Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

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Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
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Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
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Batyias

Le Luang 24 Otalir 1511 à 23h42

 
***



Heureux...

Batyias était heureux.
Après son entrevue dite "des cagettes" à Lerth avec Nelle et Umbre, il s'absenta plusieurs jours.
S'enfonçant dans la presqu'île, il partit seul pour aller chercher son navire.
LE navire.
Celui qu'il avait utilisé voilà plus de quatre siècles...

Ces jours d'absence plongèrent Lerth dans une fébrilité inhabituelle.
La rumeur s'était répandue : Batyias retournait voir le S'sarkh !
Il avait besoin d'un équipage, qu'un espace du port soit libéré, que les préparatifs se mettent en branle.

Et Lerth vibra d'un seul coeur !

Chacun savait ce qu'il avait à faire.
L'exceptionnel leur mettait le sourire aux lèvres, mais ils étaient prêts.
Ils savaient que ce jour viendrait.
C'était inévitable.

Un large emplacement fut préparé pour accueillir le bateau.
Les instructions étaient claires : il aurait besoin d'être mis en cale sèche.
D'être retapé. Quatre siècles fatiguaient les bateaux aussi bien que les êtres...

Alors, lorsqu'au petit matin du 5e jour, les dockers virent le navire franchir la baie, ils furent emplis de fierté.
De ferveur !

Il était abîmé par les ans, mais sa coque vibrait d'une redoutable force tranquille.
Batyias était sur le pont.
Le navire avançait lentement mais semblait le faire seul, comme mu par les eaux elles mêmes.
Il fut amarré, puis mis dans son emplacement de cale sèche.

Quelques jours plus tard, il avait déjà meilleure allure.



Les voiles commencèrent à être préparées.
Elles avaient disparu sous le poids des ans, et Batyias donnait des instructions précises pour les recontruire à l'identique.
Ce serait plus qu'un navire.
Ce serait un symbole. Un espoir.



Le bateau était organisé comme une maisonnette.
Il avait ses recoins, ses salles communes, ses dortoirs individuels.
Sa petite bibliothèque.
Il avait même sa cheminée.

Certains murmuraient que Batyias lui même l'avait conçu et construit.
Son premier voyage vers le S'sarkh s'était fait à son bord.



L'intérieur était lumineux.
Quelques hommes d'équipage suffisaient à le faire avancer.
A l'entretenir.
Des non symbiosés seraient choisis, les symbiosés devant constituer l'équipe... de contact.



Le temps était venu.
Le navire était magnifique, pour une odyssée peut être sans retour.

La poussière allait rencontrer le S'sarkh...

***


 
Saltis' Dymer

Le Sukra 12 Nohanur 1511 à 23h08

 
Saltis baguenaudait cette après midi là sur le quai.

Les travaux avançaient bien, sous la houlette d'un Batyias plus remonté que jamais.
Les voiles étaient terminées, et les travaux intérieurs de réfection en voie de finition.
Le navire était impressionnant !
Saltis n'avait jamais été un fervent admirateur des coques de noix ou autres corbillards flottants usuellement à quai.
Mais là, il ne pouvait qu'être admiratif, et pantois.
Pantois car ce navire semblait tout ce qu'il y avait de plus normal.
En bois brut. Sans aucune technologie Nemen. Aucune sorcellerie.

Mais il émanait de lui une touche anormale. Pas désagréable, mais anormale.
Saltis avait parfois l'impression saugrenue que la figure de proue le suivait des yeux.
C'était déconcertant.

Batyias avait chargé sa fille d'organiser l'équipage symbiosé.
Et elle allait devoir surmonter ses habitudes de gentillesse si elle ne voulait pas que cette expédition tourne à la farce burlesque ou au pique-nique d'andouilles...
Le vieux Nelda, lui, s'était occupé de l'équipage non symbiosé.
Il l'avait sélectionné avec soin, ne prenant que les plus surs. Pas forcément les plus motivés, surtout pas les fous du S'sarkh, mais les plus fiables dans la tourmente à venir.
Car ce voyage, nul doute possible, serait d'une féroce dangerosité.

Nul n'avait su lui répondre à la Bibliothèque, comme il s'y était attendu...
Car ceux qui s'engageaient dans cette épopée, la plus importante depuis six siècles et peut être la dernière, avaient oublié un détail.
Les piliers de poussière.
Quelle était leur portée de résurrection ?
Pouvait-on ressusciter dans un pilier lorsque l'on était perdu en pleine mer ?
Il apparaissait relativement évident sur les cartes que les piliers connus étaient répartis de façon à couvrir la surface de l'île.
Mais au delà ?

Saltis sourit en poursuivant sa route.
Il n'allait pas en parler. Ça ne servirait à rien car il n'avait pas la réponse et il doutait qu'un symbiosé veuille tenter le suicide à quelques kilomètres des côtes juste pour tester.
Et puis, comme ça, les volontaires à tête de linotte auraient une bonne raison de regretter une fois en mer.

Car là, une fois loin, il le leur dirait. Évidemment...

Libre est la voie du S'sarkh !

 
Umbre

Le Dhiwara 20 Nohanur 1511 à 21h30

 
Sur les quais, un soir. Une silhouette sombre.

Bel ouvrage.

L'ombre parle pour elle-même, contemplative.
Elle admire le navire, dont la rénovation est presque totale.
Quelques touches, semble-t-il, et il sera prêt. Prêt pour une autre destinée.
Peut-on en dire autant de ceux qui vont y embarquer ? Il l'ignore.
Peut-on être prêt pour cela ? Sans doute pas. Qui le serait ?

Ce n'est qu'un vaisseau sans âmes, pour le moment.
Et pourtant, il jurerait qu'il y a une âme dans ce vaisseau.

Le bateau est une promesse. L'horizon en est une autre.
Promesses de difficultés, d'inconnus, de maux et de folies.
Promesses aussi de découvertes, de révélations et d'absolu.
Le Masque sort une montre à gousset de sa poche.
Tic, tac, tic, tac. Les aiguilles poussent le temps.

Le temps approche.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Vorondil

Le Dhiwara 4 Dasawar 1511 à 19h27

 
***
Prévenu par le mou de Nelle, une place aurait pu, éventuellement, peut-être, avec de la chance, si tout se passait bien, m'être attribuée : l'assistant du cuistot de bord ne pourrait pas venir, et il faudrait le remplacer.
Bien sûr, ça voudrait dire bosser à bord, ne pas être forcément tenu directement au courant de toutes les discussions réservées au contingent "réflexionnel" prévu par Nelle, mais, ça me donnait une chance d'aller à Sa rencontre.
Et pour ça, qui ne serait pas prêt à tout lâcher, sur Lerth ?

Bon, il allait falloir que je me prépare.
Je savais que j'avais des chances de trouver qui rencontrer pour le... l'entretien d'embauche. Mouais.
Au bout d'un petit moment à marcher dans Lerth, je finis au port, non loin du bateau reliquaire jadis utilisé par Batiyas qui avait attiré l'attention, et aussi forcément pas mal de monde dans le coin. De tous horizons.
Je me mêle aux personnes occupées à discuter dans le coin, et je finis par aviser une personne qui apparemment faisait partie de l'équipage.

Je l'aborde avec un sourire aimable, et demande d'une voix du même ordre :
***


Bonjour !
Hum, j'ai entendu dire pour Kerol. Dommage, hein ?
Mais je voudrais parler au Chef. Enfin le cuistot quoi. Maïto.
J'ai un remplaçant pour lui. Le meilleur.
Il est où, en ce moment ? Je suis sûr qu'il sera ravi d'apprendre la nouvelle.


*** Espérant une réponse, je m'apprêtais déjà à filer le rejoindre. Légèrement nerveux malgré tout. ***


 
Batyias

Le Dhiwara 4 Dasawar 1511 à 19h42

 
Tout était fin prêt.
Le navire était chargé, victuailles, eau, fournitures diverses, livres, etc.
Batyias arpentait les quais, le visage grave.

Marmonnant, il regardait le navire avec un brin de fierté mais aussi d'amertume.
Comme si le retrouver après toutes ces années était une joie comme une peine.

Des gardes avaient été postés à l'embarcadère.
Une seule entrée, surveillée nuit et jour.
Le vieux Dymer avait tenu à ces mesures de sécurité, sans que Batyias ne comprenne vraiment pourquoi.
Mais certaines choses lui échappaient et il les laissaient filer avec une délectation non dissimulée.

Le départ aurait lieu bientôt, d'ici quelques jours.
Il ne manquait plus que le Capitaine et ils vogueraient vers leur destin...



Horrible Note HRP néanmoins nécessaire : pour monter dans le navire, officiellement ou officieusement, envoyez un message sur DEV 1 et je vous téléporterai à bord.


 
Penthésilée

Le Luang 5 Dasawar 1511 à 14h31

 
Penthésilée ignore quelle description Salti's Dymer a donné d'elle. Mais il faut croire que le tableau est plutôt ressemblant, puisque les gardes chargés de filtrer les allers et venues de l'embarcadère laissent approcher la jeune nelda sans s'alarmer. Les mains posées sur la garde de leurs armes, ils l'observent tranquillement tandis qu'elle marche vers eux, puis les aborde dans leur langue raciale :

- Héjia, sentinelles.
Je suis Penthésilée, de l'Ordre du Haut-Rêve.
Sans doute m'avez-vous dans votre liste des membres d'équipage ?


Après une certaine hésitation, sans doute surpris de devoir s'exprimer autrement qu'en S'sarkhness, l'un des tydales s'avance :

- Penthésilée, oui. Soyez la bienvenue.
Non que la nuance soit fondamentale, mais considérez-vous plus comme une passagère que comme un "membre d'équipage". Nous réservons ce terme aux gens de mer.
Désirez-vous prendre possession de vos quartiers, ou déposer des affaires à bord ?

- Oui. J'imagine que je pourrai ressortir du navire sans encombre, tant qu'il n'aura pas levé l'ancre ?

- Bien sûr. Maintenant, si vous me le permettez, j'aimerais vous poser quelques questions de routine. Vos réponses nous aiderons à bien préparer votre équipée : il est rare qu'une telle expédition, au-delà de son caractère exceptionnel, accueille des hôtes étrangers.


La Vige du Rêve sourit in petto. Le père Dymer a du laisser des instructions...

S'éclaircissant la voix, le garde sort un calepin et consigne soigneusement l'échange par écrit. Tout en renseignant le tydale, la Favorite de Toh laisse son regard courir le long des flancs joufflus du bateau : il est imposant, très imposant. Le pont est haut perché, la mâture puissante et lourdement voilée.

Mais les yeux de la veilleuse, déjà dans son rôle, cherchent en vain les armes de guerre qu'elle espérait découvrir... sans trop se l'avouer. Pas de lance-grappins, pas de bouches-à-feu, pas de balistes, de feux grégeois, ni d'éperon...
L'idée d'aller taquiner "à poil" les monstres légendaires qui écument l'océan, indépendamment du S'sarkh, lui semble fort imprudente. Non qu'elle soit belliciste dans l'âme et veuille à tout prix en découdre, mais... qui peut le plus peut le moins.
Lui revient un proverbe à l'esprit, qu'elle murmure tel qu'elle l'a appris, en Runique :


Si vis pacem, para bellum...





Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nelle

Le Matal 6 Dasawar 1511 à 00h08

 
Le tydale à qui s'est adressé Vorondil ne semble pas vraiment surpris de sa question.
Il faut dire que depuis l'accident de Kerol, les aspirants commis désireux de prendre sa place ne manquent pas ! Ce jeune-là est au moins le quatrième à se pointer depuis le début de l'après-midi !


Arrr, p'tit gars ! Le meilleur, qu'tu dis ?!
Ah ben si c'est l'meilleur, pour sûr qu'il sera content d'entendre la nouvelle ! Harr !!


L'homme rigole, un peu grassement, puis colle un grande tape dans le dos de Vorondil, manquant lui déboiter l'épaule :

Et ben allez, va donc tenter ta chance, p'tit gars !
A c't'heure-ci tu trouveras surement l'maître coq au Rat qui pète, en face des quais !
A toi ensuite de saisir ta chance : pas assez aviné, le Gros Ma' sera pas d'humeur, mais une fois trop rincé il écout'ra plus rien de ton baratin, harrr, harrr...!!!


Le marin part dans un nouvel éclat de rire sonore, dont Vorondil songe qu'il sera peut-être amené à s'habituer s'il réussi à se faire embaucher...


 
Vorondil

Le Matal 6 Dasawar 1511 à 10h36

 
*** Je ris avec le marin, et jette un coup d'œil dans la direction du Rat qui pète...
Bon, très bien... s'il faut en passer par là.
Un sourire narquois naît sur mon visage en même temps qu'une idée assez amusante.
Je remercie le marin en lui assurant qu'on se reverrait bientôt, ce qui ne devrait pas manquer de le faire rire, puis je me dirige assez rapidement vers la taverne de marins où devait se trouver le cuistot.

Une fois arrivé, un coup d'œil me permet de comprendre d'où il a gagné son surnom...
Je me demande si le tabouret tiendra encore longtemps.
Bah.
Je vais directement au comptoir sans lui accorder plus d'attention que ça, et je commande deux grands verres d'hydromel, sous un regard un peu surpris sans doute, mais bon, je ne suis plus un enfant...
Et je suis plein aux as.
Je paye immédiatement, puis, mettant mon plan à exécution, je chuchote une rapide incantation sur l'un des deux verres.
Augmenter les risques de finir éméché, sans toucher au goût.
Voilà... une fois chose faite, je me dirige avec un sourire innocent vers la table du Gros Maïto, et lui pousse la choppe devant son nez en lui disant :
***


Salut l'ami, c'est moi qui régale aujourd'hui...
Savoure-le, il vaut le coup.


*** Je lui adresse un clin d'œil. ***


Entrons directement dans le vif du sujet : tu te doutes de la raison de ma venue, et je t'arrête de suite : cette place, tu en viendras à bénir l'accident de Kerol si tu me l'accordes.
Je ne suis pas n'importe quel gamin irraisonné.
Et je peux te le montrer...
Je suis aussi assez fin, et je peux m'occuper en plus de ce que tu me demanderas de gérer les stocks de manière optimisée, ce genre de trucs.
De la chasse au rats en passant par le livre des comptes, je peux faire ton bonheur pour ce trajet.


*** Je laisse filer un instant, pour qu'il s'imprègne bien des paroles, avant d'enchaîner : ***


Reconnais que tu pourras pas trouver mieux. Et je fais mes preuves quand tu veux.

Alors ?


 
Gushbood Shinetop

Le Matal 6 Dasawar 1511 à 12h56

 
*** Il avait eu vent de l’incroyable voyage qui se préparait à peine le bout du pied droit posé à Lerth.
***


Un bateau ?
Un bateau grand comment ?


*** Le blondinet se mit à courir vers les quais, il fallait qu’il voit ce bateau, oh oui il fallait qu’il le voit ! ***


Driny reste ici !

***
Son Yloatakus l' interrogea du regard mais le tydale n’attendit pas de grognement en signe de réponse. Son petit sac de toile sur l’épaule, il fondit vers le lieu de stationnement du navire.
***


Attention ! Poussez-vous ! Attention ! Atten…

*** Quelques minutes plus tard il foulait enfin les quais. Le navire était là, le navire… ***


Woaaaaaaaa !

***
La bouche grande ouverte, il scrute chaque détail du bâtiment. Il ne l’aurait jamais imaginé aussi grand. Gushbood s’arrête un instant.
***


Par les oreilles décollées de Gury la fouine ! Faut que je monte dedans !

*** Sans attendre il se présente à la seule entrée disponible qui est malheureusement gardée. ***


Hé bonjour ! C’est le bateau super rapide de Batyias pas vrai ?
Comment il l’appelait déjà… L’esprit un truc comme ça.


*** Il met ses mains sur ses hanches et annonce fièrement. ***


Vous savez que je suis un marin réputé et que je suis super connu ? Que je peux me retenir de respirer longtemps et que je connais plein de techniques secrètes ?
Dites ? Est-ce que je peux monter ? J’ai perdu mon invitation.



 
Shyama

Le Matal 6 Dasawar 1511 à 15h29

 
*** Shyama se promenait dans Lerth depuis quelque jours. Elle faisait du tourisme, à sa manière décousue de Sang-Âme, flânant de ci de là, au gré des envies des voix qui murmuraient dans sa tête et de ce qui attirait son regard....
Au milieu de se charivari de langues et de couleur, elle se laissait porter par les flux et reflux de la foule dont elle ne comprenait pas les mots, et pourtant, il lui semblait bien souvent qu'elle y était moins une étrangère qu'en son propre pays. Cette folie dont on l'accusait y semblait plus naturelle et sans le moindre doute moins stigmatisée.

Enfin, le jour dit elle s'avança vers les quais et vers l'être de bois qui devait la mener vers un inconnu fascinant et terrifiant.

Elle s'accorda un moment pour admirer cette monture. Elle n'avait jamais vu de bateaux de cette taille ni de cette élégance, sur les quais du petit lac d'Utrynia.

Enfin elle se décida et s'approcha des gardes en faction. ***


Euh.... On a dit au Nuage de se présenter ici... Elle doit aller rencontrer le Père de l'Artisan du Déclin.

Alors.... elle est là !


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Heltaïr

Le Merakih 7 Dasawar 1511 à 16h53

 
D'un quai un peu plus loin, une silhouette grise dévisage l'imposant bâtiment.
Le Navire de l'Expédition qui se prépare est encore amarré. Au repos. Semblant à peine bouger au gré des vagues. Véritable mastodonte comparé aux autres embarcations, principalement de pêche, qui le côtoient.

De temps à autres, une bourrasque marin vient se perdre dans les voiles actuellement repliées du navire, semblant l'animer un bref instant avant que tout ne retombe.
La même bourrasque t'apporte l'air salé du large, le froid vivifiant de la mer, l'appel du large et de l'aventure.

Immobile, figé au bout de ce quai, tu te perds dans ta contemplation ou tes réflexions.
Dur de dire ce que tu ressens. Ce que tu penses.

Peut être le respect, envers le navire et ceux qui l'ont conçu, entretenu ou vont s'y embarquer.
Peut être cet étrange espoir qui t'habite depuis que tu as connaissance du projet. Cette intuition, folle sans doute, qui te murmure l'importance que peut avoir un tel voyage, une telle découverte. Pour l'équipage, mais aussi, sans doute, pour toute l'Île.
Peut être encore cette douce amertume consentie à l'idée de cette décision pourtant volontaire, de ne pas te joindre à pareil projet, pareille folie, pareille aventure.

Une nouvelle bourrasque fait s'envoler ta tignasse.
Le navire tangue à nouveau, impatiente monture prête à retourner chevaucher les vagues...






 
Cadécia

Le Merakih 7 Dasawar 1511 à 22h39

 
*** Capricieuse, bornée, égoïste, tant de chose qui représentait à présent si bien Cadécia. La jeune mère avait parcouru tant de lieux pour être passive dans cette ville puante. Quelles idées de grandeur pouvaient bien naître ici ? Au moins d'aussi folles pensées que retrouver un jour Zarlif. Cadécia avait appris que leur voyage était annulé et se réjouissait bien vite de rentrer. Cela faisait un moment que l'arcaniste attendait patiemment que son homme fasse ses déchirants adieux .

Mais seulement voilà, Heltaïr ne passe pas l'entrée de la ville, non, il se manifeste à elle par pensées. Notamment avec les paroles de Nelle. Cadécia soupira : ainsi son homme n'était pas taillé dans le même bois qu'elle. Avec cette robe, Cadécia avança péniblement à travers la cité portuaire. Elle arriva sur le ponton. ***


- Camaraderie. Fraternité. Avenir. Tout cela n'est que stupidité.

*** Elle jette sa main vers le ciel, assez dépitée et énervée vu l'intonation de sa voix. ***


- Crois-tu vraiment qu'un avenir radieux nous attend au tournant ? Le monde est également équilibré. Il est arrivé au printemps, coloré et luxuriant mais nous sommes à l'hiver de notre monde. Quoiqu'il en soit ... Si je dis vrai, nous devons tous mourir prochainement alors fais le comme tu l'entends. Ton univers, c'est ça. Je n'ai pas le droit de te faire renier tout cela, fais ce que tu crois être juste. Si je ne peux t'accompagner, je préfère au moins retirer les chaînes que je t'ai imposées.

*** Heltaïr vire de toutes couleurs alors qu'il voit sa dame terminer sa tirade en lui tournant le dos : elle s'en va, le laissant libre. Pourtant il ne peut concevoir de la laisser partir ainsi alors que ce voyage risque d'être le dernier. Il vient doucement l'enlacer en posant ses mains sur le ventre dégrossit depuis longtemps. Ses paroles se murmurent à son oreille, c'est un choc pour elle. Sans qu'il puisse le voir, un sourire se dessine sur ses lèvres ***


- J'aime vraiment un imbécile ... Tâche de me revenir avant de me proposer ... ça ... Heltair ...

*** Évidemment, Cadécia ne peut rester de marbre et se retourne afin de l'embrasser passionnément : l'hiver du monde arrive et avec le voile blanc, peut-être que les deux amants ne se reverront-ils plus ... ***


 
Nelle

Le Merakih 7 Dasawar 1511 à 23h54

 
Le gros Maïto, un tchaë presque aussi large que haut, toise Vorondil d'un air peu chaleureux, qui laisse à penser que l'approche familière, voire un peu insolente, qu'il a employé n'est finalement peut-être pas la plus appropriée.
Après tout, c'est pour un poste de sous-fifre, qu'il vient postuler...

Après quelques secondes, le cuistot semble décider de ne pas rembarrer ce petit avorton arrogant tout de suite, et répond d'une voix rugueuse :


Alors ?
Alors quoi ? C'est censé m'impressionner, ton numéro, gamin ?!
J'vais te répondre : je cherche pas un beau parleur plein de morgue. J'cherche un commis efficace, qui sait fermer sa gueule et faire c'que je lui dit quand j'lui dit, plutôt qu'me reprendre sur l'temps d'cuisson du pâté en croûte...

Si j'te prenais à bord pour remplacer Kerol, ça s'rait pour être ton maître-coq, pas ton copain d'chambrée, tu saisis la différence ou faut qu'je te fasse un dessin ?


A ce moment, Vorondil commence à réaliser la véritable cause du rire du marin qui lui a indiqué la taverne : il savait que le jeune Serviteur de la Voix allait se faire bouffer tout cru avec son boniment !

Et puis soudain, le Gros'Ma, comme semble être son surnom par ses compagnons d'infortune, part lui aussi dans un éclat de rire tonitruant, s'enfile cul-sec la moitié de la choppe qu'il a en main, s'essuie la moustache et le menton -dégoulinant de mousse et l'alcool- d'un revers et reprend, l'air un peu moins sévère :


Bon alors, commence par m'app'ler monsieur et explique-moi en détail et concrèt'ment ton expérience en mer, en cuisine, et en quoi tu vaux mieux qu'tous les autres qui se sont découverts une vocation de commis depuis ce midi ?
J't'écoute, petit.
Sans les chichis et la poudre aux yeux, hein, sinon ça va finir par m'agacer !


 
Vorondil

Le Julung 8 Dasawar 1511 à 00h15

 
*** Voilà que je tombe sur quelqu'un qui semble avoir un besoin vital d'exercer un ascendant sur quelqu'un.
Fort bien, je ne suis pas à ça prêt.
Je me racle la gorge, et tente de répondre d'un ton neutre et déterminé :
***


Bien monsieur.
Alors mon expérience en mer se résume à une seul petit trajet, avec... la personne qui m'a recueillie, ici, à Lerth.
Juste assez pour voir que je n'ai pas de mal de mer.
Bon, avec un litre de vinasse dans le ventre, je ne m'avancerai pas. Mais j'ai arrêté de boire plus que la normale, et surtout, pas pendant que j'ai du travail.
Pour l'expérience culinaire, j'ai pas mal voyagé seul - j'aurais bien aimé de la compagnie, mais je ne suis pas là pour raconter ma vie - ce qui apprend à se sustenter soi-même.
Bah... après, niveau menus, ça dépendait de ce que je trouvais.
Mais j'ai survécu, et je m'en sortais pas si mal au final.


*** Je marque une pause, puis reprends d'un ton plus doux : ***


Mais, monsieur, je m'adapterai à VOS exigences, vu que je ne serai pas là pour décider de QUOI faire. Je le ferai, si c'est ce qu'il faut faire.
Et, lors de moments de panique, où il y beaucoup de travail d'un coup, je peux être d'une rapidité et d'une efficacité nettement accrue.
Ce qui vous permettra éventuellement de prendre moins sur vous qu'avec un autre. Ce sera à vous de décider...


*** J'évite de lui préciser quel sortilège m'aiderait à faire ça, mais en tout cas, ça n'était pas risqué, et c'était vraiment très efficace...
J'y perdais certes en vivacité d'esprit, mais comme il me l'avait clairement fait comprendre, ce n'était pas ça dont il avait besoin.
J'attends sagement de me faire rembarrer.
***


 
Thosen Noril

Le Julung 8 Dasawar 1511 à 01h04

 
Et bien ça pour une surprise...

Un petit baluchon de toile chargé à ras la gueule de munitions en tout genre sur l'épaule, suffisamment de quincailleries dans le paquetage pour équiper une petite armée, Thosen avait pris l'entreprise très au sérieux.
Et comme chaque chose sérieuse nécessitait beaucoup de préparation et souvent davantage encore de puissance de feu, cela avait été un déchirement que de laisser son Cracheur Hautement Automatisé à Refroidissement Merveilleusement Évolutif à Farnya.
Seulement à coté de ça, trimballer deux cents livres de bon acier fraternel et autant en projectiles et liquide glaçant d'un bout à l'autre du continent pour les perdre au premier chavirement prévu du radeau témoin aurait été pour le moins, frustrant.

Et pourtant...
C'est une bonne surprise...
En place et lieu de la barque attendue se dressait un immense navire qui a lui seul détruisait tout le travail fertile de son imagination de ces dernières nuits.
Après tout, entre deux crises de pessimismes, que pouvait-il bien attendre d'autre d'une faction connue pour ses allers sans retours, au point de porter au pouvoir le premier dingo capable de revenir...
Il aurait du se douter du contraire pourtant, si il y avait bien une cité qui savait lancer des navires sur ce continent, il la foulait en ce moment même.
Malgré les années, le colossal rafiot avait même fière allure, et bien mieux encore, semblait d'un bois fait pour défier les tempêtes, peut-être pas les créatures qui peuplaient les bas fonds, et le voilà qui regrettait à nouveau son CHARME, mais pour ce qui est de fendre les flots, assurément.

Vérifiant machinalement le jeu du rouet d'un des petits pistolets d’appoints dissimulés dans ses manches, il s'avance vers les gardes surveillant le quai.


Bien le bonjour Messieurs... Thosen Noril, Fraternité du Désordre...
On m'a dit de me présenter...


Jeg ville være den sjette mann...

 
Antiorn

Le Julung 8 Dasawar 1511 à 15h43

 
Antiorn arpente le pont.
Il avait observé le navire du port ces derniers jours.
Une véritable merveille qui pourrait bien faire pâlir certains vaisseaux Nemens.
Il avait passé des heures à le scruter de loin.
Il compte maintenant bien recommencer de près.

Antiorn était passé, donc, par le protocol, les gardes et les questions.
D'autant plus que le directeur de comptoir était venu accompagné...
Non seulement des employés du fundeq traînaient ses valises,
Ils traînaient des victuailles.
Amphore d'huile aromatisée, noix, purée de pois chiches et aubergines, cailles au saffran et à l'orange, sublimes vins de la Perle Sombre, boîtes à épices mulitiples... de quoi passer le voyage confortablement. En fermant les yeux, il pourrait croire que ce navire est confraternel. Mais là n'est pas le but de la démarche.
Elle n'a d'ailleurs pas d'arrière pensée.

On le fouille, on refuse l'accès à ses employés, on lève le ton, on refuse l'accès à ses victuailles...
Mais finalement Antiorn était parvenu à calmer le jeu.
Ses marchandises avaient été passées au peigne fin et seuls deux de ses badauds de service avaient pu poser les victuailles dans la chambre du confrère. Ils avaient été suivis pas à pas et ses employés s'en étaient repartis avec les dernières directives de leur directeur.

Maintenant qu'ils sont partis, il erre sur le pont, sourire fendu jusqu'aux oreilles.
Il est libre à nouveau.
Le fundeq et le Terreau sont derrière lui.
L'horizon devant.
Et la mission qu'ils se sont donnée est d'aller au-delà.

Que demander de plus ?


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Erling

Le Julung 8 Dasawar 1511 à 16h11

 
Habitué à ce que ses escales à Lerth soient des temps de repos, Erling dérogea cette fois-ci à la règle. Revenu par hasard à la Scintillante un couple de semaines auparavant, il avait eu la bonne surprise d'apprendre que le révéré Batyas ainsi que des symbiosés bien connus menaient un projet de haut volée qui transcendait l'ensemble de la communauté des Témoins. Le Propage ne fut pas l'exception dans la foule et, alors qu'une rencontre inopinée avec Nelle lui avait donné la chance d'obtenir une place à bord, il s'était greffé à ce projet avec un plaisir immense.

Rencontrer le S'sarkh ou du moins tenter de le faire. Cet essai était une étape marquante que bien des Témoins tentaient et, alors qu'Erling revenait d'un tour entier de Syfaria long d'une année, il n'était que logique qu'il prenne maintenant la mer pour aller encore plus loin. L'organisation du voyage avait déjà été bien prise en main, notamment pour les Dymer, et le Tydale ne fut donc pas surchargé de travail en attendant le jour du grand départ.

Il resta à Lerth, trainant ses guêtres à la Mission, échangeant avec des Propages de passage. Il profita du logis douillet qu'une mère ravie entretenait avec soin. Il se prépara psychologiquement à la tâche à venir, passant de longues heures au Temple. Enfin, il pensa longuement à son père, disparu bien des années auparavant dans une entreprise similaire.

Finalement, le jour J fut là et trouva Erling, un large sac à l'épaule, sur le seuil de sa maison des quais. Le bateau était non loin, en vue. Le Propage avait eu le temps de s'habituer à sa haute et noble stature, à sa grandeur époustouflante et son symbolisme sans pareil. Pourtant, alors qu'il franchissait la porte d'entrée du logis des Aruhns, Erling admira l'embarcation avec un œil neuf. C'était maintenant sa nouvelle maison qu'il contemplait. Son nouveau chez lui pour un temps indéterminé mais probablement plutôt long.

Le Tydale se retourna et serra dans ses bras sa mère qu'il l'avait suivi sur les premiers pavés des quais. La vieille, minée par l'appréhension de perdre son petit comme elle avait perdu son mari, avait les traits tirés. Pourtant, elle se força à montrer à Erling un sourire confiant. De son côté, ce que le Propage vit fut la fierté dans les yeux de sa mère. Qui aurait pu faire croire à la Tydale à la naissance de son fils que ce dernier allait pouvoir embarquer avec Batyas ? L'honneur était grand pour la famille et la femme le savait. Ainsi, alors qu'Erling s'éloignait en direction du bateau en se retournant pour un dernier signe de la main, elle retint ses larmes, puis regarda longuement son dos avant de rentrer chez elle, le cœur entre deux eaux.

De son côté, Erling atteignit rapidement l'embarcadère et déclina son identité aux gardes de faction qui, prévenus, ne firent pas d'histoire à le laisser monter. Après tout, ils avaient des émissaires étrangers à gérer et un Témoin ne les inquiétait donc pas outre mesure.

Enfin, le Propage fut sur le pont. Il posa son sac à côté de lui et se retourna pour regarder Lerth depuis ce nouveau point de vue fort agréable.


Pélerin du S'sarkh

 
Narrateur

Le Julung 8 Dasawar 1511 à 23h12

 
Peu à peu, le navire prenait vie.
Les non symbiosés s'activaient, le départ serait pour le surlendemain au petit matin.
Les symbiosés prenaient leurs quartiers, armement vivant du bateau.

Les gardes filtraient les entrées, tandis que divers chargements se faisaient encore.
Lorsque l'extravagant Gushbood Shinetop se présente à eux, ils gardent leur sérieux mais l'un d'entre eux ne peut s'empêcher un sourire.
Ils répondent d'une voix calme, mesurée, aguerrie. Professionnelle.

Messire, effectivement nous vous reconnaissons.
Rassurez vous, car vous n'avez point perdu votre invitation.

En réalité, il n'y a pas d'invitation...

Nous avons une liste exhaustive - et descriptive - des personnes habilitées à monter sur le navire.
Les symbiosés, comme les non symbiosés.
L'équipage a été sélectionné par le propage Saltis Dymer, il n'est composé que de la seconde catégorie.

Pour ce qui est des symbiosés, qui composent les membres d'expédition, c'est à la propage Nelle Dymer qu'il faut vous adresser.
Mais... je crois bien que la liste que j'ai entre les mains est définitive.

Je m'en vois navré mais je dois donc vous refuser l'accès au navire...


Gushbood Shinetop se trouve ainsi face à eux, qui sans le congédier, sourient en silence poliment.
Le navire est immense, mais visiblement les allers et venues en sont sévèrement contrôlées.
A part de trouver une solution rapide et pour le moins innovante, nul doute que le serviteur de la vision restera à quai lorsque le départ sera sonné...


 
Gushbood Shinetop

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 00h55

 
*** Le petit tydale est déçu, très très déçu. ***


Hoooo naaan !

C’est moi qui ait donné l’idée à Batyas en plus et puis il y a le…
***
Voyant visiblement que les gardes ne le laisseraient pas monter à bord, les épaules de Gushbood s’affaissent.
***


Pfff c’est trop injuste ça. Et puis j’aurais même pas emmené Dryni, vous savez mon Yolatakus…


*** Il se gratte les trois poils présents sur son menton, perplexe. ***


…ou Yolakus… ou alors peut être bien Yloataku… Je sais jamais…

Bref en tout cas je l’aurais même pas emmené. Et puis moi je ne prends pas de place, je suis un tchaë, certes un peu grand mais je suis un tchaë quand même. Si je suis grand c’est parceque j’ai bu de la soupe de boloumboloume. C’est juste pour ça.

Bon d’accord je suis quand même plus grand qu’une souris mais bon quand même, je…

***
Tout d’un coup, le tydale s’arrête, son corps se raidit, le signe qu’une idée est en train d’émerger. Bonne ou mauvaise, l’avenir le dira. Un sourire étire le visage du témoin.
***


Ça c’est une idée ! C’est sur que ça va marcher.

*** Il se rappel que les gardes sont toujours là et qu’il lui faut faire vite. ***


Mais tout compte fait...il est pas très beau ce bateau, je loupe rien. Et puis je viens de me souvenir que Drak il m’attend pour jouer au Gambol perché.


*** Le blondinet commence à partir mais il pense soudain qu’il doit apporter plus de précision. ***


Mais je vais juste lui dire que je peux pas hein… ben parceque je suis trop grand quoi…

*** Bon tant pis pour ce que vont imaginer les gardes, Gushbood quitte les quais en courant. ***



 
Penthésilée

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 20h58

 
Ambiance

Looooove...
Exciting and new...
Come aboard...
We're expecting youuuu...


Achille dit :
Qu'est-ce que c'est que ces bêlements de bouc castré ?
T'as avalé un oursin ?


Mais non... c'est une vieille chanson en runique, je ne comprends même pas les paroles... je sais juste que ça parle de la mer, ou de la première mission de Batyas, enfin... quelque chose comme ça...

Achille dit :
Ben oublie, tu fais peur aux mouettes !


Longeant la coursive en trainant péniblement un sac énorme, Penthésilée cherche sa cabine : la numéro 6, lui dit le seul matelot nelda croisé, l'un des rares marins à qui elle peut parler. Au regard appuyé qu'il lui lance en passant, la Vigie du Rêve se demande si le grand mâle roux va lui coller une main au panier, pour la route.
Il y pense sans doute très fort, au point d'amorcer le geste, mais...
Il n'ose pas, peut-être gêné par la queue panachée.
Bref, il retourne à ses occupations.

La haut-Rêvante en prend vaguement ombrage.
C'est un peu vexant, tout de même.


Achille dit :
Mais quelle chieuse !
S'il t'avais paluché le joufflu, tu l'aurais giflé. Il ne l'a pas fait, tu fais la gueule ! Tu serais pas un peu pénible ?
On l'a peut-être tuyauté sur ton statut, poil de carotte ? N'oublie pas qui l'a recruté...
Ou bien, il respecte la gent féminine : sous ses airs de brutasse avinée, c'est un poète, un grand sentimental qui déclame dans sa salle de bain et couvrira ton lit de pétales de roses et de mots incendiaires.
Bwaahahaaarff !!


Regarde plutôt cette chambrée, Achille, dit la veilleuse en ouvrant la sixième porte.
C'est petit, mais bien agencé. Il y a une cantine pour mes affaires, une couchette, des patères... et un hublot. Mmhh... pas très Haut-Rêvant, dis donc ! On va arranger ça !

Dans un geste ample, la veilleuse vide son sac sur le sol. S'en déversent pelle-mêle coussins, toiles et tissus bariolés, plateau de cuivre ouvragé, bougies, sacs d'encens, narghilé, tapis épais et couvertures en fourrure variées. Puis elle entreprend de refaire l'agencement intérieur de la cabine, dont le moindre centimètre carré est décoré d'éléments tout droit venus de l'Etoile, la défunte cité de l'Ordre.

Regarde ! J'ai apporté une belle étoile de mer séchée !
Tu saisis ? L'étoile, la mer...
Je vais la poser là !


Achille dit :
(blasé)

Ah ouais...
Trop bien.
Les mots me manquent tellement... tellement c'est beau.


Une heure plus tard, les lieux ont complètement changé d'âme. Telle une ambassade, ils sont une modeste extension du Rêve, au cœur de la matière...
Dans un coffret d'argent disposé sur un plateau de nacre, la fragile carnine est soigneusement disp...
Soudain inquiète, Penthésilée ouvre le précieux écrin...


Enfer !
La carnine !
Je l'ai laissée dans son sachet, sur la table de nuit de ma chambre d'auberge !!

Misère...
Je n'ai plus qu'à revenir en ville.
On ne peut pas prendre la mer sans carnine !


Achille dit :
Achète un cerveau, tant que t'y es.
Le premier prix fera l'affaire...


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