Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

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Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
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Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
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Nelle

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 22h19

 
Le gros cuisinier écoute Vorondil avec une attention toute sérieuse.
C'est que sous ses airs bourrus, c'est un gars consciencieux, et qui ne s'arrête jamais sur des aprioris. Sous ses airs de gamin des villes, se cache peut-être un commis potable ? Gros'Ma préfère s'en assurer, ou s'assurer du contraire, alors il écoute ce qu'il a à avancer.
Tout en passant à la choppe que le gamin lui a apporté.
Déjà, il faut admettre que, une fois oubliée l'entrée en matière un peu fantasque, l'initiative plait plutôt au cuistot. Et comme le gamin arrête son char pour parler sérieusement, il va pouvoir envisager de réfléchir à la question.

Curieusement, Vorondil ne met pas en avant ses véritables atouts, ceux qui auraient pourtant pu le démarquer des autres candidats : sa pratique de la sorcellerie, les atouts conférés par la symbiose, son engagement au sein du Socle de la Voix...
Manoeuvre consistant à ne pas tout dévoiler d'un coup ? En garder pour le contre-interrogatoire ?

Car lorsqu'il termine, le gros tchaë réfléchit seulement quelques instants avant de demander :


Bon, c'est déjà pas mal tout ça, mais en c'qui concerne tes références ?
Tu comprends bien qu'on va pas embaucher l'premier venu sans savoir un minimum d'où il sort.
L'père Dymer y tient, et il validera mon choix que si celui-ci est pas bancal.

Alors ? T'es jeunot, mais pas au point de sortir tout juste des jupons de maman, hein ? Tu faisais quoi avant de venir postuler ? T'as bossé où, combien de temps ?


 
Vorondil

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 22h33

 
*** Je ne peux me retenir de rire, décidément ce gros bonhomme m'amusait. Mais je ne me moquais pas. ***


Je suis serviteur de la voix, et je compte bien devenir Propage un jour.
Mais je ne suis pas pressé, j'ai encore beaucoup à apprendre, et je ne veux pas brûler d'étapes.
Pour le combien de temps, eh bien... ça fait quoi ? deux ans que je suis à Lerth... et un peu moins que ça que je voyage pour essayer de convertir les pauvres étrangers à Sa voie... Depuis que j'ai rencontré Calion en fait. Ou qu'il m'a rencontré. À peu de choses près.
Mais avant de faire ça, j'ai habité chez un vieux personnage que j'ai aidé à tout un tas de choses qu'il avait du mal à faire. De la cuisine aux trucs plus physiques...

Sinon... je sais faire pas mal d'autres choses que j'ai appris sur les routes : courir vite, soigner efficacement, être attentif, se concentrer, et encourager mes compagnons.
Par exemple.


*** Je préférais taire ma maîtrise de l'entropie pour le moment... sait-on jamais. Peut-être avait-on affaire à quelqu'un d'un peu trop superstitieux - ou bien informé concernant les capacités, hum... explosives, d'un entropiste.
J'avais déjà un bon paquet de choses sur mon "CV", pas besoin d'en rajouter.
Du moins je l'espérais.
***


 
Heltaïr

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 22h59

 
Il t'était restée une après midi.
Une seule pour pouvoir t'organiser pour un départ somme toute presque imprévu.

Il fallait trier, organiser, ranger, empaqueter, acheter divers produits et objets.
Trouver des boutiques adapter, marchander, acquérir.
Faire des choix, revenir dessus, déballer, remballer.
Au final tu n'avais peut être pas tout. Non même, tu aura forcemment oublié quelque chose.

Mais quoiqu'il en soit, tu es prêt.

Les 'au revoir' se sont faits devant l'auberge. Oui, il s'agit bien de 'au revoir', rien d'autre n'est prévu, rien d'autre n'est sous entendu.
Pour Silindë, une accolade. Amitié, réconfort, soutien, il y a un peu de tout dans cet embrassement viril.
Pour Cadécia, une étreinte, un baiser qui vient chatouiller son cou, et puis, la répétition de cette promesse que tu lui as dit le matin même. Un engagement.
Mirgahal n'est plus là. Il n'aurait sans doute jamais dû l'être.
Nyrdni étrangement ne se fait pas voir.

Tu laisses à l'auberge les ailes qui ornaient ton armure. Prévoyant de les récupérer à ton retour.
Par dessus ta tunique de cuir, un long manteau censé protéger des embruns et des vents du large. Une nouvelle paire de bottes tout aussi imperméables s'inscirt également dans tes achats récents et ton équipements de départ.
Sur le dos, un sac légèrement déformé par la multitude d'objets que tu y as fourré.
A ta taille, une besace paradoxalement bien peu rebondie.

Dernières paroles entre équilibriens.
Derniers sourires.
Derniers regards.

A Cadécia, tu lui promets de revenir. Lui demande de prendre soin d'elle et veiller sur Serra.
A Silindë, tu promets de tout lui rapporter. Lui conseille de ne pas faire de folies et de visiter sa fillote de temps à autre.

Enfin tu tournes les talons.
Le deuxième soleil est déjà couché et le troisième amorce aussi sa descente.
Tu as le temps qu'il faut pour rejoindre le Navire et y passer ta première nuit avant le départ prévu à l'aube.

A l'embarcadère, les vigiles prévus sont sur le qui vive, malgré un début de nuit tombante.
Caressant machinalement ta besace, tu t'avances sans hâte.

L'un d'eux est un tydale, heureusement.


''Bonsoir, sentinelles.
Je m'appelle Heltaïr.
Invité par Dame Nelle.''


Normalement cela devrait suffire.
Espérons-le, nom d'un rongeur!



*** ***** ***


Bon point, le tydale n'a pas oublié sa langue raciale.
Mauvais point, la présentation ne suffit pas et l'on t'explique que les passagers doivent être fouillés.

Ca c'est assez inattendu.
D'une part car un passager clandestin est potentiellement compromis.
D'autre part, car tu te demandes bien ce que l'on peut bien rechercher dans cette fouille? Peut être ont ils une consigne pour les Equilibriens leur demandant de vérifier si aucun matériel de pêche susceptible de blesser leur divinité n'est embarquée? Genre gros harpon? Sinon tu vois pas.

Bon inattendu mais néanmoins envisagé.
Faisant glisser ton pesant sac le long de tes bras, tu mets ton barda au sol. Mimant une gêne de ta besace, tu la poses nonchalamment sur une caisse voisine à ta droite. Puis tu soulèves ton sac et le pose sur une seconde caisse à gauche. Ouvre les lanières puis laisse les gardes faire leur travail.
Normalement, voici l'attention des cerbères focalisée de ton côté.
Ignorant pour le moment ta besace qui ne contiendra dans quelques instants plus que quelques fruits et restes de noix.

Un certain petit écureuil est censé comprendre que c'est le moment de filer et de se faire discret pour embarquer à bord tant que l'on ne l'embête pas ...





 
Nelle

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 23h07

 
Gros'Ma dresse un sourcil surpris en entendant la réponse du jeune homme, rapidement rejoint par le deuxième lorsqu'il aperçoit soudain le mou.
Les deux informations s'entrechoquent dans l'esprit encore assez lucide du maitre-coq : un membre d'un Socle ?! Un symbiosé ?!
Voilà bien deux choses auxquelles il ne s'attendait pas.

C'est que l'un et l'autre sont plutôt respectés, à Lerth. Parfois un peu jalousés, aussi, mais ce n'est pas le cas du Gros'Ma, qui a toujours apprécié sa vie simple.
Au moins l'assurance tapageuse du gamin s'explique.
A défaut de se justifier, évidemment.


Bien.
Et ben comme ça au moins tes références seront faciles à faire vérifier auprès de m'sieur 'Dymer.

Enfin, si tu consens un jour à m'dire ton nom, ah ah !

Le gros tchaë s'esclaffe, et marque une pause, redevenant sérieux.
Après ce dévoilement, il hésite à rappeler au gamin que s'il l'embauche, se sera bien comme simple second de cuisine et pas autre chose. Mais comme il lui a déjà fait cette leçon au début de la discussion, il s'en abstient.

Finissant sa choppe, et appréciant distraitement la douce chaleur de l'alcool au fond de son gosier, il conclue finalement.


Bon, présente-toi sur le quai demain, une heure avant l'aurore : sauf contre-indication de m'sieur Dymer, tu s'ras mon nouveau commis à bord, félicitations petit !

 
Vorondil

Le Vayang 9 Dasawar 1511 à 23h57

 
*** Léger détail que j'avais oublié ?
Naaaan... Impossible.
Si ?
***


Ha ha ! Je m'appelle Vorondil...

*** Je serre le poing en entendant les félicitations du gros Ma' !
Victoire !
Une rapide prière au S'sarkh, grâce à qui ça avait été possible. Et à Knüt aussi...
Je lui réponds :
***


Vous ne serez pas déçu, monsieur...

*** L'ironie sur le dernier mot est clairement perceptible, tandis que je me lève - non pas vers la sortie - pour aller au bar où je recommande un verre d'hydromel pour l'heureux cuistot qui venait de m'engager.
Repassant devant lui, je lui dis d'une voix dépourvue d'ironie :
***


Je ferai de mon mieux pour être à la hauteur.

*** Puis, je me prépare à rentrer à la Mission... histoire de préparer mes affaires pour demain. ***


 
Gushbood Shinetop

Le Sukra 10 Dasawar 1511 à 00h44

 
***
Plus loin, vers le chemin qui mène au quai juste après le passage d’Heltaïr, Gushbood apparait et avance aussi rapidement que possible pour revenir.
***


Pfiou c’est super loin ! J’aurais préféré un écureuil.

***
Sur le chemin du retour il avait croisé un grand tydale : yeux noirs, cheveux noir qui l’avaient gentiment transformé (sans trop insister en plus) en animal minuscule. Gushbood avait connu des jours meilleurs. Etre enfermé dans un petit corps à quatre pattes lui rappelait vaguement lorsqu’il s’était saucissonné, à son insu, avec le fil à tricoté de la vieille rabougris. Fil qu’il avait bien entendu emprunté mais sur du long terme.

Le bateau est encore loin et les gardes ne laisseront jamais entrer un hérisson lent comme pas deux… echec. Hérisson-gushbood cligne des yeux plusieurs fois.
***


Facile ! Il faut que je rentre avec quelqu’un.

***
Mais avec qui ? Tout est la question. Soudain la porte du rat qui pète s’ouvre et un tchaë sort. Du point de vu de Gushbood c’est un grand tchaë ou plutôt un immense Tchaë. Il le reconnait bien, c’est Vorondil, son pote de Bloubloume.
***


C’est sur que lui il monte dans le bateau ! Faut que j’me cache dans son sac !

Je me cache dans son sac il m’emmène dans le bateau, puis je sors du sac puis je fais comme si j’savais pas se qui m’arrive. Ah ouais ! Ça ! Ça va marcher !
Vite !


***
Le hérisson commence à foncer pour suivre Vorondil, ou plutôt essayer de foncer. Pour être honnête il n’avance pas, mais alors pas du tout.
***


Si je me mets en boule et que je roule pour aller vite je vais encore me prendre le mur.

Squeeky dit :
Dans quel pétrin tu t’es fourré encore là ! J’ai pas mérité ça moi. Pfiouu… Mets toi en boule je te pousse.


*** Quelque chose parle derrière le témoin mais impossible de se tourner rapidement. ***


Vous parlez dans ma tête…Vous êtes le dieu des hérissons ?


Squeeky dit :
T’occupes et roules.


***



***

Ça va trop vite !

***
Hérisson Gushbood poursuit ainsi Vorondil jusqu’au sein de la Mission et ou non sans bruit malgré ses efforts, arrive à se cacher au fond du sac de se dernier.
***




 
Vorondil

Le Sukra 10 Dasawar 1511 à 00h49

 
*** La tête occupée par autre chose que la paranoïa, je ne repère pas le hérisson qui me suit jusque dans ma chambre.
En fait, lorsque je commencer à préparer quelques affaires, il se planque sûrement sous le lit.
Puis, une fois fini, je pose le sac par terre, et c'est à ce moment qu'il trouve l'occasion de se glisser dedans.
Bien au chaud.

Le lendemain matin, je me rends au bateau, avec un hérisson en passager clandestin, sans que je le sache...
Apparemment Saltys avait confirmé ma présence à bord.
Aussi, je monte d'un pas presque conquérant pour aller visiter la cabine qui m'aurait été attribuée - à moins que ce ne soit une pièce commune avec les matelots ?
Bah, dans tous les cas, ça valait le coup.
Et j'étais à bord.
Mais pas seul...
***


 
Nelle

Le Sukra 10 Dasawar 1511 à 19h30

 
Enfin, le jour du départ arrive.
Ces dernières semaines ont paru durer une éternité, et paradoxalement, la jeune propage n'a pas eu une minute à elle, notamment ces derniers jours.
Entre les petits détails remis constamment au lendemain depuis un mois qu'il fallait finalement bien régler, les imprévus de dernière minute, et les trucs qu'elle n'a pas pu s’empêcher de vérifier quinze fois chacuns....
Le pire, dans tout ça, c'est qu'elle est certaine que même une fois partie elle va se rendre compte qu'elle a oublié de faire ou d'emporter tel ou tel truc !

Ce voyage a de l'importance, et notamment pour tous les Témoins qui embarquent, bien plus que quiconque. Nelle, comme son père, a en plus endossé plus ou moins le rôle d'organisatrice, ce qui évidemment, dans son soucis constant de bien faire, est une responsabilité qu'elle a très vite détesté.
Umbre, en tant que Confrère, n'a pas eu grand chose à gérer lui !

Enfin voilà, le matin du départ tant attendu, et à la fois tant redouté, arrive enfin.
Le jour est à peine levé lorsque Nelle se rend une fois de plus au port, cette fois-ci la dernière avant longtemps.
Ses affaires personnelles ont déjà été chargées la veille, il ne reste plus que sa propre carcasse à embarquer.

Malgré l'heure matinale, des habitants de Lerth commencent déjà à affluer pour assister au départ de cette expédition mystique, et pleine de promesses pour tous les Témoins.
Dans leurs regards brille tout l'espoir que ce voyage extraordinaire symbolise.
Pour certains de l'envie également, ou bien du regret, de ne pouvoir participer.

Alors qu'elle gravit la rambarde qui la mène sur le pont supérieur, Nelle en est toute émue.


*** ***


Knüt, lui, est tout excité.
Pour l'instant, leur plan d'infiltration clandestine a marché comme sur des roulettes !
La veille, ses potos Dubulb' et Chamallow, et surtout leurs symbiotes respectifs, ont embarqué clandestinement, bien planqué dans les tonneaux de pinard de pépé 'Dymer.
Et pour l'instant, ils n'ont pas été démasqués !!
Mieux : ils ne sont pas encore morts étouffés non plus, asphyxiés ou même noyés dans la vinasse par le système de double fond élaboré par Lyne !!!
Plus que quelques heures à tenir, avant de pouvoir être sûrs d'être du voyage. Y'a plus qu'à croiser les doigts et serrer les fesses. Dommage qu'il n'ait ni l'un ni l'autre.

Ensuite...
Bah...
Knüt se dit qu'il aurait peut-être dû les prévenir que leurs chances de ne pas être jetés par-dessus bord une fois leur présence clandestine révélée, étaient... hum... plutôt faiblardes.
Pas que ce soit le genre de Nelle, non.
Ça, aucun risque.

Mais entre Umbre et pépé 'Dymer.... ouille...


 
Narrateur

Le Sukra 10 Dasawar 1511 à 22h21

 
Au petit matin, sous le regard fier et silencieux des Témoins du S'arkh présents, les amarres furent lâchées.
Doucement, comme avec regret, le navire commença à s'éloigner de la jetée.

Batyias était sur le pont, face à la mer, sans un œil en arrière vers Lerth.
Il regardait vers l'avenir.
Ou peut être était-il trop ému et ne voulait-il point le montrer.
Impossible à dire avec cet être à nul autre pareil.

Tout avait été préparé, chargé, attaché.
Les tractations menées pour composer un équipage et une équipe solide avaient finalement abouties.
Sous les ordres du Capitaine en second, non symbiosé, les matelots amenèrent la voilure et le navire prit de l'allure pour s'engager dans le détroit que constituait la péninsule avec le continent.
Il faudrait une bonne quinzaine pour atteindre la pleine mer.
Encore plus pour arriver dans la zone où le S'sarkh rodait, surtout s'il se déplaçait.

Les premières journées seraient calmes, permettraient à chacun de prendre ses marques, de discuter et de tenter de prévoir l'imprévisible.
Atteindre le S'sarkh réclamait une préparation optimale, même si tout serait sans doute battu en brèche par la réalité des faits.
S'entrainer, encore et encore, aux exercices en cas d'avarie, de tempête, d'attaque par quelque monstre marin surgi des tréfonds.
Peser le pire, pour alléger la peine...
Les matelots étaient professionnels. Chacun à son rôle, chacun inspiré de sa mission.
Les symbiosés devaient quant à eux maintenant réaliser que ça y était.

Ils quittaient Syfaria...
Deuxième horrible note HRP : techniquement, certains ne sont pas encore à bord.
Cela se fera au fur et à mesure que les RPs en cours à Lerth se termineront.
Contactez moi sur DEV 1 en cas de doute.


 
Mraw'La

Le Sukra 10 Dasawar 1511 à 23h15

 
***
Elle était sortie de chez Nelle, après tout le monde.
Elle avait besoin de marcher, pour se dénouer les nœuds trop serrés de son estomac. Elle aurait le temps, avec le balancement du bateau, de s'en créer de nouveaux.

Elle avait fait son sac, puisqu'il fallait bientôt monter à bord.
Curieuse, elle avait humé la brise, et trouvé, grâce à ses naseaux bien ouverts, le port.
Elle avait demandé à des matelots hilares si elle pouvait embarquer dans un de leur rafiot plein de poissons, mais non, ni celui-ci, ni celui-là n'était celui de Nelle lui assurait-on.
Ils se contentaient de la brinqueballer gentiment de marin en marin.
Il y en eu bien un pour la faire grimper à bord, et même si elle s'était dit que la barque minuscule aurait du mal à accueillir le monde prévu, elle était montée, confiante.
Le matelot, n'espérant surement pas que sa blague marche si bien, prit peur en voyant l'embarcation tanguer sous le poids de sa carcasse. Elle fut poussée fissa sur le port, à son point de départ.

Etait-ce une plaisanterie ?
Il n'y avait rien, rien qui puisse correspondre à la description de Saltis'.
Pas de rêve, d'aventure.
Pas de bleu de la mer qui en jette, pas de mouettes qui vous invitent, pas un seul fichu grand bateau qui vous fasse coucou en vous déroulant un tapis rouge de bienvenu. Pas de tête connue pour vous montrer le large.
Il n'y avait que du quotidien. Un peu gris, plus sur certains visages que sur d'autres.

Et cette palissade étrange, là, tout en bois, énorme, qui vous coupait tant la vue que vous ne finissiez par ne rien voir d'autre, mais quelle idée ! Pour se protéger de quoi ? Pareil un coup de pied et elle la mettait à terre cette ...
Mais non, le geste à peine esquissé, et une voix, tout en haut.
Une voix tout en haut ?
Elle lève les yeux et voit le geste, qui l'invite, elle aussi, à monter.
Peut-être, la vue, de là haut...

Elle se résigne et grommelle.
Ca bouge, ça remue, c'est comme sur du mou,
Ne savent-ils pas enfoncer un pieu comme il le faut ?
Il faut engager du monde, faire des travaux, si toute la ville est...

Elle est sur le pont.
Son souffle est court. Elle a très peur. Mais envie de. Rester.
Une boule de. Salive. Tout monte.
Elle ravale.
Ca remonte.
Elle respire plus. Vite.

Ses jambes réfléchissent plus vite que sa tête et elles le savent, mince, elles le lui disent, ça y est, elle le sait !
C'est le bateau !
Ca là, ce plancher à danser toute la nuit dessus, toutes griffes sorties, sans que ça puisse l'abîmer !
Cet abîme là, si on se penche par delà la rambarde, c'est la mer !
Merde !
Elle y est pour de vrai !

Il faut le dire, il faut le sourire, c'est sûr, elle le découvre, ils ne savent pas, forcément pas, c'est trop nouveau, c'est trop beau,
Elle secoue l'épaule de son voisin et lui beugle à l'oreille
***


Le bateau celui-là ! Le ba-teau !


***
Ils ne lui ont pas menti.
...
Ils partent.
***




***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Nyrndî

Le Dhiwara 11 Dasawar 1511 à 00h46

 
Ce n’était pas la première fois qu’elle vivait ça… Mais au moins cette fois-ci elle était (parfaitement) consentante. Le matin elle avait quitté le lit ou elle avait passé la nuit sans demander son reste… Elle avait a faire ce matin…

Et ce serait le début d’un… long… long voyage… D’où elle n’était pas franchement certaine de rentrer… Mais qu’elle n’aurait loupé pour absolument rien au monde.

C’est pour ça qu’elle avait accepté qu’Heltaïr utilise sur elle ce sort. C’était pas franchement agréable… Mais c’était là une des deux meilleurs manières qu’elle voyait e s’introduire dans le navire… Et (de loin) là moins dangereuse… L’autre… Et bien… Elle la tenterais si celle là loupait… Mais les risques de finir avec un bout de pied dans la coque n’étaient pas a négliger.

Elle avait donc décidé de remettre son sort entre les mains du preux… Quelque chose qu’elle aurait (formellement) refusé en temps normal. Mais… mais… voilà. L’Heltaïr… Elle avait quelques raisons d’avoir une relative confiance en lui. Déjà… Un moyen de pression par mous interposé.

Nous jetterons un voile pudique sur le contenu des pensées de Nyrndî… En attendant que les mots puissent traduire le sens de ce tourbillon incompréhensible… En attendant qu’un sens paraisse.

Elle avait accordé un regard halluciné au preux… Et sans un mot avait attendu qu’il la transforme…
Tout était alors devenu clair.

Les pensées d’un rongeur sont nettement moins complexe que celles d’une Nyrndî en pleine possession de ses moyens. Et infiniment moins qu’une Nyrndî sur le point de perdre les dernières onces de raisons en elle…

Elle voulais monter sur le bateau. Suivre Heltaïr. Ne pas se faire voire.

Rien d’autre.

Des souvenirs inquiétant d’un feu entropique venant lui roussir les moustaches vint l’effleurer…

Une fraction de seconde plus tard elle frissonnais (terrifiée) au milieu des affaires du preux. Affaires… Appétissantes ? Bon dieux… Parfait comme refuge…

*** *** ***


Son refuge viens d’être posé. Il est moins plein qu’a son arrivée dedans ? Soit. Difficile de résister faut dire…

*Arrivée ?


Prudente elle met la frimousse dehors et observe… Hum ? Quoi ? Bien sur le navire. Pas de doute. Moment de sortir ? Hum…

* Grand.

* Danger.


Elle attend… On ne regarde pas vers elle ? Elle en profite pour se précipiter dehors… Hésite. Attrape une noisette. Met les voiles…

OULA !!!

Bon dieux !

C’est haut cette foutue caisse !!

Bon… Ca devient risqué de rester par là… Elle fille au bas de la caisse… Et alors que les gardes laissent le preux et vont fouiller la besace qu’elle viens de quitter elle se précipite sur la jambe d’Heltaïr, l’escalade et viens se fourrer dans sa poche.

C’dangereux par ici.



 
Vorondil

Le Dhiwara 11 Dasawar 1511 à 17h39

 
*** Je n'avais pas fouillé en montant à bord accompagnant le cuistot, donc le hérisson avait fini par se trouver à bord lui aussi...
Apparemment, j'allais partager une salle avec les autres matelots !
Je n'hésite pas à saluer les quelques marins que je croise, leur précisant que je remplaçais le commis, et que j'espérais que le voyage se déroulerait bien à leurs côtés.
Ensuite, je balance mon sac sur la couchette qui m'était attribuée, et j'y cherche mes pierres, histoire de les mettre à l'abri.

Mais je ne fais que tomber sur un hérisson.
Je me fais un peu mal en le prenant maladroitement.
Il est roulé en boule, comme pour échapper à ses prédateurs.
Mais qu'est-ce qu'il fait là ?
Je hausse les épaules et le dépose sur le sol, sans le quitter du regard...
Semblant attendre une réaction.
Hésitant quant à son sort : la soupe, ou les flots ?
***


 
Gushbood Shinetop

Le Dhiwara 11 Dasawar 1511 à 22h40

 
***
Tout va bien pour Hérisson Gushbood. Roulé en boule dans le sac il attend tellement qu’il en vient à perdre la notion du temps. Le cœur du hérisson est bien accroché durant le voyage en sac et heureusement car celui-ci est bien mouvementé.
On le trimballe on le pose on le jette, il aura vraiment tout vu, lorsqu’enfin on l’attrape. On l’attrape ?
***


Héé, toi tu veux que j’te pique !


***
Vorondil le pose au sol. Il est vraiment grand pour un Tchaë ce Vorondil. Gushbood attend sans bouger et sent que l’air remue. C’est bizarre, c’est comme s’il était sur de l’eau. Soudain, le déclique, certes un peu long.
***


Je suis sur le bateau! OUUAAAAIIS j'ai réussis!
***
Le hérisson commence à tourner en rond en poussant des couinements réjouis. C’est d’ailleurs assez curieux à observer, une sorte de danse de la victoire. Combien de temps avoir de redevenir humain ? Le bonhomme avec les cheveux noirs lui avait parlé de quelques heures ou même peut être de quelques jours, mais tout d’un coup : POUF !

Gushbood retrouve ses jambes, sa barbe, son air viril, ses muscles puissants et son arme diabolique… en un mot il se retrouve et du haut de ses deux jambes il pointe du doigt Vorondil tout fier.
***


Aha !

*** Et dire qu’un peut plus et il redevenait humain dans le sac du témoin. ***



 
Penthésilée

Le Luang 12 Dasawar 1511 à 16h32

 
Ils partent...

Penthésilée est d'humeur chafouine.

Elle n'a pas pu, par manque de temps et par manque de légitimité, inspecter le navire à quai comme elle aurait souhaité le faire. Déjà, il lui aurait fallu l'aval de Saltis' Dymer, mais le grand mâle est bien trop occupé pour avoir pu la recevoir et prendre le temps de lui parler. Ensuite, la Vigie du Reve s'est complètement méprise sur la stupéfiante complexité du bâtiment, dont l'architecture ne s'apprivoise pas en quelques heures. Enfin, l'obstacle de la langue lui interdit d'enchainer la moindre phrase cohérente, au milieu de marins à l'argot marqué.

Pour toutes ces raisons, la Haut-Rêvante est contrariée. Il lui semble qu' à l'exception d'un vieux sage taiseux de caractère, elle est bien la seule à s'inquiéter de la sécurité à bord. Les marins sont bien triés sur le volet, les symbiosés autorisés à venir sont bien identifiés, mais dans les faits : qui contrôle quoi ?

La jeune nelda, par nature, envisage le pire.

Une telle expédition peut attirer une faune hétéroclite de gens plus ou moins bien intentionnés. Ce ne sont pas les symbiosés assoiffés d'aventure ou simplement désireux d'aider qui l'inquiètent : après tout, elle se range elle-même dans cette catégorie. Ce sont plutôt les éventuels agents du Maudit, les espions membres d'officines douteuses, les collectionneurs, les apprentis sorciers, les exaltés ou les illuminés mystiques qui voudraient prouver l'existence d'un S'sarkh conforme à leurs credos, et seraient prêts à faire capoter l'expédition si les vérités glanées ne correspondent point à leurs aspirations... bref, toute un aréopage d'individus à la dangerosité certaine, susceptibles de poser des problème allant de la simple anecdote tragi-comique au sombre drame, drame impliquant l'échec de la mission voire la mort définitive de ses aimables participants !

Or donc, dans sa cabine, la Favorite de Toh se morfond. Elle ne peut pas rester les pattes ballantes et n'envisage en aucune façon d'apprécier la croisière en mode "touriste". Elle s'est définie un cadre d'action, une certaine forme d'utilité, fut-elle en marge et de peu d'importance réelle. Cela passe par la résolution de différents problèmes ; autant commencer par ceux qui sont à sa portée...

Sortant un calepin de sa table de nuit, Penthésilée prend la direction de la coursive, puis du pont principal où l'attendent, à proximité du bastingage, quelques chaises longues en bois et toile tendue. Elle s'y installe et entreprend de réviser le vocabulaire et les expressions enseignés par le seul confrère que la Vigie du Rêve considère en sage :


Mon tailleur est riche.
Je m'appelle Georges et je suis votre ami.
Où se trouve la poste, je vous prie ?
Je voudrais passer commande.
Je suis un voyageur et je cherche une auberge confortable / ordinaire / bon marché.
...
Je suis une nelda de petite vertu.


C'est vraiment Antiorn qui a écrit cela ??

Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Erling

Le Luang 12 Dasawar 1511 à 17h14

 
Après quelques minutes à contempler Lerth depuis le bastingage, Erling se rendit compte qu'il était un peu à l'inverse de la tendance actuelle. En effet, nombreux étaient les badauds qui, attroupés, reluquaient avec envie le bateau rénové de Batyas. L'insistance de leurs regards fit se détourner le Propage qui, enfin, commença à considérer la partie non visible depuis le port de l'embarcation.

Pour un peu, il aurait fallu un plan pour se repérer comme on le faisait dans une grande cité de Poussière. Les recoins étaient nombreux et devaient l'être encore plus dans la partie qu'il ne voyait pas encore, sous le pont. Erling, en voyageur des grands espaces, ne se sentit pas d'aller vérifier cela à l'instant bien que sa présence à l'air libre dérangeait certainement les matelots occupés embarquer les dernières victuailles.

Aussi, il s'éloigna de la rambarde donnant sur le port et alla se caler à l'opposé. Il n'en bougea pas, observant le va et vient des présents, scrutant les personnes qui embarquaient avec une attention toute particulière portée aux symbiosés. Il reconnu quelques têtes et son mou lui souffla d'autres noms qui, pour certains, lui dirent quelque chose. L'équipage de Poussièreux rassemblés promettait une navigation toute particulière.

Finalement, les dernières caisses et les retardataires furent à bord et le départ eu lieu. Le Propage retraversa le pont pour aller observer les quais de Lerth défiler. Le navire passa devant la demeure des Arhuns et Erling en observa les murs tout en frottant l'anneau à son oreille. Son père l'avait laissé à son intention avant de partir, c'était le leg familial. Lui l'emmenait avec lui avec de très fortes probabilités de le perdre. Mais il n'y avait personne à qui le transmettre.

Une fois les quais derrière eux, le Tydale, toujours peu enclin à explorer les sous sols du navire baguenauda sur le pont.

Alors qu'il allait entamer son deuxième tour de navire à pas lents, il nota la présence d'une symbiosée Nelda non loin de lui grâce au chapeau peu commun du mou qui l'accompagnait.


Tod dit :
Il semblerait que ce soit la Dame Penthésilée.


Commençant malgré tout à s'ennuyer un peu, le Propage décida d'aborder la Haut Rêvante. Il avait bien des fois entendu son nom et peut être avait-il eu des échanges indirects avec elle sur des fils de pensées. Pourtant, il lui semblait qu'ils ne s'étaient peut être jamais rencontrés. Aussi, il s'approcha et déclara en cherchant ses mots dans un Nelda qu'il n'avait pas utilisé depuis longtemps :

Bonjour Dame Penthésilée. Je me présente, Erling des Témoins du S'sarkh. Puis-je vous imposer ma compagnie ?

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Luang 12 Dasawar 1511 à 17h38

 
Achille dit :
(à voix basse)

Cool !
Ta dernière phrase attire déjà du monde...
Tu veux que je tienne la caisse ?


Plongée dans son calepin, Penthésilée n'a pas entendu le témoin s'approcher. Elle se redresse brusquement, dévisage un instant l'inconnu avant que son identité n'évoque quelques échos : Erling ? Par le passé, ils ont été touchés par des échanges télépathiques communs. Mais jamais ils ne se sont parlés, ni même directement contactés. Erling n'était qu'un nom, pour la nelda, qui découvre donc le personnage réel.

Elle pose son précieux carnet sur le teck et se lève pour un salut Haut-Rêvant traditionnel. Le témoin la connait, symbiose oblige, mais un minimum de correction s'impose lors d'une première rencontre :


Héjia, Rhon Erling. Je suis ravie de faire votre connaissance.

Sur une intuition subite dont l'avenir seul dira ce qu'elle promet, la Vigie du Rêve désigne son mou :

Voici Achille, mon compagnon de symbiose.

A l'évidence, l'intéressé est complètement pris de court ! Interloqué, il écarquille des yeux gigantesques, regarde intensément la veilleuse puis, après quelques secondes d'hésitation, soulève son chapeau pointu et précise :

Achille dit :
Euh... correct. Je veux dire, c'est exact.
Voilà...
Ah oui :
Bien le bonjour, messieurs.


Penthésilée poursuit :

Vous ne nous dérangez pas, tout au contraire. Je n'ai pour l'instant pas vraiment parlé aux membres de l'expédition, incapable de m'exprimer correctement dans votre langue. J'y travaille, grâce aux bons cours du savant confrère Antiorn. Dans quelques jours, je devrais pouvoir m'intégrer plus facilement...

Comment vous sentez-vous, à cet instant toujours particulier qu'est un grand départ ?




Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Shyama

Le Luang 12 Dasawar 1511 à 19h22

 
*** Pour Shyama, déposer ses bagages dans la cabine qu'on lui avait assignée fut relativement rapide. Ici, elle n'aurait pas l'occasion de travailler le métal, elle voyageait donc léger, du moins, si l'on considérait ses habitudes.


Elle remonta à la surface, pour humer l'étrange atmosphère qui régnait là. L'iode, étrangère à ses narines, se mêlait à la tension ambiante, aux interpellations des marins, aux bribes d'accents étrangers qu'une faible brise amenait à ses oreilles.
Là, elle saisit quelques mots de nelda au vol, ici, un peu de tydale horriblement massacré... mais principalement des mots qui ne ressemblait à rien d'autre pour elle qu'à un doux poème en yaourt. Une suite d'inflexions et d'intonations chantant sans le moindre sens.
Les langues... cela ne l'avait jamais guère intéressée.
En bonne fille du Déclin, elle considérait le tydale comme la seule digne d'intérêt.
En bonne Sang-Âme brûlée du feu intérieur de sa propre forge, elle n'aimait rien plus que les mots du métal qu'elle faisait chanter.


Accoudée au bastingage, une légère brise animait sa robe colorée et ses cheveux dépeignés. Elle ferma ses yeux qui fixaient le large, abandonnant la pensée de l'horizon pour l'instant présent.

Le bruit... et l'odeur !

Le bruit... Le chant de la mer, bruissement continu de vagues roulant doucement au loin. Les faibles gémissements du bois et les couinements légers des cordages. Et cette clameur hétéroclite...
La monture des mers s'exprimait, semblant se plaindre à mi-voix d'être ainsi bridée par ces bouts, empêchée d'aller gambader dans son milieu naturel. Elle tanguait à peine, en un faible piaffé d'impatience....

L'odeur... salée et délicatement fraîche, mêlée de relents de poissons et d'algues, épicées des notes chaudes de bois et de cordes. Une senteur aussi complexe qu'une Fileuse de Mort. Puissante et délicate, agressive et effacée.

L'Artisane caressa doucement le bastingage de la main, lui murmurant sa compassion.

Et, avant même qu'elle s'en rende compte, voilà que l'être de bois s'est élancé doucement vers l'inconnu, glissant avec une légèreté si peu en accord avec sa taille....
***


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Erling

Le Luang 12 Dasawar 1511 à 21h10

 
La présentation des mous n'étant pas chose si courant lors de la rencontre entre symbiosés, Erling fut légèrement surpris par l'intronisation d'Achille. Heureusement pour lui toutefois, Tod eut une réaction plus vivace et se mit en avant :

Tod dit :
Penthésilée, Achille, c'est un plaisir de vous rencontrer.


Le mou gris lâcha ces mots d'un ton tout solennel qui ne lui ressemblait d'habitude et inclina sa petite tête de mou en avant en un simulacre de courbette.

Antiorn ? Voilà qui ne me dit rien. A moins que ? Non, je ne suis pas sur.

Vite conscient qu'il balbutiait pour ne rien dire, le Tydale se reprit en rebondissant sur les mots de la Nelda.

Je me sens … partagé.

Erling s'interrompit un instant, comme cherchant ses mots dans la langue étrangère qu'il utilisait.

Comme vous le dites, les grands départs sont toujours particuliers. D'ordinaire, je ressens une excitation sans commune mesure, une envie d'aller de l'avant et des picotements dans les jambes.

Le Propage lança un regard vers la terre encore en vue mais plus pour longtemps.

Pourtant là, il s'agit d'une affaire pour le moins singulière. Rien que par le fait que notre avancée ne se comptera pas en nombre de pas effectués par jour. Pour tout vous dire, notre mission, vous vous en doutez, et même notre moyen de transport, m'obligent, que je le veuille ou non, à une solennité et à un sérieux qui ne me sont pas coutumiers.

Sur cette tirade, le Tydale adressa un sourire mi crispé mi amusé à son interlocutrice avant de renvoyer la balle avec une pointe d'impertinence :

Le peu que je sais de vous m'a laissé l'impression que vous étiez plutôt du genre solitaire. Aussi, je suis surpris, mais aussi ravi, de vous trouver là. Qu'êtes vous venu chercher dans cette quête du S'sarkh ?

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Luang 12 Dasawar 1511 à 23h39

 
Penthésilée réfléchit un instant avant de répondre curieusement :

Etes-vous sûr qu'il s'agit bien de cela ?
La présente expédition est-elle vraiment... en quête du S'sarkh ?
Je me dois d'être honnête avec vous : je suis certaine que nous sommes embarqués dans tout autre chose.


La nelda sourit évasivement, comme une enfant qui touche soudain du doigt une vérité neuve :

J'ai pris part à plusieurs quête syfariennes, parfois initiées par le Haut-Rêve, parfois nées de nécessités étrangères à l'Ordre. Certaines n'impliquèrent qu'un nombre très limité de personnes ; d'autres ont touché, potentiellement, l'entièreté du monde connu. Vous-même, Erling, avez participé à plusieurs d'entre elles. C'est bien pourquoi votre nom m'est si familier.

Les quêtes dont je vous parle eurent des conséquences diversement heureuses, pour la Poussière. Elles furent, en quelque sorte, plus ou moins couronnées de succès. Nous avons pourtant subi de cuisants revers, comme la perte de nombreuses cités. Dans ces conditions, il semble difficile d'établir une règle générale concernant lesdites quêtes, une sorte de loi émergeant de ce chaos manifeste...

Pourtant, vous devez savoir qu'en tant que disciple de Toh, je suis portée à ce genre de réflexion : il est de mon devoir de... trier le réel, pour en débusquer le vrai. Toujours, je dois chercher la goutte de vérité noyée dans l'océan du mensonge.

Alors, quel est donc le point commun de toutes les aventures d'importance auxquelles la poussière aura participé, ces trois dernières années ?


Achille dit :
Ben maman, t'as intérêt à trouver une chute efficace, parce que tu crées le suspens, là !
Ne nous déçois pas !


Elles ne nous ont jamais conduit là où nous le voulions.
Elles ne nous ont jamais donné les réponses que nous attendions.

Quand hier, je pensais à demain, je ne voyais pas ce que je vois aujourd'hui.

Alors je me dis que si nous allons voir le S'sarkh, forcément...
Nous découvrirons autre chose.


Achille dit :
Mmhhh... ouais.
Un peu spécieux, mais ouais. Pas mal.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Heltaïr

Le Matal 13 Dasawar 1511 à 00h16

 
Suite du soir avant l'embarquement.

Finalement la fouille avait été plus que sommaire, et les gardes n'ayant rien trouvé de ce qu'il cherchait - et qui demeurera un mystère sans doute- il te laisse accéder à la passerelle pour le pont supérieur sans notifier ton passager clandestin à panache.

Et ce n'est qu'en grimpant en haut de ces planches que l'on prenait compte de toute la grandeur du navire.
Le pont supérieur subissait ses derniers frémissement d'activité de soirée là ou les membres d'équipage étaient occupés aux derniers rangements et chargements.

Après diverses péripéties inintéressantes à tenter de s'orienter dans les poonts inférieurs pour trouver ta cabine selon les instructions sommaires des sentinelles, un marin à l'accent acceptable croisé dans ls coursives t'indique la bonne direction. Au fond d'une traverse, excellent pour la discrétion et tranquillité.

La porte refermée, tu poses ton sac sur le sommier puis va pêcher délicatement la boule de poils pelotonnée dans ta poche et la dépose sur le traversin.

Sensation toujours étrange que de communiquer avec un Poussiéreux sous cette forme.


''Et bien nous voilà arrivés très chère. Pour vous, il est inutile de préciser que votre présence ici sera un grand mystère pour ma personne lorsque révélée, mais je serai assez bon pour repousser autant que possible la chose.''


Tu t’assois à côté d'elle -léger sursaut- et commence à déballer tes affaires en prenant note de l'aménagement de ta cabine. Au dessus de vos têtes, les bruits d'activité décroissent peu à peu.


*** ****** ***

Le lendemain, jour du départ.


Tu te réveilles matinalement, comme à ton habitude. Le soleil perce à peine à travers le hublot vitré teintant à peine de sa lueur ta cabine.
Accrochés aux pendants de l'armoire, tes vêtements. Tunique et capuche grise, mais aussi l'ensemble tout neuf et -presque, du moins un peu- imperméable indispensable à tout bon apprenti marin comme tu es.
A côté ton baton, tes bottes, ton heaume.
Dans le pupitre à côté, est rangé ton matériel à écrire.
Sur le meuble de chevet, l'image de Serra, doucement animée par la magie chimérique qui imprègne l'oeuvre.

L’ensemble est sommaire. Fonctionnel.

A côté de la peinture, entre divers débris de son festin, la bestiole dort toujours.
Tu la laisses roupiller, et après t'être habillé, quitte la cabine pour rejoindre le pont ou s'activent à peine les premiers marins.
Minutes après minute, la foule sur les quais se massent, l'équipage s'affaire, on distribue des ordres, les dernières consignes.

Ta pipe entre les dents, tu attends.

L'heure du départ.



*** ****** ***


Ca s'agite.
Voyager sur un Navire n'a finalement pas tant de comparaison qu'être dans une gondolfière. Au moins, dans l'air, il y a une certain constance des mouvements. Sur un pont comme ici, il faut chercher ses repères, apprendre à équilibrer le gîte du navire en contre-balancant ses appuis. La saccade des vagues fendues par la proue du navire est un rythme à prendre, à adopter.

Prudemment accroché d'une main au bastingage, ta pipe toujours fermement mâchonnée en bouche, tu observes l'activité du pont. Entre les membres d'équipage toujours en mouvement ou occupés, les symbiosés se repèrent facilement, inactifs insouciants ou petits groupes en discussion.

Pour le moment, tu observes et attends. Le Départ en a amené la plupart sur le pont et tu as déjà reconnu le panache de Penthésilée ou bien Erling qui la cotoie.
Par contre nulle trace de la jeune Nelle.
Et celle Nelda là bas t'est inconnue. Tout comme la tydale qui contemple l'étendue liquide non loin de toi.

Tu dévisages rapidement cette dernière.
Une Matriarcale sans aucun doute, l'absence d'expressions faciales est presque suffisant.
A ton front, la marque des Voroshk se rappelle brièvement à ton esprit.
Sans oser te l'avouer, tu espères qu'elle est la seule de sa faction à être du voyage.

Chassant ces idées malsaines, tu continues ton observation, partagée entre le pont et l'océan autour de vous.





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