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Le Merakih 15 Dasawar 1510 à 18h27
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| L'histoire débuterait certainement bien si je disais que c'était la première fois que je sortais réellement de l'aura des territoires Fraternels. Ce ne serait pas tout à fait exact, puisque j'étais à Arameth pour en empêcher la chute.
Ceci étant, je n'avais jamais quitté ma Farnya autrement que par un irrépressible sentiment de devoir, celui d'éviter la rupture de la chaine poussiéreuse.
Alors l'idée du voyage me trottait en tête depuis un moment. Les rencontres de ces derniers mois y étaient certainement pour quelque-chose. C'est très perturbant d'ailleurs, rencontrer des étrangers non seulement dignes d'intérêt mais peut être même de confiance. Cette théorie méritait que l'on y consacre une expédition solitaire, histoire d'évincer les parasitages intempestifs des esprits incapables de vous faire grâce de leurs idées envahissantes.
Si le potentiel d'intérêt des factions étrangères était déjà établit, la confiance éventuelle était soumise à plus de circonspection, on ne se refait pas. C'est donc ornée de cartouchières que j'avais prit la route, sans jeter plus que quelques regards à la route à suivre.
Moi qui suis moins anxieuse que sceptique je délaisse mes préoccupations dans cette fuite en avant qu'était la rencontre avec l'inconnu, ou plutôt le méconnu. Alors que la cité survivante disparait derrière moi j'ai quelques pensées pour ma Fraternité, les affaires courantes, Lov' que je me suis appliquée à éviter depuis l'épisode de l'auberge.
Chemin faisant, repoussant à chaque pas les limites de cette terra incognita, mes songes se font plus sereins, pragmatiques. Je reviens sur cette idée saugrenue, délirante, que peut être si l'on prend la peine de s'élever, de chercher à voir au delà des limites de l'habitude, la grande équation est bien plus compliqué que de prime abord.
Et si.... Et si la Fraternité ne suffisait pas.
Et si ce que toute ma vie j'avais pris pour la solution n'était finalement qu'une variable parmi une suite sans fin ?
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Le Luang 27 Dasawar 1510 à 15h45
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| Trois jours que les rejetons me traquent.
J'ai pensé à brouiller mes pistes, mais ça n'a visiblement pas suffit. Ils se rapprochent et ils ne sont pas seuls. Ils ont emmené avec eux l'une de ces choses qui ont attaqué mon Oriandre. Les cris de l'harmoniste m'atteignent en de puissantes déflagrations soniques, soulevant de grandes quantités de sable à chaque impact.
Je pourrais certainement riposter mais la troupe compte encore deux choses qui restent invisibles malgré les filtres monoculaires de mon masque. De temps à autre, alors que je gagne un peu de terrain sur mes poursuivants, une dune entière se soulève pour m'engloutir, à moins qu'un frisson parcoure le sable jusqu'à me percuter.
Je cours à en perdre haleine, jusqu'à ce que je l'aperçoive... Il est carrément immense, invraisemblable, entièrement fait de métal, pour ce que je peux en juger. L'improbable Khalitzburg a du être attiré par notre groupe pour le moins bruyant.
Immédiatement la caboche se remet en marche, voila ma porte de sortie. L'implacable et autistique abomination n'obéit qu'a ses propres pulsions destructrices et a rien d'autre, enfin si les grimoires disent vrai.
Ni une ni deux je change de trajectoire, entrainant mes assaillants droit sur le géant de métal.
Si j'étais lui, qu'elles seraient les chances que je sois plus captivé par une minuscule tchaë plutôt que par une échantillon de la faune désertique accompagnant des sous-fifres de Rastryghën?
Je tiens le paris.
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