Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

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Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
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Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
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Antiorn

Le Julung 10 Manhur 1512 à 15h22

 
***

Une page se tourne.
Lentement.
Et lui, en passionné des livres,
Savoure et hume l'odeur du papier dont il est l'encre...

***


L'endroit serait vierge s'il n'était occupé par une faune complètement inconnue,
L'endroit serait vierge si ce n'était de cette ancienne architecture.
L'endroit serait vierge si ce n'était de l'équipe de poussiéreux qui débarque.
Équipe hirsute, s'il en est une.

Il ne s'est jamais entendu avec les dames du Déclin. Mais ici elles lui manquent. Non pas qu'il pense qu'une danse mortelle d'acier et de sang soit de circonstance, mais ils sont ici représentant la Poussière en son ensemble... du moins il lui semble. Elles devraient être là. Mais peut-être surestime-t-il le rôle de cette présente expédition dans ce nouveau chapitre.

Antiorn suit.
Pense.
Observe.
S'émerveille.
Imagine.
S'embale.
Jubile.

Le tout avec un apparent calme détaché. Mais ce serait bien mal connaître le blanc nelda que de le croire insensible à ce qui s'offre à lui. Il est simplement de ceux qui savourent en silence.

Le chemin mène à un bâtiment ancien, l'entrée du bâtiment à une pièce souterraine, la pièce souterraine à une arche.
Un passage. Un passage empli d'une énergie verdâtre... L'équipe s'arrête, observe, discute. La Rêvante propose de violenter ce patrimoine syfarien, Crooot fait du bricolage, la vieille Lupis le raccolle... et Nelle.

Ce chapitre débutera comme tous les autres finalement. Tous les événements marquants depuis sa symbiose, tous ces galets jetés dans la mare de l'histoire de la Poussière depuis la rencontre de Molor. De la quête des Obsessions à la défaite du Tark'Nal à Arameth en passant par la tour du Concile et l'affaire Flymer. Toutes ces aventures ont au moins un point en commun. Elles ont débuté par Nelle Dymer qui sonde les flux. Et ils sont toujours là. Le monde n'a pas cessé.

À quelque part, de voir Nelle à l'oeuvre le rassure.
Comme un rituel routinier porte bonheur.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Heltaïr

Le Vayang 11 Manhur 1512 à 00h47

 
Observer les Flux.
Tu serais l'un des premiers à en proclamer Nelle spécialiste de la chose.
Mais elle n'en a pas l'apanage seule, c'est un fait. Il s'agit là d'une activité que chaque manieur de sphères se doit d'apprécier, voire d'approfondir selon ses envies.

En réalité, c'est bien ignorant de ce qui se passe au sol que tu t'abimes dans la contemplation des Flux environnants.
Tu t'ennuies, tout simplement. Rien d'autre à faire. Alors que faire d'autre en attendant d'avoir des nouvelles de l'expédition terrestre...Accoudé au bastingage, face à l'île, tu médites.

Pendant toute la traversée, les Flux ont été là, rythmés par les Marées. Leur présence au large de Syfaria a été un tout d'abord comme un soulagement, puis considéré comme normal. Après tout...
Il est bien vrai que tu n'avais pas cherché à étudier leurs variations les plus intimes. Ils étaient là, c'était un fait objectivé par tes diverses manipulations et cela suffisait jusqu'à maintenant.

Tandis que maintenant....
Maintenant...

Et bien ils étaient toujours là en fait.
Invariables.
Marée descendante d'ailleurs...

La mana s'écoule. Inexorablement.
Lentement.
Suivant son rythme, son orientation.

Bon ben non donc, rien de croustillant, rien ne semble être modifié dans le coin.

Tu te retournes, cessant ton observation
Sur le pont, cela a d'abord été l'agitation pour préparer l'expédition, puis les préparatifs secondaires suite à l'immobilisation du navire.
Maintenant c'est l'attente.
Plusieurs ont le regard tourné vers le rivage, en attente d'un signe quelconque, d'un évènement soudain.
Une deuxième chaloupe a été préparée. Dans l'hypothèse d'une seconde expédition partant rejoindre la première ou lui porter secours.

Il n'y a plus qu'à attendre...

Tu traverses le pont, faisant maintenant face au large.
Plus de signe du Léviathan. La surface est paisible. En fait, plus de signe d'aucuns de ces goliaths marins. La mer est calme.

Et là aussi les Flux sont présents.
Sans blague...
Toujours à suivre leur sens. Inexorablement.

Bon... franchement tu n'avais vraiment rien à faire et rien à quoi penser. Sérieusement, il fallait vraiment que tu sois perdu dans ta contemplation de la mana pour saisir quelque chose.
Ce fut rapide et transitoire.
Un brutal ressac. Comme si le Flux faisait marche arrière et inversait sa Marée.
Sauf que ce n'était pas le cas puisque le phénomène resta localisé et n'affecta pas tous les alentours.
Et se renversa aussitôt après pour revenir à Marée descendante comme initialement.

C'était comme un spasme. Un reflux.
Et ça, c'était une anomalie.

Donc quelque chose à se mettre sous la dent. Quelque chose à creuser.
Reprendre tes observations à zéro.





 
Crooot

Le Vayang 11 Manhur 1512 à 10h28

 
Elle le tire par le pantalon et il oublie tout ce qu'il est en train de faire,
L'exploration de l'île, la découverte de nouvelles espèces, le portail
et le pliage coupable qui se dirige droit sur le portail brumeux.

Une copie de... ? Mes croquis vous intéressent ? Vraiment ?
Avec plaisir maitresse naturiste...euh ? Maitre... matur... madame naturologue...madadame BabaBaër'lulu lupus...
Euh... oui madame.

Le nelda ferme les yeux et prend une grande inspiration.
Dites moi lesquels vous intéressent et j'en ferais des copies à bord à notre retour.

Pur vous dites ? C'est curieux je me disais justement que quelque chose est différent ici et pourtant si semblable.
Comme une pièce où la lumière a subtilement changé en douceur par l'entremise d'un nuage vaguement occulteur.
Pensez vous que nous devrions l'annoncer à nos compagnons ?

Euh ? Dites moi... cette loupe... vous en auriez pas une autre à me prêter ?
C'est que... ben... j'ai vu des insectes par là-bas et... j'aimerais bien les peindre...voilà... alors...
Je veux pas vous gêner dans votre travail hein...





 
Penthésilée

Le Vayang 11 Manhur 1512 à 20h57

 
A bord, Penthésilée a vite trouvé à s'occuper.

Une chaloupe de secours a été préparée. Ce fut l'affaire des marins, mais la Vigie a cependant veillé à ce que des armes soient disposées au fond de l'embarcation, dans l'hypothèse qu'il faille en apporter aux iliens en difficulté. Pas grand-chose, le tout-venant, les bases : deux arcs, leurs flèches, trois dagues, une épée courte, une masse, deux rondaches. De toute façon, davantage eut posé quelques soucis de navigation et d'encombrement.

Pour le reste (chalands, vivres, couvertures, etc.), elle ne s'en est pas occupée. Les matelots et le second connaissent leur affaire. En cas de doute, ils peuvent toujours s'instruire auprès de leur capitaine.

Coté navire, la Haut-Rêvante a tenté d'anticiper ce qui pourrait menacer, voire assiéger, les membres d'équipage : une attaque menée depuis d'autres embarcations ? Une attaque d'un ou de quelques grands monstres marins ? Une attaque causée par une nuée de petits monstres, tel un nuage de chiroptères ou un essaim d'insectes venimeux ? Une attaque sous-marine, sapant la coque du bateau au risque de causer une voie d'eau ?

A chaque danger, sa solution :

Contre d'autres embarcations, les flèches enflammées feront des merveilles. Il y a une bonne douzaines de combattants émérites sur les 50 marins. La plupart possèdent des arcs ou des arbalètes et savent s'en servir.
Contre de gros monstres marins, ce sont surtout les symbiosés qui pourront frapper : via des sorts ou des attaques puissantes, susceptibles de passer des écailles ou des cuirs épais. Si le danger n'est pas trop grand, les marins pourront aussi leur tirer dessus.
Contre une nuée de petits monstres, il faudra une nuée de marins armés : chacun a son surin, à défaut d'une arme véritable. Là encore, les sortilèges des symbiosés devraient faire la différence.
Contre une attaque sous-marine, là... à part fuir toutes voiles dehors, la veilleuse n'a rien de bien folichon à proposer !

Elle discute donc de tous ces points avec le second du capitaine, le plus qualifié en matière militaire parmi les siens. Bien entendu, elle se propose pour organiser les tours de garde, sa spécialité s'il en est.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nelle

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 10h34

 
Sur l'île, face à la porte, Nelle pour qui l'observation des flux devient presque, à force, comme une seconde nature, ne met guère longtemps à analyser ce qu'elle voit.
Les flux sur l'ile sont perturbés.
Ils se meuvent par à coups étranges, comme en décalé.
Autour de la porte, ils sont clairement intensifiés.
La porte, mais aussi les murs, sont pris dans une gangue de flux.

Visiblement, cette structure altère la réalité pour empêcher d'entrer... ou de sortir ? Difficile à dire...

Nelle perçoit toutefois une faiblesse structurelle, minime, dans les flux aux alentours de la porte, et lorsque l'avion en papier de Croooot frappe le champ de force, celle-ci s'accentue légèrement au point d'impact.
Nulle explosion, embrasement, disparition ni autre effet pyrotechnique, l'avion tombe juste au sol comme s'il avait frappé un mur.... Mur qui s'est néanmoins comme légèrement aminci à ce moment...
Nelle comprend que les flux de ce passage réagissent à la présence des personnes ou des objets...

Pas au sens d'un être qui les observerait, mais de façon machinale, automatique, le champ de force et les flux qui lui sont liés réagissent aux mouvements dans la pièce.

La propage relate ces observation en ces mots à ses compagnons, avant d'ajouter :


En somme, s'il l'on veut passer cette porte -car la question se pose, pour commencer- je vois pour ma part deux... possibilités :
-La force brute : le champ de force s'est imperceptiblement affaibli sous l'impact de l'objet en papier, on peut donc envisager qu'un genre de bélier pourrait peut-être... le briser.


Se tournant vers Mraw'la :

De ce point de vue-là, s'attaquer aux montants n'aura pas plus d'effet, car le champ de force s'étend au-delà de la porte en elle-même, le long des murs.

Nelle observe une petite moue peu enthousiaste : résoudre les problèmes par la brutalité n'a jamais été dans ses préférences.

Mais, comme je vous l'ai dit, cela réagit aussi aux mouvements et à la disposition de chacun d'entre nous : peut-être existe-t-il une sorte de "combinaison" spatiale, une répartition des objets ou des êtres dans cette pièce, qui permettrait de l'ouvrir... sans heurt, et surtout de façon "non irrémédiable"... au cas où ceci serve à cloitrer quelque chose se trouvant à l'intérieur...

Nelle se tait, l'air interrogatif face à ses compagnons explorateurs, attendant leurs remarques, commentaires ou avis sur la question.

 
Gushbood Shinetop

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 13h07

 
Eeuuuuh…
***
Gushbood regarde Nelle, interdit.
Le petit blondinet fait une grimace tout en se grattant le sommet du crâne.
***

J’ai rien compris.

*** Il jette un regard aux autres, personne n’a encore parlé. ***


Enfin… euh si je vois un peu ce que tu veux dire avec la combinaison pour aller dans l’espace et tout mais euh…

Peut-être qu’on peut demander à la porte de s’ouvrir? Ou alors trouver la clef qui doit être gardée par un monstre.
C’est comme dans le livre là, je me rappelle plus le nom.


*** Lance-t-il comme si c’était évident pour Nelle. ***


Je suis sûr elle fait semblant de pas savoir.

Enfin si s’était moi le chef, ben avant tout je toquerai plusieurs fois à la porte d’jà. On va peut-être nous ouvrir et nous demander un mot de passe ?


 
Umbre

Le Sukra 12 Manhur 1512 à 13h56

 
Umbre, qui jusque là a gardé le silence, est tiré de sa rêverie. Les paysages de cette île l'ont plongé dans une étrange contemplation.
Ramené sur le terrain par leur premier défi, il considère les analyses de Nelle, acquiesce silencieusement puis prend la parole.


Je vois une autre solution.

Le Masque sort son antique violon d'un revers de son long manteau.

Etant donné la puissance de la musique et la façon qu'elle a d'impacter sur la réalité, c'est une option a envisager.
Utiliser la force me paraît dangereux. Et trouver la bonne combinaison risque d'être laborieux.
L'effet n'est pas garanti bien sûr, mais cela vaut le coup d'essayer, non ? Si nous arrivons à mettre suffisamment de volonté dans une mélodie appropriée, dont la seule composition a pour but de nous ouvrir la voie, peut-être que nous pourrons passer. Sans dommages.


Ses yeux vairons se posent sur l'assemblée, ignorant délibérément certaines personnes, pour s'arrêter sur Nelle, curieux de voir ce qu'elle en pense.
Puis il se tourne vers Antiorn, qu'il sait être aussi doué que lui en musique.


Tu es avec moi ? Quelque chose de doux, une invitation poétique...

Déjà il arme son violon sur l'épaule et y pose son archet.

Peut-être peux-tu nous aiguiller un peu, Nelle ?

La question est vague et il ne sait pas trop lui-même ce qu'il veut dire.
Mais en sondant les flux en même temps qu'ils jouent, ils pourront peut-être harmoniser l'ensemble.
Suivre les mouvements et les inflexions pour libérer un passage...
Non pas charmer un serpent, mais charmer la réalité.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Nyrndî

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 02h40

 
Toujours la tchaë semble perdue dans ses pensées… Un morceau a pris fin… Et elle laisse le temps filler… Couler sur elle… Sans qu’elle semble le moins du monde en avoir conscience… Une expédition se prépare… Et elle qu’on n’aurait pas même imaginer laissant une chance aux autres d’y aller sans elle… Attendait. Observait.
Indifférente.

Puis vint le moment ou a nouveau elle entra en action. Le moment ou (subitement) une lueur vint naitre dans ses yeux. A moins que ce ne soit la disparition de la dernière flammèche ? Sans un mot elle quitta le pont…
Elle avait a faire. Elle avait tant a faire.

Une fois dans la cabine ou elle avait dormi pendant ce voyage elle sortit un papier... Une plume… De l’encre… Pas grand chose en somme… Et (lentement) elle écrivit un mot, un nom :

Vasat Adin, confectionné par Bakean. Selon ses propres mots il devait passer de main en main sans quitter celles de son propriétaire.

Puis elle entrepris de tracer (de griffonner plutôt) quelques notes et paroles sur ce même papier… Ce chant qu’elle venait de composer… Cet adieu… Ces quelques notes de harpe qu'elle venait tout juste de composer… Oui… Ce serait l’une des traces qu’elle laisserait dans le monde qu’elle abandonnais. Une offrande a ceux qui iraient jusqu'au bout. Des excuses.

Une explication.

Puis, délicatement, elle enroula son bien le plus précieux… L’un de ses instruments favoris… Elle l’enroula dans cette partition et le rangea dans son sac… A l’abris.

Puis, toujours aussi clame, toujours aussi décidée, elle remonta sur le pont, sa cithare sous le bras… Et a nouveau elle s’installa sur le pont pour jouer. A présent ses yeux se perdaient vers le large… Ou plus exactement : vers Syfaria…

Ce chant, contrairement au dernier, elle ne venait pas de le composer… Non… Certaines d’entre elles l’avaient pensé pendant le long voyage… Mais jamais encore elle ne l’avait joué tout haut… Car son destinataire n’était pas là pour l’entendre…

Cette fois pourtant elle s’était décidée… Même au loin le symbiosé entendrait ces notes… Ce dernier encouragement…

Thème :

Si tu préfères le silence
Au bruit malade qui te blesse
Si dans les jardins de notre île
Où l'on ne trouve que sécheresse
Tu as sombré dans la démence
Des insensibles aux caresses

Si ta psycho se traumatise
À chaque instant de solitude
Si tu as peur qu'elle détruise
La jungle de tes certitudes
En une immense pyrolyse
De peur de douter d'inquiétude

Regarde tes mains, le toucher
La vue, l'odorat et l'ouïe
Si tout cela est connecté
Ô énième sens inouï
Que la plupart ont oublié
N'ai crainte c'est que tu es en vie

Et la silhouette de ceux
Qui se fondent dans le décor
Se détourne dans un aveu
Qui les contente de leur sort
Et l'on peut lire dans tes yeux
L'angoisse de vivre avec des morts

Regarde les yeux des passants
Ceux-là mêmes qui courbent l'échine
Ils sont à peine pus vivants
Que les mannequins des vitrines
Qu'ils mirent pour perdre leur temps
Ankylosés par la routine

Que leurs sourires semblent futiles
Dans les geôles de leurs pensées
Que l'indifférence imbécile
Jonchant les plaisirs consommés
Terni les paupières et les cils
Les yeux braqués sur le pavé

De quoi auraient-ils peur puisqu'ils
Suivent la norme et vont par deux ?
Ces apôtres suivent dociles
Leur clan, leur chef ou leur dieu
Plus de tonte, la brebis s'épile
Le royaume des morts est à eux

Et la silhouette de ceux
Qui se fondent dans le décor
Se détourne dans un aveu
Qui les contente de leur sort
Et l'on peut lire dans tes yeux
L'angoisse de vivre avec des morts

Et quand du fond de leur prison
Ils sentent la colère rugir
Ne sachant lui donner de nom
La violence les fait jaillir
Et devant tant de confusion
C'est leur révolte qui soupire

Lorsque le symbiosé s'exprime
En muselant l'individu
Cautionnant ce qui les brides
Avec le panache des vaincus
Le cris d'abord, l'illusion prime
Et les derniers espoirs vaincus

Ceux qui peignent la vie en rose
En deux ou trois coups de pinceaux
Signent en bas sans voir les clauses
Des décrets faits par les bourreaux
Qui leur refourguent une bonne dose
De monotonie au kilos

Et la silhouette de ceux
Qui se fondent dans le décor
Se détourne dans un aveu
Qui les contente de leur sort
Et l'on peut lire dans tes yeux
L'angoisse de vivre avec des morts

Grand frère toi qui soupire
Toi qui ne te sens pas comme eux
La source pleure, hurle et inspire
Toute la mémoire de ceux
Qui furent vaincus par les empires
Leur idéal dedans les yeux

Regarde tes mains, serre-les
Et appuie-les contre l'oubli
Ne sens-tu pas ton poing fermé
Sur la peur et sur le mépris
De la plupart des résignés
Qui te reprochent d'être en vie ?

N'arrondis rien, garde abrupte
La forme de ton utopie
Sans élite, sans uniforme
Sans cette chimère de patrie
Tu éviteras ce que les hommes
Ont fait de pire comme conneries

Et la silhouette de ceux
Qui se fondent dans le décor
Se détourne dans un aveu
Qui les contente de leur sort
Et l'on peut lire dans tes yeux
L'angoisse de vivre avec des morts.


Plus l’ombre d’une lueur dans son regard. La flamme c’est éteinte. A nouveau elle observe l’île. Elle s’approche du bastingage… Résolue… Elle y mettra bientôt les pieds.

HRP//Cette fois j’ai gardé la quasi-totalité des paroles existantes de la chanson… Mais j’ai quand même un peu retouché pour que ça colle. Dans la mesure ou je ne vous ai pas passé un lien Youtube je vous donne les références : Vivre avec les morts de Un Tondu un Chevelu (groupe dont je salue au passage le contrebassiste qui ne lira probablement jamais ces lignes)//HRP



 
Nelle

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 10h59

 
Nelle sourit gentiment à Gushbood pour toute réponse, avant d'écouter avec intérêt la proposition de Umbre.
L'art et la musique, bien sûr, réflexe aussi naturel pour le masque que la sorcellerie l'est pour elle...
Et piste de réflexion très judicieuse, lorsque l'on sait effectivement la portée de cet art sur la Réalité, chose prouvée et observée à maintes reprise maintenant.
Sans oublier la proximité d'Umbre avec les Obsessions, alias le Luth.

Nelle opine du chef en souriant.


Je trouve que c'est un excellente idée.
Nous pouvons au moins essayer, oui, et je vous ferai part de la réaction qui en découle.


Se concentrant de nouveau, elle se tient prête à observer quel impact aura la musique du ou des musiciens sur le champ de flux.

 
Mraw'La

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 12h55

 
***
De nouveau, elle est perdue dans le brouhaha de paroles qu'elle ne comprend pas.
Même lorsque Nelle s'adresse expressément à elle, elle ne parvient pas à retirer quoi que ce soit comme information fiable de son discours.
Sur sa tête, cependant, elle lit la désapprobation de sa proposition.

Qu'à cela ne tienne !
Elle attend vraiment de voir comme le Masqué va s'y prendre pour détruire ce qui bloque leur progression avec son étrange arme affutée nulle part !
Franchement !

Elle se recule, dubitative, alors qu'il se prépare à l'attaque.
Ca a intérêt de lancer des flammes, ou un truc du genre.
***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Umbre

Le Dhiwara 13 Manhur 1512 à 23h56

 
C'est certain, ça n'a pas les qualités indubitables d'un lance-flamme.
Mais si ça envoie quelque chose, c'est bien du pâté. Qui se mange par les oreilles.

Le Masque sourit intérieurement et inspire, comme un poisson prêt à rejoindre son élément naturel.
Il est à l'aise en général, mais en particulier quand il s'agit d'art et a fortiori, de musique.
Nelle acquiesce, il ne lui faut que ça. Il se met à jouer.

La mélodie...

N'est rien d'autre qu'une invitation au voyage et à continuer sa route, calme et rêveuse.
Comme un hommage à cette île inconnue, mystérieuse et paisible, si loin des drames syfariens.
Et dont ils veulent découvrir, curieux et passionnés, les secrets et savourer la beauté.

Umbre joue, plongé dans sa composition improvisée, à la fois tourné vers lui-même et vers le monde.
Il joue avec son violon mais surtout avec son âme, premier de tous les instruments.

Ses notes sont les yeux qui s'ouvrent un matin, l'amour des petits plaisirs ou les douces pensées d'un soir.
Une quiétude, à l'image de cet endroit, et d'un bien-être simple. Dépourvu de fioritures et d'artifices...

Une utopie, peut-être. Mais, maintenant et ici, c'est ce qu'il cherche lui.
Les yeux clos, le barde cherche à entrer en phase avec l'atmosphère et le lieu.
Et à ouvrir des ponts entre les esprits qui sont là et l'esprit de l'île.
Une magie, en quelque sorte. Une communion, peut-être.
Pour ouvrir le passage, les laisser entrer.

Avoir accès à ce jardin intime.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Antiorn

Le Luang 14 Manhur 1512 à 04h39

 
Le blanc nelda ne met pas longtemps à rejoindre Umbre dans son entreprise.
Archet et violon en main, il se met à l'oeuvre.
C'est qu'il est lui aussi conscient de ce que peut faire la Musique.
De son lien avec la trame.

Il l'a deviné en taquinant la note depuis des années,
découvert avec certitude lors du premier essai du rituel d'Arameth,
expérimenté avec rigueur en compagnie d'Achara,
utilisé comme il le pouvait pour vaincre le Tark'Nal.

Il accompagne le Masque sur sa lancée.
Une mélodie émerveillée, sereine, lumineuse, voire naïve si ce n'était du contexte.
Mais le contexte est tout. De là découle l'intention.
Et l'intention du barde est la clé.

Il prend peu à peu plus de place dans le duo.
Jamais il n'assume la voix principale, la laissant à son ami qui a entamé la démarche.
Il suggère des pistes, écoutes les propositions et s'accorde.
Il épaule sans tout à fait suivre pas à pas.

Ils en sont à se présenter aux lieux, à l'Essence de cette île, à ce sas vers l'inconnu.
Ils se présentent, calmes et sereins. Sans artifice. Sans volonté de se défendre.
Ils tendent vers la dissolution des frontières.
Une rencontre intime.

Son archet valse gracieusement sur les cordes alors que ses yeux clos se tournent instinctivement vers son comparse.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Baër'lupis

Le Luang 14 Manhur 1512 à 19h28

 
Tous, tous vos dessins m'intéressent bien sûr... Surtout ceux qui détaillent la Nature.

En ce qui concerne ma découverte, je pense que certains s'en doutent. Aux autres, je doute que cette information leur serve maintenant, par ailleurs.

Elle jetait un regard dubitatif aux mâles qui sortaient leur instrument.

Tout comme M'raw'la, elle ne comprenait pas la bribe d'une parole dans la langue de Lerth. Il faudrait qu'elle s'y mette, si les symbiosés avaient établi qu'ils ne communiqueraient que comme ça. Une simple pensée à Nelle aurait suffi pour recevoir la plus adéquate des traductions, mais la Propage semblait fort occupée à cet instant.

Machinalement, elle sortit un étui en cuir de sa besace, qu'elle tendit au nelda, tout en réfléchissant à voix haute.


Mmmmh... Mon instinct me parle et me laisse songeuse. Je me demande qui nous sommes pour prétendre souiller ce havre sans poussière... S'il est clos et hermétique, ça ne peut être pour rien.

Tenez, voici votre lentille... C'est une décuplante.


Elle ne se souciait plus de parler à voix basse, tant la situation était cocasse... Son expérience de femme de sciences ne répudiant pas la musique, bien au contraire, surtout lorsqu'il s'agissait d'apaiser certains animaux trop sauvages... Aussi tenta-t-elle de saisir comment les flux accueillaient un tel concerto...


 
Narrateur

Le Merakih 16 Manhur 1512 à 00h14

 
***
La musique emplit la pièce et les âmes.
Elle se diffuse, libre messager porté par le vent.
Les flux sont altérés, avec une subtilité qu'aucun sortilège poussiéreux ne peut atteindre.

Ceux qui les observent peuvent saisir des bribes d’interprétation.
La musique, la volonté, les êtres présents et l'innocence de certains.
Tout est... analysé ?
Sans agression, juste des frôlements de trame.
La musique a été le déclencheur d'un processus.
Elle n'a pas agi en elle même, mais sa puissance intrinsèque a entrainé une étude plus approfondie.

Chacun se sent touché par une brise, sans que le moindre vent ne souffle plus.
Une sensation de calme intense envahit les lieux, les notes s'achevant et l'étude se terminant.

Deux phénomènes se produisent alors presque simultanément.

A l'extérieur, un bruit d'ailes fait se tourner les regards.
Au delà de l'entrée par laquelle ils sont arrivés, dans la forêt, une créature d'à peine un mètre de long vient se poser sur une branche.
De là, elle peut observer l'intérieur et reste en retrait, sans une once d'agressivité malgré son apparence peu amène...



Puis la brume verte constituant la porte se met à bouger.
Une forme apparait, envahissant la quasi totalité de l'espace circulaire.
Un œil...



Un clignement plus tard, les cœurs se remettent à battre.

***


 
Crooot

Le Merakih 16 Manhur 1512 à 12h15

 

A mesure que les deux virtuoses font vibrer leurs intentions toutes syfariennes sur une île qui semble ne plus l'être, Crooot retient sa respiration. Il fait un tour d'horizon et s'aperçoit qu'il n'est pas le seul.
Les débarqués assistent à ce concert en silence.
Le nelda remarque alors que le nombre des spectateurs gonfle sous l'attrait de la curiosité.
Il se raproche de Lyne et attend...



 
Antiorn

Le Julung 17 Manhur 1512 à 16h56

 
Un oeil...
Une oreille il aurait compris.
Mais un oeil...


La musique chatouille-t-elle l'oreille ou dirige-t-elle le regard ?
Pendant un bref instant le blanc nelda en est incertain.
La Musique fond et confond les sens, voilà tout.
Elle les transcende.

Le confrère étend les bras, instrument dans la main gauche, archet dans la droite.
Il présente ses outils.
Il s'incline en salutation théâtrale vers la créature qui s'est posée à l'extérieur.
Puis il se retourne vers cet oeil et répète le manège.

Quelque chose observe.
Quelque chose hors du Temps.
Ils ne sont pas pressés.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Heltaïr

Le Sukra 26 Manhur 1512 à 22h46

 
Des vagues, encore des vagues, et encore des vagues...

Non pas sur la mer, qui quant à elle, restait sagement paisible dans l'enceinte de l'atoll.
Non c'était bien les Flux qui eux, étaient en réalité bien loin d'être aussi sages et normaux que tu le pensais.

Cela devait faire presque une demi heure que tu ne bougeais pas, tenant de te concentrer sur eux. Plus peut être.
Le temps ne comptait plus vraiment alors que tu scrutais tout autour, tentant de dénicher ces spasmes qui agitaient les Marées.
Ton observation initiale était complètement faussée.

Bien sûr, ce n'était pas véritablement le maelström autour de vous.
Mais en y prêtant attention, en sachant que chercher, il était évident qu'il y avait des anomalies.
Des étrangetés, des bizarreries.

Même pas quelque chose de régulier, de compréhensible.
Un léger dérèglement.

Et cette observation approfondie et ta conclusion actuelle te faisait douter quant à tes précédentes analyses en pleine mer.

Car il y avait maintenant une question : pourquoi ? quoi et comment?
Etait ce localisé aux environs ou bien aviez vous innocemment ignoré ces phénomènes pendant la traversée?

Immobile, les mains fermement agrippés au Bastingage, les yeux mi clos, tu devais paraitre hypnotisé par quelque chose...





 
Saltis' Dymer

Le Dhiwara 27 Manhur 1512 à 11h52

 
Saltis ruminait. Cette ile ne lui plaisait pas, il était inquiet et sur ses gardes.
Laissant les autres expérimenter, en toute confiance, il avait gardé un œil maussade sur ceux qui faisaient un peu n'importe quoi, amusé malgré lui.
Il rapportait en quasi continu ce qui se passait à Penthésilée, afin d'être sur qu'une éventuelle retraite serait possible et bien organisée.

Là, la situation se compliquait.
D'un côté une bestiole non agressive mais qui pouvait sans nul doute le devenir.
De l'autre un regard glaçant qui en disait long sur son propriétaire.
Le silence s'installa. Quelques longues minutes durant lesquelles tout le monde semblait pétrifié.
Cette rencontre était exceptionnelle, et c'était peut être la raison d'une telle immobilité.

Il s’avança vers l’œil, délaissant la créature à l'extérieur qui était à priori là pour agir en cas de mauvaise conduite de leur part. S'exprimant en Ssarkknesh, il causa à la porte, se sentant tout de même un peu idiot.

Salut.
Nous sommes des voyageurs, venus de l'île de Syfaria. Nous nous nommons des poussiéreux, car nos races sont venus via ce que les Nemens, descendants des Eduens, nomment des piliers de poussière.
Ce sont des sortes de gros machins magiques, qui ressuscitent les gens.

Nous cherchons à aller vers le S'sarkh. Un énorme truc qui est à quelques jours d'ici.
Il est à l'origine de la souffrance de notre existence, en même temps que le motif spirituel de cette expédition.
Nous sommes des êtres pacifiques, mais nous ne sommes pas inoffensifs.
La survie de nos races a été à ce prix : nous avons appris à tuer et détruire ce qui nous combattait, ce qui émane de ce que nous nommons les Effluves, la Corruption.

Pouvez-vous nous expliquer où nous sommes, ou même nous aider ?
Ou devons nous simplement repartir la queue entre les jambes ?



Libre est la voie du S'sarkh !

 
Penthésilée

Le Matal 29 Manhur 1512 à 08h38

 
Fichtrement intriguée !

Penthésilée se repasse le dernier message mental de Salti's Dymer, très pragmatique - comme à son habitude - et décrivant posément la situation des explorateurs insulaires. Une porte transparente, suivie d'un œil ? La Vigie du Rêve est bien contente, quelque part, de ne pas avoir à décider en lieu et place du vieux pirate : elle ne saurait guère que faire, n'ayant pas été formée à la résolution de casses-têtes intangibles. Le style d'énigme classique, pour les Hauts-Rêvantes, se résout plutôt à grand coups de hallebarde dans les gencives...

Elle répond cependant au Témoin, déjà au sujet de la chaloupe, l'assurant de sa préparation - en fait, deux chaloupes sont prêtes à partir, on n'est jamais trop prudent - puis au sujet de "la porte" :


Dites, avant de coller votre doigt dans l'oeil du monstre, de lui compter fleurette ou de lui jouer un morceau de violon - instrument notoirement criard dont il a peut-être une sainte horreur - vous ne voulez pas que je prenne conseil auprès d'un expert patenté ?

Ben oui, nous avons cela, à bord : un pur spécialiste, un professionnel des portes, qui leur parle, qui se flatte d'être leur ami, qui les emprunte en tous sens, peu importe la distance, comme qui dirait en se tapant le ventre. Vous voyez de qui je veux parler ? D'Ylimildian, le Garde des Morts. Si quelqu'un ne sera pas déconfit par une porte qui vous fait de l'oeil, c'est bien lui...

Je vais aller le trouver. Je serais surprise qu'une telle chose lui soit inconnue. Il sera de bon conseil, j'en suis sûre. Je vous tiens informé.

Oh, à propos : si vous parlez à Mraw'la, n'oubliez pas qu'elle ignore votre langue. Optez pour le nelda, tout le monde comprendra... et elle aussi !


Ceci fait, elle part en quête d'Ylimildian, pour lui soumettre l'étrange problème...

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Baër'lupis

Le Julung 31 Manhur 1512 à 16h09

 
La vieille se tétanisa. La main à mi-chemin de la besace, elle avait la tête tournée vers l’œil qui venait de cligner. Elle resta, ainsi, quelques secondes qui semblèrent durer des heures...

Elle déglutit. Un peu trop bruyamment. Tant pis...

Puis, dans un mouvement tout ce qu'il y a de plus logique -lié à la simple survie, elle se dirigea, à pas feutrés, et toujours dirigée face à l’œil géant, vers la sortie. Lentement... Lentement. Très lentement...

Elle le savait, sa chance, une fois n'étant pas coutume, c'est qu'elle était petite...



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