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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 15h55
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| *** Elle marche vite comme toujours, pressée de se rendre à son rendez-vous. Consciente de ce qu'elle s'apprête à faire, mais elle n'a plus le choix, c'est comme ça.
Pensée attristée pour la famille, espérons qu'ils ne seront pas touchés par le scandale...
Les jumelles n'ont décidément rien apporté de bon.
Soupir.
Le désert tend ses bras brûlant à la neldame qui sourit. Mon vieil ami, mon premier cimetière. Comme tu m'as manqué.
Elle se dirige vers une tente, isolée dans ce paysage d'oubli. La neldame grise est là, elle le sait, et elle a hâte d'en finir.
Il le faut, il le faut, il le faut. ***
Topia dit :Qui essayes-tu de convaincre ? Toi ou les autres ?
*** Ignorant sa moue, Akhavë appelle discrètement celle qu'elle est venue questionner sans pousser la toile de la tente. Il ne s'agirait pas de se faire remarquer. *** | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 16h17
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| *** La blanche salue la grise d'un mouvement de tête respectueux et bref, et entre à sa suite sous la tente pour prendre place sur la couverture. Elle note le grand tydale qui dort; parfait, une raison valable de murmurer.
Avant de commencer à parler, elle observe un peu l'endroit, et ses habitants. Du dénuement, sans pauvreté; pas de luxe criard comme chez certains, simplement l'essentiel, joliment arrangé.
Ahavë sourit. Elle s'inspirera de cet endroit pour réaménager sa tente... Ou elle la vendra, selon ce qui se passerait ensuite.
Les yeux vert émeraude se posent sur l'hôtesse et sourient un peu. ***
Sashi de me recevoir chez vous. Mes questions sont très générales, pour la plupart...
Je suis en fait curieuse de la diversité des métiers qu'on trouve à la Sainte. C'est une cité sacrée, non ? Alors y a-t-il des métiers du crime, comme à Arameth ? Où est-ce comme ici, silencieux et calme ? Sans assassins, sans voleurs ?
*** Sa voix est calme, mesurée, et très basse. Elle semble sereine, à peine curieuse; en vérité, on se demande pourquoi elle pose ces questions dont la réponse ne semble pas vraiment l'intéresser ... *** | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 16h49
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| *** Akhavë ne cille pas. Une autre solution s'est déjà mise en route dans sa tête, alors qu'elle posait ses questions à Kallinor. Tant pis s'il fallait faire autrement, c'était peut-être même une chance.
Avec un demi-sourire, elle répond à la nelda: ***
Tout cité, non, ici ça n'existe pas... Alors que chez les confrères, oui.
*** Elle répond ensuite: ***
J'ai l'air ailleurs ? Excusez-moi. Je réfléchis à mon prochain voyage... J'ai l'intention de visiter toutes les cités de Syfaria, alors je me renseigne sur les dangers que je pourrais croiser là-bas. Il vaut toujours mieux être bien informé, non ?
*** Son regard ne laisse rien transparaître, hormis une pointe de sympathie. ***
Donc, vous ne connaissez pas la criminalité à Syrinth... Tant pis, je demanderai ailleurs. Mais pour s'y rendre, comment fait-on ? Il y a une forêt à traverser il me semble ?
*** Cette fois, l'intérêt semble naître sur les traits délicats de la neldame blanche. Elle parle un peu plus fort, d'ailleurs. *** | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 17h08
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| *** Kallinor ne réagit pas lorsque Akhavë dit sa première phrase, elle répondit surtout à ce qu'elle demandait ensuite. ***
Je vous comprends, le danger nous guette n'importe où...
Sinon c'est exacte, une forêt entoure toute la cité, le transport nemen arrive d'ailleurs dans une clairière dans la forêt. Par contre, il me semble qu'il faille demander pour circuler en Equilibrium... Mais je ne saurai en dire plus, car je n'ai pas eu à le faire, quelqu'un d'autre l'a fait pour moi.
D'ailleurs, sachez que rentrer dans la Sainte n'est pas facile non plus.
*** Elle fit un bref regard sur son compagnon, mais il dormait toujours, à moins qu'il ne fasse semblant... Elle reprit plus calmement encore, avec une pointe d'inquiétude: ***
Comptez-vous faire le tour des cités seule? Est-ce pour cela que vous me demandez tout cela? | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 17h38
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| *** Akhavë s'apprêtait à répondre à Kallinor quand le tydale les interrompit. Que voulait-il insinuer par là ?
Elle posa son regard d'émeraude sur lui, cherchant à comprendre le pourquoi d'une telle déclaration, si soudaine. Et puis, elle se sentit agacée d'un coup. De quoi se mêlait-il ? Qui avait parlé d'échapper à quoi que ce soit ?
Elle décida que cela ne la concernait pas, et prit le parti de sourire aimablement. ***
Héjia, rhon, pardon d'avoir troublé votre sommeil.
*** Puis, à Kallinor: ***
Oui, je compte voyager seule rhona. Mais ne vous en faites pas, je sais me défendre... Et d'ailleurs...
*** Une nouvelle idée venait de germer dans l'esprit fertile de la jeune nelda. ***
Vous êtes bien une griffe ? Voudriez-vous m'apprendre quelques trucs sur le maniement du bâton ? J'aimerais maîtriser cet art, pour pouvoir parer à toute éventualité...
Oh, et tant pis si je ne peux pas entrer dans la Sainte. J'y ai des amis, je leur demanderai de sortir!
*** Elle rit doucement, et continua de fixer la nelda grise. Allait-elle accepter ? *** | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 19h11
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| *** Encore une déception.... soit. Akhavë demeure de marbre. ***
Tant pis. Je ne connais pas d'autre arme pour ma part, ce n'est pas mon métier après tout. Je suis supposée soigner, et non blesser!
*** Petit rire quant à ce qu'elle a prévu de faire. Ironie. ***
Bien que selon le contexte, on soit parfois obligé d'avoir recours à des solutions exxtrêmes.
Puis-je vous poser une question personnelle, rhona ?
*** Le regard vert s'intensifie tandis que la voix redescend d'un ton. ***
De quoi seriez-vous capable par amour ? | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 20h32
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| *** La neldame ne se trouble toujours pas, bien qu'en elle le calme soit très relatif. Mais c'est sans trembler qu'elle répond, fixant toujours intensément Kallinor: ***
Quelque chose.... oui, on peut dire cela rhona. Encore que j'ai tendance à souvent questionner les gens sur ce sujet.
*** Petit sourire. ***
Pourquoi parler de tout faire pour que cela perdure ? Et si vous ne pouviez rien faire d'autre que de le laisser vous abandonner ? Le feriez-vous ? Accepteriez-vous de perdre celui que vous aimez, s'il veut s'en aller ?
*** Les mots sont douloureux, pourtant rien ne vient perturber la voix d'Akhavë. A peine ses yeux brillent-ils un peu plus que tout à l'heure. Ses poings sont eux crispés, invisibles dans les plis de sa tunique.
En apparence, une neldame calme, un peu curieuse, peut-être étrange; mais rien de plus. *** | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 21h08
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| *** La neldame vacille une seconde. Une seule. Les mots de Kallinor la perturbent, elle ne voyait pas les choses ainsi. Mais ce nouveau point de vue éveille une autre souffrance...
Elle laisse échapper un petit soupir résigné et répond sans se départir de son sourire: ***
J'ai toujours eu la bougeotte, j'ai du mal à rester en place. Voilà pourquoi à peine arrivée, je songe déjà à repartir.
*** Son sourire reste le même, et elle darde de son regard émeraude la neldame grise comme pour lui faire comprendre pourquoi elle a occulté sa dernière question. ***
Je ne suis pas de votre avis. Comment garder l'amour si celui qui le donnait et le recevait n'est plus là ? S'il n'en donne plus ? S'il ne veut plus le recevoir ?
*** L'a-t-il jamais voulu ? La question se posait, maintenant. Tout n'avait été que Mensonge, douce ironie.
Tout était faux, depuis le début; elle l'avait bien senti, pourtant! Mais l'envie d'y croire l'avait emporté une fois de plus. Haëlys ne s'y serait pas trompée, elle. Akhavë songeait parfois qu'elle aurait du disparaître avant sa soeur, comme ça...
C'était idiot de penser ainsi, elle se savait. ***
*** Elle baisse la tête, contemple ses mains qu'elle ouvre et referme dans le vide. ***
Posséder quelque chose, quelqu'un.... C'est si vain, si inutile, et tellement impossible finalement. Je découvre des aspects inimaginables pour moi du Mensonge, et j'ai à la fois envie de les fuir en me réfugiant dans la transe, par exemple, et à la fois envie de les connaître tous, pour ne plus jamais m'y tromper.
*** Elle relève la tête, dévisage à nouveau son hôtesse. ***
Je ne sais pas Rêver, je n'ai donc plus que les routes.
*** Sourire creux. Les routes, et les paradis artificiels. *** | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 22h53
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| *** Kallinor se demanda si son compagnon était toujours en transe ou bien si ces phrases sortaient inconsciemment. Aussi, elle continua sans s'en soucier, même si la phrase que le Tydale avait dite avait un sens certain. ***
Malheureusement Rhona, comme vous l'avez dit, comment savoir si l'amour que l'on donne ou reçoit est vrai? La réponse est parfois douloureuse, mais moi je ne blâme pas celui ou celle qui fait souffrir l'autre, car plus de douleur ne peut apporter que violence. Et cela peut être une boucle sans fin.
De plus, je ne suis pas d'accord avec vous, posséder quelqu'un n'apporte rien, pour moi penser à ce quelqu'un est plus important. Rien n'est éternelle si ce n'est la portée de nos pensées. Le Mensonge est ce que nous pouvons voir avec nos yeux, sinon, nous ne les fermerions pas pour le Rêve.
Vous dites que vous ne savez Rêver, qu'ils ne vous restent que les routes, hors c'est faux, ces mêmes routes peuvent mener au Rêve. Par un chemin différent, certes, mais il suffit simplement de savoir s'arrêter de temps à autre pour penser à ce qui nous fait avancer. | |
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Le Dhiwara 20 Fambir 1511 à 23h14
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| *** L'attitude amoureuse du tydale, ajoutée à ses mots, eut raison de la volonté d'Akhavë.
Incapable de supporter cette vue qui la ramenaient trop douloureusement à sa propre perte, elle se leva d'un bond, entendit les mots de Kallinor et sortit d'un trait.
Respirer l'air sec du désert la rasséréna un peu. Elle emplit ses poumons de l'odeur âcre du sable, du froid hivernal, du parfum de la plaine non loin.
Elle repense aux dernières paroles de Kallinor, à la fois sibyllines et claires. Et puis ce tydale, qui semblait tout savoir! Pourquoi ? Pourquoi parlait-il ainsi ?
Elle marche un peu, sans s'éloigner de la tente. Kallinor va-t-elle comprendre et la suivre ? Ou rester au chaud dans son cocon amoureux ? Sans se perdre en conjecture, Akhavë pensait plutôt à la première solution. Quoique, avec les gens amoureux, on ne sait jamais....
L'amertume la submerge, et un flot de bile vient assaillir son estomac.
Elle vomit à genoux dans le sable, secouée de spasmes qui lui nouaient le ventre; elle cracha toute sa peine, tout ce qu'elle ne pouvait pas dire, montrer, extérioriser sans risque.
Le risque viendra plus tard... Elle est décidée. Peu importe le reste, plus rien n'importe en vérité.
Elle a perdu Tom - non, en fait, il n'a jamais été sien. Jamais. Elle le sait confusément, elle le sait parce qu'il ne l'a pas appelée pour comprendre, parce qu'il est avec elle, alors que Jézébel et Penthésilée ont certainement cherché à la contacter.
Il est avec elle, et elle vomit dans le sable.
Seule comme jamais.
Seule comme toujours. ***
*** Une petite boule jaune entre dans la tente en sautillant, un peu gênée, et s'adresse à la grande nelda grise: ***
Topia dit :Euh, excusez-moi rhona, mais... elle se trouve mal... un truc pas bien digéré, sans doute... Vous pouvez aller la voir ?
.... Seule ? Le monsieur lui fait un peu peur je crois... | |
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Le Luang 21 Fambir 1511 à 18h52
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| *** Perdue dans sa solitude, elle entend à peine Kallinor s'approcher, et sursaute quand elle la touche. ***
Oh! Pardon, rhona....
*** Sa voix grave est enrouée, rauque, et ses yeux mi-clos et gonflés. Elle fait peine à voir, ainsi abattue.
Elle se laisse choir, tombe assise dans le sable et ce faisant s'en met partout, évitant cependant la flaque de régurgitation qu'elle contemple avec indifférence. ***
Désolée de ce spectacle, je ne sais pas ce qui m'a pris. Ne vous en faites pas, ça n'est pas votre faute.
*** Bien sûr qu'elle ment, mais avec tout ce qu'elle a déjà déballé, on ne va pas en rajouter. Et puis ce n'est qu'un demi-mensonge; en fait, c'est plus la faute du grand tydale, si elle a eu l'estomac retourné. Son attitude, ses paroles, tout ce qu'il dégage.... gênant, inconfortable, désagréable. De quoi se sentir mal!
L'air du désert vient caresser son visage sur lequel roulent toujours les larmes, presque à son insu. Elle ne dit mot, perdue à nouveau dans l'absolu de l'azur, dans l'infinité des grains de sable, dans l'immatérialité du vent. Et elle se fond en chacun d'eux, tente de disparaître, de se dissoudre sur place.
Ce faisant, des images et des mots traversent par bribes son esprit; Topia croit bon de les retransmettre à Kallinor, afin que la neldame grise suive un peu le cheminement des pensées de la blanche - qui n'est plus guère blanche, maintenant. *** | |
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