Les Mémoires de Syfaria
L'île de Syfaria

L'incroyable Odyssée

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Sujet lancé par Batyias
Le 24-10-1511 à 23h42
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Posté par Syrtaï'Nhymurtayag Varoga,
Le 29-10-1512 à 16h19
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Erling

Le Matal 13 Dasawar 1511 à 17h13

 
Ce qui était au début un échange de formalités polies habituelles se transforma bien vite en un débat de fond sous le verbe de Penthésilée. Le visage d'Erling s'en illumina. Si, depuis son retour à la civilisation, il avait pu deviser très sérieusement, notamment avec d'autres Propages, les discussions interfactionnelles afin indéniablement un piquant plus savoureux. La différence amenait usuellement les arguments et, pour peu que l'on soit assez ouvert à l'autre, l'enrichissement qui en découlait n'était pas des moindres.

Le Propage écouta donc attentivement son interlocutrice, appréciant son sens du suspens et la façon dont elle amenait ce qu'elle souhaitait dire. Il prit son temps pour réfléchir avant de lui répondre avec un sourire, ne déballant tout d'abord que des faits
.

Je ne serais pas aussi catégorique que vous à ce propos. Il m'est arrivé de trouver ce que je cherchais. Nous avons traqué Kysall une première fois et nous l'avons rejointe. Nous avons cherché Rastryghen et nous avons pu voir la Cité de l'Ennemi.

Cette dernière déclaration assombrit le teint du Propage, les souvenirs affluant avec les mots. Pourtant, Erling se força à enchainer rapidement.

Mais je vous accorde qu'à chaque découverte, nous trouvions toujours plus que ce que nous cherchions et ce surcroit de faits, d'informations, démultipliait à lui seul les quêtes à entreprendre et les questions à poser. La traque de Kysall nous a donné un Fil d'Ombre tout en montant des Equilibriens contre des Matriarcales. Rastryghen m'a montré le Nemen perverti et … un enseignement cruel.

Se détachant des faits, le Tydale lâcha pour finir :

Vous cherchez la vérité dans le réel. Toutefois, ce que j'ai pu apprendre de ces trois années de quêtes comme vous dites, est que la vérité est changeante lorsque la réalité ne l'est pas. Il suffit de regarder nos Factions pour s'en convaincre. De l'une à l'autre, la vérité n'est pas la même. C'est un des rares constats que mes voyages de Propage m'ont amené à dresser. Je suis parti la première fois de Lerth pour répandre la Vérité au reste de Syfaria. Je n'y crois même plus maintenant. Tout est fait de nuances. Cela peut peut être vous semblez fataliste et je ne peux que louer votre détermination à trouver La vérité mais je ne saurais faire de même tant je pense qu'Elle n'existe peut être pas.

Aussi, je puis seulement vous dire qu'avec ce voyage, je cherche une fois de plus une parcelle de réalité. Je la cherche telle qu'elle est aujourd'hui car cette réalité, bien que universelle, est changeante dans le temps. Je cherche la réalité du S'sarkh, je cherche à le voir et je suis certain que, oui, comme vous le dites, quelque chose d'autre accompagnera ce simple fait. Et alors, j'aviserais. Comme toujours.


Finalement, le Propage put reprendre son souffle. Il se sentait comme dans une grande course lorsque l'on ne s'est pas entraîné depuis longtemps. Cherchant son rythme, cherchant ses forces tout en ayant une envie puissante que magnifiait un contentement sans égal d'être dans l'effort.


Pélerin du S'sarkh

 
Antiorn

Le Matal 13 Dasawar 1511 à 17h15

 
Antiorn était remonté sur le pont pour le départ.
L'air frais, salin, humide.
Les côtes qui s'éloignent.
La brume qui les entoure.
La musique de la mer.

Un instant Antiorn reste seul face à cette oeuvre grandiose qui s'offre à lui.
Le navire est bien assez grand pour trouver un recoin de pont qui ne soit arpenté par un autre symbiosé.
L'équipage, quant à lui, ne dérange nullement son intimité.
L'équipage n'a pas de symbiote capable de trahir son intimité aux autres.
L'équipage inconnu n'a aucune chance de demander de l'information à son sujet sur le consensus de sa faction.
L'équipage ne fait pas bourdonner sa propre symbiose.

Après un bon moment de contemplation, le confrère se sent le courage d'aller vers ses compagnons d'aventure.
Il le faudra bien un jour. Autant que ce soit maintenant.

Sur le pont il croise Shyama, dit le Nuage. Il ne la connaît pas personnellement mais connaît sa réputation. L'aura du personnage possède une dose certaine de poésie. Ce n'est pas pour lui déplaire. Antiorn, mains dans le dos, s'incline avec respect devant la dame. "Le confrère que je suis s'incline bien bas devant le Nuage. J'ai entendu beaucoup de bien de lui, et suis honoré de sa présence à bord.".

À Heltaïr il n'adresse qu'un sourire chaleureux. Ils ne se sont pas croisés depuis la dernière Fête des fous de Zarlif... ou s'étaient-ils croisés après le combats contre le Tark'Nal aux murs de cette même cité ? Il ne savait plus...

Enfin, il croise sa dernière élève qui converse avec un certain Erling. Un autre tydale qu'il n'a jamais eu le loisir de rencontrer, mais dont l'aura dépasse largement sa faction. Il arrive juste à temps pour attraper de loin la dernière phrase de la Vigie du Rêve et la tirade du propage. Comme Penthésilée a raison... mais en même temps, comme il espère qu'elle ait tord ! Et comme l'attitude nuancée de cet Erling contraste avec sa vision des Témoins ! Le voyage risque d'être presque aussi intéressant que l'arrivée, se dit le blanc nelda.

Et si, par le plus grand des hasards, nous trouvions le S'sarkh ?

Son regard se tourne ensuite vers le propage.

Le S'sarkh, lui, peut-il se décliner en nuances selon vous ?



N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Erling

Le Matal 13 Dasawar 1511 à 18h00

 
Un Nelda blanc comme neige s'introduisit alors dans la conversation avec tact, comme habitué à ce genre d'échanges.

Tod dit :
C'est lui Antiorn dont parlait Penthésilée tout à l'heure.


Informé silencieusement par son mou, le Propage adressa une mimique chaleureuse au nouveau venu tout en déclarant :

Confrère Antiorn, enchanté. Erling, Propage des Témoins du S'sarkh comme votre mou vous en a peut être informé.

Le ton du Tydale était empli d'un respect non feint. La Confrérie des Six avait toujours exercée une grande attraction sur lui de part ses représentants qui lui avaient été donné de rencontrer. Umbre dès son premier voyage à Zarlif. Jemori dans un périple périlleux en compagnie d'une Obsession. Cette luthière belle et sympathique dont le nom lui échappait mais dont un instrument magnifique reposait dans son sac. Le frère et la soeur Nelda qu'il n'avait cessé d'entendre sur les grands fils de pensées. Et il en oubliait certainement.

Finalement, Erling en revint à la question d'Antiorn.


A mon avis, le S'sarkh lui même ne sera pas fait de nuances, sous réserve bien sûr qu'il ne soit pas un être en perpétuelle évolution, une entité changeante. Toutefois ce n'est pas ce qu'il m'a été donné de croire. J'affirme cela car pour moi les vivants sont une de ces parcelles de réalité de l'instant donné dont je parlais. Et cela inclut le S'sarkh.

Les nuances, en revanche, seront très certainement bien nombreuses sur ce que chacun de nous pensera avoir vu. Chacun se fera son opinion, sa petite vérité. En effet, rares sont ceux qui s'en tiendront à la simple constatation physique de sa présence. D'autant plus qu'il est probable que les Effluves soient alors suffisamment puissantes pour que toutes nos facultés ne soient pas présentes.


Le Propage lâcha cette dernière phrase d'un ton neutre. Son but n'était pas d'inquiéter ni de dramatiser. Simplement, il émettait un avis, une anticipation qui restait dans le domaine hypothétique.

Pélerin du S'sarkh

 
Penthésilée

Le Matal 13 Dasawar 1511 à 19h27

 
Et bien, l'affaire s'annonce dangereuse !
Euh...


Comme souvent, Penthésilée s'est exprimée spontanément, dans l'instant. Il lui faut maintenant expliciter sa pensée. Mais d'abord, elle doit sacrifier à la bienséance. Se tournant vers Antiorn, elle sourit avec chaleur.

Héjia, Arc'Rhon.
Savez-vous que je m'améliore ? Ecoutez plutôt...


Plissant les yeux et tordant sa queue fournie en tous sens, la Vigie du Rêve se concentre :

A quelle heure ouvrez-vous votre boutique ?
Mon chat s'appelle Alphonse.
Je prendrais bien un peu de café.
Au voleur !


Reprenant son souffle, elle poursuit sur sa lancée :

Oui, la proximité du S'sarkh est normalement déconseillée pour la santé... s'il est bien la source des effluves, comme l'attestent les écrits des anciens. Et figurez-vous qu'en plus... j'en parle parce que vous me semblez avoir la tête sur les épaules... figurez-vous que Saltis' Dymer a évoqué l'hypothèse qu'au large, loin des Piliers de poussière, rien ne dit que nous pourrions ressusciter en cas de drame !

Évidemment, ce n'est qu'une possibilité. Mais Saltis' est quelqu'un de sensé, qui n'évoquerait pas cette idée s'il la pensait farfelue. Il est vrai que les Piliers sont dispersés sur le territoire syfarien comme s'ils devaient se répartir la tâche... comme une sorte de réseau... ça ne m'était jamais venu à l'esprit...

Sinon, pour vous répondre : et si nous trouvions le S'sarkh, par le plus grand des hasards ?


La Vigie lève les yeux et sa queue serpente indolemment tandis qu'elle fouille dans ses souvenirs :

Votre question me rappelle une anecdote narrée par mon vieux maître. Un jour, tandis qu'il enquêtait sur une série de vols ayant frappé son quartier, une veilleuse intriguée par ses questions lui demanda :

Vous ne seriez pas flic, par hasard ?

Ce à quoi il répondit :

On n'est jamais flic par hasard.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Antiorn

Le Merakih 14 Dasawar 1511 à 15h50

 
Le blanc nelda pouffe de rire à la réponse de Penthésilée.
Vrai.
Le hasard n'a jamais rien à voir avec la chose.

Le vent du large souffle fort, humide et froid.
De ces vents qui finissent par pénétrer chaque couche de vêtement tôt ou tard et qui vous glace les os ensuite.
L'ancien caravanier n'a aucune envie de grelotter, ni maintenant ni plus tard.
Pas quand il peut mettre un toit au-dessus de sa tête et un verre dans sa main.

Et si nous poursuivions cette discussion à l'intérieur ? Le navire du Kar'nem S'sarkh est une merveille à explorer et j'ai remarqué plusieurs salles communes. Il me fera plaisir de faire plus ample connaissance avec un propage de votre renommée, Avih Erling. J'ai beaucoup entendu parler de vous. Mais la côte file et nous fuit et le vent se fera de plus en plus cruel. Je ne vois pas de raison pour chercher la confrontation avant qu'elle ne soit inévitable et préfère plier face aux éléments.

Un sourire espiègle aux lèvres, il invite les deux symbiosés à le suivre vers les ponts inférieurs.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

 
Mraw'La

Le Merakih 14 Dasawar 1511 à 20h03

 
***
Après avoir pourri les oreilles de quelques matelots qui en avaient entendus d'autres, elle avait traîné ses grandes jambes dans tous les recoins trouvés du bateau.
Elle avait hésité devant plusieurs chambres, n'osant pas trop s'installer sans demander, et n'osant pas demander avant de s'être approprié les lieux.
Elle était devant une de ces questions qui lui faisait tiquer le coin de la babine droite et qui la plongeait dans des abîmes de perplexité brumeuse.

Elle continuait donc à marcher, à grands pas, avec de piteux sourires et coups d’œil fuyant à qui semblait la regarder un minimum.

Penthésilée pensait déjà à se rendre utile, alors qu'elle réfléchissait, incertaine, au camouflage que pourrait apporter un vieux tissu abandonné là, dans la salle commune.
Elle finit par faire semblant de se relacer ses chaussures à scratch (peau de hérisson sur laine de braxat ) pendant au moins deux minutes avant de se motiver à monter de nouveau.
Non vraiment, être la première à user des salles communes, seule qui plus est, ça n'allait pas.
Si Nelle voyait ça...

Une fois sur le pont, elle reçoit le vent décrit par Antiorn comme fort, humide et froid, en pleine truffe.
Ca ne l'intimide pas.
Elle va braver la tempête.
Elle est une guerrière de chez les Haut-Rêvant, et elle tient à le montrer !
Ha !

Elle se place près de la rambarde, et regarde droit devant, en se donnant un air pénétré.
Mais...
Ca chatouille, le vent.
Ca fait valdinguer les poils, frissonner les babines, ça trifouille les habits, ça grattouille les yeux.
Ca vous bouscule, c'est un peu froid, mais franchement... C'est rigolo.

La guerrière si fière ressemble à une moush'tin, qui a oublié de grandir dans sa tête quand ses jambes se sont allongées.

Elle s'amuse avec le vent dans sa bouche, dans ses mains, dans ses cheveux.

Sa tunique, ocre ou rouge trop passé ? Même usée et élimée joue elle aussi dans la brise.
Les symboles peints en noir dansent ensemble et le joyeux ballet donne un spectacle fascinant.
Presque autant que ses babines.


***


***
Le ridicule ne tue pas
- dit-on -
Et heureusement parce que sinon
On ne compterait plus ses trépas.
***

 
Umbre

Le Julung 15 Dasawar 1511 à 15h30

 
Ombre solitaire. Il joue à l'ermite associable, un peu. Il n'a pas envie d'autre chose.
Il est sorti tardivement de sa cabine, pour observer le vaisseau prendre le large.
Fendre la mer, les côtes encore en vue. Le voyage qui commence.

Il a longtemps regardé l'horizon, les falaises de la presqu'île et l'infini qui se profile.
Il a songé. Beaucoup. Une forme de préparation à l'impossible. L'angoisse de la jeune fille lors de sa première fois.
Sentiment sans cesse renouvelé, exaltant, superbe, au commencement de chaque nouvelle aventure.
Des Obsessions à aujourd'hui. Il y a comme un cercle, un cycle, une vérité.

Puis il a regardé les autres. Ceux des 6 factions qui sont montés avec lui.
Ses compagnons. Avec qui il partage déjà la route, le voyage, l'aventure et les mésaventures.
Il connaît la plupart, au moins de vue. Souvent un peu plus que cela.
Une passagère en particulier attire son regard.

En retrait, discret, dans les ombres, il observe sa muse.
Beauté inégalée au regard de son âme.
Un poème de poussière et de sang.

Sombre Nuage.
Il avait soufflé le nom à Nelle.
Sans hésiter. Si il devait faire un ultime voyage avec quelqu'un.
Ce serait avec la Sang-âme.
Âme soeur.

Les yeux vairons détaillent avec rêverie.
La nuque, les bras, les courbes.
Les tatouages, le profil.
Les murmures.

Cela lui avait manqué.
Cela l'apaise.


Un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

 
Narrateur

Le Sukra 17 Dasawar 1511 à 23h41

 
Premières brises, premières virées de bord, chassez-croisé des matelots qui s'affairent.
La première journée est idyllique.
Le temps est somptueux, le vent au rendez-vous, le navire prend ses marques avec l'équipage et inversement.

Le Capitaine en second, non symbiosé, est à la manœuvre.
Il sait parfaitement gérer son équipe, on sent qu'il est un technicien dans l'âme, droit et rigoureux.
Il donne ses instructions avec précision, avec sévérité et justesse.

Pour autant, en cette première journée, nulle trace du Capitaine.
Son nom est connu de l'équipage.
Le navire ne serait pas parti sans lui. Krépion Loudmer.
Une légende des mers, selon certains dires.
Mais il ne parait pas sur le pont.

Ses quartiers sont gardés par deux non symbiosés, la porte en est fermée à clef.
Il ne veut recevoir personne. Vraiment personne.
Le second l'affirme avec une férocité qui ne laisse aucune chance d'intercéder ou de négocier.
Le Capitaine prépare la route du bateau, il a besoin d'être seul !

A la nuit tombée, de la lumière est visible dans la petite chaumière qui sert de "Maison du Capitaine".
Mais lors du repas, servi dans la grande salle commune du pont intermédiaire, là non plus point de Krépion...


 
Heltaïr

Le Matal 20 Dasawar 1511 à 19h55

 
Première journée chargée, et ce malgré ton inactivité à bord concernant la vie marine.
Tu es légèrement gris lors du souper. Refermé sur toi même, indifférent à ce qui t'entoure. Visage clos, dur, décidé.
Il est bien triste que d'autres affaires t'empêchent de te concentrer sur l'Odyssée en cours.
Mais certains faits, restés à quai, ne peuvent décemment rester ignorés.

Troublé par tes problèmes, tu ne prêtes aucune attention à la nourriture que tu touches peu.
Aux diverses discussions.
Même l'absence de diverses têtes t'indiffère profondément.

Dans tes pensées, tu es bien loin de ça, occupé virtuellement à tordre un cou, insulter, piétiner, haïr...





 
Penthésilée

Le Merakih 21 Dasawar 1511 à 17h24

 
Penthésilée profite du repas pour faire connaissance, dans la mesure du possible et du convenable, avec des membres non-symbiosés de l'équipage.

Le fait qu'elle soit plus ou moins reconnue co-responsable de la sécurité à bord facilite les choses, mais ne fait pas tout. Les marins neldas sont rares, les femelles encore plus, et tous sont évidemment "témoins du S'sarkh". Globalement, ils sont de caractère taiseux, polis mais réservés. D'eux-mêmes, ils n'abordent pas les missionnaires, à fortiori s'ils sont étrangers. C'est donc à la Vigie de s'en charger. Fort heureusement pour elle, l'éducation spartiate et collective des veilleuses prises en charge par les disciples de Toh prédispose à ce genre d'ambiance communautaire. Les travailleurs de la mer, entre eux, se comportent un peu comme des soldats... en temps de paix.

Jouant des coudes, la Vigie du Rêve s'est attablée où elle a pu. La voici parmi les anonymes, au milieu de gens dont elle ignore l'identité. Elle a demandé à Achille de s'éclipser ou du moins, de faire profil bas. Le symbiote roupille donc au fond de son sac.

Par touches successives, la Haut-Rêvante échange quelques mots avec ses voisins. Elle doit leur paraître fort exotique, ce qui la sert, en la circonstance. Lorsqu'elle aborde le sujet du capitaine, elle n'obtient pourtant que des silences, des phrases évasives et lacunaires, des sourires polis. Soit le bonhomme est mal connu de son équipage, soit il a laissé des instructions...

Quoi qu'il en soit, c'est contrariant.

Penthésilée n'aime pas le secret. Comme bien des siens, elle n'y voit qu'une déclinaison affectée de l'omission, voire du mensonge. Les gens qui n'ont rien à cacher, et bien, ne cachent rien. Cette nouvelle couleuvre coince, dans son gosier. Krepion Loudmer doit s'alimenter, comme tout le monde : s'il n'est point ici, où mange-t-il ? En quoi sa présence gênerait-elle ? C'est son absence qui pose problème...

Un problème de sécurité, pour commencer.

A la fin du repas, la Favorite de Toh cherche Saltis' Dymer du regard.
Elle a quelques informations à lui transmettre mais surtout, une question simple à lui poser.
S'il se défile, elle ira la chercher.



Penthésilée
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Saltis' Dymer

Le Vayang 23 Dasawar 1511 à 10h24

 
Saltis mange en silence, assis avec les marins.
Ils évitent son regard, respectueux, presque apeurés.
Il les a tous choisi, il les connait. Ils le savent...

Entrevoyant Penthésilée, et ses œillades, il se plait à penser à une rebuffade face à de telles avances coquines en un seul regard.
Mais il la sait de peu d'humour, en tous les cas d'un humour du type coup de hache dans ta face.
Alors, il lui sourit, et l'invite à s'installer un peu plus loin, sur un banc où le vieux Nelda entame son rituel de la pipe...

Libre est la voie du S'sarkh !

 
Penthésilée

Le Vayang 23 Dasawar 1511 à 14h17

 
Achille dit :
Oh maman ! T'as une touche !
L'est pas tout jeune ton prétendant, mais l'a l'air gaillard.
Pis sur un bateau, faut pas faire ta difficile...


C'est Saltis' Dymer, sot. Il plait à Mrawou, et réciproquement.
Donc...
Si je vois une greluche l'approcher à moins de dix pas, j'en fais des rillettes.
...
Mais d'abord, pourquoi a-t-on cette conversation ?!


S'excusant auprès de ses voisins de table, Penthésilée expédie son repas, emporte son verre de vin avec elle et vient s'asseoir à coté du vieux sage.

Héjia, Arc'Rhon.

Je suis impressionnée par ce navire : il est vaste, puissant et bien mené. Si j'avais les compétences requises, j'imagine que je trouverais l'équipage efficace... alors, j'en juge à l'ambiance, concentrée et laborieuse, et à la discipline qui règne naturellement à bord. Pas d'éclats de voix, pas d'accès de colères, pas de gestes déplacés, nulle violence...

Vous avez bien choisi.


Un ange passe...

Le soucis vient plutôt des gens que ni vous, ni votre fille, n'avez invités à bord.
A ce jour, je dénombre six symbiosés non répertoriés en sus des missionnaires qui m'ont été officiellement présentés :

- Heltaïr, Preux du Crépuscule, Equilibrien.
- Nyrndî, Artiste, Equilibrienne.
- Prooot... euh non : Crooot, activité indéterminée, faction... à clarifier.
- Lyne, moush'tin, Témoin du S'sarkh.
- Vorondil, commis, Témoin du S'sarkh.
- Gushbood Shinetop, plongeur, Témoin du S'sarkh.


Arrondissant la queue en signe d'apaisement :

Aucune de ces personnes ne m'apparaît, comment dire... dangereuse, ou mal intentionnée. J'en connais certaines, à titre privé. Cependant, je ne puis m'en porter garante.

Ce qui m'inquiète, c'est de voir avec quelle facilité - sans vouloir vous offenser - ces gens se sont introduits ici. Je déplore la méthode, qui fait de la malhonnêteté le triste sésame de leur présence à bord, quand d'autres prétendants ont joué franc jeu... en vain.

Mais surtout, je m'interroge sur ceux que je n'ai pas encore trouvés, parce qu'ils sont mieux cachés et donc, potentiellement... hostiles.


La Haut-Rêvante boit une gorgée de vin

Arc'Rhon, pourquoi le capitaine n'est-il pas là ?
J'entends bien ce qui m'est dit à ce sujet, mais c'est votre réponse qui m'intéresse.


Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Nyrndî

Le Sukra 24 Dasawar 1511 à 01h01

 
Sortie de la cabine Nyrndî avait tôt fait de partir a l’exploration du navire. Pont supérieur… Cales… Pour peu qu’elle trouve un moyen d’aller y fourrer son nez… Elle avait bien l’intention de s’y essayer. Le passage de la Neldame dans leur cabine avait laissé Nyrndî…

Figée.

Glacée.

Presque comme si elle avait atteint la raison par l’autre côté.

Une stabilité inquiétante.

Pour autant que les yeux d’un bébé écureuil puissent refléter la folie, la froide détermination… Les yeux de cet écureuil-là le faisaient.

Le genre de regard qu’on ne veux pas croiser. De peur de devenir la prochaine cible de la… créature planquée derrière les yeux.

Comme si ce regard halluciné était le dernier rempart d’un océan ne cherchant qu’a se répandre. Comme si, loin de se disperser sans but et sans raison toute cette énergie se concentrait. Unique. Stable. Décidée.

Pêcher. Ils partaient a la pêche. Ils allaient chercher l’origine de la corruption… Alors l’équilibre lui-même flancherais. Car la fin de toute chose approchait. La tempête levait la poussière. Mais les étoiles tombaient. Les grains n’allaient plus les uns avec les autres…

L’assenions vers la beauté prendrait fin. Chute.

Longue chute vers les abymes.

Si le voile avant cela se déchire. Si l’équilibre prend vie. Si la multitude cesse d’être unicité…

Si le rêve prend vie.

Si la mort prend fin.

Que la vie cesse.

L’entropie.

Régnante.

Main de la dame dirigeant le monde.

Que l’île sombre ou s’élève…

Elle était montée sur ce bateau pour y assister.

Elle avait quitté un ami, un amant, pour ne plus jamais le revoir.

Elle avait abandonné une vengeance.

Par delà les limites du monde… Voguer pour enfin trouver la jonction. Joindre les mortes au vivantes. Redevenir entière. Réellement.

Hors de question (donc) de passer par dessus bord avant. Ne pas se laisser chopper par les symbiosés sous cette forme ne voulais pas dire se planquer au fond d’une cabine et ne pas en bouger… Non. Autant rester a terre pour ça.

Filant aussi vite que possible avec ses petites pattes, Nyrndî avait visité le navire… Mais un endroit resté fermé. Avec deux gardes devant. Un endroit intriguant…

Profitant après être restée (bêtement) devant la porte close de la cabine de capitaine pendant prés d’une demi-heure, elle se décida a changer d’approche… Après tout même si ça lui paraissait immense… Elle était un écureuil. Et s’il est une chose qu’un écureuil sait faire (excepté décortiquer des noisettes) c’est bien grimper.

Et là voilà en train de regarder par la fenêtre… Une pièce grandiose. Magnifique. Rien en comparaison du reste du navire pourtant coquet… Et… Et…

Une…

Chose.

*** ***


Là.

Derrière les coussins.

Contre un mur.

L’étonnement se bat avec l’incompréhension la plus totale dans les esprits de Nyrndî… Quel monstre peut bien se trouver dans la cabine du capitaine ? Qu’es-ce qu’il trimbale avec lui dans sa besace ? Hum… Elle n’as pourtant rien bu. Rien respiré d’étrange (a sa connaissance)… Et… N’as pas fait le moindre pet d’entropie depuis qu’elle est coincée sous cette forme. Pas volontairement du moins.

Impossible.

Elle cligne des yeux.

Plus rien.

Une hallucination ?

Un peu chamboulée l’écureuil retourne dans la cabine ou elle a élu domicile… Là bas au moins… Elle sait a quoi s’en tenir. Et elle a une promesse faite a elle-même a tenir. Promesse que les dernières heures qu’elle a passé sous sa forme de Tchaë ne manquent pas de lui donner une envie pressante de tenir…



 
Saltis' Dymer

Le Merakih 28 Dasawar 1511 à 22h56

 
Le vieux nelda tire sur sa pipe pensivement quelques minutes, les yeux dans le vague.
Il ne cherche pas ses mots, il semble réfléchir.

Six seulement ?
Ça me parait peu, et les énergumènes que vous citez ne me semblent effectivement pas dangereux.
Gentiment simplets au pire...
En réalité, c'est même cinq puisque Heltaïr était invité par ma fille.

Il fallait s'y attendre, et je suis surpris qu'il y en ait aussi peu.
Il n'était pas si difficile que ça de monter sur le bateau clandestinement, pour des symbiosés en tous cas.
Je ne dirai pas malhonnêtes, moi. Surtout un peu dingues, car venir c'est aussi partir.
Enfin bref, il y en a peut être d'autres.
Et oui, peut être des mal-embouchés...

Je vous l'avais dit par pensée : j'attends d'être au large, sans être encore en zone dangereuse, pour véritablement fouiller ce navire de fond en comble.
Une fois loin, nulle échappatoire.
Et là, nous pourrons véritablement prendre les mesures qui s'imposeront.
Le Capitaine décidera quand nous nous lancerons dans la zone infectée de bestioles, une fois notre sécurité établie à l'intérieur du navire...

Le Capitaine.
Krépion Loudmer.
Je vais vous le dire, mais ne le répétez pas.
Il n'est pas encore sur le navire. Batyias a autorisé cet état de fait.
Je ne sais pas comment il va faire, mais il va venir plus tard.
Bientôt, je l'espère.
Cela ne fait qu'une journée que nous sommes en mer, et même si le temps nous semble s'étirer ne soyons pas impatients.
Tant que nous sommes dans l'anse entre la presqu'île de Lerth et le continent, nous ne risquons rien.

Prenons le temps de savourer ces instants de calme.
De repos et de discussions paresseuses.

Ca ne saurait durer, à mon humble avis...


Libre est la voie du S'sarkh !

 
Penthésilée

Le Julung 29 Dasawar 1511 à 19h29

 
La Haut-Rêvante ouvre des yeux ronds. Elle répète stupidement :

??
Pas de...?


Bon sang... n'importe qui d'autre lui aurait dit une pareille fadaise, elle l'eut aussitôt envoyé paître ! Cette situation est tout bonnement invraisemblable. Et que dire de ce qui s'annonce ? A moins qu'il n'y ait quelque Pilier caché au sein de ce navire...

J'ai... du mal à le croire. Pourtant, vous parlez vrai. Je suis surprise que nous n'ayons pu attendre les quelques jours nécessaires à l'embarquement du capitaine ! Il y a sans doute une raison majeure à cela, que le temps nous révélera ? Pour nous rejoindre, je suppose que le tchaë empruntera un vaisseau nemen... je n'imagine pas d'autre façon de faire.

Penthésilée finit son verre de vin

Pour ce qui est de l'inspection du bâtiment, disons que cette première journée aura surtout servi à poser notre effectif total. Il est toujours bon de savoir à quoi s'en tenir, ne fut-ce que pour l'intendance... sans parler des coups durs qui nous attendent, forcément. Je vais en rester là pour le moment. Avec un peu de chance, les éventuels rejetons ou personnes simplement hostiles - et bien cachées - s'estimeront désormais en sécurité et baisseront la garde. Quand vous lancerez les grandes manœuvres, nous les débusquerons !

Une pause. Puis :

Il y a un modèle de rejeton, en particulier, qui pourrait nous poser de sérieux problèmes :
Le Jytryan...
Je ne connais nul moyen de le repérer, s'il change son apparence.


S'étirant sur le banc

Pourtant, je ne suis guère impatiente d'en découdre. J'aimerais que cette expédition demeure ce à quoi elle ressemble, pour l'heure : une croisière... où s'embarquent des poussiéreux de toutes factions, à peu près soudés.

Achille dit :
Jusqu'à quand ?



Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Shyama

Le Sukra 31 Dasawar 1511 à 16h36

 
*** A l'écart, Shyama grignotait pensivement, écoutant d'une oreille distraite les conversations alentours. ***

- Un cheval de bois sans tête ?
- Vaut-il mieux un être décapité ou gâteux et alcoolisé pour s'enterrer dans un tertre liquide?
- Et pourtant, on parle à notre âme.
- Mais tant de choses lui parle, à notre âme...
- Mais pas ici. La chant de la masse et du Métamorphe manquent. Ici, le Fils de la terre règne en maître. Il grince, il ronchonne, mais il ne sait pas charmer les oreilles d'un Nuage comme le fait le Métamorphe. La danse de la Neige de Kryg manque aussi. Et les Soeurs scintillantes on cessé de chuchoté.
- Mais alors, qu'est-ce qui nous fait vibrer de la sorte ? Ce n'est pas inconnu. Tu l'as déjà ressentie, ce chaud sentiment de n'être plus seule....
- Il y a du monde ici. Même si tu ne leur a pas adressé la parole.
- A quoi bon ?
- Ils ne comprennent pas....
- Mais il y a un absent. Et une ombre.
- L'important n'est pas là. L'accessoire semble y être.
- Et pourtant, nous préférons que cela soit ainsi !


Shyama,
Sombre comme un Nuage

 
Ylimildian

Le Sukra 4 Fambir 1512 à 20h07

 
Quatre journées s'étaient écoulées.
Seulement quatre...

Le navire abordait la sortie du détroit menant à la haute mer.
Il avait pris de la vitesse et fonçait maintenant à bonne allure tout droit vers l'horizon, laissant d'heure en heure derrière lui l'île de Syfaria.
Tout se passait bien.
L'équipage avait pris ses marques.
Les symbiosés eux aussi avaient pris la mesure et le temps de s'habituer.

Ce soir là, alors qu'ils sont tous réunis, matelots comme symbiosés, dans la grande salle à manger, certains d'entre eux peuvent peut être ressentir ce sentiment mêlé d'impatience et d'ennui d'un long voyage.
Le but est si énorme, que le trajet en devient laborieux, estiment-ils peut être.

Dans une ambiance sereine, ils dinent.
Les mets sont bons, l'ambiance agréable.

Soudain, Batyias se lève, le visage crispé.
Il crie !

Préparez vous !
Ils arrivent.

Le Capitaine monte sur le navire !


Il regarde et désigne une porte.
Une bête porte.
Celle d'une remise, sur le côté de la grande salle.
Une porte qui ne mène nul part, si ce n'est à un réduit où l'on entrepose les outils de nettoyage de la salle.
La poignée tourne.
Elle s'entrouvre.
Le temps semble avoir ralenti.

Un visage apparait sur la porte en question.
Un visage rageur, mécontent !
Sa voix porte et tous l'entendent.

ON NE TOUCHE PAS A NOS AMIS !


Puis la porte s'ouvre en grand.
Derrière, ceux qui sont proches peuvent voir une salle de taverne, et un chaos indescriptible.
Une bagarre, des gens qui...

Un tas de gens vient s'étaler dans la salle, comme expulsés au travers de la porte ouverte !
Que des symbiosés.
Krépion Loudmer, Ylimildian, Baër'lupis en premiers.
Puis s'amalgamant à cet enchevêtrement viennent derrière Achlésis, Morkreek, Takamaka et Soma Valen !

La porte se referme brutalement en un claquement sec.
Le visage reste encore quelques infimes secondes, regardant l'assemblée médusée.


PRENEZ SOIN D'YLIMILDIAN ET DE KREPION LOUDMER.
CE SONT NOS AMIS.


Le visage s'efface alors.
Les corps ont été malmenés par l'envolée et la chute.
Ils sont là.
Sur le navire.

Et ce n'est pas peu dire que c'est une surprise pour tout le monde...


 
Penthésilée

Le Sukra 4 Fambir 1512 à 22h02

 
Penthésilée évolue entre les tables alignées, un pichet de vin à la patte. Elle vient de servir deux des marins qui sont intervenus dans la cale lors de l'incident Crooot-Lyne et se dirige vers sa place, bien décidée à sauver le peu de picrate qui lui reste pour en faire profiter Mraw'La...

Puis elle s'interrompt, un pied levé, lorsque le spectacle commence.
Les yeux à deux mètres du sol, elle n'en perd pas une miette...

L'arrivée du capitaine, aussi spectaculaire et saugrenue soit-elle, ne la surprend qu'à moitié : la Favorite de Toh n'entend rien à la sorcellerie et donc, ignore que ce genre de sort n'existe pas.
Le commentaire de la porte l'étonne davantage : déjà, une porte qui parle... et que dit-elle ?
Ylimidian et Krepion Loudmer sont nos amis ?
Ah oui ?
Peut-on savoir ce que sont les amis d'une porte, exactement ??
Et les autres, ils sont quoi ??
Parce qu'il ne monte pas seul, le loup de mer ! Il est manifestement venu avec ses potes de beuverie et... sa copine, aussi ratatinée que lui, d'ailleurs... Hey, bon sang, mais c'est la soeur savante, mmh... comment déjà ?
Baër' lupis !
Quant au reste de la troupe... seule Takamaka évoque vaguement quelque chose à la Haut-Rêvante ; peut-être l'a-t-elle croisée sous les remparts d'une cité assiégée..?
A ses yeux, Ylimidian, Morkreek, Achlésis et Soma Valen sont de parfaits inconnus. Ils ne font pas partie des invités et sont donc hautement suspects.
Après les clandestins, le voleur et les joyeux trublions... il ne manquait que ces écornifleurs !
Co-gérer la sécurité, ça rend méfiant.

Ceci étant, à part Krepion, tout le monde est un peu... en trop, de fait : la Vigie du Rêve n'attendait qu'un marin, pas tout un équipage !
Aussi pose-telle son broc de vin sur la première table venue et sans plus attendre, s'avance vers le tas de gens mêlés pour aider les plus vieux - les deux désordonnés, donc - à se lever.
Les Hauts-Rêvants sont toujours respectueux envers les personnes âgées.
Alors les fossiles vivants, pensez donc.


Hejia, euh... Arc'Rhoni.
Rien de cassé ?


Achille dit :
Le col du fémur, au minimum.
Vise leur état de délabrement...

On va manquer de prothèse de hanches.





Penthésilée
Vigie du Rêve
Chroniques

 
Morkreek

Le Dhiwara 5 Fambir 1512 à 00h26

 
Tout était arrivé si vite
Quelques secondes auparavant il était à Lerth dans une taverne où le chaos régnait. Chaos qu'il avait lui même créé.
Maintenant il se retrouvait ici.
Il avait débarqué dans la salle de manière spectaculaire. C'est à dire en effectuant un vol plané pour atterir sur une table pleine de nourriture. Les plats valdinguent au sol et sur les marins qui crient de surprise.
Il glisse finalement de la table pour tomber au sol sans douceur.


Un grognement de douleur et d'exaspération se fait entendre.
Le nelda reste quelques secondes au sol avant de se relever. Il a très mal à la tête. Le genre de mal de tête qu'il avait les lendemains de beuveries.


Alkev? On est où?, demande-t-il en jetant des regards rapides de partout

Alkev dit :
Tu entends pas les vagues?
***sifflotte***


Le caravanier écoute. Il y a bien des vagues. Il ressent aussi le taguage du navire.
Un éclair de lucidité traverse Morkreek. Il a envie d'hurler de rage.
Il est coincé en pleine mer dans un bateau rempli de Témoins. Il se demande si il est possible qu'un poussièreux sombre dans la folie en quelques secondes.
Il ferme les yeux pour rouvrir. Il fait le vide dans sa tête. Il fallait rester lucide.
Il s'adosse contre un mur. Il paraît serein.
En faîte il fait comme si la situation était naturelle. Alors il roule une cigarette et l'allume. Pendant qu'il fume il observe ce qu'il se passe. Ce que font les autres.
Il regarde les tchaës. Le poinçon est toujours accroché au dos de Ylimildian.
Il avait échoué.
Et il s'en fichait totalement. Etre téléporté sur ce navire était ce qui pouvait lui arriver de pire.


Ne suis ni un salopard ni un brave gars: je fais juste mon chemin.

 
Antiorn

Le Dhiwara 5 Fambir 1512 à 07h11

 
Antiorn mange en silence.
Pas qu'il se sente particulièrement associal,
il aime simplement observer avant de se lancer.
Il a eu le temps d'observer, depuis quatre jours.
Tout le loisir, même.
Mais ces moments autour de la table sont les plus révéléateurs.
L'équipe est complète.
Les choses se placent de façon organique.

Les ficelles apparaissent,
Les regards trahissent et les silences rendent hommage.
Ces repas sont, dans leurs détails, présages des réactions prochaines de l'ensemble.
Antiorn observe donc. Et écoute.

Il en est donc à ces penseés lorsque Batyias prend la parole.
Que la porte vers nulle part s'ouvre.
Que les autres déboulent.

Et en fait tout s'explique.
Loin de se faire charcuter l'esprit comme la plupart des autres témoins, lui se le fait recoller.
Le capitaine n'étais pas à bord.
Il apparaît maintenenant.
Comme il l'a fait plusieurs fois depuis Arameth.
Avec des confrères aux trousses.
C'était à prévoir en fait...

Il aurait préféré ne pas avoir à gérer ces confrères.
Trop de variables imprévisibles.
Trop de caractères différents.
Trop de sang bouillant.
Il craint avant tout qu'un d'eux agisse avant de réfléchir.
Ou s'impatiente.

Sans mot dire il se lève, rigide comme une barre de fer et se dirrige vers le tas de poussiéreux.
Il tend la main à Baër Lupis qu'il a rencontré durant le rituel qui a bien failli détruire la Perle.

Chère dame, on peut dire que vous savez faire une entrée remarquée !

Son faciès se détend en un sourire affable puis son regard tombe sur les confrères alors qu'il se place entre les trois tchaës arrivés les premiers et ses compatriotes prendant que les nouveaux venus reprennent leurs esprits.

Bienvenue à bord, messieurs dames !

Dos à la tablée, face aux confrères, son sourire est cette fois plus crispé...
moins aimable...
mais non franchement hostile.


N'est impossible que ce à quoi on se défend de rêver...

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