.

Il faut que je vois cette ville. Si ce qu'il y a là bas est lié à Père, même indirectement, je dois essayer de comprendre.
D'ailleurs, corriges-moi si je me trompe, mais ne serait-ce pas un sujet d'étude privilégié du Mensonge ?


Difficile à dire s'il s'agissait d'un coup de poker de plus, Vyk semblait sincère et inhabituellement réfléchie. Chercher les signes du S'sarkh semblait logique pour une témoin et elle laissa lire sur son visage qu'elle était déterminée à faire une tentative.
Elle considéra Liam avec sympathie, s'étant attachée malgré elle au candide Nelda. Elle écoutait ce qu'il lui disait, même s'il ne lui apprenait rien.
La maraudeuse en savait bien plus qu'elle ne voulait le reconnaitre, car bien qu'inaudible là où les pensées se rejoignent, elle ne perdait pas une occasion d'en écouter les rapports plus ou moins réguliers, et les récits dantesques de ses co-factionnaires.






L'amante religieuse

 
Liam

Le Luang 3 Jangur 1511 à 16h55

 

- Ah mais je comptais pas mettre une patte dans Oriandre de toute façon ! C'est de la folie !

Liam est visiblement atterré. Il songe un instant à argumenter à nouveau mais Vyk ne lui en laisse pas le temps.
Elle l'interroge une nouvelle fois, bien plus sérieuse. Le moush'tin est loin de voir le coup monté, s'il y a lieu et prend la question très au sérieux. Les Effluves, un sujet d'étude ?... Il ne sait que répondre.


- Eh bien, je... Je...

Le jeune nelda finit par baisser le museau avec un soupir imperceptible.
Il fait quelques pas en direction d'un rocher plat où s'asseoir et s'enferme dans le mutisme.
L'évidence est telle qu'elle est à la fois trop incroyable et trop réelle. L'un l'incitant à faire comme ci de rien n'était et l'autre, tout au contraire, à prévoir toutes les actions nécessaires pour tâcher d'éviter le pire. Car, la Témoin ira à Oriandre, quoi qu'il lui dise.

Sa réflexion l'amène plus ou moins aux mêmes conclusions que Vyk : c'est par la magie qu'il lui sera utile.
Il en a commencé l'apprentissage depuis longtemps mais de nombreux sorts restent encore à acquérir. Que faire ?
Liam relève la tête comme pour trouver une réponse dans son environnement... Son regard se porte sur le chemin où il espère voir surgir Saahar... Mais toujours rien. Et, les messages télépathiques restent lettre morte.
Il faut attendre... Le moush'tin ne désespère pas. La période est propice à la transe alors... qui sait ?
Son regard se porte ensuite vers Farnya qu'il aperçoit au loin... Pourquoi ne pas mettre ce temps d'attente à profit ? Pour avoir été l'un des "disciples" privilégiés d'Arc'Rhona Cyan, il sait que les Frères du Désordre ne manquent pas d'érudits.

Mais Cyan ne répond plus depuis quelques temps.
Liam s'interroge... Hésite... Et finit par contacter la personne la plus improbable. Celle-là même qui se demandera probablement ce que le "tas de poils" lui veut.

Héjia Arc'Rhon Da'regh !

Je vous envoie ce message car j'aimerais entrer en contact avec un Frère du Désordre vivant à Farnya et capable de me fournir les sorts suivants :
- Sphère d'Abondance
- Bénédiction de l'Humus
- Brume de Dissimulation
- Langue Bienveillante
Alors comme je n'arrive plus à contacter Arc'Rhona Cyan
***la pensée est emprunte d'une infinie tristesse*** et que vous êtes la seule personne que j'ai rencontrée près de la ville...
Vous pouvez transmettre mon message s'il vous plait ?
Je paierai en krysoprases.

Sashi d'avance !

A'Kajia


Et, la réponse ne tarde guère.
Acquiesçant machinalement, le jeune Haut-Rêvant se tourne vers sa camarade d'aventures :


- En attendant Saahar, je me suis dit que ça serait une bonne idée d'apprendre de nouveaux sorts alors j'en ai commandés aux Frères du Désordre.
On me demande d'aller à la boutique. Du coup, je vais devoir demander une dérogation... Vous voulez que j'en demande une pour vous aussi ?





Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Da'regh

Le Luang 3 Jangur 1511 à 17h05

 
*** Pendant qu'il faisait un petit tour sur les murailles de Farnya, le noiraud reçu un message du jeune voyageur qu'il avait croisé en compagnie d'une charmante tydale, voilà de ça peu.
Une commande de parchemin... venant d'un étranger, c'était chose plutôt rare.
Mais heureusement pour lui le jeune Nelda avait connu l'Erudite dame Cyan, "ça lui ferait quelques points auprès du Régisseur...." pensait-il

Transmettant donc sa demande auprès du Maître Régisseur Jeanneudon, à la surprise du lieutenant celui-ci avait accepté -chose exceptionnelle...
Mais bien sûr avait ajouté le scribe, "il lui faudra négocier"
Invitant donc Liam à pénétrer dans la ville rouge, il l'adressa au Maire Thosen Noril pour obtenir dérogation.

Avec un peu de chance se disait Da'regh, il pourrait revoir la ravissante demoiselle... ***


N'est pas le Bleu celui que tu crois!

 
Vyk

Le Sukra 8 Jangur 1511 à 15h44

 
L'invitation à entrer était tentante, elle avait accepté l'offre de Liam. Il lui restait après tout quelques denrées rares à vendre, les désordonnés trouveraient certainement quelque intérêt dans les gemmes somptueuses ou le Lannë de première qualité.

Elle continua de s'exercer à la langue Nelda avec le démystifieur, loin d'être son passe-temps favoris elle détenait néanmoins la maitrise de l'expression orale, des formes complexes et interrogatives. Son accent toujours récalcitrant continuait de trahir une élocution au pli des sons sifflants du S'sarkness.
Liam pourrait certainement se targuer d'avoir enseignée à une mauvaise élève, bien que cela ne lui ressemblerait point.

Alors que l'ennui la guette, la réponse finale est négative. Le jeune Nelda entrera seul à Farnya, sans arme, gardé par un prévôt, elle non, même après avoir promis se plier à l'interminable règlement.
Cela allait faire quelques déçus.


"Ne faites pas ci, ni ça, ni ça non plus tien ! Promettez-le. Hé bien allez-y promettez quoi !
Et puis non finalement j'ai changé d'avis en même temps que d'humeur, vous ne rentrerez pas.

Et bonne journée bien sur !"



Un énigmatique sourire illumine brièvement son visage, avant ça, elle n'avait pas vraiment de raison de s'en prendre à la fraternité.

Un revers de main chasse l'épisode et un sourire ravageur assure Liam d'aller sans elle.

Bon... J'y vais. J'essaierai de faire vite ! Saahar arrive, en plus. vous ne serez pas toute seule.

Qu'elle ne se retrouve pas seule, surtout . Adorable Liam, les désordonnés seraient corrects avec lui. C'était l'intérêt général puisqu'une dette dont elle était bénéficiaire venait de fait d'être contractée.



Lascivement allongée en hauteur à même un large roc elle suivait du regard la course silencieuse de quelques nuages. Aller chasser lui dégourdirait les jambes, mais la paresse la gagnait. Qui plus est, Saahar serait bientôt là, autant attendre un peu avant de le perdre une seconde fois. Elle essayait d'imaginer la tête qu'il ferait lorsqu'elle lui apprendrait leur dernier projet en date.



L'amante religieuse

 
Vyk

Le Vayang 18 Fambir 1511 à 16h10

 
Le lendemain -ou peut être le mois- suivant, un manteau glacial avait enveloppé de sa doublure de givre et de brume les environs de Farnya.

La nature s'était tue, mais pas l'activité poussiéreuse.


Elle était là dès les première et tardives lueurs du matin, toujours plus belle, encore plus stupéfiante. La saison froide l'avait poussée à arborer une fourrure d'argent, descendant de ses épaules d'ordinaire bien nues jusqu'en haut de ses cuisses superbes.
Un bref instant la question de savoir ce que pourrait impliquer le fait de se pavaner en toison de loup en compagnie de ses compagnons Neldas aurait certainement du lui traverser l'esprit. Et pourtant non.

A l'appel de Liam elle était redescendue de la montagne pour le rejoindre à la sortie de la ville. Déluge d'émotions exubérantes, courbettes soutenues à la limite du ridicule, accolade trop chaleureuse, bref, malgré le froid elle était en pleine forme.

L'attente n'avait pas été stérile, bien au contraire. Son petit commerce avait perduré malgré la chute des températures et autres aléas. Sahaar avait prit de l'avance pour ce qu'elle en savait, il les attendait à la prochaine étape. Aussi après un détour aussi bref qu'infructueux aux mines locales, ils reprirent leur chemin.



L'amante religieuse

 
Liam

Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 22h26

 

La patience Haut-Rêvante est sans doute proverbiale mais Liam a bien failli y déroger.
Plus d'une semaine pour obtenir un rendez-vous avec le Régisseur, davantage encore pour obtenir la certitude qu'il aurait ses parchemins, encore quelques jours de perdus pour des "raisons familiales" ne concernant que Jeaneudon... Heureusement, une fois l'accord passé, le moush'tin avait obtenu les parchemins dans les plus brefs délais. Il n'y croyait plus !

Cela dit, les Haut-Rêvants ont l'art de savoir s'occuper et, si ça n'avait été l'attente forcée qu'il imposait à ses amis, Liam aurait trouvé son second séjour à Farnya tout aussi charmant que le premier.
Et, convaincu de s'être fait de nouveaux amis, la naïveté et le peu de rancune étant ce qu'ils sont, le moush'tin quitte Farnya aussi précipitamment qu'il avait décidé d'y entrer.

Sahaar a prévenu qu'il les attendrait près d'Oriandre et Vyk a promis de venir le chercher à la sortie de la ville. Et, c'est effectivement non loin de la porte de Farnya que Liam retrouve la Témoin.
Apparemment, la peau de loup ne l'offusque aucunement. Les loups sont des animaux, ce qui n'est pas le cas, loin de là, des neldas. Et puis, il comprend parfaitement que ceux qui n'ont pas de poils cherchent à en avoir. C'est vrai que la fourrure, c'est seyant, reconnaissons-le ! Et ça tient chaud l'hiver, facultativement.
Les "accolades trop chaleureuses" (qui ne semblent jamais "trop" pour Vyk), en revanche, n'ont pas fini de mettre le jeune Haut-Rêvant mal à l'aise mais il n'en laisse de moins en moins paraître. La force de l'habitude.

Chemin faisant, un des guerriers de la Fraternité se joint à eux. Un ami de Vyk, dirait le moush'tin. Mais en vrai, il n'en sait pas grand chose.
En tout cas, il est bien content qu'il soit là...
Suivant ses deux compagnons de loin, le nez au vent, le jeune Haut-Rêvant se croit perdu lorsqu'il leur tombe dessus "par hasard". Quelque peu surpris, il s'exclame à l'adresse de la Témoin, amusé :


- Wouah ! J'vous avais pas vue, dîtes donc !

Avant de poursuivre son chemin...
Et là, c'est le drame.
Un horrifique, malfaisant et moche mégalithe de perversion (oui, rien que ça !) l'attaque avec toute la sournoiserie de son espèce pervertie (et horrifique, malfaisante et moche, oui, c'est dans leur nature).


- AIIIIIIIIEUH !
Miu dit :
- Vite ! La batterie de sorts, allez ! Tu sais, comme on a dit l'autre jour pour être efficace !


Euh... Le moush'tin est un peu sonné et a quelques difficultés à remettre les sorts dans le bon ordre : soin puis diverses protections, oui, voilà.
Il s'assoie alors à l'écart, jetant des regards assassins en direction du mégalithe qui ne tarde pas à agoniser sous les assauts de Dardalion.
Voilà. Tout s'explique.

Et, le voyage reprend.




Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Matal 1 Marigar 1511 à 18h42

 
Accroupie en hauteur son regard détaille minutieusement chaque ruelle, chaque baraque, chaque place des quartiers visibles de la cité fantôme.

Du haut de l'inaccessible muraille elle scrute, chaque pierre de la ville semble avoir succombé à la corruption, les silhouettes des édifices désertés la surveillent de loin, elle sourit.
Suçant consciencieusement la paume écorchée de sa main, elle laisse l'ambiance de cimetière pénétrer en elle. La noirceur des lieux va de pair avec le silence de mort qui règne en maitre. Aucune volonté de vaincre, d'être le rayon de lumière salvateur venu bravement combattre les insondables ténèbres. Non, en pleine rue bondée elle savait être l'individu lambda ou la splendeur extravagante au besoin, ici elle saurait être l'ombre dans l'ombre, le spectre fugace.

Quelques bonds souples, une glissade agile et la revoilà sur la terre ferme, aux cotés du jeune rêvant. Elle avait délaissé son assurance tapageuse, ses sorties tonitruantes s'étaient muées en une aisance réservée. D'ordinaire éclatante elle apparaissait assombrie, bien que rien dans son apparence ne fut modifié.


Liam ! Nous y sommes ! Ne sens-tu pas cette atmosphère délicieusement viciée ? Sussure t-elle a l'attention du jeune professeur.

Pénétrer dans une cité poussiéreuse n'était pas d'une grande difficulté, se soustraire à l'attention de symbiosés aguerris était un défi. Une cité pervertie, voila qui tenait de l'exploit, une réelle performance voire une piquante provocation.

L'idée était délicate, suicidaire selon Liam. Malgré ça, le Nelda s'était laissé convaincre. Et elle avait besoin de lui pour mener à bien son incursion.


L'amante religieuse

 
Liam

Le Matal 1 Marigar 1511 à 19h52

 

L'idée se faisait de plus en plus présente, toujours aussi impensable.
La rencontre avec le Confrère Edoar Edaregord lui avait changé les idées quelques temps. Le temps de se séparer.
Et, l'idée revient, toujours plus vivace.

Liam cogite, rumine.
Comment convaincre Vyk de passer son chemin ? Quel projet pourrait, aux yeux de la Témoin, présenter un attrait plus important ?
La seule alternative est de presser le pas pour rejoindre Arameth qui, comme chacun sait, est l'endroit le plus apprécié de Syfaria, où l'on se sent comme à la maison... Encore que la Perle de l'Amody représente très certainement un défi pour Vyk. Mais ça, le moush'tin est loin de l'imaginer.

Le Démystifieur est perdu dans ses pensées jusqu'à ce qu'ils se retrouvent face aux murailles d'Oriandre.
Il déglutit.
Comment une telle chose est possible ? Fasciné et prudent, il longe les murs lézardés de sombres sentes noires jusqu'au pilier de poussière qui fait face à l'entrée de la cité, sans la quitter des yeux.
Il ne peut retenir un frisson qui le ramène à la réalité et l'invite à s'éloigner de quelques pas.

Vyk le rejoint rapidement.


- Liam ! Nous y sommes ! Ne sens-tu pas cette atmosphère délicieusement viciée ?
- Si... Et je vous répète qu'il ne faut pas entrer...
...
Moi, je n'irai pas.
répond-il dans un murmure, sombre.

Il voudrait accompagner ses mots d'un geste simple : reprendre la route avec ou sans la jeune fille. Mais il ne peut s'y résoudre. Il se contente alors de rester là, clairement désapprobateur et sans rien ajouter.
Miu, aussi peu consentante que son symbiote sans, pour sa part, s'encombrer de bons sentiments, se téléporte sur sa tête et vient toute proche d'une oreille où elle se blottit, envoyant par télépathie :


Miu dit :
- Ne restons pas là. Viens... Tant pis pour elle...


Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Vayang 4 Marigar 1511 à 16h33

 
Les jours passent et malgré les revers la tydale ne semble pas le moins du monde douter ou laisser paraitre de saine remise en cause de ces étranges objectifs.

Chaque soir elle passe les portes béantes d'Oriandre, chaque nuit elle revient vers Liam, rescapée du spectre de la ville. Elle entreprend chaque matin de recoudre sa chair entamée avec une impassibilité déconcertante teintée de ravissement, délice impudique retenu par un mordillement de lèvre.

Les lunes défilent et il faut bien reconnaitre que les lacérations n'ont pas raison de cet air badin qui jamais ne la quitte.


La voie n'est jamais simple lance t-elle un jour, comme pour expliquer cette improbable situation à Liam qui accepte bien aimablement, et certainement malgré lui, à lui fournir assistance dans sa folle entreprise.
C'est ainsi que ça fonctionne, les chemins les plus sur sont sans intérêt pour nous car ils sont aussi sans intérêt pour Lui. Jamais les Serviles ne gardent les routes sans raison. Ils ne sont envoyés que dans les endroits d'importance, plus la lieu a d'intérêt, plus Il focalise Son attention dessus.

Après un regard vers la ville elle soulève un sourcil à l'attention du jeune Nelda.

Père est bon a bien des égards, les minions jalonnaient la route. Ici il a posé son empreinte pour que nous ne puissions passer à coté.

Un voile sombre passe sur ses yeux. Serait-elle seulement à la hauteur de l'épreuve, parviendrait-elle à approcher suffisamment pour rencontrer le Seigneur des Océans ?
Oriandre n'est pas gardée par des choses de chair, de métal ou de flux, elles ne se laissent pas abuser par les tours de cache-cache. Le sceau du S'sarkh marque sans doute possible la pierre autrefois Nemen, fugitivement Tchaë.

C'est avec bien plus d'application qu'a l'apprentissage des langues qu'elle se prête aux expérimentations de Liam sur sa personne. Avec lui elle cherche, décrit ses sensations, les résultats de ses tentatives d'intrusion. Lui referme ses plaies en quelques mots, appelle la terre à sa rescousse, commande aux flux des barrières d'une résistance toujours plus importante, redessine son métabolisme par des procédés d'Arkan, s'excusant au passage pour les rares désagréments.






L'amante religieuse

 
Vyk

Le Dhiwara 13 Marigar 1511 à 16h53

 
Éprise de défis, volontiers crâneuse, l'intérêt quelle porte aux challenges décroit pourtant très vite après son succès.

Il faut dire que la visite d'Oriandre fut monotone et d'une déception accablante. La corruption n'avait rien épargné, pas la moindre ruelle, la plus petite maison, la moindre pierre. Tout ou presque avait perdu son éclat, chaque objet, outil ou ustensile semble avoir perdu son âme, noirci par les effluves. Même l'acier se nécrose, la pierre et le bois s'effritent, une vieille montre gousset s'effondre en poussière entre ses doigts.
Elle qui avait espéré découvrir un trésor laissé par des habitants ayant fuit à la hâte, la déconvenue était sévère, mais qu'importe elle trouverait bien autre chose pour se venger des discourtois désordonnés.


Au moins elle avait fait face à cette onde de terreur dont les échos vibrent jusque dans les consensus de pensées. Maigre consolation mais consolation tout de même, suffisamment pour la faire revenir vers Liam avec le sourire.
Lui semble plutôt soulagé de ne pas s'éterniser dans le coin, ce qui se comprend après tout.

Les tortueux chemins de montagnes font figure de meilleure alternative pour rejoindre la route vers Arameth, une étape imprévue, encore. Cette fois c'est à l'initiative du Nelda, et la Tydale suit plus ou moins docilement. Ce qui est la moindre des choses après lui avoir demandé de l'aider à s'infiltrer dans une cité que la mort veille.

Au bivouac elle raconte à Liam des histoires rocambolesques dont elle est généralement l'héroïne. Difficile de dire s'il s'agit de vraies aventures romancées ou d'affabulations brodées sur l'instant, ses comptes égaillent néanmoins leurs soirées, ce qui finalement est le principal agrément des contes déclamés près d'un feu à la nuit tombée.


Saurais-tu m'enseigner la façon de Rêver des Neldas ? demande t-elle abruptement une nuit, alors qu'elle était sensée dormir.


L'amante religieuse

 
Liam

Le Sukra 26 Marigar 1511 à 16h06

 

Aux portes d'Oriandre

Miu dit :
- C'est quand qu'on reprend la route ?

- Je ne sais pas, Miu.
Miu dit :
- Ca ne sert à rien, elle va juste se faire tuer, tu le sais.


Et, si c'était ce qu'elle cherchait ?
Liam hausse les épaules.

Miu dit :

- C'est mal de ne pas l'en empêcher !


Le moush'tin fronce les sourcils et répond sur un ton grondant :


- Et, qu'est-ce que tu crois que j'ai essayé de faire, hein ?! Toute façon, tu comprends rien, va-t-en !
Miu dit :
- Pfff... Que d'ingratitude.


Miu s'éloigne, bondissante, disparaissant rapidement dans les fourrés.
Et, Liam reprend son attente interminable avec un soupir mêlant tous ses sentiments contradictoires. Il ne sait plus quoi faire alors il ne fait rien.

Le soir venu, Vyk réapparait et Miu ne tarde pas à se téléporter aux cotés du jeune Haut-Rêvant, sans une pensée pour lui
.

- Père est bon a bien des égards, les minions jalonnaient la route. Ici il a posé son empreinte pour que nous ne puissions passer à coté.

Liam ne dit rien et use de toutes ses connaissances d'Arkaniste pour remettre sur pied la Témoin et élabore des protections toujours plus performantes. Il n'accorde aucun intérêt aux blessures, la force de l'habitude et la pudeur y étant pour beaucoup.
Miu le fixe de ces grands yeux en amande, clairement désapprobatrice.
Et, il baisse la tête et ne dit rien.

Les jours passent ainsi.

Jusqu'à ce que Vyk revienne vers le jeune Haut-Rêvant et avec elle, le soulagement.
Le voyage reprend, vers Arameth, cette fois.


***



Quelque part dans les montagnes.

Liam ne doute pas un instant de la véracité des propos de Vyk et les histoires le passionnent comme il en va de la plupart des Haut-Rêvants. Leur naïveté en fait le meilleur public qui soit.

Les nuits s'enchaînent et se ressemblent jusqu'à ce soir-là où une question de Vyk le réveille en sursaut (c'est que les Haut-Rêvants ont généralement le sommeil aisé, vous comprenez).
Il lui faut quelques instants pour émerger.


- Hein ?... Quoi ?... Qu'est-ce qu...

Sur son séant, le moush'tin se frotte les yeux avant de fixer ses brillantes émeraudes sur la jeune femme encore allongée dans la nuit.
Encore un peu confus, la question fait tout de même son chemin dans son esprit.


- Vous... Vous voulez apprendre à Rêver ?
Mais... Voyons... Seuls les neldas peuvent Rêver...


Il secoue la tête.

- Je ne sais pas encore Rêver. Mais, même si je savais, je ne pourrais pas vous apprendre.
Parce que vous n'êtes pas Haut-Rêvante et, surtout, parce que vous êtes tydale.


Il se rallonge, perplexe, tout en se sentant obligé d'ajouter :

- Désolé.




Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Dhiwara 27 Marigar 1511 à 16h59

 
La question pouvait paraitre naïve, et la réponse évidente. Cependant à Jypska la jeune maraudeuse avait vu quelque-chose d'atypique et de plutôt étonnant.

Si les tydales ne peuvent rêver, comme tu semble le sous entendre, ils ne peuvent donc pas être appelés Haut-Revants. Une lapalissade des plus commune et pourtant Liam aurait peut être ressentit un "mais" en suspend.

Mais pourtant j'ai croisé un Tydale dans ta si agréable cité. Un Tydale Haut-Revant, ça passe pas vraiment inaperçu, d'autant plus qu'il s'agissait d'un symbiosé.

Son regard interrogateur semblait transpercer la pénombre à la recherche d'une réponse chez le jeune Nelda.

Il faisait d'autant plus partie de ton regroupement. Un Démystifieur comme toi mon cher.

Or donc, il y a comme une erreur dans l'énoncé. Un Tydale peut-il rêver à la manière des Neldas ? Un individu n'ayant aucune chance d'avoir un jour accès à l'autre monde peut il faire partie de ceux qu'il convient d'appeler, les "tiens" ?

Je m'interroge, je pensais la plus-part des factions plutôt hermétiques, surtout s'il s'agit de faction composée d'une unique race de poussière.


Et puis, sans crier gare.

Je pourrais devenir rêvante tu penses ?


L'amante religieuse

 
Liam

Le Dhiwara 27 Marigar 1511 à 19h15

 

- Rêver, c'est chercher la voie qui mène au Haut-Dôme afin d'y conduire les Haut-Rêvants.
Les Haut-Rêvantes sont pour la plupart des guerrières qui ne Rêveront jamais, elles ne resteront pas derrière pour autant quand les Haut-Rêvants pourront enfin rejoindre le Haut-Dôme.


Mais pour ce qui est du tydale Haut-Rêvant, là, rien n'est moins sûr et Liam est même convaincu que Ligerio ne pourra atteindre le Haut-Dôme. Et, cela l'attriste car Ligerio est son ami. Mais il n'en dit rien à Vyk.

- Les Principes du Haut-Rêve sont accessibles à tous et ceux qui décident de les suivre sont appelés "Haut-Rêvants".
Ligerio est un puissant guerrier à qui les Préceptes ont été enseignés avec sagesse. Il les a accueillis avec bienveillance et les a fait siens. Les Gardiens des Préceptes ont accepté qu'il devienne Haut-Rêvant. Il a souhaité suivre Asha en démystifiant le Mensonge et je l'ai accepté. Ligerio est un Haut-Rêvant.


Il se tait quelques instants qui peuvent paraître une éternité, semblant réfléchir à la dernière question de la Témoin.

- Tous ceux qui reconnaissent les Piliers et acceptent de suivre leurs Préceptes peuvent devenir Haut-Rêvants.

La réponse ne peut être formulée autrement.




Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Luang 28 Marigar 1511 à 21h09

 
La Tydale écouta les explications de Liam, tortillant une mèche de ses cheveux entre ses doigts, empreinte d'une certaine tendresse. Ou peut être était-ce simplement de la curiosité déguisée, sa curiosité naturelle qui l'amenait à faire parler les poussiéreux de ce qui leur tien à cœur.

Le concept du haut-dôme lui était peu familier, mais compte tenu de ce que Liam lui avait déjà traduit de ses croyances, cela lui paraissait plutôt cohérent.
Il n'était, bien entendu, aucunement question pour l'orpheline de renier celui qui pour elle était l'image d'un père tout-puissant. L'idée même de la remise en cause lui était impossible, à la limite de l'absurde, elle qui savait voir les signes que bien d'autres ignoraient allègrement en les croisant. Des signes qu'il rependait volontairement à son attention.

Décidément, quel drôle duo que ces deux là...



Plus jours après dans le désert.

Le sable retombe en une pluie poudreuse et saumâtre. D'un bond elle est de nouveau sur ses jambes, sourit allègrement au gigantesque monstre tubuleux, ce qui n'a étonnamment aucun effet sur son humeur massacrante.

Elle a perdu Liam de vue lorsque la dune a littéralement explosé en un nuage de poussière impulsé par le Psurlon enragé. Il faut dire qu'elle en réchappe de peu, encore l'une de ses mauvaises habitudes.
Elle court pour échapper à la chenille géante, et bientôt les retardataires s'invitent à la petite sauterie. Autant d'esprit dérangés, de formes de vies affreusement perverties, de caricatures biologiques ridicules ; non vraiment Père, il ne fallait pas.

Un détour par les montagnes lui permet de semer gentiment tout ce beau monde dans les reliefs les plus escarpés, mais maintenant c'est sûr, elle a complètement perdu Liam, et ça vraiment c'est dommage. Non pas qu'elle doute qu'il s'en soit tiré, le Nelda ne paye pas de mine mais sait au besoin générer des sorts d'une telle intensité qu'ils protègent même face à la corruption incarnée, mais maintenant qu'ils sont séparés et avec les sbires à leurs trousses, ils ne se retrouveront au mieux qu'a la prochaine ville.




L'amante religieuse

 
Liam

Le Matal 29 Marigar 1511 à 22h22

 

Miu dit :
- COUUUUUURS !


Le psurlon des sables l'a pris par surprise (alors qu'il avait demandé à Miu de surveiller les abords de la mine !) et avec lui quelques autres monstruosités dont il préfère oublier jusqu'au nom.
Il a cru un instant qu'il allait mourir mais les potions ont fait leur office et il s'est mis à courir, oui.


- Miu dépêche-toi !
Miu dit :
- Vers la plaine, le psurlon ne pourra pas t... nous suivre !


Et, le moush'tin court alors que la moue se téléporte en un rien de temps sur l'herbe gelée à quelques mètres de là.
Miu dit :

- Oh oh...


Liam arrive aux côtés de Miu, épuisé.
Il observe le désert, cherchant sa respiration et le psurlon, affolé.


- Piouf... C'était moins une...

N'entendant aucune réponse de la moue, le jeune Haut-Rêvant fait un tour sur lui-même...

- Hin...

Pour tomber sur un khalitzburg.
La créature ne semble pas l'avoir remarqué jusqu'à ce qu'il tente un pas de côté pour s'en éloigner. Et là, il sent le sol se dérober sous lui.


- Rho nan !
Miu dit :
- Ne bouge plus !

- Hinhin... Parce que tu crois que je peux faire autre chose peut-être ?!... Hum...

Tremblant légèrement (de peur ou de nervosité, allez savoir), Liam fixe l'abominable créature, figé comme la plus admirable statue.

Miu dit :
- Ferme les yeux, il finira peut-être par partir.


Suivant ses propres conseils, Miu se fige et clos ses immenses yeux bleus.
Le moush'tin n'y croit pas. C'est pas si bête ces choses-là.
...
Et, il ferme les yeux... Très fort.




Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Julung 16 Jayar 1511 à 21h16

 
Bien plus tard... (le moush'tin ayant survécut)


Comme l'aube de la saison chaude émergeait doucement sur le désert d'Amody, l'intrépide tydale reprit sa route, flanquée de ses deux compagnons, le jeune Liam suivant d'Asha et le grand laconique et rêveur Saahar. Ses deux gardes du corps, se plaisait-elle a raconter à qui voulait bien l'entendre.
Il y avait quelque-chose de jubilatoire à se faire passer pour une frêle et inoffensive créature, et elle jubilait. A l’intérieur.

L'improbable trio quittait tout juste une confortable halte, un peu plus longue que prévu, en la cité perdue parmi les dunes. Un arrêt riche d'échanges, de rencontres, de relations liées à se déhancher tard le soir sur un air de mandoline à la lueur d'un feu sur une place désolé des faubourgs, au comptoir d'une taverne de fortune, dans les ruines d'un champ de bataille. Pour sa part en tout cas, car si la route se faisait en groupe soudé l'arrivée dans une ville sonnait le temps du quartier libre et chacun vaquait à ses occupations.

Pendant que Liam commerçait avec les vendeurs d'envoutements, que Saahar errait probablement à la recherche de son chemin, elle négociait âprement des biens -d'ordinaires exotiques- sauf dans la cité des marchands de trésors.

Vyk avançait de petits bonds joyeux. Elle retrouvait ce monde vierge qu'elle affectionnait tant, loin du tumulte des cités grouillantes. Ses bras se lèvent vers Minath, elle voudrait l'embrasser. Elle se tourne et lance un sourire aux Neldas.

Ne nous attardons pas mes amis.

L'aventure nous attend !


Arameth rapetissait à vue d’œil, elle serait rapidement hors de vue de Tydale. Elle semblait avoir trouvé la formule secrète d'un certain équilibre, profité de l'hospitalité limité aux ruines, n'ayant pas déclenché trop de bagarres entre ivrognes, peu perturbé l'ordre public. Aucune dérobade à son actif, elle n'avait même tué personne, ou presque.
La Perle Sombre s'était montrée joueuse, mais également porteuse d'opportunités, elle ne lui garderait pas rancœur des deux ou trois incartades du destin.
Elle sentait que le regard céleste de "Père" ne l'avait pas quitté, lui imposant épreuves et remises en causes qu'elle relevait à chaque fois dans le fol espoir de se démarquer, se montrer digne.


Sans se tourner elle s'adressa à haute voix à ses compagnons, désignant chaque options par de grands gestes aussi théâtraux que ridicules.


Alors mes amis, quel chemin pour notre compagnie ?!

Nous risquerons-nous à chercher un col praticable à travers les monts du vent ? Ou préférerons-nous le passage par la prochaine foret -chanteuse selon les Confrères- ?




L'amante religieuse

 
Liam

Le Dhiwara 19 Jayar 1511 à 15h00

 

Ils reprenaient la route. Il était plus que temps.

A la première halte, Vyk les interroge sur leur préférence : les monts du vent ou la forêt qui chante.
Liam observe les sommets qu'ils aperçoivent sans mal au loin et n'arrive pas à réprimer un frisson qui lui court sur l'échine, lui faisant dresser les poils sur tout le corps (ce qui lui donne une belle allure ébouriffée).


- Passons par la forêt qui chante. Ca me semble plus... sûr que les monts du vent.

Il indique les lieux d'un mouvement du museau :

- J'y suis allé, sans faire exprès, et c'est pleiiiiin de furyans ! Comme vous pensez bien, j'ai fui !

Avec un bref hochement de tête, il s'engage en direction de la forêt dont l'orée apparaît à l'horizon.




Le moush'tin est le favori d'Asha car le moush'tin sait qu'il ne sait rien. proverbe Haut-Rêvant

Liam, Démystifieur de l'Ordre des Hauts Rêvants
Linguiste et Professeur au service d'Asha

 
Vyk

Le Julung 30 Jayar 1511 à 17h57

 
Les monts auraient été un défi pour le moins suicidaire, mais elle pouvait compter sur la pondération du jeune Nelda pour lui intimer les chemins les plus sûrs. Plus sûrs, mais pas forcément dépourvus d’intérêt. Deux ou trois cavalcades plus tard, alors qu'elle avait perdu Liam de vue depuis quelques temps, sa voix résonna à l’intérieur.

Il s'était égaré, et lorsque l'on s'égare dans la foret qui chante on tombe parfois sur une clairière. Celle connue des légendes pour abriter un vieux puits sans age attirant à lui mémoires et mystères.

La tydale due se fourvoyer à son tour, puis-qu’au bout de quelques heures elle parvint, détendue mais l’œil aux aguets, à retrouver son ami.
Penché par dessus le muret il lui assurait entendre des murmures. Elle ne sembla y prêter attention plus attirée par les environs, paradoxalement bien trop tranquilles pour ne pas éveiller chez elle une certaine méfiance teintée de désinvolture.

Les silhouettes d'improbables demeures s’esquissent ça et là. Des manoirs fantomatiques, que l'on jurerait abandonnés. L'endroit énigmatique était un piège, construit autour du mystère, appât nécessaire à la capture de poussiéreux en mal d'aventures.
Ici les énergies convergent. Piètre arkaniste mais chasseuse de têtes, elle sent le danger avant même qu'il ne s'éveille. Son désintérêt pour les fables l'immunise peut être contre l'attrait que Liam -comme tant d'autres- semble porter aux lieux.

Ici elle se sent en pleine lumière, observée.

Elle trompe ses préoccupations en s'emparant d'un objet blanchâtre dans sa besace. Une conversation futile s'engage entre elle et un crâne tenu à bout de bras.


L'amante religieuse

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