Les Mémoires de Syfaria
La Région de Lerth

Suivre le fil.

Ou démêler les noeuds.
Page [1]
Détails
Sujet lancé par Antiorn
Le 11-10-1511 à 17h47
13 messages postés
Dernier message
Posté par Antiorn,
Le 24-11-1511 à 20h12
Voir
 
Antiorn

Le Matal 11 Otalir 1511 à 17h47

 
Un salon richement décoré, une table de bois massif, un service de thé, des galettes et quelques bouteilles. Au bout de la table trône le directeur de comptoir de Lerth. Patiemment, il attend, cigare au bec, le regard posé distraitement vers les fenêtres.

La réunion n'aura rien avoir avec le commerce de la Confrérie des Six. On pourrait dire qu'il dilapide les fonds, les ressources, son propre temps. Mais cela était prévu depuis le début. Il avait eu besoin de ressources. Le Luth lui avait donné la liberté de suive ses propres pistes. Le Terreau lui avait donné une occasion de se refaire une bourse en ce lieu choisi. Il servait Arameth mieux ainsi. En prenant au Terreau pour offrir à la Poussière.

L'entretien avec Batyias avait été fructueux. Nébuleux mais fructueux.
Il était venu à Lerth pour trouver un fil à suivre.
Et le fil devait se présenter sous peu à sa porte.

Comme de coutume Antiorn avait préparé le terrain... et attendait.
Qu'était devenu Umbre ces derniers mois ? Ces dernières années ?
Que restait-il de son ami d'autrefois ?

Le Blanc Nelda secoua la tête et balaya ces pensées de son esprit.
Il le saurait bien assez tôt.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Umbre

Le Dhiwara 16 Otalir 1511 à 15h11

 
Umbre entre dans le Fundeq, heureux de sentir un parfum familier dans ces terres étrangères.
La dernière fois qu'il a vu Arameth lui semble si lointain, qu'il en rêve parfois.
Le Fundeq, c'est un peu d'Arameth autre part, nulle part, partout.
Lerth n'a rien à voir avec Arameth.La presqu'île n'a rien à voir avec Amody.
Le sable chaud, la chaleur, les montagnes rocheuses, les aléas constants des caravanes.
Ce ne sont pas les mêmes senteurs, ni les mêmes épices, ni les mêmes couleurs.
Le Fundeq, c'est un peu tout ça, en plus faible, comme une résonance.

Une réminiscence.

Il profite des lieux, avant de se faire escorter par un garde pourpre.
Le directeur l'attend. Antiorn. Directeur de Comptoir. Le Terreau. Dur à imaginer.
Mais le Masque sait. Son vieil ami est malin. Il n'est pas là par ambition, ou à peine.
Du moins, pas pour l'ambition du pouvoir. D'autres ambitions. Plus belles et plus grandes.
Ils ont les mêmes, à peu de choses près. Donc il sait ce que c'est.

Le garde frappe à la porte. On l'annonce.
Il aime bien se faire annoncer. Le protocole, l'étiquette. Le théâtre.
Mais surtout, il a toujours aimé entendre son nom dans la bouche d'un autre.
Le seul défaut, c'est que ce n'est jamais complet ni exhaustif.
On ne peut pas annoncer Umbre. Pas dans son intégralité.

Au même titre qu'on annonce pas une symphonie, un tableau, une tragédie.
On annonce pas un chef d'oeuvre. On se contente de le prendre en pleine figure.
Et en matière de figures, le Confrère s'y connaît. Oh, oui.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Nelle

Le Dhiwara 16 Otalir 1511 à 22h38

 
La Nelle, par contre, s'annonce très bien.
En tout cas le garde qui se charge de cette tâche ne semble pas rencontrer de difficulté particulière, au vu du simple et sobre "Mademoiselle 'Dymer" qu'il lance avec, somme toute, assez peu d'intérêt, à peine une minute après Umbre, avant de retourner vaquer à ses occupations de garde pourpre.

La jeune tchaë, vêtue comme elle en a désormais l'habitude d'un mélange vestimentaire d'élégance et d'effronterie coquette, salue joyeusement les deux confrères d'un sourire et d'une brève révérence.


Messieurs, bonjour.

Et tout en balayant la pièce d'un regard curieux, elle ajoute avec une pointe de malice :


C'est la première fois que je suis reçue en personne par un directeur de comptoir, en son propre fief... C'est très impressionnant.


 
Antiorn

Le Merakih 19 Otalir 1511 à 15h07

 
Le nom de Umbre résonne dans la pièce.
Le directeur de comptoir balaie ses pensées vagabondes et se lève,
fait signe au garde de disparaître.

Le protocole s'arrête ici.

Dans un bruissement d'étoffes, le nelda franchit la distance qui le sépare de l'ordinant en deux foulées et lui flanque une tape amicale sur l'épaule.

Vieille canaille !

Il apprécie briser la révérence qui accompagne souvent le nom Umbre.
C'est que son ami est connu.
Tout comme celle qui s'annoncera sous peu.
Et lui aime se permettre.
Se permettre ce que peu oseraient.
Un plaisir enfantin...
... et pourquoi pas pousser jusqu'à le gronder un peu ?
Après tout ils sont seuls.

Des semaines que tu arpentes la ville et aucune nouvelle ?
Tu sais pourtant où me trouver, ami indigne !


Son sourire de loup mutin, cigare au bec, signale sans ambiguité qu'il ne pense rien de ce qu'il dit.
La table pourrait aisément être retournée.
Mais tant qu'à parler de sujets sérieux avec un compagnon de délires de longue date, autant commencer léger...
N'empêche il le toise, le scrute,
Son compagnon d'autrefois.
Les volutes de fumées dansent et pour un instant il ne pipe mot.

Est-ce là le Umbre avec qui il partageait les dunes, les étoiles et la folie de la musique ?
Celui qui a traversé le Miroir pour ressorti de l'autre côté en mille morceaux ?
L'exhalté, le fou, le brave, l'inconscient ?

Ou alors est-ce là le Umbre qui s'est pointé le bout du masque à la fête des fous il y a de cela un moment déjà ?
L'Ombre qui était venu se nourrir de beauté ?
Le damné, le brisé, le moucheur de flamme ?

Il le sait, la réponse n'est jamais aussi simple...
Mais ... ?

Trop longtemps que nos fils ne se sont croisés, cher ami.

Un regard chaleureux cherchent ce qui se trouve de l'autre côté des orbites du Masque.
Qu'est-tu devenu, Umbre ?
Si souvent tu as changé.
Tant de cicatrices tu as porté.
Tant de lourds secrets tu portes sous ton costume.
Et c'est peut-être cela qui te sauve. Le costume.
La parade, la feinte, l'ambivalence de l'ambiguité.
Une armure de jeu et de style.

De la main il invite son vieux compère à prendre place à la table.

Prends place, je t'en pries. Demandes ce que tu veux, et je le ferai apporter... dans la mesure du possible, bien entendu.
L'impossible reste à venir.


Le nom de "Dymer" retentit dans la pièce.
Cette fois le garde ne se fait pas prier pour s'éclipser.

Tous les personnages sont là.
Que la musique commence.

Oh, très chère, je ne suis qu'un prête-nom pour les Six, jamais ce fief ne fut réellement mien ou ne le sera un jour.
La poudre aux yeux reste de loin notre plus grande exportation.
Cela, et les artistes de l'impossible... vous connaissez déjà Umbre.
Prenez place, je vous en prie.


Il lui tire une chaise. Une jolie chaise coussinée, ouvragée, en bois d'Armériar, et entame le service du thé et des verres, choisissant pour lui-même un rouge opaque et fruité de la région.

Je vous remercie d'avoir répondu à mon invitation.

Il laisse passer un ange, peut-être pour donner du poids à cette introduction banale.

Je tire et suis les fils depuis longtemps.
Ils sont nombreux et s'emmêlent souvent.
Vous y connaissez quelque chose.
Chaque victoire est un nouveau mal de tête et un maelström de nouveaux questionnements.

Or il se trouve qu'Ulmendya m'a mené à Lerth, et Lerth à vous.
Batyias vous a qualifié de fleurs et moi de non-poisson.
Je vous épargnes les détails. Ses métaphores étaient sensées mais difficiles à rendre.
J'aime mieux ne pas érailler sa poésie en tentant de la reproduire.

Mon fil est de vous épauler dans le votre.
Mais je ne sais rien du votre... tel est mon drame auquel j'espère remédier.

Je suis venu à Lerth pour apprendre comment sauver le monde une fois de plus.
J'ai pensée que cela pourrait passer par Loïa.
La vie m'a mené sur un chemin.
Je n'aurai pas l'orgueil de me débattre.
Elle est plus sage que moi.

Je lui fais confiance.



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Nelle

Le Julung 27 Otalir 1511 à 23h03

 
Nelle sourit en écoutant le nelda.
La qualifier de fleur, ça pourrait presque plus ressembler à du Thosen qu'à du Batyias. Heureusement que la mention de "non-poisson" concernant Antiorn lève le doute sur la question.
Quoi que, un nelda c'est poilu, à l'inverse d'un poisson : il y a du coup dans ce qualificatif une logique presque trop évidente...

Mais ceci n'est pas vraiment l'objet de cette réunion, songe la jeune propage en revenant à celui-ci.


Effectivement, le fil sur lequel nous a aiguillé le Kar'nem S'sarkh ne concerne pas vraiment Loïa.
En tout cas pas directement...
Et pour cause : nous allons partir à la recherche du S'sarkh, Antiorn.
Guidés par Batyias, sur son propre navire, qui jadis fit déjà cet extraordinaire voyage et exploit...


Et voilà. Nelle a tout déballé, de but en blanc, sans chichi ni fioriture pour ménager le suspense, en seulement deux malheureuses phrases...
L'homme de théâtre qu'est Umbre va probablement lui en vouloir.
La part de Confrère adepte des révélations capitales murmurées sous des airs de conspiration qui se cache en Antiorn (il en a forcément une) risque également d'être déçu.
Mais bon, quand même.
Il s'agit d'aller sauver le S'sarkh !!
Pas de petits complots insidieux et rocambolesques à plumes et côtes de velours dont Arameth raffole !

Finalement, annoncer cette inénarrable aventure à venir de façon aussi abrupte, ça a son petit côté romantique...


 
Antiorn

Le Vayang 28 Otalir 1511 à 20h14

 
Un ange passe.
Le visage serein du Blanc Nelda se tend imperceptiblement.
Il a l'habitude de cacher son jeu. Il y est même doué.
Mais il ne s'attendait certes pas à cela.

Peur. Batyias avait dit peur.
Sa peur leur servira.
Et l'espace d'une fraction de seconde, cette peur filtre à travers ses yeux.

Antiorn a toujours répugné la douleur.
Jamais craint la mort, sauf une mort fade ou inutile.
Mais la perspective de se changer en immondice corrompue et immortelle le répugne au plus haut point.

Son expression ne le trompe qu'un bref instant.
Puis il tire sur son cigare et le jeu reprend.
Et puis, si l'entreprise peut être terrifiante, elle comporte aussi son attrait.
Rencontrer un Mythe. Un mystère insondable.
Entrer dans la légende. Non pas par vanité, mais pour y vivre.

Joli projet que voilà ! , lance-t-il enfin. Et je serai des vôtres, si vous me le permettez bien. Le fundeq pourra de plus remplir la cale du navire selon vos besoins.

Une pause.

Je n'aurais qu'une seule chose à vous demander... Crooot... s'il désire venir... je peux le prendre sous mon aile ?

Ce-dernier, dans son silence dans le jardin de Batyias, avait eu un moment... difficile à définir. Mais un moment. Il y a dans l'attitude de l'artiste, dans sa façon d'être, quelque chose que le confrère croit on ne peut plus à sa place dans cette aventure.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Nelle

Le Luang 7 Nohanur 1511 à 22h43

 
Nelle sourit, lorsque sans trop d'hésitation Antiorn s'invite dans l'aventure.
Après tout, il a raison : si c'est Batyias qui l'a orienté vers eux, il n'y a pas à douter de sa place au sein de cette petite entreprise.
Et même sans aussi éminente recommandation, Nelle est plutôt contente que le blanc nelda, au regard aussi discret qu'acéré, veuille être de la partie. Le peu d'aventures et de discussions qu'elle a pu partager avec lui au fil de ces dernières années ont suffit à la convaincre de la valeur et de la noblesse d'âme du personnage.

Elle ne peut pas contre pas masquer un certain étonnement face à la demande qu'il profère.
Et une brève hésitation.


Et bien... en ce qui me concerne, je vous avoue honnêtement que la seule fois où j'ai eu l'occasion de rencontrer votre ami, il... n'a pas spécialement fait preuve d'une sociabilité excessive...

Doux euphémisme, car non content d'avoir passé toute la discussion sans décrocher un mot, le nelda a ensuite pris congé de façon un peu abrupte, sans même répondre à une question directe que Nelle lui posait... Oui, pour le moins cette rencontre fut fort étrange...

Or vous imaginez bien que, pour un voyage d'une durée indéterminée dans un espace aussi petit, il faudra bien que chacun fasse les efforts nécessaires pour que tout le monde se supporte dans la joie et la bonne humeur...

D'un autre côté, Penthésilée est bien invitée, elle,et sa patience désormais légendaire depuis un certain clash mental face à cette pauvre poire d'Edoar.
Penthésilée, justement... elle va apprécier, tiens, de voir autant de confrères sur un seul bateau !
Ça promet...


...mais vous connaissez ce monsieur mieux que moi, et je ne pense pas que vous souhaitiez sa venue par pur caprice ou légèreté, continue Nelle en s'extirpant de ses pensées parasites.

Alors, pour ma part, je n'ai pas d'objection.

Termine-t-elle en se tournant vers Umbre afin de le laisser s'exprimer sur la question.

 
Penthésilée

Le Matal 8 Nohanur 1511 à 00h01

 
Achille dit :
Onnnnn va pé-ter la gueule au S'sarkh !
Onnnnn va pé-ter la gueule au S'sarkh !!


Achille... tu es pénible, vraiment.

Ca va faire une heure que le symbiote braille cette rengaine à tue-tête en sautillant sur le bastingage du navire. Penthésilée ne sait plus où se mettre, la queue basse et les épaules rentrées, soumise au feu croisé des regards hostiles des voyageurs et de l'équipage. Comme si elle maitrisait quoi que ce soit, concernant son satané mou...

On ne part pas en guerre. C'est une mission, aheuu... une mission d'exploration.

Achille dit :
Exploration, exploration... mon cul ! On part en croisade ! On va lui défoncer sa gueule, au pois'caille ! J'espère qu'il y aura des putains de canons géants, sur le destroyer ! Y'a Thosen Noril parmi les embarqués, c'est un frangin teigneux, un taré de militaire : je suis sûr qu'il est venu les poches pleines, avec des boulets et des mines ! Y'aura peut-être même l'amiral Loudmer ! Ca sent le gros baston, ct'affaire !


Par Toh, vas-tu te taire ? Tes divagations ne m'intéressent pas ! Qui plus est, elles indisposent les passagers !
Si tu tiens tant à me faire profiter de tes charmantes hypothèses, fais-le au moins en pensée... inutile de hurler.


Achille dit :
Rhaaââ, c'est que je suis trop excité !
Une bataille navale, comme dans les livres... j'en ai toujours rêvé !
E8, touché... E9, touché... E10, coulé !
Et rends-toi compte : quand il sera crevé, le monstre, ben y'aura plus d'effluves !


(soupir patient)

D'abord, rien ne dit que le S'sarkh soit "un monstre".
Ensuite, s'il est vraiment un poisson, il sentira bien pire mort que vivant...
Enfin, je te suggère de garder tes analyses pour toi, lorsque nous serons lerthois : il ne t'a pas échappé que nous allions chez les témoins ? J'apprécierais que tu les respectes, à défaut de les croire. Que dirais-tu s'ils se moquaient de l'Ordre ?


Achille dit :
J'en aurais rien à caguer. Voire, j'en remettrais une couche : tes dieux m'indiffèrent, et tu le sais. Je suis athée.
Liberté, liberté chérie ! Tu veux arrondir les angles ? Moi, je veux ma bagarre ! Disons que je ferai de mon mieux pour ne pas trop t'embarrasser... par bonté d'âme...

Oh, à propos... tu as remarqué ?


Quoi encore ?

Achille dit :
Il n'y a pas de confrères parmi les invités. Il semblerait que la sorcière partage ton opinion, les concernant.


Que sais-tu de mon opinion ? Ne t'avances pas trop à ce sujet, s'il te plait.
Quant à Nelle Dymer, elle est pleine de bon sens.


Achille dit :
Ah.


C'est de famille.

Achille dit :
D'aaaaaaaaaccord...


Chacun se plonge dans ses pensées et Achille cesse de brailler, au grand soulagement des voyageurs.

*** (Erratum : petite erreur d'aiguillage... considérez ce texte comme une digression anticipée, sans grand rapport avec le fil directeur de ce post centré dans un fundeq... le raccord se fera plus bas !
Ou pas...) ***


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Umbre

Le Luang 14 Nohanur 1511 à 20h18

 
Umbre avait joué le silencieux. Il aimait ça, quelques fois, le silence.
C'était une part de la symphonie, après tout. Et pas la plus négligeable.
Il n'était pas muet par revendication, ni par humeur. Car l'humeur était plutôt bonne.
Il était contemplatif, rêveur. Tout ça le faisait songer et quand il songeait, le Masque était impénétrable.
Bien entendu, il avait salué son vieil ami et accueilli avec plaisir sa joie.
Il la partageait, mais sans l'exprimer.

Revoir Antiorn à ce moment là, en ce lieu, tout ça était parfaitement normal.
Cela pouvait paraître bizarre pour certains, le résultat de coïncidences inattendues et surprenantes.
Ca ne l'était pas pour lui. Ils avaient commencé ensemble, rêvé et voyagé ensemble.
Dans toute aventure correctement écrite, cette boucle narrative était courante.
Les vieux amis, usés, qui se retrouvent pour une ultime exploration.

Pas de concours de circonstance donc. L'histoire était ainsi faite.
Et Umbre connaissait bien ce genre d'histoires.
Jusqu'à un certain point, bien sûr.

Confortablement assis, un verre d'alcool dans une main et une pipe en ivoire dans l'autre.
Le Masque laisse la conversation se dérouler, sans rien ajouter. Jusqu'à un certain point, bien sûr.
Si d'évidence, la compagnie d'Antiorn dans l'odyssée qui se dessine est naturelle...
Naturelle et bienvenue, voir nécessaire, l'autre ajout ne lui plaît guère.

Un moment, l'Ordinant admire les maladresses diplomatiques de Nelle.
Qui s'empêtre en gentillesse inutile et le fait doucement rigoler.
Lui, n'a ni ce don ni cette tare.


Non, c'est hors de question. Je n'ai rien contre l'individu, je ne le connais pas.
Sinon de nom, et pour avoir vu quelques unes de ses toiles, c'est un bel artiste et sans doute une belle âme.
Mais si on commence ainsi, on ne s'en sort pas. On ne part jamais, on embarque toute l'île.
Et au passage, on s'entretue sur le navire avant même d'avoir quitter les quais.

Nelle et moi, aussi injuste que cela puisse sembler, avons décider de sélectionner des gens que nous connaissons.
Des gens que nous estimons pour leurs compétences, leur intelligence, leur caractère et leur force.
Des gens qui se sont déjà illustrés dans des quêtes semblables par le passé. Des gens sûrs.
Des gens, aussi, que nous respectons. Batiyas a décidé de nous faire confiance sur nos choix.
Je ne compte pas le trahir en recrutant tout et n'importe quoi.

Je ne prendrais pas le risque d'être accompagné d'abrutis, des geignards et des faibles.
Non que Crooot fasse partie de cette catégorie de mous du bulbe. Encore une fois, il m'est étranger.
Mais c'est un parfait inconnu, dont j'ignore les talents et la personnalité.
Et nous voulons former une petite expédition.

Tu comprendras aisément pourquoi.

Ses peintures auraient été superbes, j'en suis convaincu.
Mais rencontrer le S'sarkh n'est pas affaire de pinceaux et de chevalet.
Je suis désolé d'être aussi froid, logique et raisonnable.
Mais toi mieux que quiconque peut comprendre.


Sa petite intervention terminée, Umbre tire une latte sur son fumoir.
Replonge dans le silence et observe son ami. Il n'a pas besoin d'en dire plus ou de se justifier davantage.
Pas avec Antiorn. Mais il sait qu'avec d'autres, les discussions seront sans doute plus houleuses.
Plus longues et compliquées. Voilà, se dit-il, un discours qu'il risque de répéter.
Quitte à être aussi catégorique qu'un hachoir dans la viande.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Antiorn

Le Matal 15 Nohanur 1511 à 20h12

 
La menue tchaë est diplomate.
Son vieil ami... non.
Comment pourrait-il lui en vouloir ?

Ses yeux cherchent ceux du masque.
Un moment de nostalgie et il sourit,
S'incline.

Je te concède le point sans heurt.

Maintenant il va devoir trouver un moyen de renvoyer Crooot à Arameth.
Il doute qu'il puisse faire le voyage de par lui-même, serait-ce en nef Nemen.

Combien serons-nous, symbiosés et équipage ?
Lorsque le navire sera prêt, je ferai remplir la cale de victuailles...
Si nous devons voyager jusqu'au bout du monde pour un destin incertain, autant le faire le ventre plein, et une bonne bouteille à la main.


D'ailleurs, parlant de verre, le sien est presque vide.
En bon hôte, le Blanc Nelda refait le service.



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Nelle

Le Matal 15 Nohanur 1511 à 23h36

 
C'est plus fort qu'elle : alors que Umbre répond d'un refus ferme et sans ambages, la jeune propage ne peut s'empêcher de rentrer imperceptiblement les épaules, un peu désolée.
Pourtant, dans le fond, elle est totalement d'accord avec le discours du Masque.
Et même quelque peu soulagée qu'il se tienne à cette ligne de conduite.
C'est vrai, finalement... s'ils commencent à faire une exception, ils n'en finiront plus.
Umbre a raison.
Après la brève gêne face à ce rejet de la requête d'Antiorn, c'est donc ensuite un léger sentiment de culpabilité qui la confond.
Intérieurement, Nelle grave les paroles d'Umbre dans son esprit.
Pour si jamais elle a besoin de les resservir.
Pour quand elle aura besoin de les resservir...
En y ajoutant quelques formes, évidemment.
Tout de même.

Heureusement, Antiorn comprend le point de vue qui lui est exposé et n'insiste pas, ni ne semble en prendre ombrage, au grand soulagement de Nelle.
Son offre de remplir la cale, par contre lui arrache un sourire amusé.
Antiorn a-t-il oublié que le comptoir qu'il dirige désormais se situe aux portes de la faction à la fois la plus riche et la moins avare de Syfaria ?


Knüt dit :

Ou alors il le sait parfaitement, mais joue les bons princes tout en sachant qu'il n'aura au final pas à s’acquitter d'une telle dépense, héhéhé...


Ignorant la pensée de son mou, Nelle remercie le nelda :

Votre proposition est très généreuse, Directeur Antiorn, mais la question des victuailles est, me semble-t-il, déjà prise en charge par le Kar'nem S'sarkh.

Knüt dit :


Sous la surveillance de Pépé Dymer, pour s'assurer qu'il embarque pas qu'des légumes, hi hi.


En tout cas, c'est donc avec l'un ou l'autre que vous devriez plutôt aborder la question.

 
Umbre

Le Julung 17 Nohanur 1511 à 21h51

 
Le Masque accueille le nouveau service d'alcool avec plaisir.
Le vin, la liqueur, cela lui aiguise les sens et la conscience.
Cela lui émousse bien d'autres choses, mais qu'importe.
Il n'a pas tant bu que cela. Pour l'instant.


Une dizaine je crois. 11 symbiosés pour être précis.
Quant à l'équipage, j'ignore ce qu'a prévu Batyias exactement.
Mais je doute qu'il vise dans l'armada de matelots.

Nous devrions être une petite vingtaine, je pense.
Cela reste à confirmer. Le Kar'nem doit être en plein préparatifs.


Parlant de victuailles, Umbre grimace sous le masque.
Il craint qu'en terme de haute cuisine et de mets délicieux...
Eh bien, les voyages maritimes, ça ne soit pas trop ça.
Alors il faut en profiter avant de partir.

Il songe déjà à ses derniers repas élaborés.
Antiorn va l'y aider. Ici, au Fundeq, il y aura bien quelques plats confraternels.
Pour exploser de plaisir, avant la tourmente et les jours difficiles.
Et pour emporter avec lui quelques souvenirs d'Arameth.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Antiorn

Le Julung 24 Nohanur 1511 à 20h12

 
Bien.
L'affaire est rondement menée.
S'il faut aller disparaître au-delà de l'horizon, autant être fin prêt...

Son regard tangue vers Nelle.

Oh, si le nécessaire est assuré par Lerth, nous trouvrons bien un recoin de cale pour y entreposer quelques doses de luxe, de mal du pays et de paradis artificiels pour une paire de confrères ?

Clin d'oeil à son vieux poteau, sourire entendu et mutin, Antiorn lève son verre droit devant lui pour porter un toast.

À nous, alors, et à l'autre face de l'horizon !


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

Page [1]
Vous pouvez juste lire ce sujet...