Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

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Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
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Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
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Antiorn

Le Dhiwara 30 Saptawarar 1512 à 19h43

 
Antiorn avait effectué la traversée vers le navire en silence, la mine grave.
Il avait tenté de rassurer Vorondil par la pensée. Lui donner des éléments de réponse.
Son propre esprit était embrumé. Il espérait cependant être parvenu à atténuer les incertitudes du Témoin.

Arrivé sur le navire, il avait contemplé l'état de la corruption sur la mer. Le tableau était des plus terrifiant. Le sort de toute l'île était entre leurs mains. Un lourd fardeau à porter. La nausée l'envahit. Son dernier repas se retrouve sur le pont en moins de deux alors qu'il est secoué de spasmes. Il reste un instant ainsi à reprendre ses repères, son souffle. Il se passe la main sur le visage, secou la tête. Ce n'est pas le temps de flancher. Il s'engouffre vers le pont inférieur. Nelle est partie par là.

Ils ont un butin à examiner.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Baër'lupis

Le Luang 1 Otalir 1512 à 20h01

 
La Vieille reprit brutalement connaissance. Elle avait été posée à la va-vite sur une couche, et elle entendait de grands bruits qui venaient du mess.

Elle mit un moment à remettre ses idées en place. Elle se souvint alors des circonstances qui lui avaient fait perdre conscience.

Le mal de tête qui venait de l'intrusion musclée de la créature dans son esprit avait disparu. A vrai dire, elle ne sentait strictement ... rien...

Cela ne pouvait dire qu'une chose. La créature porteuse de corruption s'était disloquée avant d'avoir pu effectuer le transfert. Et les bruits de combat qu'elle entendait sur le bateau laissaient présager du pire... Quelqu'un avait du provoquer ça... La Fin de la Poussière...


Même pas le temps de faire bouillir de l'eau chaude ! Ah, ça, ça finit de la mettre définitivement de mauvaise humeur...

Une fois au mess, elle assista un instant au spectacle éberluant qui se déroulait sous ses yeux. Elle se laissa raconter les évènements qu'elle avait manqués, pas grand'chose en fin de compte -juste un déni de son sacrifice pour la Poussière et sans doute la fin de tout... On la regardait bizarrement, d'ailleurs... Elle mit ça sur le compte du bordel qui régnait dans la pièce...

Elle fila droit vers l'effluve incarnée en jetant un regard noir vers Nelle... Toujours les mêmes qui faisaient le sale boulot !

Sans doute que, seulement parce qu'elle était elle-même en colère, elle pouvait supporter la présence de cette masse de corruption dont émanait une haine qui assombrissait presque l'air autour d'elle. Un arc translucide de mana brûlant fila de ses mains vers le monstre enragé qui prenait ses aises dans leurs quartiers. La botaniste savait ce qui faisait reculer même le plus féroce des rejetons. Celui-là ne semblait pas même accuser le coup...

Si ce genre de monstre arrivait sur l'île, la Poussière n'aurait nulle part où se cacher...



 
Vorondil

Le Luang 1 Otalir 1512 à 21h00

 
*** Comme pour donner tort à la botaniste, et pour faire naître une lueur d'espoir, après quelques temps de combat contre l'effluve, celle-ci finit par céder sous une déflagration entropique.

Un silence tombe juste pour un instant, alors que l'amalgame de corruption semble se dissoudre, mis à mal par les assauts communs.
Le premier à être surpris de celui qui a porté le coup fatal, c'est celui-là même...
Une fois la surprise passée, un bref état des lieux.

Je m'approche des autres et leur demande en même temps que je fais un rapide diagnostic de l'état des symbiosés : ***


Qui est blessé ? Rien de trop grave ?

*** Puis, voyant avec soulagement qu'aucune blessure mortelle n'est à déplorer parmi nos rangs, je m'adresse cette fois plus particulièrement à Antiorn et Nelle : ***


Ces objets, artefacts, savez-vous comment ils marchent ? Savez-vous ce que ça fera de les apporter au S'sarkh ?

*** Puis, me passant une main dans les cheveux pour dissiper un peu la tension, je reprends parfaitement posé : ***


Bien. En quoi puis-je être utile, à présent ?

 
Antiorn

Le Merakih 3 Otalir 1512 à 00h04

 
L'effluve abbatue, Antiorn se dirrige vers une table.
Il a eu l'idée saugrenue de combattre au lieu de supporter les attaquants.
Futile.
Et il en tire la leçon.

Sans dire mot, la mine lasse, il prend place à la dite table et fouille dans son sac pour en extraire les artefacts qu'ils ont déniché sur l'île. Une île vierge qu'ils ont détruite. Un point dans l'espace qui a premi à Syfaria de survivre jusqu'alors.

Si le P'ken S'sarkh savait ça...

Très chère demoiselle Dîmer, voudriez-vous débaler nos trouvailles pour l'assistance je vous prie ?


Pas qu'il qu'ense qu'ils en tireront grand chose, mais les autres ont tout de même le droit de savoir quel est le pari en jeu.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Nelle

Le Merakih 3 Otalir 1512 à 15h10

 
Rapidement rejointe par d'autres symbiosés de l'expédition, Nelle participe à la lutte contre l'effluve incarnée à coups de décrépitude, bien que sa puissance l'amène hélas souvent à résister à ses sorts...
Si les attaques ou ripostes magiques de la créature n'inquiètent pas trop la jeune arcaniste, les filaments physiques de corruption mettent régulièrement à mal ses protections et défenses, l'obligeant à utiliser une partie de son énergie et mana à les renouveler... La créature est de taille, le combat est rude...

Alors que Penthésilée, Heltaïr, Vorondil ou d'autres s'occupent d'achever le monstre, Nelle se recule légèrement et s'adosse à un mur, à bout de force et de mana, sans percevoir le regard noir que Baër'lupis lui jette.
Sans perdre de temps, elle se tourne vers son mou, en indiquant d'un geste les trois artefacts rangés dans sa sacoche :


Knüt... Il y a forcément d'autres effluves incarnées sur le navire, nous allons rapidement nous épuiser si nous devons les combattre toutes une par une, et les non symbiosés en premier lieu : ces objets servaient à purger la corruption, TOUTE la corruption de Syfaria... il y a forcément un moyen de les employer dans une moindre échelle, pour nous débarrasser des effluves qui se sont incarnées sur le bateau !
Peut-être peuvent-elles nous servir d'arme pour les désintégrer, comme faisait le voile de sable, ou bien peut-on les réactiver temporairement pour purifier au moins la zone du bateau ?
Cherche dans les connaissances que tu as acquises, s'il te plait Knüt, c'est urgent !


Puis, voyant que l'effluve a fini par tomber face aux symbiosés, et que ceux-ci se rassemblent autour d'une des tables de cantine, elle se redresse et s'apprête à les rejoindre, attendant une réponse de son mou.

 
Nelle

Le Sukra 6 Otalir 1512 à 11h04

 
Knüt fronce un peu les sourcil, d'un air concentré qui lui est peu coutumier... Il s'écoule deux ou trois secondes durant lesquelles Nelle s'attend presque à le voir gonfler puis exploser, tandis que les bulles -des bulles ??- qui gravitent habituellement autour de lui s'agitent d'une drôle de façon... Puis le mou jaune se met à marmonner, le regard un peu lointain :

Knüt dit :
Alors... ça non... non... ça non plus... Ah...? Ah... non.
Ça, bof...
Mmmh... bateautoutplatçalfaitpas...
Ça... pas assez.... ça..troptropbeaucouptrop !!!
Allons...blouuu... mouai..maisnoooon...
Rrrrhrrr...gniiiiiiiii....rrrhrrrr...pppppp...
Ah ! Ah ?
Ah.


Knüt dit :


...


Knüt dit :


C'est bon.


Nelle regarde son mou d'un air un peu inquiet.

C'est bon quoi ?

Knüt dit :


C'est bon quoi quoi ?


Tu sais comment on peut réactiver ces objets ?

Knüt dit :


Ben...


Knüt ! C'est urgent ! Il y a sans doute d'autres effluves incarnées sur le bateau, elles vont décimer l'équipage si on ne fait rien !!
Alors soit tu sais, et on essaye, soit on laisse tomber et on va les combattre sans attendre !


Knüt dit :
Et ben nan, c'est bon j'te dis !
Y'a pu d'effluves.
Enfin, sur le bateau, en tout cas.
J'ai réactivé les bidules, et pouf, plus d'méchantes flufluves !


Nelle fixe son mou, l'air interdit.
Puis elle se dirige vers la table tout en demandant quelques détails supplémentaires à son mou. Les rejoignant, elle annonce finalement aux symbiosés réunis, sortant les trois artefacts :


Bon... Knüt vient de faire disparaître les autres effluves qui s'étaient incarnées sur le navire : il a pu réactiver le mécanisme de ces objets dans ce sens.
D'après ce que j'en ai compris, leur fonctionnement consiste à agir sur la trame même de la réalité. Les effluves ont cessé d'exister... tout "simplement".
De ce point de vue-là, nous sommes donc tranquille... même si d'autres se réincarnaient, il pourrait le refaire... Mais ceci hélas seulement à courte portée. Sur l'île, ce phénomène était amplifié par le mécanisme qui avait été mis en place sous le voile... dont Knüt ignore tout.
Notre seul espoir, à l'heure actuelle, de résorber cette corruption avant qu'elle ne submerge Syfaria, réside dans le S'sarkh...


Puis elle se tait, observant de plus près, et pour la première fois, les fameux artefacts... tout en questionnant mentalement son mou à leur propos...

 
Krepion Loudmer

Le Luang 8 Otalir 1512 à 18h50

 
*** Krepion Loudmer avait profité de la pause offerte par cet accostage pour décider de prendre un peu de repos.
Laissant à son second le soin de gérer l'équipage, qui du reste pouvait également bénéficier d'un certain relâchement, le capitaine avait donc tout naturellement pris ses aises dans sa luxueuse cabine, et décidé de goûter aux vins et liqueurs de qualité que quelques bonnes âmes avaient trouvé bon d'embarquer sur le bateau...

Un délassement toutefois rapidement nuancé par quelques unes de ces si désagréables intrusions dans son crâne, que le vieux tchaë prenait pourtant grand peine à ignorer.

Il faut donc pour le moins surpris lorsque son second vient tambouriner à sa porte, un peu d'agitation faisant vibrer sa voix, pour annoncer que le navire était attaqué, et que simultanément les débarqués étaient en train de revenir comme s'ils avaient le feu aux fesses. ***


Allons bon...! Qu'est-ce que c'est qu'ce bordel...

*** Marmonna le vieillard, hésitant entre satisfaction et déception de n'être pas plus enivré...

A regret il avala cul-sec le reste de son verre, et sortit.
Sur le pont, en effet, d'étranges tentacules noires et malsaines s'accrochaient au bastingage, envahissant le pont, et étaient aux prise avec les marins les plus vaillants et ceux des passagers qui étaient restés à bord.

De quoi finir de sortir totalement le vieux Loudmer de sa torpeur.
Alors que les barques accostaient et étaient en train d'être remontées, Krepion donna l'ordre de lever l'ancre et de s'éloigner sans attendre de l'île, vers laquelle un seul regard suffisait à montrer qu'elle était la source de cette soudaine invasion de choses noirâtres et fort dangereuses.

Lorsque la gamine vint lui dire de mettre le cap vers le S'sarkh et voguer le plus vite possible, elle semblait à la fois si certaine et empressée qu'il ne prit pas la peine de discuter ou de poser des questions, et s’exécuta.
De toute façon, c'était bien la destination prévue au départ, alors...

Quelques combats perduraient, sur le pont avant ou même sur les ponts inférieurs, à en juger par les bruits qui remontaient, contre les tentacules de corruption restantes... et puis soudain, elles se désagrégèrent, purement et simplement, et en à peine un souffle il n'en resta rien...

Krepion observa ce phénomène, perplexe, puis dirigea son regard suspicieux vers les nouveaux passagers clandestins que leur navire comptait désormais, perchés ici ou là sur les cordages des voilures... mais eux ne semblaient pas vouloir disparaître.

Haussant les épaules, le capitaine reporta son attention sur la tâche qui était la sienne : mener ce navire jusqu'au S'sarkh. ***


- Elite Fraternelle Tchaë -
Qui ne risque rien... ne rate rien.

 
Vorondil

Le Luang 8 Otalir 1512 à 23h14

 
*** Les effluves disparues, le temps de l'étude des Artéfacts est arrivé.
Je regarde d'un air assez... respectueux Knüt, puis Molor.
Les deux mous qui semblent capable de vous vaporiser en un clin d'oeil.

Je m'adresse à eux, mais aussi à leurs symbiotes, ainsi qu'aux quelques poussiéreux présents pour l'étude, quelques secondes après avoir eu une idée stupide :
***


Hmm, dites... Je viens de penser à quelque chose.

*** Mon idée mature alors que je m'apprête à la formuler, aussi je prends une profonde inspiration et détaille : ***


Bon. Vous vous souvenez, Ylimildian a été capable de ramener deux marins qui sont morts pendant le trajet. En y pensant, ce qu'on pourrait appeler le Monde des Morts, notre lieu de transition avant de revenir par les piliers, peut n'être considéré "que" comme un monde, mais pas n'importe quel monde...
Quand je m'y suis rendu, j'ai perçu que certaines questions importantes pouvaient trouver une réponse.
Le problème est qu'il fallait visiblement passer de l'Autre Côté. Celui dont le retour aurait été plus que compromis.
Ma curiosité s'est arrêtée là, mais je me souviens encore des impressions à ce sujet, même si ça date.

Bref. Pourquoi je vous en parle ? Parce que les conditions ont changé, avec la présence des Artéfacts, de deux mous aux connaissances largement plus développées, et à la présence d'Ylimildian.
L'étude du monde des morts plus avant est peut-être risquée, mais je suis convaincu qu'il y a des choses très intéressantes, qui nous permettraient de comprendre un certain nombre de choses, qui sont de cet Autre Côté.


*** Lisant sur les visages que certains voient où je veux en venir, j'enchaîne rapidement d'une voix déterminée pour ne pas me laisser couper : ***


Ce que je propose, donc, c'est rien moins que de mourir, MAIS, cette fois il y aura très probablement moyen de rester en contact entre les deux mondes, grâce aux Artéfacts.
Dans le pire des cas, si le contact est impossible, Ylimildian pourra probablement me ramener, et même s'il ne le peut pas... bah, après tout le jeu en vaut la chandelle.
Mais ce n'est pas tout.


*** Cette fois-ci, je me tourne vers Antiorn, même si je m'adresse à tout le monde quand même : ***


Si le Monde des Morts est un monde particulier, que dire du Second Monde ?
Mes connaissances à son sujet sont très limitées, mais je reste convaincu qu'avec la présence des Artefacts, son exploration dans ces conditions, toujours en espérant rester en contact, me semble particulièrement prometteuse.
Antiorn, tu n'es peut-être pas un spécialiste du domaine, mais étant un Nelda, tu as bien plus de chances d'être familier avec ce monde que l'un d'entre nous qui n'avons que des connaissances théoriques...
Penses-tu être capable de rejoindre le Second Monde ?
Si oui, que penses-tu de l'expérience ?


*** Je m'arrête, regardant les différents protagonistes, puis envoie une pensée à Ylimildian qui a eu droit à la conversation précédente : ***


Penses-tu être capable de rester en contact avec moi si je passe de l'autre côté ?

 
Nelle

Le Matal 9 Otalir 1512 à 10h55

 
Nelle affiche un air perplexe durant l'exposé de Vorondil, et lorsque sa proposition de mourir est clairement exposée, la figure de la jeune propage affiche clairement sa réticence.

En ce qui me concerne, je suis opposée à toute idée de mort sciemment provoquée.
Par principe d'une part, car j'estime que la vie est un bien précieux qu'il ne faut pas traiter avec légèreté, même en tant que symbiosés.
Et d'autre part parce que, pardonnez-moi, je ne saisis pas bien la logique de votre raisonnement... Vous vous appuyez sur plusieurs fondements qui me semblent pourtant loin d'être acquis :
Premièrement, cette surprenante démonstration qu'a eu Ylimildian lors de son arrivée dans cette même pièce. Or cette démonstration de résurrection n'a eu lieu qu'une seule fois, alors que nous étions encore à proximité de Syfaria, et donc des piliers de poussière. Aujourd'hui nous en sommes extrêmement éloignés, à tel point que nous ne savons même pas si notre symbiose nous permettrait encore de réapparaître par un pilier.
Et Ylimildian n'a pas recommencé son exploit, manifestement, comme en témoignent sur le pont les corps sans vie des malheureux qui ont défendu le navire des effluves avant que nous ne soyons revenus à bord... Soit il n'a pas pu, soit il ne l'a pas voulu, par exemple si cela lui coûte trop, ou si les conséquences semblent trop hasardeuses...
Enfin, sur ce point il sera le mieux placé que moi pour s'exprimer, et dissiper ou non mes réserves.

L'autre base de votre raisonnement, qui me semble tout aussi incertaine, est la présence de ces artefacts... leur seule présence, alors même que nous ne savons rien d'eux, vous permet de tirer de si grandes convictions ? La seule fonction que nous leur connaissons pour l'instant est celle de purifier les effluves : je n'y vois aucun rapport direct ou indirect avec ce que vous nommez le monde des morts, alors partir du principe qu'ils vous permettront d'en revenir, qui plus est de garder le contact avec nous ne vous semble-t-il pas un peu hasardeux ?

Les mêmes réserves s'appliquent à votre deuxième proposition concernant le Second monde, si ce n'est que cette expérience-là, au moins n'implique pas de commencer par ôter la vie...


Nelle s'interrompt brièvement, réellement horrifiée par cette perspective, puis poursuit :

Néanmoins, sur ces deux propositions, indépendamment des risques ou des espoirs de réussite, je ne saisis pas bien le but recherché ? "Comprendre un certain nombre de choses" semble un peu vague comme objectif et comme méthodologie pour justifier les risques que vous voulez prendre, ne croyez-vous pas ?

Pour ma part, la problématique qui occupe le plus mon esprit pour l'instant est plutôt liée à la corruption que nous avons libérée... Knüt n'a pas trouvé, dans les connaissances qu'il a acquises, de moyen immédiat pour la contenir et l'empêcher de submerger Syfaria à long terme, si ce n'est la conviction que nous en trouverons auprès du S'sarkh.
En attendant d'y être, ma priorité en ce qui me concerne est donc d'en apprendre le plus possible sur ces artefacts, qui seront certainement liés à toute tentative de résorber ce déferlement d'effluves, afin d'être le mieux préparés possible le moment venu...
Chercher à en apprendre plus sur le Second monde ou le "Monde des morts" ne présente à mes yeux un intérêt immédiat que si cela peut apporter quoi que ce soit au problème actuel... ce qui dans la façon dont vous présentez les choses ne me semble pas être une évidence.
Ou bien ai-je mal compris ?


 
Antiorn

Le Matal 9 Otalir 1512 à 14h52

 
Antiorn écoute de loin l'exposé de Vorondil et la réponse de Nelle. Il ne peut que seconder la propage dans la quasi-totalité de ses propos mais se garde bien de s'étendre dans ces considérations. Il a bien perçu le regard du témoin l'enjoignant à aller se fumer peinard une petite dose de carnine dans sa cabine. En fait, il ne serait pas contre si la situation était autre. Une croisière de plaisance serait pile poil le contexte idéal.

En apprendre plus sur les artefacts serait selon moi la première chose à faire, souffle le nelda dnas la direction du débat, sans même relever le regard des objets qu'il expose sur la table. Nous en avons beaucoup à apprendre sur ce point. Et j'ai une petite discussion à avoir avec Molor d'ailleurs.

Le confrère dirige son regard vers son mou.

Tu ne m'as toujours pas répondu. Tu saurais nous éclairer comme le fait Knüt ou non ? Tu as appri des choses en le suivant sous le voile ? Ou alors il est le seul à avoir compri quoi que ce soit ?

Molor dit :
C'est que... meuh... C'est pas si simple. Peut être que si je me concentre....


Peut-être ?

N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Vorondil

Le Matal 9 Otalir 1512 à 18h49

 
*** Particulièrement intéressé par les propos de Nelle, je m'explique calmement : ***


Je ne faisais qu'exposer l'idée générale, mais puisque tu m'y invites, en voilà le développement. Oh, avant, je tiens à préciser que je ne tiens pas à précipiter les choses. Il faut agir vite, mais pas inconsciemment, j'en suis tout à fait... conscient, si vous m'excusez du jeu de mot.
Bref, voilà où je voulais en venir :

La créature avec laquelle vous êtes entrés en contact, sur l'île, nous a donné différentes informations, dont une qui est à elle seule suffisante, je pense, pour justifier un passage au Second Monde : les Artéfacts seraient présents, semble-t-il, à la fois sur les trois strates de réalité que sont le Néant, le Second Monde, et notre "réalité" et peut-être même plus encore a-t-elle dit si je ne m'abuse.
Donc, Antiorn les percevrait, et pourrait vraisemblablement interagir avec eux, de même que nous.
D'ailleurs, Knüt, Molor, peut-être que vous pouvez nous en dire plus ?

Bien, j'en viens ensuite à un autre point : la Mort.
À l'origine, nos peuples sont venus par ce que nous nommons les "piliers de poussière", qui sont vraisemblablement des matrices Eduens, par lesquelles la créature comptait nous renvoyer sur notre monde d'origine, en prenant le contrôle du S'sarkh, donc vraisemblablement les Artéfacts sont une clef. Nous savons aussi que ce sont des modules Eduens. Par là, donc, liés aux piliers, qui sont eux liés à notre venue, notre départ, et aussi... notre mort.

Quand la créature parlait de nous renvoyer par les piliers, elle parlait aussi de tuer rien moins que tous les Nemens, tous les mous et... si on réfléchit un peu, ça peut très bien impliquer que nous devrions mourir nous aussi, pour pouvoir rentrer chez nous à travers les piliers, d'ailleurs je crois pas que la créature ait jamais insinué le contraire. Ce qu'on ne peut ignorer, c'est que le Monde des Morts est probablement quelque chose d'important, j'espère que tout le monde en conviendra, dans le processus qui pourrait nous ramener chez nous.

Donc, plusieurs possibilités, plus ou moins fantaisistes, s'offrent à nous à travers le Monde des Morts :

-Réussir à revenir sur notre ancien monde, temporairement ou pas, ce qui pourrait permettre d'une part de prévenir de notre arrivée, d'apprendre si le passage se fait bien par cette voie, si danger il y a, et toutes considérations de ce genre.
-Comprendre le fonctionnement des piliers, afin de savoir les réactiver au besoin quand nous aurons rejoint le S'sarkh
-Comprendre pourquoi la symbiose nous permet de revenir par les piliers plus facilement
-Obtenir des informations sur les Artéfacts, informations qui sembleraient évidentes depuis ce monde alors que totalement invisibles depuis une des autres strates
-Trouver un lien avec le Néant, ce qui nous permettrait peut-être d'adapter nos plans en fonction de cette éventualité, et là encore obtenir des informations supplémentaires sur les Artéfacts.

Bref, ceci n'étant pas une liste exhaustive, mais plutôt une liste des motivations pour tester cette voie.

Bien sûr, vous l'avez bien compris, j'ai beaucoup utilisé les paroles de la créature pour appuyer mes propos. Mais tout le monde sait aussi que nous n'avons aucune garantie quant à leur véracité.
C'est pourquoi je propose de faire la première expérience avant la seconde. Si le lien avec le Second Monde et les Artéfacts est avéré, on pourra beaucoup plus facilement prendre pour acquis certains propos de la créature qui n'avait visiblement aucun intérêt à nous mentir...

Nelle, quant à ta réticence concernant le principe de perte d'une vie : des dizaines de milliers de vies sont en jeux. Nos familles, nos amis, tout le monde sur l'île.
N'as-tu jamais enlevé la vie, ne serait-ce qu'à une créature ?
Je suppose que oui. Pour sauver d'autres vies, j'imagine.
Ici, il s'agit plus ou moins de la même chose, avec deux incertitudes :
-Mon non-retour
-Mon efficacité

Le premier cas est, après tout, une bonne nouvelle. Je ne suis pas sûr de pouvoir rentrer, mais ne suis pas sûr du contraire non plus, contrairement à la créature qui serait tuée. Et comme je l'ai expliqué juste avant, nous avons de bonnes raisons de penser que le Monde des Morts recèle des informations importantes pour notre survie à tous.

Je pense rester sur ma position, sauf si Ylimildian nous apporte des informations complémentaires qui infirment mes propos. Car si ce n'est pas le cas, qui serions-nous pour risquer la mort de nos peuples sans risquer une vie qui pourrait apporter de quoi les sauver ?

Mais bien sûr, il ne faut pas nous précipiter.
Nous pouvons commencer par une étude théorique des Artéfacts.
Je ne suis pas pressé de mourir, même si pour moi la Mort n'est qu'un changement de strate.
Si souvent nous craignons la mort, c'est parce qu'elle est associée à la douleur et à l'inconnu.
Enfin cela-dit, je ne cherche pas à jouer les héros, ou les martyrs.
Je cherche juste à ne négliger aucune possibilité, et par expérience, je sais que le Monde des Morts "cache" des choses qui me seront plus facilement accessibles dans les bonnes conditions.

Hum... j'ai peut-être oublié des choses dans mes explications. N'hésitez pas à m'en faire part ou à rajouter des hypothèses, bien sûr.


***
Je me tais, et attends principalement la réponse d'Ylimildian...
Il est un élément important.
Il sait des choses.
Il peut nous aider...
***


 
Ylimildian

Le Matal 9 Otalir 1512 à 23h03

 
Ylimildian arriva sur la fin de la conversation.

Il était sorti de la cabine du Capitaine peu après le retour de l'expédition.
L'air passablement hagard, il avait passé un moment à contempler l'île et les assauts de la corruption à travers l'Océan, en silence...
Puis, marchant au milieu du chaos et des combats, il était descendu.

Personne ne l'avait remarqué, tant la situation était périlleuse jusqu'à ce que les effluves soient détruites par l'intervention de Knüt.
Personne n'avait remarqué que même si l'une des effluves était passée non loin de lui, elle ne l'avait pas attaqué.
Elle l'avait ignoré...

L'ancien garde des morts du Matriarcat savait avoir ce don, passer inaperçu, mais il fut néanmoins surpris.
Continuant sa route dans les entrailles du navire, il avait suivi le mouvement.
Sans un mot. Le regard un peu perdu.
A l'abord de la pièce, il s'était arrêté. Avait entendu la conversation. Avait attendu.

C'est donc avec un visage entaché de résignation murie qu'il fait son entrée.
Il semble las. Il sait que dorénavant il ne passera plus inaperçu...

A son approche, les symbiosés voient l'épée dans son dos.
Elle brille ! De plus en plus à chaque pas le rapprochant des artefacts.
Elle fulmine de magie !
Le torse du tchaë est lui aussi brillant à travers ses vêtements, laissant apparaitre son tatouage en surimpression.
Sans néanmoins être éblouis, les symbiosés n'ont pas le temps de réagir que l'effet s'estompe à son deuxième pas dans la pièce.
Ylimildian redevient... Ylimildian. Simplement lui.

Il regarde les poussiéreux d'un air contrit, et s'exprime d'une voix gênée.

Ne vous inquiétez pas.
Il n'y a rien à craindre...

Les objets que vous avez rapporté.
Ils sont les véritables six artefacts des légendes de la Confrérie.
Mon épée est le Poinçon. L'un de ces artefacts est en lien avec elle.
Elle a été pour ainsi dire créée par cet objet, comme un reflet, une bouteille jetée à la mer avant son enfermement.
Pour laisser une trace. Être retrouvé.

Lorsque mon épée s'est rapprochée, elle est fortement entrée en résonance.
C'est terminé. Elle est redevenue elle même. Sa tâche est terminée...


Il s'interrompt, regardant Umbre avec un brin de compassion.
Sans s'expliquer, il reprend sur un ton plus serein.

Vorondil, votre conception de la mort et de mes actes est erronée.
La mort est définitive.
Lorsque j'ai "ressuscité" les deux non symbiosés, j'ai agi alors que leur dernière étincelle n'avait pas tout à fait disparue.
J'ai agi sur le temps. Sur les probabilités. Je les ai ramené à un état antérieur comme pourrait le faire certains de vos sortilèges.
Mon épée est juste plus puissante. Et je ne veux plus le refaire. C'est mal...

Lorsqu'un symbiosé meurt, son essence est captée par les piliers Eduens.
Elle est capturée, enchâssée dans un réceptacle.
Et l'esprit peut alors exister au sein du pilier.
Ce que vous avez senti est sans nul doute la puissance du pilier.

Les créations Eduens avaient toujours cette spécificité d'avoir une certaine conscience.
Une certaine autonomie.
Ils créaient du vivant.
Ne me demandez pas comment je sais cela.
Je le sais, voilà tout...
C'est perturbant, même pour moi, mais je m'y suis habitué.

Un symbiosé ne meurt donc jamais.
Il reste vivant, dans un pilier jusqu'à la recréation physique de son corps.
Les autres gens meurent... totalement. A jamais.
Il n'y a pas d'âme qui s'envole. Pas d'esprit avec qui communiquer.

Pas de monde des morts...


Il semble triste, infiniment désolé.

Vous allez devoir vous dépêcher si vous voulez étudier ces objets, réfléchir à ce que vous ferez une fois là bas.
Nous fonçons vers le S'sarkh.
Mon ami Krépion y veille !
Il nous mènera à bon port. C'est sa destinée.
Le navire puise en lui une force incommensurable, il ressent sa détermination et son... courage de Capitaine.

Mais des créatures vont nous attaquer.
Des créatures qui ne veulent pas cesser d'exister. Des monstres qui entourent le S'sarkh.
Vous allez devoir combattre pour les repousser, au côté de l'équipage, en vous relayant juste le temps de vous reposer une ou deux heures.
Sans relâche. Sans faillir.
Nuit et jour, durant trois ou quatre journées.

Pas un combat physique à proprement parler. Ce serait impossible.
Un combat de volonté. De pure force mentale.
Vous allez devoir vous aussi donner au navire la force qu'il lui faut pour passer sans encombre, invisible aux yeux des Léviathans.

Monsieur Batyias était arrivé jusqu'au S'sarkh dans sa barque.
Seul.
Il l'a touché.
Mais l'effort l'a rendu fou.

A nous tous, nous devrions réussir.
Toucher le S'sarkh.

Et rester nous mêmes...



Comme un écho aux paroles d'Ylimildian, des marins crient depuis l'étage supérieur qu'ils voient au loin plusieurs créatures gigantesques sur la route du bateau.
Il ne reste que deux ou trois heures avant d'arriver à leur portée.

Quelques heures pour réfléchir. Pour se reposer.
Quelques heures de calme à vivre avant la dernière tempête...




 
Vorondil

Le Merakih 10 Otalir 1512 à 00h12

 
*** La tristesse d'Ylimildian se ressent.
À travers ses paroles, elle est là.
Aurait-il aimé que les choses soient autrement ? Qu'il y ait quelque chose après la mort ?
En tout cas, la réponse était satisfaisante.
Bien que cette partie du projet soit écartée, ça permettait au moins de se concentrer sur l'essentiel.
Je lui réponds avec tristesse :
***


Je vois.
Il n'y a qu'une chose que je n'ai pas compris : qu'est-ce que "l'essence" d'un symbiosé" qui est captée par les piliers ? Une sorte de mémoire conservée par... le mou ? Mais qu'en est-il des rares, très rares non-symbiosés qui ont pu revenir par un pilier ? Qu'est-ce qui garde une trace d'eux ?


*** Puis, l'annonce des créatures au loin.
Deux heures.
C'est bien peu, mais notre volonté n'allait pas flancher...
Nous étions tous derrière le capitaine.
Nous allions tous guider le bateau jusqu'au S'sarkh.

Je m'adresse aux symbiosés d'une voix plus enthousiaste :
***


Notre volonté sera mise à l'épreuve, mais comme l'a dit Ylimildian, notre capitaine nous mènera au S'sarkh. Sa destinée ? La nôtre sera de le soutenir, et d'arriver là-bas avec la détermination d'effacer la corruption qui menace peut-être déjà nos terres.

*** Puis m'approchant des Artéfacts, je concentre la mana dans la paume de ma main, sans incanter réellement de sortilège, juste maintenir une présence entropique au creux de ma main.
Je passe la main près de chaque artefact.
Pour chaque, je concentre toutes mes pensées à l'étude de la réaction entre l'Artéfact et l'Entropie.
En est-il un qui réagirait particulièrement ?
***



 
Heltaïr

Le Merakih 10 Otalir 1512 à 11h08

 
L'intervention de Vorondil puis d'Ylimildian te laisse le temps de ranger certaines informations dans un puzzle que tu construis dans ton esprit. Tes idées et échanges avec Nelle étaient quelque peu brouillés jusque là, mais maintenant, tu sembles réussir à aboutir à une version plus 'solide'.

''Je m'excuse avant même de prendre la parole, car je me considère moi même plus comme un homme de terrain qu'un expert en discussions de ce genre, mais je préfère me lancer car il me semble que c'est le moment d'échanger, excusez moi de l'interruption Vorondil.''

Tu t'adresses à tous mais fixe particulièrement Nelle, ton raisonnement actuel découlant de vos premiers échanges.

"Matrices.
C'est le même terme que votre 'interlocuteur' avait employé pour désigner ET les Piliers Nemens, ET le S'sarkh.
Ni Vorondil, ni moi n'étions présents, c'est pourquoi peut être nous rebondissions aveuglement ou exagérément sur certains termes qui nous ont été transmis mais je continue.

Ymildian attribue aux Piliers une 'sorte de conscience', une part d'humain.
Et, bizarrement peut être, j'aurai de plus en plus facilement tendance à faire l'amalgame et le rapprochement entre les Piliers et le S'sarkh.

Deux peuples anciens. Avec des moyens dépassant notre imagination, se faisant la guerre. Utilisant probablement des moyens similaires ou détournés de ceux de l'adversaire.
A la suite de l'affrontement, il nous reste les Nemens et les Piliers de l'un. Le P'Ken S'sarkh et le S'sarkh de l'autre. Les mous aussi apparemment, mais je les mets de côté pour le moment.

C'est le P'ken S'sarkh qui a réactivé les Piliers nous a t il encore été dit., nous faisant apparaitre sur Syfaria. Comment s'y est il pris? Probablement car il connaissait un moyen d'utiliser ces.. 'matrices', tout comme l'entité que vous avez rencontré vous a dit avoir tenté de réactiver le S'sarkh. 'Habitats' de leurs anciens maîtres si je ne me trompe.

Voila ou je voulais en venir, demoiselle Dymer. Au dela de toute dimension théologique et autres, une fois de plus, je voudrais dire que... SI mon raisonnement tient quelque peu la route, je ne pense plus au S'sarkh comme... une entité organique titanesque, mais plutôt comme ... un équivalent de Pilier corrompu. Géant il va sans dire.

L'entité de l'île a entraîné un dysfonctionnement de cette Matrice. Et maintenant le S'sarkh, animé par la même conscience propre qu' Ymilidian attribue aux Piliers, poursuit inlassablement et de lui même ce rôle corrupteur et destructeur qui lui a été attribué.

Dans le cadre de mon hypothèse, il nous faudrait donc.. 'renverser' le processus. Désactiver ce qui a été autrefois activé à tord et à travers.
Et pour cela les Artefacts, ces 'Clefs' ou 'Modules' Eduens peuvent nous être utiles si il y a bien une corrélation entre.. comment le Désordre appelle cela... la 'technologie' des Eduens et leurs adversaires...

Si mon raisonnement n'est pas caduque, cela changera peut être notre vision du problème une fois 'sur place'.
Il va nous falloir nous concerter rapidement, puis je propose d'appliquer le plan d'Ymilidian. L'équipage et le Capitaine vont avoir besoin de nous.''


Pour un homme d'action et non de paroles, cela fait beaucoup quand même, et tu ressentirais presque maintenant avec appréhension les retours de tes compagnons, comme si de retour sur les bancs de la bibliothèque devant un Maitre des Arcanes.





 
Nelle

Le Vayang 12 Otalir 1512 à 23h08

 
L'arrivée providentielle d'Ylimildian et sa réponse salvatrice cloturent la discussion sur la volonté de sacrifice de Vorondil.
L'intervention du tchaë bleuté est par ailleurs hautement intéressante, de par les mises au point, révélations ou informations qu'elle contient...
Et en parallèle, elle reçoit également quelques réponses de son mou...

Nelle aussi prend le temps de réfléchir à certains éléments, mais se crispe soudain lorsqu'elle voir Vorondil tenter une expérience potentiellement très dangereuse, sans sommation ni concertation d'aucune sorte !
Heureusement, les artefacts ne réagissent pas lorsque le jeune tchaë les met en présence de mana, et avant qu'il ne lui prenne d'autre idée du même genre, elle avertit d'une voix quelque peu contrariée :


Messire Vorondil, l'étude de ces objets ne consiste pas à faire tout et n'importe quoi pour voir s'il va se passer quelque chose en retour, sans prendre un minimum de précaution, de réflexion et tenter d'envisager les conséquences, notamment néfastes, qu'une expérience peut avoir.
Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire de la sorcellerie poussiéreuse, mais croyez-moi, et Baër'lupis au moins peut également en témoigner, pour avoir participé ou assisté à quelques expériences dans ce domaine notamment avec des esprits aussi brillants et chevronnés que l'Erudite Thanakis : les forces que nous manipulons sont tout sauf anodines et nécessitent une extrême prudence, notamment lorsque nous nous écartons des sentiers battus.
Et l'Entropie est bien loin de déroger à ce tableau, au contraire...


La mine sérieuse, elle regarde tout le monde :

Aussi je pense qu'il n'est pas trop saugrenu d'envisager de se consulter avant de tenter des expériences mêlant la sorcellerie poussiéreuse, que les Nemens considèrent comme brutale et violente, et des artefacts dont nous ne savons pas grand chose, si ce n'est qu'ils peuvent agir sur la réalité même...
Vonrondil n'a peut-être pas de réticence à mourir, mais ce n'est pas le cas de tous ici, et personnellement je trouverais vraiment dommage si nous devions tous nous retrouver soudain vaporisés suite à une expérience un peu trop impulsive...

Pour en revenir à ces artefacts, voici ce que Knüt a pu m'en apprendre :
Sur leur provenance d'abord : ils sont Eduens... mais dans leur "mémoire", il n’apparaît pas de véritable distinction de peuple. Comme si les Eduens et leurs ennemis constituaient le même peuple...
Knüt a perçu et compris peu à peu, sans savoir pourquoi, que les Eduens se sont séparés en deux "factions" opposées.
La faction du peuple ennemi à ceux que nous nommons Eduens étant constituée par des "préservateurs" alors que les Eduens étant plutôt des "accélérateurs". Ces artefacts étaient donc d'origine Eduen (je propose que l'on continue d'appeler ainsi la faction des "accélérateurs"), et les Préservateurs leur ont volé... je ne sais dans quelles circonstances.
Car ces artefacts sont dotés d'une sorte de "protection" : un ennemi des Eduens ne peut en théorie pas les toucher sans courir un grand danger... et donc encore moins les utiliser. Le module dans lequel ils étaient enfermés sur l'île était destiné à contourner cette protection.
Bien qu'issu des anciens serviteurs des Conservateurs, Knüt a néanmoins été "reconnu" et accepté par les artefacts, et c'est pourquoi il peut les activer... peut-être parce qu'à l'heure actuelle les mous ont plus de liens avec nous, avec Syfaria, et avec les Nemens, descendants des Eduens, qu'avec les maitres Conservateurs des serviteurs dont ils sont issus.

Concernant leur fonction : ces objets sont des catalyseurs de puissance, des "outils" de maniement de la trame de réalité. Ils sont à la base de la puissance des Eduens, leur permettant de générer, amplifier et stabiliser des déformations profondes de la réalité.
Chacun d'entre eux gère un pan de la réalité : temps, espace, énergie... les trois autres notions sont inconnues à Knüt, et il n'a pas su me les restituer...


Nelle reprend son souffle quelques instant, avant de se tourner vers Heltaïr :

Je comprends le cheminement de votre raisonnement, mais pour ma part je ne partage pas votre amalgame entre le S'sarkh et les piliers... et donc votre raisonnement qui en découle.
Je ne vois pour ma part, parmi les informations récentes ou plus anciennes que nous avons à leurs propos, rien qui nous permette de considérer le S'sarkh comme un équivalent de pilier corrompu.
Au contraire, même, au vu des nouvelles connaissances que Knüt viens de nous apporter sur la division de ces deux factions : l'une, "accélératrice", à qui il est reproché de manipuler la Réalité sans vergogne et sans soucis de l'impact et des conséquences de leurs actions. L'autre, "préservatrice", qui a au contraire, selon toute vraisemblance, le soucis de "préserver"... les populations, les mondes, la faune, la flore... la sérénité ?

Selon Armaryen, les piliers ont été bâtis en une nuit, en altérant la Réalité. Ils étaient à l'origine des artefacts de paix et de prospérité, permettant aux peuples d'aller et venir.
Alors d'une certaine façon on pourrait y voir une similitude avec le S'sarkh, comme deux créations permettant d'aller d'un endroit à un autre... mais on peux aussi faire le même rapprochement entre un yloataku et une porte...

De ce que l'on sait du S'sarkh et maintenant du peuple qu'il a mené sur Syfaria, c'est que c'est certes sans doute une entité de la même origine, Eduen -dans le sens large du terme, sans scission entre les deux factions- et donc de ce fait doté du même genre de conscience propre, mais dont la philosophie qui a accompagné sa création, celle des Préservateurs, et peut-être une grande part de sa technologie, sont à priori différentes de celles des Eduens-Accélérateurs.
Quant à la corruption qu'il génère, la Créature de l'île en a parlé comme la source d'énergie permettant sa réactivation, et n'a me semble-t-il jamais dit ou insinué un rôle corrupteur ou destructeur...

Toutefois, l'idée qu'il nous faudra rectifier quelque chose dont le contrôle a été perdu me semble bien être la bonne... mais à mon sens le S'sarkh n'en est pas la cause, mais la victime.
Les artefacts joueront certes un rôle majeur dans cette entreprise, c'est même pour cela que nous les avons pris, à commencer par leur faculté à purifier la corruption... mais même avec tout ce qu'on sait actuellement, je ne sais comment anticiper plus précisément ce qui va se jouer lorsque nous arriverons au S'sarkh, sans se perdre dans d'incertaines conjectures...
Ce qui est certain, c'est qu'il nous faudra les manier avec une extrême prudence : le S'sarkh, lui, sera certainement perçu comme une entité ennemie par les Six... or je ne suis pas certaine que nous ayons grand intérêt à voir trop vite comment se manifeste leur protection "anti-ennemi"...


Nelle marque une brève pause, après cette longue élocution, puis conclue :

Est-ce que quelqu'un a des idées ou des remarques à formuler ?
Sinon je propose de rapidement nous consacrer à faire en sorte d'au moins arriver jusqu'au S'sarkh.


 
Baër'lupis

Le Dhiwara 14 Otalir 1512 à 19h10

 
Les bras croisés, la Vieille assimilait avec diligence les informations qui lui étaient offertes.

Toucher le S'sark'h, et puis quoi encore ? Pourquoi pas lui demander sa recette de tarte renversée ? ... Dire qu'ils me prenaient pour une folle d'accepter l'offre de la créature de l'île ... La vérité c'est que de la cale à la proue, ce radeau est truffé de malades aliénés ...

Elle se racla la gorge.


Hum, en ce qui me concerne, mes connaissances en thaumaturgie sont trop humbles, et je vous avoue que ces objets ne m'inspirent rien de connu... Tout ce que pourrais suggérer, un enfant de sept ans ferait de même...

Les artefacts semblaient briller d'une lueur sordide.

En revanche, je peux assister des chercheurs plus expérimentés, en assistant leur démarche d'observation, et en leur fournissant de l'énergie de mana que je possède, cette fois-ci, en quantité.

Ensuite, si une bataille de longue haleine est prévue, il me semble évident qu'il faut nous y préparer...


Forte de son intervention qui avait le mérite de ne pas faire avancer la situation d'un iota, elle décroisa les bras et commença à songer au prochain repas.


 
Narrateur

Le Julung 18 Otalir 1512 à 09h34

 
***
Trois jours s'écoulent.
Naviguant parmi les créatures cauchemardesques toutes plus gigantesques les unes que les autres, les poussiéreux s'approchent de la masse titanesque du S'sarkh.

Mettant leur volonté à rude épreuve, sous les conseils d'Ylimildian, les symbiosés arrivent à ses abords complètement épuisés.
Vidés. Laminés...
La technique a fonctionné.
Ils sont passés, grâce à la maitrise de Krépion Loudmer, parmi les Leviathans, les frôlant parfois de très près.
Aucun ne les a remarqué. Aucun ne les a attaqué.

Le dernier jour, la présence des monstres s'appauvrit.
Dans les dernières heures, il devient évident que ces engeances restent au loin de l'immense S'sarkh.
Mais d'autres créatures fantastiques apparaissent.



Volant, nageant, flottant, elles entourent le Dieu des Témoins d'une faune parfaitement hétéroclite, certaines absolument surprenantes...



Le parallèle avec l'île qu'ils viennent de quitter est troublant.
Les effluves semblent moins présentes à mesure qu'ils s'approchent.
La diversité de la création augmente par contre de façon exponentielle.

Le S'sarkh en lui même est à l'image de l'imaginaire collectif.
Long de plusieurs kilomètres, il flotte paisiblement, son corps parsemé de soubresauts tranquilles, comme une respiration saccadée.
La mer est navigable, mais le bateau est soumis parfois à des vagues dangereuses que le Capitaine sait heureusement négocier.

Un choix s'impose de nouveau.

Faire le tour de la créature prendra longtemps dans ces conditions.
Mais cela pourrait permettre de peut être trouver une... entrée ?
Ou alors se rapprocher le plus possible.
Tenter d'entrer de force ? Monter dessus ? Foncer dans le tas avec le bateau ?
Toutes les options sont ouvertes.
Nul sur le bateau, ni même Ylimildian ou Batyias, n'a d'idée préconçue sur le sujet.
C'est aux poussiéreux de décider...




Pendant ce temps là, les effluves ont progressé.
Bientôt, elles arriveront sur Syfaria...
***


 
Heltaïr

Le Sukra 20 Otalir 1512 à 10h30

 
Il n'y avait eu aucune nouvelle idée soumise, aucun plan proposé, aucun véritable schéma d'action cohérent.

Et maintenant vous voilà ici, de plus en plus proche de votre objectifs, pouvant enfin le contempler de près.
Lui et ce qui l'entoure.


''Je m'attendais pas vraiment à ça, côté environnement proche du S'sarkh, je dois bien avouer.''

Tu es à la proue, avec la plupart des autres symbiosés et les marins non occupés aux manœuvres, tous contemplant le même spectacle.
Le S'sarkh non vecteur de corruption? C'est bien ce qu'a semblé suggérer Nelle et ce que tendrait à prouver les créatures alentours. Si elles sont ... originales, elles ne semblent pas corrompues, ni animées d'aucun dessein hostiles. En tout cas, elles sont plus facilement... fréquentables que les Léviathans leur ayant précédé. Le travail qui a du être fourni pour les frôler et les éviter semble vous avoir tous littéralement épuisé.


***

***


Tu reportes ton attention sur les vagues. Est ce toi ou plus vous vous approchez, plus les vagues forcissent?

''Faudrait voir si on peut mettre une chaloupe à l'eau avec ces vagues, il est peut être préférable que le navire ne se rapproche pas plus, à voir avec le Capitaine...
Je propose un débarquement. Apparemment il n'y a pas de danger immédiat aux alentours, donc on devrait pouvoir emmener tous les symbiosés. En tout cas je ne vois pas d'intérêt à se séparer.''


Le temps presse et tu le sais.
Tes amis, ta femme, ta fille, ta nourrice. Tous risquent à chaque instant d'être assaillis et tu le sais. L'heure n'est plus vraiment aux discussions.

''Plus on est de fous, et plus on rit, ou alors on saura réfléchir, je ne sais pas. Mais je n'aimerai plus perdre de temps maintenant.''

Tu es tendu c'est évident. Pas plus par votre position actuelle, pourtant .. extraordinaire. Non. Tu es tendu par la responsabilité qui vous incombe si il est en votre possibilité d'empêcher ou d'atténuer la vague de souffrance qui menace à chaque instant de abattre sur Syfaria.





 
Vorondil

Le Dhiwara 21 Otalir 1512 à 11h30

 
*** N'essayant même pas d'argumenter - chose inutile face à une Nelle qui voulait pouvoir tout contrôler - j'avais simplement haussé les épaules, et, voyant que les choses n'avançaient pas vraiment concernant l'étude des Artéfacts, j'étais parti me reposer un peu pour préparer les journées difficiles qui s'annonçaient.

Difficiles était en réalité un euphémisme des plus innocents.
Après avoir passé des hordes de créatures - un spectacle des plus intéressants, toutefois ! - nous touchions enfin au but... épuisés.

Ma voix fait écho à celle d'Heltaïr, doucement :
***


Je suis d'accord, nous ne pouvons nous permettre de perdre du temps...
Concernant les chaloupes, je pense que si elles peuvent arriver jusqu'au S'sarkh, alors le bateau le pourra encore plus facilement. Donc autant nous approcher, et ne pas bêtement risquer de couler...

Sinon, concernant des précautions, deux possibilités : d'une part, nous pouvons décider d'abolir absolument toute utilisation de sorcellerie que nous connaissons, afin d'éviter une réaction du genre "attention, intrus" de la part du S'sarkh, ou alors nous prenons le risque d'en user pour nous rapprocher du S'sarkh, auquel cas nous auront beaucoup plus de facilités pour l'approcher.

Qu'en pensent les spécialistes ?


*** Ce disant, je me tourne avec une pointe d'ironie vers Nelle, mais la question est sérieuse, et Nelle a sûrement un avis pertinent sur la question. ***


 
Baër'lupis

Le Luang 22 Otalir 1512 à 15h04

 
La vieille haussa les épaules. Ces discussions interminables traduites dans deux ou trois langues la fatiguaient.

Sorcellerie, pas sorcellerie, je pense qu'on s'en tamponne le cuir. Je doute que quelque chose puisse inquiéter le S'sarkh. Seulement, pensez à vos anciens : pour ma part, je doute que je résiste au moindre soubresaut de monstre si je ne suis pas bien protégée.

Et puis, approcher en barque ... je doute que ce soit réalisable sur une longue distance du point de vue de la navigation. Le moindre changement de cap peut nous faire chavirer... En tous les cas, pour nous approcher, oui. Je pense que nous serons d'accord pour tenter d'approcher par le flanc, un peu en arrière, sans nous retrouver pour autant dans le sillage. Quitte à perdre un peu de temps, c'est une manœuvre que seul le bateau pourra accomplir je pense...

Et puis...


Elle ne finit pas sa phrase... Qu'y avait-il après ? Probablement une mort plus ou moins douloureuse. Elle avait passé un moment à admirer les créatures qui nageaient autour du titan, sans penser un instant à la nature. Une seule chose guidait son esprit ; contrairement aux autres, elle n'interprétait aucunement tout cela comme le signe d'un S'sarkh innofensif. Non, pour la botaniste, c'était clair : le S'sarkh devait disparaître... A tout prix.

Elle ressentit les flux qui tournoyaient dans l'air humide. D'ici peu, elle irait certainement en tirer une grande partie vers elle ; elle s'y prépara.



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