*** Les pensées du gris rêvant revenaient toujours au même point.

Résumées en une image, un signe, un reflet.

Celui cristallin de la larme, d'origine inconnue, qui s'écoulait sans interruption des paupières closes du Rhéteur du Rêve... ***

*** ***

*** Sirilius sortit de l'immense tente ou Dunthil reposait, ses pensées rejoignaient celles de ses frères et sœurs.

Bientôt, il irait a la rencontre de la Zélatrice, elle et l’Éternité du Rêve semblaient être les personnes pouvant les orienter dans leur recherches... ***

*** Les pensées s’entremêlaient, certaines curieuses, d'autres réprobatrices.

La sensation ténue qu'on lui cachait quelque chose se transformait peu a peu en conviction. Il fallait tirer cette histoire au clair...

Sirilius passa rapidement dans l’alcôve des Transcripteurs et donna a ses élèves divers travaux a réaliser, dont un poème de Jézebel.

Ils en auront pour une bonne semaine, pensa t'il. ***

*** Questionna le remuant Mou. ***

*** Le petit Mou perdit son sourire en entendant ces paroles, les ruelles et le personnage lui rappelaient le passage des brumes a Korsyne, l'endroit était désagréable, baignant dans un brouillard visqueux et lugubre.

Il se cacha tout au fond de la besace. ***

***
Une ruelle sombre, baignant dans un brouillard sombre et visqueux.
Voilà où le Transcripteur c'était précipité en pensant au Pilier de Grior. Persuadé que ce n'était que dans ce lieux, méconnue, ou ignorez de tous, qu'il pouvait rencontrer Maliss.

Quartier constituer de quelques ruelles où l'on pouvait trouver tout ce qui ne devait pas exister.
Où tout s'échangeait, se vendait à l'abri des yeux indiscret.
Une réplique du passages des brumes ? Non.
Juste un lieux propice aux secrets, aux manigance et très similaire à ce qu'il pouvait exister dans d'autres cités.

C'est là au milieu de cette brumes opaque et visqueuse, les narines prit par un puissant mélange de crasse, de pisse et de poisson que les pieds de Siriliuis heurtèrent ce qui devait être une canne, manquant de le faire s'étaler de toute sa hauteur dans une flaque d'urine fraiche.

Un regard vers le morceaux de bois pour se rendre compte qu'a son extrémité se tenait un être des plus particulier. Un nelda repoussant, si bien par l'odeur que pas l'aspect.
Il était assis par terre contre ce qui devait être une caisse. Habillé d'une simple tunique tenant plus par la crasse. Son corps décharnée et pratiquement imberbe semblait avoir abandonner toute espoirs de vie contrairement à son propriétaire. Il observa le transcripteur de son unique œil, avec une lueur de folie, lui adressant un rire cloque montrant toute la splendeur de son sourire édenter.

Cette vision de pauvreté, ou d'horreur suivant où l'on plaçait sa sensibilité, n'était que renforcée par un chat trônant sur le sommet de la caisse. L'animal d'un blanc immaculé était tranquillement entrain de faire sa toilette comme complètement étranger et inappropriée à un tel lieux.
Le contraste était saisissant.
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Le nelda éclata d'un rire plus proche de la quinte de toux que de l'hilarité.
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*** Voila une rencontre sympathique...

Le vieillard rappelait a Sirilius un des verriers de Karsten. Un grand artisan qui s'était laissé emporter par le mensonge et la boisson.

Remit de sa surprise, il sourit a l'ancien et flatta de la patte le poil du félin. ***

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A peine le transcripteur avait il tendu la main vers le félin que ce dernier donna un violent coup de patte et griffa profondément le nelda. Il sauta de la caisse s'éloignant de quelque pas pour continuer sa toilette.
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*** Le vieux Nelda sembla sonder avec son œil Sirilius. ***

*** Grand sourire édenté. ***

*** Le chat avait finit de prendre soin de son apparence et fixait maintenant les deux poussiéreux. ***

*** Le Transcripteur observa la goutte vermeille qui pendait au bout de son doigt.

Une petite incantation et il n'en restait rien qu'une petite tache sur le sol poussiéreux. Il pencha la tête et observa également le curieux félin. ***

*** Pensée, furtive.

Autant éviter a Rhona Morora les affres de ce labyrinthe... ***

*** Le vieux Nelda secoua la tête. ***

*** Ah ces mots il prit une poignée de sable et la laissa s'écouler doucement entre ses doigts décharnés. ***

*** Nouveaux rire mélangé à une autre quinte de toux. ***

*** Le remuant Mou risqua un œil hors de sa besace. ***

*** Sirilius se souvint d'avoir entendu vaguement parler du chat du Pilier de Grior. ***

*** L'ivrogne, le chat, l'Éternité. Voila la séquence illogique qui attirait le rêvant. ***

*** L'ivrogne observa le transcripteur et le chat avec un air perplexe. ***

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Le nelda se releva avec un effort surhumain. Ses jambes d'une maigreur affligeante le soutenaient à peine.
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Il désigna l'emplacement où il était assis tout en partant d'un pas hésitant dans le brume opaque.
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En quelque minute le nelda disparut, seul son rire se fit entendre après son départ.
Le chat lui resta immobile fixant toujours Siriluis.
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*** Malheureusement beaucoup de Hauts Rêvants croyaient être les seuls êtres pensants de ces mondes. ***

*** La vérité se trouve parfois dans les endroits les plus incongrus pensa t-il.

Tant qu'a passer pour fou, il s'approcha du félin et d'une révérence surannée, s'exprima en ces termes. ***

***
Le chat fixa encore quelque secondes Siriluis et se redressa sur ses pattes. Il fit deux ou trois bonds pour remonter sur la caisse où il se trouvait à l'origine.

S'étirant de tout son long, il bailla puis s'enroula en boule.

Visiblement si le chat était le guide, de belle parole n'était pas l'élément déclencheur.
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*** Sirilius resta un long moment pensif a observer le chat, puis, songeur, le chemin brumeux qui s'offrait a lui. ***

***
Ajouta Sirilius, bien décidé a clouer le bec de son symbiote.

Il sortit un petit carnet de cuir de sa besace et se mit a dessiner l´énigmatique sourire du chat entouré de détails multicolores. ***

*** ***

*** Pourquoi ce félin l'inspirait? Il le découvrirait plus tard...

Il mit son violon a l'épaule, ajusta les cordes et entonna une marche joyeuse. ***

***
La douce musique ne sembla nullement intéresser le félin, qui resta rouler sur lui même, ronflant joyeusement.
Le transcripteur finit par disparaître dans la brume épaisse, un pas après l'autre
il avança, s'éloigna et finit par sortir de ce sinistre quartier de Jypska.

Plus rien de la ruelle n'était visible, ne restait que ces convictions, ou plutôt ses doutes.
Comment pouvait il rencontrer un être qu'il connaissait aussi peu.
Sur des rumeurs ?
« Un chat guidait les pas de ceux qui rencontre le pilier de Grior …...»
Avec une idée pré conçue ?
« Maliss vivait dans le passage des brumes, cela ne peut être différent à Jypska «
En continuant à tâtonner dans le noir ?
Ou en cherchant la lumière, celle qui ouvre le chemin.
***

***
Chemin faisant, le gris Rêvant sortit du brouillard et se retrouva devant une imposante porte.

"Corporation des Artisans"
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*** En effet, autant être pragmatique et laisser de coté les éculubrations oniriques.

Le Transcripteur rangea son violon et, le Mou sur l'épaule pénétra dans l'antique batisse.

Il s'approcha de l'alcove du maitre luthier, attendit patiement que celui-ci finisse son vernissage et l'interogea. ***

***
Le luthier, un nelda d'un certain âge, posa l'instrument qu'il venait de vernir et observa Sirilius par dessus ses petites lunettes.
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Il adressa un sourire amusé au transcripteur, tout en saisissant un long morceaux de bois qui commençait à ressembler à une flûte.
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*** Il marqua un temps d'arrêt pour le dévisager. ***

*** Il fit un signe de tête vers clark. ***

*** Serait-ce un Doudouk? Pensa le Transcripteur, voyant l'ouvrage du Luthier. ***

*** La patte du rêvant caressa le Mou. ***

*** Au bout du chemin, avait dit l'Éternité du Rêve, mais parlait-il seulement de leur rencontre? ***

*** Le luthier émit un petit rire roque en secouant la tête. ***

*** Tout en parlant il se remit à son ouvrage. ***

*** Sirilius parut surpris. Il n'avait jamais rencontré la moindre difficulté pour rencontrer un Pilier de l'Ordre, pas même Arc Rhon Fyridor... ***

*** Pour ce qui était de la patience, c'est le cas de le dire, il avait toute "l'éternité" devant lui... ***

*** Le luthier se remit à son ouvrage. ***

*** Petit rire ***

*** Nouveaux rire. ***

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Les paroles du Luthier confirmaient les pensées de Sirilius et la réponse de Maliss.
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*** Il avait pris sa décision. ***

***
Le Transripteur suivit son instinct et entra au Shamesha.

Son intuition avait vu juste.

Asha veillait silencieusement sur Furm. Il la salua d'une suave pensée.
***