Les Mémoires de Syfaria
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Sujet lancé par Laelieth
Le 01-01-1511 à 16h26
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Le 01-01-1511 à 16h26
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Laelieth

Le Sukra 1 Jangur 1511 à 16h26

 
Le soir allait commencer d’ici peu à saupoudrer doucement ses ténèbres sur la clairière, il leur faudrait établir le campement.

Le matin même, se réveillant après avoir réussi, la veille, à s’échapper de l’ombre de cyclopéennes créatures maléfiques et d’une ville qui l’était devenue tout autant, puis à ne pas s’être trompé de chemin au croisement, ils avaient atteint – tellement proche qu’ils auraient pu continuer, mais si on voit loin en haut d’une montagne, les autres cachent ce qu’il y a derrière elles – ce qui était indiqué comme un lieu de récolte de Crychtiam…

Elle n’imaginait certes pas un champ bien aligné où il suffisait de se baisser pour ramasser, et en voyant les prix pratiqués par les camelots elle savait qu’ils auraient du travail. Mais ce fouillis indescriptible, dépassait encore tout ce qu’elle aurait pu imaginer.

Partis chacun de leur coté pour couvrir le maximum de terrain possibles, ils avaient traversés des broussailles – sans son armure, elle aurait été couverte d’estafilades, évités des trous, des nids de serpents et d’autres animaux, des zones de terrain instable, des arbres si serrés qu’il fallait grimper à leur canopée pour passer à travers, puis voyant le temps passés, ils s’étaient retrouvés, avec du mal, grâce à la télépathie.

Installés l’un en face de l’autre dans une zone dégagée en bordure, ils avaient fait un inventaire. Au bout d’heures et d’heures de travail, ils en avaient trouvés…deux chacun. La Tchaë y avait ajouté diverses récoltes nutritives, et déplorait un vélin noyé dans une flaque vaseuse.

Faire un feu ne fut pas difficile, le bois mort abondait. Ils préparaient leur repas en silence, lorsque la Tchaë le brisa.


- Dans la nature, on finit par perdre la notion du temps…

Puis continua sa phrase énigmatique avec un sourire.

…nous sommes le dernier jour de 1510. Demain, 1511 ! Il de quoi fêter l’évènement, non ?

En fait, il n’y avait peut-être pas de quoi le fêter. Les nouvelles autour d’eux n’étaient pas bonnes, et c’était une litote. Mais malgré tout, elle voulait essayer de détendre l’atmosphère.

Nous avons tout ça, tiens, goûte cette tisane, tu m’en diras des nouvelles.

De la doussamère, un arbuste aux feuilles d’un doux orangé qui brunissait légèrement en séchant, une saveur subtile qui éveillait l’appétit. Elle n’en avait pas bu depuis…depuis son enfance, en fait. Elle se souvenait à présent des quelques plants cultivés à coté de la chaumière. Elle n’en avait jamais revu en territoire équilibrien, ce qui ne l’avait pas aidé à s’en souvenir, et pour cause, la plante était indigène du territoire de la Fraternité. Et encore, délaissée à tort, la plante n’était connue que d’un petit nombre d’initié.

A présent, elle sortit une forme oblongue, à la surface chatoyante. Un geste, et l’enchantement de conservation au frais – totalement personnel, mais entre tout le chemin, et même le long arrêt dans le désert qui lui avait fait craindre un malheureux incident, il s’en était bien sorti, cela venait aussi du produit – disparu, pour laisser place à une salaison.


- Elle vient d’une excellente boutique de Kryg, qui est réputée pour ça, je la gardais pour une occasion spéciale.

Une sorte de salade sauvage en accompagnement, avec une sauce de petites pommes acides mais parfumées en jus, des mûres, framboises et myrtilles en dessert et la réconfortante chaleur d’un feu dans l’obscurité croissante.


***


Moute dit :
- Et moi, on m’oublie, moi ! Alors que j’ai faillit mourir des milliers de fois, et que personne ils n’ont fait attention à moi ! D’abord !


- Tu étais avec M’to en dehors de la broussaille et tu peux te téléporter, donc tu n’as pas eut de difficultés à avancer, toi…

Moute dit :
- Namédabord même que j’ai faillit être dévoré par un troupeau de papillons mangeurs de mous des cannibales dévorateurs.


Par moment, elle avait des difficultés à la comprendre. Était-ce du à son débit précipité ou à son avalanche de mots pas tous pertinents ?

- Si j’ai bien traduit, tu sais, les Izia Filingres, ça ne mange que les bourgeons de mous. Tu n’es plus un bourgeon, quand même, tu es grande.

Même si ça restait à discuter…

Moute dit :
- C’est pas pasque on parle avec nos bouches que j’entends pas ce que tu te parles dans ta tête, je suis vékée !


- Vexée.

Sourire attendri. Il fallait bien ça, avec elle, s’attendrir.

Moute dit :
- Roh !


Elle partie bouder à vingt centimètres de là, avec M’to, gobant au passage une poignée de fruits qu’elle mastiqua avec une attention exagérée.

Par la Magie, pour la Dame

Laelieth, archimage, artisane de l'Équilibre, grande voyageuse.

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