Les Mémoires de Syfaria
Hors de toute région civilisée

D'Équilibre en Ordre (et réciproquement)

Balade dans l'Ouest
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Ataraxine
Le 26-06-1511 à 20h48
8 messages postés
Dernier message
Posté par Ataraxine,
Le 06-09-1511 à 22h50
Voir
 
Ataraxine

Le Dhiwara 26 Jayar 1511 à 20h48

 
Depuis le temps qu'elle en parlait, Ataraxine s'était enfin décidée à quitter l'Equilibrium pour aller visiter le pays des Hauts-Rêvants. Son nêhre lui avait laissé entendre qu'il apprécierait de faire le voyage avec elle. L'idée lui plaisait bien : quelle meilleure compagnie pour ce périple qu'un Élu aguerri aux voyages et au commerce inter-faction ? Mais Ataraxine était impatiente, comme toujours, et malgré les tentatives de Pyrhon pour tempérer son ardeur et ses ronchonnements, elle trouva qu'Enialix traînait un peu et entreprit de prendre un peu d'avance (la télépathie les aiderait bien à se retrouver sur la route).

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel ce matin-là quand elle se tourna une dernière fois vers Syrinth avant de s'enfoncer dans l'Hatoshal en direction de l'ouest, à travers cette merveilleuse pénombre sylvestre traversée de rais féériques, si inquiétante pour les visiteurs des autres factions, mais si rassérénante pour tout Équilibrien. Elle marchait d'un bon pas et transpirait déjà un peu sous son barda et dans ses vêtements déjà défraichis. Elle se dit que, puisqu'elle avait une longueur d'avance, elle en profiterait peut-être pour faire une halte près d'une mare pour y prendre un bain (le printemps est une bonne saison pour prendre un bain). Mais pas avant d'avoir déjà bien avancé dans la forêt et de se sentir vraiment partie pour le grand voyage.


Hauts-Rêvants, me voilà ! s'exclama-t-elle pour elle toute seule, dans un nelda douteux, avec un accent à couper au couteau.



 
Ataraxine

Le Merakih 29 Jayar 1511 à 22h35

 
Ataraxine avait bivouaqué dans la forêt, traversée sans encombre grâce à son habitude du terrain sylvestre et quelques trucs d'Évolution appris auprès du pédagogue Ulfwych, mais elle n'avait trouvé aucun endroit convenable pour un bain. Tout juste quelques mares trop petites pour s'y baigner, ou pleines d'eau croupie, ou encore infestées de sangsues... Bref, pas de bain d'adieu dans l'Hatoshal.

Elle avait prévu d'attendre son nêhre Enialix avant de s'aventurer hors de la forêt, mais ce dernier l'avait contacté télépathiquement dans la matinée pour lui dire d'avancer sans lui car des affaires le retenaient en ville. Elle se trouvait désormais à la lisière de la grande plaine que traversait l'Orénia. Si elle n'avait jamais vu cette rivière, n'étant jamais sortie de la forêt que pour quelques excursions autour de Minott (et une fois jusqu'à Zarlif la Souffrante), elle savait qu'en suivant son flux elle trouverait un pont qui la ferait passer chez les Hauts-Rêvants.

Elle se demanda si ce cours d'eau était un bon endroit pour se baigner.


 
Ataraxine

Le Julung 30 Jayar 1511 à 22h14

 
Non, la rivière n'était pas non plus le bon endroit pour son bain. Lit trop profond, courant trop fort. Et c'était sûrement le genre d'endroit où se faire piquer par un cornutus embusqué.

Vers l'amont, elle trouva un grand pont par-dessus l'Orénia. Plus loin le cours d'eau semblait se fondre avec la plaine. Un vaste marais. Toujours animée par cette lubie de baignade, elle commença à se diriger vers le grand marécage qui se dessinait au devant. Et puis elle s'arrêta net en apercevant quelques formes qui s'y déplaçaient furtivement. Il lui revint immédiatement en tête ce qu'elle avait entendu dire sur la faune qu'on trouvait dans ce genre d'endroits. Du genre aberrant et capable de vous couper en plusieurs morceaux avant d'avoir pu réagir. Pas de quoi l'impressionner en milieu forestier, mais quand c'était marécageux, elle n'était pas aussi à son aise.

Finalement, elle se baignerait une autre semaine.


 
Ataraxine

Le Vayang 1 Julantir 1511 à 22h17

 
E'myon était un joli village de tentes au pied des montagnes. Pour une Équilibrienne du cœur de l'Hatoshal, c'était dépaysant. D'autant plus que la foule était beaucoup moins mixte qu'à Syrinth, avec sa population très majoritairement composée de Neldas.

Avant de poursuivre vers Jypska, Ataraxine avait décidé de faire une petite promenade en montagne. Ça aussi c'était dépaysant. Elle commença à chercher un ruisseau ou un petit lac où elle pourrait faire sa toilette. Mais elle connaissait mal la montagne : elle se fit bêtement piquer par une bête venimeuse (qu'elle n'arriva même pas à identifier car elle disparut aussitôt faite la piqûre). Ce n'était pas du petit venin de cornutus, oh non ! Elle se félicita d'avoir pour une fois emporté un contre-poison dans ses affaires, comme on le conseillait généralement à ceux qui entreprenaient un grand voyage à travers Syfaria. Comprenant mieux que jamais l'utilité de la chose, elle se dit qu'une fois arrivée à Jypska elle s'en préparerait quelques doses avant de repartir en balade.


 
Ataraxine

Le Luang 4 Julantir 1511 à 21h24

 
Enfin Jypska ! Elle avait aperçu ses lumières en campant la veille aux pied des collines. La ville n'était plus très loin et Ataraxine savait maintenant précisément la direction à prendre le lendemain. Impatiente de pouvoir enfin visiter une ville étrangère, elle dormit mal et se leva avant l'aube pour entamer la dernière partie du voyage.

Le ciel nocturne bleuissait peu à peu à l'approche de l'aurore, la brume était levée et de la cité rêvante elle n'apercevait que quelques lueurs fantomatiques. Au sol, la prairie avait cédé la place à une terre ocre et poussiéreuse. Avançant à travers un brouillard féerique, mâchonnant un bout de tabac, Ataraxine avait l'impression tout en s'éveillant de pénétrer dans un rêve. Le songe d'une étendue plate à la végétation rase, d'étoiles alanguies dans l'air ouaté.

La farfouilleuse avait effectivement la tête ailleurs. Elle aurait dû percevoir le danger. Elle entendit juste des lianes fouetter l'air pour s'enrouler autour de ses jambes et de ses bras, la déséquilibrant, la faisant chuter, la tirant au sol. Elle fit mine de se débattre, mais déjà le poison de mandragora faisait son effet. Elle s'engourdissait. Ce rêve était plutôt un cauchemar.


*** ***

Après quelques instants d'étourdissement, elle se ressaisit. Elle était toute proche d'une grande cité, ce n'était pas l'endroit pour périr sous les coups d'une s'sarkherie de pâquerette pervertie !

Mais dans les brumes, avec la tête qui lui tournait, elle ne savait situer la racine de la plante, le cœur à extirper. Elle tenta de se relever pour regarder autour d'elle mais n'y parvint pas, restant étendue sur le sol, emberlificotée dans les racines de mandragora.

Elle se souvint soudain qu'il y avait deux personnes de sa connaissance qui se trouvaient peut-être dans ces parages, avec un peu de chance, et qui pourraient dans ce cas lui porter secours. Elle leur envoya un message de détresse puis perdit connaissance.


*** ***

Elle était encore engourdie quand elle reprit connaissance. Elle constata que Celegórn et Kallinor avaient accouru et tué la vilaine plante. Sans doute pas un grand exploit pour des voyageurs aguerris, mais Ataraxine s'était quant à elle bêtement laissée avoir.

Le couple l'aida à se dépêtrer des restes végétaux suintants. Elle les remercia, avant qu'ils ne la quittent un peu abruptement pour aller vaquer à d'autres affaires, la laissant assise sur la terre ocre, un peu hébétée.

La brume s'était dissipée, la cité rouge s'étendait devant elle sous le ciel azur. Enfin !


 
Ataraxine

Le Matal 30 Agur 1511 à 22h33

 
Ataraxine avait visité Jypska, elle y avait séjourné quelque temps et y avait fait quelques connaissances. Il était même question qu'elle revienne à Syrinth avec une esculape également un peu marchande.

Et puis son nêhre Enialix était à son tour arrivé sur place avec son nouveau jîhre, un Tydale du nom de Mirgahal qui allait rapidement s'avérer un drôle de loustic. Au point qu'un malheureux quiproquo avait dégénéré en insultes et en tabassage, et que le nouveau collègue d'Ataraxine était « retourné au pilier », comme on disait parfois.

C'était moins grave que s'il n'avait pas été symbiosé, mais c'était tout de même un sérieux couac dans les bonnes relations qu'Ataraxine essayait de tisser sur place. Surtout, elle ne savait qui blâmer le plus entre des gardes aux méthodes expéditives et un compatriote qui avait eu un comportement des plus imbéciles pour que les choses dégénèrent à ce point.

Finalement, elle choisit l'option tangentielle : elle sortit de la ville pour se changer d'air et s'éclaircir les idées, et mit un peu de distance entre elle et Jypska.


 
Ataraxine

Le Dhiwara 4 Saptawarar 1511 à 21h41

 
Elle avait un peu changé d'air, mais pas vraiment la météo de ses idées. Même si les couleurs de cette région étaient dépaysantes, il y avait dans le paysage une platitude qui commençait à porter sur le moral d'Ataraxine.

En allant vers le Sud elle était parvenu à la lisière du désert. Dépaysant, certes, mais bien trop aride ! Infléchissant sa route vers l'Est, elle avait fini par apercevoir une végétation sylvestre au loin. La forêt, il n'y avait que ça de vrai... même si celle-ci était fort différente de ce qu'elle connaissait : une forêt de conifères à la canopée bleutée.


Pyrhon dit :
Question couleur, te voilà servie, mon Ataraxine.


Et voilà que son Mou se mettait à retrouver la parole.

 
Ataraxine

Le Matal 6 Saptawarar 1511 à 22h50

 
Ataraxine avançait maintenant dans les Bois bleus, tout en bougonnant un peu.

Pyrhon dit :
Tu te laisses troubler par des broutilles, Ataraxine.

Pyrhon sortait de son taciturnisme habituel, et c'était pour la sermonner...

Des broutilles que t'appelles ça ? Je me tue à essayer d'arrondir les angles avec une Rêvante qu'a mal pris de se voir claquer la porte de Syrinth au nez, et v'là l'autre engourdi de graine de 'taku qui déboule et qui fait l'émeute dans Jypska alors que tout le monde lui a dit que le tapage c'est pas très apprécié, et ça finit en eau de boudin, et je devrais faire comme si de rien était ?

Elle avait retenu son agacement et même sa colère tant qu'elle était dans la capitale des Hauts rêvants, et même après, mais cette fois-ci c'en était trop, ça allait sortir, ça allait exploser.

Je distribuerais bien quelques claques si je m'écoutais, tu vois... Mais à qui je les file, hein ? Au Mirgahal qu'est déjà retourné au piliers ? Aux gardes qui n'ont pas su s'empêcher de lui cogner dessus ? À mon nêhre pour avoir amené ce brillant collègue avec lui ? Aux pages qui ont mal transmis les consignes de l'arch'rhon ? Hein à qui, dis-moi ?

Sa colère éclata en un grand cri, un hurlement de rage tout au fond des bois. Elle s'égosilla jusqu'à en perdre haleine, alignant juron après juron. Et puis il y eut un grand calme dans toute la forêt, troublé seulement par les halètements de la farfouilleuse qui reprenait son souffle, lessivée mais apaisée.

Puis Pyrhon brisa le silence :

Pyrhon dit :
Tu vois, Ataraxine, quand quelque chose ne va pas, au lieu de le laisser macérer au fond de toi, il vaut mieux le laisser sortir une bonne fois pour toutes. Après tu en es libérée. Sinon ça te travaille pendant des semaines et ça prend des proportions énormes. Essaie de t'en souvenir la prochaine fois...


Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...