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Le Vayang 15 Astawir 1511 à 17h42
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Nemès inspira un grand coup, s'imprégnant de l'air pur des montagnes légèrement parfumé par la forêt en contrebas, savourant pour la première fois depuis longtemps le sentiment de liberté.
Un grognement à ses pieds interrompit ses pensées, et elle acheva le loup malfaisant en enfonçant son épée dans l'oeil de la bête qui baignait déjà dans son propre sang.
Le pauvre animal avait eu la mauvaise idée de vouloir sauter sur l'ex-Faucheuse alors que celle-ci descendait de Kryg en chantonnant un petit air joyeux...
Après avoir essuyé sa lame sur la fourrure du cadavre, Nemès continua sans se presser sa descente jusqu'à croiser Miraë, présentement dans la même situation qu'elle, en train de faire mumuse avec un Jereleth.
Une fois l'abomination mise à mort (somme toute fort rapidement), les deux Danseuses firent tranquillement route vers le sud pour se diriger vers le bois de la Souffy où Khamaat - qui les rejoindrait sous peu - avait un compte à régler avec un Vortex. En effet à leur dernière visite, celui-ci avait osé mettre de la boue sur sa robe, et c'était le genre d'affront que la Sorcière avait du mal à pardonner.
Le voyage commençait donc paisiblement à la mode Matriarcale, c'est à dire en avançant à leur rythme... du moins au rythme où les bestioles qu'elles croiseraient crèveraient.
Et ce voyage devait en principe leur faire faire le tour complet de l'île... ca promettait!
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Le Vayang 15 Astawir 1511 à 19h19
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| Ambiance
Gambadant dans la plaine qui embrasse la forêt aux alentours de Kryg, la Faucheuse un brin d'herbe entre les dents valsait gaiement dans les fraiches fleurs du printemps.
Glissant sur le sol humidifié par la rosée, voguant libre à travers champs sans itinéraire précis et se laissant caresser par la chaleur d'un soleil se dressant au dessus d'un magnifique ciel bleu, Miraë avait l'esprit loin de toutes ses anciennes formalités.
C'était presque à s'y méprendre. Qui pouvait penser qu'il s'agissait là d'une des plus redoutable exécutrice? Un observateur un brin attentif sans doute, qui aurait remarqué les trois épées rangées dans leur fourreaux dans le dos de la guerrière, ou bien cette armure de cuir, bien que légère et discrète, qui protégeait sa porteuse. Ou encore ce petit cliquetis qu'émettait ses bottes, témoignant de la présence de lames de pointe dissimulées sous ses semelles de bottes.
Parer pour tuer certes, mais toujours avec ce petit air de musique qui l'enivrait les beaux jours venus.
Dans son sillage, tout chaperon rouge vermeille qu'elle était, les têtes de divers rejetons et créatures agrémentaient le chemin hasardeux qu'elle empruntait pour se diriger vers le Sud.
Bientôt elle croisa Nemès, en chasse également mais tout aussi calme et détendue. Mais comme on dit : Plus on est de fous, plus on rit!
C'est ainsi que bon gré mal gré, les deux anciennes commandantes du bataillon des symbiosées du Matriarcat entamèrent une promenade de santé. Miraë inspira un grand bol d'air frais avant de tout expirer. Oui, cette ballade promettait d'être riche en évenements.
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Le Sukra 16 Astawir 1511 à 23h14
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Pour suivre le chemin emprunté par les deux guerrières pendant la traversée de la plaine entre les montagnes et le bois de la Souffy, il n'était pas nécessaire d'être une experte traqueuse: elles avaient laissé derrière elle une sanglante piste parsemée de cadavres des diverses petites bestioles qui avaient eu la mauvaise idée de se trouver sur leur route.
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- Oh! Un Killiarth au sud... Parait que c'est très résistant ces trucs, c'est le moment de vérifier ca! s'exclama Nemès en arriva à proximité de la forêt.
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Elle avait entendu parler de ces étranges créatures, mais n'avait jamais eu l'occasion d'en voir une de ses propres yeux. La chimère faisait une taille impressionnante, presque trois mètres, et son anatomie semblait se résumer à un gros corps ovoïde avec des tentacules d'un côté qui lui servait à se mouvoir... enfin plutôt à se propulser par saccades, comme Nemès le compris quand la bestiole se jeta contre elle.
La Danseuse s'attendait à un choc terrible vu la masse de la bête, mais celle-ci était en fait molle, ce qui rendait ses charges bien moins meurtrières que si elle avait été caparaçonnée...
Après avoir échangé un regard, Miraë et Nemès brandirent leurs épées et massacrèrent tout simplement le monstre qui - mis à part la profondeur de ses tissus à traverser pour atteindre un organe vital - n'opposa pas tant de résistance que cela.
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- Mouaf, résistant... pas pour deux vieilles du fatal'! conclut Miraë, rieuse, quand le Killiarth ne fut plus qu'un tas de chairs sanguinolentes mollement étalées au sol.
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Il leur en fallait plus... ce petit amuse-gueule les avait mis en appétit, et elles pénétrèrent donc dans la forêt de la Souffy, généralement peuplée de créatures de plus gros calibre...
En effet un peu plus loin, rôdant dans les bois, elle tombèrent sur un Jytryan déchu. A peine Nemès s'approcha-t-elle qu'elle aperçut également une Aberration arachnide planquée dans un arbre qui les guettait.
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- Il y a aussi une aberration arachnide juste à coté... prévint elle à l'attention de sa soeur d'arme.
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Sans plus attendre, Nemès entama les pas de Danse d'Exécution qui plieraient la Réalité, lui permettant d'atteindre l'insecte monstrueux qui aurait été hors de portée sans cela. Trois de ses pattes furent sectionnées en une fraction de seconde, et la bête tomba de sa branche pour venir se fracasser la tête sur une rocher qui saillait au pied de son perchoir...
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- Enfin... "il y avait" serait plus juste... constata-t-elle un peu dépitée de la rapidité de cette mise à mort.
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Le Matal 19 Astawir 1511 à 01h18
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Emportées par le chant de leurs lames, les deux Danseuses avaient finalement passé ce début de voyage sans trop discuter, simplement unies harmonieusement dans le combat. A leur niveau de maîtrise, il n'était pas difficile d'accorder les pas de leurs danses, et elles avaient en effet bien vite trouvé un rythme consensuel.
Nemès resta muette quelques instants, déballant quelques unes des provisions qu'elle avait emmené avec elle : des biscuits et des fruits séchés. Elle préférait garder la viande séchée au cas où elles viennent à manquer de gibier... Elle s'installa finalement en tailleur auprès du feu, et ôta son Visage de la Furie : c'était pratique ce bidule, mais son enchantement avait vraiment le don de mettre les nerfs à vif.
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- Quitter la Cariatide du Fatalisme m'a fait l'effet de quitter ma famille... lâcha-t-elle avec un brin de nostalgie dans la voix. Enfin c'est ce que j'imagine vu que je n'ai jamais vraiment eu le temps de connaître mes parents! ajouta-t-elle avec un petit rire pour détendre l'atmosphère.
C'est vrai que nous avons toujours combattu dans des escouades différentes, mais avec le temps qu'on a passé à gérer les troupes, j'ai l'impression qu'on se connait déjà!
Bah tu sais, y a pas grand choses à savoir de moi... quand j'étais anja, j'ai été confiée à une exécutrice qui m'a élevé à la dure. Quand j'ai eu la vingtaine, j'me suis barrée, pleine de colère, pour m'adonner à la voie des Sang-Cesses. Ca m'a pas vraiment réussi puisque j'ai fini avec la lame de la Maîtresse du Harem que j'avais provoqué en duel en travers de la gorge.
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La tydale tira de son sac une outre d'eau dont elle bu une rasade avant de la tendre à Miraë.
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- Le choc du passage par le Pilier a été très rude, et c'est grâce à Shyama et Jerushah Llendelynn que j'ai pu retrouver la raison... et une raison de vivre. Jerushah m'a pris sous son aile et c'est à partir de là que j'ai commencé à embrasser la voie des Fileuses de Mort. Depuis, mon but n'a été que de perfectionner ma maîtrise de la danse des lames pour défendre le Matriarcat.
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Nemès ponctua sa phrase d'un léger haussement d'épaule, saisissant une branche morte pour tisonner le feu de camp.
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- A part les voyages pour défendre les cités contre le Tark'Nal, je ne connais que le désert d'Amody et les faubourgs d'Arameth où j'ai passé presque un an... Comme toi, j'ai soif de découvrir le reste de l'île!
Quant à Utrynia... voir le Joyau dans cet état fait saigner mon coeur, c'est là bas que ma vie a vraiment commencé quand j'ai rejoint le Fatalisme.
Il doit bien y avoir un moyen de vaincre la corruption... je suis prête à tout pour ça, même s'il nous faut abattre toutes les effluves incarnées de la ville une par une!
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Le ton de Nemès s'était durci en évoquant la cruelle réalité de la situation à Utrynia. Semblant s'en apercevoir, elle fit l'effort de se détendre.
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- Enfin bon pour l'instant, je pense qu'on peut prendre quelques vacances bien méritées... depuis que j'te connais, tu as été jour et nuit au service du Fatalisme : que faisais-tu avant?
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Le Matal 19 Astawir 1511 à 02h27
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| Après avoir reçu de nouveaux parchemins de la prolifique Lyzan, Khamaat s'était pressée vers sa maison afin de la préparer avant son départ : des housses furent déposées sur le mobilier pour achever le rangement en vue d'une absence prolongée.
Khamaat termina son paquetage en glissant des victuailles en vue du long périple qui l'attendait : la prochaine étape dans une ville, hormis Kalerda, n'était pas prévue avant un bon moment.
Après avoir fermé la porte de sa maison, Khamaat jeta son sac sur l'épaule, fit un détour vers le marché pour rajouter à son sac quelque nourriture sèche, puis se dirigea vers la sorttie de la ville.
C'est donc une Khamaat guillerette qui emprunta le chemin montagneux descendant vers la plaine, fredonnant joyeusement un air connu des enfants de la Ruche, qu'elle avait appris durant son enfance...
"Elle descend de montagne à tawhak... elle descend de la montagne à tawhaaak !"
Arrivée à la guitoune, elle se dirigea vers Kalerda où elle y déposa Feewitz, sa monture, la confiant à une aubergiste du coin : après avoir câliné son tawhak, elle s'éloigna pour rejoindre Nemès et Miraë qui lui avaient indiqué leur position.
Prochaine étape, le Bois de la Souffy.
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Le Matal 19 Astawir 1511 à 21h35
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| Miraë avait écoutée Nemès, tout en buvant dans l'outre tendue par sa comparse. Etonnée de ces changements d'humeurs en si peu de temps, l'ancienne Louve écoutait simplement, le regard absorbé par le brasier. Quand Nemès eut finit, Miraë enchaîna.
Une drôle d'histoire, je te savais bercée par les armes toi aussi mais je ne m'attendais pas à ce que tu es eut d'autre chef que la Carias.
Enfin, moi je n'ai pas vécue ce genre de chose. J'ai été élevée par les nourices, comme presque toutes les anja's mais en parallèle l'une de mes ascendantes venait prodiguer des instructions à la nourice qui m'avait à sa charge. Elle devait me raconter les histoires de mes ancêtres, qui portaient toutes le nom de Miraë a commencer par celle qu'on surnomme "Génitrice". J'ai un tatouage dans le dos qui consiste en les inscriptions de chacune de mes ancêtres et leur dates de naissance et de mort.
Ma progéniture s'appelle Miraë, et me succèdera dans mes devoirs. A savoir redorer le blason familliale, hisser notre nom dans les hauts de la société Matriarcale et devenir une exécutrice accomplie. Aujourd'hui je suis restée plus de deux ans en tant que Faucheuse et j'ai été sur des champs de bataille si éloignés où d'autres Faucheuses non symbiosées n'iraient même pas combattre en toute une vie de commandante. Ajoutons à cela que l'Exécution n'a plus aucun secret pour moi maintenant que je suis grande maîtresse de la sphère et je pense avoir accomplie mon devoir.
Miraë sourit, extrait la viande du feu et la coupe en deux pour en tendre un morceau à Nemès.
Enfin, ressasser le passé n'a rien d'intéressant. C'est l'avenir qui compte maintenant. A travers notre voyage nous allons certainement rencontré des points de récolte de ressources rares, sais-tu si Khamaat sais ceuillir et amasser des minéraux?
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Le Julung 21 Astawir 1511 à 21h51
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| Miraë n'y avait même pas penser. Bien sure! Les terres glacées du Nord ne devaient pas être aussi désertes qu'elle se l'imaginait. Mieux encore, pour vivre dans de telles conditions, seules des créatures coriaces pouvaient survivre, rares qui plus est.
Finallement, la ballade estivale en terres nordiques s'annonçait alléchante.
Remuant les cendres pour jouer avec les flammes qui déjà se mourraient, le repas terminé et ne restant plus de viande sur la broche pour attiser le feu de son jus, Miraë se mis à penser à son avenir.
Les bras croisés derrière la tête, allongée sur le sol et scrutant les étoiles, elle se laissa bercer par les cris lointain d'animaux forestiers pour peu à peu s'endormir.
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Au petit matin, quelques cendres rougeoyaient encore de la veille alors que les anciennes Exécutrices pliaient bagage. Petite chasse au Noosphage avant le déjeuner qui se solda par la mise à mort très rapide du bestiau par égorgement avant que Khaamat ne les retrouve, hurlant pour avertir les guerrières de sa présence quelques arbres plus loin et faisant fuir rongeurs et oiseaux de leurs nids. Le trio était rassemblé et prêt à partir pour la première étape du voyage : Direction les marais et leurs vortex's!
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Le Sukra 23 Astawir 1511 à 04h08
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| Khamaat avait rapidement gagné le Bois de la Souffy, les pensées de ses soeurs l'ayant efficacement et rapidement guidée vers elles.
C'est donc par la trouée au nord du Bois qu'elle les aperçut.
Elle stoppa sa course et leva un bras en l'air : la forêt sembla alors se figer, les petits animaux qui la peuplaient s'arrêtèrent dans leurs activités respectives et toutes les petites créatures aux environs de l'Arcaniste tournèrent leur regard vers elle, apeurés, prêts à esquiver une boule de feu intempestive.
Les oiseaux cessèrent également leurs chants printaniers, ailes semi-déployées, pour mieux s'envoler.
L'Arcaniste... agita alors sa main en l'air vers ses soeurs, en criant un guilleret "Youhou, les filles ! J'arrive !!!"
Un frisson de soulagement parcourut les environs de l'Arcaniste et, tandis que la faune de la forêt reprenait à nouveau son activité habituelle, Khamaat rejoignit Miraë et Nemès.
Les salutations échangées, désormais à trois, les filles du déclin se mirent en chasse.
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Le Julung 28 Astawir 1511 à 01h52
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Avec l'arrivée de la Némésis, le petit groupe était prêt à passer aux choses sérieuses : les Vortex acérés des marais!
Après un petit échauffement (traduire "échauffement" par "massacre sans pitié de tout ce qui traine") pour dégager la zone aux alentours, les trois Filles du Déclin se mirent en position autour du premier Vortex qui se transforma bien rapidement en petit hérisson grâce à un sortilège de polymorphie avant qu'une pluie d'acier ne lui tombe dessus.
Le hérisson avait beau être mignon, il n'en gardait pas moins une agilité surhumaine et un paquet d'images-miroirs si bien que malgré un combat acharné, il réussit à retarder sa mise à mort jusqu'à reprendre sa forme normale in extremis.
De toute évidence, la bestiole comptait vendre chèrement sa vie...
Qu'à cela ne tienne, on passerait donc à la tactique numéro 2 : re-polymorphie, sauf que cette fois au lieu d'attaquer, Nemès se plaça en soutien de Khamaat pour la soigner tandis qu'elle faisait des flux de mana afin d'accumuler l'énergie magique nécessaire pour utiliser de façon soutenue la magie de décrépitude. Ainsi, le Vortex - cette fois changé en hamster tout aussi mignon que le hérisson - se prit de plein fouet plusieurs vagues de putrescence qui n'en laissèrent qu'une carcasse noircie.
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- Bon ben euh... faut croire que j'ai eu la main lourde. dit l'arcaniste d'un air innocent. Vous me laissez récupérer et on se fait le suivant?
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Nemès poussa le cadavre décomposé du bout de sa botte pour le projeter en dehors du chemin qui les séparait du second Vortex, à quelques pas de là.
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- Ouaip! On se refait à peu près la même? Polymorphie, Danses ultimes d'Exécution, et ensuite Miraë et moi on se met en soutien pour toi, l'histoire que tu puisses faire des flux de mana et balancer la sauce.
Ca vous va les filles? demanda Nemès en essuyant sa botte souillée de jus de Vortex putréfié dans une touffe d'herbe.
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Le Luang 2 Manhur 1511 à 01h27
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| Parfait pour moi, approuva Khamaat en regardant, sourire au lèvres, la carcasse du vortex s'enfoncer lentement dans le marécage... l'honneur de sa tunique était enfin vengé, celui qui avait osé la souiller n'était plus.
C'est donc satisfaite et prête à appliquer la stratégie "némesque" sur le deuxième vortex que l'Arcaniste se posta non loin de la prochaine cible. Or, si elle avait l'habitude de combattre aux côtés de Nemès, il n'en allait pas de même pour Miraë mais malgré quelques malentendus, leur cible subit le même sort que le premier, en quelques sorts et passes d'armes rondement menées.
Le gué désormais dégagé, les trois filles du déclin ne le traversèrent pas mais longèrent la Souffy vers le nord, sortant du Bois pour aller voir ce qu'il se passait du côté de la plaine, en quête de nouvelles proies, comme l'avait suggéré Nemès qui avait lancé un "Allons crapahuter dans la plaine en attendant, y a toujours un ou deux khalitzburgs qui trainent là bas en général".
"Un khalitzburg... vu la taille de la bestiole, la recherche sera rapide", grommela Khamaat. L'Arcaniste, qui entretemps en avait tué avec l'aide de ses soeurs, se souvenait encore d'un khalitzburg en manque d'affection qui l'avait collée durant quelques jours, Khamaat n'ayant dû son salut qu'à l'aide de Nemès et à un sort de protection.
En trainant un peu les pieds, tout en examinant consciencieusement ses ongles pour vérifier que sa manucure n'avait pas souffert des sorts lancés contre les vortex, Khamaat sortit du Bois pour déboucher dans la plaine, elle repéra quelques proies qu'elle signala à ses soeurs, chacune d'entre elles se répartissant les bestioles à tuer.
Néanmoins, malgré son acuité visuelle accrue par un sort, l'Arcaniste n'avait pas vu encore de khalitzburg, heureusement, les autres bestioles, mineures, occupaient les trois filles du déclin en goguette...
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Le Luang 2 Manhur 1511 à 19h44
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| Miraë avait un train de retard, et elle n'en était pas fière!
Par les astres! Voilà que ses deux soeurs partaient à l'assaut au beau milieu de la nuit et elle s'était endormie dans sa cachette marécageuse, au creux d'une souche d'arbre mort.
Au petit matin, le Vortex avait repris sa forme normale, ses deux compères s'étaient repliées attendant le prochain assaut, et elle s'était réveillée la tête dans le seau : inutile.
Pestant contre elle même et n'ayant que faire de la forme revigorée du bestiau, la libertaire sauta ni une ni deux hors de sa cachette et plongea - pataugea - à l'encontre de l'ennemi, sabre au clair.
Exécutant tant bien que mal ses prestations de combattante chevronnée mais désordonnée, Miraë attaqua avec une rage non contenue la créature elastique à une bonne centaine de mètres.
Ses lames disparaissaient et réapparaissaient, découpant images illusoires et chaire visqueuse mais en aucun cas assez profondément pour handicaper la légendaire proie. En retour, un bras elastique transformé en faucille aiguisée vint faucher l'abdomen de la tydale passant outre ses protections. La blessure était loin d'être profonde et ne la gêna nullement pour esquiver les autres assauts de la créature mais méritait quand même d'être désinfectée et pansée.
Se repliant pour se soigner et se ravitailler, elle ne pu être que spectateur du nouvel assaut de Nemès et Khamaat qui mis un terme rapide à la trop longue vie de ce Vortex.
Peu après, les trois compagnons reprirent la route, décapitant et grillant tout ce qu'il y avait sur leur passage mais une chose est sure : au prochain assaut organisé, il faudrait établir une stratégie plus approfondie.
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Le Merakih 11 Manhur 1511 à 22h14
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| Voilà deux jours que les Menmorags étaient morts, et deux heures que la triplette venait d'embarquer sur le vaisseau nemen en direction d'Ulmendya.
Les choses ne se déroulaient pas comme prévues et les terres glacées devraient attendre un peu, mais Miraë trépidait d'impatience de pénétrer dans une ville dont elle avait entendue tant de choses sans ne jamais y être entrée.
Le Nemen de la guitoune ne paraissait pas enchanté à l'idée de céder des billets pour sa capitale, mais tant pis, la libertaire n'en avait que faire.
A bord, le pont craquelait sous les pas des passagers qui déjà prenaient place dans l'habitacle et rangeaient leurs affaires en vu de ce long voyage. Mais à la différence d'autres villes, la plupart des voyageurs n'étaient pas des marchands - bien que cette caste soit en nombre - mais des érudits et des astrologues exilées d'Utrynia, celles de Kryg étant beaucoup moins enclin aux voyages.
Lentement le navire s'éleva par quelques magies ou sciences dont Miraë ignorait totalement le fonctionnement et n'y prêtait guère attention. Une légère nausée plus tard et les voilà toutes trois embarquées en basse altitude, chaînes de montagnes, forêts et plaines à l'horizon.
La guerrière en profita pour se rapprocher de ses soeurs, accoudées au garde-fou tribord du pont, en vu des cimes de Kryg et plus loin, des landes gelées.
Alors liadha's, changement de programme? C'est toujours trépidant les surprises de toute manière. Mais, l'une de vous sait-elle parler la langue nemen? Ou avez vous un contact qui répondra à nos questions sur place?
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Le Dhiwara 15 Manhur 1511 à 23h04
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Cela faisait bien longtemps que Nemès n'avait pas pris un transport nemen... d'habitude, elle préférait voyager à pied pour avoir le plaisir d'affronter les embuches qui parsemaient l'île.
Cependant cette fois il y avait urgence : elles avaient besoin de réponses, et vite!
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- T'en fais pas Miraë, les nemens ont beau avoir des problèmes de communication, ils savent très bien parler les langues des Poussiéreux.
On commencera par aller voir la Judicatrice nemen, c'est l'équivalent d'une Justicière et d'une Mestre de Ville... si elle n'est pas en transe comme le reste des nemens, elle saura au moins nous orienter vers un interlocuteur valable pour le souci qui nous concerne...
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La Danseuse caressa la garde de la rapière qui pendait au fourreau à sa hanche, avant de la dégainer et de la tendre à Miraë.
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- Voici Ïlyen, c'est du travail nemen... souple, léger, résistant : du bon acier!
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Le Sukra 28 Manhur 1511 à 19h01
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| - Le Pas de l'Ombre...
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Nemès hocha la tête avec un sourire.
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- C'est une technique qui m'a souvent permis la victoire dans des situations risquées. A la période pendant laquelle Khamaat ne m'accompagnait pas, il fallait bien que je me débrouille sans soutien, sans ce merveilleux sortilège de polymorphie pour faire face aux Rejetons majeurs. Et pour se battre contre plus fort que soi, je ne connais pas mieux que cette technique qui permet d'attaquer tout en évitant de se faire soi-même attaquer. Toute cette technique repose essentiellement sur l'anticipation des mouvements et de la stratégie de ton adversaire : si tu frappes et te déplaces de telle manière à rester dans l'angle mort de ton ennemi, tu peux remporter la victoire sans que celui-ci ait jamais pu te porter un coup!
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La Danseuse récupéra le rapière et la remisa au fourreau avant de se pencher vers sa consoeur pour continuer la discussion un ton plus bas.
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- De mon vécu, j'ai toujours vu les Nemens sont souvent très évasifs. Ils se croient supérieurs et pensent tout maitriser sans que la Poussière ait besoin de savoir exactement de quoi il retourne... Mais avec le mal qui les frappe à présent, ils seront peut être plus enclins à nous livrer leurs connaissances.
Ceci dit, si ceux d'entre eux qui peuvent nous aider sont en stase, on ne pourra pas avancer non plus...
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L'aéronef commença à perdre lentement de l'altitude.
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- Bon les filles, je crois qu'on arrive bientôt. J'espère que vous avez pris de quoi vous couvrir, la dernière fois que je suis passée à Ulmendya ça caillait sévère!
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Le Sukra 4 Jayar 1511 à 14h42
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A l'arrivée, les trois Filles du Déclin furent effectivement accueillies par une brise glaciale qui s'infiltra sous leurs vêtements.
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- J'vous avais prév'nu...
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Elles se hâtèrent donc vers la station de gondolfière de surface, et embarquèrent sur le premier véhicule volant en direction du niveau du Centre de Juridiction sur le Nef d'Atterrisage, l'une des plateformes les plus proches de la surface.
La vue n'avait en rien changé depuis le dernier passage de Nemès, l'architecture Nemen, vue du ciel, était toujours à couper le souffle...
Le Centre de Judication était l'une des plus grandes bâtisses de la Nef, un immense immeuble pyramidal aux couleurs or et azur.
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- Bon... Heu... Vous allez voir, les Nemens sont assez... particuliers. Ils parlent bizarre, genre on a souvent l'impression qu'ils sont à côté de la plaque quand ils vous parlent, même s'ils pensent qu'ils sont vachement explicites en fait. 'fin bref vous énervez pas si vous avez l'impression qu'ils vous prennent de haut ou se foutent de votre gueule, y a de grandes chances que ce soit pas l'cas en fait.
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Nemès parut réfléchir quelques instants, comme si elle songeait à ce qu'elle devrait dire d'autre à ses amies au sujet de leurs hôtes, puis haussa les épaules et franchit le seuil du Centre.
Ce n'était plus le même Nemen au bureau d'accueil, et la tydale se demanda si le précédent était juste en congé ou s'il était entré en stase comme la majorité des autres immortels.
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- Aka's hajar, salua-t-elle avec un hochement de tête en arrivant devant le comptoir. Voici Miraë, Khamaat, et je m'appelle Nemès. Nous souhaiterions avoir un entretien avec la Judicatrice pour lui rapporter certains évènements importants et chercher conseil.
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Le Dhiwara 5 Jayar 1511 à 11h24
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| Khamaat avait bien profité du voyage : une cabine douillette, une bonne ambiance sur le transport et sur le pont, pendant que Miraë et Nemès parlaient non pas chiffons mais lames, confortablement installée sur un transat et emmitouflée d'une couverture, la Sorcière les écoutait distraitement, admirant par moments le paysage tout en se faisant une manucure.
La dernière couche de vernis posée et séchée, elle alla s'accouder au bastingage non loin de ses amies qui évoquaient leurs techniques de combat pour profiter un peu mieux de la vue.
Ulmendya était en vue... et était impressionnante ! Une sorte de puits énorme empli d'une lumière bleutée contrastait avec la blancheur de la plaine.
Lorsque Nemès évoqua les Nemens et leur façon de s'exprimer, Khamaat sourit d'un air entendu : ainsi, la nemen qu'elle avait cotoyé pendant l'épisode du Concile n'était pas une exception. Et bien... ça promettait de belles discussions énigmatiques et de bons gros malentendus sur fond de "mais ils se foutent de nous là ?". Bref, ça allait être de toute façon une nouvelle aventure, ce dont se réjouissait l'Arcaniste.
Le transport amorça sa descente : Khamaat resserra sa cape contre elle pour se protéger du vent froid.
A l'arrivée, après avoir jeté son paquetage sur son épaule, elle suivi ses amies jusqu'à l'entrée d'Ulmendya, admirant l'architecture nemen, intimidée par ce lieu où vivait une race qu'elle connaissait si peu... avant de suivre ses amies dans un bâtiment
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