Les Mémoires de Syfaria
Transe Onirique

Collé contre la bulle

Une mouche sur un carreau
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Sujet lancé par Bakean
Le 03-03-1511 à 04h17
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Posté par Bakean,
Le 09-03-1511 à 06h04
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Bakean

Le Julung 3 Marigar 1511 à 04h17

 
Une arrivée imprévue.
Bakean se sentait observé.
L'espace d'un temps très court, il avait senti qu'on le regardait.
C'était certainement pour ça que son inconscient l'avait fait lâcher prise sur le premier monde.
Son esprit voguait alors dans les flots du Second.
Le mélange de Carnine en quantité insuffisante et d’alcool en quantité trop importante créait des images floues et violentes.
Il se sentait comme en pleine tempête.
Dévorés par un vent assassin, brulé par une pluie tranchante.
Il était capitaine d'un navire qui prenait l'eau dans une mer de papier.
Un œil l’observait, un œil gigantesque pareil à une lune.

Non !
Toute puissance d'une négation.
Il affirmait son scepticisme.
Persuadé d'être une nouvelle fois prisonnier de sa propre imagination.
Elle le noyait dans son esprit.
L'empêchant de toucher de prêt le second monde.
Il se sentait écrasé, étouffé par les images qui défilaient.
Une mouche qu'on écrasait contre un carreau.
Il souhaitait percer la bulle, entrer dans le Second Monde.
Mais celui-ci le refusait, il était étranger.
Le Nelda était toujours un étranger, dans sa faction, dans Syfaria, il était seul.

Tendre la main
Il n'avait pas à rester là, conscient de n'être nul part.
Ses yeux aveugles cherchaient à voir.
A ressentir.
Il cherchait la mélodie, il cherchait le rythme, le mouvement, le flux.
Il voulait s'y plonger, s'y perdre, s'y retrouver.
Sa mère passait devant ses yeux, il sentait le sable sous ses pieds.
Des arbres poussaient autour de lui.
Il s'y refusait. Rien n'était réel, ce n'était pas le Second monde.
Il lança alors sa main en avant, à travers un arbre.
Sa main passa à travers un arbre.

Sa main était dans un espace invisible des sensations de Bakean.
Un espace qui curieusement paraissait plus "réel", plus stable, moins flou.
Avide de sa découverte, il tenta d'y entrer tout entier.
Tenta d'en faire partie, de s'y ouvrir, de comprendre.
Mais le sablier s'écoulait trop vite, les grains de sables atteignaient bientôt son cou.
Il était submergé.
Il se réveillait.



Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

 
Bakean

Le Merakih 9 Marigar 1511 à 06h04

 
De retour
A peine quelques minutes après son réveil Bakean était de retour dans le monde des rêves.
Quelque chose le gênait, une sorte de malaise, l'impression d'être observé.
Une douleur lointaine et lancinante murmurait dans le vent.
Des images et des couleurs défilaient devant ses yeux.
Il était bien dans le rêve.
Il était bien aux portes du deuxième monde.
Avec la ferme intention d'y entrer.
Il avait proposé une rencontre avec Sirilius dans ce monde là.
Il devait tenir ses engagements.
Ne pas décevoir son professeur.
Entrer dans le rêve.


L'oeil
Son dos le brûlait.
Il se retourna et vit un oeil qui le regardait.
Un oeil gigantesque, qui ne ressemblait à aucun iris connu.
Il brûlait de dédain et d'agacement.
La sensation était similaire à celle qu'on aurait si on regardait la mouche qui nous tournait autour depuis une dizaine de minutes.
Bakean sentit que l'oeil cherchait à l'écraser entre ses paumes.
Pour mettre fin au bourdonnement.
Sans regretter ni réfléchir à deux fois à la vie que la forme ovale volait.
Bakean voulut se réfugier, échapper à ses peurs.
Le pouvoir de la pensée étant, il changea d'endroit.

Etait-ce cela le Second Monde.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, personne ne le regardait.
En tout cas, il ne ressentait pas ce regard constant.
Et pourtant des multitudes d'yeux brillaient.
Des étoiles par milliers.
Un univers entier à la portée de ses iris.
Elles jouaient.
Courraient d'un pan à l'autre de la gigantesque toile noire où elles étaient accrochées.
Et Bakean fasciné les contemplaient.
Il était en bas, dans un monde de brume.
Mais les brumes cachaient autant de mystères.

Les brumes
Les nuages gris brouillaient la vue.
Il avait du mal à distinguer sa propre main.
Et pourtant, il sentait qu'elles cachaient un monde.
Un monde qui serait à portée de main.
Parfois lorsqu'elles bougeaient, il apercevait des silhouettes.
Une fenêtre par-ci, un clocher par là, un arbre, un Nelda.
Le tout brouillé par un voile opaque.
Tout était gris.
Bakean regardait ses pieds mais ne vit que des brumes.
Il tenta d'avancer mais ne put faire un pas.
Comme s'il se tenait debout dans le vide sans savoir comment se déplacer.
Pourtant, bientôt, la silhouette du Nelda se rapprochait.
Il semblait grandir.
Il avançait vers Bakean et dépassait ainsi plusieurs couches de nuages.
La forme grise sombre semblait mâchonner des mots mais l'Archiviste n'entendait que des sons.
La voix était vraiment imparfaite, tant de choses pouvaient la rendre inefficace.

Perdre pied
Bientôt mes mots se faisaient plus clairs.
Trois syllabes distinctes "Tu te perds" en Nelda.
Mais Bakean ne se perdait pas, il ne bougeait pas.
Il entendait cependant des pas rapides dans sa direction.
Des pas de quelqu'un qui venait soit le sauver du trépas.
Soit le causer.
D'autres mots venaient, toujours en Nelda, des mots pressés et pourtant distinct et lents "Rentrer ! Le chemin de la maison".
Quelle maison ? Quel chemin ? Sa maison était ici, son chemin était tracé.
Des brumes une main Nelda l'attrapa, et le tira.
En tout cas c'est l'impression que Bakean eut, il était tiré par le bras.
Entrainé, par la secousse, le corps ouvra les yeux sur son bureau.
L'archiviste était tombé sur le sol, le bras brulant.
Le rêve disparaissait.


Bakean : Spécialiste de la découpe de chevaux en quatre... De cheveux aussi.

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