*** Les temps sont troublés
Les vestiges de Syfaria se languissent sous le soleil de plomb de l'été
Les ponts fragiles s'écroulent
Les chemins de la connaissance s'effacent

Le pilier de poussière
Inchangé
Solide
Rassurant

Sa pointe cache le soleil cuisant
Et comme un chandelier géant
Il semble éclairer le monde
Et rassure le rêvant solitaire

Dangraal s'est retiré
Il s'est enfoncé dans le désert ancestral
Sous le pilier qui l'a vu naître
Il monte sa tente

Puis il s'assied
Il regarde la muraille ocre qui ceint la ville
Korsyne

Doucement, il se fond dans le souffle chaud
Son corps trouve sa place dans le sable

Son esprit se met au ralenti ***

*** Poussé par la chaleur, le vent et la soif
Dangraal se dirige vers le pilier

La pierre grise et chaude était douce
Le contact rassurant
Le pilier était là bien avant lui
Il serait toujours là bien après lui
Après la destruction de Syfaria même

Le pilier était une arche
Un refuge
Dangraal passa sous l'arcade séculaire
Et entra dans le pilier ***

*** La fraîcheur de cette cathédrale verticale était le premier bienfait offert par le pilier.
La quiétude ensuite
Qui amène la sérénité
Et le recueillement.

Dangraal était revenu au chevet de l'Etoile
Quand le monde s'effrite
L'enfant revient au nid
Et pleure sa nourricière corrompue. ***