Les Mémoires de Syfaria
La région de Kryg

Dépaysement d'un poilu venu d'une lointaine contrée.

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Sujet lancé par Savka
Le 27-05-1511 à 19h45
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Posté par Savka,
Le 15-08-1511 à 01h59
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Savka

Le Vayang 27 Manhur 1511 à 19h45

 
Le Nelda mettait un pied sur le sol du Matriarcat. C’était la première fois, depuis qu’il était Témoin, qu’il mettait un pied en dehors de Lerth et ses proches alentours.

Ce qu’il foutait la ? Lui-même n’en était pas certain. Une subite impulsion à coup sur, une motivation de voir « autre chose ». Sans trop savoir quoi, cependant. Mais il était bien présent.

Débarquant du transport Nemen, il tacha de se souvenir des quelques informations glanées ca et la au sujet de ces lointaines terres de l’est.
Une contrée peuplée de Tydales, avec une société très orientée autour du principe du « Déclin ». Encore qu’il n’avait que vaguement compris de quoi il s’agissait, il avait retenu l’essentiel : elles n’était pas alliées au PKenSsarkh.

Les membres du Matriarcat du Déclin, puisque c’était la le nom officiel, étaient pour l’essentiel des femelles dominantes. Les mâles, relegués au statut de simples reproducteurs, s’en tenaient la. Ou bien mourraient. Au choix. Quant aux autres races, elles n’avaient semble-il carrément pas de place.
Pour celui qui n’avait connu que la très cosmopolite Lerth, le concept paraissait étrange.

On racontait bien volontiers que les « folles » qui logaient dans les cités-forteresses de Kryg et d’Utrynia, étaient pour la plupart des furies guerrières, avec des techniques de massacre hors norme parfois appelées « Exécution ».

Bah, dans tous les cas, il ne comptait pas faire ami-ami avec les autochtones du coin. Il n’était la que pour voir un peu autre chose que les luxuriantes forets de Lerth et sa faune si attachante, qu’il connaissait par cœur. Megalithes, Jytryans, Akrotykar en tous genres… il avait eu de nombreux contacts.
Mais ici, dans ce climat beaucoup plus froid ? La question l’interessait au plus haut point.

Puis, de toute façon… il ne parlait pas le tydale.



 
Matroshka Voroshk

Le Dhiwara 29 Manhur 1511 à 19h59

 
Des nuits durant, oubliant la fatigue, la faim et la soif, Matroshka guettait le ciel, à la recherche d'un indice, d'un signe. Au loin, dans la voute céleste, quelque chose retint son attention. Une étoile, point lumineux au milieu de centaines d'autres, avait retenu son attention. Pourquoi celle-là en particulier ? Pourquoi maintenant ? Matroshka n'avais jamais cru aux coïncidences. Elle y voyait providence. Mue par une envie aussi soudaine qu'impérieuse, l'apprentie sorcière parti en pleine nuit. La trajectoire de l'étoile était différente des autres, beaucoup plus elliptique, plus ample. Son axe était toutefois assez clair.

Plein Sud.

Des heures durant, la sorcière descendit le chemin montagneux en provenance de Kryg. L'idée que quelque chose l'attendait au bout l'excitait. Puis marchant, elle repensait à cette autre étoile, cette réminiscence parallèle, celle dont l'éclat était beaucoup plus pâle que ses consoeurs, la terne au milieu des brillantes, la discrète au milieu des criantes. Quel pouvait être le message caché derrière cette configuration astrale ?

Elle croisa un petit groupe de voyageurs qui se rendaient à Kryg. Des marchands habillés de riches étoffes qui parlait à haute voix si bien que toutes les montagnes entendaient leur conversation. Attentive à tout ce qui se passait autour et au-dessus d'elle, elle faillit ne pas voir la montagne qui se dressait devant elle. Les neldas, sauf Liam, étaient tous outrageusement grands et imposants. Des gros machins poilus, certes pas rapides, mais imbattables au bras de fer. Ils n'étaient pas méchants, parfois puants, souvent ronflants mais toujours poilants...

Celui-là par contre était habillé avec les pires fripes que la sorcière eut l'occasion de voir. Totalement ringard et sans aucun goût, il était par contre difficile de voir lequel puait le plus entre le nelda et le tissu. Mais par politesse, Matroshka ne le ferait pas remarquer. Ce n'est pas gentil.

Un terne au milieu des brillants. Un silencieux au milieu des bruyants.


Je savais que vous viendriez tôt ou tard.


 
Savka

Le Luang 30 Manhur 1511 à 21h41

 
L'immense Berserker, mesurant presque cinquante centimètres de plus que la Tydale, la considéra d'un oeil étonné. Elle s'était adressée à lui en nelda, disant qu'elle l'attendait.
Il baissa sur l'inconnue son regard jaune vif, avant de lâcher, avec un accent à couper au couteau:


- Le S'sarkh vous aurait il envoyé un signe?


A n'en point douter, c'était bien un Témoin. Et il ne semblait pas vouloir s'en cacher le moins du monde. Il secoua la tête:

- Non, inutile de me répondre. Peu importe.

Il commence a marcher d'un pas lent, se contentant de suivre la route. Sans le savoir, il allait vers Kryg, suivi de la sorcière à ses cotés.

- Et? Que puis-je pour vous?

Il semblait attentif à ce qui l'entourait, comme s'il cherchait ou guettait quelque chose.

 
Matroshka Voroshk

Le Matal 31 Manhur 1511 à 21h35

 
Oh le gros accent que voilà. Matroshka ne connaissait pas beaucoup de témoins, mais ils étaient souvent mauvais en linguistique. Les effluves et la rage, ça ne doit pas aider à la conjugaison dans une autre langue... Et puis, faut pas les vexer, ils sont susceptibles. Même pas capable de rire à une petite blague sur le S'sarkh ou de se déguiser en rejeton pour faire peur aux enfants.

Ce sont les étoiles qui m'envoient des signes. Nos soeurs astrales. Mais bon, peut-être aussi le S'sarkh, qui sait.


Ne surtout pas les contrarier. Même s'il n'a pas l'air bien méchant. Un peu mou même.

C'est peut-être moi qui peut faire quelque chose pour vous. Lerth, c'est loin. On ne vient pas sans raison ici je suppose ?


 
Savka

Le Matal 31 Manhur 1511 à 22h52

 
Placide, l'immense poilu hoche la tête. Il semblait soulagé de trouver quelqu'un qui parlait le s'sarknesh.

- Vous dites vrai. Mais a vrai dire, c'est surtout ma curiosité qui m'a poussé ici. Je suis...

Il semble hésiter un moment, avant de poursuivre. Devait il révéler n'importe quoi à n'importe qui? Il prend le temps de choisir soigneusement ses mots.

- Je porte un intérêt particulier à tout ce qui concerne les rejetons et autres effluves. Peut-être pourriez vous m'indiquer une zone ou ils se trouvent...

Ils continuent de marcher, en direction de Kryg. La cité-forteresse apparaissait déjà au loin.

- ... nombreux, si possible.

Il ne semblait pas montrer particulièrement d'émotion. Si certains syfariens légèrement atteints de la cafetière affectionnaient particulièrement les massacres à grande échelle, Savka, en ce qui le concernait, n'en avait cure. Il gardait une expression neutre et un ton égal, quoiqu'il semblait faire des efforts pour faire preuve de courtoisie, ou tout du moins quelque chose qui s'en rapprochait.
Il ne semblait pas réjoui d'être la. Pas plus qu'il ne paraissait ennuyé. Bref, même une porte aurait pu paraitre plus attrayante.


 
Matroshka Voroshk

Le Merakih 1 Jayar 1511 à 12h19

 
Oh...

Sourire amusé. Réminescence d'un passé lointain.

Vous faites du tourisme en quelque sorte. Ca me rappelle quelqu'un...

D'un geste théâtral, la sorcière pivota sur elle-même en écartant les bras.

Les montagnes de Kryg peuvent s'enorgueillir de posséder un beau vivier sans cesse renouvellé de rejetons et autres natifs de haut niveau. Pas du petit sanglier de seconde zone, non non mon bon monsieur. Akrotykars, terakritus, nurobian, jytryans, furyans et surtout, notre spécialité locale : le condomignon krygien.

Rangeant les mains dans les poches, elle reprit une démarche plus adéquate.

Un beau bestiaire, mortel pour mes soeurs, distrayant pour moi.

Plus sombre, elle reprend.

Et si vous voulez mourir, la ville corrompue d'Utrynia vous accueillera avec plaisir. Le plus beau combat. Le dernier également.

Matroshka reprend son air bête.

Vous allez en faire quoi ? Les étudier, discuter soldes, leur dire de partir ou vous allez vous fâcher tout rouge ?


 
Savka

Le Dhiwara 5 Jayar 1511 à 13h29

 
Il hoche la tête au fur et à mesure de sa petite énumération. Certains noms lui disaient quelque chose, d'autres non. La sorcière semblait connaitre son sujet. Elle pourrait peut-être se montrer utile, en définitive?

- Intéressant. Vous piquez ma curiosité, Tydale.


Il ne semblait pas se soucier d’appeler les gens par leur nom. Le poilu était à des lieues d'avoir le sens du parler des Propages, il était plutôt du genre franc et direct. Parfois un peu trop, même
.

- Je m’intéresse à ce genre de choses à des fins d'étude, principalement. Observer, recenser, comprendre: voila les clés pour mieux combattre une menace potentielle. J'ai entendu dire que je pourrais trouver, dans ces contrées enneigées, de quoi apporter un peu de nouveauté à mes carnets de voyage.

Les milieux sauvages de l'île ne m'effraient pas plus que ça. Et je sais me défendre.


Il s'arrête. Devant lui, la cité-forteresse de Kryg. L'immense Nelda fit la moue: entrer dans une ville ne lui inspirait rien. Encore dormir par terre.


- Je suppose que c'est ici que nos chemins se séparent. Vous, vous allez en ville. Moi, je n'y vais pas. Bien.

Il lève une main, probablement en signe d'au revoir.

- Puisse le S'sarkh éclairer votre chemin, Tydale. Et vous garder des mauvaises rencontres. Savka brulera des herbes pour vous.

Se retournant, il commence à marcher lentement en direction des montagnes, vers le nord. Sans un regard en arrière. La Voroshk pouvait encore aisément le rattraper, si elle le voulait.


 
Matroshka Voroshk

Le Sukra 11 Jayar 1511 à 19h12

 
Vous savez vous défendre ?

La sorcière toise le poilu qui lui tourne le dos. Il n'a pas l'air méchant, pas armé, un peu mou. Une claque magique pourrait le mettre au sol ou lui botter les fesses tellement fort qu'il volerait jusqu'à Lerth. Mais Matroshka savait que les Témoins étaient tarés mais pas débiles. Ils étaient peu mais suffisamment puissants pour être de bons alliés. Restait à voir avec quoi il se battait hormis son pagne moche et puant.

Brûler ?

Une boule de feu trop grosse pour être honnête vient dépasser le nelda pour aller s'écraser sur une falaise un peu plus loin dans un tonnerre d'éboulements et d'explosions.

Merci pour la gentille proposition mais je brûle très bien les mauvaises herbes.

Un grand sourire bête et enfantin s'affiche sur le visage de la pyromane.

Enfin...je brûle de tout en fait.


 
Savka

Le Dhiwara 3 Julantir 1511 à 13h41

 
Nous y voila. Le moment ou la Voroshk ne peut s’empêcher de littéralement "jouer avec le feu". D'une part parce qu'elle commence à envoyer des projectiles enflammés, d'autre part parce qu'elle commence à titiller un peu le Savka. Qui d'ordinaire n'est pas une méchante bête. Mais il semblerait que la Tydale et son tempérament de feu soient parvenus à faire bouger le colosse poilu.

Ledit Nelda s'arrête, sans piper un mot. Il se retourne soudain, pour s'approcher de Matroshka, et finalement lui faire face, la toisant du haut des presque 50 cm qui les séparaient:


- Une question, mage: ne vous êtes vous jamais brulée avec vos propres flammes?


Il ne semblait pas énervé. Pas plus irrité. Toujours aussi calme qu'un Placide. Un détail cependant: la petite lueur qui brille au fond de l'oeil jaune du Témoin. Pour une raison quelconque, Savka semblait un peu plus excité qu'une minute auparavant.

- Vous semblez pourtant connaître un peu les Témoins. Vous savez donc ce que sont les conséquences de la Rage, et comment on peut en arriver à de telles extrémités. Cessez donc les enfantillages. Nous savons tous les deux que nous sommes un peu plus que ce que nous laissons paraître.

Il se tourne de nouveau, faisant mine de repartir:

- Vous ne voulez pas savoir ce que je sais faire. Pas plus que vous ne voulez savoir ce que je fais la. Pourquoi le voudriez vous, après tout? Je ne suis qu'un simple Nelda de passage, désarmé et sans le sou. Une Fille du Déclin n'a aucune raison de me chercher des noises si je ne suis pas une menace, n'est-ce-pas?


Il termine sur un large sourire dévoilant tous ses crocs. Visiblement, Savka était loin d'être un mou du bulbe. Mais il cachait bien son jeu, et ne voulait pas trop en dire.

 
Matroshka Voroshk

Le Matal 12 Julantir 1511 à 09h31

 
Se brûler ?

La Voroshk porte une main à sa nuque pour y sentir les restes d'une brûlure mal cicatrisée, souvenir d'une des nombreuses "erreur de calcul" de l'apprentie pyromane. Sans compter celles aux bras, aux jambes et un peu partout ailleurs.

Nooon, je suis une fille prudente. Tout le monde vous le dira.

Oh oui, c'est sûr.

Vous devriez vous méfier, certaines de mes soeurs sont réellement stupides et cherchent la baguarre pour un rien. Ce n'est pas de la rage, c'est de la bêtise. Vous savez, l'acier rend un peu neuneu. Elles ont le sang chaud pour des matriarcales mais sont relativement inoffensives, tout dans la parole, rien dans les muscles. Un peu comme certains.
Sourire en coin et oeil pétillant.

Si l'envie vous prend, je pourrai vous montrer mes petites adresses à monstres. Bien sûr, encore faut-il ne pas...comment dit-on dans votre langue...avoir peur ?


 
Savka

Le Matal 12 Julantir 1511 à 20h53

 
Le poilu ne peut s’empêcher de sourire, en écartant les bras:

- Vous voyez de l'acier pendu quelque part à mon côté? Non? C'est normal, il n'y en a pas.

Il se fend même d'une petite blague, pitoyable, mais:

- Je vous épargne la vérification sous ma bure.


Il ajoute ensuite:


- Ce n'est pas une poignée de greluches mal fagotées se prenant pour des combattantes de haut niveau avec leurs canifs en acier blanc qui m'apprendront quoique ce soit sur l'art martial. J'ai entendu les rumeurs, avant de venir ici, et je n'ai encore rien vu qui me fasse dresser les poils, si vous voulez bien me passer l'expression.


Le Berzerker semble reflechir à la dernière proposition:

- Votre coin secret, c'est loin d'ici?

 
Matroshka Voroshk

Le Vayang 15 Julantir 1511 à 17h00

 
Pas très loin. Il suffit de suivre les traces d'explosions.

Matroshka s'étire comme un chat et baille à s'en décrocher la mâchoire. A quand remontait sa dernière nuit sans observation ? Un regard au loin, le premier soleil se levait lentement. Les étoiles partaient se coucher, l'astrologue ne tarderait pas trop.

Méfiez-vous de certaines toutefois.

La magicienne haussait les épaules, mains dans les poches.

Il y en a quelques unes, deux ou trois peut-être, qui pourraient vous tondre pour l'été. Face à de la magie, elles ne valent rien, mais dans un combat un peu plus conventionnel, elles méritent la réputation de notre peuple guerrier.

Combien étaient-elles ? Une, deux, trois, quatre en comptant la carias frigide. Le reste ne valait rien aux yeux de la Voroshk, certaines étaient de bonnes amies, mais au combat, elles ne valaient rien. Tout juste bonnes à fanfaronner devant un jytryan mais quand venait le temps des vrais rejetons, elles pleuraient comme de petites anjas qui auraient fait un vilain cauchemar. Et même parmis ces quatre larronnes, combien de temps pouvaient-elles tenir face à un peu de magie ? Aucune. Finalement, le Matriarcat n'était peut-être pas à la hauteur de sa réputation. Quant aux non-symbiosées, seule la quantité pouvait être un avantage dans un combat.

Bref reniflement d'agacement.


L'heure est au sommeil. Essayez de survivre, je serai déçue de vous retrouver dans le ventre d'un condomignon que j'autopsierai dans quelques jours.


 
Savka

Le Luang 15 Agur 1511 à 01h59

 
Il avait laissé la Voroshk derrière lui depuis un moment, maintenant.

Ses compères? Condomignons, Tisseurs de Rêve, Mégalithes. Fidèle à ses habitudes, il ne faisait jamais le premier pas. Il se contentait d'être la, d'observer, de ressentir les choses. Après tout, il était dans les hautes montagnes et les forêts gelées du nord de Kryg. Personne ne menaçait personne. Il était donc inutile de chasser quoique ce soit. Le Berzerker était un artiste martial, certes. Mais cela ne faisait pas de lui un sauvage sanguinaire. Pas tant qu'on ne l'agressait pas, en tout cas...

Il noircissait des pages et des pages de son carnet de voyage. Détails sur la faune et la flore bien entendu, mais il avait également pris l'habitude de noter tout ce qui lui paraissait intéressant. Ou plus simplement, quand il s'ennuyait, tout ce qui lui passait par la tête.
On pouvait ainsi retrouver quelques essais divers de philosophie, de poésie, ou encore quelques gribouillis qui se voulaient artistiques (encore que...)

Il dormait à la belle étoile, et se nourrissait de baies communes et de petites proies qu'il parvenait à capturer. Le climat était plus rigoureux ici que du côté de Lerth, mais son métabolisme était des plus solides: le Nelda avait l'habitude de cette vie en plein air.
Son éternelle bure était maculée de taches. Il faudrait bientôt qu'il change de frusques, du moins s'il voulait retourner à la civilisation. Il parait que l'odeur est un critère important, en société.


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