Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

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Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
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Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
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Nelle

Le Dhiwara 22 Julantir 1512 à 00h03

 
Nelle n’aperçoit pas Antiorn. Pour une raison ou une autre il ne semble pas l'avoir suivie, ou alors pas encore.
Peut-être a-t-il finalement préféré assister à la discussion avec la créature ? Ou peut-être fait-il juste son lacet et va surgir d'une seconde à l'autre...?
Dans tous les cas, la curiosité de la jeune propage est la plus forte, et elle commence à s'engager dans le couloir sans l'attendre.
En son fort intérieur, elle sait que ce n'est pas très prudent, qu'en cas de problème il est souvent plus recommandé d'avoir un allié sur qui compter... mais la prudence est-elle encore de mise depuis qu'ils ont pénétré dans ce lieu, cette prison de corruption ?
D'ailleurs, au fond, peut-être est-ce une autre forme de prudence, ou d'instinct de survie qui l'attire si irrésistiblement vers cette zone où la corruption semble s'amoindrir...

Par acquis de conscience, elle envoie tout de même un compte rendu de sa découverte et sa situation à son père, Umbre, Antiorn et même Baër'lupis, avant de s'engager dans le couloir de pierre.

Au fur et à mesure de son avancée, la corruption se fait effectivement moins présente, alors que sa perception des flux s'éclaircit.
Au bout de peut-être une soixantaine de mètres, et après deux virages, le corridor débouche sur une pièce, assez grande, et vide de toute décoration ou mobilier.
Et quasiment de toute corruption...!

Au fond, un grand bac rectangulaire est creusé dans le sol et rempli d'un sable étrange : mouvant et fluide, comme un liquide, agité de vaguelettes, voire de petits bouillonnements...
Ici, Nelle peut de nouveau percevoir les flux avec clarté. Et ce qu'elle perçoit lorsqu'elle reprend donc son analyse concentrée est déroutant...
Cet endroit, ce bassin de sable, aspire littéralement la corruption environnante, sur l'île et ses abords.
Voilà pourquoi celle-ci en est dénuée : toute la corruption des environs se retrouve en permanence comme aspirée et filtrée, nettoyée... le trop-plein, le reste de corruption est rejeté et contenu dans l'espace clos qu'ils viennent de pénétrer. C'est ainsi qu'à l'inverse du reste de l'île, ce lieu est un concentré de corruption et d'effluves...

Par contre, Nelle a beau chercher, elle ne détecte aucun lien perceptible entre ce phénomène et la créature qui trône au centre de la clairière. Ce n'est pas elle qui gère et contrôle ce prodige de purification. Le couloir pour accéder jusqu'ici est d'ailleurs bien trop étroit pour elle.
Mais alors qui ? Qui a mis en place ce système ? Les anciens habitants de cette île, peut-être... pour y vivre à l'abri des effluves...
Nelle réalise avec une sorte de vertige ce qu'elle a face à elle : un purificateur de corruption.

Est-ce cela l'élément important à rapporter ?
En toute logique, ça pourrait, pour qui s'apprête à rejoindre le S'sarkh, source même de la corruption... Sauf qu'un bassin de plusieurs mètres carrés, c'est difficilement déplaçable.
Ce qu'il leur faut trouver, c'est plutôt comment fonctionne ce prodige, et comment le reproduire.

Nelle use de nouveau de la télépathie pour tenir informés Saltis, Umbre et Antiorn, puis s'approche lentement, avec un mélange de crainte et de révérence, et s'agenouille au bord du bassin.
De sa bourse, elle sort quelques lépidolites, ainsi que quelques cristaux. Et toujours concentrée sur la réaction des flux, elle les laisse tomber dans le sable...


 
Saltis' Dymer

Le Dhiwara 22 Julantir 1512 à 22h06

 
Saltis avait failli suffoquer lorsqu'il pénétra dans cette bauge de corruption.
Les effluves il connaissait. Il les subissait. Il en souffrait.
Depuis des décennies.
Il avait failli devenir fou. Sans Nelle, sans sa fille adoptive à chérir et protéger, il aurait cessé de lutter.
Ce lieu était ce qu'il redoutait le plus.
La corruption à l'état pur. L'image de ce qui se tramait dans son corps, dans ses chairs, dans son âme.

Saletés d'effluves, maugréa-t-il en avançant à pas lents.

Il suivit le mouvement vers la Clairière, gardant un oeil sur Nelle tant qu'il le put.
Arrivé face à la créature, il ne dit rien, écouta juste.
Et il sent qu'on tire sa robe. Sa robe ?!

Avec un regard courroucé, il soupire après les paroles de Gushbood Shinetop qui en plus de tout ce foutoir venait de l'appeler Papi.
Écoute, mon gars.
T'es pas bien malin. Mais t'es gentil.
Alors je vais te dire ce qui va se passer si tu t'approches de ce monstre.
Tu vas mourir. Bouffé, dévoré, les yeux qui te rentreront dans le cul tellement il te retournera.
Et tu finiras tout plat, parce qu'il aura aspiré tout cru tes entrailles et ton zizi sera rien plus qu'une brindille toute sèche.

Donc t'avances pas, tu le touches pas, tu restes tout le temps à côté de moi.
Cet endroit est dangereux. Y'a pas que la grosse bête qui craint ici...


Il hésite un instant, pris d'une envie soudaine de tenter un truc complètement idiot.

Par contre, si tu veux lui causer, tu peux...

Saltis attend avec impatience autant les réponses que les questions, avec un frémissement dans la caboche.


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Narrateur

Le Matal 24 Julantir 1512 à 00h56

 
Sur le bateau

Un calme total règne.
L'attente parait une éternité. L'océan est plat. Aucune brise.
Les marins sont nerveux, tendus, car un tel calme n'est évidemment pas naturel.
Il s'est renforcé depuis que les symbiosés sont entrés dans l’alcôve de corruption et le fait que deux barques soient parties n'est pas pour les rassurer.

Il tiennent le pont, vérifient tout, et attendent en silence...

Les barques.

Les marins s'activent et la traversée est courte.
Le temps pour ceux de l'alcove d'y pénétrer, de l'explorer, d'entamer la discussion et les voilà déjà sur la côte.
Ils repèrent la première embarcation, et abordent à ses côtés.
Dans le calme, la deuxième vague d'explorateur débarque, pouvant aller à la rencontre du groupe qui est resté à l'extérieur et qui y a établi une... tête de pont.

Dans la clairière.

La créature écoute puis regarde intensément Umbre.
Elle le scrute un bref instant, et ses yeux brillent d'une lueur nouvelle.
Il répond tout d'abord, en répétant scrupulusement chaque question.

Qu'êtes-vous, exactement ?

Chaque partie de nous contient une conscience propre et avait une fonction précise.
La concrétion de nos parties crée une conscience plus élevée, plus à même de correspondre à nos fonctions.
Nous étions divisés à notre enfermement, répartis dans tout cet endroit, servant nos maitres depuis toujours.
La mise en danger de chaque unité a entrainé un processus de rapprochement afin de pouvoir survivre.
Nous aurions du être détruit mais notre nouvelle forme et conscience a été efficiente pour nous maintenir en vie.

Nous avons tenté de joindre l'extérieur, car certains d'entre nous avaient du survivre.
Mais nous avons échoué, seuls de brefs et inintelligibles contacts ont pu être effectués, sans nous apporter une solution.
Nos semblables ont oublié qui ils étaient et se sont tellement adaptés qu'ils ne nous sont plus rien.

Nous avons alors appris à exploiter la Corruption depuis ce lieu.
Nous l'avons renforcé. Nous l'avons amplifié. Nous avons dirigé celle-ci en priorité vers notre ancienne matrice, détruite par ceux que vous nommez les Eduens.
Nous voulions réactiver des protocoles capables de nous délivrer.
Nous avons échoué, la matrice est vite devenue incontrôlable.

Nous avons alors décidé de contourner le problème, en activant les données Eduens capturées et restées à notre disposition, celle là même que nos maitres avaient enfermés ici pour tenter d'empêcher leur destruction.
Nous avons agi en aveugle.
Votre présence prouve que nous avons réussi à provoquer un changement, un mouvement.
La violence et la mort que cela a engendré est un effet secondaire que nous regrettons...


Que sont les enfants du Destin et du Chaos ?

Des êtres particuliers, dont les lignes d'existence sont aptes à faire basculer la réalité.
Lors de la destruction de nos maitres et des Eduens, des bribes de leur pouvoir se sont échappées à la création de la singularité primale.
Elles existent toujours, antagonistes mais complémentaires.
Nous avons senti ces bribes sur votre navire, c'est ce qui nous a tout d'abord attiré vers vous.
Sans cela, nous ne vous aurions pas perçu car notre capacité est réduite.

Qu'est-ce que le S'sarkh, dont vous portez les stigmates ?
C'est notre ancienne matrice.
Celle que nous avons réactivé grâce à la corruption et dont nous avons perdu le contrôle.
C'est l'habitat de nos anciens maitres, venus combattre sur ce monde les Eduens.

Nous pouvons vous aider à le sauver, puis à l'utiliser.
Ce monde tri-clos a une porte de sortie et c'est notre matrice.
Nous pouvons sauver vos peuples.
Nous pouvons faire cesser la souffrance.


Près du bac à sable.

Les lépidolites flottent un bref instant, puis se désagrègent rapidement, comme totalement désintégrées !

Les cristaux réagissent de façon moins violente, mais plus inquiétante.
Ils flottent aussi, mais semblent s'animer.
Des filaments se forment à partir de ceux-ci, comme de minuscules tentacules d'ombres.
Ces filaments sont aspirés vers la sable, et durant un très bref instant Nelle perçoit qu'il y a des objets sous la première couche lumineuse.
Car ce "sable" semble en réalité être un voile lumineux, qui doit protéger - ou enfermer - les objets en dessous.
Elle n'en perçoit pas la forme, mais ils sont de tailles modestes.

Dans les flux, rien d'anormal ne se passe si ce n'est une conjonction presque parfaite de la trame en cet endroit.
Et comme un mouvement spiralé lorsque finalement tout le cristal est absorbé...


La tête de pont...

(Tout se passera sur "L'île : Surveillez vos arrières !")

 
Baër'lupis

Le Merakih 25 Julantir 1512 à 16h09

 
La Vieille, qui s'était assise en tailleur devant le magnifique monstre corrompu, haussa un sourcil. Elle avait depuis bien longtemps maintenant abandonné toute paranoïa, pourtant bien propres aux siens. Elle se sentait curieusement ... sereine. Souvent, bien des questions complexes ne font que trahir un état d'âme angoissé, des interrogations sur l'existence qui ne répondent pas au propre besoin de survie. Aussi prit-elle la parole.

Bien. Comment procéder ?




 
Antiorn

Le Sukra 28 Julantir 1512 à 18h45

 
Antiorn avait bel et bien suivi.
Il n'aurait raté ça pour rien au monde.

La corruption de l'endroit le prend à la gorge dès son arrivée. Les effluves sont ici palpables, menaçantes.
Étouffantes.

En un clin d'oeil il sort un mouchoir de sa poche et entonne une formule chimérique qui le soustrait au sens de potentiels ennemis. Réflexe futil. Sans savoir pourquoi ni comment, il a la certitude que la magnifique engeance qui trône au millieu de la clairière le perçoit malgré cet artifice. Et que dire du mouchoir pour enrayer la corruption ? Deux moyens de défense royalement inutiles qui ne servent qu'à lui donner une vague impression de prendre sa survie en main alors qu'elle lui échappe de plus en plus à chaque étape de ce périple.

Invisible aux yeux de ses compères, il arpente la végétation luxuriante et étrangère. Il écoute le début de la conversation entre le Masque et la Créature et reçoit le premier message de Nelle relatant sa trouvaille. Il cherche une autre issue un temps puis se rend bredouille vers le couloir déniché par la propage. Il la rejoint tout juste à temps pour contempler son expérience avec les cristaux.

Fascinant !, laisse-t-il échapper assez fort pour que la Dymer l'entende malgré le sortilège d'Indétectabilité qui l'entoure. Imaginez cela ! Un bac à sabe qui filtre la corruption ! Si nous avions eu ça sous la main plus tôt...

Le confrère observe les filaments se détacher des cristaux comme hypnotisé. Mais en fait, ce qu'il scrute avec avidité n'est pas tant ce phénomène de séparation de la corruption de l'objet, mais plutôt ce qu'il advient des cristaux eux-même après le procédé complété. Se désagrègent-ils ? Trouvent-ils un aspect tout simplement "nouveau" ? S'enfouissent-ils dans cette poussière lumineuse à leur tour ?

Car de cette simple observation dépendra selon lui la suite.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Umbre

Le Julung 2 Agur 1512 à 15h33

 
Difficile de mettre en place les différentes pièces du puzzle. Umbre ne comprenait pas tout, ni toutes les références, ni le vocabulaire singulier qu'utilisait cette créature visiblement multiple dans son unité.
Cette brume dans laquelle les propos abscons du dragon le faisait progresser l'indisposait.
Comme du poil à gratter. Les liens entre les différents éléments ne lui apparaissaient pas clairement.
Peut-être était-il loin, à la ramasse, ou que trop d'informations s'amassaient sans s'associer avec limpidité.
Ce qu'il comprenait, néanmoins, c'était que la S'sarkh était bien plus qu'une créature. C'était un vaisseau.
Ce qu'il sentait également, sans l'identifier pour autant, c'était que cette entité était au coeur du processus.
Au coeur de l'histoire et des errements de la réalité syfarienne. Artisan de bien des choses...


Pourquoi vos anciens maître désiraient-ils détruire les Eduens ? Quel danger représentaient-ils ?
Et pourquoi nous prévenir nous en particulier ? Il existe nombre d'autres peuples sur cette île.
Que savez-vous des Six ? Les six fragments de la clé de cette univers et de son futur ?

Et qui sont vos semblables ? Ces semblables qui vous ont oublié et se sont adaptés ?
Quel est la place du P'khenS'Sarkh, l'Adversaire, dans toute cette histoire ?


Les questions fusaient, révélateur du mélange explosif de curiosité, d'avidité et de confusion qui régnait chez Umbre.
Il n'était pas agressif dans son enchaînement et sa formulation, mais il semblait pressé et...passionné.
Tant de questions, toutes ces années, qui, semble-t-il, pouvait enfin obtenir des réponses.
Il avait besoin de savoir. Il en avait envie. Et il le devait. C'était plus fort que tout.
Ne rien laisser au Hasard. Même si il fait bien les choses.



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Narrateur

Le Luang 6 Agur 1512 à 16h01

 
Dans la clairière.

La créature répond tout d'abord à Baër'lupis, toujours de la même manière.

Bien. Comment procéder ?

Nous ne pouvons pas franchir la porte sans hôte qui nous accepte.
Nous pouvons mettre toutes nos connaissances dans une structure réduite, et l'un d'entre vous doit accepter de nous recevoir.
Une fois cela effectué, cette forme mourra mais ceci n'a pas d'importance.
Si une seule entité survit, nous pourrons nous développer de nouveau une fois à l'extérieur.

Si vous choisissez de nous sauver, il faudra ensuite nous emmener au S'sarkh.
Sur place, nous en prendrons le contrôle, nous réactiverons les matrices Eduens par lesquelles vos peuples ont été amenés, nous pourrons alors vous renvoyer chez vous une fois les descendants des Eduens détruits.
Votre souffrance prendra fin en même temps que celle du S'sarkh et de ce monde.


Il se tourne ensuite vers Umbre.

Pourquoi vos anciens maître désiraient-ils détruire les Eduens ? Quel danger représentaient-ils ?


Les Eduens étaient une race puissante qui avait appris à manipuler la réalité.
Ils avaient assujetti de nombreux mondes, les modelant selon leur volonté sans respect des races indigènes.
Nos anciens maitres se sont rebellés contre eux, les ont combattu et pourchassés.
Nos anciens maitres étaient immunisés aux manipulations directes de réalité des Eduens.
Les Eduens ont fini par se réfugier sur ce monde, mais nos anciens maitres les avaient retrouvés.
Pour les détruire, ils se sont sacrifiés, mais ce monde a été modifié en profondeur par une ultime manipulation des Eduens, engendrant un monde clos sur trois strates concentriques.

Certains de nos anciens maitres ont été emprisonnés dans la première strate, ce que vous appelez le néant, et en ont subi d'irréversibles conséquences.
La deuxième strate est votre réalité, celle où vous vivez pleinement.
La troisième strate est celle que certains de vos pairs nomment le deuxième monde, le monde du Rêve.
Récemment, des brèches se sont ouvertes entre les strates, créant une possibilité de fuite vers l'extérieur.
Nous désirons mettre fin à la menace Eduen en détruisant leurs descendants, la mission de nos anciens maitres reste active.
Nous pourrons alors réintégrer la réalité globale via la conjonction de vos connaissances des trois strates, qui constituent l'échappatoire pour vos peuples.

Et pourquoi nous prévenir nous en particulier ? Il existe nombre d'autres peuples sur cette île.

Vos peuples ont été appelés sur ce monde par le seul de nos anciens maitres qui ait échappé au néant.
Celui que vous nommez le P'khenS'sarkh a activé les matrices Eduens dans l'espoir de contacter sa race à l'extérieur.
La seule réponse qu'il a obtenu a été votre arrivée.

Il n'a pas saisi l'importance de cette réponse, cherchant à vous détruire et vous exploiter.
Il se croyait abandonné.
Il était corrompu par les effluves et son jugement était faussé.

Nous avons perçu le potentiel de vos peuples.
Vous êtes les seuls à pouvoir réactiver et contrôler le S'sarkh par le biais de vos connaissances multiples et complémentaires.
Vous êtes les seuls à avoir le pouvoir de changer les choses en ce monde clos car vous n'en faites pas partie, même si nous percevons que certains d'entre vous s'y sont attachés.
Ce lien avec ce monde devra être détruit.

Que savez-vous des Six ? Les six fragments de la clé de cette univers et de son futur ?

Ce que vous nommez les Six sont des modules Eduens que nos maitres avaient capturés et mis sous contrôle.
Ils existent sur les trois strates de réalité, et sans doute même ont-ils encore plus de potentiel.
Ils permettront de débarrasser le S'sarkh de sa souffrance, de faire cesser les effluves.
Ils sont l'une des Clefs.
Nous devrons ensuite les détruire.

Et qui sont vos semblables ? Ces semblables qui vous ont oublié et se sont adaptés ?

Ils sont les symbiotes qui vous accompagnent.
Ils n'ont plus rien à voir avec nous.
Ils ont évolué de telle manière qu'ils sont indépendants et totalement attachés à ce monde.
Ils devront être détruits pour sauver vos peuples.

Quelle est la place du P'khenS'Sarkh, l'Adversaire, dans toute cette histoire ?

Il est l'un de nos anciens maitres, le seul à avoir échappé au Néant.
Il a longtemps été perdu, abandonné.
Les effluves du S'sarkh, engendrées par notre faute, lui ont donné l'énergie suffisante pour agir, mais elles l'ont rendu fou.
Nous sommes désolés d'avoir engendré tant d'aberrations mais cela était nécessaire.
Ce monde a évolué de façon imprévisible et autonome, nous avons du nous adapter pour poursuivre notre mission.


Près du bac à sable.

Antiorn observe.
Finalement les cristaux se désagrègent complètement, composés entièrement de corruption qu'ils étaient.
Ils disparaissent, absorbés par la "poussière lumineuse"...

 
Gushbood Shinetop

Le Matal 7 Agur 1512 à 10h00

 
Yihhhh… T’es sûr papy ?
***
En l’écoutant, le blondinet avait refermé ses mains comme pour protéger ses bijoux de famille. ***


Tout plat et mon zizi une brindille…

***
Il frissonne en exprimant une grimace puis se place légèrement derrière le vieux Nelda sa main cherchant son bloubloumrang à sa ceinture.
***

Comme ça s’il décide de l’aspirer j’aurais le temps de courir…
***
Gushbood entend toujours la voix horrible de la créature, pour lui son dialogue veut à la fois tout et rien dire. Il est assez difficile à analyser mais il en retient certaines choses. Le vieux poilu il lui a bien dit qu’il pouvait lui parler alors normalement il ne devrait pas l’aspirer pour ça.
***


Alors euh… Le S’sarkh c’est euh… une sorte de… d’objet?


***
C’était un peu loin de ce que son peuple pensait quand même. Il lève un sourcil, vraiment mais alors vraiment perplexe. Il tire à nouveau sur la manche du vieux nelda.
***


Mais alors c’est pas un poisson ? Mais en même temps c’est bien lui qui a fait que nous sommes là… ça compte ?

***
Et le méchant en vrai c’était un gentil et les gentils en vrai ben s’étaient les méchants. La grimace de Gushbood s’étire de plus en plus, trop de trucs à penser.
***


Et euh aussi… les cailloux là ben ce seraient ses semblables…

***
Dans cette histoire le point positif c’est qu’à la fin il serait débarrassé de son cailloux mangeur d’œil. Bon quand même c’est un peu gros. Gushbod pointe du doigt le monstre vert.
***


Ah ouais ? Ah ouais ? Ah…
Et qu’est ce qui me dit que c’est pas vous les méchants ? Si ça se trouve tout ça c’est que des mensonges ! Parceque déjà vous êtes tout vert, vous êtes enfermé sur une île sortit de je sais pas où, vous avez des grandes dents, ça compte ça et aussi vous aspirez l’intérieur des gens pour les faire devenir plat !
Hein ? Qu’est ce qui me dit que c’est pas vous les méchants ? Parceque les Nemens ça fait longtemps qu’on les connait et eux c’est des gentils des vrais !
Si ça se trouve bientôt avec vos amis cailloux ou mous une fois qu'on aura fait ce que vous voulez vous allez tous nous manger les yeux!


*** Haletant, il repasse derrière Saltis. Bon il est peut être allé loin. ***


Ouais hein?! Qu'est ce vous pouvez dire à ça?
Vous avez pas juste une preuve?



 
Nelle

Le Luang 13 Agur 1512 à 17h08

 
Nelle regarde non sans une certaine anxiété les lépidolites puis les cristaux se désintégrer, chacun à leur rythme, dans la couche de sable... Un processus unanime qui la laisse un peu perplexe, lorsqu'elle distingue brièvement ce qui semble être des objets sous ce voile de sable... Si celui-ci dissout tout ce qui le traverse, leur présence en-dessous signifie donc qu'ils se sont trouvés là avant le démarrage de ce processus de "filtration"... Peut-être que ces objets sont justement le mécanisme ou la source de ce système de purification.

Percevant Antiorn près d'elle, elle se retourne vers lui, soulagée de n'être plus seule face à cet étrange bassin, et acquiesce à son intervention, tout en réfléchissant.


Oui,en effet !
Comme dans les autres phénomènes liés à la corruption que j'ai pu observer -son apparition à Korsyne, sa stase à la tour du Concile-, j'ai pu observer dans les flux un mouvement de spirale, mais je n'y vois pas autre chose que la confirmation de ce que nous avons pu observer : l'épuration de la corruption qui était présente dans ces cristaux...

Par contre, avez-vous pu distinguer ces formes, en-dessous ? Je me demande ce que ça peut bien être... Peut-être la clé de ce processus, ce qu'il nous faudrait récupérer... sauf qu'à l'évidence il est exclus d'y plonger la main ou quoi que ce soit pour essayer de voir de plus près de quoi il s'agit : corrompu ou non, le voile de sable semble dissoudre indistinctement tout ce qui le touche !
S'il est là pour protéger ce qui se trouve en-dessous, peut-être quelque chose en particulier peut le traverser sans en être affecté... mais comment savoir quoi ?

Vous avez une idée ?
, demande-t-elle au nelda, tout en transmettant à nous ses observations à son père et Umbre par télépathie.

 
Narrateur

Le Luang 13 Agur 1512 à 21h54

 
La créature se tourne vers Gushbood Shinetop.
Tous ont la sensation désagréable que la température chute d'un coup d'un seul de plusieurs degrés.
Elle répond d'un ton plus sec que précédemment.

Une preuve ?
Que nous ne sommes pas... les méchants ?


Nous n'en avons aucune.
Nous ne sommes pas prédisposés à considérer ce type de demande.
Nous ne sommes pas... gentils.
Nous n'avons aucun intérêt à vous mentir : nous ne désirons vous aider que parce que ceci sert notre mission.
Notre mission est tout ce qui compte de notre point de vue.
Aucune considération morale ne peut influer nos décisions.

Si nous devions vous détruire pour réussir notre mission, nous tenterions de le faire.
La chaine de processus qui a fini par vous amener en cet endroit a fait que vous pouvez nous être utiles, et que nous avons de quoi intéresser votre aide.
Nous pouvons collaborer.

Je ne peux apporter aucune preuve.
Vous pouvez repartir.
Nous attendrions alors une autre occasion.


 
Umbre

Le Matal 21 Agur 1512 à 14h59

 
Umbre est mal à l'aise, sans trop savoir pourquoi. Au-delà de l'atmosphère générale des lieux.
D'une simple pensée, il fait parvenir les éléments de la discussion à ceux qui ne peuvent y assister.
Il ignore quelle sera la prochaine étape de leur plan à moitié improvisé, mais il arrive au terme de ses questions.
La lancée de Shinetop le fait sourire par sa naïveté, mais la situation l'indispose...
Le Masque rassemble les informations récoltées, extrêmement intéressantes, et les considère quelques secondes.
Les risques sont grands et il espère que Nelle a trouvé ce qu'il sont venus chercher, quoique ce soit.

Donc, pour vous faire sortir d'ici, l'un de nous doit devenir votre hôte. Et mourir.
C'est un sacrifice important que vous demandez, surtout à des êtres si égocentriques et attachés à la vie que nous.
Est-ce que cet hôte sera immédiatement écraser par votre présence ou il existe un temps de cohabitation avant que son âme soit brisée par le poids de votre essence ?


Le Confrère réfléchit durement à cette éventualité, sans être sûr d'en mesurer toute l'ampleur.
Mais plus intéressant, que se passerait-il si lui, qui abrite déjà l'âme des Obsessions, accueillait celle de ces monstres ?
La collocation serait sans doute fatale mais pour le moins passionnante. Une alchimie prodigieuse...
Si les choses se compliquaient, il faudrait sérieusement envisager cette solution.
Mais il voulait être sûr de pouvoir assister à la fin du monde en étant lui-même.

J'ai déjà rencontrer vos anciens maîtres, ou ce qu'il en reste, dans ce que nous nommons l'Interstice.
Nous les avons revus, matérialisés sous la forme d'ombres, lorsque Lord Flymeur a activé les piliers, menant la réalité au bord de la rupture. Nous avons perçu leur souffrance infinie, leur peine et leur mélancolie.
Je leur fais confiance. J'imagine que nous devrions faire confiance à leurs anciens serviteurs...
A ceci près que vous avez tourné en boucle dans votre cellule en aggravant les choses.
Vous n'êtes, de toute évidence, pas faits pour prendre des décisions.
Mais pour suivre des instructions.


Il ne pouvait se détacher de cette méchante impression d'être en face de serviteurs dont la mission initiale avait lentement mais surement déviée de l'originale. D'une façon ou d'une autre. Mais ce qui l'agaçait surtout, c'est que depuis toujours, les discours des uns et des autres en revenait toujours au même point : la destruction des Eduens. Il était prêt à croire que ces salopards n'étaient pas blancs comme neige mais avoir le point de vue de tous les partis était la moindre des choses. Et la base de toute décision et prise de position réfléchie. Or, la voix des Eduens manquait à l'appel et celle de leurs descendants était inaudible.

Umbre, déterminé, change de ton et de position. Quitte à avoir l'air plus agressif.
Autant rebondir sur la perche inattendue de Gushbood.

Maintenant, que vous le vouliez ou non, ceci est notre monde.
Les Nemens sont mourants, les Rejetons sont obsédés et aveugles.
Nous sommes devenus les nouveaux maîtres des lieux. Vous ne ferez rien sans nous.
Et vous voulez nous faire croire qu'il n'y a qu'une solution, celle que vous nous proposez.
C'est peut-être le cas, peut-être pas. Il y a toujours d'autres voies.

Comme vous dites, nous avons la connaissance des trois strates.
Nous avons une partie des Six. Nous avons la volonté. Et il y a parmi nous des enfants du Destin et du Chaos.
Mais surtout...nous avons vos "semblables". Qui nous ont offert des pouvoirs et un entendement hors du commun.
Je ne vois pas en quoi vous êtes indispensables, vous, à ce que nous cherchons à faire.
Dites-moi pourquoi nous avons tant besoin de votre aide, car cela m'échappe.
Et sans ça je ne vois pas d'autres raisons de rester...


Nouvelle tactique, saupoudrée d'un péché d'orgueil moitié-feint et d'un brin de mauvaise foi.
Le Confrère veut faire cracher le morceau au dragon. Il est assis sur un trésor et il veut savoir lequel.
Même si il commence à avoir une hypothèse de plus en plus solide...



Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Baër'lupis

Le Merakih 22 Agur 1512 à 14h54

 
Alors qu'elle écoutait cette conversation tenue hors du réel, et que son esprit voguait -comme à son habitude, à cent autres endroits du monde, la Vieille réalisa deux choses qui la firent flancher...

La première, était celle-ci : "Un est l'égal et l'identique de un". C'était la base de l'arithmétique syfarienne, et pourtant, elle venait juste de réaliser que cet axiome n'existait pas dans la nature. Toutes les sciences, dures ou molles, autant que la logique formelle, découlaient de ce principe.

Deux pièces égales et identiques... En fait, il n'y en avait pas !

La seconde épiphanie qui venait de la titiller, qui était plus en rapport avec ce qu'il se passait autour d'elle, était la suivante : jamais, que ce soit Flymeur, ou toute manifestation des effluves, jamais aucun ennemi de la vie qu'elle chérissait tant ne leur avait menti.

En fait, le mensonge a toujours été du côté de la Poussière...


Une décharge lui parcourut la tête. De répondre à la pire des abominations, celle qui torture le monde, par celle qui est confinée dans un écrin de beauté, comment ne pas y voir la plus folle des solutions mathématiques ?

La botaniste regarda son mou, qui regardait ailleurs... Lui non plus n'avait pas l'air de vouloir de "rentrer chez lui"...

Puis elle se racla la gorge :


Oui bon hum...

Sourit jovialement au Masque...

Oh, et puis au pire, vous saurez bien empêcher trop de bêtises...

Haussa les épaules...

Je serai hôte, alors...

Elle se délesta de son barda et de ses atours pour ne garder que sa chemise. Probablement que ça ne servirait plus...



 
Nelle

Le Julung 23 Agur 1512 à 01h54

 
Toujours perplexe devant son bac à sable-désintégrateur, Nelle écoute avec intérêt ce que leur transmet Umbre à son tour...
Avec intérêt, mais aussi un certain malaise, au passage parlant de la destruction des mous, ne pouvant s'empêcher de lancer un regard un peu affolé à Knüt... mais aussi fortement intrigué par la révélation de l'origine de son espèce...

Hélas, dans l'immédiat, aucune des explications ou révélations fournies par la créature ne lui donne plus d'indication sur le mécanisme qui lui fait face... par contre, pourquoi ne pas tenter d'en obtenir explicitement ?!

Aussi, répond-elle aussitôt à Umbre, incluant Antiorn, Baër'lupis et son père :


L'un d'entre vous peut-il demander ce qu'il sait de la pièce où Antiorn et moi nous trouvons ? Et de ce bac qui s'y trouve ?
Si ce voile de sable a pour but de protéger ce qui se trouve en-dessous, à savoir les artefacts ou le système qui permet manifestement de filtrer la corruption, il doit forcément exister un moyen de le désactiver, ou bien de ne pas en être affecté... A l'heure actuelle, ne sachant pas qui a mis en place ce système, ni comment il fonctionne... difficile de savoir quoi faire.
La créature a dit que les effluves du S'sarkh ont été engendrées par leur faute... que sont donc les effluves, au juste ?!
Peut-être ont -ils aussi créé ce système de purge ?

Oh et... peut-être est-ce parce que je ne peux envisager que l'un d'entre vous se sacrifie, mais lorsqu'il dit que "cette forme mourra", ne parlait-il pas plutôt de la sienne, et non de celle qui lui servira d'hôte..?


Sur cette dernière question, un brin suppliante, Nelle attend, tout en fixant à nouveau le voile de sable...

 
Saltis' Dymer

Le Julung 23 Agur 1512 à 20h04

 
Saltis répond à Gushbood Shinetop, plutôt satisfait de la façon dont le gamin prend les choses et pose des questions.
Derrière ses atours abrutis, le gosse avait sans nul doute une intelligence toute particulière et bien à lui, qui n'était pas pour déplaire au vieux Nelda.

Le S'sarkh est un aboutissement, Gushbood.
Une vision de notre propre souffrance, immense et indescriptible.
Il est la contradiction absolue, l'opposition de la beauté et de la douleur.

Croire au S'sarkh, suivre nos préceptes, marcher dans la Voie, tout ceci ne peut être remis en question par un gros truc verdâtre, même s'il bouffe les zizis.
Le S'sarkh est au loin depuis des siècles, inatteignable.
Nous nous rapprochons de lui, et nous devons faire preuve de Foi, de compassion et de volonté.
Quoi qu'il soit en réalité, quoi que nous apprenions, cela ne peut remettre en cause ce pour quoi nous vivons, ce pour quoi nous agissons.

C'est pourquoi, comme toi, j'ai de gros doutes sur ce que raconte cette bestiole.
Elle ne ment sans doute pas, mais elle voit les choses à sa façon.
Et nous ne devons pas être aveuglés par sa lumière, car celle-ci pourrait nous faire chuter lourdement.

Ne t'inquiète pas, on va lui filer une rouste, je le sens venir gros comme un gambol...


A Nelle et aux autres membres de l'expédition, tous y compris les zombis du bateau qui sont au courant de tout via les messages mentaux réguliers, il répond à propos du voile bizarre.

Si je résume, on a un truc pas folichon qui nous propose de l'emmener dehors sous couvert qu'on a forcément besoin de lui.
Si on croit ce qu'il dit, nos Mous sont de la même nature que lui.
Je suppose donc qu'ils ont du garder, même enfouie, une part des possibilités de leurs ancètres.
On peut donc ne pas avoir besoin du tout de ce machin vert qui n'inspire aucune confiance.

Par contre, on a besoin de ses infos.
On doit savoir comment accéder au S'sarkh, et comment ensuite il compte faire pour faire cesser sa souffrance et donc les effluves, notre but principal selon moi.
Umbre, vous êtes un sacré malin et avez devancé ma pensée, pépite admirable s'il en est.
On va voir ce qu'il vous répond mais je vous recommande de continuer dans ce sens, quoi qu'il advienne, sachant que l'intervention de Dame Lupis nous permet de lui donner l'illusion qu'on va l'aider.
Je me doute que vous êtes sincère, Dame Lupis, et c'est tant mieux.
Il vous aura donc crue.
Mais pour le moment, si on peut éviter de libérer le monstre sans âme ni conscience qui a provoqué l’apparition des effluves, on le fera.

Donc on discute encore un peu et ensuite on agit.

Nelle, je pose quelques questions sur ton problème.
Il faut qu'on récupère ce qu'il y a là bas, c'est évident.
Ça risque de provoquer du bazar, si jamais ça libère d'un coup toute la corruption accumulée.
On se prépare au pire, et à évacuer en vitesse.

Il reprend, cette fois-ci à haute voix à l'adresse de la créature.

Dites, juste un détail vu que tout semble aller dans le bon sens.
La pièce juste un peu plus loin...

Vous savez, celle avec les objets qui avalent la corruption ?
Vous pourriez nous en dire plus, et accessoirement comment on pourrait les récupérer ?

Nous autres poussiéreux avons une grosse tendance à collectionner les bizarreries puissantes qui deviennent inutiles et amorphes entre nos mains.
Aucun danger à ce qu'on les emporte, je suppose ?


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Penthésilée

Le Vayang 24 Agur 1512 à 00h24

 
Penthésilée n'est pas avec les membres avancés de l'expédition.

Mais via les pensées qui s'échangent entre la tête de pont et le peloton des poursuivants, elle sait dans les grandes lignes ce qui se dit, de part et d'autre.

Elle n'est pas là, donc, mais elle fulmine : sauf erreur de sa part, les explorateurs semblent plus ou moins croire - avec des nuances - ce que dit le monstre étrange qui leur est apparu..?

Ce n'est pas son cas, loin s'en faut : entre six siècles d'études poussées du monde du Rêve, réalisées par des sages autrement plus compétents qu'elle-même, et les paroles absconses d'une créature sortie de nulle part, comment dire... elle n'hésite pas !

Non seulement la chose n'apporte pas l'ombre d'un début de commencement de preuve de ce qu'elle avance, à savoir des informations aussi rocambolesques que blasphématoires, mais en sus, voilà qu'elle suggère qu'on lui sacrifie l'un des leurs ??

N'importe quoi !

La pensée fuse, en direction de Salti's :


Raisonnez la Botaniste, Salti's ! Qu'elle se propose ou que le monstre la croque, de mon point de vue, c'est exactement la même chose : il aura tué ! Je ne le laisserai pas faire, vous le savez.

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Narrateur

Le Luang 27 Agur 1512 à 04h38

 
La créature semble sur la défensive.
Elle met quelques instants à répondre, et les poussiéreux peuvent observer des plaques de noirceur onduler sur son corps majestueux.
Sa voix est calme lorsqu'elle s'exprime, parfaitement mesurée, regardant Umbre avec intensité.

L'hôte ne mourra pas nécessairement.
Nous parlions de notre forme actuelle qui mourra une fois le transfert accompli.
Nous ne pouvons néanmoins pas garantir la survie de l'hôte, car nous ne connaissons pas votre physiologie avec suffisamment de précision.
Pour ce qui est de la résistance mentale, nous inactiverons la plupart de nos processus afin de ne pas interagir avec la conscience de l'hôte, notre intégrité étant notre priorité.
Nous ne pouvons pas nous permettre d'interférences et nous devons conserver intacts nos matrices synaptiques.


Se tournant vers Baër'lupis.

Nous acceptons votre offre et validons votre volonté de nous aider.
Nous serons prêts au transfert dans quelques minutes.
Celui-ci sera sans douleur, rapide et sans phénomène visible.
Vous ressentirez juste une gêne, comme un évanouissement passager.

Notre forme actuelle mettra ensuite quelques minutes à mourir, et pourra encore communiquer avec vous.
Des processus latents seront activés.
Nous vous conseillons de quitter l'environnement actuel sans attendre.


Revenant vers Umbre.

Vous avez raison : nos fonctions décisionnelles ne sont orientées que vers notre mission.
Aucune autre considération n'a d'importance.
Nous avons toute latitude pour l'accomplir selon des schémas préétablis par nos anciens maitres et notre capacité limitée à réactualiser ces schémas.

Vous êtes effectivement parvenus à établir votre puissance sur ce monde, nous le savons.
Ceci est un paramètre improbable que nous ne pouvions prendre en compte, car nous ne le comprenons pas.
Nous nous adaptons à cette situation.

Vous avez besoin de nous pour parvenir à vivre mieux sur ce monde.
Nous savons comment accéder au S'sarkh.
Nous savons comment réactualiser ses fonctions vitales.
Nous savons comment faire cesser les effluves.
Nous savons comment vous donner le contrôle de ses fonctions principales.
Nous savons comment activer les piliers Eduens afin de permettre à vos peuples d'être sauvés de ce monde rude.

Nous ne déciderons pas pour vous.
Nous vous offrirons des possibilités, et vous déciderez pour vos peuples.
Vous pourrez rester sur ce monde débarrassé de ses dangers, ou le quitter pour que vos peuples retournent vers leurs mondes originels ou même ailleurs s'ils le souhaitent.
La seule conséquence incontrôlable est que toutes traces des Eduens et de leurs descendants seront détruites.


S'adressant finalement à Saltis' Dymer, le ton subtilement différent.

Nous n'avons pas accès à cette pièce.
Elle a été conçue sans que nous ayons été concertés par nos anciens maitres, dans les dernières heures de leur existence.
Ils y ont enfermés des objets Eduens à latence indirecte.
Nos anciens maitres nous ont tenus à l'écart de cette décision. Nous ne savons rien de la fonction première de ces objets, ni de la façon de les récupérer, ni d'un potentiel danger.
Ils capturent des effluves, et en rejettent une partie dans cette pièce où notre forme actuelle est enfermée.
La protection mise en place doit être liée à nos anciens maitres, et pouvoir être désactivée par eux seuls selon nos estimations.
Nous ne pensons pas que vous pourrez les récupérer...


 
Vorondil

Le Merakih 29 Agur 1512 à 13h04

 
*** À l'attention de tous les symbiosés dans les environs, une voix s'élève, semblant avant tout destinée à Saltis : ***


Pour qui se prend-on au juste ?
En admettant même que la créature ne mente pas, il ne nous promettent pas moins qu'une hécatombe.
Séparer des amis, des familles, massacrer tout un peuple.
Tuer nos symbiotes et amis de longue date.
Nos mous.
Et certains d'entre vous semblent prêts à vous laisser faire ?
Je trouve ça dingue.

J'espère que notre égoïsme n'en viendra pas à une telle extrémité, tout de même.
Rendez-vous compte : on est combien ? Vingt ? Allez, admettons.
Et avec un si petit nombre, on devrait décider de l'avenir de dizaines de milliers ?
BON SANG ! Nous ne sommes pas des dieux, et n'avons pas à chercher à le devenir...
La vie n'est peut-être pas toujours facile en Syfaria, mais on trouvera par nous-même une solution.
Et même si on décidait d'accepter - rendez-vous compte des implications un peu ! - ce n'est pas suite à un coup de tête de l'un d'entre nous, mais il faudrait attendre des jours, des semaines, après avoir contacté TOUS nos peuples.
Au moins l'ensemble des symbiosés : ce seront les plus directement touchés.


*** Puis, la pensée est cette fois dirigée vers Ylimildian, bien que toujours transmise à tous : ***


Toi qui semble savoir et maîtriser des choses qui m'échappent, quel est ton avis sur les descendants des Eduens ?
Du peu que j'ai connu d'eux, je ne vois pas pourquoi nous devrions décider de leur anéantissement égoïstement, juste pour acquérir des pouvoirs... peut-être illusoires d'ailleurs ?


*** Je m'arrête là et me mords la lèvre.
L'impression que des gens un peu trop impulsifs étaient là-dedans me choquait.
Espérons que Saltis sache gérer la situation.
***


 
Antiorn

Le Merakih 29 Agur 1512 à 16h34

 
Antiorn remue le tout dans sa tête.
Il écoute les uns, s'attarde aux autres.
Il ressasse le compte rendu d'Umbre, les interventions de chacun.
Le regard plissé par une profonde réflexion, les yeux rivés sur cette poussière mystique, son esprit tourne en rond.
Antiorn déteste agir sans connaître les variables. Du moins, lorsque les conséquences risquent d'être lourdes pour la pomme d'autrui. Et ici les autruis en question sont multiples. Un monde en somme.

Trop de variables inconnues. Trop de potentiel de désastre en posant le moindre geste.
L'heure est grave. Ils sont allés au bout de l'univers pour avoir des réponses. Pour trouver les solutions.
Ils semblent pourtant déterrer au moins autant de questions que de ces satanées réponses, et les gestes devront être posés dans les instants qui suivent. Et puis Vorondil est loin d'avoir tort. Seulement il ne connaît peut-être pas les autres poussiéreux impliqués comme lui les connaît. En lisant entre les lignes, il sait très bien qu'il n'est pas question de suivre le plan de la bête à la lettre.

Las de ne pas savoir sur quel pied danser, le blanc nelda s'accroupit à côté du bac à sable.
La Poussière ne se laisse-t-elle pas, après tout, porter au gré du vent, transportée malgré elle sur une trame qui ne fut jamais la sienne mais dont elle fit son monde ? Pas si étonnant après tout que le "Advienne que pourra" soit sa seule option en ce moment.

Le confrère se pose à quatre pattes devant cette poussière luminseuse et se met à souffler doucement puis avec de plus en plus de conviction, à la manière d'un joyeux campeur ravivant les braises d'un feu agonisant. Il tente de voler un coup d'oeil sur ce qui se trouve en-dessous.



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Baër'lupis

Le Dhiwara 2 Saptawarar 1512 à 23h30

 
Des paroles et des pensées outrées qui fusèrent, le Vieille n'entendit qu'une seule chose : elle resterait consciente, et n'avait donc pas à envoyer des adieux à la va-vite. Non, elle aurait le temps d'envoyer ses plus belles pensées à ceux qui lui étaient chers.

Cette simple et seule pensée la ravit.

La mort, la vraie ! La fin de cette partie de cache-cache incessante avec ce que les profanes appelaient la destinée, cela ne l'inquiétait pas. Au contraire, elle embrassait cette idée avec excitation. Une excitation seulement éclipsée par la curiosité empirique de vivre quelque chose d'absolument inédit et unique.

Elle décida de passer ses derniers instants sans son futur hôte à étendre sa conscience à chaque ligament de son corps, et chaque souvenir de son esprit. C'était ... délicieux....



 
Umbre

Le Matal 4 Saptawarar 1512 à 21h12

 
La méfiance du Masque est toujours aussi vive. Mais il sourit intérieurement, satisfait d'apprendre que son intuition ne l'a pas trompé : le monstre est assis sur des artéfacts Eduens. Et il est évident qu'il faut les récupérer. Seul problème, si la bête dit vrai : aucun d'entre eux n'est un de leur ancien maître. Ceci dit, il croit fermement qu'il y a toujours des voies alternatives et qu'ils peuvent y arriver, ancien maître ou non. Ils sont intelligents, puissants et bénéficient notamment de vestiges des anciens maîtres en question, les Mous. C'est peut-être par cette clef qu'ils peuvent récupérer ce qu'il y a dans "le bac à sable". Sinon, ils peuvent laissé la Botaniste devenir l'hôte du dragon et tenter de récupérer les machins Eduens par ce biais... Mais c'est un peu trop dangereux, lui semble-t-il.

Umbre, par pensée toujours, résume les derniers propos de son interlocuteurs à ceux qui n'en profitent pas. Dans la foulée, il fait par de ses réflexions, surtout à Nelle et Antiorn : si seuls les anciens maîtres peuvent récupérer ces choses et les désactiver, alors autant essayer - il ne sait pas comment dans le détail - grâce à ce don indirect que les dits maîtres nous ont conféré : la symbiose avec les Mous. Sinon, il pourra toujours les rejoindre et tenter sa chance directement. N'est-il pas, après tout, l'intime détenteur des âmes des Obsessions ?

En attendant, il suit le conseil de Saltis et poursuit le jeu du dialogue avec le dragon.
Qu'il dise la vérité ou qu'il mente n'a plus aucune importance. Il faut gagner du temps tout en poursuivant l'extorsion minutieuse de toute information utile et sensible.

Vous semblez dire la vérité. Nous vous croyons.

Néanmoins, vous soulignez vous-même vos défaillances. Et c'est heureux.
Vous avez une capacité limitée à réactualiser les schémas. Ce qui risque de compromettre le bon accomplissement de votre mission.
Je ne doute pas un instant du bien fondé de cette dernière, et de sa noblesse en tout point.
Je doute par contre que vous preniez toute la mesure des changements qui ont eu lieu sur ce monde, depuis quelques années.
En un laps extrêmement court de temps, bien des choses ont été profondément modifiée.
Je ne parle pas seulement de la symbiose, mais d'autres évènements à l'ampleur comparable.
Ces nouveaux paramètres risquent fortement de rentrer en conflit avec les schémas préétablis par vos anciens maîtres.
Aussi puissants et intelligents soient-ils, il est peu probable qu'ils aient prévus le cas de figure où nous nous trouvons aujourd'hui sur Syfaria.
Et vous savez comme moi que nous n'avons pas de marge d'erreur. Un faux-pas, et tout est fini.
Vous échouez, nous échouons et plus rien ne sera jamais possible...

Or, suivez ma pensée. Toute cette aventure, de ses origines à sa conclusion, est fondée sur un paramètre :
Notre volonté, nos idées, une vision. Les fondations de cette puissance que nous avons réussi à établir ici.
Et vous venez de nous avouer que c'était un paramètre que vous n'aviez pas envisagé. Que vous ne comprenez pas.
Problème, comme je viens de le dire : c'est le paramètre essentiel, fondamental de toute cette mission.
Notre puissance, notre adaptabilité, notre force d'âme.

Réfléchissez : si nous vous laissons sortir, serez-vous réellement capable d'accomplir cette mission sachant que ce paramètre vous échappe ?
A moi, la marge d'erreur me semble grossir à vue d'oeil au regard de cette perspective.

Je vous propose ceci, qui me semble un bon compromis.
Dites-nous ce que vous savez et nous ferons le travail.

Dites-nous comment accéder au S'sarkh.
comment réactualiser ses fonctions vitales, comment faire cesser les effluves.
comment vous donner le contrôle de ses fonctions principales et comment activer les piliers Eduens.

Dites-nous tout et nous accomplirons votre mission.
Sans la rigidité obsolète de vos schémas préprogrammés.
Après tout, vos anciens maîtres nous ont doté de certains moyens, indirectement.
Et nous bénéficions d'un élément vital que vous n'avez pas pour accomplir cette mission.

L'empathie.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

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